De mon lieu de vacances, je boucle ce post. Les notes jetées au hasard des jours ont été triées. J’en ai tiré de quoi en faire un, tout juste après avoir tourné ma revue de la semaine dans un état de fatigue assez avancé pour que cela se note, je le crains. Mais la discipline du travail intellectuel a aussi ses effets reconstituants. Je clos cette tâche avant de passer à la préparation de mon meeting de Strasbourg le 15 prochain.
Dimanche dernier le journal « Le Parisien » m’accordait une large surface d’expression et sa une. Je crois utile de donner à lire à ceux qui auraient manqué cette parution quelques-unes des questions et des réponses de cet entretien. Je reformate pour cela des extraits que j’assemble pour mes lecteurs.
La présidentielle devient gagnable pour la gauche ?
La gauche, aujourd’hui, est une étiquette confuse, surtout avec l’arrivée de Macron. Mais oui, on peut battre la droite et Le Pen. L’essentiel c’est de répondre à la vague dégagiste. Il faut donc une rupture sincère avec le vieux monde. Je suis prêt à parler de tout, mais pas en donnant l’impression d’aider à un nouvel emballage pour sauver les vieux meubles.
Vous promettez la création de 3,5 millions d’emplois. Comment allez-vous faire ?
Notre logique, c’est la relance économique par l’investissement massif. La droite et Macron proposent de retirer 100 milliards de la dépense publique, moi je propose de rajouter 100 milliards d’investissements. Même le FMI de Mme Lagarde dit qu’il faut relancer en recourant à l’emprunt. N’oublions pas : 1€ en investissement génère 3€ d’activité qui génère à leur tour au moins 20% de retours vers l’État sous forme d’impôts et taxes. En tout, nous pouvons créer 3,5 millions d’emplois.
Mais où trouver l’argent ?
Ce n’est pas le plus difficile. La BCE fait une opération de distribution gratuite de fonds aux banques privées ; 80 milliards d’euros par mois, 60 millions de SMIC ! Pas un n’est venu dans l’économie réelle ! Tout part dans la sphère financière qui ne produit rien. Dès le premier jour je mandaterai la Banque française d’investissement pour qu’elle aille chercher les 100 milliards à la BCE !
Vous comptez beaucoup aussi sur la transition énergétique…
On ne doit plus faire de la croissance comme avant. On ne peut plus prendre à la Terre davantage que ce qu’elle peut reconstituer. D’où l’importance que je donne à la planification écologique et bifurquer vers le 100% d’énergies renouvelables pour accompagner la sortie du nucléaire. Par exemple, ma priorité à l’économie de la mer peut créer 300 000 emplois. Le mythe du nucléaire est épuisé : suppressions de milliers d’emplois chez EDF, vulnérabilité aux variations de températures, lors des pics de froid. Sans oublier la question de l’approvisionnement en uranium. Je suis d’ailleurs aussi opposé à l’EPR d’Hinkley Point en Grande-Bretagne, c’est le boulet qui va faire couler EDF. Combien ça coutera de sortir du nucléaire ? La vraie question est plutôt : combien ça coûte de maintenir les centrales en activité ? Combien ça coutera en cas de catastrophe ?
Vous ne prévoyez aucunes économies budgétaires ?
Des économies ! Mais ne voit-on pas qu’on est en train d’atteindre l’os, la structure même de l’Etat ? Les gens n’ont plus accès aux services public auxquels ils accédaient, et le secteur privé ne peut pas prendre le relais. Et puis, faire des économies alors que dans ce pays on distribue plus de dividendes qu’on n’investit pas et qu’on est le champion du nombre de millionnaires en Europe, je dis non ! Il faut au contraire relancer l’économie par l’investissement public.
Vous financez votre programme par de la dette alors ?
Non, par le crédit aux organismes investisseurs ! Mais je vais être direct : aucune dette des États en Europe ne sera jamais payée, tout le monde le sait. Il faudrait tellement de générations, tellement de coupes budgétaires que ce serait insupportable. Ces dettes doivent être rachetées par la Banque centrale européenne, et être transformées en dette perpétuelle à taux zéro. Et je voudrais qu’on remette la dette de la France à plat. Il y a dedans de la dette dite « illégitime », sans cause économique, contractée, par exemple, pour payer les intérêts de la dette. Il y a aussi beaucoup d’opérations passées qui devront être évaluées par des commissions d’enquête parlementaires, par exemple les privatisations, comme celle des autoroutes… Et ceux qui ont pillé le pays devront rendre des comptes.
L’avenir de l’UE est en discussion à l’approche du 60ème anniversaire du traité de Rome, le 25 mars 2017. À cette occasion, l’Union sera célébrée en grande pompe. Et on nous annonce qu’un nouveau cap sera fixé. Mais dans quelle direction ?
Trois rapports parlementaires, en préparation, en précisent déjà les lignes directrices. Ces rapports, discutés à la va-vite en commission parlementaire afin d’empêcher les débats, sont à l’image de la grande coalition qui gouverne l’Union Européenne. L’un a été rédigé par le belge Guy Verhofstadt, membre du groupe de centre-droit ALDE, le second et le troisième sont rédigés conjointement par la droite et les sociaux-démocrates : Reimer Böge (PPE) et Pervenche Berès (S&D) d’un côté et Mercedes Bresso (S&D) et Elmar Brok (PPE) de l’autre. Et preuve supplémentaire de l’accord politique qui existe entre les principaux groupes politiques au Parlement européen, les 3 rapports disent peu ou prou la même chose.
Le constat d’échec de la gouvernance de l’UE est posée nettement par le rapport Verhofstadt : « il est désormais temps de mener une profonde réflexion sur la façon de remédier aux lacunes de la gouvernance de l’Union européenne en procédant à un réexamen global et approfondi du traité de Lisbonne » il estime de plus que « le 60e anniversaire du traité de Rome serait un moment approprié pour lancer une réflexion sur l’avenir de l’Union européenne et convenir d’un projet pour les générations actuelles et futures de citoyens européens menant à une Convention dans le but de préparer l’Union européenne aux décennies à venir ». Les propositions pour faciliter la prise de décision et l’évolution des structures de l’UE reviennent à creuser encore un peu plus le déficit démocratique de l’UE.
Ainsi, les trois rapports s’accordent pour réclamer le remplacement des prises de décision à l’unanimité au Conseil par des prises de décisions à la majorité « qualifiée ». Le rapport Verofsdadt va plus loin en proposant de « permettre l’entrée en vigueur des modifications apportées aux traités après un référendum paneuropéen ou après ratification par une majorité qualifiée de quatre cinquièmes des États membres ». Les 3 textes demandent également un renforcement des pouvoirs de la Commission. Comment ? Via la création « d’un ministre des finances de l’Union européenne » au sein de la Commission, comme proposé par Verhofstadt ou en fusionnant le poste de président de l’Eurogroupe avec celui de commissaire aux affaires économiques et financières, proposé par le rapport Bresso & Brok.
Car s’il s’agit de renforcer la gouvernance de l’UE c’est d’abord sur le plan économique. Aussi les rapports proposent la création d’un « code de convergence » qui « devrait conditionner l’accès à un financement par le MES/FME » (rapport Boge & Berès). Le rapport Verhofstadt demande « l’intégration du pacte budgétaire dans le cadre juridique de l’Union et l’introduction du Mécanisme européen de stabilité et du Fonds de résolution unique dans le droit de l’Union », afin de graver, plus profond dans le marbre des traités, l’obligation de respect des règles austéritaires. Le rapport Bresso et Brok rappelle lui aussi l’importance de « l’application intégrale du cadre créé par le « six-pack », le « two-pack » et le Semestre européen, ainsi que sur la nécessité de s’attaquer en particulier au problème des déséquilibres macroéconomiques ».
On se dirige ainsi sensiblement vers une UE de plus en plus autonome des États sur le plan économique. Évidemment en figeant la règle libérale comme un absolu. L’ordolibéralisme enfin institutionnel. Bien sûr, dans tout cela, et conformément à la doctrine ordolibérale : sans aucun contrôle démocratique. Ainsi le rapport Bresso et Brok propose de « modifier l’actuel système fondé sur des contributions calculées en fonction du revenu national brut (RNB) vers un système reposant sur de véritables ressources propres pour le budget de l’Union et de la zone euro » via « une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) réformée, une taxe sur les transactions financières, une taxe sur le CO2, une participation sur l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés, un impôt européen sur la fortune ou d’autres sources de recettes ». Les rapports proposent également la constitution d’un « trésor » soit au niveau européen (Rapport Verhofstadt), soit restreint au niveau de la zone euro (Rapport BÖGE & BERÈS) accentuant ainsi le phénomène de l’UE à deux vitesses.
Les 3 rapports dépeignent également une Union belliciste qui s’organise pour la guerre via la mise en place d’une « défense commune » via la création d’une « direction générale de la défense (DG Défense) » (Rapport Verhofstadt), mais aussi « la mise en place d’une coopération structurée permanente (CSP) », « l’établissement de quartiers généraux civils et militaires permanents », « l’institutionnalisation d’un Conseil des ministres de la défense permanent et doté d’une personnalité propre » (Rapport Bresso & Brok). L’atlantisme des rédacteurs est mis en évidence par leurs déclarations passionnées sur l’Otan avec lequel il conviendrait de « constituer un partenariat global » pour « renforcer la coopération » en supprimant « les obstacles politiques qui subsistent ». Ainsi, l’Union européenne se transforme doucement en un Big Brother européen possédant un « service européen de renseignement » (Rapport Verhofstadt) assorti d’une « obligation d’échange de données entre États membres » et auquel s’ajoute la création d’un poste de « procureur européen ».
Enfin sur la question des réfugiés, l’UE ferme définitivement la porte à toute idée de solidarité proposant de manière inique à ce que « soient signés des accords avec les pays tiers sûrs afin de contrôler et d’endiguer les flux migratoires avant que les migrants n’arrivent aux frontières de l’Union européenne » ou encore l’adoption d’un « dispositif législatif contraignant et obligatoire à l’égard de la réinstallation ». Ainsi, au final, les propositions parlementaires ne proposent en rien un changement de cap de l’UE mais au contraire un renforcement de sa course effrénée vers l’instauration d’un gouvernement fédéral autoritaire au niveau de l’Union européenne.
On peut cependant penser que ces rapports d’initiative parlementaire n’auront que peu d’impact dans les décisions qui se prendront en dehors du cadre parlementaire à l’occasion des 60 ans du traité de Rome et dont l’Allemagne a esquissé les grandes lignes lors du sommet de la Valette. Angela Merkel y a, en effet, annoncé que « il y aura une Union européenne à différentes vitesses, que tous les États ne vont pas participer à chaque fois à toutes les étapes d’intégration ». Déclaration confortée par les propos de François Hollande qui confirme la possibilité d’une Europe « à plusieurs vitesses » tout en demandant timidement à « préserver l’unité européenne ». Il semblerait que quatre pays soient prêts à franchir cette nouvelle étape : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, les quatre principales puissances européennes une fois entériné le divorce du Royaume Uni. Les pays du Benelux ont également confirmé que « différents parcours d’intégration (…) pourraient apporter des réponses efficaces aux défis qui affectent les États membres à différents niveaux ».
Et la déclaration que préparent les Vingt-sept pour le rendez-vous de Rome, pourrait ainsi contenir un ensemble de valeurs et de principes communs à tous, tout en précisant que certains États membres souhaitent partager un niveau supérieur d’ambition. On y comprend donc que les réformes annoncées par les 3 rapports ne concerneront qu’un nombre restreint d’États membres. Une forme d’Europe à la carte dont on va vite voir quel état de compétition et de domination il va organiser….
Comme chacun le sait, le dimanche 5 février, nous tenions un double meeting. À Lyon avec ma présence réelle, et à Paris où je parlais en hologramme. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’hologramme n’est pas passé inaperçu ! Ni en France ni ailleurs. Cet événement hors norme a fait le tour du monde. En réel. C’est ce que relève le journal Courrier international. Le « hashtag » de notre meeting est même arrivé en première place… mondiale. Mon hologramme était le sujet le plus « débattu » sur Twitter dans le monde ! Je note tout cela avec tant de plaisir ! Parce que c’est extraordinaire de pouvoir inscrire la stratégie de communication d’une campagne électorale à un tel niveau de captation d’intérêt. Imaginez ce que cela veut dire de joie pour l’équipe, femmes et hommes, qui ont conçu et porté l’idée jusqu’au bout avec la part de risques, de doute et d’anxiété que cela implique et l’effort immense le jour même, pris en charge par 600 volontaires bénévoles.
Pourtant, en France, les gros sabots de l’officialité médiatique ont bien crunché les pâquerettes. Passons sur les cuistres du genre France 2 ! Non seulement ceux-là ne rendent compte de nos deux meetings que du bout des dents. Mais France 2 a trouvé de bon goût de diffuser à une heure de grande écoute, juste après le journal télévisé du soir (pas vu pas pris, personne n’est responsable de rien, cela va de soi), une scène où l’on voit mon hologramme aller aux toilettes et baisser pantalon. Restons optimistes : cette bande-là peut encore tomber plus bas. Et le dégoût moral que nous inspire ce mélange de larbinage et de haine de caste peut croître encore.
Mais pour tout le petit monde de l’officialité, il n’y en avait surtout que pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le record de la tentative d’invisibilisation revient au journal « Les Échos » qui aura rendu compte de tous les meetings du week end, sauf du mien. Dommage. Un journal que je lis chaque jour… en croyant y trouver l’essentiel… Je me le tiens pour dit : « Les Échos » sont capables par pur parti pris idéologique d’ignorer purement et simplement un fait pourtant connu du monde entier. Ceux qui lisent ce journal pour conduire leurs affaires doivent donc savoir qu’ils peuvent être privés d’une information connue de tout le monde sauf d’eux.
Pour les chaînes d’info en continu c’était bien drôle à voir. Elles ont diffusé les meetings des candidats « merveilleux » en entier, et dans la plupart des cas en direct. Quant à nous, évidemment ce fut vite vaches maigres. Dès que Marine Le Pen a commencé à ouvrir la bouche, les mouches ont changé d’âne. Et du peu que nous avions, tous sont partis boire à ses lèvres la merveilleuse parole. Je veux noter toutefois que LCP, LCI et France info, parfois en deux épisodes ou en différé ont fait leur devoir d’information en diffusant aussi en entier notre double meeting. Chez BFM et i>Télé, en revanche, nous nous sommes fait couper le sifflet sans retour. Ce qui est bien curieux car BFM ne nous traite pas toujours mal.
Dans l’affaire on voit cependant ce que vaut l’habituel argument selon lequel ce serait l’audimat attendu qui justifierait ce genre de choix éditorial. Car l’audimat était aussi de notre côté. De fait, c’est notre événement qui intéressait le plus les téléspectateurs. En tous cas c’est ce que montrent les chiffres que plusieurs chaînes d’information en continu ont-elles-mêmes rendus publics. 594 000 personnes ont suivi Macron sur LCI, BFM et i>Télé. 670 000 ont suivi le Pen sur ces trois chaînes. Quant à nous, nous avons totalisé 809 000 téléspectateurs avant de nous faire couper ! Nous sortons donc gagnants de la comparaison. Rien donc ne justifiait « objectivement » de stopper ainsi la diffusion de notre double meeting. C’est donc bien qu’un choix politique éditorial a été fait au profit de la présidente du Front national.
Malgré tout, je n’en veux à personne. Il y a des mois que j’ai décrit sur ce blog, notamment au cours de la lutte contre la loi El Khomri comment ces façons de faire, en exaspérant des dizaines de milliers de gens, provoquaient très souvent une prise de conscience politique qui les conduit à nous écouter ensuite plus amicalement qu’avant. En tous cas ce n’est pas pour rien que le niveau de confiance dans les médias a encore baissé cette année selon les enquêtes d’opinions annuelles sur le sujet. Et pour nous il est extrêmement important que l’officialité politique médiatique soit ruinée de réputation aux yeux de tous. Car le système médiatique est la deuxième peau du système, contrôlé qu’il est à 90 % par neuf milliardaires.
Pour dire vrai, ce jour-là, la coupure de retransmission n’a finalement pas été du tout une mauvaise affaire: à peine BFM et i>Télé nous avaient-ils coupés, que nous avons gagné plus de 15 000 personnes sur la retransmission que nous faisions de notre double meeting sur YouTube et Facebook. Au total, le chiffre de ceux qui nous regardaient a été considérable. Plus de 64 000 personnes suivaient en permanence notre meeting sur nos réseaux sociaux : 43 000 sur YouTube et 21 000 sur Facebook. Imaginez un meeting avec 64 000 participants ! Un record pour nos outils.
En nous coupant si violemment et pour diffuser Marine Le Pen à plein régime, les chaînes d’info en continu qui nous ont lâchés ont agi aussi en agents recruteurs pour nos outils autonomes de diffusion ! Si bien que pour la seule journée de dimanche, nous avons gagné 5000 abonnés sur YouTube et 5 000 également sur Facebook. Depuis, avec les « replay », vue en différé, nos deux vidéos dépassent le million de vues : 870 000 sur Facebook et 510 000 sur YouTube. Les objectifs de notre plan de marche sont donc dépassés.
Pour ce qui nous concerne, pour le rendu de nos manifestations, nous parvenons donc à déjouer les méthodes d’invisibilisation traditionnelle de l’officialité médiatique. Déjouer ce piège est une des tâches essentielles pour des candidatures comme la nôtre. Dans le monde entier il en va de même. Nous nous sommes préparés pendant des mois et avons fait monter en puissance nos outils au fur et à mesure des étapes de la campagne depuis un an.
J’avais bien capté comment la totalité de la sphère médiatique avait suivi Clinton en cherchant à effacer Sanders. Les correspondants de presse français sur place, scotchés dans les États-majors des importants retransmettaient sur Paris les infos filtrées qui tournaient sur place. Tous furent fauchés par un résultat final que nous avons été une poignée à avoir vu s’avancer. Le dire à l’époque c’était évidemment être aussitôt accusé de tendresse pour Trump ! Et quelques-uns ne se sont pas gênés pour en accabler par exemple Ignacio Ramonet au seul motif qu’il décrivait la nature de l’ancrage populaire de Trump. Puis ce fut de même en Espagne avec Podemos. C’est en prenant à bras le corps la manœuvre que nous avons ouvert une voie de sortie par le haut à cet encerclement. Là où d’autres se contentent de compter sur la dénonciation des médias officiels, nous nous sommes donnés les moyens de leur disputer le terrain pour la part qui concerne l’information à notre sujet.
Cette bataille est loin d’être gagnée, cela va de soi. Elle ne le sera peut-être jamais. Mais elle nous motive et nous donne de l’énergie pour agir là où le rôle de l’invisibilisation officielle a pour but essentiel de démobiliser et de décourager et donc de disperser les forces qui sont rassemblées. Mon but est d’atteindre le point d’équilibre où les effets du bourrage de crâne et les trucages « officialistes » sont contre-balancés par l’éveil de nouvelles consciences écœurées par la manœuvre. À partir de ce point, les plateaux de la balance penchent en notre faveur. Car une personne influencée par un bain médiatique n’a pas la même stabilité d’opinion qu’une autre qui a cherché à savoir, s’est déplacée pour se renseigner ou qui a voulu continuer une audition en passant sur notre chaîne ! La visibilité est un enjeu des campagnes saturées par les impacts médiatiques de toute sorte. Mais pour ne pas être non plus englouti par cette nécessité d’émettre et d’être vu, il faut pierre après pierre construire de l’adhésion. C’est pourquoi le programme devient central sitôt que commence le bras de fer de fond. Faute de quoi il ne reste que la posture et les avatars personnels. Ce qui est en train d’arriver à quelques-uns.
Je ne lui en veux pas. Benoît Hamon n’a pas eu le temps de me téléphoner depuis sa victoire contre Valls. Pourtant il disait dans sa campagne qu’il me contacterait dès le lendemain du vote interne au PS. De toute façon, je suis à la campagne cette semaine. Je ne lui en veux pas car j’aurai mal pris d’être calé entre un rendez-vous chez Cazeneuve, un autre chez Hollande ou bien juste derrière sa rencontre avec le groupe des parlementaires PS, à qui il fut dit que la démarche vers moi est essentiellement destinée à me marginaliser. Je préfère cette pause dans les postures car l’image serait très brouillée et négative pour moi si je figurais dans une telle série. En effet, un nombre considérable de gens ne supportent plus l’idée de voter PS, quel que soit l’emballage. Un nombre remarquable de gens n’ont aucune envie de se faire faire une deuxième fois le coup du Bourget ou de « la renégociation du traité européen » ! Ces personnes savent avec quel aplomb un candidat PS peut mentir sur les sujets essentiels et tromper tout le monde sans vergogne. On a payé pour voir !
Je crois que bien des politiciens ne comprennent rien à cet état d’esprit protestataire. Ils pensent qu’un peu de pipeau unitaire couvrira bien vite les protestations. La tentation est forte pour ceux-là de jouer le numéro classique de « celui qui refuse l’unité sera électoralement puni ». C’était le grand must des années de l’union de la gauche. Mais celle-ci avait été construite en 20 ans (au moins). Et elle s’appuyait sur une classe ouvrière et une nouvelle classe moyenne nombreuse, socialement structurée politiquement liée à une superstructure dense de syndicats, d’associations et de partis influents et organisés. Ce monde a disparu. La conscience du ridicule d’un programme commun imaginé, écrit, et signé 70 jours avant le premier tour de l’élection n’a pas l’air d’effleurer ceux qui s’y abandonnent. Et comment gérer un programme commun quand le PS n’a toujours pas le sien, en propre et que Hamon l’annonce pour la mi-mars ? Au passage, je me demande où sont passées toutes les bonnes âmes qui glapissaient « le programme d’abord, le casting après » il y a de cela quelques mois.
Les incantations unitaires ne prennent pas en compte qu’en mettant le doigt dans la tambouille des cartels de partis nous détruirions le rassemblement que nous avons construit. Cela n’a rien à voir avec la compétition des personnes-candidates ! Ce qui est en jeu c’est l’appréciation qu’on se fait du moment politique et de l’état des consciences. Il est vrai qu’il existe une « gauche traditionnelle » à qui les raisonnements des années 70/80 parlent toujours quand bien même aucune des bases sociale et psychologique de l’époque n’existe plus. Je ne méprise pas ce fait. Je tâche de lui répondre sur des bases rationnelles de conviction. Mais ce secteur méconnaît gravement la crise morale qui a déchiré les profondeurs de la société et notamment les milieux populaires du fait de la politique menée par la « gôche » au gouvernement.
Lorsque je demande des garanties de bonne foi à Benoît Hamon, je ne pose pas des problèmes de personnes comme l’affirme si frivolement Cécile Duflot. Je rends compte d’une exigence populaire que n’importe qui peut entendre autour de lui sitôt qu’il sort du premier cercle des belles personnes. Et je crois que je fais bien. Car la lecture détaillée de ce qu’on me dit est souvent très perturbante. Ainsi quand je pose la question du refus des candidatures PS aux législatives pour les responsables du désastre quinquennal. La réponse de Cécile Duflot interrogée à mon sujet est typique : « Il se trompe en posant la question des personnes. Il ne faut fermer la porte à personne. Si El Khomri accepte le fait qu’il faut abroger une large partie de sa loi et qu’elle est d’accord sur la politique que nous voulons mener… » Vous avez bien lu. Ce serait une question de personne et pas une question politique. Et l’abrogation de la loi El Khomri ne concernerait qu’une partie de celle-ci. Certes « large »… Cette impression de faire l’objet d’un piège dans lequel mon accord servirait de caution à une amnistie générale des anciens ministres ne se dissipe pas facilement. Surtout quand je lis qu’il s’agit de me « siphonner », de « creuser le trou » avec moi et ainsi de suite.
Certes, de mon côté je ne veux pas passer l’occasion que présente l’investiture de Benoît Hamon. Il peut être l’homme qui fera le ménage au PS. Celui qui changerait du tout au tout le cap de ce parti. Il faut en faire le pari. Il est très important pour nous que la droite du PS soit progressivement soumise ou expulsée par un courant de gauche de ce parti, si approximatif soit-il. Il faut donc l’y aider. Sans illusion, certes, mais franchement. Il y a une volonté populaire de ce côté. En effet l’étude des votes montre que la moitié des participants au vote de cette primaire du PS n’étaient pas membre ni sympathisante des partis au gouvernement. Et parmi eux un bon nombre venait de nos rangs en dépit de tout ce que j’ai pu dire avec d’autres pour demander aux nôtres de ne pas participer à cette consultation. Il est donc évident que la demande numéro un des participants est de dégager Valls, non pour des raisons de personne, encore une fois, mais par opposition à la politique gouvernementale qu’il incarne. C’est cette politique qu’il faut extirper du PS pour que ce parti puisse encore servir à quelque chose dans le futur.
Le jour venu, je verrai Benoît Hamon. Je l’ai dit depuis le début : je suis prêt à boire le café et à écouter comment il répond à nos exigences de clarté. En effet, il ne peut prétendre à la fois nous tendre la main et recycler dans sa campagne tout le PS dont nous avons combattu la politique ces dernières années. Je l’ai dit plusieurs fois ces derniers jours. Je le redis bien volontiers et très tranquillement : discuter oui, mais participer à des combines non ! En effet, Benoît Hamon parle de former une majorité gouvernementale. Mais on ne peut pas former une majorité gouvernementale cohérente et stable sans avoir tranché avant les grandes questions. Je ne prends qu’un exemple : comment prétendre demain abroger la loi El Khomri en reconduisant la masse des députés qui l’ont soutenue hier ? En tant que « frondeur », Benoît Hamon est bien placé pour savoir que quand c’est flou, il y a un loup, et que ça finit par créer toute sorte de difficultés. L’une, et non la moindre, est qu’il s’agit de gouverner un grand pays sur un programme audacieux, non ? Comment pouvoir le faire si nous embarquons comme députés autant de gens qui sont absolument hostiles à cette politique ?
Pourtant, les premiers signes donnés allaient tous dans le sens d’une nouvelle tentative de « synthèse » à la sauce hollandaise bien connue. Sa première semaine de candidat du PS l’a ainsi conduit à aller rencontrer, à sa demande, le Premier ministre Bernard Cazeneuve puis François Hollande. Sur France 2, lundi 30 janvier au soir, il a ainsi déclaré n’avoir « jamais considéré que le bilan du quinquennat était indéfendable » et ce contrairement à ce que disait, par exemple, Arnaud Montebourg dans la primaire. Il ne cesse de répéter qu’il faut « se tourner vers l’avenir ». Comment est-ce possible avec ceux qui défendent le passé ?
En réponse à ma question concernant la cohérence de sa candidature avec celles que le PS propose aux élections législatives de juin, Benoît Hamon a aussi été très clair. C’était dans une vidéo en direct sur sa page Facebook le 2 février. Un internaute lui a demandé s’il soutenait la candidature de Mme El Khomri pour être députée du 18e arrondissement de Paris en juin prochain. La réponse de Benoît Hamon est claire : « on peut avoir combattu la loi travail sans considérer que le rassemblement ne se fait qu’à la condition d’offrir la tête politique de qui que ce soit ». A-t-on bien compris que Myriam El Khomri a le soutien de Benoît Hamon pour les législatives ? Évidemment, cet argument « d’offrir les têtes » vise à nous faire passer pour des guillotineurs. Ce ne sont évidemment pas des têtes qu’il faut trancher mais les contradictions et les grandes questions politiques du moment. J’ai déjà dit que je ne demandais pas de têtes sur des piques mais juste qu’on ne se paie pas la tête des gens qui ont déjà été beaucoup trompés !
El Khomri n’est évidemment pas la seule concernée. C’est une logique politique qui est en cause. On ne peut prétendre former une majorité cohérente pour abroger la loi El Khomri tout en proposant d’élire Mme El Khomri comme députée. On ne peut prétendre écrire une nouvelle page en reconduisant M. Valls dans sa circonscription d’Évry. On ne peut faire « battre le cœur de la gauche » en proposant aux électeurs de réélire M. Le Foll dans la Sarthe ou M. Sapin dans l’Indre, etc. Et comment croire aux promesses de réorientation de l’Union européenne par ceux-là même qui ont approuvé la non-renégociation du traité budgétaire Sarkozy-Merkel en 2012 ?
Le journal Le Monde a compté : pas moins de 16 ministres actuels sont présentés par le PS pour les législatives de juin prochain, sans compter les trois que je viens de citer à l’instant. Ce sera donc une vingtaine au total ! Sont par exemple déjà investis outre Mme El Khomri, le très vallsiste Jean-Marie Le Guen, le ministre des budgets d’austérité Christian Eckert, la ministre du burn-out des hôpitaux Marisol Touraine, les ministres de la reconduction de l’état d’urgence et des violences policières non sanctionnées Jean-Jacques Urvoas et Bruno Le Roux, etc.
La question est encore plus profonde que ça. Le PS a investi déjà 400 candidats aux élections législatives sur les 577 circonscriptions du pays. Un citoyen a fait un décompte très précis des engagements des uns et des autres. Le résultat est sans appel. Parmi les 400 candidats du PS, les deux-tiers ont été des soutiens actifs et enthousiastes de toutes les mesures des gouvernements Ayrault et Valls : traité budgétaire européen en 2012, pacte de responsabilité et crédit d’impôt compétitivité, loi Macron, loi Travail, etc. Cela représente 255 candidats. À l’inverse seuls 14% des candidats, soit une cinquantaine, ont émis des critiques régulières. Les autres ont savamment évité de prendre des positions trop claires. C’est encore plus édifiant si l’on regarde uniquement les députés sortants réinvestis ! Là, ce sont 86% des députés sortants réinvestis qui ont approuvé la ligne de François Hollande depuis 2012 ! Soit 143 députés que Benoît Hamon et le PS proposent donc de reconduire !
Comment former une majorité gouvernementale avec un tel attelage ? Est-ce avec toutes ces personnes élues ou réélues demain députés que Benoît Hamon entend appliquer son programme ? Compte-t-il réellement faire autre chose que la politique menée depuis 5 ans en s’appuyant sur ceux qui ont décidé et mis en œuvre cette politique ? Ce n’est pas crédible. Faudra-t-il espérer qu’à notre tour nous devions agir demain en monarques et recourir à son tour au 49-3 pour imposer à notre future majorité « cohérente » les mesures emblématiques de son projet comme l’abrogation de la loi El Khomri ? Ce serait un comble, non ? Faut-il alors se préparer à l’abandon programmé du projet de Benoît Hamon ?
La paralysie est déjà là. Jeudi 2 février, à l’Assemblée, le PS s’est auto-bloqué sur un sujet aussi important que l’accord de libre-échange avec le Canada. Les députés issus du Front de gauche avaient déposé une résolution exigeant un référendum en France sur ce traité. Ce traité doit être soumis au vote du Parlement européen le 15 février puis à la ratification dans chacun des États membres. La question est donc d’une brûlante actualité ! Et qu’ont fait les députés PS ? Ils se sont abstenus ! Pourquoi ? Parce qu’ils n’étaient pas d’accord entre eux ! Faut-il voir là un avant-goût de ce que serait un quinquennat à la sauce de « synthèse » qui nous est proposé ?
Je vais plus loin. Benoît Hamon propose d’abroger la loi El Khomri. Puisqu’il est convaincu de pouvoir le faire demain tout en reconduisant les députés qui ont soutenu cette loi l’an dernier, je pose une question : pourquoi attendre ? Puisque le candidat du PS veut abroger cette loi et que le PS gouverne encore, pourquoi Benoît Hamon n’exige-t-il pas de son parti qu’il abroge la loi El Khomri avant la fin du mandat ? C’est encore possible. Cela montrerait sa capacité à rompre vraiment au-delà des paroles. Cela montrerait sa capacité à convaincre les députés PS de se déjuger de leurs votes d’hier. La confiance et l’union ne décrètent pas depuis des tribunes. Elle se construit ou elle se rompt au moment de passer aux actes.
Benoît Hamon, choisissez ! C’est maintenant qu’il vous faut donner son sens à votre victoire à la primaire. Sinon vous verrez bien vite comment vous allez être auto-bloqué par le jeu des courants et sous courant. Je ne suis pas le seul à penser de cette façon. Cécile Duflot, votre alliée acquise le dit aussi à sa façon : « ….la question de fond posée par Mélenchon est celle de la cohérence. Et là-dessus il a raison. ».
227 commentaires
Leroyer
Malek Boutih, ce matin avec Bourdin a été plein de sincérité. Macron peut gagner, mais je reste dans ma famille… Résultat le PS joue sur deux tableaux Macron à la présidence et Hamon sauveur du parti avec tous ses éléphants sauvés de la bérézina. Merci Benoît.
Jean Luc tenez bon nous comptons sur votre intransigeance.
DD
Aujourd’hui, lors du journal d’information de 13 heures de France Inter, station de radio de service public du groupe Radio France, placé institutionnellement sous tutelle du premier ministre, nous avons pu entendre un discours-fleuve d’une bonne dizaine de minutes, quasi-ininterrompu, de Monsieur Jean-Paul Delevoye, ex-UMP, aujourd’hui ardent défenseur de la candidature d’Emmanuel Macron aux élections présidentielles. Son plaidoyer portait précisément en faveur de ladite candidature. Outre le fait qu’aucun programme n’a été évoqué, puisqu’il est de notoriété publique que le candidat Macron à ce jour n’en a pas, on pouvait constater l’extrême amabilité de l’animateur de la radio publique, qui pas une seule fois n’a coupé la parole de cet invité, hors campagne électorale bien entendu.
Je pense qu’un droit d’intervention dans des conditions strictement identiques, accordé à notre candidat Jean-Luc Mélenchon, s’inscrirait dans les règles d’égalité républicaine, auxquelles la station de radio de service public me semble devoir être astreinte.
Sandeau
Les médias n’ont que du Macron et du Le Pen à nous proposer en ce moment. Une autre de leur mission, vous faire oublier ou vous casser. Le PS fait tout pour grappiller les voix du centre et de la droite avec le banquier Macron mis habilement sur la rampe de lancement et nos voix de gauche avec le faux frondeur Hamon et sa bande. La messe est dite ! A nous de convaincre sur le terrain. Pour ma part ça commence ce soir en réunion d’Insoumis à Bordeaux après 4 ans d’interruption politique. Heureux de reprendre du service.
Bon repos momentané à vous M. Mélenchon !
Martine Suret
Profitez à fond de ces vacances bien méritées pour recharger les batteries. Quel magnifique moment que ce dernier meeting ! J’étais à Lyon, quel enthousiasme, quelle emotion dans cette salle. Vous êtes un grand homme et je suis fière d’être Insoumise à vos côtés. RDV à la Bastille le 18 mars !
bertgil
Bonjour Mr Mélenchon
Il me semble que vous écriviez que le PS était un astre mort. Il faut en prendre acte et écrire le moins possible sur ce parti. Pourquoi prendre langue avec Hamon. Celui ci n’a qu’un objectif, semer le doute parmi ceux qui envisagent de voter pour vous. Toute la stratégie du PS et de Hamon est de vous marginaliser. Laissez le répéter « union de la gauche ». Le ps n’est plus de gauche depuis longtemps. Je vais peut être faire bondir certains, mais Trump a gagné contre son parti, les médias, les élites. MLP est à 25,30% contre tous les partis.
martin
Bonne vacances et revenez nous gonflé à bloc en pleine forme ! Un insoumis.
cosmos
Dimanche, BFM n’a annoncé que votre meeting ne serait pas entièrement retransmis qu’au dernier moment, et quand ils ont coupé, pour transmettre MLP ils ont dit que c’était normal puisqu’ils avaient retransmis en entier votre meeting de Tourcoing ! J’ai pu écouter la fin sur Youtube, mais je pense que beaucoup ne savaient qu’ils pouvaient vous écouter ailleurs et surtout beaucoup laissent la TV allumée sans plus réfléchir. Vos paroles nous font du bien dans ce monde politique bien triste. Merci pour ce grand projet portant l’humain d’abord. Merci pour vos pointes d’humour, celle de top chef me fait encore sourire.
J’habite dans le Beaufortain. Aucun groupe n’y a été constitué. Je ne peux en prendre l’initiative mais si quelqu’un se sent d’en créer un, j’y participerai. Il y a certainement d’autres personnes qui attendent comme moi.
curtillat andré
Il y a un groupe d’appui en Basse Tarentaise où il y a donc des Albertvillois. Et notre groupe a bien l’intention, mais ce sera en mars, d’aller faire un tour dans les belles et hautes terres du Beaufortain que je connais bien sûr. Bienvenue dans « La Tarentaise pour jlm2017 ».
Denis
PLus que jamais derrière vous ! Ne cédez pas aux chantages affectifs des unionistes qui vraisemblablement n’ont rien compris. Votre explication des contradictions du PS sont parfaitement clair.
Bon repos !
Torreilles
Bravo Mr Mélenchon, à vos rédacteurs de fiches et à votre esprit et volonté de transmettre. Je voulais vous dire 2 choses qu’il me semble important aussi de préciser (discours).
Le positionnement de la France Insoumise vis à vis du progrès. Au début du XXème siècle c’était une raison de clivage entre les progressistes et les conservateurs certes (gauche et droite confondues), mais il y avait aussi au sein des progressistes des nuances pour éviter le progrès pour le progrès.
Le positionnement de la France Insoumise vis à vis du Libéralisme (là aussi gauche et droite confondues). Montrer que la vision du philosophe n’a rien à voir avec nos économistes néolibéraux (qu’ils soient de droite ou des gauchistes libertariens). La seule liberté absolue est la liberté absolue de conscience. Toutes les autres libertés sont « encadrées ». Notre triptyque républicain prévoit un encadrement par l’Égalité et la Fraternité et il faut faire vivre cette tension au sein de notre « Vouloir Vivre Ensemble » qui sera à définir dans la Constituante française de 2017. L’économie n’est pas une science c’est une construction sociale. Elle doit être au service du politique, qui doit être lui-même au service de l’Humain et de la planète. Le monde est complexe au sens d’Edgar Morin. Il faut donc créer les conditions d’émergences entre les différents aspects liés à la Liberté, à l’Égalité, et à la Fraternité dans un espace et une temporalité laïques.
Merci, Courage, hasta la…
Bernard CASAREJOLA
Jean-Luc, ami, penses à toi…
Cure de vitamine C naturelle, c’est à dire dans les fruits, surtout, mais aussi dans les légumes. Je dis cela, parce que je suis égoïste. Hé oui, qui mieux que toi, nous représentera ? Pour être devenu végétarien, je puis te dire que je m’en porte de mieux en mieux, au moins, lorsque je partirai je serai en parfaite santé. Encore merci de nous défendre du mieux que tu peux, et tu peux énormément. Portes toi bien, au milieu de ceux que tu aimes, car, tu es le seul à parler d’amour, le vrai, celui qui est inconditionnel. Portes toi bien « pays », nous sommes nés sur le même continent, presque aux opposés, mais notre parcours sur le sol français, a été très proche, en premier 1962, en Normandie, puis vers l’est de notre beau pays. Toi dans les Vosges, et moi en Pays Lorrain. A bientôt, peut-être.
JCV
Dernières interventions (excepté TF1 génial) n’avaient pas le mordant habituel, notamment dernière revue de la semaine un peu « tonton Paul ». Reposez vous et soyez peut-être un peu moins pedago a l’avenir. J’attends avec impatience un meeting sur l’émancipation et la nouvelle citoyenneté. Fidèlement.
marini jean
le meilleur moyen de « claquer le bec » de tous ces médias fourbes, au service de la finance, ainsi que les BH, FF, MLP, EM, tous menteurs et tricheurs sans oublier les « sondeurs » payés pour tromper les électeurs, c’est d’arriver 1er au 1er tour.
Christian
Ca serait génial que Jean-Luc Mélenchon arrive en tête au premier tour. Je vous dis pas la tronche des Ruth Elkrief, Barbier, Calvi et consorts. Je fais la fête toute la nuit et ne vais pas bosser le lendemain. Beaucoup disent à mon boulot que le deuxième tour pourrait être Jean-Luc Mélenchon contre MLP. Comme Jean-Luc Mélenchon l’a dit depuis longtemps « ça sera nous contre elle ».
LE GALL
Deux remarques à propos d’invisibilisation. Suite aux révélations du « Canard », les médias ont, à ce jour, accompli la prouesse de saturer les ondes/écrans avec des invitations de la quasi-totalité des « Républicains » et de ne pas organiser un seul débat sur la 6ème ! Même dans les conditions habituelles, à 1 contre 3 et l’animateur, on aurait été preneurs, me semble-t-il. Par ailleurs, vous êtes invité sur BFM le 12. Ne pensez-vous pas que ce pourrait être le moment de leur faire remarquer, avec le sourire, bien sûr, le nombre de fois où ces invitations tombent pendant les vacances scolaires, de préférence, lorsque 2 zones sont en vacances ? Je dis « avec le sourire » car j’ai apprécié votre conclusion « lyonnaise », la partie « je suis un homme heureux ». Dans mon milieu professionnel, certains cherchent désespérément un prétexte pour ne pas voter pour nous. Je leur réponds désormais que je m’en fous, que nos idées ont gagné, quoiqu’il arrive dans trois mois. 6ème république, planification écologique, etc. sont dans les esprits, et pas près d’en partir. Et à propos de « dans 3 mois », un article intéressant, me semble-t-il.
bon repos à vous.
le révolté
Attention Jean Luc, vous marchez sur un fil, ne tombez pas vers la force obscure du PS, il n’en sont pas à leur première manipulation, d’ailleurs vu le nombres importants d’adhésions à FI ces derniers jours, il y en a surement quelques uns d’infiltrés. Nous avons un programme qui a été débattu pendant plus de 8 mois et qui a convaincu beaucoup de nouveaux adhérents à la France Insoumise, il ne faut pas les décevoir sous peine de briser cette vague qui est en train de prendre de l’ampleur.
Guillaume
Je suis d’accord lorsque vous dites : « Certes, de mon côté je ne veux pas passer l’occasion que présente l’investiture de Benoît Hamon. Il peut être l’homme qui fera le ménage au PS. Celui qui changerait du tout au tout le cap de ce parti. Il faut en faire le pari. Il est très important pour nous que la droite du PS soit progressivement soumise ou expulsée par un courant de gauche de ce parti, si approximatif soit-il. Il faut donc l’y aider. Sans illusion, certes, mais franchement. »
Oui, et c’est bien l’un des enjeux essentiels de la période. Les seules vraies questions à se poser sont celles-ci. Qu’est ce qui permet aux citoyens de faire un pas concret vers leur propre émancipation ? Comment construire une organisation politique en tenant compte de la réalité concrète des courants d’idées et politiques dans le pays. Dés lors tout ce qui participe de cette prise de conscience, qui permet aux citoyens de sentir leur force est une avancée. « Un pas en avant vaut mieux que 10 programmes ». Dans ce contexte la réalité du courant qui soutient Hamon ne peut être effacée en lui opposant des conditions qui ne correspondent en rien aux attentes du plus grand nombre. Comme vous le dites, des millions de citoyens, y compris ceux qui font confiance à la FI, se sont saisis de Hamon. Tout le monde est à la recherche de solutions politiques. Chacun pressant qu’aucun courant ne peut représenter à lui seul les intérêts généraux des citoyens. C’est pourquoi l’unité est l’urgence.
kokkino
Le problème c’est que vraisemblablement Hamon ne représente pas plus l’espoir de ceux qui ont voté pour lui que Hollande n’a représenté l’espoir de ceux qui ont voté pour lui en 2012 ! La preuve les investitures pour les législatives prochaines. Qui croira que les mêmes qui ont voté toutes les lois anti sociales depuis 2012 vont maintenant faire le contraire ? Et si ils le faisaient demain cela veut-il dire qu’ils sont prêts à faire n’importe quoi du moment que leur siège est garanti ? C’est très préoccupant. Si Hamon croit en cette majorité alors qu’il lui demande d’abroger dès aujourd’hui la loi El Khomri, c’est possible, il suffit de le vouloir. Il ne faut pas confondre les citoyens, les électeurs et ceux qui essayent de les ramener dans leurs vieux filets. Le rassemblement autour de Hamon commence déjà à ressembler à celui autour de Hollande. Même les têtes restent les mêmes. Alors assez de tartufferie !
GG
Si je vous comprends bien l’important pour vous c’est « l’unité » , « cela vaut mieux que 10 programmes ». L’important c’est de gagner, gagner pour gagner. Le programme, bof, on verra bien. En effet c’est un programme. Le slogan de campagne d’un candidat portant un tel programme pourrait être » Sers toi, prends profite et reprends-en » un peu comme Fillon.
Guillaume
Il y a suffisamment de points communs entre les programmes pour aboutir a un accord. Mais oui, imaginez la force que donnerait une telle victoire. Elle balaierait tous les désaccords et serait le fondement d’une reconstruction politique. On ne peut demander que ce fasse une telle reconstruction à priori, sur la base d’accords entre les appareils de FI et de Hamon. Non c’est le mouvement populaire s’appuyant sur une telle victoire qui permettra d’avancer.
kokkino
Points communs ? Je vois que vous n’avez peut-être pas participé aux manifestations contre la loi El Khomri. Les points communs c’étaient nos crânes et leurs matraques. Avez vous remarqué que l’actuel premier ministre était alors ministre de l’intérieur ? Des points communs ? Entre des propos de campagne et un vrai programme ? Souvenez-vous : « mon ennemi c’est la finance ». A ce compte il y aurait aussi des points communs avec Hollande. Sur des points fondamentaux qui conditionnent tous les autres il n’y a pas de point commun. L’Europe par exemple. Hamon est contre la sortie des traités, entre autre et je ne vous parle pas de sa bande de députés vallsistes. Arrêtez de nous mener en bateau ou de vous bercer d’illusion, votre réveil sera encore plus douloureux qu’avec Hollande, à moins que vous ayez aimé ce quinquennat.
chartier denis
Oui, monsieur Mélenchon toute cette magouille PS nous n’y tomberons pas. Il y va de le crédibilité de notre engagement. Les 2 meetings ont été formidable, j’aime cette France la. C’est un soulevement des consciences humaniste et généreuse. Votre rôle pour nous sans voix est essentiel. Vous parlez comme nous ont pense. Merci et très bon repos a vous. Nous vivons des moment de ferveur rare dans toute une vie avec et grace a vous. Des mots pour guérir les maux du monde. Je milite dans le Gard, merci pour le chant des Canuts. La Cévenne terre de résistance.
Carole PECATE
Monsieur Melenchon, comment ne pas vous remercier, vous êtes le premier homme politique depuis mes 18 ans (j’en ai 43) avec qui je me sens vraiment en phase humainement, intellectuellement, votre manière d’exprimer vos idées, votre programme de campagne, tout cela est si proche de moi. J’ai toujours voté, par éducation républicaine, en choisissant entre la peste et le choléra la plupart du temps. Mais là, j’ai une telle foi en la France insoumise, s’il vous plait, ne vous compromettez pas avec le PS. Je veux que ma fille devienne adulte en sixième république, la votre, la notre. Pour la première fois de ma vie j’assisterai à un meeting politique à Brest le 28 février. Cette année 2017 sera une année essentielle dans votre vie, dans notre vie, dans ma vie. Merci et à bientôt à Brest.
duparquet
Bonjour Jean-Luc,
Juste un mot pour te dire que ton combat est le mien et que tu exprime toute ma pensée mieux que je ne saurai le faire. Même si le clivage « droite-gauche » a encore un sens dans notre pays, je crois profondément qu’il est aujourd’hui supplanté par le clivage soumis et insoumis à l’Europe de Madame Merkel et des multinationales. C’est à celles et ceux qui souffrent le plus, et qui se sont rassemblés en 2005, que tu dois parler aujourd’hui. Oui, on vote, ils dégagent et on vote et on fait plier cette Europe responsable de tant de souffrance et de misère !
fabrice
Nous sommes plusieurs a ce poser cette question pourquoi ne pas sortir de L’UE tout suite au lieu de négocier les traités. En tant que député européen Mr Mélenchon, vous êtes au courant. Pour négocier il faut que les 27 pays sois d’accord sinon ça sera impossible. Alors pourquoi perdre du temps sortons de l’Europe tout suite et négocions après. D’autre pays suivrons et sauront des allier pour la France comme L’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Portugal et bien d’autres. Donc je suis d’accord avec vous et je voterais pour vous quoi qu’il arrive mais sur l’Europe je pense que vous faite fausse route et vous vendez du rêves. Cordialement.
59Jeannot
Face aux grandes puissances, l’Europe reste un interlocuteur de poids. Mais pas cette Europe des friqués. Jean-Luc Mélenchon veut négocier une Europe des peuples. Si l’on désobéit aux traités, d’autres pays nous suivront. L’article 50, on s’en fout, d’autant que les Français ont dit NON au TCE en 2005. Le traité de Lisbonne nous a été imposé. Imposons notre désobéissance. N’ayez crainte nous ne serons pas seuls.
Invisible
Ceux qui vendent du rêve ne sont-ils pas au contraire ceux qui veulent nous faire croire que sortir de l’union serait la panacée universelle, le remède à tous les maux ? Donald Trump compte-t-il sortir des USA et abolir le dollar ? Cette idée ne lui viendrait même pas. La sortie de l’UE changera-t-elle les rapports de forces entre le patronat et le salariat ? Empêchera-t-il le le lobbying des multinationales ? Supprimera-t-il la toxicité des Monsanto & Bayer ? Ne peut-on régler les problèmes de dumping social sans sortir de l’UE ? Ne peut-on pas se mettre autour d’une table pour harmoniser la protection sociale plutôt que de soutenir systématiquement les banques ? Le retour à l’échelle nationale nous dispensera-t-il de devoir encore et toujours défendre les exploités contre les exploiteurs ? Je suis persuadée que si la France se dotait d’un président à l’écoute de la classe des dominés, on pourrait renverser la tendance unilatéralement droitière qui gouverne l’Europe actuellement. Bien que ce sera vraiment difficile, les douze travaux d’Hercule, pour pour arrêter ce paquebot.
degorde
Le meilleur moyen d’échapper à ce nouveau traité européen est de sortir de l’UE dès votre élection par l’article 50 TUE. Or, ça vous ne voulez pas le faire.