Et voilà le CETA à portée de bulletin de vote ! Au Parlement européen où je siège pour représenter l’avis des gens qui y sont hostiles ! J’en parle. Et aussi de la terrible affaire Théo et de la catastrophe qu’elle contient pour nous tous.
Bon. Mais cette semaine encore nous allons procéder à un nouvel évènement de campagne sans précédent. Nous allons réaliser une émission sur ma chaîne YouTube, pendant 5 heures, pour présenter le chiffrage de notre programme « L’Avenir en commun ». Pourront intervenir en direct à la fois les réseaux sociaux et les journalistes qui acceptent notre invitation. Toute notre équipe sera sur le pont pour répondre sur chaque grand chapitre.
Avant toute chose je demande que nos amis prennent la mesure du tour de force. Pas seulement celui de l’émission. Mais surtout l’exercice du chiffrage. Nous ne disposons de l’appui d’aucun « think thank », institut, ni à plus forte raison des centaines de personnes et dizaines de directions de l’administration des finances qui travaillent ces chiffres pour le gouvernement à longueur d’année. Pour autant, les chiffres sont validés et les modèles qui ont tourné sont tout ce qu’il y a de plus conventionnels… C’est notre secret de savoir comment nous avons procédé ! Même s’il n’est pas difficile de deviner que de nombreux hauts fonctionnaires et autres membres d’instituts d’inspiration parfois adverses nous ont aidés.
Ainsi donc, à l’heure où d’aucuns n’ont aucun programme annoncé encore, quand d’autres envisagent de le « révéler » moins d’un mois et demi avant le premier tour, et même proposent des négociations après cette date, nous sommes prêts, fin prêts, au chiffre près. Personne avant nous n’a poussé si loin la préparation d’un programme, ni ne l’a soumis à débat de cette façon ouverte, complètement ouverte. Je le précise car rien de tout cela ne nous sera jamais reconnu par ceux qui regardent ailleurs, chaque fois qu’il leur est possible de le faire pour mieux béer d’admiration devant les merveilleux de cette campagne à qui personne ne demande rien de bien précis ! Peut-être même que les traditionnels agents de déglinguage se feront un devoir de « révéler », « démasquer », « décrypter » les erreurs qu’ils croiront voir ici où là, sur le mode de ces impayables qui « révélaient » mon erreur sur le nombre de morts dans la rue avant de se faire rhabiller sans vergogne ni rectificatif par les associations de lutte contre la pauvreté. Mais nous il nous importe de savoir que tous ceux qui font équipe avec nous, où qu’ils soient, sachent à quoi s’en tenir. Que le programme et le chiffrage est l’affaire de tous et pas seulement de quelques experts, même des nôtres.
Ce qu’a subi Théo est le scandale de trop. C’est un évènement d’une exceptionnelle gravité. Du fait de l’acte dont il est question. Des policiers violeurs, torturant par pur sadisme un passant dans la rue que leur avait signalé sa seule couleur de peau. Une inspection générale qui veut faire croire qu’enfoncer une matraque dans l’anus d’une personne en contrôle d’identité puisse être un accident. Une absence quasi-totale d’anticorps dans la profession qui ne dit pas un mot pour son honneur alors qu’elle est en majorité écœurée par le comportement de ses collègues, preuve qu’elle est déjà sous l’emprise d’un régime interne d’intimidations. Des syndicalistes policiers qui ont l’exclusivité de la parole pour la profession et qui couvre le crime et l’aggrave encore par des complaisances affichées avec le racisme le plus trivial (« bamboula » !!) complaisamment relayé par tout l’appareil médiatique rivalisant d’obscénité.
Exceptionnelle gravité du fait du contexte. Car tout ceci a lieu dans le cadre d’un contrôle d’identité d’un passant dans la rue ! Aucune menace, aucune tension, sinon celles créés par les violeurs en uniforme. Bref aucune circonstance atténuante pour un crime qui peut valoir jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle à son auteur ! Cela dans un commissariat dont le journal L’Humanité nous apprend qu’il est dirigé par un homme qui est toujours dans la police nationale alors qu’il s’est déjà rendu coupable dans le passé d’actes voisins par leur barbarie. Le tout au moment où, à l’initiative du PS, se discute une loi pour étendre le droit pour les policiers de faire feu en légitime défense ! De sorte que les tirs à balles réelles reconnus par la préfecture à Aulnay pourraient à l’avenir se faire sur les gens !
Exceptionnelle gravité enfin, et ce n’est pas le moindre, du fait de ce qui a été ensuite mis en mouvement pour provoquer une vague d’émeute urbaine. Les propos tenus par les syndicalistes policiers, les images en boucle des incidents en marge de la manifestation à Bobigny, tout méthodiquement a été fait pour provoquer un embrasement général. L’irresponsabilité médiatique éclatait dans la journée de la manifestation à Bobigny. Deux heures de discours les plus variés et passionnants par les contenus et la construction des pensées. Pas un mot, pas une image ! Une voiture brûle et aussitôt les caméras, comme des mouches affolées par la lumière, bobinent autour du feu. Puis les autorités s’attribuent la gloire d’un enfant sauvé des flammes pour mieux accabler ceux qui ont mis le feu. Mais il s’avère que c’est faux. Et ainsi de suite. Tout se passe comme si un groupe politiquement engagé avait provoqué des incidents au démarrage de la campagne de madame Le Pen pour obtenir un embrasement favorable aux thèses de l’extrême-droite.
Ils ont compté à juste titre sur le sensationnalisme des médias et sur leur irresponsabilité sociale. Ils ont compté sur des responsables politiques épuisés trop occupés à faire leurs cartons de déménagement. Ils ont réussi. Et à présent voici les unes de journaux papier avec leurs images de flammes et de jets de pierre. Les mêmes qui ont flétri et stigmatisé les manifestants contre la loi El Khomri. De propos délibéré. Et pendant tous ces épisodes, la faillite de l’autorité a éclaté aux yeux de tous. L’État républicain a été mis en impasse totale. Ses dirigeants ont été plus absents que jamais. Et ce n’est pas une visite au chevet de la victime qui fera oublier l’abyssale absence de parole publique du premier magistrat aux heures où chaque mot comptait. Pas un mot pour faire respecter l’honneur du pays abaissé par des policiers dévoyés, indignes de leur uniforme et de la mission pour laquelle ils sont payés.
Je crois que les chefs de l’État, les Cazeneuve et Hollande, déjà lourdement compromis par leurs comportements face aux violences du Testet puis dans toutes les manifestations contre la loi El Khomri, ont peur. Ils ne seraient plus obéis par ces forces désormais incontrôlées auxquelles ils ne sont même plus capables de faire au moins une leçon de morale et de civisme même à propos de quelques individus ! Pire, en souscrivant à la thèse de l’accident, le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, qui avait d’abord renvoyé à la justice le soin de qualifier les faits, s’est tout simplement éliminé de ce qui se joue à cet instant dans la conscience du pays. L’État, ainsi, est à vau-l’eau dans l’appareil sécuritaire du pays. L’incurie et l’absence de gestion sérieuse éclatent aux yeux de tous.
Ainsi quand on découvre que les quatre chefs des agences de sécurité française partent en même temps à la retraite, rompant la continuité de l’action de l’État dans un secteur clef de sa sécurité ! Comment en est-on arrivé là, comment a-t-on pu tomber si bas ? Cet effondrement en cours de l’autorité de l’État sur lui-même est un des signes les plus inquiétants de la crise de régime qui le mine à cette heure. Je crains que nous soyons désormais à la merci de toutes les provocations !
Cette semaine, le traité de libre-échange avec le Canada est présenté au vote du Parlement à Strasbourg. Dès lundi, les associations qui ont mobilisé quatre millions de signataires contre le CETA en Europe ont convoqué une rencontre des parlementaires européens qui s’apprêtent à voter contre ce traité. Mettons de côté l’idiot du village du prétendu « Grand Journal » qui est venu faire le clown et désorganiser la rencontre avec des questions spécial made in Bolloré : « alors c’est le mariage avec Jadot ? Pouët ! Pouët ! Larirette !» exaspérant les journalistes présents autant que les associations dont le travail était ruiné par ce détournement de réunion.
Le déroulement a permis d’entendre au total un argumentaire très complémentaire et très homogène présenté par un panel bien composite de députés européens PCF, EELV, PS auxquels je m’ajoutais. Pour ma part, j’ai apprécié particulièrement la prise de parole de Michèle Rivasi. En particulier lorsqu’elle a mis en avant l’agressivité du gouvernement du Canada dans divers cas où il a saisi l’OMC contre des mesures européennes de protection de la santé publique sur le thème des pesticides ou des OGM. Et aussi quand elle a rappelé que plus de 4000 entreprises US sont domiciliées au Canada pour trouver une porte d’entrée grande ouverte sur l’Europe !
La conférence de presse intégrait plusieurs parlementaires socialistes européens de bonne foi opposés au traité. Mais sur place au Parlement, le groupe social-démocrate s’est bien gardé d’en faire autant. Au contraire, il a présenté une résolution comportant des mises en garde de toutes sortes et des plus mignonnes. Mais sans condamner ni s’opposer au traité…
Mais sérieusement pourquoi faudrait-il ce CETA ? Pas pour l’emploi, ça c’est sûr et certain. Deux économistes américains ont travaillé sur les conséquences économiques du CETA : Pierre Kohler et Servaas Storm de la Tufts University près de Boston. Leur étude a été publiée en septembre 2016. Personne n’y a répliqué. Pourtant, ils prévoient 200 000 suppressions d’emplois dans l’UE. La France serait l’un des pays les plus touchés de l’UE d’après leurs prévisions. Elle y perdrait 45 000 emplois par rapport au scénario « sans CETA » d’ici 2023 ! Ses recettes et dépenses publiques seraient diminuées : -0,2% de PNB en comparaison des perspectives « sans CETA ». Et les revenus des ménages y perdraient 1331 euros par employé par rapport au scénario d’évolution « sans CETA ».
Pourtant, la France et son gouvernement PS ont validé au Conseil européen le fait que le traité s’appliquerait « de façon provisoire » avant toute décision prise en bonne et due forme par les pays concernés. « L’accord économique et commercial global (CETA) entre le Canada, d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part, est appliqué à titre provisoire par l’Union conformément à son article 30.7, paragraphe 3, dans l’attente de l’achèvement des procédures nécessaires à sa conclusion ». Incroyable mais vrai. Le Conseil a décidé que l’accord s’appliquerait même si aucun pays ne l’a ratifié ! Mais ce n’est pas une surprise. En fait le coup vient de loin et s’ils l’avaient voulu, les auteurs du texte ou les gouvernements, auraient pu alerter leurs opinions publiques ou saisir leurs assemblées parlementaires.
Car c’est dans le texte lui-même de l’accord qu’est incrustée la disposition liberticide. L’article 30.7 du texte de l’accord CETA précisait déjà le calendrier de cette application : « Les parties peuvent appliquer provisoirement le présent accord à compter du premier jour du mois suivant la date à laquelle elles se sont notifié réciproquement l’accomplissement de leurs obligations et procédures internes respectives ». Aucun dirigeant, aucun gouvernement ne peut donc dire qu’il ne le savait pas. Tout a été négocié et mis au point pour réaliser ce coup de force. C’est au point que même l’avis du Parlement européen est une simagrée. Le site de la Commission européenne, division Commerce, nous indique en effet que cette mise en œuvre anticipée peut avoir lieu sans même attendre ce vote du Parlement européen ! « À la suite de la décision du Conseil, il sera possible d’appliquer l’AECG (CETA) à titre provisoire. » et seuls les tribunaux d’arbitrages et les chapitres concernant la propriété intellectuelle en sont pour l’instant exclus. De plus dans le cas où un État refuserait de valider l’accord alors que la mise en œuvre anticipée est déjà engagée, aucune procédure n’est prévue pour stopper l’application de l’accord. En clair : le CETA, que vous en vouliez ou que vous n’en vouliez pas : c’est pareil, vous l’aurez quand même !
Dans ces conditions, on comprend l’importance de la proposition de résolution des députés communistes à l’Assemblée nationale pour imposer un référendum sur ce traité. Ce serait en effet la garantie que le souverain populaire ne sera pas contourné ! Il est donc tout à fait incroyable que le groupe PS ait choisi l’abstention ! Oui l’abstention. Divisé entre partisans et adversaires de cet accord CETA, ils ont choisi de n’avoir pas d’avis sur la consultation du peuple français sur le sujet ! Le plus estomaquant est que le candidat du PS, Benoît Hamon, alors même qu’il prétend présider demain le pays, choisit de s’abstenir lui aussi ! Comment l’abstention sur un sujet pareil est-elle compatible avec la plus haute fonction de l’État ? Que vaut un président qui ne peut dire s’il est pour ou contre quelque chose d’aussi essentiel pour l’avenir de la Nation, du moment que son parti ne peut pas s’accorder sur une position commune ? La République sera donc un congrès permanent du PS ?
Au Parlement européen cela ne vaut guère mieux ! Le PS européen n’arrive pas à trouver une majorité pour s’opposer. Mais il y a assez de députés sociaux-démocrates pour voter en faveur du traité. Du coup, le nouveau président conservateur du Parlement européen, Antonio Tajani, est totalement confiant dans le résultat du vote ! Au point d’avoir pris la liberté d’avancer la venue du Président canadien au Parlement de Strasbourg. Justin Trudeau devait en effet venir en mars. Il sera là dès février. M. Tajani avait prévenu avant son élection qu’il ne serait pas question avec lui de « ré-ouvrir les négociations sur le CETA ». Pouvait-on imaginer autre chose venant de lui ? Une personne ayant déclaré, alors qu’il était commissaire au transport « le Dieselgate n’est pas un problème pour moi », peut-il incarner l’intérêt général ?
Mais à quoi bon ce CETA ? Selon les rapports de ses proposants eux-mêmes, cet accord détruira 45 000 emplois en France. Il n’apportera qu’une trace au-delà de la virgule après le zéro en termes de croissance, alors que c’est pourtant le credo traditionnel de cette sorte de gens. Enfin, le CETA est notoirement anti écologique et personne ne peut se risquer à dire le contraire ! Il est en effet en totale contradiction avec l’accord de Paris sur le Climat (COP 21). D’ailleurs, l’accord de Paris n’est même pas mentionné une seule fois dans les 454 pages de cet accord UE-Canada. Les deux chapitres consacrés à l’environnement (chapitre 22 – « Commerce et développement durable » et chapitre 24 – « Commerce et environnement ») ne contiennent aucun élément contraignant. Pourtant, l’impact d’un tel traité de libre-échange sur le réchauffement climatique est conséquent et reconnu. En effet la Commission européenne elle-même admet dans son étude d’impact que l’augmentation prévue des échanges marchands (+23%) aura un impact négatif sur les émissions de gaz à effets de serre. Elle reconnaît une augmentation substantielle des émissions de méthane et d’oxyde d’azote. Pourtant, l’UE s’est engagée à réduire ces émissions de 40% d’ici 2030.
Bien sûr, les échanges prévus entre l’UE et le Canada concernent pour une grande partie des produits agricoles. Ce n’est pas rassurant. Car cela implique l’ouverture de quotas de dizaines de milliers de tonnes de bœuf et de porc canadiens exportables dans l’UE sans droit de douanes. C’est un encouragement incroyable à la création de fermes-usines sur le modèle des canadiennes ! Celles-ci produisent à bas prix au détriment des petites exploitations, de la qualité des produits, du bien-être animal et des circuits-courts « production-consommation ».
Enfin l’accord prévoit surtout de faciliter l’importation d’énergie fossile en Europe en provenance du Canada. Et spécialement celle venant des sables bitumineux. Pourtant, leur extraction et leur exploitation produit 1,5 fois plus d’émission de gaz à effet de serre que des pétroles conventionnels.
Enfin, il y a le mécanisme de règlement des « différends » contenu dans le traité. Même sous sa forme un peu édulcorée de Cour spéciale sur l’investissement (ICS), il permettra aux entreprises d’attaquer les décisions des États. En particulier dans le cas de mise en place de législation protectrice de l’environnement ! Comme par exemple l’interdiction de la fracturation hydraulique dans l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
Pour ma part, j’alerte sans relâche sur les dangers de ce traité depuis 2013. Évidemment, je voterai contre au Parlement européen.
Mais alors qu’il préfigure l’avenir de nos relations commerciales avec l’outre-Atlantique, le sujet se fait bien discret dans la présidentielle française. Et pour cause ! Les principaux candidats soutiennent cet accord, sans probablement même savoir ce qu’il contient. Ainsi Fillon déclare à qui veut l’entendre que « Le CETA est un bon accord » tandis que Macron ânonne que « Ce traité améliore la situation par rapport à l’actuelle ». Et que dire de madame Mme Le Pen qui prétend lutter contre le CETA sans même prendre la peine d’aller voter contre son adoption en commission « Commerce international » lundi 23 janvier.
Certes, il ne faut pas parler de corde dans la maison d’un pendu. Il faut pourtant parler travail et salaire tels qu’ils sont dans le programme de Fillon. Question qui fait hurler de rire ou de rage parmi les gens du commun. Car que vaut ce qu’il pourrait dire sur le sujet ? Mais comme nous sommes en campagne électorale et que celle-ci est la plus importante dans la vie du pays, il faut bien argumenter et se contredire pour que le débat et la réflexion aient lieu. D’autant que Fillon s’accroche ! Il pourrait même l’emporter si on n’y veillait avec soin. Il faut donc scier la branche sur laquelle il est assis avec soin et constance. D’autant que ce qu’on dira sur le sujet de son programme fonctionnera d’autant mieux que sa parole sur le travail, l’effort et les salaires est désormais totalement discréditée !
Car si incroyable que cela paraisse, la logique du programme de François Fillon c’est travailler plus pour gagner moins ! Cette orientation se concentre sur un point. Dans son programme, il y a une mesure qui frappera durement les salariés et leur pouvoir d’achat. Je veux parler de la suppression de la durée légale du travail. François Fillon veut comme seule limite le plafond d’une semaine à 40h. Or la durée légale du travail sert à une chose bien précise : déclencher le paiement des heures supplémentaire. La fin de la durée légale du travail signifie donc la fin pure et simple des heures supplémentaires ! Entre la 35e et la 48e heure par semaine, vous ne serez plus payés en heures supplémentaires mais en heures normales, non majorées. Voilà pourquoi François Fillon refuse de reprendre l’idée de Nicolas Sarkozy à propos de la « défiscalisation des heures supplémentaires ». Parce qu’avec lui, il n’y aura plus d’heures supplémentaires !
Ça vaut aussi pour les fonctionnaires. François Fillon veut ainsi augmenter le temps de travail dans la fonction publique. Il prétend revenir aux 39 heures. Mais il n’a jamais garanti que ce serait 39h payées 39. Ce serait déjà moins que 39h payés 35h au tarif normal et 4 heures au tarif majoré des heures supplémentaires. Mais c’est pire que cela ! Fillon veut obliger les fonctionnaires à travailler 39h sans être payés pour 39h. Son conseiller politique chargé du projet Eric Woerth l’a dit clairement : « Non, ça ne peut pas être 39 heures payées 39, il faut évidemment l’assumer ». Et Fillon lui-même a clairement laissé entendre la même chose. Il a pris ainsi exemple sur l’entreprise Smart où les salariés ont été obligés d’accepter de « travailler 39 heures payées 37 ». Pour Fillon « d’une certaine manière je trouve que l’État est un peu dans une situation identique. Il est en grande difficulté, il faut que tout le monde fasse un petit effort ».
Ce matraquage du pouvoir d’achat, ce sont encore les amis de François Fillon qui en ont parlé le plus durement. Je vous rappelle ainsi ce qu’Alain Juppé disait sur France 2, lundi 21 novembre entre les deux tours de la primaire de la droite : «« Sur le plan économique, le programme de François Fillon est d’une très grande brutalité sociale. Supprimer 500 000 emplois de fonctionnaires, porter la durée du travail dans la fonction publique dès 2017 à 39 heures par semaine, augmenter la TVA de 16 milliards d’euros, ce sont des mesures d’une grande brutalité dont certaines sont inapplicables ». Il ajoutait même « ce n’est pas juste de faire travailler les fonctionnaires 39h payées 37h » lors du débat d’entre 2 tours.
François Bayrou a dit la même chose à l’époque sur France Info, le 23 novembre 2016 : « François Fillon annonce qu’on va autoritairement passer le temps de travail des fonctionnaires de 35 à 39h, sans les payer. Si on disait « je vais passer à 39h payées 39 », ça coûte 18 milliards d’euros par an ! Donc on a là une vraie interrogation. Est-ce que vous croyez qu’il y a un métier qui accepterait que d’un seul coup, d’un seul, autoritairement, on augmente le temps de travail sans augmenter le salaire à due concurrence ? Vous croyez que ça va se passer comme ça ? ».
Enfin, Henri Guaino a été encore plus clair dans sa critique. Il a notamment déclaré que François Fillon, « C’est une droite qui n’a aucune générosité, aucune humanité. C’est la vieille droite, celle de M. Thiers, celle de Laval en 1935 vous savez celui disait en pleine crise des années 1930 « la déflation plutôt que la dévaluation » Si on appliquait ce programme, nous affaiblirions considérablement la nation parce que nous détruirons son unité ». Faites-le savoir autour de vous !
Ne vous laissez pas avoir. Fillon qui veut supprimer la durée légale du travail à 35 heures n’est pas le seul à vouloir supprimer les heures supplémentaires ! Madame Le Pen veut elle aussi voler 4 heures supplémentaires aux salariés. C’est écrit noir sur blanc dans l’un de ses 144 engagements de campagne présentés ce weekend à Lyon. Comme d’habitude, Mme Le Pen commence par singer nos mots d’ordre. Ainsi son engagement 63 prétend d’abord « maintenir la durée légale hebdomadaire du travail à 35 heures ». C’est écrit en gras. Mais avec Mme Le Pen, c’est comme avec un assureur : il faut lire les petites lignes après. Car la suite dit exactement le contraire ! En effet, le paragraphe se poursuit ainsi : « autoriser la négociation sur l’allongement du temps de travail exclusivement au niveau des branches professionnelles et à la condition d’une compensation salariale intégrale (37 heures payées 37 ou 39 heures payées 39) ». Double arnaque en vue !
D’abord et quoi qu’elle prétende, Mme Le Pen veut donc en finir avec la durée légale du travail de 35 heures ! C’est exactement ce que veut dire « autoriser l’allongement du temps de travail » par branches ! C’est de la loi El Khomri sauce poivre. Et, deuxième arnaque, quand Mme Le Pen prétend que cet allongement se ferait avec « une compensation salariale intégrale ». Car elle écrit le contraire dans la même phrase en défendant les « 39 heures payées 39 ».
Comme je l’ai écrit pour M. Fillon, « 39 heures payées 39 », ce n’est pas 39 heures payées 35 heures normales et 4 heures supplémentaires ! La compensation salariale ne sera donc pas « intégrale ». Avec Le Pen, seule l’arnaque est « intégrale » ! Pourtant nous ne manquerons pas de journalistes impertinents pour me couper au milieu d’une phrase d’un magistral « vous dites comme madame Le Pen ! » aussi péremptoire que faux et destiné à me faire perdre mon précieux temps de parole par des « questions qui dérangent » et autres mariolades.
180 commentaires
mcr69
@Broukaert Yves
Vous n’avez pas écouté ce que Jean-Luc Mélenchon disait le 27 octobre 2016 sur ce même blog.
Anthony
Mr Mélenchon,
Je vous respecte énormément pour ce que vous apporter à la vie politique francaise. Je n’ai pas votre expérience pour dire qu’il y a eu un déclic dans la vie politique dans ce pays en 2005. Je sais que ce référendum a été un boulversement dans notre pays et aussi pour vos engagements. Vous parlez de « dégagisme » et j’en suis heureux. Parce que pour moi, je milite non pas dans un parti militant, mais par ma voix comme vous, comme citoyen, pour une vraie democratie (une VIe république et un souverainisme vraiment de gauche, limite chevenementiste, segenementiste. Je souhaite sincérement que vous gagnez cette présidentielle, pour qu’enfin il y ai une ambition écologique, politique, avec une proportionelle si possible dans la constitante que vous allez mettre en oeuvre, et surtout pour que le peuple francais se reconnaisse comme il est, fraternel, égalitaire, et surtout qu’il donne plus de liberté au peuple qui compose cette république !
Vive la France, et pour que ce soit pour moi ou pour les autres, je dis vive la France de demain avec Mélenchon !
Stanislas
On n’a jamais été aussi près du but, certes, mais il reste encore beaucoup à convaincre, je pense notamment aux personnes âgées, pas très présentes sur les réseaux sociaux et donc difficilement joignables par la campagne de Mélenchon. Ma remarque se fonde sur les pourcentages que donnent les instituts de sondage où il apparaît que seulement 6% des personnes âgées sont susceptibles de voter Mélenchon. Une occasion se présente d’aborder le sujet le 23 février prochain dans l’émission politique de France 2.
Boucher
Arrêtez de focaliser sur les personnes âgées, nous sommes là bien présentes, nous avons peut-être plus de 70 ans, mais nous avons eu aussi 10, 20, 30, 40, 50 , 60, et ça nous reste. Nous savons notamment que seule l’union fait la force.
Gigi
Camarades insoumis et insoumises, je pense que si chacun de nous s’obligeait à convaincre à notre cause 3 ou 4 personnes avant les présidentielles se serait formidable. Soit après les avoir réunis pour en discuter, après un meeting de JL, soit avec le programme l’avenir en commun. On doit le faire, on peu le faire.
Jacques A.
Carte blanche pour un week-end de luxe proposé à Hamon. C’est à mon sens bien trop d’honneur que vous lui faites avec cette liste de journées à sa convenance. Mais je vois bien l’intérêt de l’opération. Il ne pourra pas dire qu’il n’a pas eu le temps, pas eu le choix ou qu’il n’était pas au courant. Nous en avons assez de son cache-cache-perte-de-temps car, majoritairement, nous ne voulons pas nous soumettre à son timing, sa stratégie, ses volontés et sa solferinologie du parfait bonimenteur. Basta ! Passé cette offre (qui ne sera pas relevée nous le savons bien), ils comprendront que racoler chez les insoumis (tel qu’espéré par l’un des siens) les usera plus qu’autre chose. Ils s’apercevront que notre unique motivation est « l’Avenir en commun » et notre unique candidat, Jean-Luc Mélenchon. Qu’est-ce qu’ils croient ? Nous sommes hyper conscients de leurs embrouilles et de leurs manigances. Se vendre aux Hamonistes c’est vendre son âme au diable.
Denis F
Jean-Luc Mélenchon n’a rien à discuter avec Benoît Hamon qui est mandaté par Cambadélis et les épaves du PS, ces gens-là ne sont plus de gauche depuis la trahison de 2012. C’est un cas de rupture d’engagement de la part des « insoumises et insoumis » de France, JL Mélenchon n’est absolument plus libre de décider seul ou en petit comité de l’opportunité ou non à discuter avec qui que ce soit de notre avenir. Nous l’avons suivi sur des bases bien précises, attention de ne pas se faire entraîner par votre orgueil camarade Mélenchon !
emmanuel
Arrêtez-moi si je me trompe mais l’invitation adressée à Benoit Hamon devant un auditoire de 4500 personnes ressemble plus à un pied de nez qu’à une invitation.
Vega
@emmanuel
Non, il a simplement sonné l’arrêt de jeu des pyromanes PS. Et pour aller plus loin, j’aimerais une bonne fois pour toute que dans un débat ouvert Hamon confronte son programme, pour l’instant incertain et changeant (pour satisfaire l’appareil pourri du PS) à celui de Jean-Luc Mélenchon construit sur les demandes et réflexions de la France Insoumise et qui garde toute sa cohérence, les événements le confirmant de plus en plus. Que les citoyens et citoyennes jugent et décident alors sur le fond des propositions cette fois et non sur les éternels appels au vote utile ou à l’unité bancale conduisant à ne faire que du surplace et à installer un peu plus d’écœurement et d’abstention chez les Français.
taz62940@sfr.fr
Pour cette invitation, M. Mélenchon est sincère et fin stratège car il pourra clore le débat stérile des journaleux A2 lors « émission politique » et débattre des propositions du programme.
repavenue
Mr Mélenchon, notre garantie c’est votre cohérence. Honneur à vous.
Aldébaran
M. Mélenchon, vous êtes l’honneur de notre pays, vous lavez notre honneur de toutes les pestilences et remugles que charrient l’oligarchie et ses suppôts. Honneur à vous, qui portez haut les couleurs de l’intelligence, de la probité et de la générosité.
LEON
A Strasbourg, la fin du discours était absolument remarquable par la ferveur et la conviction très profonde qui s’en dégageait. Merci, homme intègre et clairvoyant ! Écoutons à nouveau de 1h41 à 2h05. Un gros quart d’heure. C’est une corne de brume dans un ciel d’orage, une sonnerie d’urgence dans la tempête qui menace. Comment ne pas mettre le paquet après ça ! Expliquer partout le programme, coller les affiches, distribuer les tracts, donner le dernier coup de collier pour que la charrette évite les ornières et arrive au bout intacte !
Marie
Oui c’est sûr. Ailleurs c’est le vide. Mais attention à ne pas étouffer M. Mélenchon sous des couronnes trop lourdes. Qu’il garde la tête froide et l’esprit humble.
Or le discours de Strasbourg est le premier au cours duquel je me suis sentie mal à l’aise. Trop d’allers et venues fatigantes sur la scène, pas assez de sourires, pas assez de petits moments calmes pour assimiler, des explications trop lourdes et simplistes sur le CETA en particulier concernant le règlement des différents entre Etats et multinationales. Je pense qu’après les applaudissements après le vote Pour le CETA, vous étiez très fatigué. Par contre j’avais trouvé admirable le discours de l’hologramme aux docks de Paris. Déplacements sur scène restreints, discours clair et simple sur la transition écologique, mais non simpliste.
Merci tout de même pour tout ce que vous faites et ménagez vous.
terrien
Dire que le Front national « est contre le CETA, mais comme ils sont changeants, on ne peut pas leur faire confiance qu’ils le soient vraiment », ne parait pas convaincant et suffisant pour troubler les gens influencés par les arguments nationalistes et qui voient une certaine identité avec les oppositions sociales contre les accords de libre échange et de capitalisme sauvage.
L’extrême droite s’est déjà montré dans l’histoire extrêmement isolationniste et protectionniste, vis à vis du marché impérialiste mondial. L’extrême droite, sous la férule de régimes autoritaires et anti-sociaux, en Espagne (pendant 30 ans), au Portugal (pendant 50 ans) ou en Grèce (pendant 7 ans) sont la démonstration que l’ambition de l’extrême droite, contre les réglementations internationales dissimule l’objectif de protéger les grandes fortunes nationalistes, en imposant des lois de recul social et leur propre accords de marché bilatéraux.
Il est nécessaire d’expliquer pourquoi un parti d’extrême droite est contre un accord de commerce international, ce que cache en réalité leur anti-libéralisme et les raisons qui distinguent les internationalistes contre l’impérialisme capitaliste, et des nationalistes d’extrême droite, pour la protection des capitalistes nationaux contre la concurrence internationale, en assurant la réglementation nationale contre les travailleurs du pays, européens et du monde.
Sergio
D’autant plus que l’isolationnisme des régimes fascisants a pu être hyper-libéral et impérialiste comme le Portugal de Salazar et les colonies africaines, l’Espagne de Franco et l’essor de l’industrie du tourisme de masse, Erdogan aujourd’hui et ses visées sur les régions kurdes frontalières ou les scandales politico-affairistes, Poutine et l’oligarchie, le Brésil ou d’autres dictatures d’Amérique du sud dans les années 70 dont le Chili et la mainmise des multinationales sur les économies, au point de laisser penser que le putsch a été en fait préparé par celles-ci et la CIA !
Le FN est « l’assurance vie du système » libéral pour citer le PG, sa machine de guerre au cas où les partis traditionnels lâcheraient et le capteur d’une colère populaire fourvoyée et associée à un enfumage de l’opinion et ceci en partie à cause des relais des médias. Le chien de garde du capitalisme.
denfer
La poésie, le romantisme politique joue dans la communication non verbale de l’électorat non politisé, beaucoup plus que les projets dont les effets ne sont pas immédiats (planification écologique, éducation et formation, indépendance…) Racontez leur une histoire, celle de la cour des miracles (de Hugo). Ce peuple de brigands (les insoumis) qui veut sauver Esméralda (la démocratie) mais ce voit contrer par Quasimodo qui veut maladroitement mais sincèrement la sauver (je pense à vous Mr Mélenchon). Dans cette histoire je pense à Hamon dans le rôle de Phoebus qui trahit lâchement et égoïstement Esméralda. Je pense Hamon (je ne sais pas pourquoi). Je pense à Fillon dans le rôle de l’archidiacre Claude Frollo et sa fascination obscène. Je pense à Louis XI et sa cruauté que même après une tisane elle se déchaine (Marine Le Pen peut être). Et enfin Jean Frollo est son égoisme.(Macron ?) Quelle comédie pour un peuple qui cherche son plaisir immédiat mais dont la compassion n’est qu’un sentiment superficiel.
Buonarroti
Ouais ! ça c’est de la bonne BD d’agit prop. Bien vu et bravo !
Tardy Bernard
En catimini, le PS a fait voter une loi instaurant le prélèvement à la source des impôts à partir de janvier 2018, ce qui enchaîne directement les salariés et retraités aux patrons. Je ne vois pas dans l’avenir en commun si il y a l’abrogation de cette loi insupportable. Peut-on m’éclairer ?
AF30
Certains ont fait justement remarqué que ce prélèvement à la source (?) donc versé par le patron, outre que celui-ci sera forcément informé des biens et revenus du salarié, prendra avec le temps le même travers que les cotisations sociales. En effet comme ces dernières, qui sont un salaire différé, sont devenues avec le temps des charges sociales qu’il faut absolument réduire, ces impôts seront comptabilisés au débit du patron qui en demandera, tôt ou tard, la réduction. Une fois de plus le ver est dans le fruit. Pour plus d’info. Ici comme dans d’autres domaines les choses se font dans le silence des médias ou tout au moins sans débats contradictoires.
[Edit webmestre : Et ce débat contradictoire n’aura pas lieu ici. Le commentaire est hors-sujet et votre réponse l’est également. Ce blog n’est pas un lieu de débat. Les commentaires doivent porter sur le billet de Jean-Luc Mélenchon. La suite sera modérée.]
Madec
En revenir à la retraite à 60 ans (mais pas obligatoire) et innover la semaine de 4 jours de travail donnerait le moral aux travailleurs et ceux qui le veulent pourraient prendre le relais les 3 autres jours. Ce serait une manière efficace de partager le peu de travail qui reste. Cela impliquerait une nouvelle réforme de l’enseignement : 4 jours d’école en accord avec les 4 jours de travail des parents. Les matins matières difficiles (math, français, physique, chimie) et les après midi, sport, arts plastiques, langues vivantes c’est à dire parlées en classe, théâtre, musique etc. Les 3 jours vendredi, samedi, dimanche de travail pourraient intéresser les célibataires sans enfants, les étudiants, les non conformistes etc. Travailleurs et enfants auraient du fait de ces WE de 3 jours le temps de se reposer réellement, de faire de petits voyages, de s’adonner à leurs passions etc. Se serait une réelle coupure dans la routine du travail salarié qui tue et rend malade nos concitoyens.
Diane
Les peuples sont ainsi sans mémoire et manipulables que chaque fois que quelqu’un essaye de faire leur bien (Jospin ?!) les premières élections qui suivent, ils l’envoient balader pour ceux qui veulent leur mal. A croire que les peuples préfèrent la trique, ou simplement être menés comme des moutons. Alors ils sont tondus et en redemandent. Ne pas négliger les manipulateurs, les forces du capital voir les forces armées contre le peuple.
morfin
Convaincre quelques personnes autour de soi c’est possible pour chacun(e) de nous, je suis cette proposition, à condition de ne pas chercher à vérifier ensuite si l’effet ira jusqu’à l’élection, sinon c’est de la manipulation. Le fait que Le Pen soit donnée peut-être en tête fait chuter la bourse déjà. Eh oui! ils avaient parié sur Fillon ou Macron. Faudra qu’ils s’adaptent. Hamon s’abstient pour le CETA, et préférait le CICE ou la formule magique « revenu universel ».
naif
La bourse chute ? Suivez-vous son cours depuis que Hollande est président ? 2900 points en décembre 2011, 3200 points en mai 2012, 4900 points environ en 2017. Belle chute en effet.
CENTURION
Faut-il ouvrir des discutions avec les autres composantes de la gauche ? Oui certainement, mais dans la clarté et la transparence. Une seule solution, passer par votre chaine Youtube. Les 17 revues de la semaine ont étés visionnées par 3 000 000 de personnes. La vidéo « Choisissez Mr Hamon » a été visionnée par 500 000 personnes. Le double meeting de Lyon et Paris, 570 000 fois. Nul doute qu’une réunion filmée en direct sur votre chaine exploserait l’audimat, et permettrait de constater par tous qui est pour l’union et surtout pour quoi faire et avec qui ? Si Hamon et le PS s’y refusent, ils seront les seuls responsables de l’échec des négociations. La FI a tout a y gagner, la démocratie aussi, et les magouilleurs seront vite démasqués. Chiche, Jean Luc !
Régine
On n’est pas loin de la proposition de Libération qui propose un débat public entre les EELV, PS et Insoumis. On se croirait à la chasse à courre, les chiens rabattent le gibier. A n’en pas douter il y aura des morts. Mais un débat public pour dire quoi ? Pour démontrer quoi ? Tout a déjà été dit et de nombreuses fois, ici, dans le message à Benoît Hamon, dans la lettre qui lui est adressée aujourd’hui. Avec des arguments qu’aucun Insoumis ne peut récuser. Jean-Luc veut croire en la bonne foi de Benoît Hamon, pour une fois je ne suis pas d’accord avec lui. Les ficelles sont tellement grosses et les commentaires des belles personnes sur les chaînes d’info en continu tellement désobligeants, pour Jean-Luc mais surtout pour les Insoumis en général. Il apparaît que nous comptions pour du beurre dans leurs petits calculs. Mais c’est nous qui ferons la différence !
André
Et les abstentionnistes à qui on se garde bien de demander leur avis s’intéressent de plus en plus au programme l’humain d’abord et ne sont pas insensibles à la nouveauté de la démarche par rapport aux sentiers battus de tous les autres qui pour cacher leur programme inavouable du fric avant tout n’en finissent pas d’inventer des thèmes soi-disant de première importance et c’est eux qui feront la différence.
cosmos
Jean-Luc à été très clair dans son meeting de Strasbourg. Même si Hamon est de bonne foi et aux vues de sa situation au PS, est il crédible ? Pas plus que Hollande en 2012. Donc la seule garantie c’est lui devant point. Le débat sera vite clos. On ne nous trompera pas 2 fois.
L’interview sur BFM aujourd’hui était excellent.
Maurice MARGENSTERN
Je pense qu’il faut arrêter de pleurer après une hypothétique union de la gauche. Peut-on faire confiance à un parti qui a fait des promesses pour gouverner et qui, une fois au gouvernement, fait le contraire de ce qu’il a promis? Pour moi, non. Et tous les efforts de la France Insoumise pour montrer comment sortir de la voie qui conduit dans le mur devraient s’effacer devant cette hypothétique union qui donnerait un blang seing à ceux qui ont failli? Pour moi, toujours non. Il faut convaincre des millions de gens parce que si on gagne, ça ne sera pas encore gagné. Il faudra en plus un appui majoritaire, et ce ne sont pas des combinaisons d’appareils qui mobiliseront parce qu’en face, la finance et multinationales ne resteront pas les bras croisés. Peut-on compter sur le PS là-dessus? Vu le passé, j’en doute fort.
gege
Doit-on être confiant jusqu’au bout ? Je suis réservé compte-tenu du déroulé de ces dernières semaines. On ne peut pas être rigide mais très méfiant. Les chevaux de retour sont très nombreux.
AF30
Cette obsession du débat chez les journalistes et chez certains autres est ridicule. Elle laisse croire qu’il s’agirait de l’expression de la démocratie. Ce débat peut avoir cette qualité à condition que celui ci se limite à 2 personnes car à partir de 3 le spectacle est désobligeant pour les participants. Ceux ci se retrouvent alignés comme dans un jeu télé à répondre à un jury de journalistes. Mais le pire il me semble est que les participants à ce spectacle se dévaluent en s’y prêtant et dévaluent la fonction à laquelle ils prétendent. Par ailleurs quelle est sa valeur ajoutée au débat d’idée ? Il s’agit plus d’un concours de cravate.
Bruno
La tension monte, surtout chez ceux qui commencent à fouetter grave. Ceux qui n’imaginent rien d’autre qu’un repas zen autour d’une table où l’on pourrait parler demain en calculant le degré du doute dans lequel ils se trouvent. Mais demain, c’est déjà hier pour 9 millions de pauvres chez nous. Oh ! Les instruits, faut ouvrir les yeux et les oreilles. Le péril, ce n’est pas un 2ème tour Le Pen/Fillon ou Le Pen/Macron, c’est vous. Une majorité de la classe moyenne se regarde le nombril. Elle regarde BFM TV (sur le smartphone, c’est plus tendance), lit Le Monde, Libé, l’Obs, et éructe chaque fois qu’on leur envoie une décharge (JL Mélenchon est copain avec Assad, Poutine, Trump, etc.) sans chercher à plus se rancarder ? Ils sont dans l’immédiat, le savoir prêt à consommer. Et se forgent leur opinion dessus ? C’est à eux de faire l’effort de curiosité, pas celles et ceux de la FI. Eux ont fait le boulot. Maintenant Hamon et Jadot, ils ont le sort des élections entre les mains. Leurs partis respectifs sont à la rue. La société aspire à autre chose que leurs calculs boutiquiers. Qu’ils laissent la calculette et qu’ils prennent leur responsabilité d’êtres humains. Et dans ce cas, la question des ego, tant reprochée à Jean-Luc, sera secondaire parce que le fond aura supplanté la forme.
Ludivine
M. Mélenchon,
Je compte voter pour vous, j’ai rejoint un groupe d’appui et je tracte le dimanche matin au marché pour soutenir votre candidature. En regardant la dernière revue de la semaine (#18), j’ai été surprise de vous entendre dire qu’avec l’adoption du CETA « des tas d’appellations d’origine contrôlées ne le seront plus », et que nous importerons en Europe du comté et du munster fabriqués au Canada et vendus au milieu du reste. Si j’ai compris c’est l’Europe qui importera certaines de ses appellations contrôlées (173/1500 et non pas sur 4500) au Canada. Le CETA, auquel je suis comme vous opposée, permettra au contraire de contrôler certaines des appellations européennes qui pour le moment ne le sont pas sur le marché canadien. Ainsi le Canada ne pourra plus produire certains fromages, comme le Comté précisément, et les vendre sur son territoire sous une appellation française, ce qu’il fait actuellement. D’autres qui n’ont pas bénéficié de l’accord, par exemple le Brie de Melun, pourront toujours être produits au Canada et vendus au Canada sous une appellation française. En revanche, je ne vois pas comment ces fromages canadiens seraient importés en France sous des appellations qui restent contrôlés sur notre territoire. Je comprends que vous cherchiez à convaincre, mais pourquoi employer des arguments manifestement faux quand il y en a nombre de vrais pour emporter l’adhésion ? Surtout dans la période de défiance à l’égard des politiques qui…
julie
Heureusement que vous avez disposez de toutes ces infos plus précises que celles contenues dans le brève résumé dans la revue de la semaine #18. Donc pour votre présence au marché ce dimanche vous êtes bien armés pour contrer d’éventuels contradicteurs plus perspicaces. Mais j’espère qu’ils vont nous parler d’autre chose, de toute façon pas la peine d’en faire tout un fromage de cette regrettable imprécision. Rien que mon point de vue à moi.
Régine
C’est bien ça 173/1500. Et pourquoi que 173 ? Qui a décidé du choix de ces appellations contrôlées et de leur nombre ? Et demain qui décidera de diminuer encore ce nombre ? Qui contrôle actuellement la provenance et la qualité des produits qui arrivent en France ? Combien de moyens de contournement de la législation ?
kluth
Je participe à un groupe d’appui de quartier à votre candidature. Ici c’est le tous pourris qui règne donc une forte abstention et une forte approbation aux idées (ou discours) de Le Pen. 40% aux élections locales, engluée dans ses affaires, je constate que le ton est entrain de changer. Le PS a réinvesti ses candidats vallsistes pour les législatives. On essaie sur place de faire une campagne citoyenne (juste de faire voter les gens) et d’expliquer qu’avec nous tout ce cirque est terminé, avenir en commun à l’appui (pour étayer les différents sujets). Ça fonctionne pas mal ! Cependant si vous commencez à jetez le trouble avec le PS, car discuter avec des gens qu’on connait mal, je veux bien, mais la ce n’est pas le cas. On sait ce qu’ils essaient de faire, vous réduirez notre travail à néant. Quand une casserole est pourrie ça devient une passoire. Si un adhérent du PS n’a pas jeté sa carte depuis ces 5 dernières années, c’est simplement qu’il n’est ou n’a jamais été de gauche ! Ces adhérents font mal par l’image qu’ils donnent et le résultat est que plus personne ne croit aux idées et terminent par des « tous pourris ».
kokkino
Il n’y a pas de trouble avec le PS. Lis la lettre adressée à Hamon par Jean-Luc Mélenchon et faits la connaître. Elle est parfaitement claire sur ses intentions qui traduisent parfaitement celles de tous les insoumis.
Jacques A.
Les préalables sont clairs. Reprise des grands axes programmatiques de l’Avenir en commun,rupture avec « les responsables du quinquennat », non à Macron. Négocier c’est concéder. Que va nous imposer Hamon ? Faudra t-il couper dans notre ambitieux programme ? Le choix devra t-il se résumer par le pouvoir ou les idées ? Et puis arrêtons avec cette phrase « Ce n’est pas une question de personne. » Mais bien sûr qu’Il s’agit d’une question de personne parce qu’avec vous Jean-Luc, nous sommes certains de ne pas déroger aux intentions. Hamon, lui, n’a pas fait preuve d’une envie de rupture avec la frange libérale du PS (majoritaire). Si cet accord se réalise et s’il nous permet de gagner la présidentielle, alors qui gouvernera ? Le président ? Les ministres et le premier d’entre eux ? Le parlement ? Quelles garanties avec cette 5ème république ? Cette affaire est risquée parce que la réussir c’est couler l’actuel PS. Hamon le veut-il ?
rage au coeur
« Mais bien sûr qu’Il s’agit d’une question de personne parce qu’avec vous Jean-Luc, nous sommes certains de ne pas déroger aux intentions ».
J’admets que dans le contexte actuel, il est difficile de sortir de la personnalisation, mais c’est quand même très problématique d’être soumis à la personnalité du chef, fut-il plein de probité !
Jacques A.
@rage au coeur
Nous sommes à l’heure des choix. C’est un passage obligatoire pour atteindre les objectifs. Un programme et un porte parole qui l’incarne, c’est vrai. Mais il se trouve que dans l’Avenir en commun (programme largement façonné par les insoumis-ses sur la base de l’humain d’abord) il est prévu d’en terminer avec la monarchie présidentielle dès que l’assemblée constituante aura validée la VIème république. Ce point est crucial car il prouve que Jean-Luc Mélenchon n’est pas dans le culte de la personnalité. Il restera le dernier et éphémère président de la Vème et sera historiquement lié à la VIème. Pour la suite, place aux citoyens.
cogilles
Jean-Luc Mélenchon parle dans chacune de ses interventions des livrets affinant les propositions du programme. Ou pourrais je les trouver, si quelqu’un peu me renseigner merci.
kokkino
Même question. Les livrets aideraient beaucoup en direction de personnes impliquées dans des secteurs particuliers (culture, santé, sécurité, etc.). J’espère aussi que le chiffrage fera l’objet d’un document venant en annexe du programme. C’est du boulot mais ce sont autant d’outils de combat dont nous sommes les seuls à disposer. Alors autant qu’ils servent le plus largement possible.
Invisible
On peut les télécharger sur le site jlm2017, me semble-t-il.
le révolté
On peut les trouver ici.
ROLLAND
Présenter ses propositions de rencontre avec Hamon n’est pas un pied de nez mais l’application d’une déclaration antérieure disant que rien ne se fera en catimini, sur le coin d’une table, mais en public. Je souhaite d’ailleurs que cette rencontre fasse l’objet d’une retransmission en direct pour que les « gens » comme dit Jean-Luc Mélenchon, voient et entendent ce qui est dit et qui les concerne au premier chef. Notre candidat a sa carrière personnelle derrière lui, dit-il, à 65 ans. D’autres souhaitent de toute évidence tirer parti de cette élection pour des objectifs, disons imprécis. Transparence et cohérence, sincérité et honnêteté sont essentiels en ce moment, peut être tellement décisif pour les gens de notre pays. Car, on le voit bien, on fait de la politique aussi avec de la morale, et sur ce terrain-là il n’y a pas beaucoup de concurrents. C’est aussi une question décisive pour les investitures aux législatives qui suivront : des sortants du PS posent problème, non ?
PG
Tout à fait d’accord pour que cette rencontre avec Hamon soit retransmise. Ce dont je ne doute pas puisque nous avons la chance en 2017 de pouvoir assister à tous les meetings de notre candidat, et c’est d’un très grand réconfort pour nous. Quand à se dire que Hamon ne filouterais pas par la suite, c’est un peu présomptueux car nous sommes encore sous la cinquième et je n’accorde aucune confiance au PS pas d’avantage qu’au candidat EELV. Le seul qui doit être à la tête du pays est un homme sérieux honnête sur lequel nous puissions compter jusqu’au terme de cette cinquième donc Jean-Luc Mélenchon.