De mon lieu de vacances, je boucle ce post. Les notes jetées au hasard des jours ont été triées. J’en ai tiré de quoi en faire un, tout juste après avoir tourné ma revue de la semaine dans un état de fatigue assez avancé pour que cela se note, je le crains. Mais la discipline du travail intellectuel a aussi ses effets reconstituants. Je clos cette tâche avant de passer à la préparation de mon meeting de Strasbourg le 15 prochain.
Dimanche dernier le journal « Le Parisien » m’accordait une large surface d’expression et sa une. Je crois utile de donner à lire à ceux qui auraient manqué cette parution quelques-unes des questions et des réponses de cet entretien. Je reformate pour cela des extraits que j’assemble pour mes lecteurs.
La présidentielle devient gagnable pour la gauche ?
La gauche, aujourd’hui, est une étiquette confuse, surtout avec l’arrivée de Macron. Mais oui, on peut battre la droite et Le Pen. L’essentiel c’est de répondre à la vague dégagiste. Il faut donc une rupture sincère avec le vieux monde. Je suis prêt à parler de tout, mais pas en donnant l’impression d’aider à un nouvel emballage pour sauver les vieux meubles.
Vous promettez la création de 3,5 millions d’emplois. Comment allez-vous faire ?
Notre logique, c’est la relance économique par l’investissement massif. La droite et Macron proposent de retirer 100 milliards de la dépense publique, moi je propose de rajouter 100 milliards d’investissements. Même le FMI de Mme Lagarde dit qu’il faut relancer en recourant à l’emprunt. N’oublions pas : 1€ en investissement génère 3€ d’activité qui génère à leur tour au moins 20% de retours vers l’État sous forme d’impôts et taxes. En tout, nous pouvons créer 3,5 millions d’emplois.
Mais où trouver l’argent ?
Ce n’est pas le plus difficile. La BCE fait une opération de distribution gratuite de fonds aux banques privées ; 80 milliards d’euros par mois, 60 millions de SMIC ! Pas un n’est venu dans l’économie réelle ! Tout part dans la sphère financière qui ne produit rien. Dès le premier jour je mandaterai la Banque française d’investissement pour qu’elle aille chercher les 100 milliards à la BCE !
Vous comptez beaucoup aussi sur la transition énergétique…
On ne doit plus faire de la croissance comme avant. On ne peut plus prendre à la Terre davantage que ce qu’elle peut reconstituer. D’où l’importance que je donne à la planification écologique et bifurquer vers le 100% d’énergies renouvelables pour accompagner la sortie du nucléaire. Par exemple, ma priorité à l’économie de la mer peut créer 300 000 emplois. Le mythe du nucléaire est épuisé : suppressions de milliers d’emplois chez EDF, vulnérabilité aux variations de températures, lors des pics de froid. Sans oublier la question de l’approvisionnement en uranium. Je suis d’ailleurs aussi opposé à l’EPR d’Hinkley Point en Grande-Bretagne, c’est le boulet qui va faire couler EDF. Combien ça coutera de sortir du nucléaire ? La vraie question est plutôt : combien ça coûte de maintenir les centrales en activité ? Combien ça coutera en cas de catastrophe ?
Vous ne prévoyez aucunes économies budgétaires ?
Des économies ! Mais ne voit-on pas qu’on est en train d’atteindre l’os, la structure même de l’Etat ? Les gens n’ont plus accès aux services public auxquels ils accédaient, et le secteur privé ne peut pas prendre le relais. Et puis, faire des économies alors que dans ce pays on distribue plus de dividendes qu’on n’investit pas et qu’on est le champion du nombre de millionnaires en Europe, je dis non ! Il faut au contraire relancer l’économie par l’investissement public.
Vous financez votre programme par de la dette alors ?
Non, par le crédit aux organismes investisseurs ! Mais je vais être direct : aucune dette des États en Europe ne sera jamais payée, tout le monde le sait. Il faudrait tellement de générations, tellement de coupes budgétaires que ce serait insupportable. Ces dettes doivent être rachetées par la Banque centrale européenne, et être transformées en dette perpétuelle à taux zéro. Et je voudrais qu’on remette la dette de la France à plat. Il y a dedans de la dette dite « illégitime », sans cause économique, contractée, par exemple, pour payer les intérêts de la dette. Il y a aussi beaucoup d’opérations passées qui devront être évaluées par des commissions d’enquête parlementaires, par exemple les privatisations, comme celle des autoroutes… Et ceux qui ont pillé le pays devront rendre des comptes.
L’avenir de l’UE est en discussion à l’approche du 60ème anniversaire du traité de Rome, le 25 mars 2017. À cette occasion, l’Union sera célébrée en grande pompe. Et on nous annonce qu’un nouveau cap sera fixé. Mais dans quelle direction ?
Trois rapports parlementaires, en préparation, en précisent déjà les lignes directrices. Ces rapports, discutés à la va-vite en commission parlementaire afin d’empêcher les débats, sont à l’image de la grande coalition qui gouverne l’Union Européenne. L’un a été rédigé par le belge Guy Verhofstadt, membre du groupe de centre-droit ALDE, le second et le troisième sont rédigés conjointement par la droite et les sociaux-démocrates : Reimer Böge (PPE) et Pervenche Berès (S&D) d’un côté et Mercedes Bresso (S&D) et Elmar Brok (PPE) de l’autre. Et preuve supplémentaire de l’accord politique qui existe entre les principaux groupes politiques au Parlement européen, les 3 rapports disent peu ou prou la même chose.
Le constat d’échec de la gouvernance de l’UE est posée nettement par le rapport Verhofstadt : « il est désormais temps de mener une profonde réflexion sur la façon de remédier aux lacunes de la gouvernance de l’Union européenne en procédant à un réexamen global et approfondi du traité de Lisbonne » il estime de plus que « le 60e anniversaire du traité de Rome serait un moment approprié pour lancer une réflexion sur l’avenir de l’Union européenne et convenir d’un projet pour les générations actuelles et futures de citoyens européens menant à une Convention dans le but de préparer l’Union européenne aux décennies à venir ». Les propositions pour faciliter la prise de décision et l’évolution des structures de l’UE reviennent à creuser encore un peu plus le déficit démocratique de l’UE.
Ainsi, les trois rapports s’accordent pour réclamer le remplacement des prises de décision à l’unanimité au Conseil par des prises de décisions à la majorité « qualifiée ». Le rapport Verofsdadt va plus loin en proposant de « permettre l’entrée en vigueur des modifications apportées aux traités après un référendum paneuropéen ou après ratification par une majorité qualifiée de quatre cinquièmes des États membres ». Les 3 textes demandent également un renforcement des pouvoirs de la Commission. Comment ? Via la création « d’un ministre des finances de l’Union européenne » au sein de la Commission, comme proposé par Verhofstadt ou en fusionnant le poste de président de l’Eurogroupe avec celui de commissaire aux affaires économiques et financières, proposé par le rapport Bresso & Brok.
Car s’il s’agit de renforcer la gouvernance de l’UE c’est d’abord sur le plan économique. Aussi les rapports proposent la création d’un « code de convergence » qui « devrait conditionner l’accès à un financement par le MES/FME » (rapport Boge & Berès). Le rapport Verhofstadt demande « l’intégration du pacte budgétaire dans le cadre juridique de l’Union et l’introduction du Mécanisme européen de stabilité et du Fonds de résolution unique dans le droit de l’Union », afin de graver, plus profond dans le marbre des traités, l’obligation de respect des règles austéritaires. Le rapport Bresso et Brok rappelle lui aussi l’importance de « l’application intégrale du cadre créé par le « six-pack », le « two-pack » et le Semestre européen, ainsi que sur la nécessité de s’attaquer en particulier au problème des déséquilibres macroéconomiques ».
On se dirige ainsi sensiblement vers une UE de plus en plus autonome des États sur le plan économique. Évidemment en figeant la règle libérale comme un absolu. L’ordolibéralisme enfin institutionnel. Bien sûr, dans tout cela, et conformément à la doctrine ordolibérale : sans aucun contrôle démocratique. Ainsi le rapport Bresso et Brok propose de « modifier l’actuel système fondé sur des contributions calculées en fonction du revenu national brut (RNB) vers un système reposant sur de véritables ressources propres pour le budget de l’Union et de la zone euro » via « une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) réformée, une taxe sur les transactions financières, une taxe sur le CO2, une participation sur l’assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés, un impôt européen sur la fortune ou d’autres sources de recettes ». Les rapports proposent également la constitution d’un « trésor » soit au niveau européen (Rapport Verhofstadt), soit restreint au niveau de la zone euro (Rapport BÖGE & BERÈS) accentuant ainsi le phénomène de l’UE à deux vitesses.
Les 3 rapports dépeignent également une Union belliciste qui s’organise pour la guerre via la mise en place d’une « défense commune » via la création d’une « direction générale de la défense (DG Défense) » (Rapport Verhofstadt), mais aussi « la mise en place d’une coopération structurée permanente (CSP) », « l’établissement de quartiers généraux civils et militaires permanents », « l’institutionnalisation d’un Conseil des ministres de la défense permanent et doté d’une personnalité propre » (Rapport Bresso & Brok). L’atlantisme des rédacteurs est mis en évidence par leurs déclarations passionnées sur l’Otan avec lequel il conviendrait de « constituer un partenariat global » pour « renforcer la coopération » en supprimant « les obstacles politiques qui subsistent ». Ainsi, l’Union européenne se transforme doucement en un Big Brother européen possédant un « service européen de renseignement » (Rapport Verhofstadt) assorti d’une « obligation d’échange de données entre États membres » et auquel s’ajoute la création d’un poste de « procureur européen ».
Enfin sur la question des réfugiés, l’UE ferme définitivement la porte à toute idée de solidarité proposant de manière inique à ce que « soient signés des accords avec les pays tiers sûrs afin de contrôler et d’endiguer les flux migratoires avant que les migrants n’arrivent aux frontières de l’Union européenne » ou encore l’adoption d’un « dispositif législatif contraignant et obligatoire à l’égard de la réinstallation ». Ainsi, au final, les propositions parlementaires ne proposent en rien un changement de cap de l’UE mais au contraire un renforcement de sa course effrénée vers l’instauration d’un gouvernement fédéral autoritaire au niveau de l’Union européenne.
On peut cependant penser que ces rapports d’initiative parlementaire n’auront que peu d’impact dans les décisions qui se prendront en dehors du cadre parlementaire à l’occasion des 60 ans du traité de Rome et dont l’Allemagne a esquissé les grandes lignes lors du sommet de la Valette. Angela Merkel y a, en effet, annoncé que « il y aura une Union européenne à différentes vitesses, que tous les États ne vont pas participer à chaque fois à toutes les étapes d’intégration ». Déclaration confortée par les propos de François Hollande qui confirme la possibilité d’une Europe « à plusieurs vitesses » tout en demandant timidement à « préserver l’unité européenne ». Il semblerait que quatre pays soient prêts à franchir cette nouvelle étape : la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, les quatre principales puissances européennes une fois entériné le divorce du Royaume Uni. Les pays du Benelux ont également confirmé que « différents parcours d’intégration (…) pourraient apporter des réponses efficaces aux défis qui affectent les États membres à différents niveaux ».
Et la déclaration que préparent les Vingt-sept pour le rendez-vous de Rome, pourrait ainsi contenir un ensemble de valeurs et de principes communs à tous, tout en précisant que certains États membres souhaitent partager un niveau supérieur d’ambition. On y comprend donc que les réformes annoncées par les 3 rapports ne concerneront qu’un nombre restreint d’États membres. Une forme d’Europe à la carte dont on va vite voir quel état de compétition et de domination il va organiser….
Comme chacun le sait, le dimanche 5 février, nous tenions un double meeting. À Lyon avec ma présence réelle, et à Paris où je parlais en hologramme. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’hologramme n’est pas passé inaperçu ! Ni en France ni ailleurs. Cet événement hors norme a fait le tour du monde. En réel. C’est ce que relève le journal Courrier international. Le « hashtag » de notre meeting est même arrivé en première place… mondiale. Mon hologramme était le sujet le plus « débattu » sur Twitter dans le monde ! Je note tout cela avec tant de plaisir ! Parce que c’est extraordinaire de pouvoir inscrire la stratégie de communication d’une campagne électorale à un tel niveau de captation d’intérêt. Imaginez ce que cela veut dire de joie pour l’équipe, femmes et hommes, qui ont conçu et porté l’idée jusqu’au bout avec la part de risques, de doute et d’anxiété que cela implique et l’effort immense le jour même, pris en charge par 600 volontaires bénévoles.
Pourtant, en France, les gros sabots de l’officialité médiatique ont bien crunché les pâquerettes. Passons sur les cuistres du genre France 2 ! Non seulement ceux-là ne rendent compte de nos deux meetings que du bout des dents. Mais France 2 a trouvé de bon goût de diffuser à une heure de grande écoute, juste après le journal télévisé du soir (pas vu pas pris, personne n’est responsable de rien, cela va de soi), une scène où l’on voit mon hologramme aller aux toilettes et baisser pantalon. Restons optimistes : cette bande-là peut encore tomber plus bas. Et le dégoût moral que nous inspire ce mélange de larbinage et de haine de caste peut croître encore.
Mais pour tout le petit monde de l’officialité, il n’y en avait surtout que pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le record de la tentative d’invisibilisation revient au journal « Les Échos » qui aura rendu compte de tous les meetings du week end, sauf du mien. Dommage. Un journal que je lis chaque jour… en croyant y trouver l’essentiel… Je me le tiens pour dit : « Les Échos » sont capables par pur parti pris idéologique d’ignorer purement et simplement un fait pourtant connu du monde entier. Ceux qui lisent ce journal pour conduire leurs affaires doivent donc savoir qu’ils peuvent être privés d’une information connue de tout le monde sauf d’eux.
Pour les chaînes d’info en continu c’était bien drôle à voir. Elles ont diffusé les meetings des candidats « merveilleux » en entier, et dans la plupart des cas en direct. Quant à nous, évidemment ce fut vite vaches maigres. Dès que Marine Le Pen a commencé à ouvrir la bouche, les mouches ont changé d’âne. Et du peu que nous avions, tous sont partis boire à ses lèvres la merveilleuse parole. Je veux noter toutefois que LCP, LCI et France info, parfois en deux épisodes ou en différé ont fait leur devoir d’information en diffusant aussi en entier notre double meeting. Chez BFM et i>Télé, en revanche, nous nous sommes fait couper le sifflet sans retour. Ce qui est bien curieux car BFM ne nous traite pas toujours mal.
Dans l’affaire on voit cependant ce que vaut l’habituel argument selon lequel ce serait l’audimat attendu qui justifierait ce genre de choix éditorial. Car l’audimat était aussi de notre côté. De fait, c’est notre événement qui intéressait le plus les téléspectateurs. En tous cas c’est ce que montrent les chiffres que plusieurs chaînes d’information en continu ont-elles-mêmes rendus publics. 594 000 personnes ont suivi Macron sur LCI, BFM et i>Télé. 670 000 ont suivi le Pen sur ces trois chaînes. Quant à nous, nous avons totalisé 809 000 téléspectateurs avant de nous faire couper ! Nous sortons donc gagnants de la comparaison. Rien donc ne justifiait « objectivement » de stopper ainsi la diffusion de notre double meeting. C’est donc bien qu’un choix politique éditorial a été fait au profit de la présidente du Front national.
Malgré tout, je n’en veux à personne. Il y a des mois que j’ai décrit sur ce blog, notamment au cours de la lutte contre la loi El Khomri comment ces façons de faire, en exaspérant des dizaines de milliers de gens, provoquaient très souvent une prise de conscience politique qui les conduit à nous écouter ensuite plus amicalement qu’avant. En tous cas ce n’est pas pour rien que le niveau de confiance dans les médias a encore baissé cette année selon les enquêtes d’opinions annuelles sur le sujet. Et pour nous il est extrêmement important que l’officialité politique médiatique soit ruinée de réputation aux yeux de tous. Car le système médiatique est la deuxième peau du système, contrôlé qu’il est à 90 % par neuf milliardaires.
Pour dire vrai, ce jour-là, la coupure de retransmission n’a finalement pas été du tout une mauvaise affaire: à peine BFM et i>Télé nous avaient-ils coupés, que nous avons gagné plus de 15 000 personnes sur la retransmission que nous faisions de notre double meeting sur YouTube et Facebook. Au total, le chiffre de ceux qui nous regardaient a été considérable. Plus de 64 000 personnes suivaient en permanence notre meeting sur nos réseaux sociaux : 43 000 sur YouTube et 21 000 sur Facebook. Imaginez un meeting avec 64 000 participants ! Un record pour nos outils.
En nous coupant si violemment et pour diffuser Marine Le Pen à plein régime, les chaînes d’info en continu qui nous ont lâchés ont agi aussi en agents recruteurs pour nos outils autonomes de diffusion ! Si bien que pour la seule journée de dimanche, nous avons gagné 5000 abonnés sur YouTube et 5 000 également sur Facebook. Depuis, avec les « replay », vue en différé, nos deux vidéos dépassent le million de vues : 870 000 sur Facebook et 510 000 sur YouTube. Les objectifs de notre plan de marche sont donc dépassés.
Pour ce qui nous concerne, pour le rendu de nos manifestations, nous parvenons donc à déjouer les méthodes d’invisibilisation traditionnelle de l’officialité médiatique. Déjouer ce piège est une des tâches essentielles pour des candidatures comme la nôtre. Dans le monde entier il en va de même. Nous nous sommes préparés pendant des mois et avons fait monter en puissance nos outils au fur et à mesure des étapes de la campagne depuis un an.
J’avais bien capté comment la totalité de la sphère médiatique avait suivi Clinton en cherchant à effacer Sanders. Les correspondants de presse français sur place, scotchés dans les États-majors des importants retransmettaient sur Paris les infos filtrées qui tournaient sur place. Tous furent fauchés par un résultat final que nous avons été une poignée à avoir vu s’avancer. Le dire à l’époque c’était évidemment être aussitôt accusé de tendresse pour Trump ! Et quelques-uns ne se sont pas gênés pour en accabler par exemple Ignacio Ramonet au seul motif qu’il décrivait la nature de l’ancrage populaire de Trump. Puis ce fut de même en Espagne avec Podemos. C’est en prenant à bras le corps la manœuvre que nous avons ouvert une voie de sortie par le haut à cet encerclement. Là où d’autres se contentent de compter sur la dénonciation des médias officiels, nous nous sommes donnés les moyens de leur disputer le terrain pour la part qui concerne l’information à notre sujet.
Cette bataille est loin d’être gagnée, cela va de soi. Elle ne le sera peut-être jamais. Mais elle nous motive et nous donne de l’énergie pour agir là où le rôle de l’invisibilisation officielle a pour but essentiel de démobiliser et de décourager et donc de disperser les forces qui sont rassemblées. Mon but est d’atteindre le point d’équilibre où les effets du bourrage de crâne et les trucages « officialistes » sont contre-balancés par l’éveil de nouvelles consciences écœurées par la manœuvre. À partir de ce point, les plateaux de la balance penchent en notre faveur. Car une personne influencée par un bain médiatique n’a pas la même stabilité d’opinion qu’une autre qui a cherché à savoir, s’est déplacée pour se renseigner ou qui a voulu continuer une audition en passant sur notre chaîne ! La visibilité est un enjeu des campagnes saturées par les impacts médiatiques de toute sorte. Mais pour ne pas être non plus englouti par cette nécessité d’émettre et d’être vu, il faut pierre après pierre construire de l’adhésion. C’est pourquoi le programme devient central sitôt que commence le bras de fer de fond. Faute de quoi il ne reste que la posture et les avatars personnels. Ce qui est en train d’arriver à quelques-uns.
Je ne lui en veux pas. Benoît Hamon n’a pas eu le temps de me téléphoner depuis sa victoire contre Valls. Pourtant il disait dans sa campagne qu’il me contacterait dès le lendemain du vote interne au PS. De toute façon, je suis à la campagne cette semaine. Je ne lui en veux pas car j’aurai mal pris d’être calé entre un rendez-vous chez Cazeneuve, un autre chez Hollande ou bien juste derrière sa rencontre avec le groupe des parlementaires PS, à qui il fut dit que la démarche vers moi est essentiellement destinée à me marginaliser. Je préfère cette pause dans les postures car l’image serait très brouillée et négative pour moi si je figurais dans une telle série. En effet, un nombre considérable de gens ne supportent plus l’idée de voter PS, quel que soit l’emballage. Un nombre remarquable de gens n’ont aucune envie de se faire faire une deuxième fois le coup du Bourget ou de « la renégociation du traité européen » ! Ces personnes savent avec quel aplomb un candidat PS peut mentir sur les sujets essentiels et tromper tout le monde sans vergogne. On a payé pour voir !
Je crois que bien des politiciens ne comprennent rien à cet état d’esprit protestataire. Ils pensent qu’un peu de pipeau unitaire couvrira bien vite les protestations. La tentation est forte pour ceux-là de jouer le numéro classique de « celui qui refuse l’unité sera électoralement puni ». C’était le grand must des années de l’union de la gauche. Mais celle-ci avait été construite en 20 ans (au moins). Et elle s’appuyait sur une classe ouvrière et une nouvelle classe moyenne nombreuse, socialement structurée politiquement liée à une superstructure dense de syndicats, d’associations et de partis influents et organisés. Ce monde a disparu. La conscience du ridicule d’un programme commun imaginé, écrit, et signé 70 jours avant le premier tour de l’élection n’a pas l’air d’effleurer ceux qui s’y abandonnent. Et comment gérer un programme commun quand le PS n’a toujours pas le sien, en propre et que Hamon l’annonce pour la mi-mars ? Au passage, je me demande où sont passées toutes les bonnes âmes qui glapissaient « le programme d’abord, le casting après » il y a de cela quelques mois.
Les incantations unitaires ne prennent pas en compte qu’en mettant le doigt dans la tambouille des cartels de partis nous détruirions le rassemblement que nous avons construit. Cela n’a rien à voir avec la compétition des personnes-candidates ! Ce qui est en jeu c’est l’appréciation qu’on se fait du moment politique et de l’état des consciences. Il est vrai qu’il existe une « gauche traditionnelle » à qui les raisonnements des années 70/80 parlent toujours quand bien même aucune des bases sociale et psychologique de l’époque n’existe plus. Je ne méprise pas ce fait. Je tâche de lui répondre sur des bases rationnelles de conviction. Mais ce secteur méconnaît gravement la crise morale qui a déchiré les profondeurs de la société et notamment les milieux populaires du fait de la politique menée par la « gôche » au gouvernement.
Lorsque je demande des garanties de bonne foi à Benoît Hamon, je ne pose pas des problèmes de personnes comme l’affirme si frivolement Cécile Duflot. Je rends compte d’une exigence populaire que n’importe qui peut entendre autour de lui sitôt qu’il sort du premier cercle des belles personnes. Et je crois que je fais bien. Car la lecture détaillée de ce qu’on me dit est souvent très perturbante. Ainsi quand je pose la question du refus des candidatures PS aux législatives pour les responsables du désastre quinquennal. La réponse de Cécile Duflot interrogée à mon sujet est typique : « Il se trompe en posant la question des personnes. Il ne faut fermer la porte à personne. Si El Khomri accepte le fait qu’il faut abroger une large partie de sa loi et qu’elle est d’accord sur la politique que nous voulons mener… » Vous avez bien lu. Ce serait une question de personne et pas une question politique. Et l’abrogation de la loi El Khomri ne concernerait qu’une partie de celle-ci. Certes « large »… Cette impression de faire l’objet d’un piège dans lequel mon accord servirait de caution à une amnistie générale des anciens ministres ne se dissipe pas facilement. Surtout quand je lis qu’il s’agit de me « siphonner », de « creuser le trou » avec moi et ainsi de suite.
Certes, de mon côté je ne veux pas passer l’occasion que présente l’investiture de Benoît Hamon. Il peut être l’homme qui fera le ménage au PS. Celui qui changerait du tout au tout le cap de ce parti. Il faut en faire le pari. Il est très important pour nous que la droite du PS soit progressivement soumise ou expulsée par un courant de gauche de ce parti, si approximatif soit-il. Il faut donc l’y aider. Sans illusion, certes, mais franchement. Il y a une volonté populaire de ce côté. En effet l’étude des votes montre que la moitié des participants au vote de cette primaire du PS n’étaient pas membre ni sympathisante des partis au gouvernement. Et parmi eux un bon nombre venait de nos rangs en dépit de tout ce que j’ai pu dire avec d’autres pour demander aux nôtres de ne pas participer à cette consultation. Il est donc évident que la demande numéro un des participants est de dégager Valls, non pour des raisons de personne, encore une fois, mais par opposition à la politique gouvernementale qu’il incarne. C’est cette politique qu’il faut extirper du PS pour que ce parti puisse encore servir à quelque chose dans le futur.
Le jour venu, je verrai Benoît Hamon. Je l’ai dit depuis le début : je suis prêt à boire le café et à écouter comment il répond à nos exigences de clarté. En effet, il ne peut prétendre à la fois nous tendre la main et recycler dans sa campagne tout le PS dont nous avons combattu la politique ces dernières années. Je l’ai dit plusieurs fois ces derniers jours. Je le redis bien volontiers et très tranquillement : discuter oui, mais participer à des combines non ! En effet, Benoît Hamon parle de former une majorité gouvernementale. Mais on ne peut pas former une majorité gouvernementale cohérente et stable sans avoir tranché avant les grandes questions. Je ne prends qu’un exemple : comment prétendre demain abroger la loi El Khomri en reconduisant la masse des députés qui l’ont soutenue hier ? En tant que « frondeur », Benoît Hamon est bien placé pour savoir que quand c’est flou, il y a un loup, et que ça finit par créer toute sorte de difficultés. L’une, et non la moindre, est qu’il s’agit de gouverner un grand pays sur un programme audacieux, non ? Comment pouvoir le faire si nous embarquons comme députés autant de gens qui sont absolument hostiles à cette politique ?
Pourtant, les premiers signes donnés allaient tous dans le sens d’une nouvelle tentative de « synthèse » à la sauce hollandaise bien connue. Sa première semaine de candidat du PS l’a ainsi conduit à aller rencontrer, à sa demande, le Premier ministre Bernard Cazeneuve puis François Hollande. Sur France 2, lundi 30 janvier au soir, il a ainsi déclaré n’avoir « jamais considéré que le bilan du quinquennat était indéfendable » et ce contrairement à ce que disait, par exemple, Arnaud Montebourg dans la primaire. Il ne cesse de répéter qu’il faut « se tourner vers l’avenir ». Comment est-ce possible avec ceux qui défendent le passé ?
En réponse à ma question concernant la cohérence de sa candidature avec celles que le PS propose aux élections législatives de juin, Benoît Hamon a aussi été très clair. C’était dans une vidéo en direct sur sa page Facebook le 2 février. Un internaute lui a demandé s’il soutenait la candidature de Mme El Khomri pour être députée du 18e arrondissement de Paris en juin prochain. La réponse de Benoît Hamon est claire : « on peut avoir combattu la loi travail sans considérer que le rassemblement ne se fait qu’à la condition d’offrir la tête politique de qui que ce soit ». A-t-on bien compris que Myriam El Khomri a le soutien de Benoît Hamon pour les législatives ? Évidemment, cet argument « d’offrir les têtes » vise à nous faire passer pour des guillotineurs. Ce ne sont évidemment pas des têtes qu’il faut trancher mais les contradictions et les grandes questions politiques du moment. J’ai déjà dit que je ne demandais pas de têtes sur des piques mais juste qu’on ne se paie pas la tête des gens qui ont déjà été beaucoup trompés !
El Khomri n’est évidemment pas la seule concernée. C’est une logique politique qui est en cause. On ne peut prétendre former une majorité cohérente pour abroger la loi El Khomri tout en proposant d’élire Mme El Khomri comme députée. On ne peut prétendre écrire une nouvelle page en reconduisant M. Valls dans sa circonscription d’Évry. On ne peut faire « battre le cœur de la gauche » en proposant aux électeurs de réélire M. Le Foll dans la Sarthe ou M. Sapin dans l’Indre, etc. Et comment croire aux promesses de réorientation de l’Union européenne par ceux-là même qui ont approuvé la non-renégociation du traité budgétaire Sarkozy-Merkel en 2012 ?
Le journal Le Monde a compté : pas moins de 16 ministres actuels sont présentés par le PS pour les législatives de juin prochain, sans compter les trois que je viens de citer à l’instant. Ce sera donc une vingtaine au total ! Sont par exemple déjà investis outre Mme El Khomri, le très vallsiste Jean-Marie Le Guen, le ministre des budgets d’austérité Christian Eckert, la ministre du burn-out des hôpitaux Marisol Touraine, les ministres de la reconduction de l’état d’urgence et des violences policières non sanctionnées Jean-Jacques Urvoas et Bruno Le Roux, etc.
La question est encore plus profonde que ça. Le PS a investi déjà 400 candidats aux élections législatives sur les 577 circonscriptions du pays. Un citoyen a fait un décompte très précis des engagements des uns et des autres. Le résultat est sans appel. Parmi les 400 candidats du PS, les deux-tiers ont été des soutiens actifs et enthousiastes de toutes les mesures des gouvernements Ayrault et Valls : traité budgétaire européen en 2012, pacte de responsabilité et crédit d’impôt compétitivité, loi Macron, loi Travail, etc. Cela représente 255 candidats. À l’inverse seuls 14% des candidats, soit une cinquantaine, ont émis des critiques régulières. Les autres ont savamment évité de prendre des positions trop claires. C’est encore plus édifiant si l’on regarde uniquement les députés sortants réinvestis ! Là, ce sont 86% des députés sortants réinvestis qui ont approuvé la ligne de François Hollande depuis 2012 ! Soit 143 députés que Benoît Hamon et le PS proposent donc de reconduire !
Comment former une majorité gouvernementale avec un tel attelage ? Est-ce avec toutes ces personnes élues ou réélues demain députés que Benoît Hamon entend appliquer son programme ? Compte-t-il réellement faire autre chose que la politique menée depuis 5 ans en s’appuyant sur ceux qui ont décidé et mis en œuvre cette politique ? Ce n’est pas crédible. Faudra-t-il espérer qu’à notre tour nous devions agir demain en monarques et recourir à son tour au 49-3 pour imposer à notre future majorité « cohérente » les mesures emblématiques de son projet comme l’abrogation de la loi El Khomri ? Ce serait un comble, non ? Faut-il alors se préparer à l’abandon programmé du projet de Benoît Hamon ?
La paralysie est déjà là. Jeudi 2 février, à l’Assemblée, le PS s’est auto-bloqué sur un sujet aussi important que l’accord de libre-échange avec le Canada. Les députés issus du Front de gauche avaient déposé une résolution exigeant un référendum en France sur ce traité. Ce traité doit être soumis au vote du Parlement européen le 15 février puis à la ratification dans chacun des États membres. La question est donc d’une brûlante actualité ! Et qu’ont fait les députés PS ? Ils se sont abstenus ! Pourquoi ? Parce qu’ils n’étaient pas d’accord entre eux ! Faut-il voir là un avant-goût de ce que serait un quinquennat à la sauce de « synthèse » qui nous est proposé ?
Je vais plus loin. Benoît Hamon propose d’abroger la loi El Khomri. Puisqu’il est convaincu de pouvoir le faire demain tout en reconduisant les députés qui ont soutenu cette loi l’an dernier, je pose une question : pourquoi attendre ? Puisque le candidat du PS veut abroger cette loi et que le PS gouverne encore, pourquoi Benoît Hamon n’exige-t-il pas de son parti qu’il abroge la loi El Khomri avant la fin du mandat ? C’est encore possible. Cela montrerait sa capacité à rompre vraiment au-delà des paroles. Cela montrerait sa capacité à convaincre les députés PS de se déjuger de leurs votes d’hier. La confiance et l’union ne décrètent pas depuis des tribunes. Elle se construit ou elle se rompt au moment de passer aux actes.
Benoît Hamon, choisissez ! C’est maintenant qu’il vous faut donner son sens à votre victoire à la primaire. Sinon vous verrez bien vite comment vous allez être auto-bloqué par le jeu des courants et sous courant. Je ne suis pas le seul à penser de cette façon. Cécile Duflot, votre alliée acquise le dit aussi à sa façon : « ….la question de fond posée par Mélenchon est celle de la cohérence. Et là-dessus il a raison. ».
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Mick42
Je viens d’entendre l’intervention de Jean Luc Mélenchon à BFM TV ce midi. Je ne sais pas où poster un message pour dire ma satisfaction. Je pense que Jean-Luc Mélenchon a trouvé le bon ton, il faut laisser venir les questions, n’en éluder aucune et retourner le ridicule des interventions. J’ai trouvé vraiment très fort sa façon de tacler la journaliste du Parisien et il a pu donné tranquillement sa position sur l’OTAN notamment. Vraiment bravo ! De la même façon, face au Juge Trevidic, il a trouvé la bonne mesure pour dérouler ses positions. C’est comme ça qu’on va gagner. Courage et bravo
Mouton Jean Marc
Bonjour,
J’entends autour de moi, sortant de la bouche d’amis, qu’il faudrait absolument réunir la gauche. En filigrane j’entends « voter utile, en votant PS » naturellement. Il faut faire gagner la gauche, disent-ils encore. Bon d’accord. Jean Luc ne pensez-vous pas pour faire taire ces délires, qu’il serait judicieux de proposer aux autres candidats, des débats télévisés. Ainsi les gens, prendraient leurs décisions dans l’isoloir en toute connaissance de cause. Les autres candidats ne pourront plus non plus se cacher derrière des phrases, des blabla médiatiques insupportables. Merci
Guillaume
Ah oui parce que s’unir c’est un « délire » ? Voulez-vous vraiment gagner ces élections ?
Régine
@guillaume
Oui dans ces conditions là, se ranger derrière la bannière Hamon c’est du délire. Après nous avoir supplié à genoux pour participer aux primaires que voit-on ? Après l’élection de Hamon, une partie des députés solfériniens se rangent derrière Macron (c’est le cas de ma députée), et pour le reste, tous les éléphants sont déjà agréés pour les législatives. Qu’irions-nous faire dans cette galère ? Gagner pour gagner n’a aucun intérêt, si derrière on doit être amenés à revivre le quinquennat Hollande.
Guillaume
@Régine
Je comprends votre raisonnement mais imaginez le pas en avant pour des millions de citoyens que représenterait une telle victoire. Elle consacrerait un nouveau rapport de force. Il faut voir ces questions en dynamique et non à partir des positions actuelles des uns et des autres. Se serait l’irruption des citoyens dans le champ politique et cela nourrit justement par toute l’expérience acquise de l’échec des gouvernements Hollande. C’est pourquoi refuser l’unité, possible sur une base programmatique minimum, ne sert pas le mouvement citoyen en cours.
André
Le succès du mouvement s’il doit arriver viendra de militants restés authentiquement de gauche (plus nombreux que les dérivants du PS se sont crus autorisés à penser) et de tous ceux qui sont partis vers l’abstention (50 % des électeurs) et dont le retour à la vie politique suscité par la prise en compte de l’humain avant le fric cessera si nous cédons si peu que ce soit aux pièges de la politicaillerie en cours des appareils quels qu’ils soient (y compris ceux de Hamon et de Jadot) qui les en a écartés.
Nicks
@Guillaume
On ne peut pas gagner avec un appareil qui reste aux commandes du PS. Lui gagnerait peut-être mais comme avec Hollande, la politique et le progrès social y perdraient encore énormément et nous n’avons pas besoin de ça. Ce serait un nouvel appel d’air au profit du FN. Il faut se tenir le plus éloigné possible des combines entre partis, tout en restant ouverts à ceux qui veulent sincèrement discuter, en public, devant les citoyens et en toute transparence.
Bruno
J’ai donné RDV aux voisins pour l’apéro. Nous etions 6 à l’écoute de Mr Mélenchon sur BFM, avec des gens qui ne sont pas de gauche mais très intéressés par les prochaines consultations electorales. Unanimement tout ce petit monde a reconnu votre savoir extraordinaire et les qualités a conduire le pays. Bravo pour votre prestation un avis personnel les autres a coté sont des petits bras.
Berthier g
@Guillaume
Vos remarques sur la construction du rassemblement pour ne pas perdre les elections sont pertinentes. Avec une mise en dynamique, les legislatives peuvent contribuer à imposer un nouveau cap politique. Cela va monter dans l’opinion de gauche.
Régine
Mais de quelle dynamique parlez-vous ? La seule vraie dynamique qui existe aujourd’hui c’est celle propulsée par les insoumis et leur programme. Tout le reste n’est que combines et arrangements pour mieux faire oublier le dernier quinquennat , arranger les affaires du PS, et éventuellement faire porter la responsabilité de leur échec à venir sur notre mouvement. Mr Jadot, en fin diplomate, parle de l’ego de Mr Mélenchon, et veut discuter avec ses soutiens… Mais si ça continue ils vont nous violer !
bab
S’il ne s’agit que de gagner, évidemment ! Mais le problème n’est pas là. Il s’agit de gagner pour conduire une autre politique. Et si une on fait une alliance pour l’alliance, on ne fera pas cette autre politique et on fera reculer nos idées de nombreuses années.
J’ai vendu « Changez de Cap » avec le PC début des années 70, afin de réussir « l’alliance », puis « le programme commun » et on a cru gagner. Et ça a duré deux ans, et on est revenu sur tout. Et j’ai encore cru qu’il fallait voter Hollande au 2ème tour des présidentielles. Et on fait encore plus reculer nos idées et en plus ils ont aidé le Front National à progresser. Non c’est fini pour moi !
SANTANA
Vous n’avez pas lu le billet de Jean-Luc Mélenchon ou bien n’avez vous rien compris ? C’est pourtant très clair. Les électeurs en ont assez soupé des tambouilles, petits arrangements entre amis sur leur dos. Il faut gagner ou perdre sur nos idées. Hollande, et son équipe du parti solférinien nous ont déjà fait le coup. Voter utile (pour moi) seul candidat de gôche qui vait renégocier les traités, taxe à 75%… Basta !
semons la concorde
Intéressant débat aujourdhui sur BFM, en particulier avec le juge Trévidic. Mais il est très difficile de comprendre l’attente de l’interlocureur quand on a si peu de temps pour débattre. Je suis d’accord avec les arguments sur la police de proximité et sur l’état d’urgence qui devrait être réduit à 3 jours etc. Il me semble néanmoins que la misère du monde judiciaire en matière de moyens et de personnels était un point crucial abordé par le juge. Dans les affaires de terrorisme, les dossiers doivent être traités en priorité et il faudra y injecter des moyens importants. Autre point, la jeunesse des candidats terroristes. L’école et le développement d’activités sportives et culturelles gratuites permettraient sans doute à certains d’échapper au sentiment d’échec ressenti à l’école. J’ai entendu dire aux infos que la jeune fille de 16 ans radicalisée était déscolarisée. La haine de la France commence à l’école. Rendre à l’école les moyens qu’elle a perdus, les orienter intelligemment, voilà un autre objectif important.
AF30
Ces demandes permanentes d’un rassemblement avec le PS sont fatigantes et dénotent soit une certaine naïveté soit une ignorance des objectifs qui sont en jeu. Les objectifs de la FI et ceux du PS sont aujourd’hui incompatibles sauf si on décide que ce qui importe c’est l’accès à l’Elysee. Dans cette hypothèse et dans l’état actuel des choses, en cas de victoire de cet attelage hybride, ceux qui souhaitent cette association doivent savoir que la politique qui sera mise en œuvre sera forcément peu différente de celle qu’ils condamnent. C’est à dire que pour l’essentiel nous irons accélérant les trajectoires qui nous conduisent à des catastrophes. Hamon est un leurre.
Jacques A.
Bien d’accord avec vous. S’unir équivaudrait à se fondre dans le sauve-qui-peut. Sauve-qui-peut le bilan désastreux du quinquennat. Sauve-qui-peut les sièges socialistes aux législatives- Sauve-qui-peut le PS. Tout ceci ne nous concerne pas. Les insoumis ne se reconnaissent pas dans ces tentatives de tractations qui n’auraient pour conséquence que l’étouffement de notre mouvement.
Boucher
Si l’objectif est une finale Le Pen / Macron, et que ceux qui n’en veulent pas ne sont que des naïfs, vous avez entièrement raison.
L. A.
Une finale Le Pen / Macron ou une finale Le Pen / Hamon, c’est bonnet blanc et blanc bonnet comme aurait dit l’autre. C’est effectivement dramatiquement naïf de pouvoir encore croire le contraire.
Boucher
J’entends beaucoup dire que nous sommes ignorants, naïfs, ceux qui veulent un rassemblement pour battre Le Pen, la droite dure et Macron. Nous sommes réalistes, voilà tout. Nous avons nos idées de gauche, voilà tout, et nous voulons que la gauche gagne. Merci de ne pas nous décevoir.
L. A.
La droite dure, ça commence où ? Dorénavant ça commence au PS (meurtre et énucléations de manifestants, emprisonnements de syndicalistes, interdictions de manifestations, état de siège permanent, République bafouée, Constitution bafouée, suffrage populaire bafoué…). Qu’appelez-vous obstinément la gauche ? Pour nous le PS n’en fait plus partie. Vouloir que la gauche gagne et vouloir que Hamon-Valls-El Khomeri gagnent sont deux termes absolument contradictoires, vouloir ces deux choses simultanément est donc non seulement irréaliste, mais relève peut-être bien de la psychiatrie. En fait de « battre Le Pen », comme au 1er tour de 2012 où cet argument avait déjà servi à barrer la route à Mélenchon en permis d’installer des escrocs au pouvoir, vous proposez sur un ton larmoyant ni plus ni moins de recommencer et de continuer la politique actuelle, qui en définitive favorise l’implantation de Le Pen. Est-ce de la schizophrénie ou bien nous prendriez-vous pour des billes ?
Boucher
Peu importe ou la droite dure commence, il y a des nuances qui changent tout le temps.
Ce qui est important de savoir, c’est que pour faire avancer concrètement ses idées, il faut avoir les moyens de le faire, donc participer au pouvoir, sinon franchement, on avance pas vite à essayer de convaincre pas par pas les autres, et des fois ça recule car tout le monde essaye de faire aussi avancer les siennes, d’idées, et on attend 5 ans, 10 ans. 15 ans… Ça s’appelle mourir pour des idées, mais de mort lente (paix à Georges Brassens). Pour gouverner dans une démocratie, il faut forcément s’allier avec d’autres qui n’ont pas forcément les mêmes idées que vous, c’est indéniable.
Dans l’état politique de la France actuelle, dont le spectre des idées va de NA à MLP (désolé de t’associer à MLP dans une même phrase NA), je crois qu’il faut avoir les idées très larges, aller jusqu’à composer avec des gens qui ne vous plaisent pas trop. Cela s’appelle je crois de la realpolitique, la seule qui peut nous faire avancer. Et après, quand on est en place, on appuie sur l’accélérateur.
[Edit webmestre : Je vous rappelle que ce blog n’est pas un lieu de débat. La section « Commentaires » est réservée à ceux qui commentent les billets de Jean-Luc Mélenchon, selon son propre souhait. Or, vous êtes 3 ou 4 à tourner en rond dans une conversation privée qui ne mène absolument nulle part. Merci de trouver un autre terrain de jeux. La suite sera modérée. Par ailleurs, 1 ou 2 commentaires sur le même billet, c’est normal. Au delà de 5, c’est du flood. Vous pourrez hurler à la… censure !!]
marco polo
Être intransigeant sur le contenu d’un programme si nous ne voulons pas à nouveau tomber dans l’ornière qui nous ramène, à une politique néolibérale. Cela fait 30 ans que ce débat existe, voyez où nous en sommes. Un programme social n’est pas seulement le retrait de la loi travail ou même de la loi Macron c’est une vision novatrice du social et de l’écologie. On ne peut pas vouloir une 6e république si celle-ci est concoctée dans les salons d’un parti politique. On ne peut pas se lier les mains avec Bruxelles qui va forcément nous empêcher d’agir. On ne peut pas rester dans l’OTAN qui risque de nous entraîner sur des voies guerrières. L’union est un piège dans cette situation. Hamon et Jadot sont des sociaux-démocrates, et nous savons qu’ils finissent toujours par trahir au bout du compte. Ce sont 2 partis qui ont tissé et concrétisé les résultats de la situation que vivent les gens aujourd’hui et laissent quasiment les mains libres au capitalisme financiarisé. Attention les amis ! Hamon n’a pas du tout les moyens d’aller à gauche. Il sera paralysé par les 400 candidats députés investis par le PS qui ont été élus depuis 5 ans ! Dur à dire mais il faut obliger ces candidats à se dévoiler, ils vont jouer les anguilles et il faut compter sur les médias pour pousser dans le sens où il veulent nous faire tomber. La France insoumise est un mouvement, j’insiste sur ce terme, JL Mélenchon est soutenu par 245000 personnes, c’est une force et il faut compter…
loiseau
Comme tu dis, toute cette « gôche » ce sont bien des anguilles. C’est le sauve qui peut pour leurs sièges. Ne pas les juger à leurs paroles, mais à leurs actes.
LEON
Plus le temps passe, et plus Hamon croit pouvoir choisir, il me semble, le Bourget pour son décollage. Un programme qui risquait d’être de gôche, qu’il a saupoudré d’ingrédients piqués sans vergogne dans « l’avenir en commun » pour lui donner une couleur de vraie gauche. Des mots vidés de leur sens : le « revenu universel » qui n’est qu’un RSA et renvoie aux calendes la définition donnée d’abord, un programme où, sauf erreur de ma part, il ne mentionne pas la 6e République, alors qu’il en parle, un programme qui promet de négocier un « traité social européen », sans toucher aux traités européens actuels. Il dit dit qu’il abrogera la loi El Khomeri et reconstruit le PS en faux frondeur qu’il est, comptant garder dans sa majorité « socialiste » plus de deux cents sortants qui ont soutenu cette loi et toute la politique de Hollande et Valls pendant cinq ans. Il compte « rassembler » plus loin que le PS, ne discute pas avec JL Mélenchon mais avec les Verts et préfère tenter de dissocier P. Laurent. Il compte aussi sur la « peur du 2e tour », pour un vote qui lui soit favorable au 1er grâce à ce chantage de faux monnayeur qui a déjà servi et qui nous entrainerait une fois encore vers les pires conséquences. Ne nous laissons pas avoir, Lisons de près son programme, un montage de super marché, avec produits d’appel (revenu universel, cannabis, etc) et des flous pleins de fumées toxiques. Et poussons nos efforts d’explication de « l’avenir en commun » !
gerlub
Bonjour,
Intervention hier sur BFM. Sur la partie sécurité. Marteler que la force publique procède de l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Dans la forme et dans l’esprit. Les BST posent problème par manque de formation des personnels, par une mauvaise définition de leurs missions et par insuffisance de l’encadrement. Elles traitent de la petite délinquance qui touche d’abord les plus défavorisés. Mieux vaudrait en améliorer le fonctionnement que de les supprimer comme il a été fait avec la Polprox. La surpopulation est un facteur important qui contribue à l’insécurité. Exemple, est-il normal que plus de 20 % de la population métropolitaine soit concentrée sur 1,5 % du territoire (IDF). Comparaison pas opportune avec les « voltigeurs « même si les incidents d’Aulnay sous Bois sont au delà du condamnable. Echange avec M. Trevidic, si ça se reproduit avec lui ou un autre lui demander si l’état des lieux laissé par Sarkozy et Hollande est satisfaisant ? Pas abordé hier mais figure sur le programme. DGSI, mieux vaudrait ré-intégrer la partie RG qui a été versée dans la Sécurité Publique et y ajouter toute la partie PJ qui ne traite que du terrorisme. Attention, la DGSI ne traite pas que du terrorisme il y a aussi une partie très importante contre-espionnage.
Bon courage, on va y arriver !
jacques bohly
@Jean-Luc
A propos de l’hologramme, merci pour les sous-titres (sur 3 lignes, c’est beaucoup plus lisible) et pour la traduction simultanée en LSF (langue des signes), et merci à toute l’équipe. Quelqu’un a photographié son écran, on te voit avec les sous titres et l’interprète. Il a posté cette photo sur tweeter avec ces mots : « sous-titre + LSF, pour la première fois, je me sens pleinement citoyen ». Ce message m’a profondément ému. Si tu as vu ce tweet, ou quand tu le verra, je suis sûr qu’il te ferra le même effet.
Il ne manque plus qu’à transformer les sous-titres en texte, puis vérifier à plusieurs pour s’assurer qu’il n’y a pas eut d’erreur, parce que sous-titrer en direct, c’est très difficile (bravo à ceux qui étaient aux claviers), et ensuite publier les textes, comme en 2011. Et si il y a besoin d’un coup de main, ceux qui, à l’époque, n’attendaient pas les consignes sont probablement parmi les insoumis.
@webmestre
Etais- tu aux manettes en juin 2011 ? J’ai encore en mémoire la volée de bois vert que javais reçu quand je cherchais (pendant plus d’une semaine) le texte du discours de la place Stalingrad pour ma fille sourde, quel …. j’étais, moi qui ne savais même pas que Jean-Luc n’écrivait pas ses discours. Oui, c’est possible, encore aujourd’hui de ne pas savoir que Jean-Luc a un blog européen. Au passage plus il y a de gens qui le découvre, mieux c’est ! Même si ils commencent par crier « Jean-Luc Jean-Luc », on leur dit…
lilitte
Bonjour,
J’ai évidemment regardé l’émission de BFM avec Jean-Luc Mélenchon avec intérêt. Je l’ai trouvé excellent sur tous les sujets abordés sauf un où j’ai trouvé que ce n’était pas clair et pas assez approfondi. Il s’agit du débat avec le juge Trévidic sur le terrorisme. Exemple, pourquoi avons nous en France beaucoup de jeunes qui partent en Syrie ? Je m’attendais de sa part à une autre réponse plus tranchée. Je pense que ce sujet devra être revu par l’équipe avec des spécialistes du sujet. Sinon merci et pas d’alliance avec Hamon !
Gérard.F
Bonjour,
J’ai vu aussi en différé l’émission de BFM, et j’ai fait le même constat. Excellent sur tous sauf l’échange amical avec le juge Trévidic. Là rien de clair ne sort, de l’avis de Jean Luc, je crois que le juge attendait autre chose, et moi aussi. Une piste sur la question « Pourquoi La jeunesse Française est elle aussi sensible au sirène du radicalisme… » Il me semble que nous sommes pris entre deux paradoxes. un pays plutôt tolérant, attaché à des valeurs de libertés, mais qui encourage peut être trop l’individualisme, et n’a pour l’instant pas su capter l’intérêt de la jeunesse, à des belles causes et valeurs communes, collectives.
La laïcité c’est bien, mais il faut l’accompagner par des valeurs collectives humanistes. N’avons nous pas laisser ces valeurs, portées autrefois par les religions (avec les utilisations forts critiquables pour préserver le pouvoir et les privilèges d’une minorité), remplacées par une liberté individuelle de s’abrutir, et s’aliéner dans un consumérisme aveugle (toujours au profits des mêmes minorités). Il me parait incroyable que l’on arrive pas à comprendre que des jeunes préfèrent partir en guerre, se faire sauter. Ne peut t’on pas voir le rapport, avec une société qui valorise tant l’individualisme la compétition, et le consumérisme et qui ne parvient pas à donner envie de participer à un destin commun qui ai du sens.
Ne pas attiser les peurs, et valoriser la coopération, plutôt que la compétition.
julie
« j’attendais une réponse plus tranché »
Qui peut prétendre aujourd’hui d’avoir la réponse ? Pour pouvoir juger et proposer, il faudrait dans un premier temps avoir accès à la totalité des infos, en particulier ceux des services compétents nationaux et internationaux. C’est sur cette base là et après consultation que l’on peut prendre position. Sinon pour sortir des banalités il y a ce qu’il faut chez les autres.
jean-yves
Je suis d’accord. C’est à rapprocher de ce que qui est décrit dans « Une France soumise »
Il y est raconté que dans certains lieux, des individus agissent en disant qu’il y a d’autres règles qui s’appliquent et qui sont au dessus de celles de la république. Nous devons résister à ces forces, renforcer la république pour que tous les citoyens se sentent bien chez eux heureux d’être dans un pays où la devise Liberté, égalité, fraternité veut vraiment dire quelque chose. La police de proximité est un des moyens, mais c’est aussi l’affaire de nous tous.
La France est une nation politique. Il devrait suffire de vouloir être Français pour le devenir. Mais, pour ça, il faut évidemment donner envie d’adhérer aux valeurs de la république, que nous nous sentions tous dans le même beau bateau. On en est loin pour le moment.
L. A.
La laïcité est en soi une valeur collective humaniste. Elle seule déclare et permet que toute les religions et toutes les idées puissent avoir libre cours, sous réserve de ne pas empiéter sur la loi ou sur la liberté d’autrui. Quoi de plus collectif et de plus humaniste ? Ni une idéologie ni une croyance, elle ne prétend pas remplacer les églises, précisant juste que les affaires des églises ne sont pas du ressort de l’État et réciproquement. Quant aux valeurs humanistes portées autrefois par «les» religions, la fiabilité et l’universalité de ce postulat ne sont pas très convaincantes. De fait, la religion catholique seule, omnipotente, imposait son arbitraire dans notre pays, les autres ayant été bannies, massacrées ou phagocytées (pour ne rien dire du sort «humaniste» réservé à ceux qu’elle appelle des athées). Et son humanisme à base de charité prônait surtout la soumission aux dominants. Remplacer cette croyance par une idéologie, avec quasi les mêmes structures, la même autorité morale auto-instituée, le même paternalisme infantilisant, les mêmes réunions hebdomadaires, les mêmes kermesses, les mêmes interventions charitables et œuvres sociales, les mêmes icônes et les mêmes piloris a déjà été essayé dans notre pays. Les résultats ne sont guère convaincants non plus, mais le succès, réel, que ça a pu avoir laisse à penser que vous avez raison, il faut au peuple une imagerie qu’il puisse idéaliser…
Alain TRON
Pas d’accord avec une « union » qui serait un renoncement à tout ce qui motive notre lutte ! Parce qu’en l’état actuel des choses, cette union ne vise en fait qu’à dire « il faut se rassembler utile » avec le seul motif de battre la droite, extrême ou pas. Or, voter « utile », c’est comme le vote républicain pour battre le FN au second tour. Nous voterions pour faire élire un candidat qui n’a aucune de nos valeurs et qu’il faudra ensuite continuer à combattre alors que nous l’avons aidé à être élu. Et les gens nous reprocheront ce double langage. Hamon est dans une position intenable car il est obligé (et oui, il est au PS) de prendre avec lui une bonne partie de ceux qui ont toujours soutenu l’infâme politique de Hollande. Qu’il se dem….. avec !
Bernard Janotova
Monsieur Mélenchon.
Aucune ni aucun de La France Insoumise ne comprendrait la moindre concession au programme actuel de Monsieur Hamon. D’ailleurs, nous avons la certitude que, par conviction profonde, vous ne pourrez jamais vous écarter de votre ligne qui est la seule valant droit, pour l’avenir de notre si belle France. Alors, au vu de la quantité d’énergie que vous dépensez chaque jour, nous comprenons votre décision de prendre un peu de repos. Pour vous économiser avant les rudes combats qui ne manqueront pas de se présenter, Monsieur Mélenchon, ne perdez pas de temps avec celles et ceux qui nous ont tellement menti et méprisés. Qu’ils continuent de rêver. Le peuple n’est pas aveugle. Il a de la mémoire, et il a compris depuis longtemps qui devait être son vrai représentant.
Pakontan
Bonjour
J’ai lu de nombreux commentaires, si nombreux. Quel boulot pour le webmestre ! Il y a un problème qui ne me parait pas traité, et j’aimerais bien qu’on me donne un début de solution. Ça serait bien que Jean-Luc Mélenchon gagne le présidentielle et que nos insoumis remportent les législatives, mais ça fonctionne comment un électorat ? Hein ? Tout le monde a l’air de croire qu’il faut d’abord bien expliquer aux gens. Et après, c’est gagné. Ben non ! Ça ne marche pas comme ça. Il y a un effet bien connu qui est celui de la pub, la comm, etc. Celle qui fait vendre en enfumant avec des sentences débiles. Mais il faut reconnaître que c’est efficace. Vous voulez la preuve par Macron ? Par MLP ? Qui ont le soutien des grands médias. Qui saurait réfuter une affirmation obscurantiste de Comm ? Un exemple de réfutation a été bien trouvé, c’est l’hologramme. Il vous faut en trouver d’autres.
marcel
Le peuple est intelligent. On a déjà connu de telle campagne au moment de la dure bataille contre le traité européen de libre échange et le NON l’a emporté avec plus de 50% des voix. Là si j’ose dire il ne s’agit « que de faire entre 24 et 26% des voix au 1er tour ». C’est possible car ils ont tous usé et beaucoup abusé du « vote utile ». Depuis 2002 çà fait quand même la 4ème fois.
Vega
Pour respecter le peuple français, la com doit rester au service de la réflexion émancipatrice. Elle n’est pas première. Qu’aurait valu l’hologramme de Jean-Luc Mélenchon et qu’aurait été son impact s’il n’avait pas été soutenu par un discours remarquable sur l’éducation, la formation et le droit au savoir pour nous projeter dans l’avenir. Voir haut, loin et juste d’abord et la com avec, non pour se donner du style, mais pour amplifier notre créativité et force de réflexion et faire grandir le mouvement.
ROLLAND
La discussion avec Trevidic était impossible car le juge cherchait une réponse universelle à sa question légitime : pourquoi des jeunes ? Mais à cette question il ne peut y avoir, un juge devrait s’en souvenir car il met cela en pratique dans l’exercice de sa profession, que des réponses personnelles qui rejoignent des préoccupations générales. Comprendre l’itinéraire du jeune singulier qui prend ce chemin du terrorisme est une tâche difficile car cela demande d’enquêter sur son parcours, son milieu familial, son éducation, ses fréquentations, etc. Parfois, il faut aussi faire le lien avec un passé plus lointain, comme celui des guerres coloniales et de l’accueil scandaleux et miséreux qui fut réservé au plus grand nombre de celles et ceux qui décidèrent de venir en France, souvent pour la première fois de leur vie. Combien de temps encore notre pays traînera-t-il ce boulet de la décolonisation ratée de l’Algérie ? Ne jamais oublier le « temps long » de l’histoire, répète JL. A ne pas aborder cette question frontalement, on laisse une partie du corps électoral à la merci et à un vote de la désespérance et de l’exclusion. Clarté et transparence s’imposent aussi en ce domaine.
gracchus
Pas tout à fait d’accord. Nous pouvons voir cet entretien sur le site maintenant, et Trévidic donnait l’occasion à Jean-Luc Mélenchon de faire une synthèse, car c’est une question de fond de notre société actuelle : quelle éducation a reçu une jeune Française de province que vous avez vue grandir au collège et au stade, et que vous retrouvez voilée jusqu’aux yeux venir chercher son enfant à la Maternelle ? Dans son livre « Les sept piliers de la déraison » (fin 2013) Trévidic expose des dizaines d’exemples semblables aux issues beaucoup plus dramatiques. Jean-Luc aurait pu relier nos projets d’éducation populaire et scolaire, de laïcité, de police de proximité, de revenus minimum des parents, etc., pour montrer que cette « démence » ne pourra plus fructifier dans la 6ème République.
B
Excellente intervention de notre représentant. Les prestataires de services fidèles à leur idéologie ont tentés a plusieurs reprises d’emmener notre porte voix dans le camp de la contre-façon. Curieuse méthode de faire du journalisme ! Décidément les prestataires de services ne se grandissent pas. En permanence vouloir emmener le Front national dans chaque intervention avec Monsieur Mélenchon est caricatural et irrespectueux vis-à-vis de millions de personnes de la France insoumise. Les forces progressistes ont intérêt à s’allier. La France insoumise ouvre les bras à tous ceux et celles qui veulent réellement un changement profond de politique, sans s’aliéner avec des partis qui, sitôt élus, tournent le dos aux bonnes intentions.
jacqueline
J’étais à Lyon, pleine d’espoir et de joies que la pensée de Jean-Luc permet. J’ai aimé « les Canuts » très adaptés au lieu. J’aime aussi beaucoup l’Internationale. Et je voudrais que Fi et ce qui existe encore du Front de Gauche (PCF et Ensemble par ex.) puissent s’entendre sur des candidats communs aux Législatives, surtout s’l y a des sortants du groupe GDR qui ont agit positivement. Ce ne serait pas de la tambouille mais une loyauté et aussi un éclaircissement pour les électeurs qui risquent d y perdre leurs repères. Autrement bravo pour cette campagne qui sort des sentiers battus et intéressent les gens.
CLAUDEJ
L’échange avec le juge Trévidic manquait peut être d’effets spectaculaires mais il était très intéressant. Plusieurs points ont été abordés comme l’importance de bien poser le problème de l’antiterrorisme avant d’égrener des mesures, de privilégier la présence humaine sur le terrain (services publics et police de proximité), de rester fermes sur les principes républicains (condamnations de ceux qui ont porté les armes contre le pays, condamnations des prêcheurs hostiles à la République), d’utiliser la police et l’armée pour leurs missions respectives, d’arrêter rapidement l’état d’urgence, de réunir les preuves avant de condamner, de mener une politique extérieure adéquate, etc. Les deux hommes n’ont pas fait, loin s’en faut, le tour de la question mais ils l’ont prise par les bons bouts. Pour que la République gagne cette guerre, il faut une stratégie bien pensée et conduite fermement. Cela sera très long. Il y a plusieurs décennies d’errements à corriger et l’on n’a pas vraiment commencé !
PIETRON
Avec 6 millions de chômeurs, une précarité galopante, 9 millions de pauvres, il est inexorable que les quartiers populaires soient impactés par des envies d’ailleurs et notamment pour les jeunes de ces quartiers. Il fut un temps où la ceinture rouge en région parisienne permettait le contact via les militants communistes. Cette ceinture rouge est devenue blanche ou rose. Le chacun pour soi, tel que le capital, le décline, s’accompagne d’une solitude qui conduit dans ces quartiers à se regrouper en bandes sécurisantes. Logique pourrait-on dire. De là découle en grande partie l’attirance vers l’extrémisme religieux qui s’appuie sur la misère sociale vectrice de dégradation intellectuelle. Les salauds qui se succèdent au pouvoir le savent, mais savent également que beaucoup ne votent pas dans ces quartiers « dépolitisés ». Sans tourner autour du pot, c’est bien le capital et son « culte de l’individu » remixé à la sauce consumériste qui est l’écueil majeur. Cette écueil majeur se retrouve dans les entreprises au travers du management qui accentue ce « culte de l’individu » au point de générer des peurs individuelles à un niveau jamais atteint. Le capital mène une guerre totale contre toute velléité de mise en cause de son hégémonie. C’est sur le terrain de l’exploitation des individus, de leurs conditions de travail, de leurs salaires, que se jouent la crédibilité des propos et du programme des uns et des autres. C’est donc sur ce terrain là qu’il faut axer…
obermeyer
Hamon ne pourra jamais pratiquer une politique de gauche : il ne veut pas dénoncer les traités européens. La fracture avec FI est donc impossible à combler. Jamais nous ne pourrons nous allier avec un candidat qui, quoi qu’il dise aujourd’hui, sera obligé de mener une politique d’austérité sous la menace de Bruxelles.