De mon lieu de vacances, je boucle ce post. Les notes jetées au hasard des jours ont été triées. J’en ai tiré de quoi en faire un, tout juste après avoir tourné ma revue de la semaine dans un état de fatigue assez avancé pour que cela se note, je le crains. Mais la discipline du travail intellectuel a aussi ses effets reconstituants. Je clos cette tâche avant de passer à la préparation de mon meeting de Strasbourg le 15 prochain.
Dimanche dernier le journal « Le Parisien » m’accordait une large surface d’expression et sa une. Je crois utile de donner à lire à ceux qui auraient manqué cette parution quelques-unes des questions et des réponses de cet entretien. Je reformate pour cela des extraits que j’assemble pour mes lecteurs.
La présidentielle devient gagnable pour la gauche ?
La gauche, aujourd’hui, est une étiquette confuse, surtout avec l’arrivée de Macron. Mais oui, on peut battre la droite et Le Pen. L’essentiel c’est de répondre à la vague dégagiste. Il faut donc une rupture sincère avec le vieux monde. Je suis prêt à parler de tout, mais pas en donnant l’impression d’aider à un nouvel emballage pour sauver les vieux meubles.
Vous promettez la création de 3,5 millions d’emplois. Comment allez-vous faire ?
Notre logique, c’est la relance économique par l’investissement massif. La droite et Macron proposent de retirer 100 milliards de la dépense publique, moi je propose de rajouter 100 milliards d’investissements. Même le FMI de Mme Lagarde dit qu’il faut relancer en recourant à l’emprunt. N’oublions pas : 1€ en investissement génère 3€ d’activité qui génère à leur tour au moins 20% de retours vers l’État sous forme d’impôts et taxes. En tout, nous pouvons créer 3,5 millions d’emplois.
Mais où trouver l’argent ?
Ce n’est pas le plus difficile. La BCE fait une opération de distribution gratuite de fonds aux banques privées ; 80 milliards d’euros par mois, 60 millions de SMIC ! Pas un n’est venu dans l’économie réelle ! Tout part dans la sphère financière qui ne produit rien. Dès le premier jour je mandaterai la Banque française d’investissement pour qu’elle aille chercher les 100 milliards à la BCE !
Vous comptez beaucoup aussi sur la transition énergétique…
On ne doit plus faire de la croissance comme avant. On ne peut plus prendre à la Terre davantage que ce qu’elle peut reconstituer. D’où l’importance que je donne à la planification écologique et bifurquer vers le 100% d’énergies renouvelables pour accompagner la sortie du nucléaire. Par exemple, ma priorité à l’économie de la mer peut créer 300 000 emplois. Le mythe du nucléaire est épuisé : suppressions de milliers d’emplois chez EDF, vulnérabilité aux variations de températures, lors des pics de froid. Sans oublier la question de l’approvisionnement en uranium. Je suis d’ailleurs aussi opposé à l’EPR d’Hinkley Point en Grande-Bretagne, c’est le boulet qui va faire couler EDF. Combien ça coutera de sortir du nucléaire ? La vraie question est plutôt : combien ça coûte de maintenir les centrales en activité ? Combien ça coutera en cas de catastrophe ?
Vous ne prévoyez aucunes économies budgétaires ?
Des économies ! Mais ne voit-on pas qu’on est en train d’atteindre l’os, la structure même de l’Etat ? Les gens n’ont plus accès aux services public auxquels ils accédaient, et le secteur privé ne peut pas prendre le relais. Et puis, faire des économies alors que dans ce pays on distribue plus de dividendes qu’on n’investit pas et qu’on est le champion du nombre de millionnaires en Europe, je dis non ! Il faut au contraire relancer l’économie par l’investissement public.
Vous financez votre programme par de la dette alors ?
Non, par le crédit aux organismes investisseurs ! Mais je vais être direct : aucune dette des États en Europe ne sera jamais payée, tout le monde le sait. Il faudrait tellement de générations, tellement de coupes budgétaires que ce serait insupportable. Ces dettes doivent être rachetées par la Banque centrale européenne, et être transformées en dette perpétuelle à taux zéro. Et je voudrais qu’on remette la dette de la France à plat. Il y a dedans de la dette dite « illégitime », sans cause économique, contractée, par exemple, pour payer les intérêts de la dette. Il y a aussi beaucoup d’opérations passées qui devront être évaluées par des commissions d’enquête parlementaires, par exemple les privatisations, comme celle des autoroutes… Et ceux qui ont pillé le pays devront rendre des comptes.
L’avenir de l’UE est en discussion à l’approche du 60ème anniversaire du traité de Rome, le 25 mars 2017. À cette occasion, l’Union sera célébrée en grande pompe. Et on nous annonce qu’un nouveau cap sera fixé. Mais dans quelle direction ?
Trois rapports parlementaires, en préparation, en précisent déjà les lignes directrices. Ces rapports, discutés à la va-vite en commission parlementaire afin d’empêcher les débats, sont à l’image de la grande coalition qui gouverne l’Union Européenne. L’un a été rédigé par le belge Guy Verhofstadt, membre du groupe de centre-droit ALDE, le second et le troisième sont rédigés conjointement par la droite et les sociaux-démocrates : Reimer Böge (PPE) et Pervenche Berès (S&D) d’un côté et Mercedes Bresso (S&D) et Elmar Brok (PPE) de l’autre. Et preuve supplémentaire de l’accord politique qui existe entre les principaux groupes politiques au Parlement européen, les 3 rapports disent peu ou prou la même chose.
Le constat d’échec de la gouvernance de l’UE est posée nettement par le rapport Verhofstadt : « il est désormais temps de mener une profonde réflexion sur la façon de remédier aux lacunes de la gouvernance de l’Union européenne en procédant à un réexamen global et approfondi du traité de Lisbonne » il estime de plus que « le 60e anniversaire du traité de Rome serait un moment approprié pour lancer une réflexion sur l’avenir de l’Union européenne et convenir d’un projet pour les générations actuelles et futures de citoyens européens menant à une Convention dans le but de préparer l’Union européenne aux décennies à venir ». Les propositions pour faciliter la prise de décision et l’évolution des structures de l’UE reviennent à creuser encore un peu plus le déficit démocratique de l’UE.
Ainsi, les trois rapports s’accordent pour réclamer le remplacement des prises de décision à l’unanimité au Conseil par des prises de décisions à la majorité « qualifiée ». Le rapport Verofsdadt va plus loin en proposant de « permettre l’entrée en vigueur des modifications apportées aux traités après un référendum paneuropéen ou après ratification par une majorité qualifiée de quatre cinquièmes des États membres ». Les 3 textes demandent également un renforcement des pouvoirs de la Commission. Comment ? Via la création « d’un ministre des finances de l’Union européenne » au sein de la Commission, comme proposé par Verhofstadt ou en fusionnant le poste de président de l’Eurogroupe avec celui de commissaire aux affaires économiques et financières, proposé par le rapport Bresso & Brok.
Car s’il s’agit de renforcer la gouvernance de l’UE c’est d’abord sur le plan économique. Aussi les rapports proposent la création d’un « code de convergence » qui « devrait conditionner l’accès à un financement par le MES/FME » (rapport Boge & Berès). Le rapport Verhofstadt demande « l’intégration du pacte budgétaire dans le cadre juridique de l’Union et l’introduction du Mécanisme européen de stabilité et du Fonds de résolution unique dans le droit de l’Union », afin de graver, plus profond dans le marbre des traités, l’obligation de respect des règles austéritaires. Le rapport Bresso et Brok rappelle lui aussi l’importance de « l’application intégrale du cadre créé par le « six-pack », le « two-pack » et le Semestre européen, ainsi que sur la nécessité de s’attaquer en particulier au problème des déséquilibres macroéconomiques ».
On se dirige ainsi sensiblement vers une UE de plus en plus autonome des États sur le plan économique. Évidemment en figeant la règle libérale comme un absolu. L’ordolibéralisme enfin institutionnel. Bien sûr, dans tout cela, et conformément à la doctrine ordolibérale : sans aucun contrôle démocratique. Ainsi le rapport Bresso et Brok propose de « modifier l’actuel système fondé sur des contributions calculées en fonction du revenu national brut (RNB) vers un système reposant sur de véritables ressources propres pour le budget de l’Union et de la zone euro » via « une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) réformée, une taxe sur les transactions financières, une taxe sur le CO2, une participation sur l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés, un impôt européen sur la fortune ou d’autres sources de recettes ». Les rapports proposent également la constitution d’un « trésor » soit au niveau européen (Rapport Verhofstadt), soit restreint au niveau de la zone euro (Rapport BÖGE & BERÈS) accentuant ainsi le phénomène de l’UE à deux vitesses.
Les 3 rapports dépeignent également une Union belliciste qui s’organise pour la guerre via la mise en place d’une « défense commune » via la création d’une « direction générale de la défense (DG Défense) » (Rapport Verhofstadt), mais aussi « la mise en place d’une coopération structurée permanente (CSP) », « l’établissement de quartiers généraux civils et militaires permanents », « l’institutionnalisation d’un Conseil des ministres de la défense permanent et doté d’une personnalité propre » (Rapport Bresso & Brok). L’atlantisme des rédacteurs est mis en évidence par leurs déclarations passionnées sur l’Otan avec lequel il conviendrait de « constituer un partenariat global » pour « renforcer la coopération » en supprimant « les obstacles politiques qui subsistent ». Ainsi, l’Union européenne se transforme doucement en un Big Brother européen possédant un « service européen de renseignement » (Rapport Verhofstadt) assorti d’une « obligation d’échange de données entre États membres » et auquel s’ajoute la création d’un poste de « procureur européen ».
Enfin sur la question des réfugiés, l’UE ferme définitivement la porte à toute idée de solidarité proposant de manière inique à ce que « soient signés des accords avec les pays tiers sûrs afin de contrôler et d’endiguer les flux migratoires avant que les migrants n’arrivent aux frontières de l’Union européenne » ou encore l’adoption d’un « dispositif législatif contraignant et obligatoire à l’égard de la réinstallation ». Ainsi, au final, les propositions parlementaires ne proposent en rien un changement de cap de l’UE mais au contraire un renforcement de sa course effrénée vers l’instauration d’un gouvernement fédéral autoritaire au niveau de l’Union européenne.
On peut cependant penser que ces rapports d’initiative parlementaire n’auront que peu d’impact dans les décisions qui se prendront en dehors du cadre parlementaire à l’occasion des 60 ans du traité de Rome et dont l’Allemagne a esquissé les grandes lignes lors du sommet de la Valette. Angela Merkel y a, en effet, annoncé que « il y aura une Union européenne à différentes vitesses, que tous les États ne vont pas participer à chaque fois à toutes les étapes d’intégration ». Déclaration confortée par les propos de François Hollande qui confirme la possibilité d’une Europe « à plusieurs vitesses » tout en demandant timidement à « préserver l’unité européenne ». Il semblerait que quatre pays soient prêts à franchir cette nouvelle étape : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, les quatre principales puissances européennes une fois entériné le divorce du Royaume Uni. Les pays du Benelux ont également confirmé que « différents parcours d’intégration (…) pourraient apporter des réponses efficaces aux défis qui affectent les États membres à différents niveaux ».
Et la déclaration que préparent les Vingt-sept pour le rendez-vous de Rome, pourrait ainsi contenir un ensemble de valeurs et de principes communs à tous, tout en précisant que certains États membres souhaitent partager un niveau supérieur d’ambition. On y comprend donc que les réformes annoncées par les 3 rapports ne concerneront qu’un nombre restreint d’États membres. Une forme d’Europe à la carte dont on va vite voir quel état de compétition et de domination il va organiser….
Comme chacun le sait, le dimanche 5 février, nous tenions un double meeting. À Lyon avec ma présence réelle, et à Paris où je parlais en hologramme. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’hologramme n’est pas passé inaperçu ! Ni en France ni ailleurs. Cet événement hors norme a fait le tour du monde. En réel. C’est ce que relève le journal Courrier international. Le « hashtag » de notre meeting est même arrivé en première place… mondiale. Mon hologramme était le sujet le plus « débattu » sur Twitter dans le monde ! Je note tout cela avec tant de plaisir ! Parce que c’est extraordinaire de pouvoir inscrire la stratégie de communication d’une campagne électorale à un tel niveau de captation d’intérêt. Imaginez ce que cela veut dire de joie pour l’équipe, femmes et hommes, qui ont conçu et porté l’idée jusqu’au bout avec la part de risques, de doute et d’anxiété que cela implique et l’effort immense le jour même, pris en charge par 600 volontaires bénévoles.
Pourtant, en France, les gros sabots de l’officialité médiatique ont bien crunché les pâquerettes. Passons sur les cuistres du genre France 2 ! Non seulement ceux-là ne rendent compte de nos deux meetings que du bout des dents. Mais France 2 a trouvé de bon goût de diffuser à une heure de grande écoute, juste après le journal télévisé du soir (pas vu pas pris, personne n’est responsable de rien, cela va de soi), une scène où l’on voit mon hologramme aller aux toilettes et baisser pantalon. Restons optimistes : cette bande-là peut encore tomber plus bas. Et le dégoût moral que nous inspire ce mélange de larbinage et de haine de caste peut croître encore.
Mais pour tout le petit monde de l’officialité, il n’y en avait surtout que pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le record de la tentative d’invisibilisation revient au journal « Les Échos » qui aura rendu compte de tous les meetings du week end, sauf du mien. Dommage. Un journal que je lis chaque jour… en croyant y trouver l’essentiel… Je me le tiens pour dit : « Les Échos » sont capables par pur parti pris idéologique d’ignorer purement et simplement un fait pourtant connu du monde entier. Ceux qui lisent ce journal pour conduire leurs affaires doivent donc savoir qu’ils peuvent être privés d’une information connue de tout le monde sauf d’eux.
Pour les chaînes d’info en continu c’était bien drôle à voir. Elles ont diffusé les meetings des candidats « merveilleux » en entier, et dans la plupart des cas en direct. Quant à nous, évidemment ce fut vite vaches maigres. Dès que Marine Le Pen a commencé à ouvrir la bouche, les mouches ont changé d’âne. Et du peu que nous avions, tous sont partis boire à ses lèvres la merveilleuse parole. Je veux noter toutefois que LCP, LCI et France info, parfois en deux épisodes ou en différé ont fait leur devoir d’information en diffusant aussi en entier notre double meeting. Chez BFM et i>Télé, en revanche, nous nous sommes fait couper le sifflet sans retour. Ce qui est bien curieux car BFM ne nous traite pas toujours mal.
Dans l’affaire on voit cependant ce que vaut l’habituel argument selon lequel ce serait l’audimat attendu qui justifierait ce genre de choix éditorial. Car l’audimat était aussi de notre côté. De fait, c’est notre événement qui intéressait le plus les téléspectateurs. En tous cas c’est ce que montrent les chiffres que plusieurs chaînes d’information en continu ont-elles-mêmes rendus publics. 594 000 personnes ont suivi Macron sur LCI, BFM et i>Télé. 670 000 ont suivi le Pen sur ces trois chaînes. Quant à nous, nous avons totalisé 809 000 téléspectateurs avant de nous faire couper ! Nous sortons donc gagnants de la comparaison. Rien donc ne justifiait « objectivement » de stopper ainsi la diffusion de notre double meeting. C’est donc bien qu’un choix politique éditorial a été fait au profit de la présidente du Front national.
Malgré tout, je n’en veux à personne. Il y a des mois que j’ai décrit sur ce blog, notamment au cours de la lutte contre la loi El Khomri comment ces façons de faire, en exaspérant des dizaines de milliers de gens, provoquaient très souvent une prise de conscience politique qui les conduit à nous écouter ensuite plus amicalement qu’avant. En tous cas ce n’est pas pour rien que le niveau de confiance dans les médias a encore baissé cette année selon les enquêtes d’opinions annuelles sur le sujet. Et pour nous il est extrêmement important que l’officialité politique médiatique soit ruinée de réputation aux yeux de tous. Car le système médiatique est la deuxième peau du système, contrôlé qu’il est à 90 % par neuf milliardaires.
Pour dire vrai, ce jour-là, la coupure de retransmission n’a finalement pas été du tout une mauvaise affaire: à peine BFM et i>Télé nous avaient-ils coupés, que nous avons gagné plus de 15 000 personnes sur la retransmission que nous faisions de notre double meeting sur YouTube et Facebook. Au total, le chiffre de ceux qui nous regardaient a été considérable. Plus de 64 000 personnes suivaient en permanence notre meeting sur nos réseaux sociaux : 43 000 sur YouTube et 21 000 sur Facebook. Imaginez un meeting avec 64 000 participants ! Un record pour nos outils.
En nous coupant si violemment et pour diffuser Marine Le Pen à plein régime, les chaînes d’info en continu qui nous ont lâchés ont agi aussi en agents recruteurs pour nos outils autonomes de diffusion ! Si bien que pour la seule journée de dimanche, nous avons gagné 5000 abonnés sur YouTube et 5 000 également sur Facebook. Depuis, avec les « replay », vue en différé, nos deux vidéos dépassent le million de vues : 870 000 sur Facebook et 510 000 sur YouTube. Les objectifs de notre plan de marche sont donc dépassés.
Pour ce qui nous concerne, pour le rendu de nos manifestations, nous parvenons donc à déjouer les méthodes d’invisibilisation traditionnelle de l’officialité médiatique. Déjouer ce piège est une des tâches essentielles pour des candidatures comme la nôtre. Dans le monde entier il en va de même. Nous nous sommes préparés pendant des mois et avons fait monter en puissance nos outils au fur et à mesure des étapes de la campagne depuis un an.
J’avais bien capté comment la totalité de la sphère médiatique avait suivi Clinton en cherchant à effacer Sanders. Les correspondants de presse français sur place, scotchés dans les États-majors des importants retransmettaient sur Paris les infos filtrées qui tournaient sur place. Tous furent fauchés par un résultat final que nous avons été une poignée à avoir vu s’avancer. Le dire à l’époque c’était évidemment être aussitôt accusé de tendresse pour Trump ! Et quelques-uns ne se sont pas gênés pour en accabler par exemple Ignacio Ramonet au seul motif qu’il décrivait la nature de l’ancrage populaire de Trump. Puis ce fut de même en Espagne avec Podemos. C’est en prenant à bras le corps la manœuvre que nous avons ouvert une voie de sortie par le haut à cet encerclement. Là où d’autres se contentent de compter sur la dénonciation des médias officiels, nous nous sommes donnés les moyens de leur disputer le terrain pour la part qui concerne l’information à notre sujet.
Cette bataille est loin d’être gagnée, cela va de soi. Elle ne le sera peut-être jamais. Mais elle nous motive et nous donne de l’énergie pour agir là où le rôle de l’invisibilisation officielle a pour but essentiel de démobiliser et de décourager et donc de disperser les forces qui sont rassemblées. Mon but est d’atteindre le point d’équilibre où les effets du bourrage de crâne et les trucages « officialistes » sont contre-balancés par l’éveil de nouvelles consciences écœurées par la manœuvre. À partir de ce point, les plateaux de la balance penchent en notre faveur. Car une personne influencée par un bain médiatique n’a pas la même stabilité d’opinion qu’une autre qui a cherché à savoir, s’est déplacée pour se renseigner ou qui a voulu continuer une audition en passant sur notre chaîne ! La visibilité est un enjeu des campagnes saturées par les impacts médiatiques de toute sorte. Mais pour ne pas être non plus englouti par cette nécessité d’émettre et d’être vu, il faut pierre après pierre construire de l’adhésion. C’est pourquoi le programme devient central sitôt que commence le bras de fer de fond. Faute de quoi il ne reste que la posture et les avatars personnels. Ce qui est en train d’arriver à quelques-uns.
Je ne lui en veux pas. Benoît Hamon n’a pas eu le temps de me téléphoner depuis sa victoire contre Valls. Pourtant il disait dans sa campagne qu’il me contacterait dès le lendemain du vote interne au PS. De toute façon, je suis à la campagne cette semaine. Je ne lui en veux pas car j’aurai mal pris d’être calé entre un rendez-vous chez Cazeneuve, un autre chez Hollande ou bien juste derrière sa rencontre avec le groupe des parlementaires PS, à qui il fut dit que la démarche vers moi est essentiellement destinée à me marginaliser. Je préfère cette pause dans les postures car l’image serait très brouillée et négative pour moi si je figurais dans une telle série. En effet, un nombre considérable de gens ne supportent plus l’idée de voter PS, quel que soit l’emballage. Un nombre remarquable de gens n’ont aucune envie de se faire faire une deuxième fois le coup du Bourget ou de « la renégociation du traité européen » ! Ces personnes savent avec quel aplomb un candidat PS peut mentir sur les sujets essentiels et tromper tout le monde sans vergogne. On a payé pour voir !
Je crois que bien des politiciens ne comprennent rien à cet état d’esprit protestataire. Ils pensent qu’un peu de pipeau unitaire couvrira bien vite les protestations. La tentation est forte pour ceux-là de jouer le numéro classique de « celui qui refuse l’unité sera électoralement puni ». C’était le grand must des années de l’union de la gauche. Mais celle-ci avait été construite en 20 ans (au moins). Et elle s’appuyait sur une classe ouvrière et une nouvelle classe moyenne nombreuse, socialement structurée politiquement liée à une superstructure dense de syndicats, d’associations et de partis influents et organisés. Ce monde a disparu. La conscience du ridicule d’un programme commun imaginé, écrit, et signé 70 jours avant le premier tour de l’élection n’a pas l’air d’effleurer ceux qui s’y abandonnent. Et comment gérer un programme commun quand le PS n’a toujours pas le sien, en propre et que Hamon l’annonce pour la mi-mars ? Au passage, je me demande où sont passées toutes les bonnes âmes qui glapissaient « le programme d’abord, le casting après » il y a de cela quelques mois.
Les incantations unitaires ne prennent pas en compte qu’en mettant le doigt dans la tambouille des cartels de partis nous détruirions le rassemblement que nous avons construit. Cela n’a rien à voir avec la compétition des personnes-candidates ! Ce qui est en jeu c’est l’appréciation qu’on se fait du moment politique et de l’état des consciences. Il est vrai qu’il existe une « gauche traditionnelle » à qui les raisonnements des années 70/80 parlent toujours quand bien même aucune des bases sociale et psychologique de l’époque n’existe plus. Je ne méprise pas ce fait. Je tâche de lui répondre sur des bases rationnelles de conviction. Mais ce secteur méconnaît gravement la crise morale qui a déchiré les profondeurs de la société et notamment les milieux populaires du fait de la politique menée par la « gôche » au gouvernement.
Lorsque je demande des garanties de bonne foi à Benoît Hamon, je ne pose pas des problèmes de personnes comme l’affirme si frivolement Cécile Duflot. Je rends compte d’une exigence populaire que n’importe qui peut entendre autour de lui sitôt qu’il sort du premier cercle des belles personnes. Et je crois que je fais bien. Car la lecture détaillée de ce qu’on me dit est souvent très perturbante. Ainsi quand je pose la question du refus des candidatures PS aux législatives pour les responsables du désastre quinquennal. La réponse de Cécile Duflot interrogée à mon sujet est typique : « Il se trompe en posant la question des personnes. Il ne faut fermer la porte à personne. Si El Khomri accepte le fait qu’il faut abroger une large partie de sa loi et qu’elle est d’accord sur la politique que nous voulons mener… » Vous avez bien lu. Ce serait une question de personne et pas une question politique. Et l’abrogation de la loi El Khomri ne concernerait qu’une partie de celle-ci. Certes « large »… Cette impression de faire l’objet d’un piège dans lequel mon accord servirait de caution à une amnistie générale des anciens ministres ne se dissipe pas facilement. Surtout quand je lis qu’il s’agit de me « siphonner », de « creuser le trou » avec moi et ainsi de suite.
Certes, de mon côté je ne veux pas passer l’occasion que présente l’investiture de Benoît Hamon. Il peut être l’homme qui fera le ménage au PS. Celui qui changerait du tout au tout le cap de ce parti. Il faut en faire le pari. Il est très important pour nous que la droite du PS soit progressivement soumise ou expulsée par un courant de gauche de ce parti, si approximatif soit-il. Il faut donc l’y aider. Sans illusion, certes, mais franchement. Il y a une volonté populaire de ce côté. En effet l’étude des votes montre que la moitié des participants au vote de cette primaire du PS n’étaient pas membre ni sympathisante des partis au gouvernement. Et parmi eux un bon nombre venait de nos rangs en dépit de tout ce que j’ai pu dire avec d’autres pour demander aux nôtres de ne pas participer à cette consultation. Il est donc évident que la demande numéro un des participants est de dégager Valls, non pour des raisons de personne, encore une fois, mais par opposition à la politique gouvernementale qu’il incarne. C’est cette politique qu’il faut extirper du PS pour que ce parti puisse encore servir à quelque chose dans le futur.
Le jour venu, je verrai Benoît Hamon. Je l’ai dit depuis le début : je suis prêt à boire le café et à écouter comment il répond à nos exigences de clarté. En effet, il ne peut prétendre à la fois nous tendre la main et recycler dans sa campagne tout le PS dont nous avons combattu la politique ces dernières années. Je l’ai dit plusieurs fois ces derniers jours. Je le redis bien volontiers et très tranquillement : discuter oui, mais participer à des combines non ! En effet, Benoît Hamon parle de former une majorité gouvernementale. Mais on ne peut pas former une majorité gouvernementale cohérente et stable sans avoir tranché avant les grandes questions. Je ne prends qu’un exemple : comment prétendre demain abroger la loi El Khomri en reconduisant la masse des députés qui l’ont soutenue hier ? En tant que « frondeur », Benoît Hamon est bien placé pour savoir que quand c’est flou, il y a un loup, et que ça finit par créer toute sorte de difficultés. L’une, et non la moindre, est qu’il s’agit de gouverner un grand pays sur un programme audacieux, non ? Comment pouvoir le faire si nous embarquons comme députés autant de gens qui sont absolument hostiles à cette politique ?
Pourtant, les premiers signes donnés allaient tous dans le sens d’une nouvelle tentative de « synthèse » à la sauce hollandaise bien connue. Sa première semaine de candidat du PS l’a ainsi conduit à aller rencontrer, à sa demande, le Premier ministre Bernard Cazeneuve puis François Hollande. Sur France 2, lundi 30 janvier au soir, il a ainsi déclaré n’avoir « jamais considéré que le bilan du quinquennat était indéfendable » et ce contrairement à ce que disait, par exemple, Arnaud Montebourg dans la primaire. Il ne cesse de répéter qu’il faut « se tourner vers l’avenir ». Comment est-ce possible avec ceux qui défendent le passé ?
En réponse à ma question concernant la cohérence de sa candidature avec celles que le PS propose aux élections législatives de juin, Benoît Hamon a aussi été très clair. C’était dans une vidéo en direct sur sa page Facebook le 2 février. Un internaute lui a demandé s’il soutenait la candidature de Mme El Khomri pour être députée du 18e arrondissement de Paris en juin prochain. La réponse de Benoît Hamon est claire : « on peut avoir combattu la loi travail sans considérer que le rassemblement ne se fait qu’à la condition d’offrir la tête politique de qui que ce soit ». A-t-on bien compris que Myriam El Khomri a le soutien de Benoît Hamon pour les législatives ? Évidemment, cet argument « d’offrir les têtes » vise à nous faire passer pour des guillotineurs. Ce ne sont évidemment pas des têtes qu’il faut trancher mais les contradictions et les grandes questions politiques du moment. J’ai déjà dit que je ne demandais pas de têtes sur des piques mais juste qu’on ne se paie pas la tête des gens qui ont déjà été beaucoup trompés !
El Khomri n’est évidemment pas la seule concernée. C’est une logique politique qui est en cause. On ne peut prétendre former une majorité cohérente pour abroger la loi El Khomri tout en proposant d’élire Mme El Khomri comme députée. On ne peut prétendre écrire une nouvelle page en reconduisant M. Valls dans sa circonscription d’Évry. On ne peut faire « battre le cœur de la gauche » en proposant aux électeurs de réélire M. Le Foll dans la Sarthe ou M. Sapin dans l’Indre, etc. Et comment croire aux promesses de réorientation de l’Union européenne par ceux-là même qui ont approuvé la non-renégociation du traité budgétaire Sarkozy-Merkel en 2012 ?
Le journal Le Monde a compté : pas moins de 16 ministres actuels sont présentés par le PS pour les législatives de juin prochain, sans compter les trois que je viens de citer à l’instant. Ce sera donc une vingtaine au total ! Sont par exemple déjà investis outre Mme El Khomri, le très vallsiste Jean-Marie Le Guen, le ministre des budgets d’austérité Christian Eckert, la ministre du burn-out des hôpitaux Marisol Touraine, les ministres de la reconduction de l’état d’urgence et des violences policières non sanctionnées Jean-Jacques Urvoas et Bruno Le Roux, etc.
La question est encore plus profonde que ça. Le PS a investi déjà 400 candidats aux élections législatives sur les 577 circonscriptions du pays. Un citoyen a fait un décompte très précis des engagements des uns et des autres. Le résultat est sans appel. Parmi les 400 candidats du PS, les deux-tiers ont été des soutiens actifs et enthousiastes de toutes les mesures des gouvernements Ayrault et Valls : traité budgétaire européen en 2012, pacte de responsabilité et crédit d’impôt compétitivité, loi Macron, loi Travail, etc. Cela représente 255 candidats. À l’inverse seuls 14% des candidats, soit une cinquantaine, ont émis des critiques régulières. Les autres ont savamment évité de prendre des positions trop claires. C’est encore plus édifiant si l’on regarde uniquement les députés sortants réinvestis ! Là, ce sont 86% des députés sortants réinvestis qui ont approuvé la ligne de François Hollande depuis 2012 ! Soit 143 députés que Benoît Hamon et le PS proposent donc de reconduire !
Comment former une majorité gouvernementale avec un tel attelage ? Est-ce avec toutes ces personnes élues ou réélues demain députés que Benoît Hamon entend appliquer son programme ? Compte-t-il réellement faire autre chose que la politique menée depuis 5 ans en s’appuyant sur ceux qui ont décidé et mis en œuvre cette politique ? Ce n’est pas crédible. Faudra-t-il espérer qu’à notre tour nous devions agir demain en monarques et recourir à son tour au 49-3 pour imposer à notre future majorité « cohérente » les mesures emblématiques de son projet comme l’abrogation de la loi El Khomri ? Ce serait un comble, non ? Faut-il alors se préparer à l’abandon programmé du projet de Benoît Hamon ?
La paralysie est déjà là. Jeudi 2 février, à l’Assemblée, le PS s’est auto-bloqué sur un sujet aussi important que l’accord de libre-échange avec le Canada. Les députés issus du Front de gauche avaient déposé une résolution exigeant un référendum en France sur ce traité. Ce traité doit être soumis au vote du Parlement européen le 15 février puis à la ratification dans chacun des États membres. La question est donc d’une brûlante actualité ! Et qu’ont fait les députés PS ? Ils se sont abstenus ! Pourquoi ? Parce qu’ils n’étaient pas d’accord entre eux ! Faut-il voir là un avant-goût de ce que serait un quinquennat à la sauce de « synthèse » qui nous est proposé ?
Je vais plus loin. Benoît Hamon propose d’abroger la loi El Khomri. Puisqu’il est convaincu de pouvoir le faire demain tout en reconduisant les députés qui ont soutenu cette loi l’an dernier, je pose une question : pourquoi attendre ? Puisque le candidat du PS veut abroger cette loi et que le PS gouverne encore, pourquoi Benoît Hamon n’exige-t-il pas de son parti qu’il abroge la loi El Khomri avant la fin du mandat ? C’est encore possible. Cela montrerait sa capacité à rompre vraiment au-delà des paroles. Cela montrerait sa capacité à convaincre les députés PS de se déjuger de leurs votes d’hier. La confiance et l’union ne décrètent pas depuis des tribunes. Elle se construit ou elle se rompt au moment de passer aux actes.
Benoît Hamon, choisissez ! C’est maintenant qu’il vous faut donner son sens à votre victoire à la primaire. Sinon vous verrez bien vite comment vous allez être auto-bloqué par le jeu des courants et sous courant. Je ne suis pas le seul à penser de cette façon. Cécile Duflot, votre alliée acquise le dit aussi à sa façon : « ….la question de fond posée par Mélenchon est celle de la cohérence. Et là-dessus il a raison. ».
227 commentaires
costantini
M. Mélenchon, parmi les medias qui ont coupé votre meeting du 5 février ou l’ont délibérément omis, vous n’avez pas cité Arte, qui, au journal de 19h45 a offert une longue séquence à M Le Pen. J’attendais : et Mélenchon ? Rien ! Un reportage sur l’excision au Mali (dont je ne nie pas l’importance. J’étais tellement indignée que j’ai bataillé une heure sur mon ordinateur pour trouver un endroit où écrire à Arte. J’ai pu le faire, sans illusion. M. Mélenchon, vous avez raison, ce traitement et mauvais traitement de l’information ouvre les yeux et l’esprit critique et ne peut que vous servir.
Sergio
De mon côté aussi je suis consterné par la hargne médiatique qui s’acharne contre les Insoumis et Jean-Luc Mélenchon. Plantu dans « Le Monde » en première page représente de plus en plus notre candidat comme un forcené au visage congestionné et colérique. Dans la plupart des JT ou actus des radios, seuls Macron et Marine Le Pen sont abondamment suivis et cités. Enfin lors des débats et magazines politiques, les pseudo-spécialistes et sondeurs ne font quasiment jamais référence à notre programme et à Jean-Luc, ni bien sûr aux programmes des uns et des autres quand ils échangent, commentent ou imaginent les résultats et scénarios à venir. Et bien malheureusement tout ce matraquage a des effets sur l’opinion, effets de rejet quasi instinctif et épidermique de notre camp, effets que je constate tous les jours chez des gens de milieux très différents.
kokkino
Nous n’arrêtons pas de dire que les médias appartiennent à sept ou huit milliardaires (ainsi que les principaux instituts de sondage soit dit en passant), alors ce qui serait étonnant ce serait que ces médias favorisent le seul candidat et le seul programme alternatifs qui mettent sérieusement en danger leurs intérêts, leurs privilèges, leur domination politique et sociale. Bien sûr que cela fait enrager ! Mais il n’y a pas d’autres moyens que de convaincre au quotidien et de développer les moyens qu’ils ne maîtrisent pas encore (internet, youtube, etc). A noter que cela commence à les inquiéter puisque « Le Monde » met en oeuvre actuellement un dispositif de notation/censure des sites internets et des blogs en fonction de leur plus ou moins grand esprit critique vis à vis du système.
AVEROUS
Il manque un chef véritable à la France, un tribun qui dit ses discours sans aucune préparation contrairement à ces minables de politicards dont le seul but est de se remplir les poches. Leurs actions ont abouti à un chaos dont tout un chacun peut mesurer la malfaisance au sein de la famille française. Non pas celle des 100 familles mais celle de millions de petites gens qui triment toute leur vie pour que des assoiffés de pouvoir vampirisent leurs vies afin de vivre dans le luxe des palaces et des paradis fiscaux pour cacher un argent injustement gagné. Jean-Luc Mélenchon représente par sa présence honnête au sein de ce panier de crabes une force qui découle de Jaurès et de Blum. Il est le seul à pouvoir contrecarrer cette misère par sa solide pensée positive. C’est aussi un véritable tribun. Il a la force et quand on a la force, on a la paix.
André
Et on peut ajouter aussi que la façon dont il a conduit sa campagne jusqu’ici témoigne d’un savoir faire et d’une stature qui rassurent quand on songe à ce qui nous attend face aux tenants du système et de leurs médias et sondeurs tous aux ordres des milliardaires.
HYBRIS
« Il manque un chef véritable à la France »
C’est Pétain qu’il nous faut ? Attention à ce que vous écrivez. Les mots ont un sens. Ils ont aussi une histoire.
olivier
Communiste et insoumis depuis bien longtemps, enseignant en Lycée Pro, voilà ce qu’il se passe chez nous où les logiques financières continuent de prendre le dessus sur les logiques éducatives. Merci Madame Belkacem, futur ministre de Hamon ?
abdellah
Un parcours rapide de l’histoire politique récente nous démontre que toute association avec le PS est destructrice pour la partie qui s’y engage : communistes dans l’alternance, puis écologistes récemment. Quant au FN, nous connaissons la sauce que les socialistes et la droite en font pour se maintenir au pouvoir. Le vote perd tout son sens démocratique puisqu’il faut continuellement lutter contre un parti considéré non républicain. Alors pourquoi ne pas l’interdire, ce serait plus simple non ? Assez de démagogie, ne discutons de rien d’autre que de notre programme l’avenir en commun.
Bon repos Jean-Luc
semons la concorde
Je suis d’accord pour interdire tout parti qui prône la discrimination, donc l’inégalité, dans son programme de campagne. C’est contraire à la devise mise en avant par notre constitution. J’enrage quand je vois des journalistes écouter ces paroles de haine imbécile sans protester. Quand feront-ils leur boulot ?
de mecquenem
Bonjour cher Jean-Luc.
Je voulais vous remercier pour votre meeting du 5 fevrier. Je me suis senti respecté et la haute teneur du contenu m’a vraiment épaté. Nous qui sommes si souvent obligés via les médias traditionnels d’entendre ces discours défaitistes, pré-mâchés (bons pour le peuple) qui montrent le mépris dont nous sommes l’objet et n’offrent d’autres perspectives que de courber le dos.
En palestine il y a peu face aux colons et a sa police nous étions quelques uns à crier résistance de façon pacifique et c’est un beau cri. Je suis de ceux, communiste qui s’est battu pour le programme commun. Mais l’avenir en commun c’est mieux. Pas de chèque en blanc et beaucoup d’exigence pour nous, cette sixième république sera la nôtre avec vous. Merci pour votre générosité dans le combat reposez vous bien, le peuple uni jamais ne sera vaincu. Au 18 mars !
morfin
Vous avez raison pour l’effet destructeur du PS et pour le fait que le FN est utilisé en permanence, en tant que parti non républicain, pour permettre aux partis dit « républicains » de se maintenir au pouvoir, quitte à même prendre le nom de « les républicains » pour tenter d’asséner ce manque de conviction réelle. On ne peut pas oublier que De Gaulle avait interdit ce parti, et que c’est Mitterrand qui a fait le choix de le mettre en avant pour éliminer l’adversaire gaulliste qui était alors Giscard d’Estaing. Mais les temps ont changé depuis, et il faut bien qu’il y ait une relève nouvelle aux vraies idées de gauche que seul le mouvement « les insoumis » propose de porter de façon ouverte, et pour tous, car les autres petits partis, NPA, LO, EELV, Objecteurs de croissance, ne font pas le poids pour la période actuelle face à la gravité de notre époque, même si leur apport en luttes reste précieux.
emmanuel
« les temps ont changé depuis »
La haine pénètre dans plus en plus de cœurs et rend ses victimes sourds au discours de la raison. Autour de moi les gens se détournent des politiques, Jean-Luc Mélenchon ne fait pas exception. Au mieux ils s’abstiendront, au pire…
jnsp
@emmanuel
« Autour de moi les gens se détournent des politiques »
Et symétriquement les politiques se détournent d’eux en ne leur parlant pas avec des mots ou des phrases qui ressembleraient à leurs mots et à leurs phrases. Pour ce qui concerne le ton qui ne serait pas celui de la classe dominante alors là c’est encore pire. Je suppose que ça doit être très difficile mais ça serait un effort utile.
Mylène
Plus convaincue que jamais et tellement d’accord avec vos analyses. Surtout ne nous prenons pas les pieds dans le tapis PS.
Amitiés militantes.
Bataillon
Bonjour Mr Mélenchon
Que penseriez vous d’entretiens contradictoires sur votre chaine youtube avec des gens qui ne pensent pas comme vous mais qui seraient à vos yeux des interlocuteurs valables pour débattre et notamment des questions européennes et des implications qu’aurait la sortie de la France des traités européens. Bien cordialement.
Jeannot
Bravo Jean-Luc Mélenchon, tenez bon, c’est nous qu’on va gagner. Les soutiens affluent et c’est très encourageant, cependant les « faux amis » cela existe aussi. Il y a quelques uns, dénommés ceux de la vingt cinquième heures, qui pointent leur nez ici et là. Je vous fais entière confiance sur le sujet.
Mollaret
« Nom d’un Hologramme ! »
C’est pas bien de jurer comme cela Monsieur Mélenchon.
Thoreau
Il n’y a pas que par le CICE que l’argent public est distribué aux grandes entreprises privées. Les collectivités territoriales abreuvent de sommes colossales le BTP. Des milliards ! Si quelqu’un trouve le chiffre total annuel merci de l’indiquer. Ainsi tout partout la France ressemble un champ de bataille avec ces travaux de voiries, ces bulldozers et cet urbanisme qui continuer d’artificialiser et de bétonner toujours plus le territoire. Il y aurait un sujet intéressant pour Elise Lucet de démasquer les affinités systématiques des élus locaux (de droite comme de gauche) avec tous ces bétonneurs.
JF Taverne
Monsieur Mélenchon, cher Jean-Luc,
Désormais vous avez mille fois prouvé votre talent de tribun et de dialecticien. Vous avez fait une œuvre inestimable de dé-niaisement des gens vis à vis des médias officiels. Mais aujourd’hui, l’heure n’est plus à montrer combien vous avez raison sur beaucoup de points, sur la définition des urgences. Vous visez votre élection à la prochaine échéance, dans moins de 3 mois ! C’est le passage obligé pour changer vraiment les choses dans notre pays, même si c’est pour rendre ultérieurement votre tablier dans le cadre d’une 6ème république.
Alors, montrez votre staff de ministrables ! A part Alexis Corbière, Charlotte Girard, et un peu Eric Coquerel, on ne voit que vous dans vos meetings ! Où sont Jacques Généreux, Liêm Hoang-Ngoc, et, j’espère, tant d’autres qui vous épaulent. Il me semble que vous devez montrer « aux gens » que vous êtes réellement en situation de pouvoir gouverner. Sinon vos interventions, si talentueuses qu’elles soient, vont tourner à « Ahlala, voilà ce qu’il faudrait faire, écoutons voir ce que nous dit Tonton Jean-Luc ».
Bon courage, ménagez-vous dès que vous le pouvez.
NB : j’ai presque le même âge que vous, j’ai soutenu votre candidature en 2011 et 2016. J’étais à votre récent meeting de Lyon, et suis un fidèle auditeur-lecteur de votre blog.
faye
Pour une partie de ce blog, la poursuite d’attaques, maintenant répétitives, contre les médias, justifiées sans doute. Je crains pourtant que ces attaques incessantes ne constituent une mauvaise stratégie électorale. Pour deux raisons.
Elles semblent sous estimer la force de frappe malfaisante et néanmoins efficace de l’adversaire
Par ailleurs les électeurs potentiels de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas tous des champions des réseaux sociaux (j’appartiens à cette catégorie) et pour ceux là les médias traditionnels restent le principal moyen d’ouverture sur le monde, moyen auquel leur attachement demeure.
Ces diatribes sont en outre autant de place prise sur les explications du programme, indispensables pour l’assimiler et éventuellement le défendre. Exemple, suffit-il de demander à la banque centrale européenne de donner 100 milliards à une banque nationale d’investissement pour qu’elle obéisse ? Sinon comment l’y obliger ?
Macarel
Il faut que Jean-Luc Mélenchon évite de trop s’emporter lorsqu’il rencontre lors de ses déplacements de campagne, des gens de mauvaise foi, ou tout simplement qui pètent les plombs lorsqu’ils voient un homme (ou une femme) politique car ils sont écoeurés par la politique politicienne et toutes « les promesses qui n’engagent que ceux qui les croient ». Car, surtout si la séquence est filmée, alors elle est reprise en boucle dans les médias mainstream pour montrer combien le candidat Jean-Luc Mélenchon « se comporte mal avec des petites gens ». Alors que tout simplement c’est un emportement lié à un caractère parfois fougueux, et sans doute à la fatigue, car une campagne électorale c’est éprouvant. Sur ce plan là il faut effectivement être conscient du pouvoir nuisible des médias.
jean-yves
Faye,
Bonjour, j’ai vu dans un extrait des discours de Jean-Luc Mélenchon que la banque publique d’investissement n’est pas une « vraie » banque, mais qu’avec une signature du président, elle peut le devenir. Ensuite, en tant que « vraie » banque, elle présente sa demande à la BCE qui est obligée de dire oui, comme elle le fait aux autres banques.
Macarel
Pour le mouvement la France Insoumise, il eût été préférable que Valls gagne la primaire. Car avec Hamon, le PS va encore une fois se dérober au devoir d’inventaire, et personne ne va assumer le bilan de ce quinquennat honteux. Je crains que cette situation soit très pénalisante pour le candidat de FI.
Encore une fois le PS va enfumer bien des crédules et des naïfs qui ont une sensibilité humaniste. Il va donc falloir être très fin côté FI, pour faire comprendre à cet électorat qu’il risque fort encore une fois se faire abuser par un jouer de pipeau, dont le rôle est plutôt de préparer l’après élection de 2017 au sein du PS. La primaire n’était qu’une primaire du PS et de quoi ces primaires sont le nom, tant à droite qu’à gauche ? Elles ne servent qu’à départager des courants souvent opposés, sur la question européenne ou celle de la mondialisation libérale en particulier. C’est vrai tant au sein du parti LR qu’au sein du PS. Et encore les candidats autorisés à concourir sont soigneusement sélectionnés pour éviter une trop grande cacophonie lors des « débats ».
Nous verrons bien si ces diverses opérations d’enfumage porteront leurs fruits, y compris « l’opération Macron », candidat des banquiers et de la finance, mais qui se présente comme anti-système. Ne parlons même pas du discours démagogique de MLP. Quoiqu’il en soit, il ne faut pas baisser les bras, car seuls les combats qui ne sont pas livrés, sont perdus d’avance !
Sandeau
Le seul motif crédible qui pourrait faire qu’une alliance avec Hamon, Jadot et Jean-Luc Mélenchon soit possible serait que les 3 protagonistes se mettent d’accord sur les règles de la 6e République souhaitée, (point clé de notre programme, constituante, mandat revocatoire), à savoir donner le pouvoir au peuple et démissionner du poste de President de la république qui n’aurait plus lieu d’exister). Ainsi le nom du candidat pour la présidentielle n’aurait que peut d’importance et pourquoi pas un tirage au sort ou une autre personne neutre connue puis désignée collectivement comme Clémentine Autain, Alexandre Jardin, Charlotte Marchandise et tant d’autres ?
PG
Je ne comprends pas que certains puissent proposer l’évincement de notre candidat de quelques façons que ce soit. Depuis un an c’est lui qui à cultivé, éclairé, qui à instruit, qui a dénoncé et aujourd’hui il devrait abdiquer pour un autre ! Eh bien non je ne l’accepte pas, je ne le conçois pas. Il est le seul qui n’ait jamais dévié de son engagement. Il y a eu des embrouilles avec Clementine Autain comme avec Chassaigne et Laurent. Pour mon compte je ne fais confiance qu’a Jean-Luc Mélenchon et c’est pour lui que je voterai.
Kobesan
Bonjour et merci
Juste un petit point qui ressort de quelques conversations que j’ai eu avec des artisans ou des patrons de TPE. Soyez encore plus précis dans le discours sur le patronnat. De qui parle-t-on vraiment. Des mesures comme l’augmentation du SMIC même s’ils l’a trouve légitime paraît aux petits entrepreneurs être la mort de leur activité et quelles mesures spécifiques peut on envisager pour les aider eux qui travaillent vraiment à vivifier notre pays.
Je suis insoumise et je participe tant que je peux à la campagne malheureusement les autocollants Phi sur ma voiture sont arrachés. Dois-je y voir un signe positif ? La colère des fachos. J’ai du mal heureusement YouTube me réconforte. Au 18 et ce n’est leurs dérisoires mesures d’empêchement qui nous arrêterons.
abdellah
Attention, si vous ne l’avez pas encore décodé, retenez ceci. Hamon est le nouveau cheval de troie portant une rose sur le dos (emblème du PS)’ La preuve, il reprend les mêmes pour refaire la même chose !
Pour les débats contradictoires, il me semble qu’il ne faut pas trop nous concentrer sur les programmes adverses, mais plutôt en faire une synthèse et les discréditer en centrant les débats de conviction sur nos propositions. C’est une stratégie à adopter pour persuader les citoyens de la valeur de notre programme que ce soit dans la rue ou sur un média officiel ou social (avis aussi aux porte paroles de notre mouvement).
Christelle L
J’entends même certains qui disent qu’ils vont voter pour Macron parce que lui ne dit pas de mal des autres « c’est mon Maire qui tient ce discours » ! La différenciation entre personne et programme me semble essentielle. Rapprocher l’acte « de mettre un bulletin » avec le programme politique qu’il contient, cela responsabilise l’électeur qui ne peut plus se cacher derrière un nom idolâtré sur l’instant par ce qu’il représente. En 2017, je vote ou non pour ce programme. Je ne me laisse plus berner par les apparences. « Qu’est-ce qu’il y a derrière chaque bulletin ? » Ne pas se laisser illusionner par une vision réduite d’un candidat, prendre le programme dans son ensemble et viser les incohérences. L’électeur ne doit plus se laisser manipuler par les attitudes et doit s’élever plus haut que les candidats humains qui ont le nez dans leur guidon ou qui s’appuient sur des phrases qui comportent des expressions que l’on souhaite entendre. Rendre l’électeur clairvoyant est une campagne positive qui portera ses fruits quelque soit l’issue. Cordialement.
Backx Gaëtan
Le discours de Lyon, comme celui de Toulouse, est responsable au regard de la situation actuelle. Il est en « rupture sincère avec le vieux monde ». Cela veut dire que les citoyens devront modifier leur comportement sur plusieurs plans, notamment au regard de l’avenir de la planète. Il y a donc urgence à relayer sur le terrain le programme officiel de la FI. Or, pour ma part, je ne vois rien. Les moyens modernes de communication n’y suffiront pas. La course à l’audimat et à la jauge des salles n’est qu’un effet de loupe. Il faut des équipes militantes sur le terrain, pour vulgariser le programme et faire émerger des candidats et candidats à la députation. Or, dans mon ex-région « 15 circonscriptions législatives » la rumeur d’une candidature FI, la seule rendue publique à ce jour, pose un vrai problème puisque le candidat est connu pour être multi-cartes. Ecologiste, version Brice Lalonde, puis socialiste fabiusien, il glisse vers le tandem Pasqua-Devilliers, en 2007 candidat MoDem aux législatives. Attention, M Mélenchon, après les 23 avril et 7 mai il y aura les scrutins des 11 et 18 juin et ceux-là ne compteront pas pour du beurre.
julie
Un peu d’accord avec vous. On me retourne le même argument dans mon coin. Nous insistons à juste titre sur l’incompatibilité des candidats investis du PS avec un éventuel rapprochement avec Hamon. Mais qu’en est-il de nos candidats à nous ? La situation sur le terrain est encore très floue. Je n’en veux pas du tout à Jean-Luc Melenchon, au contraire, il a très tôt averti sur la nécessité de trouver des candidatures conforme aux idées de FI.
Fourré Jean Pierre
Cher Jean Luc
J’ai rejoins depuis quelque temps déjà tous ceux qui souhaitent changer cette société en tenant compte du réel (les forces en présence, le capitalisme) mais en allant à l’idéal.
Tu sais mon admiration pour Jean Jaurès. Je sais qu’il t’apporte pour nos combats une réflexion cohérente, faite d’actions politiques autour d’une philosophie d’émancipation de l’être humain. Les propositions « l’urgence démocratique » (6ème République) sont essentielles pour porter le changement. Lors de ton déplacement à Brest le 28 février, les bretons (j’en suis!) seront là pour soutenir le projet.
Permets moi dans ce cadre de te rappeler la position de Jean Jaurès sur les langues régionales. Je suis certain que tu la connais. J’y fais souvent référence pour rappeler que l’on peut « être breton » et très attaché à ses racines culturelles tout en étant un Républicain convaincu. Dans mon ouvrage « Et si Jaurès était à l’Elysée » je cite page 76 cette position. En toute amitié et me souvenant de nos votes au Parlement sur le refus de la Guerre du Golfe (la 1ère !).
jean-yves
Energie.
J’avoue que je ne suis pas tout à fait convaincu du choix qui est fait de l’abandon total du nucléaire. Pourra-t-on avoir suffisamment d’énergie pour se déplacer, se chauffer, alimenter nos usines ? Que va-t-on faire d’AREVA ? De ce que j’ai compris, AREVA deviendrait un expert en démantèlement, retraitement, stockage des déchets. Que fait-on du projet ITER à Cadarache ? C’est tout de même une coopération mondiale.
Se passer d’énergie fossile pour se déplacer et se chauffer signifie passer au tout électrique. Les besoins seront énormes, non ? Un chauffage idéal, pompe à chaleur + isolation + chauffe-eau solaire ? Certains pensent qu’il faut 40 centrales nucléaires de plus dans ce cas.
le révolté
Voici ce dont va s’inspirer en grande partie le programme de Jean-Luc Mélenchon.
jean-yves
J’ai lu en partie le scénario.
Mais j’ai plusieurs soucis. Les 400.000 salariés du nucléaires seront tous transformés en experts du démantèlement ? ça fait beaucoup de monde pour une seule tâche, non ? Je trouve que l’objectif est peut-être le bon, mais qu’il faut se montrer souple en fonction des techniques possibles.
Par exemple, la filière électrolyse de l’eau, pour faire de l’hydrogène est loin d’être au point. J’ai lu (mais pas approfondi la chose) que les rendements de toute la chaîne étaient plutôt médiocres. Bref, on est loin d’être prêts. On fait quoi en attendant ?
J’ai l’impression que nous sommes en face d’un gros problème de temps de mise en oeuvre. La planification doit le prendre davantage en compte.
JeanLouis
Mais il faut plus d’une génération de travailleur pour sortir du nucléaire, alors les 400 000 personnes dont vous parlez aujourd’hui seront à la retraite. Il y a le temps pour organiser toutes les reconversions nécessaires. Mais si on remet le début toujours plus loin la catastrophe devient de plus en plus certaine. Rien n’interdit par contre de continuer des programmes de recherches comme Iter ou sur le traitement des déchets non !
abdellah
Vous n’avez qu’à vous intéresser au cas de Tchenobil en Ukraine et de Fukoshima au Japon (des milliards de milliards dépensés et ça coninue) pour avoir une idée de ce que peut coûter un accident nucléaire sans parler des déchets qui sont impossibles à recycler.