Après une semaine d’ubuesques publications de résultats, qui ne furent jamais ni définitifs ni exacts, le deuxième tour de la primaire du PS s’est déroulé dans les conditions ordinaires : saturation médiatique intense, amandine cécité sur le bilan des candidats et le contenu précis de ce qu’ils avançaient. Mais cela n’est pas une nouveauté et, par conséquent, cela ne mérite pas qu’on s’y arrête. L’évènement c’est que le PS a organisé une primaire hors du commun. Sa tenue a d’abord auto-bloqué et asphyxié son président sortant en exercice. Puis elle a conduit à faire voter massivement contre le Premier ministre qui a été l’inspirateur du quinquennat. Le fait n’est donc plus la primaire mais ce qui s’exprime à travers elle.
Considérée vue de haut, la situation manifeste un moment particulièrement fort dans la maturation du phénomène «qu’ils s’en aillent tous». L’insoumission, annoncée par le nom de notre mouvement, partait du constat que ce phénomène travaille en profondeur notre société. Ce phénomène que les Tunisiens avaient nommé le « dégagisme » par référence au slogan omniprésent de leur révolution démocratique à l’adresse du PS de Ben Ali : « dégage ». Car ce résultat est totalement inédit pour un exercice du type d’une primaire.
On doit donc en déduire que tout cela constitue une tendance lourde du moment politique. C’est cette pulsion « dégagiste » qui ouvre les saisons de grand remuement des sociétés. L’épisode Fillon et ses emplois familiaux au Parlement vont sans aucun doute accroitre la rage et le dégoût qui labourent la profondeur de la société. Peu de fois dans ma vie politique j’ai senti autant d’exaspération que j’en observe maintenant. Et on devine que la tendance « dégagiste » de la société va s’amplifier après ce qui sera ressenti comme un succès. Que l’instrument au PS en ait été Benoît Hamon, qui a chanté des paroles si proches des nôtres, est une source de satisfaction supplémentaire. Car dans le combat politique il est essentiel de commencer par l’élargissement de la surface d’usage des mots que vous employez.
Pour moi, sixième République, planification écologique, indépendance de la France, couvrent désormais un champ plus large que celui qu’ils occupaient lorsque nous étions seuls à les prononcer. Que pour désigner son candidat le PS ait préféré nos mots à ceux de son propre gouvernement est un fait qui donnera ses fruits le moment venu. Sans hégémonie culturelle, un programme a les plus grandes peines à avancer. À présent, les gens sérieux, qui sont les plus nombreux, s’intéresseront au contenu, à la cohérence du programme qui se déduit de ces mots. J’estime que le programme historique « L’Ère du peuple » et sa traduction dans « L’Avenir en commun » forment un tout qui, dorénavant, est adossé à une vague dans notre pays. C’est à nous qui avons porté ce choix tant d’années d’être à la hauteur pour le rendre victorieux. La campagne des « insoumis » et ma candidature sont là pour cela. Rien que pour cela.
Certes, il m’a qualifié de « rouge de chez les durs » et même, comme c’est fin, de « Fidel Castro de YouTube ». Mais n’offense pas qui veut. C’est donc sans rapport avec cette saillie de fin de banquet que je reviens sur l’affaire des emplois familiaux de M. Fillon. Peut-être n’y a-t-il rien d’illégal dans les emplois de madame Fillon. La justice le dira. Mais il y a quelque chose de profondément immoral. Et politique. C’est le décalage entre le niveau de revenu de Pénélope Fillon en tant que collaboratrice de son mari, et la purge prévue par François Fillon dans son programme. Car François Fillon ne prépare pas seulement la destruction de la Sécurité sociale et l’affaiblissement des services publics. Il prévoit aussi une ponction très sévère du pouvoir d’achat populaire ! Et comme beaucoup l’ont compris, l’indignation ambiante n’en est que plus violente.
Le programme de François Fillon fonctionne comme une pompe aspirante dans les poches du commun qui verse ensuite à gros bouillon dans les poches des riches. C’est-à-dire Robin des bois à l’envers. Ce n’est pas moi qui le dit. C’est Alain Madelin, un libéral de choc qui sévissait dans les années 2000. Il l’a déclaré au magazine Le Point le 26 mai 2016, bien avant la victoire de Fillon à la primaire de droite. Lisez : «Si François Fillon passe pour le plus libéral, c’est hélas parce que son programme est assurément, en matière de purge, le plus abouti. Voilà qui prête le plus à la caricature d’un libéralisme antisocial… Je pense que cette présentation est une caricature du libéralisme qui apparaît comme une purge patronale. C’est du Robin des bois à l’envers : prendre de l’argent aux pauvres pour le donner aux riches ! ».
C’est vrai. François Fillon veut augmenter la TVA. Et pour quoi faire ? Pour compenser le cadeau de la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) que paient les millionnaires de ce pays. La TVA augmenterait de 2 points, et passerait de 20% à 22% du prix des produits et services. Cela représente une ponction de 15 milliards d’euros par an dans les poches du peuple ! Et dans ce peuple, moins on est riche plus on paie ! En effet les petites gens dépensent tout le peu qu’elles ont et paient donc de la TVA sur tout leur revenu là où les riches épargnent en grande partie. Avec cette hausse de la TVA, François Fillon va donc prendre 300 euros par an dans la poche de chaque salarié payé au SMIC ! 300 euros ! Cela représente plus de la moitié du RSA mensuel, plus d’un tiers du minimum vieillesse mensuel, un quart de SMIC mensuel ou encore quatre pleins d’essence ou la moitié du coût annuel de la cantine scolaire pour un enfant en moyenne. C’est donc une très lourde amputation du pouvoir d’achat que prépare François Fillon. Il ne fait aucun doute que la consommation et donc l’activité du pays en sera réduite d’autant.
Et que va faire François Fillon avec vos 300 euros ? Il va commencer par rendre 15 000 euros par an à chaque millionnaire de France ! Robin des riches à l’œuvre. En effet, François Fillon veut supprimer l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune. Aujourd’hui cet impôt rapporte plus de 5 milliards d’euros par an de recettes à l’État. Il est payé par 343 000 foyers fiscaux. Cela représente à peine 1% des 37 millions de foyers fiscaux. Il fallait l’imaginer : augmenter la TVA pour tous pour baisser l’impôt des 1% les plus riches ! Mais ce n’est pas tout. Avec la hausse de TVA, François Fillon entend aussi faire un très beau cadeau aux actionnaires. Il veut utiliser la hausse de TVA pour « financer une partie des allègements » de cotisations sociales et de baisse d’impôt sur les sociétés.
Avec Fillon, le pouvoir d’achat va en prendre un rude coup. François Fillon a déjà prévu de ne pas augmenter le SMIC. Sur TF1 lors d’un débat de la primaire, il a expliqué le plus froidement du monde qu’à ses yeux, « le SMIC actuel c’est ce que la société française peut faire de mieux » en matière de niveau de salaire. Il a aussi prévu de faire les poches des chômeurs. Il veut rendre « dégressives » dans le temps les allocations-chômage. Il n’a pas précisé le détail mais cela consiste à réduire le montant de l’allocation perçue chaque mois au fur et à mesure que le chômeur reste au chômage. Une double peine en somme ! Enfin, avant que François Fillon ne dise qu’il retire ce projet sur la santé, il vous coûtait déjà au moins 300 euros de plus par an pour votre complémentaire santé pour compenser les déremboursements par la Sécu !
C’est en lisant ces comptes que l’on prend la mesure de ce que signifie la découverte de l’embauche de son épouse et du niveau de sa rémunération. Je suis témoin de la rage que cette information fait naître. Une colère drue et terrible comme ce vent qui coupe en deux les gens qui dorment par terre tandis que continue ce monde d’opulence insolvable. La caste qui défend cet ordre des choses et le complète à la sauce du programme de Fillon est fauchée par un règlement de compte interne qui dévoile son obscène sarabande.
Ma semaine a été largement consacrée à l’idée du passage à une France utilisant 100% d’énergies renouvelables. C’est-à-dire sortant à la fois du nucléaire et des énergies carbonées. Mardi, j’ai échangé avec les représentants du Réseau Action Climat qui regroupe l’essentiel des associations et ONG engagées sur les questions climatiques. Le lendemain, j’étais à la présentation du scenario NegaWatt 2017-2050. Un travail remarquable qui montre comment passer de la situation actuelle au 100% renouvelables en 2050 en fermant au passage la dernière centrale nucléaire en 2035, dans 18 ans.
Je le fais avec d’autant plus de sérieux que je serais sans doute le seul candidat à défendre l’idée de la sortie du nucléaire si Jadot rejoint Duflot dans le soutien à la candidature de Benoît Hamon puisque celui-ci s’en tient au seul plan de poursuite décroissante du nucléaire de François Hollande et du PS. Dans ces deux événements, j’ai puisé de nouveaux arguments. Notamment un pour tordre le cou à ceux qui demandent sans cesse « combien ça coûte » avant d’écouter la fin de la réponse précédente. Car le 100% renouvelables et l’écologie, ça peut rapporter gros ! Les prétendus comptables qui tiennent lieu de candidats ou de journalistes devraient y réfléchir.
Le 100% énergies renouvelables en 2050 permettrait une économie globale de 370 milliards d’euros cumulés sur la période 2020-2050 selon l’Association NegaWatt. 370 milliards d’euros ! C’est l’équivalent du budget annuel de l’État ! Pour parvenir à ce chiffre, NegaWatt a calculé le solde entre les dépenses engagées dans la transition écologique et les économies réalisées, notamment en importations d’énergies.
Déjà, il y a quelques semaines, la prestigieuse université américaine de Stanford disait que le 100% renouvelables permettrait des économies considérables. Ses universitaires avaient estimé qu’une France 100% renouvelables économiserait 22,8 milliards par an d’ici 2050 rien qu’en matière de santé. C’est dire notamment le coût de la pollution en termes de santé publique sans oublier les 48 000 décès prématurés par an ! La prochaine fois qu’on vous demande : « combien ça coûte de faire 100% renouvelables ? », répondez : « Combien ça coûte 48 000 morts par an ? » !
Au total, l’université Stanford a évalué que le 100% renouvelables permettrait une baisse annuelle de 379 milliards d’euros sur les dépenses de santé, électricité et lutte contre le changement climatique. Cela représente une économie de 5 700 euros par an et par personne ! Évidemment, il faut déduire de ce chiffre annuel les investissements à réaliser. Ce que ne fait pas l’université états-unienne. Mais c’est ce que fait Negawatt pour parvenir à son chiffre de 370 milliards d’euros d’économies cumulées d’ici 2050.
Le Réseau Action Climat a quant à lui attiré mon attention sur les niches fiscales anti-écologiques. Il estime à 30 milliards d’euros par an le coût des niches fiscales favorables aux énergies fossiles. 30 milliards d’euros ! Ce chiffre inclut le manque à gagner fiscal et les coûts de l’impact sur la santé et l’environnement de l’usage de ces énergies. Parmi ces niches fiscales anti-écologiques, il y a bien évidemment l’avantage fiscal pour le diesel en matière de TVA et de Taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TIPCE, l’ex TIPP pour « taxe intérieure sur les produits pétroliers »). Cette niche fiscale est estimée à 6 milliards d’euros par an de manque à gagner. Évidemment, en disant cela, je n’ignore pas que beaucoup des gens qui roulent au diesel y ont été encouragés et l’ont fait car c’était moins cher pour eux.
La question n’est donc pas seulement fiscale ou écologique. Elle est aussi sociale. La sortie du diesel ne sera socialement possible que si des mesures fortes sont prises pour venir en aide aux actuels propriétaires de véhicules diesel, pour les aider soit à renoncer à leurs véhicules s’ils le peuvent, soit à en changer pour des véhicules moins polluants. Mais pour commencer, on pourrait supprimer l’allégement fiscal sur le diesel pour les entreprises. Même le PS a fini par l’admettre. Mais, comme d’habitude, ces gens disent une chose et en font une autre. En effet le gouvernement n’a rien trouvé de plus intelligent à faire que… d’étendre l’avantage fiscal aux véhicules à essence ! Et pourquoi ? Pour respecter une directive européenne ! Car les lobbies ont bien travaillé au sommet. Et la Commission européenne empêche de supprimer l’avantage fiscal en matière de TVA sur le diesel. Mais elle autorise de l’étendre à l’essence ! Incroyable, non ? On voit ici aussi que la sortie des règles et traités européens est une exigence écologique autant que de souveraineté !
Un autre exemple d’aberration anti-écologique en matière fiscale concerne l’aviation. Aujourd’hui, les compagnies aériennes opérant en France sont exonérées de la TICPE, la taxe sur les produits énergétiques. Pour le dire clairement, le kérosène bénéfice d’une niche fiscale. Au total, cette niche coûte 3,5 milliards d’euros de manque à gagner par an. Et il y a plus scandaleux encore. C’est que cette niche s’applique aussi pour les vols intérieurs, entre deux villes françaises ! Pourtant ici, il n’y a aucune concurrence internationale ni risque que les vols soient déplacés vers d’autres aéroports. Vous n’irez pas à Francfort prendre un vol pour faire Brest-Nice ! La seule exonération sur les vols intérieurs coûterait 1,3 milliards d’euros de manque à gagner selon le Réseau Action Climat ! C’est d’autant plus absurde que le ferroviaire ne bénéficie pas d’un allégement fiscal identique. En effet, la SNCF doit, elle, payer la CSPE, la contribution au service public d’électricité. Le kérosène des avions est aidé mais pas l’électricité du train pourtant moins polluante !
Et en matière de niches fiscales anti-écologiques, le PS a eu tout faux pendant ce quinquennat. C’est ce qu’a dit un rapport de la Cour des comptes de novembre 2016. Que dit-il ? Que le montant des niches fiscales anti-écologiques a augmenté de 14% entre 2010 et 2015 alors que les niches fiscales écolo ont été rabotées de 27% ! Pour l’écologie aussi, la révolution fiscale est urgente ! Tourner la page des ambiguïtés et de la non décision permanente en est la première condition.
On connait la ligne adoptée par Trump contre les traités de libre-échange. Il faut donc suivre de près ce qui se passe dans le tohu-bohu en cours. Car si Trump annonce être contre le TAFTA, accord de libre-échange entre son pays et l’Union européenne, pendant ce temps l’accord avec le Canada suit son parcours. Et ses partisans en Europe comme au Canada n’en sont que plus chaud-bouillants pour parvenir à le faire adopter. En effet le Canada deviendrait le point de passage de l’échange des produits entre européens et nord-américains. Car le Canada est, de son côté, intégré dans une zone de libre-échange avec les USA. Le trajet du texte est donc à suivre avec le maximum d’attention. Voyons cela.
Après avoir été validé par le Conseil européen le 30 octobre 2016, le traité de libre-échange UE-Canada arrive désormais devant le Parlement européen. Il sera soumis au vote de la plénière le 15 février prochain. À la suite de sa validation par le Parlement européen il sera soumis à la ratification dans chaque pays. Évidemment chacun a sa méthode et ce sera soit le vote du parlement du pays soit un referendum. On comprend bien que tout cela peut prendre du temps et finir par échouer tout simplement. Dans ces conditions, l’incroyable est prévu : une application « provisoire » du traité aura lieu !
C’est ce que prévoit la décision du Conseil en date du 30 octobre. « L’accord économique et commercial global (CETA) entre le Canada, d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part, est appliqué à titre provisoire par l’Union conformément à son article 30.7, paragraphe 3, dans l’attente de l’achèvement des procédures nécessaires à sa conclusion ». C’est incroyable mais vrai. Le Conseil a décidé que l’accord s’appliquerait même si aucun pays ne l’a ratifié ! Le coup vient de loin car l’article 30.7 du texte de l’accord CETA précisait déjà le calendrier de cette application : « Les parties peuvent appliquer provisoirement le présent accord à compter du premier jour du mois suivant la date à laquelle elles se sont notifié réciproquement l’accomplissement de leurs obligations et procédures internes respectives ».
Aucun dirigeant, aucun gouvernement ne peut donc dire qu’il ne le savait pas. Tout a été négocié et décidé pour réaliser ce coup de force. C’est au point que même l’avis du Parlement européen devient inutile. Le site de la Commission européenne, division Commerce, nous indique que cette mise en œuvre anticipée peut avoir lieu sans même attendre ce vote du Parlement européen ! « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG (CETA) à titre provisoire. ». Enfin, la majeure partie de l’accord peut alors être appliquée de manière anticipée : seuls les tribunaux d’arbitrages et les chapitres concernant la propriété intellectuelle en sont pour l’instant exclus. Et dans le cas où un état refuserait de valider l’accord alors que la mise en œuvre anticipée est déjà engagée aucune procédure n’est prévue pour stopper l’application de l’accord. En clair : le CETA, que vous en vouliez ou que vous n’en vouliez pas, c’est pareil !
Autant dire que le vote du 15 février n’est qu’une formalité, voire une politesse faite aux députés à qui l’on fait semblant de demander leurs avis. C’est d’ailleurs ce que semble penser le nouveau président conservateur du Parlement européen, Antonio Tajani. Il est tellement confiant dans le résultat du vote, qu’il a même pris la liberté d’avancer la venue du Président canadien au Parlement de Strasbourg. Justin Trudeau devait en effet venir en mars. Il sera là dès février. C’est qu’il s’agit aussi pour lui d’accélérer la procédure pour prévenir toute tentative d’opposition et ainsi asseoir son autorité au sein des institutions européennes. D’ailleurs M. Tajani avait prévenu avant son élection qu’il ne serait pas question avec lui de « ré-ouvrir les négociations sur le CETA ». De toute manière, on ne peut guère s’attendre à ce qu’une personne ayant déclaré, alors qu’il était commissaire au transport « Le Dieselgate n’est pas un problème pour moi », s’interroge sur les impacts écologiques d’un tel accord.
Car le CETA est en totale contradiction avec le – déjà bien insuffisant – accord de Paris sur le Climat (COP 21). D’ailleurs, l’accord de Paris n’est même pas mentionné une seule fois dans les 454 pages de l’accord UE-Canada. Et les deux chapitres consacrés à l’environnement (chapitre 22 – « Commerce et développement durable » et chapitre 24 – « Commerce et environnement ») ne contiennent aucun élément contraignant. Pourtant, l’impact d’un tel traité de libre-échange sur le réchauffement climatique est conséquent. Même la Commission européenne reconnait dans son étude d’impact que l’augmentation prévue des échanges marchands (+23%) aura un impact négatif sur les émissions de gaz à effets de serre avec une augmentation des émissions de méthane et d’oxyde d’azote. Alors même que l’UE s’est engagée à réduire ces émissions de 40% d’ici 2030.
L’accord prévoit également de faciliter l’importation d’énergie fossile en provenance du Canada et plus particulièrement de sables bitumineux dont l’extraction et l’exploitation produit 1,5 fois plus d’émission de gaz à effet de serre que des pétroles conventionnels. Les échanges prévus entre l’UE et le Canada concernent pour une grande partie des produits agricoles avec notamment l’ouverture de quotas de dizaines de milliers de tonnes de bœuf et de porc canadiens exportables dans l’UE sans droit de douanes. Encourageant d’autant les fermes-usines canadiennes qui produisent à bas prix au détriment des petites exploitations, de la qualité des produits, du bien-être animal et des circuits-courts « production-consommation ».
Enfin, le mécanisme de règlement des « différends » contenu dans le traité, et même sous sa forme un peu édulcorée de Cour spéciale sur l’investissement (ICS), permettra aux entreprises d’attaquer les décisions des États, notamment dans le cas de mise en place de législation protectrice de l’environnement comme par exemple l’interdiction de la fracturation hydraulique dans l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Pour ma part, j’alerte sans relâche sur les dangers de ce traité depuis 2013, et je signais encore ce samedi, à l’occasion de la journée de mobilisation européenne « Anti-CETA », une tribune à ce sujet. Et je voterai contre au Parlement européen.
Car, alors qu’il préfigure l’avenir de nos relations commerciale avec l’outre-Atlantique, le sujet se fait bien discret dans la présidentielle française. Et pour cause ! Les principaux candidats soutiennent cet accord, sans probablement même savoir ce qu’il contient. Ainsi Fillon déclare à qui veut l’entendre que « Le CETA est un bon accord » tandis que Macron ânonne que « Ce traité améliore la situation par rapport à l’actuelle ». Et la délégation socialiste du Parlement européen, après avoir soutenu, tout du long, le processus, vient de découvrir que le traité n’était finalement pas bon. Et alors que ses membres n’ont rien fait pour empêcher son adoption en commission parlementaire, ils jurent aujourd’hui, la main sur le cœur, qu’ils s’y opposeront de toute leur force. Pour ma part, je crois que leur capacité à s’opposer à quoi que ce soit n’est pas plus sérieuse que celle de Mme Le Pen qui prétend lutter contre le CETA sans même prendre la peine d’aller voter contre son adoption en commission « Commerce international » lundi 23 janvier.
« Le Journal du Dimanche» m’a interrogé il y a une semaine sur une série de sujets qui touchent à la liberté de disposer de soi. Ce genre d’exercice a l’inconvénient de la brièveté des réponses mais il a l’avantage de l’obligation de mettre en formules simples des réponses à des sujets complexes. J’ai pensé que la lecture de la partie de l’entretien consacré à ces questions intéressera mes lecteurs.
Jeudi soir, lors du troisième et dernier débat avant le premier tour de la primaire de la gauche, François de Rugy, suivi par Benoît Hamon, ont plaidé pour le droit à mourir dans la dignité. Cela va dans votre sens, vous qui êtes favorable au « droit d’éteindre la lumière »…
Ils ont fait œuvre utile. Cela facilite mon travail. Mais il faut parler clair et nommer les choses par leur nom : le suicide assisté. Ne nous cachons pas derrière des euphémismes. Les Français sont prêts à regarder cette idée en face. Le débat nous grandira tous. Ici il y a un grand décalage entre la maturité des gens, massivement pour, et les responsables politiques, plutôt frileux… Car en politique, les questions philosophiques font souvent très peur. Parler de la mort pour un politicien c’est typiquement le genre de sujet sur lequel il va biaiser. La formation moyenne des responsables politiques est extrêmement technocratique, elle est très peu littéraire et peu philosophique. Ce sont des sujets qui les encombrent.
Vous, au contraire, vous en avez fait l’une de vos marques de fabrique…
Il faut un débat sur la nature de la civilisation humaine à notre époque. L’avenir de la planète et celui de l’être humain sont à l’ordre du jour. Il ne faudrait pas que les questions de la présidentielle se résume à : combien ça coute ? Je veux introduire dans le débat le droit à être maître de soi-même. Il y a un lien direct entre le droit à l’avortement et le droit au suicide assisté. Je propose que ces deux droits soient inscrits dans la Constitution.
Depuis 2016, le droit à la « sédation profonde et continue » est autorisée… Cela ne suffit-il pas ?
Je récuse la loi qui s’applique aujourd’hui. Elle consiste à priver un mourant d’eau et d’alimentation. C’est la « diète noire », une torture qu’infligeait le dictateur Sékou Touré. S’ensuit une mort atroce. Le suicide assisté est le droit ultime de rester maitre de soi-même, de rester libre dans une circonstance contre laquelle on ne peut rien. C’est une liberté, pas une obligation, bien sûr. Il est misérable de devoir aller en Suisse ou en Belgique pour bénéficier du suicide assisté, comme autrefois on allait en cachette en car à Amsterdam pour un avortement.
Pourquoi êtes-vous hostile à la GPA, alors même que c’est le point d’aboutissement de cette liberté de disposer de soi-même que vous jugez fondamentale?
Je comprends qu’en toute logique on pose cette question. J’y suis opposé pour une raison philosophique. Le corps n’est pas une marchandise. Ne sommes-nous pas tous pour la gratuité du don des organes ou du sang ? Quand vous vous êtes vendu comme une marchandise, vous n’êtes plus maître de vous-même. La GPA fait d’une femme un outil de production. Le jour où l’on me présentera une milliardaire qui par amour d’une femme pauvre d’un bidonville acceptera de porter son enfant, je réviserai mon point de vue.
Pour une femme malade qui ne peut pas porter d’enfant, quelle est votre objection ? La GPA n’est-elle pas alors la seule solution qui existe ?
Non, il y a aussi l’adoption. La GPA est fondée sur une illusion : que la filiation reposerait sur autre chose que de l’amour. Le lien biologique n’est pas fondateur de la relation humaine. L’amour prime sur la génétique
Depuis 2016, « l’achat d’acte sexuel » est sanctionné par une amende de 1 500 euros maximum. Faut-il aller plus loin ?
Il faut assumer un parti pris abolitionniste ferme. À tous ceux qui disent que la prostitution est métier comme un autre, je leur demande pourquoi ils ne le proposent pas à leur mère, à leur femme ou à leur fille.
Êtes-vous partisan de la PMA pour les couples de femmes ?
Oui. Il s’agit d’une capacité biologique que n’ont pas les hommes. C’est encore une fois la libre disposition de ses aptitudes qui ne nuit ni aux principes ni aux personnes.
Faut-il comprendre que vous considérez que le désir d’enfants est un droit ?
Non. Tous les désirs ne sont pas des droits. C’est aussi pour cela que je suis contre la GPA.
264 commentaires
Dominique
Je suis un peu surpris de l’article sur le CETA. Il a été très souvent dit par les médias que l’application de ce traité commencerait avant la ratification, pourquoi donc faire semblant de découvrir cette arnaque aujourd’hui ? Je partage les avis négatifs sur ce traité et je souhaite que les différents candidats aux prochaines élections (législatives incluses) donnent leur position sur cette question. Vont-ils oui ou non voter la ratification ? Par ailleurs, excusez moi si j’ai raté quelque chose, je suis très réservé sur la suppression de l’élection du Président de la république au suffrage universel car si c’est pour le remplacer par le dictat des partis politiques, non merci on a déjà donné.
Diane
Tractant ce matin sur un marché pour Jean-Luc Mélenchon, par qui me suis-je fait vilipender ? Par des gens du FN ? Des gens de droite ? Des cherche noises ? Non, non tout simplement par un socialiste. Prétendant qu’avec 20% nous raterions le coche. Ce à quoi je lui ai répondu qu’en 2012 j’avais voté pour Hollande, le félon, et qu’aujourd’hui c’était à eux de nous renvoyer l’ascenseur pour nos 4 millions de voix dont aucun compte n’a été tenu.
Please !
« À présent, les gens sérieux, qui sont les plus nombreux, s’intéresseront au contenu, à la cohérence du programme qui se déduit de ces mots. J’estime que le programme historique « L’Ère du peuple » et sa traduction dans « L’Avenir en commun » forment un tout qui, dorénavant, est adossé à une vague dans notre pays. C’est à nous qui avons porté ce choix tant d’années d’être à la hauteur pour le rendre victorieux »
Oui ! Les gens de gauche reprennent force et espoir, et même confiance. J’ai confiance en toute la force de transformation qu’un gouvernement de gauche pourrait porter, et je vous soutiendrai d’une manière ou d’une autre. Monsieur Mélenchon, je vous aime beaucoup, et si vous n’aviez pas été là toutes ces années, l’espoir aurait été bien fébrile sur la gauche. Aujourd’hui, je vous imagine porter toutes vos idées dans la légitimité d’un gouvernement. J’ai hâte. Ecologiste, insoumis, et ferveur de transformation de gauche, alliez-vous. Eensemble vous rassembler notre force progressiste. Je préfère vous voir au gouvernement que dans la rue avec moi.
ericorouge
Désole mais je ne vous comprend pas ! Vous faites référence au programme « L’avenir en commun » et vous demandez une alliance avec des personnes qui n’ont pas de programme et sont comptables des 5 dernières années.
Please !
@Ericorouge
Je suis simplement fondamentalement de gauche, et très à gauche, au cœur du peuple et en situation très, très, précaire. Je suis écologiste, dans ma vie de tous les jours (et ce n’est pas un luxe, c’est aussi pour des raisons financières : peu de consommation, c’est à dire résilience et sobriété, productions locales, pas de voiture, etc.) et fondamentalement écologiste au sens noble politique (pas de véritable écologie possible sans abolissement du capitalisme), et je suis fatiguée, très, très, fatiguée. Pourtant, moi aussi j’avais des espoirs, des envies, des projets.
Sans alliance entre J.L Mélenchon, B. Hamon, Y. Jadot, la gauche perdra. Or, à eux tous, ils ont les bonnes perspectives d’avenir. Et à eux tous, ensemble, avec un seul et même candidat, la gauche peut gagner. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Je serai révoltée que la gauche perde à cause d’un éparpillement de toutes ces voix de gauche qui veulent s’exprimer. Et, encore plus fatiguée.
Anne B.
Sur les sondages, je reçois ce lien très parlant. On sait que la manipulation de l’oligarchie est générale, mais la nouveauté, c’est qu’elle apparaît de plus en plus au grand jour à qui a les yeux ouverts.
J’ai une totale confiance en Jean-Luc Mélenchon, pédagogue, humaniste, visionnaire, pour continuer sa démarche politique charismatique en sachant convaincre et élever toujours plus les consciences. Il sait que le mouvement des Insoumis est un mouvement solide, authentique, dans une osmose de valeurs qui se connectent(teront) de plus en plus aux électeurs trop déboussolés par la réalité de ce quotidien de la médiocratie. Voilà maintenant les mois de l’information vraie et de la clarté.
Maurice MARGENSTERN
@Anne B.
Merci d’avoir indiqué cet article qui montre bien la manipulation des sondages. « Verser » des résultats d’une élection régionale avec des statistiques officielles douteuses sur le Front de Gauche dans une enquête de sondage de la présidentielle, c’est effectivement de la malhonnêteté caractérisée.
Je profite de cette réponse pour indiquer que la visite de B. Hamon au premier ministre puis au président de la république trahit sa raison d’être (jointe aux sondages truqués), démoraliser les soutiens de la France Insoumise. Ne nous laissons pas faire. Si on veut gagner, il faut convaincre un nombre de Français dépassant les cadres habituels. N’oublions pas que la partie décisive se trouve chez celles et ceux qui s’abstiennent par dégoût de la vie politique provoqué par les renoncements du PS et par le matraquage médiatique. C’est là aussi qu’il faut convaincre. Déplacer des centaines de milliers de ces dégoûtés qui voudraient bien que ça change sera la clé du succès.
POTTIEZ
Mr Mélenchon, ce soir sur TF1, dénoncer l’escroquerie sondages mise en place dés le résultat de la primaire socialiste, si vous en avez l’opportunité bien sur.
Bon courage pour la suite de cette campagne magnifique.
morfin
Lorsqu’on prend le temps de lire avec attention l’intervention de martine Billard sur son blog concernant Hamon, on y comprend qu’il s’agit bien d’un type sympa, mais… pas tout clair et tout propre, et son projet de dépenses pour 3% du PIB pour l’armée est plus qu’inquiétant, car nous n’en sommes pas encore aux 2% auxquels s’est engagé Hollande d’ici 2020, mais çà fait beaucoup de milliards pour les va-t-en guerre, et peu ensuite pour les budgets éducation, santé, écologie, droits des femmes, droits des prisonniers, etc. Et un revenu dit « universel » qui serait budgété comment ?
J.P. Rissoan
Je suis stupéfait et sonné par cette info de Mediapart annonçant que les sondages accompagnant l’élection de Hamon ont été bidonnés ! Comment peut-on en arriver là ? A vomir.
[Edit webmestre : Ce n’est pas une « information de Médiapart », mais les élucubrations d’un quidam sur son blog, hébergé par Médiapart. Apprenez à faire la différence. Depuis le temps que j’essaie de vous l’expliquer… Donc c’est un blog privé. On le croit ou on le croit pas.]
juju
Pour rebondir sur l’affaire des sondages bidonnés, comme JL Mélenchon l’explique dans son commentaire, il faut être prudent. On connaît (il suffit de vérifier) les propriétaires de certains instituts de sondages les plus influents. CSA – Bolloré, IPSOS – Pinault, BVA – Bolloré-Rotchild, IFOP – Parisot, pour ne citer les plus connus. Ensuite, si vous aimez un peu la lecture politique, chaque fois que j’ai voulu acheté un livre de Mélenchon dans une grande enseigne de distribution, ces (ou ses) livres n’existent pas. Faites l’expérience. Vous trouvez toute la gamme de livres politiques que vous voulez, de Macron, Bayrou, Sarko, Fillon, Le Pen, Juppé, Zemmour, Lenglet etc. pour ne citer que les plus sérieux. Mais Mélenchon est invisible. Je ne vais pas dire jamais. Egalement invisible dans tous ces médias télé ou papier dont les propriétaires sont les 9 plus grands milliardaires français. Tous ces gens milliardaires savent que Mélenchon est dangereux pour leurs privilèges (Pénélope, Balkani, Estrosi, Guérini, Sarkozy). Donc on évite et invisibilise Mélenchon. Ca fait 12 ans que je suis miraculeusement à la retraite, je n’ai pas eu 1 euro d’augmentation. Merci Fillon, ou Hollande.
Lucas B.
Cette analyse post-primaire du vote du 2ème tour est plus intéressante. Je pense qu’on y voit bien que la participation a été un bide hormis 9 départements et l’Ile-de-france. Et quand la participation a été meilleure on voit se dessiner un vote de rejet de Valls auquel les sympathisants de la France Insoumise ne sont sans doute pas étrangers. Hamon a su surfer habilement sur le rejet de Valls avec un mauvais copié-collé du programme de l’avenir en commun pour gagner la primaire, mais au-delà il n’échappera pas au rejet dont le PS fait l’objet et au vote sanction qui l’attend, en tant que représentant de ce quinquennat calamiteux. Et la dynamique est plutôt du côté de la France Insoumise, à nous de l’accentuer !
HYBRIS
On entend parfois répéter « les sondages sont une photographie de l’opinion à un moment donné ». Ça paraît plausible, mais c’est totalement faux. E. Todd l’avait déjà observé il y a une bonne décennie. Tant que nous ne sommes pas entrés dans le cœur du cœur de la campagne, l’opinion populaire n’est pas formée, elle n’existe pas. On constate même qu’elle se cristallise de plus en plus tard. Jusque là, ce que nous délivrent les sondages, quand ils sont faits correctement, c’est essentiellement l’opinion des classes moyennes supérieures. Que sonde-t-on alors chez les classes populaires ? A l’exception des gens les plus politisés, rien de pertinent et de stable. Surtout le reflet de la notoriété des acteurs politiques impulsée par le petit bruit des médias.
L’entrée en scène du représentant du PS est gérable. Il faut le confronter à ses contradictions. Je crois que c’est ce qui est fait. Pour l’instant tout reste ouvert, je trouve que la campagne est plutôt bien menée, dans la bonne direction. On peut toujours trouver des points d’amélioration, mais on ne va pas se laisser déstabiliser par la petite brise des sondages.
Bruno
@Derf
EELV joue la question de l’unité sur les bases qui sont les siennes, l’écologie. Hors il se trouve que le programme de la FI en est le coeur avec notamment la sauvegarde de l’écosystème et la sortie du nucléaire. Mais il semble que Jadot et Cormand n’ont pas lu « l’Avenir en commun » ? De grâce ne ratons pas la marche humaine qui est proposée. Il n’est pas question ici de savoir qui est le meilleur candidat, mais bien pourquoi et pour quoi faire. Et dans ce registre, EELV comme Hamon doivent cesser la langue de bois utilisée depuis plus de trente ans. Les gens en crèvent. Et eux n’attendent pas une unité de façade, mais bien une volonté de rompre avec cette société cynique, corrompue et égoïste. C’est le coeur des débats, si tant est que l’ensemble de ce qu’on appelle les progressistes, en acceptent le fondement.
Please !
Oui les gens en crèvent. J’atteste. Tous doivent faire des pas en avant pour se rassembler. Nous sommes à un tournant essentiel pour l’avenir, viable ou pas. Le « meilleur » candidat sera celui susceptible de rassembler le plus de voix. Ne ratons pas la marche, effectivement.
gerlub
Sondages ou pas il nous faut continuer dans la même ligne. Vous avez tout dit sur leurs biais, fiabilité, propriétaires des instituts. La seule chose qui vaille c’est de promouvoir « L’Avenir en Commun » et son candidat Jean-Luc Mélenchon. Hamon et Jadot, s’ils veulent nous rejoindre qu’ils le disent. Mais je ne crois pas que cela soit leur intention. Hamon qui n’a aucune chance de gagner la présidentielle, joue le prochain congrès PS et Jadot qui a remplacé la lutte des classes par la lutte des places, veut des circonscriptions législatives gagnables ! Il faut arrêter de se prendre la tête avec des hypothèses farfelues. La qualification pour le second tour risque de se jouer, comme en 2002, autour de 20%. Nous n’en sommes pas très loin et les électeurs n’ont pas encore pris connaissance et encore moins conscience des programmes. Il nous faut tenir le cap et plus de 15 jours ! Jusqu’en Mai.
jolly
Je suis entièrement d’accord au sujet des sondages, car en 2012 Jean-Luc Mélenchon a fait 4 millions soit 10,1% des voix et se retrouve maintenant a 9%. Je pense que Mélenchon a raison. Je l’approuve a 100% dans tout ses déplacements car il parle au peuple et ie suis sur qu’il peut gagner l’élection car les sondages c’est du blablabla. J’ai toute ma confiance en Jean-Luc. Bonne chance.
JeanLouis
Très bonne intervention sur TF1 hier soir, et sur le fond, je dirais comme toujours, et aussi sur la forme et le ton. Gardez ce cap, cette tranquillité et cette force. A titre personnel je suis contre le « gadget » de l’hologramme, une retransmission sur grand écran serait plus simple et aurait le même effet, mais bon courage quand même nous sommes avec vous, détaillez, martelez notre programme chaque fois que vous le pouvez car personne ne fait de cadeau. L’autre jour résumé sur France Inter des auditions devant la fondation Abbé Pierre, « Mélenchon rien de concret sauf la sécurité sociale sur le logement » alors même que vous avez détaillé un certain nombres de mesures précises sur tout ce qui tourne autour du logement, voilà ce que la masse entend, il faut se donner les moyens de passer ces barrières des « grands media ».
Didou
Effectivement, c’était une bonne intervention, mais il a manqué quelques points concrets pouvant marquer les téléspectateurs de TF1. En effet, c’est très bien de parler de la constituante et d’humanisme, nous insoummis en sommes convaincus mais il faut profiter de ces rares passages dans les médias pour « matraquer » les éléments sur la sécu, sur les salaires, les travailleurs détachés, sur les retraites, sur l’environnement et la sécurité, etc. En face Le Pen communique sur des sujets qui « plaisent » même s’ils sont faux ou stupides comme la taxation des patrons qui embauchent des étrangers, la sécurité.
J’espère que le meeting de ce week-end sera axé sur les sujets très concrets qui concernent les salariés et ne pas trop dériver sur des sujets importants mais non prioritaires pour une communication de ce type (nouvelles tehnologies, BD, …). Beaucoup de personnes que je rencontre n’ont aucune idée du contenu du programme et des propositions. N’oublions pas que Jean-Luc Mélenchon suscite souvent une réaction « épidermique » négative qui bloque l’accès à la connaissance des idées.
Bon courage à Jean-Luc Mélenchon, il lui en faut.
René-Michel
@Didou
« N’oublions pas que Jean-Luc Mélenchon suscite souvent une réaction « épidermique » négative qui bloque l’accès à la connaissance des idées. »
Remarque stupéfiante ! Les gens qu’il m’arrive de rencontrer, même ceux qui disent n’être pas d’accord avec lui, concèdent tous qu’il est cultivé, passionnant, pédagogue et qu’on apprend toujours quelque chose à l’écouter.
jnsp
@Didou
« même s’ils sont faux ou stupides comme la taxation des patrons qui embauchent des étrangers, la sécurité… »
Si vous commencez à expliquer que taxer les patrons qui embauchent beaucoup d’étrangers et qu’il n’y a pas d’insécurité mais seulement peut être « un sentiment d’insécurité » ça ne va pas convaincre grand monde. Sur le reste je suis d’accord et effectivement c’était une bonne intervention avec le gag planification = Brejnev qui n’était pas mal.
oberon
Didou a raison. Le passage sur TF1, rare, était très bien. Evoquer une constituante applicable immédiatement c’est concret mais le grand public doute de sa faisabilité. Convaincre les convaincus est inutile. On stagne à 10%, 15% grand max. Et après on rentre à la maison ? Hamon nous bat ! Les français excédés, veulent parler impôts, salaires, sécu, sécurité, bref évoquons le concret, débattons programmes contre programmes. Il est dingue que Macron qui n’évoque que des généralités attire autant l’opinion. Sa jeunesse, sa belle gueule ? Triste monde.
Convaincre et élargir. Sur les marchés c’est dur, on nous aime bien, mais on ne nous prend pas au sérieux. Avec les insoumis de mon village, on insiste sur la viabilité de « l’avenir en commun ».
Philippe B
Bonjour, quelques mots sur le coté environnement de ce billet. J’ai lu attentivement ce nouveau rapport NégaWatt. Je suis d’accord à environ 80% avec eux, notamment sur les parties efficacité et sobriété, encore que cette dernière suppose un changement de comportement, pas gagné. Mais concernant les 100% renouvelable à court terme, il s’agit clairement de « désirs militants » peu compatibles avec le possible, scientifiquement, économiquement et sociologiquement. J’attends d’un candidat qui voit enfin une possibilité réelle d’élection qu’il ne promette pas l’impossible et s’appuie sur des expertises réelles et non partisanes. Idem pour la pollution de l’air et ses 48 000 morts prématurées (de combien ?) qui deviennent 2 lignes plus loin des morts tout court (OK, negawatt, Hamon et la plupart des médias ressortent ces 48 000 morts qui en fait sont multi-causales et comprennent en grande partie du tabac, de la malbouffe etc.) Loin de moi l’idée de négliger ce grave problème, mais il est utile de préciser que la plupart des pollutions diminuent depuis plus de 30 ans en France, seuls les nombres d’alertes augmentent car les seuils sont régulièrement diminués. Merci donc à Jean-Luc Mélenchon d’améliorer sa crédibilité (plutôt bonne par ailleurs) sur ces points qu’il me semble que je maîtrise, de par mon métier (chercheur). Désolé je ne ferai jamais de politique, je suis trop pragmatique.
anne jordan
Sur le nucléaire, quelques précisions. Oon ne sort pas du nucléaire comme cela. On peut juste arrêter sa production (civile et militaire). Mais il nous faudra vivre avec durant des centaines de milliers d’années (cœurs de réacteurs qu’on ne sait démanteler en l’état et déchets radioactifs sans solution). C’est une équation impossible à résoudre dans ces termes. En outre il est risqué de s’engager jusqu’en 2050. Un nouveau gouvernement issu de futures élections pourrait revenir sur l’engagement pris.
La seule revendication qui vaille, c’est l’arrêt immédiat de tous les réacteurs qui peuvent être fermés « dès demain », soit les 2/3 du parc en utilisant tous les moyens de production actuellement disponibles en France, renouvelables et thermiques (gaz, fioul, charbon) et en arrêtant l’export.
Pour le 1/3 qui reste, avec un plan d’économie d’énergie (ne serait-ce que de 10 %), l’installation de nouveaux moyens renouvelables, on peut le faire en moins de 5 ans et même beaucoup plus vite si la population, prenant conscience des dangers sociaux, environnementaux et sanitaires du nucléaire, le décide.
Stef H
Dans ce fameux rapport, le chiffre de 48 000 morts prématurées semble bien être en relation avec les seules particules fines PM2.5.
Le même organisme chiffre à 78 000 et 49 000 le nombre de morts prématurées dues au tabagisme et à l’alcool. J’imagine cependant bien la complexité qu’il doit y avoir à faire le tri entre ces différentes causalités et l’importance des barres d’erreur sur ces chiffres (je suis heureux de ne pas être statisticien !). Mais ils ont le mérite de permettre à la population comme aux décideurs, de prendre conscience de ce problème pour tenter d’en limiter l’impact.
schneider bernard
Très bonne intervention sur TF1. Néanmoins, je pense qu’il faut être plus pointu sur l’élection d’une Constituante. Dire la Constituante élue, je rentre chez moi ne suffit pas. Les gens convaincus ou politisés comprennent très bien le raisonnement, mais la grande masse qui n’en peut plus de cette République, qui comprend qu’il faut en finir avec cette politique des copains et des gredins, qui ne pensent qu’ honneur, carrière et fric, et ceci à tous les niveaux de la politique française, reste béate. Il vous faut donc bien énumérer, dans l’ordre, et dire, quand vous rentrerez chez vous, comment fonctionnera la nouvelle vie politique démocratique du pays.
André
Je ne suis pas sur que les gens attendent de grandes explications sur la constituante et autres points du programme, par contre j’ai la preuve que la manifestation d’une indignation sentie devant le constat de 9 millions de pauvres et le rappel que l’information médiatique dépend prioritairement des médias détenus par les milliardaires font tout à fait leur effet. Compte tenu de la saloperie qui se manifeste il est temps d’économiser l’énergie dépensée à chercher des accords avec des porteurs de projets incompatibles avec l’humain d’abord et de mettre tout en oeuvre pour rassurer tous ceux qui étaient partis que ce qui leur tient à coeur peut enfin arriver. Ce travail est bien entamé et porte ses fruits; tant mieux s’il s’avérait que dans le mouvement il passe enfin avant tout le reste.
Babord ou Sabord
C’est quand même pas 3 têtes de pipes « socialistes » (El Khomri, Leroux et autres) qui vont arriver à tout faire foirer M. Mélenchon ! Ils vont y arriver sans avoir à lever le petit doigt si justement vous faites une fixette sur eux. Pour le symbole, oui c’est reconnaître le passé quiquénnal et c’est à votre honneur, mais est-ce le bon argument pour notre avenir ? Après tout, enfin je crois, une voix (même parlementaire) reste une voix, la leur resterait la leur, non ? Le vrai problème c’est que beaucoup de socialistes sont prêts à serrer à droite et ça vous devriez carrément mettre les pieds dans le plat en le disant haut et fort quand il s’agit de vous adresser à Benoît Hamon. Demandez lui de convaincre et de rassembler sa branche en vue d’une alliance saine plutôt que de lui demander de rejeter des gens. C’est proche dans la demande mais c’est différent à l’oreille. Il est en train de s’en servir en employant l’image « J’apporterai pas à Jean-Luc des têtes au bout de pics ». Cette image vous en dénoncez la fausseté sans vous alerter de sa prégnance dans l’écoute des électeurs influençables (et de ceux-là il y en aura jusqu’aux urnes). Vous vous persuadez que « l’état d’esprit des Français » c’est le dégagisme alors que beaucoup veulent seulement que les politiques fautifs examinent leurs actions et changent de perspective, qu’ils se reconvertissent en saisissant leur seconde chance, pas qu’ils foutent le camp en évidant du même coup la gauche.
PIETRON
Il est logique que Jean-Luc Mélenchon mette l’accent sur la contradiction Hamon qui ne voit aucun problème à soutenir El Khomri, Valls et Leroux, alors que celles et ceux qu’il appelle de ses vœux à l’union ont combattu intensément ces personnages au travers de la politique antisociale qu’ils ont imposée aux travailleurs, aux chômeurs, aux retraités.
Tous les Français, tous les travailleurs, ne sont pas des veaux. ceux là même (les sus-nommés) qui ont matraqué le mouvement social durant quatre mois de mobilisation ne passeront pas inaperçus à leurs yeux. Il est toujours bon de clarifier et de pointer les responsabilités en la matière. Le coup des « pics » de Hamon dévoile sa connivence après 30 années de cheminement dans le cercle de la direction du PS (cercle surréaliste compte tenu de son éloignement du monde du travail).
Un passage de 5 à 10 minutes dans un 20H donne bien peu de latitude pour l’évocation de l’essentiel quand il s’agit d’un postulat politique de « changement en profondeur ». Pour les autres, dans le sens du courant tout est plus aisé, très aisé.
pichenette
ll ne semble guère possible de faire comprendre ce qui est écrit dans un certain nombre de commentaires que la constituante fondant la sixième, n’est pas un point d’accroche lors d’interventions sur des médias de masse. C’est désarmant, malgré toutes les convictions que « l’avenir en commun » porté par la France Insoumise est la seule voie de sortie vers le haut de la mélasse dans laquelle nous plongeons ! Peut-être faut il se taire?
marco polo
C’est vrai, le lien ne se fait pas encore, je crois que c’est normal. La préoccupation immédiate prend le dessus. Et, de plus, comme la Constition ne peut être écrite vu que l’assemblée constituante n’existe pas encore, Il faut d’abord gagner la majorité des gens. Dans ce processus la Constituante est l’étape suivante, mais il faut nous-même la lier dans nos explications.
Permafrost
La paternité des propositions importe peu dès lors que les propositions et projets sont compatibles (elle date d’ailleurs pour la plupart de plusieurs siècles à plusieurs décennies). Ce qui est plus rare c’est l’opportunité de les voir accéder au stade de la réalisation. Or, seule l’accession au 2nd tour de l’élection peut laisser espérer cette réalisation. L’urgence est de travailler d’arrache pied à ce programme. Ce qui se joue est historique et essentiel, quasi vital pour la société. Alors utilisons maintenant le logiciel constructif dare-dare !
Milan
La majorité des candidats a la députation désignés par le PS est social libéral. Normal puisque le PS est devenu au fil du temps un partisan du marché social libéral. Si Hamon arrive en tête de la primaire, c’est parce que les électeurs ne sont pas adhérents au PS. Mais la désignation des députés PS c’est faite avant la primaires par les fédérations départementales, donc majoritairement social libéral. Comment penser que Hamon sera soutenu par des députés sociaux libéraux ? Impossible ! Cela fera donc des frondeurs majoritaires qui bloqueront tous les projets de loi sociaux. Voila la situation actuelle du PS.
teres
Le projet commun ne se fera pas par le haut, comme ils l’ont toujours fait, mais par le dialogue avec les citoyens à la base qui leur demanderont de s’engager d’abord sur l’abrogation de la loi honteuse d’El Khomri. Sinon c’est kif-kif, Hamon, Valls à nouveau et Cie. Ils n’auront même pas ce courage !
JeanLouis
Pour « démonter leur bonne volonté » et le fait qu’ils ont compris le message des votants à la primaire, je pense qu’ils auraient le temps encore avec cette assemblé d’abroger la loi El Khomry..