Le sens de l’action
Le 18 mars est notre repère. La marche pour la Sixième République ouvre un moment politique à part entière. Son objet contient le sens du moment politique. Sommes-nous capables de transformer en énergie positive les miasmes de la décomposition politique en cours ? La marche se présente donc comme un moment dans une campagne qui est elle-même pensée non comme un évènement de promotion d’un candidat ou d’un parti, au contraire de tous les autres, mais comme une construction politique. Serons-nous entendus ?
J’y crois, si j’en juge par l’arrivée de 50 000 nouveaux appuis en un mois sur la plateforme du mouvement et la bonne séquence de campagne que nous avons eu ce mois de février. En dépit des engluements qui ont suivi la fin de la primaire du PS et des innombrables manœuvres d’appareils à laquelle tout cela a offert un terrain de jeu propice, nous avons développé nos thèmes, tenu nos meetings de masse, publié notre travail, tenu plus d’une centaine de réunions de terrain. Sans aucun appui extérieur à lui, notre mouvement a su tenir les meetings de l’hologramme à Lyon et Paris, ceux de Strasbourg et de Brest, la journée télévisée du chiffrage du programme, celle de la journée écologie, toutes choses dans le fil fixé : la présentation du programme envers et contre tout pour construire une opinion rassemblée sur des idées claires.
La création extraordinaire du guide LAEC.fr et la bande dessinée qui le résume sont les deux apports remarquables à tous points de vue venus de notre sphère d’implication citoyenne. Le succès de notre université populaire en ligne montre comme est grand l’appétit de savoir et de comprendre. Et comme sont dérisoires les jeux de pression politicienne auxquels nous avons été soumis sans relâche. Le mois de mars, est encore un mois de pleines turbulences. Je n’y vois pas d’autre façon d’agir que de passer à un niveau plus élevé d’action de masse dans lesquels la campagne et le projet politique fusionnent en un processus unique de mobilisation populaire. C’est cela la méthode de la marche du 18 mars.
Les démêlés de François Fillon ont plombé toute la campagne ! Ils ont submergé le devant de la scène médiatique à laquelle ils ont servi son matériau favori : un feuilleton quotidien avec du sang, des traîtres, de la turpitude en politique. Cette situation bloque tout débat face à la droite qui reste tout de même une composante centrale de la vie démocratique de notre pays. La paralysie s’est étendue : que dire, que faire, tandis que le récit de chaque démêlé de François Fillon occupe tout l’espace, réduit à néant la visibilité de tout effort, de toute initiative porteuse d’un tant soit peu de contenu ?
Je fais un meeting à Brest archi-comble, je m’y exprime longuement sur les retraites et la sécurité sociale intégrale ? J’en cherche la trace. Le lendemain une visite de chantier naval ? Il n’en reste que ma réponse aux questions sur la dernière déclaration de Fillon. Une logique circulaire de situation médiatique encastre tout dans un présent glauque. Ainsi va la campagne. Et le pire arrive quand l’officialité met en mouvement ses grandes orgues. Ainsi quand Pujadas se perd en adjurations psychologisantes face à Macron (« êtes-vous prêt à présider ? ») après que son compère Lenglet ait salué « la cohérence » de son programme. Ni l’un ni l’autre n’écoutent ce que Macron est venu dire. Ni l’un ni l’autre ne pensent à l’interroger sur ce qu’il vient de dire à propos des retraites, quoiqu’ils diffusent une infographie complaisante. Macron prend le temps de dire qu’il s’agit d’une réforme structurelle. Il avance même des mots. Les deux divertissants n’y voient que du feu. Macron annonce les retraites par points et ils laissent passer ! Alors qu’il s’agit de la fin d’un système en place depuis soixante-dix ans. Parce qu’ils ne connaissent pas le sujet ? Parce que cela ne les intéresse pas ? Parce qu’ils ont leurs consignes ?
Certes ceux-là sont connus pour leurs pentes et l’émission politique qu’ils ont faite avec moi y a bien ajouté. Mais qui échappe à cette ambiance ? La sphère médiatique donne l’impression de se désintégrer en même temps que la sphère politique avec laquelle elle vit en symbiose. Celle des sondages ne vaut guère mieux. Un exemple parmi tant d’autres. Celui où l’hypothèse Juppé est rajoutée dans le tableau. Il me prendrait alors quatre points et pas un à Macron ! Comprenne qui peut quelle mixture, « secret industriel », permet un tel résultat ! D’une façon générale, les sondages lissent des résultats bruts eux-mêmes de plus en plus complexe à obtenir tant les personnes répugnent à répondre, surtout en milieux populaires. Dans mon cas, le lissage se fait avec les résultats de 2015. Je me demande bien lesquels puisque les listes « Front de gauche » sont pour l’essentiel des listes du PC en 2015. Mais comme elles font entre 3 et 5% on devine l’effet que cela produit sur le « lissage ». De son côté, le candidat du PS est lissé avec ces résultats de 2015, nettement plus élevés. Mais aussi avec ceux de Hollande en 2012 qui arrivait quand même au double des suffrages attribués aujourd’hui au PS.
Ainsi donc, maintes impressions les plus folles saturent le champ des émotions suggérées au peuple qui vote. Ce n’est pas franchement nouveau si on fait le bilan des sketchs antérieurs où sondeurs et commentateurs ont déjà bien brassé du vent que les faits ont démentis. Mais ce qui inquiète c’est qu’en aparté chacun reconnaît qu’il ne sait pas où va le fond du pays. Et que chacun d’entre nous aussi observe des tendances de toutes sortes sans rapport avec ce que nous dit l’officialité.
Le géant du sable et du ciment Lafarge-Holcim vient d’admettre d’avoir conclu des arrangements «inacceptables», à savoir, avoir indirectement financé l’organisation État Islamique pour poursuivre l’exploitation d’une cimenterie en Syrie, en 2013 et 2014. Nous avions donc raison de dénoncer le financement de Daech par les circuits conventionnels des affaires et des banques.
Évidemment, le chœur de ceux qui m’ont nargué et calomnié sans relâche sur ce thème est désormais aux abonnés absents. Je compatis ! Comme il est navrant pour eux que la lutte du bien contre le mal s’achève par la révélation de méthodes crapoteuses venant pourtant du « bon » camp, juste pour faire du fric ! Comme il est désolant pour eux que s’y ajoute une dénonciation de l’ONU mettant sur le même plan le régime de Bachar el Assad et les « rebelles » pour ce qui concerne les crimes de guerre ! Exactement comme je le disais ! Naturellement, cela ne changera rien à tout ce qui a été dit et fait aux dizaines de milliers de morts que le « campisme » (ceux qui choisissent un camp !) a sur la conscience pour avoir fait obstacle à toute solution politique pendant cette interminable tuerie où il était exigé de n’avoir d’indignation qu’unilatérale.
C’est le journal « Le Monde » qui avait révélé l’affaire du ciment sanglant fin juin 2016. Dans la sphère politique, seule Danielle Simonnet, coordinatrice du Parti de Gauche, s’était engagée dans une action concrète. Elle avait relayé ces informations au sein du Conseil de Paris. Car au moment où l’affaire était révélée, la ville de Paris devait voter une convention avec Lafarge pour le sable de Paris Plages. Seule Danielle Simonnet a voté contre. Elle seule ! La vidéo de son explication de vote est encore disponible ! Les amis de la guerre juste avaient des raisons de regarder ailleurs peut-être ? Leur immoralité était pourtant éclatante ! Car ce vote est incompréhensible !
Car le comble du cynisme était atteint à cette occasion par les amis du bien en Syrie. En effet, l’édition 2016 de Paris Plages avait été mise sous le signe de la solidarité… avec les victimes des attentats terroristes. Seule Danielle Simonnet le dit. Les amis du bien, leurs journaux et leurs éditocrates retinrent leur souffle en attendant que ça passe ! Les cimentiers aussi doivent savoir huiler leurs relations comme on disait au Medef ! Fort heureusement d’aucuns n’ont pas lâché prise.
Si le géant du ciment avoue c’est parce qu’il ne peut plus faire autrement. Car il fait l’objet d’une enquête à Paris sur ces relations criminelles avec les terroristes. Il est visé par une plainte de Bercy et de plusieurs ONG. La gravité des faits reconnus est sidérante ! Ils portent directement atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation. Il ne peut donc être question que cette affaire ne concerne que le Ministère du Budget. Les responsables de Lafarge doivent faire l’objet de l’ouverture d’une enquête judiciaire ! L’entreprise, a collaboré avec l’organisation ennemie que le gouvernement a désigné comme responsable notamment des massacres du Bataclan et du 14 juillet à Nice. Elle a encore recueilli cette année des bénéfices record. Elle se prépare à augmenter fortement les dividendes reversés à ses actionnaires. Quel lien a cet argent avec les terroristes ? Cet argent a-t-il été gagné en alliance avec des assassins qui ont bravé notre pays ?
Lafarge doit être châtié. Si j’étais président je lui ferais subir le sort qui a été réservé à Renault en son temps pour avoir collaboré avec les nazis. La réquisition glacerait d’effroi tous ceux qui seraient tenté d’aider de quelque façon que ce soit les ennemis de notre pays et notamment les bandes armées terroristes. Pour l’instant je me contente d’être fier du combat mené par Danièle Simonnet. Elle seule a fait quelque chose quand il était possible de le faire. Les autres… et notamment les donneurs de leçons, mieux vaut ne pas y penser.
En tous cas, le silence du Président de la République et du gouvernement sur ce dossier est bien dérangeant. Il est coupable. Comment les autorités du pays peuvent elles n’avoir rien à dire sur un cas symptomatique des collusions d’intérêts entre de grandes multinationales et les terroristes ? Et cela en plein état d’urgence !
Le rétablissement du droit à la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation est récurrent dans mes discours. Ce fut le cas une fois de plus à Brest. J’y reviens. J’insiste : la question du droit à la retraite n’est pas une affaire secondaire dans l’élection qui vient. Il y a tout lieu d’être mobilisés sur cette question. Les trois derniers quinquennats forment une seule et même vague régressive dans ce domaine. Et ce alors même que les candidats n’en avaient rien dit avant l’élection.
En 2003, la réforme Fillon a allongé la durée de cotisations de 37,5 à 41 ans pour les fonctionnaires et de 40 à 41 pour les salariés du privé. En 2010, la deuxième réforme Fillon a supprimé la retraite à 60 ans et reporté l’âge de départ à 62 ans. Et, en 2013, la réforme Hollande-Tourraine a encore allongé la durée de cotisations de 41 à 43 ans. Deux de mes concurrents étaient à ce moment-là ministre et secrétaire-général adjoint de l’Elysée. Les deux ont précisé leur position en cours de campagne. Le premier a dit qu’il ne toucherait pas à la situation actuelle et a donc confirmé le régime à 43 annuités et 62 ans pour partir. Le second, avec ses formules volontairement incompréhensibles sur France 2, a opté pour une mesure radicale : la retraite par points. La fin du régime des retraites par répartition emballé dans une formule « pour chaque euro cotisé, le même droit » ! Je vais y revenir.
Ce n’est pas le seul qui ait précisé sa menace avant l’élection. Raison de plus de se méfier. Le plus brutal est évidemment François Fillon. Après avoir été le premier liquidateur des droits à la retraite depuis 10 ans, il veut remettre cela. Il ne propose rien de moins que d’obliger tout le monde à travailler trois ans de plus. Il veut ainsi porter l’âge légal de départ de 62 à 65 ans ! Ce serait même 70 ans pour pouvoir partir sans décote lorsqu’on n’a pas toutes ses années de cotisations !
Pourtant, son bilan est déjà catastrophique. Car l’un des principaux effets de la réforme Fillon de 2010 supprimant la retraite à 60 ans aura été… d’augmenter le chômage des personnes âgées de 60 ans ! C’est que montre une étude du Ministère des affaires sociales d’octobre 2016. Sa direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a calculé que désormais, « près d’une personne sur trois n’est ni en emploi, ni à la retraite aux alentours des 60 ans » ! Elles sont soit au chômage soit en invalidité ! Et on compte désormais dix fois plus de chômeurs de plus de 60 ans aujourd’hui que du temps de la retraite à 60 ans.
Ce n’est pas tout ! Cette affaire a un coût humain supplémentaire ! Le Ministère des affaires sociales estime que la réforme Fillon aura fait exploser le nombre d’invalides. Il y en aurait près 150 000 de plus qu’il ne devrait y en avoir aux conditions antérieures ! Evidemment il y a aussi un coût financier : 1,2 à 1,5 milliard d’euros supplémentaires servis en pensions d’invalidité ! Sans oublier 80 000 personnes aux minimas sociaux de plus pour un coût de 600 millions d’euros supplémentaires. Voilà le bilan de Fillon : vider les caisses de l’invalidité, du chômage et des minimas sociaux pour espérer remplumer celles des retraites ! Une politique de gribouille qui a pour premier effet d’augmenter la misère et l’injustice pour ceux privés du droit au départ à la retraite à 60 ans.
Emmanuel Macron est plus sournois. Mais pas moins menaçant pour autant. Déjà dans l’Obs en novembre dernier, il envisageait à haute voix la retraite à 67 ans : « certains veulent la prendre à 60 ans, d’autres à 65 ans, d’autres encore à 67. Il faut pouvoir moduler selon les individus et les situations ». Dans Le Parisien de ce jeudi 2 mars, il dit finalement ne pas vouloir toucher à l’âge légal de départ. C’est donc d’abord qu’il garde la retraite à 62 ans comme Hollande. En plus, il ne s’engage pas à ne pas allonger la durée de cotisations au-delà des 43 ans. Il explique même que c’est « la vraie question ». Et il annonce une « réforme structurelle ». Il n’utilise pas le mot mais sa proposition ressemble fort à la retraite par points. C’est-à-dire un système où le montant de votre retraite ne dépend pas du montant de votre salaire mais de la valeur du « point » au moment où vous partez. Je résume à grands traits. Premièrement, vous cumulez vos points au cours de votre carrière. Deuxièmement, la valeur du point varie d’une année sur l’autre selon le nombre de cotisants, de partants à la retraite, le déficit ou l’excédent des caisses de retraites etc. Qu’il y ait beaucoup de partants en retraite l’année où vous partez et votre retraite risque d’être amputée par la baisse de la valeur du « point ».
La fourberie n’est pas que chez Macron. Elle est évidemment aussi chez Le Pen. Officiellement, Mme Le Pen copie notre proposition de retraite à 60 ans avec 40 années de cotisation. Mais chaque fois qu’elle s’exprime sur le sujet, elle ouvre la porte à des « sacrifices » supplémentaires et prépare les esprits à son futur reniement. J’ai déjà eu l’occasion de le dire sur ce blog. Je l’ai redit à France2. Mme Le Pen a pu compter sur ses avocats M. Lenglet et Mme Salamé pour continuer de faire croire qu’elle défend les salariés. On a même vu Mme Salamé mettre en doute la citation que je faisais des propos de Mme Le Pen. Revoici donc la citation exacte : « Si des sacrifices doivent être demandés aux Français, alors il faudra leur demander des sacrifices en matière d’allongement de la durée du travail, quand toutes les autres économies auront été faites ». Et comme Mme Salamé laissait entendre que c’était un propos ancien que je citais, je donne à présent la référence qui me manquait lors de l’émission. Mme Le Pen a tenu ces propos sur Europe1 et Itélé, le 13 février 2017, une semaine après avoir présenté son programme présidentiel et dix jours seulement avant que Mme Salamé ne la défende sur le service public. Mme Salamé faisait pourtant comme si elle était certaine de son propos. Honnêteté intellectuelle, quand tu nous tiens !
Enfin, je ne peux finir sans dire un mot du candidat du PS. Lui non plus ne veut pas rétablir la retraite à 60 ans. Il l’a dit explicitement le 25 janvier dernier lors du débat de l’entre-deux tours de la primaire PS sur TF1 et France2. La question de la journaliste était très simple : « Revenez-vous sur l’âge légal du départ à la retraite qui est de 62 ans ? ». La réponse des deux finalistes a été très claire : « non ». Mes facétieux camarades ont retrouvé la vidéo d’un échange entre lui et moi dans une manifestation de 2010 contre la réforme Fillon. Il affirmait alors catégoriquement que le PS restait pour la retraite à 60 ans. Hollande ne l’a pas rétablie en 2012. Le candidat y a donc officiellement renoncé en direct sur TF1 il y a un mois. Vous voilà prévenus.
J’ai aussi entendu que la retraite à 62 ans et avec 43 annuités de cotisations serait une moindre souffrance du fait de l’instauration du compte pénibilité inventé par Hollande. Ce compte est une arnaque. Il faut travailler 25 ans sur un métier pénible pour avoir le droit de cotiser seulement deux ans de moins avant de partir à la retraite. C’est-à-dire qu’en 2035, si on a travaillé 25 ans sur un métier pénible, on pourra partir avec 41 ans de cotisations. C’est-à-dire qu’on pourra partir avec la même durée de cotisations qui était exigée en 2012 avant que Hollande n’allonge la durée de cotisations à 43 ans ! Et ceux qui n’auront pas toutes leurs cotisations ne pourront toujours pas partir à 60 ans, même avec une décote !
Sur la retraite, mieux vaut s’en tenir à des choses claires et simples qu’inventer des usines à gaz pour accompagner des régressions. Ceux qui veulent la retraite à 60 ans et la réduction du nombre d’années de cotisations exigées de 43 à 40 annuités savent qu’ils peuvent vraiment compter sur le bulletin de vote à mon nom.
Au fil de la campagne que nous menons s’affirme aussi en son sein une réalité politique : celle du mouvement « la France insoumise » en tant que… quoi ? Ce n’est pas du tout évident à décrire parce que cela ne correspond à rien de connu de nous. Le mouvement est composé de signataires appuyant ma candidature. Le nombre de ces personnes va croissant, sans pause ni pallier, depuis un an. Ces signatures donnent lieu ensuite à une activité de fréquentation du site jlm2017. Il s’agit de plus de quatre millions de visites. Dans la période actuelle, l’intérêt pour l’élection s’accroit et on voit le rythme des signatures de soutien s’accélérer. C’est souvent en relation avec des évènements de campagne. Par exemple, entre le lundi midi fin de l’épisode de la relation avec Hamon et le mardi soir du meeting de Brest nous avons gagné 7500 appuis, la plus importante progression en 24 heures depuis les meetings de l’hologramme.
À l’heure où ces lignes seront publiées je crois que nous ne serons plus très éloignés des 280 000 signataires. Si l’on tient compte du message d’engagement que signifient ces signatures, ce chiffre a une valeur particulière. Il signale un phénomène spécifique. Celui de la constitution d’une force politique. Il arrive qu’on me le compare à celui des engagements pour Macron qui se font aussi par le truchement d’une plateforme. Je crois que la comparaison a de la valeur si on définit ce recours aux plateformes comme une alternative à la forme traditionnelle des partis. Ici, dans les deux cas, elle s’y substitue en effet. Après quoi, un petit coup d’œil suffit pour se rendre compte des différences entre les deux. Macron a cessé d’afficher le nombre de ses soutiens. Ce n’est pas important pour lui. Dans son cas, il n’a pas la volonté d’animer un réseau actif et autonome. Il se contentait d’ailleurs d’enregistrer les soutiens. Les différences sont donc dans la place et l’usage de la plateforme à l’intérieur du dispositif général.
Pour nous, le développement de la plateforme comme structure d’action est au contraire le centre de l’enjeu. Si la sphère des soutiens est la zone de départ de l’action, sa circonférence, en quelque sorte, est la zone de contact et de porosité en direction de la société. La comparaison fait donc surtout apparaître que le rapport des deux plateformes avec la société n’est pas le même. Le système Macron fonctionne en effet beaucoup à partir de la médiasphère officielle. Il en est le chouchou qui cumule les unes. De notre côté nous fonctionnons volontairement et pour l’essentiel dans le contournement de l’officialité. Il faut dire à ce propos que celle-ci se comporte bien comme l’expérience de 2012 nous l’avait enseigné. Heureusement que nous avions prévu l’invisibilisation organisée de ce côté-là. De même, en limitant les contacts nous avons éliminé les 90 % de provocations corporatistes qui avaient été la plaie de notre précédente campagne. Certes, cela n’empêche les jets de fiel pavloviens, mais ils n’ont pas eu la prise que permettait les images et les répliques de ma souffrance exaspérée en 2012.
Mais davantage que cette intention tactique, notre investissement sur le mécanisme de la plateforme est surtout lié aux mécanismes de la « révolution citoyenne » que le livre « L’Ère du peuple » a repérés dans les évènements similaires ailleurs dans le monde. Ce ressort, pour être tendu, exige une méthode d’implication permanente. Dès lors on voit aussi une différence sur un point crucial : la connexion de notre plateforme avec la sphère globale des réseaux sociaux. À mon avis, il existe donc deux mondes distincts par leur contenu, cela va de soi, mais aussi par leur forme de travail.
Parfois, je note qu’on traite avec un peu de condescendance ces signatures d’ « adhérents/clics ». Ce n’est pas juste. D’abord parce que la signature d’appui n’a pas le sens d’une « adhésion ». Le mouvement n’est pas un parti. Rien en lui ne se rapporte aux mécanismes spécifiques d’un parti au sens des fonctionnements traditionnels de ce type de structures. Pourtant, il en assume toutes les fonctions. Mais il le fait d’une autre façon, à partir d’autres prémices. Pour l’instant je me borne à observer les formes concrètes que prend le phénomène. D’ailleurs ce sont elles qui ont forcé mon attention.
Prenons un exemple. Le mouvement « La France Insoumise » s’est doté d’un outil de formation. Il s’agit d’une « université populaire » en ligne. Les séances sont destinées à faire comprendre la cohérence du contenu du programme « La France insoumise », chapitre par chapitre. Clairement il s’agit de la diffusion d’un contenu idéologique cadré. Cette université recueille la participation de 2000 participants en ligne. C’est davantage en une seule séance que le total de ceux qui se sont inscrits sur un an dans les écoles de formation de chacune des organisations politiques du pays.
Sur ces 280 000 « soutiens personnels », un peu plus de un sur six a fait un don pour compléter sa participation. À cette heure, c’est presque deux millions d’euros qui auront été collectés de cette façon. La moyenne modeste de ces dons montre une implication de gens qui ne peuvent faire davantage mais tiennent à s’impliquer en sachant qu’il s’agit d’une question vitale pour la campagne. Cette collecte a rendu possible le fonctionnement de la campagne depuis son origine il y a un an et un mois. Plus de cent cinquante mille euros de dons mensuels, c’est un montant qui permet une action soutenue de longue durée. Bien sûr, il s’agit d’une somme modeste rapportée à celles que peuvent mobiliser les candidats du système oligarchique comme Macron. Mais l’écart se resserre si l’on considère que la quasi-totalité des activités de ses équipes sont mercenaires tandis que la quasi-totalité des nôtres sont bénévoles.
Et comme chacun voudra bien se souvenir que dans nos rangs les bénévoles sont souvent des professionnels du secteur considéré, ou des personnes surqualifiées dans un autre domaine, on comprendra pourquoi l’écart de moyens n’aura pas produit dans la circonstance un écart de qualité dans les réalisations.
C’est même l’inverse si l’on considère l’avance prise sur tous les plans dans les domaines caractéristiques de la vie du « mouvement », que sont les réseaux sociaux. Sur ce terrain essentiel, l’avantage est à nous et je crois que cela a un sens lié à la nature même de ce qu’est notre « mouvement ». Nous sommes forts sur le terrain qui nous constitue. Ce terrain est totalement autonome !
Mais il faut encore tenir compte de ce que le don n’est pas la seule forme d’implication financière dans cette campagne pour ceux qui la font mènent sur le terrain. Certes, parfois, sur certaines opérations, le matériel est livré gratuitement aux volontaires. Mais tout le reste du temps ils le financent eux-mêmes soit en l’acquérant individuellement soit par leurs groupes d’appui. Il faut donc savoir qu’il y a 2800 groupes d’appuis dans le pays. Ces groupes sont des cellules d’action comptant au maximum entre 5 et 12 membres en principe. C’est vrai, il est parfois difficile de faire comprendre qu’il est inutile et contre-performant de vouloir se maintenir nombreux tant est forte l’aspiration à se sentir forts en groupe. Réorganiser un groupe de cent pour en faire dix structures est souvent un rude défi car sitôt prises, les habitudes ont tendance à perdurer, surtout quand les calendriers s’accélèrent. Reste que l’émergence de ces groupes est bien sur le résultat d’une action très méthodique au départ. Puis elle est devenue progressivement un réflexe de ceux qui arrivent et se promènent sur le site.
L’important à observer est que la plupart des participants à ces groupes d’appui n’ont aucune expérience de l’action politique organisée. Chacun vient avec ses méthodes, ses phobies, ses certitudes pas toujours explicitement formulées. Le mélange avec des militants politiques aguerris n’est pas forcément une réussite. D’entrée de jeu, les seconds s’exaspèrent souvent vite des naïvetés des premiers. Et ceux-ci se lassant vite des routines des seconds. Dans ce type de cas, l’alchimie est complexe. L’observation montre que l’inventivité maximale est toujours dans les groupes les plus « inexpérimentés ». Le secret est le suivant : ces groupes importent et mettent en pratique des méthodes et des intuitions venues d’autres secteurs d’activité de la société.
Au total, la règle d’action du mouvement relève d’une autre logique. Le critère décisif est celui de l’échelle et de l’action. Les deux se complètent. Le mouvement est fédéré par l’action et non la dispute interne. L’action se pense à échelle de masse et en direction du grand nombre. Le tout laisse de côté volontairement la question des raisons idéologiques d’agir de ceux qui agissent. Un mouvement ne se pilote donc pas comme un parti en ayant pour objectif son point d’équilibre interne. Je parle ici des courants, groupes et factions qui sont les points de repères traditionnels des dirigeants de partis contraints de naviguer entre ce type d’exigences et revendications. Quand bien même sont-elles parfois de pures postures liées à de sordides intérêts matériels locaux.
Au final, dit un peu brutalement, le mouvement ne peut se déployer qu’en appui sur des idées qui sont déjà dans la société et qu’il met en mots et en action. Notre ligne, notre programme L’Avenir en commun sont ainsi héritiers de dix ans de travail des associations altermondialistes les plus diverses. Leurs mots d’ordre et les analyses se retrouvent parfois mot pour mot dans ce que nous disons à tous les niveaux d’action du mouvement. De là le mot d’ordre « la consigne est : n’attendez pas les consignes ». Il repose sur l’idée que le fond commun de pensées et de convictions n’a pas besoin d’être rappelé ni vérifié et que chacun est meilleur juge de ce qu’il est adapté de faire. De là l’extraordinaire productivité et créativité qui entoure notre campagne.
Le site qui permet une visite guidée du programme, la bande dessinée qui le met en scène, les mille et un Gif et visuels qui pullulent autour des étapes de l’action en attestent si bien. Ils sont sans équivalents ailleurs dans le paysage. Tout cela contrebalance d’ailleurs totalement l’action malveillante des adversaires de toujours qui réapparaissent à chaque étape de notre campagne depuis son origine sur un mode très concentré contre ma personne alors même qu’ils ne cessent d’afficher une exigence intellectuelle et doctrinale qui se montre alors pour ce qu’elle est : un prétexte. Il est possible qu’elles parviennent à décourager et démobiliser assez. Cela reviendrait à laisser encore une fois l’avantage au Parti socialiste si généreux nourricier. Et à nous empêcher d’avancer dans les consciences assez pour faire la percée dont nous avons besoin.
Mais il est également possible qu’ils n’arrivent à rien compte tenu du caractère fondamentalement fermé de leur discours comme de leur audience. Cependant il n’existe aucune possibilité que le mouvement, du fait même de son mécanisme de sa constitution et de sa porosité voit son message se rétracter. Quoi qu’il arrive à notre campagne en toute hypothèse, nous le devrons au mouvement et à la capacité de l’équipe de campagne d’être en résonance avec lui.
262 commentaires
marco polo
Depuis longtemps je veux aborder ici la question des signatures pour le parrainage de votre candidature. J’entends encore ce matin France culture aux infos de 8 h : Jean-Luc Mélenchon 432 signatures, il semble que la direction du PCF bloque la démarche, voire que certains élus communistes s’en chargent. Je sens bien qu’il y a un très gros problème qui se profile et je vois les réactions ici et là y compris dans les rangs de la France insoumise. Avant que cela ne dégénère, ne faudrait-il pas mettre tout ceci à plat ? Mais peut-être est-ce déjà fait et que je ne l’ai pas vu ou lu ?
Berthier G
Déclaration de Pierre Laurent, Secrétaire national du Pcf (10 mars) :
« Le dépôt des parrainages à l’élection présidentielle est en cours de clôture auprès du Conseil constitutionnel. D’ores et déjà, au moins 150 élu-e-s communistes et républicains ont vu leurs parrainages enregistrés. D’ici le 17 mars, plusieurs centaines d’autres élu-e-s communistes et républicains, aux côtés d’autres élu-e-s de gauche, auront permis la candidature de Jean-Luc Mélenchon, comme ce fut déjà le cas en 2012. L’engagement de ces élu-e-s, leur ancrage populaire et territorial est un atout, qui doit trouver une meilleure place dans les dispositifs de campagne à venir. »
malinvoy
J’ai aussi la conviction que la question des parrainages va se poser sérieusement quand bien même les promesses dont disposait JL mélenchon étaient largement suffisantes. La validation du conseil constitutionnel peut nous mettre dans l’embarras. Je crois fermement que le changement des dispositions pour les parrainages pour cette présidentielle avait une visée qui commence à s’insinuer dans les esprits. L’agitation du PC sur cette question n’est là que pour détourner notre attention de la volonté de ceux qui ont modifié les règles de parrainage afin d’éliminer toute véritable alternative.
JP77
Pour les 500 signatures, c’est fait depuis 14 ou 15h ce jour. Voir communiqué de Jean-Luc Mélenchon ci-dessous « rubrique » FaceBook.
PIETRON
Etrange. Pierre Laurent qui semble faire des parrainages des élus du PCF une espèce d’acte salvateur pour Jean-Luc Mélenchon et la FI. Les élus suivraient-ils-elles à ce point les consignes de Laurent ? Le PCF qui présentait un candidat à la présidentielle de 2007 était-il redevable à ceux des élus non communistes qui lui donnaient parrainage. Jean-Luc Mélenchon aurait eu ses parrainages quoi qu’il en soit quitte à décupler les sollicitations. C’est surtout le mode de fonctionnement systémique qui est antidémocratique. Et c’est bien cela que Laurent devrait dénoncer. Que de mots inutiles. J’étais au PCF. Je l’ai quitté quand Hue a commencé à le démanteler. On voit où, lui et Braouzec ex député PC de St Denis, plus communiste que moi tu meurs, en sont. Chez Macron. L’inquiétude du réseau d’élus est peut-être légitime. Toutefois la conviction et le respect de la conviction l’est plus encore car elle engage l’avenir des travailleurs, et des gens en général. Hamon-Macron sont des rouages du capital.
Anne H.
Je lis avec surprise « La fourberie n’est pas que chez Macron. Elle est évidemment aussi chez Le Pen. » Dans tous les cas, l’ennemi n°1 c’est le FN. Cela doit être clair pour tout le monde, ça ne semble pas l’être au vu de commentaires vindicatifs sur les réseaux envers les militants, qui ne devraient en aucun cas, selon l’adage de M. Mélenchon lui-même, être humiliés, mais ralliés, si possible. Et effectivement la question des parrainages est cruciale.
Roland011
Pour ce qui me concerne, je pense que Le Pen – Macron c’est la peste ou le choléra, et le second est sans doute le plus dangereux car il risque de l’emporter vue la déliquescence assez générale de la chose politique. Voir ses soutient, il serait bienvenu que certain de ceux-là fassent une longue pose dans la prise de substances hallucinogènes divers.
Alain Doumenjou
Je suis tout à fait incapable d’évaluer quel peut être l’impact médiatique auprès des électeurs de la dernière prestation de Jean-Luc chez Ruquier, mais je vais m’employer à en diffuser le lien sur Youtube auprès des ultimes parmi mes proches qui semblent encore hésitants.
Jean-Luc y a été en effet absolument époustouflant, tant sur la forme que sur le fond, maniant avec un brio de virtuose le sérieux et l’humour, le tout accompagné d’une force de conviction ne laissant aucun doute sur sa sincérité et d’une intelligence pédagogique mettant en évidence la pertinence réaliste des propositions de la France Insoumise. La malveillante Burgraff en a été réduite à rentrer penaude à la niche sans que Jean-Luc se départisse une seconde d’une courtoisie inattaquable ! La pâleur crépusculaire de la « campagne » anémique du zombi captif de Solférino qui se rêvait en paladin sauveur d’un PS en putréfaction, n’en est que plus pathétique.
semons la concorde
Je viens de visionner « On n’est pas couché » (enregistré, parce que diffusion trop tardive, c’est dommage). Je souligne l’excellente tenue de l’émission, et la relative bienveillance des journalistes. Quelques points du programme ont pu être présentés sans être caricaturés. Je salue l’intervention d’Anne Nivat et j’achèterai son livre « Dans quelle France on vit » car c’est exactement la question que je me pose tous les matins. Je suis heureuse des propos qu’elle a tenus sur le rôle néfaste de la caste médiatique : ce sont eux qui pourrissent la vie et le moral des Français. Je regrette aussi l’autocensure qui fait que souvent les invités renoncent à souligner la qualité du programme de la France Insoumise et les talents de son porte-parole. Un peu d’honnêteté intellectuelle ferait tellement de bien au moral des citoyens. Et j’aimerais qu’on arrête de parler des sondages quand on sait comme ils sont bidouillés. Le brexit, Trump, ça n’a pas suffi ? Vous voulez vraiment le FN ?
mélin philippe
Première fois que j’entends quelqu’un souligner l’auto-censure des invités sur le plateau d’PNPC et comme vous je le déplore, un peu de courage que diable ! Ou alors serait-ce la direction d’ONPC qui censure l’implication ? Merci à vous pour le moral des citoyens et ne lâchons rien. Vive la France Insoumise. Je ne serais pas à la marche du 18 mars à cause d’un voyage programmé avant l’annonce de cette journée que j’espère historique et croyez-moi ça me déchire.
Bonne journée à vous
Maurice MARGENSTERN
Je viens d’écouter la prestation d’Eric Coquerel sur France Inter. Je suis très content de sa prestation. Il a particulièrement bien répondu sur les retraites. Par contre, je trouve que sur la question de l’union ou pas avec Benoît Hamon, sa réponse aurait peut-être été plus claire. Il a dit que le terme de gauche n’avait plus de sens clair pour beaucoup de gens à cause de la politique de Hollande. Très bien. A partir de là, il est clair que le terme « union de la gauche » n’a pas grand sens non plus. Il faut convaincre une majorité des Français. Nous entrons dans un moment crucial de l’histoire humaine. Si on continue comme ça, c’est le mur. Personne en dehors de Jean-Luc Mélenchon ne propose une réelle solution à ce problème. Ce qu’il propose, l’intérêt général humain comme guide et non le fric, c’est ça le problème. Si les gens veulent éviter le mur, il faut mettre en oeuvre « l’Avenir en commun ». Il faut absolument que ce message soit entendu.
semons la concorde
Le mur en question est celui du silence et de la désinformation médiatique. Où sont les outils informatiques pour le contourner ? Seule la démocratie participative réelle pourrait nous sortir du piège. Nous avons compris que le système représentatif avait fait son temps. Il faut que le poids des citoyens soit supérieur à celui des élus si nous voulons garder ma main sur les choix citoyens du futur.
roro65
Je serais partisan d’un passage à une démocratie directe afin que le peuple puisse voter ou abroger les lois lui même, et que les lois votées par le peuple ne puissent être abrogées que par le peuple.
mélin philippe
Avec vous, c’est historique. cela fait trente ans que j’attends ce moment d’une remise en question de cette société qui marche sur la tête vive la France Insoumise.
Rosart
Avec le deux nouvelles affaires, les costards de Fillon, et les emplois fictifs du Sénat, il faut se bouger pour que ça cesse. Car maintenant, ça suffit. Qu’ils dégagent.
j.lou
Hamon va devoir déplacer le curseur de son programme à droite s’il ne veut pas que toute l’aile droite du PS passe chez Macron comme l’ont déjà fait certains maires de grandes villes comme Lyon, Montpellier ou plus petite comme St-Etienne. C’est exactement ce que ne souhaitent plus voir les citoyens qui ne vivent que de leur salaire. Des approximations qui concernent leur vie, très vite revues et corrigées, pour plaire à une aile droite d’un parti qui était sensé, à la base, défendre justement leur vie de salarié.
Mitch04
un argument supplémentaire en ce qui concerne les mutuelles et leur rattachement au régime général. Bien souvent, dans certaines entreprises, la participation de l’employeur à la cotisation mutualiste est de 50% pendant l’activité du salarié. Dès lors que celui-ci deviens retraité, cette cotisation est entièrement à sa charge. De plus, ayant passé l’age de 60 ans, le changement de mutuelle est souvent problématique.
Heureux et rassuré que notre candidat a ses 500 signatures validés, car dans le cas contraire, considérant que cela aurait été un dénis de démocratie, je n’aurais à 72 ans pour la première fois plus participé à cette élection.
arthur 2
Vite dit, Hamon justifie la politique de Hollande outre mer (début de virage). Le cas Macron, de quelques discutions du week-end, ce vote permettrait de « contenir » Le Pen. Devant une telle situation, il nous revient d’adapter posément l’argumentation en faisant référence à « l’Avenir en Commun ».
Mtt
Je viens de voir l’émission esprit de campagne et j’ai une remarque et une question. La présence de jeunes intervenants donne une image très dynamique mais et je me doute que ce n’est pas simple l’absence comme dans beaucoup de mouvements de gens issus de la classe ouvrière et des quartiers populaires est une vraie faiblesse. Concernant le tirage au sort pour la constituante à partir de quelle(s) liste(s) se ferait-il ? Ne faudrait-il pas qu’il y ait une partie du tirage au sort qui se fasse à partir de listes représentatives de certaines catégories de population peu représentées (ex : pôle emploi, titulaires de l’AME).
terrien pour la vie
La galaxie PS et ses caisses de résonance agitent du matin au soir, la menace Le Pen, comme leur planche de salut pour ramener les électeurs de gauche déçus et écoeurés de leurs décisions et lois incessantes contre les classes populaires pendant 5 ans. Faire oublier, l’effondrement de leur électorat, dont les signaux apparaissent : le renoncement de Hollande, Les tripatouillages de participation du 1er tout de la primaire PS, la défaite de Valls, le petit million d’électeurs de la primaire PS pour Hamon, la débandade des candidats « primaires » soutien de Macron, en percevant déjà que le rafiot du PS et Hamon va faire un naufrage. Les journalistes de la galaxie PS (affichés ou pas) évitent le sujet pour ne pas heurter leurs patrons de presse. Mais 13% (et tous ne sont pas certains) de ceux qui se disent prêt à voter Hamon, en mars, représentent moins de 10% de l’élection en mai (même avec participation de 71%). La panique PS s’étale, le capitaine du pédalo à la tête du Titanic !
jppg
Qui va exclure du PS tous ceux qui soutiennent Macron ? Et supprimer les investitures du PS aux législatives pour ceux(lles) qui ont voté les lois scélérates ? Cambadelis ? Hamon ? Je suis curieux de voir cela, sinon Hamon est bien peu crédible. Le seul vote utile pour l’écosocialisme, c’est FI !
BROSSE
Je suis d’accord avec @Mtt, l’absence de gens de la classe ouvrière à ces débats de la France Insoumise est une vraie faiblesse, tout en se réjouissant d’y voir de nombreux jeunes. Mais où sont les jeunes ouvriers et les jeunes chômeurs des quartiers populaires ? Comment préfigurer concrètement la dynamique d’une assemblée constituante si la jeunesse ouvrière est absente parce que dépossédée de sa culture historique ? De ce point de vue j’ai apprécié les interventions de Natacha Polony. Ce qui m’amène à parler du vote de classe que pourrait représenter le vote Le Pen, si Jean-Luc Mélenchon n’est pas au second tour, face au candidat promotionnel du Capital, propulsé avec une puissance stupéfiante par la caste médiatique. En aucun cas je ne voterai pour la marionnette de l’oligarchie financière et technocratique européenne et atlantiste. Dans la situation actuelle, il n’est plus question d’idéologie, aussi détestable soit-elle, mais de notre survie.
semons la concorde
Je suis sur la même longueur d’onde concernant la future constituante. Si la France Insoumise passe, il va falloir faire très vite pour donner au peuple toute sa force décisionnelle. Le processus envisagé est trop long et très incertain : le vieux monde l’étouffera au berceau. Faisons un Sénat citoyen en mettant à la retraite la gérontocratie qui nous empêche d’avancer. Et fermons l’ENA. Plus de caste politico-mediatico-affairiste !
Régine
@semons la concorde
Qu’appelez-vous « gérontocratie » ? Qu’avez-vous contre les vieux ? Non le troisième âge ne doit pas occuper toutes les places, mais ce n’est pas en excluant une partie du peuple : les plus âgés, qu’on fera avancer le projet. A partir de quel âge doit-on se retirer de la vie politique ? A quel âge n’a-t-on plus droit au chapitre ? Vous parlez de « mettre à la retraite la gérontocratie », savez-vous qu’à la retraite, on peut être très actif et que cette activité peut être très positive, ou très nuisible.[…]
mélin philippe
Un dernier commentaire à propos de la marche de la France Insoumise du 18 mars. c’est dommage que cette journée ne se fasse qu’à Paris et non dans toutes les grandes villes de France. Hélas je serais à Roanne ce jour.
Gabouillat
J’habite l’île de la Réunion et je suis dégoûté de pas pouvoir être en fin de semaine à la marche pour une 6eme République, notre porte parole et le plus grand orateur du moment, j’en suis fier car contre cette oligarchie véhémente et qui sent bien que le peuple en ce moment se mobilise pour ce beau projet de société, les élites commencent à comprendre que la France insoumise va leur botter les fesses avec ce si précieux petit bout de papier dans une toute petite enveloppe bleue ou grise en avril et en mai. Bon insoumis insoumises de métropole, je suis avec vous de tout coeur.