De mon lieu de vacances, je boucle ce post. Les notes jetées au hasard des jours ont été triées. J’en ai tiré de quoi en faire un, tout juste après avoir tourné ma revue de la semaine dans un état de fatigue assez avancé pour que cela se note, je le crains. Mais la discipline du travail intellectuel a aussi ses effets reconstituants. Je clos cette tâche avant de passer à la préparation de mon meeting de Strasbourg le 15 prochain.
Dimanche dernier le journal « Le Parisien » m’accordait une large surface d’expression et sa une. Je crois utile de donner à lire à ceux qui auraient manqué cette parution quelques-unes des questions et des réponses de cet entretien. Je reformate pour cela des extraits que j’assemble pour mes lecteurs.
La présidentielle devient gagnable pour la gauche ?
La gauche, aujourd’hui, est une étiquette confuse, surtout avec l’arrivée de Macron. Mais oui, on peut battre la droite et Le Pen. L’essentiel c’est de répondre à la vague dégagiste. Il faut donc une rupture sincère avec le vieux monde. Je suis prêt à parler de tout, mais pas en donnant l’impression d’aider à un nouvel emballage pour sauver les vieux meubles.
Vous promettez la création de 3,5 millions d’emplois. Comment allez-vous faire ?
Notre logique, c’est la relance économique par l’investissement massif. La droite et Macron proposent de retirer 100 milliards de la dépense publique, moi je propose de rajouter 100 milliards d’investissements. Même le FMI de Mme Lagarde dit qu’il faut relancer en recourant à l’emprunt. N’oublions pas : 1€ en investissement génère 3€ d’activité qui génère à leur tour au moins 20% de retours vers l’État sous forme d’impôts et taxes. En tout, nous pouvons créer 3,5 millions d’emplois.
Mais où trouver l’argent ?
Ce n’est pas le plus difficile. La BCE fait une opération de distribution gratuite de fonds aux banques privées ; 80 milliards d’euros par mois, 60 millions de SMIC ! Pas un n’est venu dans l’économie réelle ! Tout part dans la sphère financière qui ne produit rien. Dès le premier jour je mandaterai la Banque française d’investissement pour qu’elle aille chercher les 100 milliards à la BCE !
Vous comptez beaucoup aussi sur la transition énergétique…
On ne doit plus faire de la croissance comme avant. On ne peut plus prendre à la Terre davantage que ce qu’elle peut reconstituer. D’où l’importance que je donne à la planification écologique et bifurquer vers le 100% d’énergies renouvelables pour accompagner la sortie du nucléaire. Par exemple, ma priorité à l’économie de la mer peut créer 300 000 emplois. Le mythe du nucléaire est épuisé : suppressions de milliers d’emplois chez EDF, vulnérabilité aux variations de températures, lors des pics de froid. Sans oublier la question de l’approvisionnement en uranium. Je suis d’ailleurs aussi opposé à l’EPR d’Hinkley Point en Grande-Bretagne, c’est le boulet qui va faire couler EDF. Combien ça coutera de sortir du nucléaire ? La vraie question est plutôt : combien ça coûte de maintenir les centrales en activité ? Combien ça coutera en cas de catastrophe ?
Vous ne prévoyez aucunes économies budgétaires ?
Des économies ! Mais ne voit-on pas qu’on est en train d’atteindre l’os, la structure même de l’Etat ? Les gens n’ont plus accès aux services public auxquels ils accédaient, et le secteur privé ne peut pas prendre le relais. Et puis, faire des économies alors que dans ce pays on distribue plus de dividendes qu’on n’investit pas et qu’on est le champion du nombre de millionnaires en Europe, je dis non ! Il faut au contraire relancer l’économie par l’investissement public.
Vous financez votre programme par de la dette alors ?
Non, par le crédit aux organismes investisseurs ! Mais je vais être direct : aucune dette des États en Europe ne sera jamais payée, tout le monde le sait. Il faudrait tellement de générations, tellement de coupes budgétaires que ce serait insupportable. Ces dettes doivent être rachetées par la Banque centrale européenne, et être transformées en dette perpétuelle à taux zéro. Et je voudrais qu’on remette la dette de la France à plat. Il y a dedans de la dette dite « illégitime », sans cause économique, contractée, par exemple, pour payer les intérêts de la dette. Il y a aussi beaucoup d’opérations passées qui devront être évaluées par des commissions d’enquête parlementaires, par exemple les privatisations, comme celle des autoroutes… Et ceux qui ont pillé le pays devront rendre des comptes.
L’avenir de l’UE est en discussion à l’approche du 60ème anniversaire du traité de Rome, le 25 mars 2017. À cette occasion, l’Union sera célébrée en grande pompe. Et on nous annonce qu’un nouveau cap sera fixé. Mais dans quelle direction ?
Trois rapports parlementaires, en préparation, en précisent déjà les lignes directrices. Ces rapports, discutés à la va-vite en commission parlementaire afin d’empêcher les débats, sont à l’image de la grande coalition qui gouverne l’Union Européenne. L’un a été rédigé par le belge Guy Verhofstadt, membre du groupe de centre-droit ALDE, le second et le troisième sont rédigés conjointement par la droite et les sociaux-démocrates : Reimer Böge (PPE) et Pervenche Berès (S&D) d’un côté et Mercedes Bresso (S&D) et Elmar Brok (PPE) de l’autre. Et preuve supplémentaire de l’accord politique qui existe entre les principaux groupes politiques au Parlement européen, les 3 rapports disent peu ou prou la même chose.
Le constat d’échec de la gouvernance de l’UE est posée nettement par le rapport Verhofstadt : « il est désormais temps de mener une profonde réflexion sur la façon de remédier aux lacunes de la gouvernance de l’Union européenne en procédant à un réexamen global et approfondi du traité de Lisbonne » il estime de plus que « le 60e anniversaire du traité de Rome serait un moment approprié pour lancer une réflexion sur l’avenir de l’Union européenne et convenir d’un projet pour les générations actuelles et futures de citoyens européens menant à une Convention dans le but de préparer l’Union européenne aux décennies à venir ». Les propositions pour faciliter la prise de décision et l’évolution des structures de l’UE reviennent à creuser encore un peu plus le déficit démocratique de l’UE.
Ainsi, les trois rapports s’accordent pour réclamer le remplacement des prises de décision à l’unanimité au Conseil par des prises de décisions à la majorité « qualifiée ». Le rapport Verofsdadt va plus loin en proposant de « permettre l’entrée en vigueur des modifications apportées aux traités après un référendum paneuropéen ou après ratification par une majorité qualifiée de quatre cinquièmes des États membres ». Les 3 textes demandent également un renforcement des pouvoirs de la Commission. Comment ? Via la création « d’un ministre des finances de l’Union européenne » au sein de la Commission, comme proposé par Verhofstadt ou en fusionnant le poste de président de l’Eurogroupe avec celui de commissaire aux affaires économiques et financières, proposé par le rapport Bresso & Brok.
Car s’il s’agit de renforcer la gouvernance de l’UE c’est d’abord sur le plan économique. Aussi les rapports proposent la création d’un « code de convergence » qui « devrait conditionner l’accès à un financement par le MES/FME » (rapport Boge & Berès). Le rapport Verhofstadt demande « l’intégration du pacte budgétaire dans le cadre juridique de l’Union et l’introduction du Mécanisme européen de stabilité et du Fonds de résolution unique dans le droit de l’Union », afin de graver, plus profond dans le marbre des traités, l’obligation de respect des règles austéritaires. Le rapport Bresso et Brok rappelle lui aussi l’importance de « l’application intégrale du cadre créé par le « six-pack », le « two-pack » et le Semestre européen, ainsi que sur la nécessité de s’attaquer en particulier au problème des déséquilibres macroéconomiques ».
On se dirige ainsi sensiblement vers une UE de plus en plus autonome des États sur le plan économique. Évidemment en figeant la règle libérale comme un absolu. L’ordolibéralisme enfin institutionnel. Bien sûr, dans tout cela, et conformément à la doctrine ordolibérale : sans aucun contrôle démocratique. Ainsi le rapport Bresso et Brok propose de « modifier l’actuel système fondé sur des contributions calculées en fonction du revenu national brut (RNB) vers un système reposant sur de véritables ressources propres pour le budget de l’Union et de la zone euro » via « une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) réformée, une taxe sur les transactions financières, une taxe sur le CO2, une participation sur l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés, un impôt européen sur la fortune ou d’autres sources de recettes ». Les rapports proposent également la constitution d’un « trésor » soit au niveau européen (Rapport Verhofstadt), soit restreint au niveau de la zone euro (Rapport BÖGE & BERÈS) accentuant ainsi le phénomène de l’UE à deux vitesses.
Les 3 rapports dépeignent également une Union belliciste qui s’organise pour la guerre via la mise en place d’une « défense commune » via la création d’une « direction générale de la défense (DG Défense) » (Rapport Verhofstadt), mais aussi « la mise en place d’une coopération structurée permanente (CSP) », « l’établissement de quartiers généraux civils et militaires permanents », « l’institutionnalisation d’un Conseil des ministres de la défense permanent et doté d’une personnalité propre » (Rapport Bresso & Brok). L’atlantisme des rédacteurs est mis en évidence par leurs déclarations passionnées sur l’Otan avec lequel il conviendrait de « constituer un partenariat global » pour « renforcer la coopération » en supprimant « les obstacles politiques qui subsistent ». Ainsi, l’Union européenne se transforme doucement en un Big Brother européen possédant un « service européen de renseignement » (Rapport Verhofstadt) assorti d’une « obligation d’échange de données entre États membres » et auquel s’ajoute la création d’un poste de « procureur européen ».
Enfin sur la question des réfugiés, l’UE ferme définitivement la porte à toute idée de solidarité proposant de manière inique à ce que « soient signés des accords avec les pays tiers sûrs afin de contrôler et d’endiguer les flux migratoires avant que les migrants n’arrivent aux frontières de l’Union européenne » ou encore l’adoption d’un « dispositif législatif contraignant et obligatoire à l’égard de la réinstallation ». Ainsi, au final, les propositions parlementaires ne proposent en rien un changement de cap de l’UE mais au contraire un renforcement de sa course effrénée vers l’instauration d’un gouvernement fédéral autoritaire au niveau de l’Union européenne.
On peut cependant penser que ces rapports d’initiative parlementaire n’auront que peu d’impact dans les décisions qui se prendront en dehors du cadre parlementaire à l’occasion des 60 ans du traité de Rome et dont l’Allemagne a esquissé les grandes lignes lors du sommet de la Valette. Angela Merkel y a, en effet, annoncé que « il y aura une Union européenne à différentes vitesses, que tous les États ne vont pas participer à chaque fois à toutes les étapes d’intégration ». Déclaration confortée par les propos de François Hollande qui confirme la possibilité d’une Europe « à plusieurs vitesses » tout en demandant timidement à « préserver l’unité européenne ». Il semblerait que quatre pays soient prêts à franchir cette nouvelle étape : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, les quatre principales puissances européennes une fois entériné le divorce du Royaume Uni. Les pays du Benelux ont également confirmé que « différents parcours d’intégration (…) pourraient apporter des réponses efficaces aux défis qui affectent les États membres à différents niveaux ».
Et la déclaration que préparent les Vingt-sept pour le rendez-vous de Rome, pourrait ainsi contenir un ensemble de valeurs et de principes communs à tous, tout en précisant que certains États membres souhaitent partager un niveau supérieur d’ambition. On y comprend donc que les réformes annoncées par les 3 rapports ne concerneront qu’un nombre restreint d’États membres. Une forme d’Europe à la carte dont on va vite voir quel état de compétition et de domination il va organiser….
Comme chacun le sait, le dimanche 5 février, nous tenions un double meeting. À Lyon avec ma présence réelle, et à Paris où je parlais en hologramme. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’hologramme n’est pas passé inaperçu ! Ni en France ni ailleurs. Cet événement hors norme a fait le tour du monde. En réel. C’est ce que relève le journal Courrier international. Le « hashtag » de notre meeting est même arrivé en première place… mondiale. Mon hologramme était le sujet le plus « débattu » sur Twitter dans le monde ! Je note tout cela avec tant de plaisir ! Parce que c’est extraordinaire de pouvoir inscrire la stratégie de communication d’une campagne électorale à un tel niveau de captation d’intérêt. Imaginez ce que cela veut dire de joie pour l’équipe, femmes et hommes, qui ont conçu et porté l’idée jusqu’au bout avec la part de risques, de doute et d’anxiété que cela implique et l’effort immense le jour même, pris en charge par 600 volontaires bénévoles.
Pourtant, en France, les gros sabots de l’officialité médiatique ont bien crunché les pâquerettes. Passons sur les cuistres du genre France 2 ! Non seulement ceux-là ne rendent compte de nos deux meetings que du bout des dents. Mais France 2 a trouvé de bon goût de diffuser à une heure de grande écoute, juste après le journal télévisé du soir (pas vu pas pris, personne n’est responsable de rien, cela va de soi), une scène où l’on voit mon hologramme aller aux toilettes et baisser pantalon. Restons optimistes : cette bande-là peut encore tomber plus bas. Et le dégoût moral que nous inspire ce mélange de larbinage et de haine de caste peut croître encore.
Mais pour tout le petit monde de l’officialité, il n’y en avait surtout que pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le record de la tentative d’invisibilisation revient au journal « Les Échos » qui aura rendu compte de tous les meetings du week end, sauf du mien. Dommage. Un journal que je lis chaque jour… en croyant y trouver l’essentiel… Je me le tiens pour dit : « Les Échos » sont capables par pur parti pris idéologique d’ignorer purement et simplement un fait pourtant connu du monde entier. Ceux qui lisent ce journal pour conduire leurs affaires doivent donc savoir qu’ils peuvent être privés d’une information connue de tout le monde sauf d’eux.
Pour les chaînes d’info en continu c’était bien drôle à voir. Elles ont diffusé les meetings des candidats « merveilleux » en entier, et dans la plupart des cas en direct. Quant à nous, évidemment ce fut vite vaches maigres. Dès que Marine Le Pen a commencé à ouvrir la bouche, les mouches ont changé d’âne. Et du peu que nous avions, tous sont partis boire à ses lèvres la merveilleuse parole. Je veux noter toutefois que LCP, LCI et France info, parfois en deux épisodes ou en différé ont fait leur devoir d’information en diffusant aussi en entier notre double meeting. Chez BFM et i>Télé, en revanche, nous nous sommes fait couper le sifflet sans retour. Ce qui est bien curieux car BFM ne nous traite pas toujours mal.
Dans l’affaire on voit cependant ce que vaut l’habituel argument selon lequel ce serait l’audimat attendu qui justifierait ce genre de choix éditorial. Car l’audimat était aussi de notre côté. De fait, c’est notre événement qui intéressait le plus les téléspectateurs. En tous cas c’est ce que montrent les chiffres que plusieurs chaînes d’information en continu ont-elles-mêmes rendus publics. 594 000 personnes ont suivi Macron sur LCI, BFM et i>Télé. 670 000 ont suivi le Pen sur ces trois chaînes. Quant à nous, nous avons totalisé 809 000 téléspectateurs avant de nous faire couper ! Nous sortons donc gagnants de la comparaison. Rien donc ne justifiait « objectivement » de stopper ainsi la diffusion de notre double meeting. C’est donc bien qu’un choix politique éditorial a été fait au profit de la présidente du Front national.
Malgré tout, je n’en veux à personne. Il y a des mois que j’ai décrit sur ce blog, notamment au cours de la lutte contre la loi El Khomri comment ces façons de faire, en exaspérant des dizaines de milliers de gens, provoquaient très souvent une prise de conscience politique qui les conduit à nous écouter ensuite plus amicalement qu’avant. En tous cas ce n’est pas pour rien que le niveau de confiance dans les médias a encore baissé cette année selon les enquêtes d’opinions annuelles sur le sujet. Et pour nous il est extrêmement important que l’officialité politique médiatique soit ruinée de réputation aux yeux de tous. Car le système médiatique est la deuxième peau du système, contrôlé qu’il est à 90 % par neuf milliardaires.
Pour dire vrai, ce jour-là, la coupure de retransmission n’a finalement pas été du tout une mauvaise affaire: à peine BFM et i>Télé nous avaient-ils coupés, que nous avons gagné plus de 15 000 personnes sur la retransmission que nous faisions de notre double meeting sur YouTube et Facebook. Au total, le chiffre de ceux qui nous regardaient a été considérable. Plus de 64 000 personnes suivaient en permanence notre meeting sur nos réseaux sociaux : 43 000 sur YouTube et 21 000 sur Facebook. Imaginez un meeting avec 64 000 participants ! Un record pour nos outils.
En nous coupant si violemment et pour diffuser Marine Le Pen à plein régime, les chaînes d’info en continu qui nous ont lâchés ont agi aussi en agents recruteurs pour nos outils autonomes de diffusion ! Si bien que pour la seule journée de dimanche, nous avons gagné 5000 abonnés sur YouTube et 5 000 également sur Facebook. Depuis, avec les « replay », vue en différé, nos deux vidéos dépassent le million de vues : 870 000 sur Facebook et 510 000 sur YouTube. Les objectifs de notre plan de marche sont donc dépassés.
Pour ce qui nous concerne, pour le rendu de nos manifestations, nous parvenons donc à déjouer les méthodes d’invisibilisation traditionnelle de l’officialité médiatique. Déjouer ce piège est une des tâches essentielles pour des candidatures comme la nôtre. Dans le monde entier il en va de même. Nous nous sommes préparés pendant des mois et avons fait monter en puissance nos outils au fur et à mesure des étapes de la campagne depuis un an.
J’avais bien capté comment la totalité de la sphère médiatique avait suivi Clinton en cherchant à effacer Sanders. Les correspondants de presse français sur place, scotchés dans les États-majors des importants retransmettaient sur Paris les infos filtrées qui tournaient sur place. Tous furent fauchés par un résultat final que nous avons été une poignée à avoir vu s’avancer. Le dire à l’époque c’était évidemment être aussitôt accusé de tendresse pour Trump ! Et quelques-uns ne se sont pas gênés pour en accabler par exemple Ignacio Ramonet au seul motif qu’il décrivait la nature de l’ancrage populaire de Trump. Puis ce fut de même en Espagne avec Podemos. C’est en prenant à bras le corps la manœuvre que nous avons ouvert une voie de sortie par le haut à cet encerclement. Là où d’autres se contentent de compter sur la dénonciation des médias officiels, nous nous sommes donnés les moyens de leur disputer le terrain pour la part qui concerne l’information à notre sujet.
Cette bataille est loin d’être gagnée, cela va de soi. Elle ne le sera peut-être jamais. Mais elle nous motive et nous donne de l’énergie pour agir là où le rôle de l’invisibilisation officielle a pour but essentiel de démobiliser et de décourager et donc de disperser les forces qui sont rassemblées. Mon but est d’atteindre le point d’équilibre où les effets du bourrage de crâne et les trucages « officialistes » sont contre-balancés par l’éveil de nouvelles consciences écœurées par la manœuvre. À partir de ce point, les plateaux de la balance penchent en notre faveur. Car une personne influencée par un bain médiatique n’a pas la même stabilité d’opinion qu’une autre qui a cherché à savoir, s’est déplacée pour se renseigner ou qui a voulu continuer une audition en passant sur notre chaîne ! La visibilité est un enjeu des campagnes saturées par les impacts médiatiques de toute sorte. Mais pour ne pas être non plus englouti par cette nécessité d’émettre et d’être vu, il faut pierre après pierre construire de l’adhésion. C’est pourquoi le programme devient central sitôt que commence le bras de fer de fond. Faute de quoi il ne reste que la posture et les avatars personnels. Ce qui est en train d’arriver à quelques-uns.
Je ne lui en veux pas. Benoît Hamon n’a pas eu le temps de me téléphoner depuis sa victoire contre Valls. Pourtant il disait dans sa campagne qu’il me contacterait dès le lendemain du vote interne au PS. De toute façon, je suis à la campagne cette semaine. Je ne lui en veux pas car j’aurai mal pris d’être calé entre un rendez-vous chez Cazeneuve, un autre chez Hollande ou bien juste derrière sa rencontre avec le groupe des parlementaires PS, à qui il fut dit que la démarche vers moi est essentiellement destinée à me marginaliser. Je préfère cette pause dans les postures car l’image serait très brouillée et négative pour moi si je figurais dans une telle série. En effet, un nombre considérable de gens ne supportent plus l’idée de voter PS, quel que soit l’emballage. Un nombre remarquable de gens n’ont aucune envie de se faire faire une deuxième fois le coup du Bourget ou de « la renégociation du traité européen » ! Ces personnes savent avec quel aplomb un candidat PS peut mentir sur les sujets essentiels et tromper tout le monde sans vergogne. On a payé pour voir !
Je crois que bien des politiciens ne comprennent rien à cet état d’esprit protestataire. Ils pensent qu’un peu de pipeau unitaire couvrira bien vite les protestations. La tentation est forte pour ceux-là de jouer le numéro classique de « celui qui refuse l’unité sera électoralement puni ». C’était le grand must des années de l’union de la gauche. Mais celle-ci avait été construite en 20 ans (au moins). Et elle s’appuyait sur une classe ouvrière et une nouvelle classe moyenne nombreuse, socialement structurée politiquement liée à une superstructure dense de syndicats, d’associations et de partis influents et organisés. Ce monde a disparu. La conscience du ridicule d’un programme commun imaginé, écrit, et signé 70 jours avant le premier tour de l’élection n’a pas l’air d’effleurer ceux qui s’y abandonnent. Et comment gérer un programme commun quand le PS n’a toujours pas le sien, en propre et que Hamon l’annonce pour la mi-mars ? Au passage, je me demande où sont passées toutes les bonnes âmes qui glapissaient « le programme d’abord, le casting après » il y a de cela quelques mois.
Les incantations unitaires ne prennent pas en compte qu’en mettant le doigt dans la tambouille des cartels de partis nous détruirions le rassemblement que nous avons construit. Cela n’a rien à voir avec la compétition des personnes-candidates ! Ce qui est en jeu c’est l’appréciation qu’on se fait du moment politique et de l’état des consciences. Il est vrai qu’il existe une « gauche traditionnelle » à qui les raisonnements des années 70/80 parlent toujours quand bien même aucune des bases sociale et psychologique de l’époque n’existe plus. Je ne méprise pas ce fait. Je tâche de lui répondre sur des bases rationnelles de conviction. Mais ce secteur méconnaît gravement la crise morale qui a déchiré les profondeurs de la société et notamment les milieux populaires du fait de la politique menée par la « gôche » au gouvernement.
Lorsque je demande des garanties de bonne foi à Benoît Hamon, je ne pose pas des problèmes de personnes comme l’affirme si frivolement Cécile Duflot. Je rends compte d’une exigence populaire que n’importe qui peut entendre autour de lui sitôt qu’il sort du premier cercle des belles personnes. Et je crois que je fais bien. Car la lecture détaillée de ce qu’on me dit est souvent très perturbante. Ainsi quand je pose la question du refus des candidatures PS aux législatives pour les responsables du désastre quinquennal. La réponse de Cécile Duflot interrogée à mon sujet est typique : « Il se trompe en posant la question des personnes. Il ne faut fermer la porte à personne. Si El Khomri accepte le fait qu’il faut abroger une large partie de sa loi et qu’elle est d’accord sur la politique que nous voulons mener… » Vous avez bien lu. Ce serait une question de personne et pas une question politique. Et l’abrogation de la loi El Khomri ne concernerait qu’une partie de celle-ci. Certes « large »… Cette impression de faire l’objet d’un piège dans lequel mon accord servirait de caution à une amnistie générale des anciens ministres ne se dissipe pas facilement. Surtout quand je lis qu’il s’agit de me « siphonner », de « creuser le trou » avec moi et ainsi de suite.
Certes, de mon côté je ne veux pas passer l’occasion que présente l’investiture de Benoît Hamon. Il peut être l’homme qui fera le ménage au PS. Celui qui changerait du tout au tout le cap de ce parti. Il faut en faire le pari. Il est très important pour nous que la droite du PS soit progressivement soumise ou expulsée par un courant de gauche de ce parti, si approximatif soit-il. Il faut donc l’y aider. Sans illusion, certes, mais franchement. Il y a une volonté populaire de ce côté. En effet l’étude des votes montre que la moitié des participants au vote de cette primaire du PS n’étaient pas membre ni sympathisante des partis au gouvernement. Et parmi eux un bon nombre venait de nos rangs en dépit de tout ce que j’ai pu dire avec d’autres pour demander aux nôtres de ne pas participer à cette consultation. Il est donc évident que la demande numéro un des participants est de dégager Valls, non pour des raisons de personne, encore une fois, mais par opposition à la politique gouvernementale qu’il incarne. C’est cette politique qu’il faut extirper du PS pour que ce parti puisse encore servir à quelque chose dans le futur.
Le jour venu, je verrai Benoît Hamon. Je l’ai dit depuis le début : je suis prêt à boire le café et à écouter comment il répond à nos exigences de clarté. En effet, il ne peut prétendre à la fois nous tendre la main et recycler dans sa campagne tout le PS dont nous avons combattu la politique ces dernières années. Je l’ai dit plusieurs fois ces derniers jours. Je le redis bien volontiers et très tranquillement : discuter oui, mais participer à des combines non ! En effet, Benoît Hamon parle de former une majorité gouvernementale. Mais on ne peut pas former une majorité gouvernementale cohérente et stable sans avoir tranché avant les grandes questions. Je ne prends qu’un exemple : comment prétendre demain abroger la loi El Khomri en reconduisant la masse des députés qui l’ont soutenue hier ? En tant que « frondeur », Benoît Hamon est bien placé pour savoir que quand c’est flou, il y a un loup, et que ça finit par créer toute sorte de difficultés. L’une, et non la moindre, est qu’il s’agit de gouverner un grand pays sur un programme audacieux, non ? Comment pouvoir le faire si nous embarquons comme députés autant de gens qui sont absolument hostiles à cette politique ?
Pourtant, les premiers signes donnés allaient tous dans le sens d’une nouvelle tentative de « synthèse » à la sauce hollandaise bien connue. Sa première semaine de candidat du PS l’a ainsi conduit à aller rencontrer, à sa demande, le Premier ministre Bernard Cazeneuve puis François Hollande. Sur France 2, lundi 30 janvier au soir, il a ainsi déclaré n’avoir « jamais considéré que le bilan du quinquennat était indéfendable » et ce contrairement à ce que disait, par exemple, Arnaud Montebourg dans la primaire. Il ne cesse de répéter qu’il faut « se tourner vers l’avenir ». Comment est-ce possible avec ceux qui défendent le passé ?
En réponse à ma question concernant la cohérence de sa candidature avec celles que le PS propose aux élections législatives de juin, Benoît Hamon a aussi été très clair. C’était dans une vidéo en direct sur sa page Facebook le 2 février. Un internaute lui a demandé s’il soutenait la candidature de Mme El Khomri pour être députée du 18e arrondissement de Paris en juin prochain. La réponse de Benoît Hamon est claire : « on peut avoir combattu la loi travail sans considérer que le rassemblement ne se fait qu’à la condition d’offrir la tête politique de qui que ce soit ». A-t-on bien compris que Myriam El Khomri a le soutien de Benoît Hamon pour les législatives ? Évidemment, cet argument « d’offrir les têtes » vise à nous faire passer pour des guillotineurs. Ce ne sont évidemment pas des têtes qu’il faut trancher mais les contradictions et les grandes questions politiques du moment. J’ai déjà dit que je ne demandais pas de têtes sur des piques mais juste qu’on ne se paie pas la tête des gens qui ont déjà été beaucoup trompés !
El Khomri n’est évidemment pas la seule concernée. C’est une logique politique qui est en cause. On ne peut prétendre former une majorité cohérente pour abroger la loi El Khomri tout en proposant d’élire Mme El Khomri comme députée. On ne peut prétendre écrire une nouvelle page en reconduisant M. Valls dans sa circonscription d’Évry. On ne peut faire « battre le cœur de la gauche » en proposant aux électeurs de réélire M. Le Foll dans la Sarthe ou M. Sapin dans l’Indre, etc. Et comment croire aux promesses de réorientation de l’Union européenne par ceux-là même qui ont approuvé la non-renégociation du traité budgétaire Sarkozy-Merkel en 2012 ?
Le journal Le Monde a compté : pas moins de 16 ministres actuels sont présentés par le PS pour les législatives de juin prochain, sans compter les trois que je viens de citer à l’instant. Ce sera donc une vingtaine au total ! Sont par exemple déjà investis outre Mme El Khomri, le très vallsiste Jean-Marie Le Guen, le ministre des budgets d’austérité Christian Eckert, la ministre du burn-out des hôpitaux Marisol Touraine, les ministres de la reconduction de l’état d’urgence et des violences policières non sanctionnées Jean-Jacques Urvoas et Bruno Le Roux, etc.
La question est encore plus profonde que ça. Le PS a investi déjà 400 candidats aux élections législatives sur les 577 circonscriptions du pays. Un citoyen a fait un décompte très précis des engagements des uns et des autres. Le résultat est sans appel. Parmi les 400 candidats du PS, les deux-tiers ont été des soutiens actifs et enthousiastes de toutes les mesures des gouvernements Ayrault et Valls : traité budgétaire européen en 2012, pacte de responsabilité et crédit d’impôt compétitivité, loi Macron, loi Travail, etc. Cela représente 255 candidats. À l’inverse seuls 14% des candidats, soit une cinquantaine, ont émis des critiques régulières. Les autres ont savamment évité de prendre des positions trop claires. C’est encore plus édifiant si l’on regarde uniquement les députés sortants réinvestis ! Là, ce sont 86% des députés sortants réinvestis qui ont approuvé la ligne de François Hollande depuis 2012 ! Soit 143 députés que Benoît Hamon et le PS proposent donc de reconduire !
Comment former une majorité gouvernementale avec un tel attelage ? Est-ce avec toutes ces personnes élues ou réélues demain députés que Benoît Hamon entend appliquer son programme ? Compte-t-il réellement faire autre chose que la politique menée depuis 5 ans en s’appuyant sur ceux qui ont décidé et mis en œuvre cette politique ? Ce n’est pas crédible. Faudra-t-il espérer qu’à notre tour nous devions agir demain en monarques et recourir à son tour au 49-3 pour imposer à notre future majorité « cohérente » les mesures emblématiques de son projet comme l’abrogation de la loi El Khomri ? Ce serait un comble, non ? Faut-il alors se préparer à l’abandon programmé du projet de Benoît Hamon ?
La paralysie est déjà là. Jeudi 2 février, à l’Assemblée, le PS s’est auto-bloqué sur un sujet aussi important que l’accord de libre-échange avec le Canada. Les députés issus du Front de gauche avaient déposé une résolution exigeant un référendum en France sur ce traité. Ce traité doit être soumis au vote du Parlement européen le 15 février puis à la ratification dans chacun des États membres. La question est donc d’une brûlante actualité ! Et qu’ont fait les députés PS ? Ils se sont abstenus ! Pourquoi ? Parce qu’ils n’étaient pas d’accord entre eux ! Faut-il voir là un avant-goût de ce que serait un quinquennat à la sauce de « synthèse » qui nous est proposé ?
Je vais plus loin. Benoît Hamon propose d’abroger la loi El Khomri. Puisqu’il est convaincu de pouvoir le faire demain tout en reconduisant les députés qui ont soutenu cette loi l’an dernier, je pose une question : pourquoi attendre ? Puisque le candidat du PS veut abroger cette loi et que le PS gouverne encore, pourquoi Benoît Hamon n’exige-t-il pas de son parti qu’il abroge la loi El Khomri avant la fin du mandat ? C’est encore possible. Cela montrerait sa capacité à rompre vraiment au-delà des paroles. Cela montrerait sa capacité à convaincre les députés PS de se déjuger de leurs votes d’hier. La confiance et l’union ne décrètent pas depuis des tribunes. Elle se construit ou elle se rompt au moment de passer aux actes.
Benoît Hamon, choisissez ! C’est maintenant qu’il vous faut donner son sens à votre victoire à la primaire. Sinon vous verrez bien vite comment vous allez être auto-bloqué par le jeu des courants et sous courant. Je ne suis pas le seul à penser de cette façon. Cécile Duflot, votre alliée acquise le dit aussi à sa façon : « ….la question de fond posée par Mélenchon est celle de la cohérence. Et là-dessus il a raison. ».
227 commentaires
Nathalie
Bonjour M. Mélenchon. Quatre choses en commentaire.
J’aimerais moi aussi que vous répondiez positivement à la demande d’interview de Thinkerview sur Youtube, je pense que ça nous apporterait du contenu intéressant, et différent.
J’aimerais savoir si vous êtes toujours député européen pendant votre campagne. Si oui, pourriez-vous dire un mot sur le sujet pour justifier ce choix ? Comment peut-on assumer cette fonction tout en se consacrant à la campagne présidentielle ?
Un grand nombre de Français sont devenus abstentionnistes par conviction, refusant par leur bulletin de vote de donner du crédit à une certaine illusion de la démocratie. Qu’en pensez-vous ?
Et pour finir, je trouve ce texte pertinent et j’espère que les électeurs tentés par M. Hamon
le liront.
Francis
Comment assumer d’être député européen et d’être en campagne ? Il suffit d’être présent lors des sessions du parlement, ce qui est le cas. L’agenda du candidat est publié et chacun peut y avoir accès. Il vous suffit de lever les yeux vers la barre d’outils juste au-dessus de votre commentaire et de cliquer sur le bouton Agenda.
gerlub
Fillon, Hamon, Le Pen sont aussi députés ou député européen ! Comment font-ils ? Vous êtes vous posé la question ?
La meilleure réponse lorsque l’on rencontre un abstentionniste, c’est de l’inviter à ne serait-ce que lire l’Avenir en commun, et qu’il ou elle le compare aux autres programmes, s’ils existent ? Ce qui n’est pas toujours le cas à moins de 3 mois de l’élection !
Nathalie
Etre député européen est un travail à plein temps, dont l’implication va au delà des sessions au parlement. Et je ne parlais même pas de la rémunération.
« Fillon, Hamon, Le Pen sont aussi députés ou député européen ! »
Comment font-ils ? Vous êtes vous posé la question ? » Oui.
erwan
Il me semble que le contenu même du billet avec l’analyse des trois rapports sur l’avenir de l’Europe montre que M. Mélenchon continue de travailler pour son mandat européen bien plus que le fantomatique secrétaire d’Etat chargé de cela et rémunéré pour.
Jacques A.
Merci pour ce billet très détaillé sur les nouvelles orientations (nouveau traité) fomentées par les décideurs Européens. N’était-ce pas ce que vous condamniez en vous adressant à Mr Hollande ? Ce à quoi celui-ci vous rétorqua : « Un nouveau traité ? Quel nouveau traité ? ». Encore une pirouette si spécifique du courant libéral des socialistes. Et voici que Hamon, tout en se drapant publiquement de sa panoplie de frondeur, signe le pacte indéfectible de l’union sacrée sociale-libérale. Vous faites bien Jean-Luc de poser vos conditions préalables à toutes discussions. Nous ne voulons plus de ces petits arrangements entre amis. Que Jadot et quelques autres les acceptent c’est prouver une fois de plus combien ils sont capables de jouer encore leur partition dissonante. Restez fidèle Jean-Luc au conseil de Mitterrand « Marchez votre chemin ». D’autant que vous n’y êtes pas seul.
Francis
M. Jadot qui jurait la main sur le cœur qu’il ne ferait pas d’alliance avec le PS est en train de préparer le terrain en concertation avec Mme Duflot pour pactiser avec le PS de Cambadélis et Hamon. En matière de démocratie et d’éthique on a déjà vu mieux. Nous attendons aussi l’avis de Mmes M. Rivasi et K. Delli qui ont participé à cette primaire. Et finalement pourquoi ne pas demander des électeurs de la primaire quelle est leur préférence.
Jean-Paul B.
Tout à fait d’accord avec vous. Ceux qui se sont déplacés pour choisir le candidat EELV pour la présidentielle doivent être contents d’avoir désigné un candidat qui ne va pas prendre le départ de l’épreuve. Cela confirme hélas, que l’état-major d’EELV est depuis longtemps composé de tout sauf de gens sérieux, responsables et fiables. Puissent leurs derniers sympathisants en tirer toutes les conséquences.
Ricardo
D’autant plus que les électeurs de la primaire d’EELV ont payés 5€ me semble t’il ? C’était les plus chers. Personnellement je ne me suis pas déplacé pour participer à ces mascarades, quand on voit les vainqueurs Fillon, Jadot, Hamon ça fait peur ! L’un est empêtré dans les affaires jusqu’au cou, le second devait ne jamais faire alliance avec le PS et une fois élu se précipite dans leur bras, le troisième court chez Cazeneuve, Hollande et devant les parlementaires (qui ont pour l’immense majorité voté toutes les lois de droite du gouvernement PS) prendre ses ordres, ensuite il prend des types comme Doucet et Carvounas dans son équipe (au secours) et pour terminer ne téléphone pas à Jean-Luc Mélenchon qu’il avait juré avant les élections d’appeler une fois sa victoire acquise.
YM
Excellente analyse, le PS est tellement coupé du réel qu’il n’entrevoit même pas la vague dégagiste. Seule la mobilisation des abstentionnistes des banlieues peut permettre l’élection de la gauche, Hamon et le PS ne peuvent pas l’incarner. La manipulation des sondages va aller crescendo pour imposer Hamon. A méditer, en voulant favoriser Clinton (contre Sanders, chez nous Jean-Luc Mélenchon) ils ont eu Trump (chez nous ce sera Le Pen).
PIETRON
Au PS c’est plein de courants. Il n’est pas nouveau qu’ils se « chamaillent » en interne voire publiquement. Mais tous, quasi sans exceptions, se retrouvent après les tempêtes générées par leurs mesures antisociales ou moult saloperies que le PS, dans ses phases de gouvernement, a mise en oeuvre. Boutih parle de « famille ». Comme tant d’autres de ses collègues, pour lui, famille signifie celle qui lui a permis de trouver un job confortable et bien payé (c’est le moins que l’on puisse dire). Les idées, l’idéal, n’ont rien à voir là dedans. Hamon est pareil. Il doit tout au PS (au sens matériel). Ces gens là sont indignes de confiance et ce n’est pas d’aujourd’hui.
Cela dit, 25 millions de salariés en France. Les salariés, les chômeurs, les retraités, sont essentiellement intéressés par leurs conditions de travail, leur protection sociale, leurs droits sociaux, leurs droits au sein de l’entreprise. Cela n’a pas changé depuis que le salariat est salariat.
C’est à ce niveau essentiel qu’il est possible de rassembler. Jean-Luc Mélenchon a raison en effet de spécifier la grande responsabilité de l’UE capitaliste dans les reculs sociaux incessants. En précisant que l’UE c’est PS-LR (l’équivalent) et que l’état français est géré par ces mêmes individus (espèce d’hologramme avec les 80% des lois françaises téléguidées par l’UE de Junker). C’est une grande arnaque 2002, Le Pen, qui se prépare. Médias, PS, LR, Macron, en sont les outils pour le capital.
Cram cram
« Au PS c’est plein de courants… »
Des courants d’air en l’occurrence ! Vide abyssal de propositions pensées et adaptées aux enjeux cruciaux qui nous cernent. Du balai !
Par ailleurs et qui n’a rien à voir, vu l’éclosion d’un nouveau mot de la langue française : « tortureur » par Jean-Luc Mélenchon himself, qui sait causer. Dont acte !
Diane
J’ai lu quelque part qu’affronter un adversaire, lutter contre, c’est nourrir cet adversaire, c’est entrer en collision avec lui et le renforcer, même si on pense que le faire est juste et bénéfique, de l’ordre du don de soi d’aller défendre une cause. Alors on peut constater les choses dans l’état où elles sont et essayer de les « changer progressivement » en signifiant seulement que les adversaires n’apportent rien puisque tout le monde peut constater le résultat de leurs (af)faires (LR et PS) et se souvenir de la collaboration du FN avec l’ennemi dans le dernier conflit contre les patriotes. Donc sans affronter, seulement proposer des nouvelles choses, de nouveaux horizons, laisser l’adversaire se décomposer lentement et être remplacé par les idées nouvelles sans cautionner les anciennes.
Boulit
Merci Jean-Luc, tu clotures une séquence brillante, notamment avec le discours à Champagney qui m’a beaucoup ému. Bref, bon repos.
Concernant Hamon, nous n’avons rien à faire d’autre que de l’ignorer sans l’insulter. Comme dit Jean-Luc la balle est dans son camp. S’il est de gauche, c’est à lui de se rallier à nous, s’il est de droite, il maintient sa candidature. Bien sur, au fur et à mesure de la campagne il faudra, dans le deuxième cas (le plus probable) hausser progressivement le ton contre ses propositions et son positionnement, en tout cas, nous autre sur le terrain.
Alain Doumenjou
Totalement d’accord avec @Boulit. Au fur et à mesure de la campagne il faudra hausser progressivement le ton contre l’attitude et le projet réel de Hamon, qui n’a toujours pas de programme mais des propositions « blablabla ». Il est clair que celui-ci (il l’a déjà dit et répété) se maintiendra et qu’il poursuit un double objectif, sauver le PS d’une mort certaine en cas de victoire de Jean-Luc et en prendre la direction et pour cela siphonner le plus de voix possible à FI. Par ailleurs sa position à l’égard de l’UE ne pourrait le conduire quà refaire du gloubi-boulga à la sauce hollandaise. Le coup du Bourget, on connaît, un remake, non merci ! Quant aux sondages destinés à donner le blues aux insoumis à nous de ne les prendre que pour ce qu’ils sont en ayant à l’esprit que depuis juin dernier (date du Brexit) ils n’ont cessé d’avoir eu tout faux à chaque fois !
Moreau
Bonjour. L’heure est aux sondages parait il ? Certes pour la plupart défavorables à Jean-Luc Mélenchon. Sauf un sur le site entreprendre. Très instructif pour un site plutôt patronal. Lisez vous verrez.
BOQUET ANNA
Les membres rapprochés de la FI doivent absolument, quant ils sont invités sur les chaînes d’info, parler des ces différences de % dans les sondages émis sur leur chaîne rapport en argumentant avec l’analyse de Entreprendre. Pour ce qui me concerne, j’ai remercié sur la page Facebook de Entreprendre leur objectivité. Tous le monde devrait le faire.
patrice 30
Il faut regarder de plus prés les sondages. Il y a la marge d’erreur qui est de 3 ou 4%, les sondés étant parfois moins de 1000. Il y a les abstentions entre 35 et 40%. En plus il y a 35 à 40 % de personnes qui ne sont pas sûres de leurs votes. Vu le faible écart entre les participants à cette élection, prévoir quelque chose dans ces conditions est vraiment difficile. Nous n’avons droit qu’à des parlottes orientées.
Jacques Quiniou
Ce que donne « Entreprendre » est le résultat d’une étude Filteris/Euromédiation. La même méthode donnait naguère Juppé très largement devant Sarkozy. C’est dire si elle est fiable. Quelle que soit la méthode, d’ailleurs, il faut toujours se souvenir que les enquêtes ne peuvent donner qu’une photo à l’instant T. Les « sondages » ne se trompaient pas. A quelques jours du scrutin. Quelques semaines avant, si. A fortiori quelques mois avant.
Les chiffres de Hamon aujourd’hui prouvent au moins une chose. Il existe bel et bien un électorat de gauche qui veut envoyer balader Hollande, Valls, consorts et leur catastrophique politique. En plus, cet électorat est potentiellement majoritaire. C’est pas une bonne nouvelle, ça ? Reste juste à transformer l’espoir en victoire.
Boucher
Ce sondage, je n’y crois pas du tout. C’est un peu comme si l’eau d’une rivière se mettait à remonter vers sa source.
Anne
Extrêmement fiable. Ils avaient prévus grâce au big data, la victoire de Fillon à la primaire de la droite, dès octobre quand les instituts de sondage ne parlaient que de Juppé. Ce sont les entreprises Filtéris/Euromédiations qui mettent cela en oeuvre. Avec leurs mesures, on voit que Mélenchon fait une percée en ce moment à 18% quand Hamon a plongé à 8%.
Pierre
Bonjour.
Je me suis amusé à décortiquer un récent sondage Opinoway sur 1700 personnes et je me suis aperçu qu’en fonction de ma catégorie socio-démographique (sexe, âge, csp, région, taille d’agglomération), je n’étais représenté que par 1 opinion du sondage pour 11 possibilités de réponses. Il suffira au sondeur, ou plutôt au commanditaire, de choisir la réponse qui lui convient.
cultive ton jardin
Macron raille la blanquette de veau et le dimanche en famille. Arrêt sur Images en parle plutôt positivement, mais les amis de la blanquette (et des plats populaires, et des dimanches entre amis) ne sont pas d’accord.
MORISSET ARLETTE
Je n’ai jamais reçu de courrier d’un vacancier aussi dense. Enfin, reposez vous un peu quand même, les jours à venir vont être rudes, mais FI se solidifie, on y croit ! Merci pour ce langage clair.
Christian Boucher
Le mouvement est lancé et rien ne l’arrêtera plus car le peuple est en route, éveillé par cette voix puissante qui s’adresse aux consciences, qui s’adresse aux cœurs, qui s’adresse à notre humanité unique, la voix de Jean-Luc qui secoue et éduque les citoyens et nous projette dans le tout est possible.
Nous sommes avec toi Jean-Luc, dans notre quotidien, avec les amis, sur les lieux de travail nous relayons les informations, les messages pour convaincre et faire comprendre que la victoire est possible, qu’un autre monde est possible mais avant tout nécessaire. Pour tout ce que tu as déjà fait et accompli, merci et encore merci avec une pensée toute spéciale pour François Delapierre toujours présent dans nos cœurs.
Buonarroti
Droits d’auteur et liberté de la presse. Déconstruire l’iconographie meanstream ! Faire reculer le délit d’opinion ! Rendre accessible les trop rares productions TV et multimédia es qualité « Mafia et république », « Argent sale, le poison de la finance », « Tous les gouvernements mentent », « Ce soir ou jamais » etc. Vrai que la diffusion d’une œuvre dépend des tuyaux de distribution. Vrai également que la maîtrise de ces ou du réseau permet d’en conditionner l’accès. Entre ordolibéralisme et contre révolution, comment contourner l’obstacle de l’invisibilité médiatique, faire émerger l’esprit critique et conforter le libre arbitre.
Bien à vous !
abdellah
Une alternative à la censure des médias (des milliardaires) est d’annoncer au début de chaque meeting que les téléspectateurs peuvent vous retrouver sur les médias sociaux en cas de coupure de la transmission de votre discours …
fred
Des soutiens de Macron (députés très en vue) sont investis par le PS pour les législatives 2017. C’est pas beau ça ?
Bailleul
Bonsoir M. Mélenchon,
Au fur et à mesure de l’avancement de la campagne, vous grimpez dans mon estime. Votre vision de société, cellle du programme, s’affirme et se consolide, se clarifie également. Vos prises de positions sont passionnées, mais argumentees, et toujours justifiées. Enfin votre stratégie de campagne se dévoile petit à petit et elle révèle votre stature d’homme d’état, et de président.
J’ai hâte, comme tous vos soutiens j’espère, d’être fin mai, pour la mise en place des législatives, puis de la constituante, en marche vers une autre société, celle du XXI éme siècle.
Recharger bien vos batteries.
Gia25
Bonjour, à la lecture de ce texte, me viens une idée d’explication démocratique, pas ce type de rencontre entre bon amis au resto (Hamon/Jadot) pour élaborer un rapprochement politique avec une convention de ministère de l’écologie (PS ElV déjà fait déjà vu), résultat les verts au placard (demander à Mme Voinet ce qu’elle en pense) le PC y a eu droit aussi. Hamon à un site, Jean-Luc Mélenchon aussi. Imaginons une maison (bon ok un studio confortable) avec deux pièces les accueillant chacun dans sa pièce filmé (même temps de parole, sans montage brut de décoffrage) puis posté sur Youtube en différé et répondant aux mêmes questions en développant les idées. Sans débats entre les protagonistes et sans retour d’image. juste un déballage sur les idées avec des explications construites pour défendre le « programme ». Hamon devant tant de modernité devrait accepter. Il faudrait lui proposé officiellement. Pour les questions à choisir (santé, soutiens scolaire, prise en charge de la pauvreté, énergie, économie participative, fiscalité, monnaie locale, écologie, …) Je fais confiance au youtubeurs.[…]
Franck
Bonjour à vous,
Diffuser vos discours et meetings sur Youtube est une idée formidable. Vous êtes le seul homme politique dont je peux entendre le discours avec plaisir et intérêt. Justement car c’est didactique, on apprends plein de choses. Pareil pour la revue de la semaine, c’est tres bien fait.
Enfin quelque chose de réellement enthousiasmant. Résistance !
olivier hachula
Merci Jean-Luc pour votre travail et votre dévouement. En tout cas moi je ne fait aucune confiance au PS. J’ai du mal a comprendre comment un type comme Filoche et toute son équipe arrive a rester avec eux, ils devrait plutot se rapprocher de la FI. Pourquoi rester a coté d’un type qui refuse de revenir a la retraite a 60 ans. C’est dingue et ça en dit long pour les 5 ans a venir. En tout cas moi de mon coté je parle beaucoup de vous et de votre programme a tous les gens que je rencontre et je pense en avoir convaincue. Voila merci encore. Très bonne vacance a vous. A bientôt.
Villanova
Filoche, membre du Bureau national du PS, est pour moi chargé par son parti de faire du rabattage des voix populaires et faire barrage à Jean-Luc. Idem pour Hamon d’ailleurs il l’avait déjà déclaré en 2012.
adam martial
Bonjour, je suis insoumis, je me dois d’avoir l’esprit toujours critique et en éveil, mon bulletin compte, aussi anonyme soit-il. Ces présidentiels nous font vraiment tourner la tete, vers qui tendre ? Le Pen : non. Macron : non. Fillon : non. Hamon : non. Melenchon : oui. Fillon est out, reste le Pen, Macron, Hamon et vous. Qui est Macron ? Un pur produit marketing ou une stratégie électoraliste de ce que n’a pu faire Hollande ? Hamon et Montebourg frondent, ils s’éjectent du gouvernement forment un « courant d’idée » tout en restant socialiste. Hollande est au plus bas des sondages. Macron quitte le gouvernement, notre président reste somme toute très muet sur cette soit disant trahison. Hollande laisse, il ne dit quasiment pas sont indignation, Macron monter en puissance, hors partie. Hollande ne se présente pas. Hollande laisse faire une primaire de « gauche », en fait PS, où se trouve la plupart des frondeurs. Un frondeur sort du chapeau, la gauche (PS) se sent de nouveau en confiance. Valls est out. Hollande ne participe toujours à rien, mais rien de rien, il laisse faire. Hamon se retrouve acculer à devoir faire le grand écart entre les députés PS qui ont votés les lois contre lesquels il a été lui même contre et les PS « progressistes ». Macron monte dans les sondages, toujours pas de programme. Hamon serait out. Macron-Le Pen au 2eme tour. Macron sortirait vainqueur, avec quel programme ? Celui de Hollande ?
Aujourd’hui +191.600 emplois, El Khomri…
JeanLouis
Regardez un peu en détail de quel type d’emploi il s’agit, de l’intérim et des services. Dans l’industrie e tle bâtiment il y a encore des pertes d’emplois importantes
Invisible
Il faut utiliser les armes de Le Pen contre elle. Tous pourris, dit-elle. Désormais elle fait partie du lot car on constate que les fronts nationaux, sitôt élus, se gavent et font profiter la famille. Ils faut donc le rabâcher, media vocce, mais sans relâche, parce que c’est une évidence. Deuxième tour Macron/Mélenchon, ça aurait de la gueule : droite contre gauche.
adam martial
Le détail des emplois, oui c’est dans l’intérim et les services, mais qu’est qu’il en résulte de ce qui reste au niveau de la communication ? Le CICE ça marche. C’est cela qui est insupportable. Cela cautionne qui ? Celui qui l’a mis en oeuvre, Macron, via Valls et Hollande. Donc sans rien dire le message passe, Hollande, Macron, Valls, ont « eu raison », et toujours pas de programme chez Macron… qui était, au fait Macron a fait quoi pendant la campagne de Hollande en 2012 ? Porte parole, conseiller, il a soufflé à l’oreille de Hollande une partie de son programme économique non ? Et l’Elysée qui ne dit pas un mot ni dans un sens ni dans l’autre, laisse faire, laisse faire quoi ? L’Élysée laisse Hamon se torturer les méninges avec son grand écart pour les futures législatives. Cela, visiblement s’appelle de la stratégie non, je parle pas de complot. En résumé je pense que Macron c’est Hollande version dure. Qu’en pensez vous Mr Melenchon ? Faut-il le dénoncer ? Le clamer haut et fort ? Sensibiliser Hamon dans le piège qu’il est en train de se construire lui même ? Ou alors le dégager. Je vous soutiens à fond, vous avez mon vote car je pense que c’est vous qui êtes dans le vrai, l’humain d’abord !
jfd
Bonjour, je suis insoumis et je voulais vous remercier pour votre programme qui me donne envie de voir son expérimentation. e n’ai pas un parcours classique car j’ai travaillé à des postes de responsabilité dans le monde de la finance mais au fur et à mesure des années j’ai senti l’absurdité du système financier actuel et la nécessaire remise au centre de l’humain et de la solidarité. Je me suis toujours senti concerné par la vie de la cité, et j’ai réfléchi à des mesures qui pourraient avoir du sens dans la logique de votre programme. Peut être trouverez vous cela sans objet mais je pense réellement que ça peut avoir un impact.
1ere mesure, en réponse au problème de l’évasion fiscale des multinationales. Les grandes entreprises s’amusent presque toutes à faire du dumping fiscal en transférant leurs bénéfices dans des pays à moindre fiscalité. Tout le monde y perd. La mesure consisterait à remplacer l’IS classique par une taxe sur le chiffre d’affaires. Cette taxe serait calculée en fonction de l’appartenance de l’entreprise à un secteur (on ne peut pas taxer Louis Vuitton comme Renault). Une entreprise n’aurait pas le droit de faire un euro de vente si elle n’a pas payée sa taxe (comme la licence IV pour les CHR). Autant dissimuler des bénéfices est possible, autant dissimuler un chiffre d’affaires est compliqué. Les multinationales voulant commercer en France seraient donc obligées de passer par cette contribution pour avoir le droit de vendre. Une…
Donato DI CESARE
Votre première mesure au regard de l’évasion fiscale parait intéressante sur le papier, j’espère que les équipes de Jean-Luc vont la regarder de plus près.
Merci à Jean-Luc, à son équipe et à tous les Insoumis pour cette campagne exceptionnelle qui va triompher.