Le 18 mars est notre rendez-vous crucial, à Paris pour la sixième république. Pour autant, je suis de retour de Rome où se tenait la quatrième session du forum du plan B en Europe. Une bonne couverture de presse a permis d’en connaître les thèmes. Je reviens donc ici sur les actualités du sujet. Mais je fais mes premières lignes à la mémoire de l’infirmière qui s’est suicidée le jour de la manifestation nationale pour la défense des professionnels de santé et de la fonction publique. Et à la mémoire du syndicaliste SUD SNCF qui s’est lui aussi suicidé mis à bout de résistance psychologique par l’attitude sa direction. Ces morts sont le symptôme avancé d’un système social qui commence à pourrir partout. Ils sèment une consternation, une tristesse qui labourent un terrain déjà bien remué de déceptions et de rages accumulées. Que leur sang retombe sur la tête des importants coupables de ce monde déprimant et brutal ! Que nos pas et nos voix les vengent.
Le système absurde et médiéval de parrainages pour la candidature à l’élection présidentielle vient de faire une nouvelle fois la démonstration de sa finalité : un goulet d’étranglement. Dans le meilleur des cas. Car c’est aussi un moyen de contrôle et de manipulation pour les grands partis dit « de gouvernement », selon l’appellation contrôlée que se sont donné les derniers occupants alternatifs du pouvoir. Les menaces d’exclusions sur les élus qui passeraient outre les consignes des divers bureaux politiques fonctionnent comme autant d’angoisses pour les subventions et autres dotations. Le PS a tout fait pour rendre cette épreuve aussi infranchissable que possible.
Pourtant c’est un rapport commandé à Lionel Jospin qui avait proposé une autre méthode, celle du parrainage citoyen où cent cinquante mille signatures vaudraient autant que cinq cent élus. Un reniement de plus dans ce quinquennat qui n’a compté que cela ! Nous avons franchi plus lentement que d’autres la barre des cinq cent. Notre vivier était plus étroit que d’autres. Nous sommes entrés dans la dernière ligne droite avec 565 promesses de signatures. La consigne de gel des signatures donnée par la direction communiste a évidemment beaucoup joué par rapport à 2012 où les communistes avaient été au contraire l’aile marchante de la collecte. Pour autant, elle n’a pas empêché cette fois-ci nombre d’élus communistes de passer outre et de m’apporter leur aide sans barguigner. Eux savaient le nombre d’heures de travail qu’ont couté ces mois de collecte patiente. En militant de terrain, ils ont voulu nous soulager autant que possible de cet effort. C’est de cette façon que j’interprète le message de colère contre ce gel des signatures posté par Marie-George Buffet sur sa page Facebook. Il a eu son effet. Pour ma part je n’ai pas été surpris par cette situation.
Depuis le 11 février dernier, date de ma proposition de candidature, une équipe est au travail sous l’impulsion de Gabriel Amard pour collecter les signatures. Elle court le pays, interpelle et contacte soit directement soit par courrier. C’était la première fois que nous devions faire cette collecte en affrontant le double blocage du PS et des dirigeants du PC. Mais au total, à l’heure des comptes samedi matin, le chiffre de cinq cent signatures était dépassé. C’est lui qui est fondateur. Nous en connaissons la liste nom par nom tant notre organisation est fine et précise. Le premier contingent de signataires à cette heure-là était celui des élus sans étiquette. On peut vraiment dire qu’ils ont été top ! Car c’est bien sûr eux les plus nombreux dans le pays. Mais aussi les plus exposés aux représailles des appareils politiques. Viennent ensuite les « divers gauche » comme on dit dans les nomenclatures du ministère de l’Intérieur. Un contingent qui inclut les appartenances les plus diverses et les étiquettes les plus vagues qui ont cependant en commun leur référence à « la gauche » en général. Dans ce cas leur parrainage fonctionne aussi comme une façon de s’inscrire dans une démarche de non alignement sur les grands partis qui cherchent sans cesse à les absorber ou à les contrôler dans le cadres des divers syndicats intercommunaux, les conseils d’agglomération ou que sais-je encore.
Ensuite arrive le contingent des signatures communistes. Leur nombre est impressionnant. Il montrait clairement dès samedi matin que la consigne de gel ne fonctionnait déjà plus depuis plusieurs jours. De nombreux élus communistes, certes disciplinés, s’alarmaient de l’effet produit par le spectacle d’une difficulté entièrement imputable à des tensions d’appareil. Ils n’ont pas supporté cette situation. Ils se sont donc avancés sur la scène et ils ont fait la décision, à leur façon, en pulvérisant le barrage. Dans son coup de fil à Rome pour m’informer de la réussite du travail de son équipe, Gabriel Amard a tenu à mentionner l’ampleur de cette féconde dissidence. Je suis certain qu’après que j’ai annoncé notre succès, tout le reste des élus communistes va renoncer à prolonger cet inutile blocage. Je sais bien que tous savent être du bon côté dans le combat, au-delà des tensions du moment. Je crois donc que nous finirons avec un très beau dépassement du chiffre des 500 signatures, peut-être même dès le mardi suivant mon annonce. Bien sûr il en manquera à l’appel. Mais quelle importance ? L’essentiel est fait. Je veux tourner la page. Il reste 40 jours avant le premier tour. Plus nous serons nombreux sur le pont mieux ce sera.
Après quoi je veux bien sûr mentionner les parrainages des élus du Parti de Gauche, parti dont je suis membre. Elles sont certes plus évidentes puisque le parti a soutenu depuis le début ma candidature. Mais la campagne de collecte a aussi permis d’identifier une quarantaine de maires adhérents soit sous l’étiquette du parti soit en divers gauche ou « Front de gauche ». Et après cela viennent 12 élus PS. On peut parler à leur sujet de choix héroïque car je doute que cela leur vaille des compliments de la hiérarchie PS. Leur présence, dont je rappelle qu’elle ne vaut pas soutien de leur part, n’en est que plus remarquable. Et je me fais la même réflexion à propos des parrainages venus d’élus « Europe Écologie-Les Verts ». Mais il s’agit là souvent de personnes qui n’ont pas supporté le choix ni la méthode utilisée par Jadot pour son retrait de candidature. Plusieurs sont déjà engagées dans le collectif des membres d’EELV qui viennent de décider de participer à ma candidature sur leur propre base, comme le député Sergio Coronado et ses amis.
Bon bilan. Cet obstacle de campagne est donc surmonté. Ce n’aura pas été facile. Ce fut beaucoup de travail. Beaucoup de stress. Ça ne s’oublie pas. Nos amis ont encore appris bien des choses à propos des divers postes de combat d’une campagne de ce type. Je veux donc remercier avec affection les femmes et les hommes qui ont mené l’action sans relâche depuis plus d’un an à présent. Je sais que ce n’était pas le plus gratifiant. Mais c’était vital. Sans eux, sans leur constance, leur application à la tâche, tout notre travail de campagne aurait pu être réduit à néant. D’aucuns l’espéraient, je ne le sais que trop. Le PS peut remballer ses bouteilles de champagne !
Cette fois-ci, au vu et au su de tous, les rôles s’attribuent autrement et jusqu’à la caricature ! On a vu avec quel culot Jean-Christophe Cambadélis me fait les gros yeux dans une interview au journal Le Parisien. Il voudrait me rendre responsable de l’incapacité de la campagne du PS à combler la moitié des suffrages perdus du fait du bilan du quinquennat ! Je devrais humblement me retirer devant le candidat du PS. Quelle arrogance ! Pour autant je ne suis pas dupe de l’effet d’enfumage. Car le « raisonnement » du premier secrétaire ne tient pas la mer comme il le sait bien lui-même. Depuis quand faut-il qu’il n’y ait aucun candidat en concurrence avec le PS pour qu’une élection soit gagnée ? Ce ne fut pas le cas en 1981 où Georges Marchais et François Mitterrand furent en concurrence, ce qui n’empêcha pas ce dernier de gagner, au contraire. Et de même en 2012 où ma percée a 11 % n’a pas empêché François Hollande de gagner, au contraire encore !
Certes, comme le montrent les courbes des sondages, si la candidature du PS ne perce pas, si elle a même commencé à régresser, il n’en demeure pas moins qu’elle a réussi à stopper notre progression avérée jusqu’à fin janvier. Le pilonnage démoralisant des amis de « l’unité » qui me dénigrent sans trêve y a ajouté sa contribution démotivante sur les milieux militants pétitionnaires traditionnels. Et si dorénavant nous reprenons le terrain en progression, tout cela nous a même fait reculer un temps. Et elle nous a fait perdre du temps.
Ce n’est pas tout. Jusqu’à fin janvier nous jouions à touche-touche avec Macron. Depuis, nous avons eu un mois d’autoblocage mutuel avec Benoît Hamon. Cela a suffi à Macron pour lui permettre de décoller et de s’imposer comme la figure du « vote utile » si chère au PS. Il peut siphonner donc Hamon de tous ces votes qui auraient pu venir vers nous sans cela. C’est sans doute l’effet le plus important attendu par les cyniques hommes de l’appareil solférinien avec la candidature de leur parti. Ils la soutiennent comme la corde soutient le pendu ! Car pour eux la suite est déjà écrite, selon l’aveu du même Cambadélis dans la même interview. Il s’agit de former ensuite une « grande coalition » avec Macron lors des législatives. Raison pour laquelle il appelle les importants du parti à ne pas quitter le navire et à ne pas se vendre au détail. En restant groupés au PS, ils auront une meilleure position pour négocier les places d’une nouvelle majorité avec Macron. Les gogos enchaînés au PS auront donc été d’un bout à l’autre les dindons d’une farce bien orchestrée.
La candidature de Benoît Hamon, certes méritante, et précieux outil de l’élimination de Valls, aura fonctionné, à son corps défendant, comme le tremplin qui aura permis d’amorcer l’appel au « vote utile Macron ». Car le vote utile est la seule culture politique que répand le PS depuis tant de temps ! À partir de là, je sais que notre partie se joue dans les électeurs nouveaux arrivants. C’est eux qui vont faire la décision. Ce sera une attitude dégagiste. Le vote utile ne va pas fonctionner au premier tour. Ce n’est pas la logique de ce que nous avons observé jusque-là. Dans ce contexte, le candidat du PS est le plus mal placé pour accéder au deuxième tour. Il est évidemment surtout desservi par les siens qui n’attendent de lui qu’un rôle de figuration avant le grand accord avec Macron. En tout état de cause, le délai laissé par la date de la fin de la primaire ne lui permet pas de bâtir un socle idéologiquement stable. Et sa position programmatique si hétérodoxe en a pourtant cruellement besoin !
À cela s’est ajoutée une lourde erreur de pilotage. Le temps perdu à courir derrière Jadot et Duflot, sans impact électoral positif, les zigzags sur son thème fétiche du revenu universel et le virage européiste sur l’aile lui ont fait perdre beaucoup de visibilité. Et bien sûr, le poison lent des désertions au goutte à goutte forme un bruit de fond qui parasite sa campagne. Je ne dis là que ce que tout le monde observe. Et il y a aussi ce que je sais et qui ne se voit pas : une campagne de cette nature ne s’improvise pas. Et le nombre de tireurs dans le dos, les grands seigneurs qui mènent leurs guerres privées dans le capharnaüm, tout ce fourmillement désordonné épuise les acteurs principaux du combat. Mais les solfériniens s’en moquent. Ils se sentent proches du but : le harakiri du parti souhaité par Hollande est en vue. L’échec imputable à « la ligne de gauche » peut figer les rôles. Et le rêve d’un Schröder à la française semble à portée de main sous les traits de Macron. Les astres s’alignent pour eux, pensent-ils.
Notre campagne est le seul recours contre cette mise en place. Notre ligne de travail est donc toute tracée. Le 18 mars, avec la grande marche pour la sixième République, la poussière du démarrage de campagne officielle va finir de retomber. Nous serons alors passés sur notre terrain : le combat de masse et de classe. Le reste sera visiblement aussi futile qu’inutile.
Il y a déjà quelque temps que j’alerte sur ce blog à propos du projet de nouveau traité européen en préparation dans les coulisses. J’ai signalé l’annonce d’un projet des « cinq présidents » en exercice dans l’Union, puis les étranges mais concordantes « propositions » de diverses personnalités françaises faisant mine d’avoir l’idée soudaine d’un nouveau traité. J’ai aussi montré ici même comment l’idée de « gouvernement et de parlement de la zone euro » de François Hollande, et celle d’Europe à plusieurs cercles proposée par Fabius il y a plus de dix ans reviennent dans le programme présidentiel du PS fraichement repeintes de neuf… Je vous tiens donc informé de chaque rebondissement sachant que je crois être le seul à le faire, comme ce fut le cas dans le passé lointain pour le TAFTA et autres vieux tours de passe-passe avançant des mois durant sous une protectrice cape d’invisibilité médiatique.
À présent, une étape vient d’être franchie. Juncker a présenté devant le Parlement européen un document de la Commission qu’il préside à propos de l’avenir de l’UE. La méthode est curieuse : le Parlement en a été informé avant les commissaires. Une façon pour eux de se dédouaner ? Et quelques heures avant le discours du président de la Commission européenne, le Livre blanc de la Commission sur l’avenir de l’UE était décrit dans le journal états-unien Politico. Le document n’avait donc rien d’exclusif au moment de sa présentation. Du moins apprenons-nous qu’un média s’y intéresse… Aux États-Unis !
Voyons le contenu. Jean-Claude Juncker propose ses « pistes de réflexions pour l’avenir de l’UE » en 5 options. Elles sont assez différentes pour laisser à l’exécutif européen un rôle pour « cadrer » le débat. On peut dire aussi que c’est aussi une façon de faire pour qu’aucune autre proposition ne trouve de place.
Le premier scénario sobrement intitulé « carrying on » nous enjoint à continuer la construction européenne au rythme actuel, avec les orientations politiques actuelles. Il ne propose pas de nouvelles structures d’organisation de la zone euro. Il se contente de prôner la poursuite de l’exécution de l’agenda et des projets actuels. C’est bien naturel. Il serait surprenant que les auteurs de la pièce en cours la trouvent mauvaise. Il est donc normal que l’idée de continuer à jouer les épisodes prévus soit une de leurs hypothèses. Au moins pour la forme. Il s’agit en fait d’un statut quo : continuons comme avant, même si nous allons dans le mur. Mais c’est quand même bien parce que ça ne marche pas qu’on en est à vouloir éventuellement faire autre chose. D’autres scénarios sont donc prévus.
Le second scénario, le plus minimaliste, propose de recentrer l’UE sur « seulement le marché unique ». Mais en faisant cela, il fait peser le risque de devoir détricoter tout le reste des milliers de directives sur tous les sujets pondus par les prolixes bureaucraties Bruxelloises. Et aussi sur des dispositions aussi essentielles de l’UE tel que la libre circulation des personnes. L’auteur ne cache pas ses craintes : ce scénario aurait également des impacts sur la stabilité financière de l’UE et son poids, si relatif soit-il, sur la scène internationale. En fait c’est une proposition en trompe l’œil si l’on en juge par l’outrance des objections que l’auteur se présente à lui-même. En effet dans les conséquences potentielles du choix de ce scénario la Commission cite un grand pêle-mêle qui va de la dégradation de la qualité de l’air en fonction des pays du fait de l’abandon des politiques européennes en matière environnementale et l’échec des futurs accords de libre échange (comme le TAFTA) du fait du blocage de certains États membres. Interdit de rire.
Le troisième scénario « ceux qui veulent en faire plus en font plus » réhabilite les hypothèses d’Europe à deux vitesses, avancée par Merkel et Hollande et divers candidats dans chacun de leurs pays. D’ailleurs, les pays du Benelux se sont eux aussi prononcés en faveur de cette hypothèse. Ce fut donc l’un des sujets de discussion lors du sommet quadripartite à Versailles entre les dirigeants de la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Avec pour principal résultat d’avoir exaspéré les autres pays et principalement ceux de l’Europe de l’Est qui sont les sortistes en puissance que les Nord-Américains manipulent. Le projet est simple : les pays les plus volontaristes pourront aller de l’avant en décidant de coopérer davantage sur des sujets comme la défense, la sécurité intérieure et le terrorisme, l’harmonisation fiscale. Une liste délicieusement pipée !
C’est à mon sens le projet le plus stupide. Car loin de proposer des collaborations entre les États de l’Union, il cherche au contraire à officialiser une élite de pays européens : les bons élèves de l’austérité face au reste des États membres, souvent aussi les plus pauvres. Les pays candidats à participer à ce peloton de tête étant évidemment tous dans la liste des pays fondateurs de l’UE ou appartenant à la zone euro. Et sur le fond, que propose-t-elle de nouveau quant à la méthode ? Rien de bien neuf. Car l’Europe à plusieurs vitesses existe déjà. L’euro, c’est juste l’Europe à deux vitesses : celle des 19 membres qui ont adopté la monnaie unique et les autres. Idem pour l’Europe de Schengen. La fausse évidence de cette Europe à plusieurs vitesses éclate alors aux yeux de tous. C’est le démembrement de l’Union en deux zones, l’une au centre du monde, la seconde subalterne.
Le 4ème scénario « faire moins mais plus efficacement » recentre les politiques de l’UE sur les grand thèmes : sécurité, migration, défense, économie et diminue à l’inverse le poids de l’UE sur les politiques environnementales, la protection des consommateurs. Cette nouvelle approche est censée répondre aux critiques d’une Union trop bureaucratique et envahissante. La réponse est aussi pauvre que le projet : défendre l’économie ordo-libérale sans aucun scrupule social.
Enfin le scénario le plus ambitieux (le cinquième, « faire plus ensemble ») propose une Europe avec une défense commune. L’harmonisation sociale y est évidemment envisagée. Mais comme le reste de l’Union ne serait pas impliquée, on comprend que le dumping social n’est pas prêt de s’y interrompre. Après quoi on devine que ce scénario propose par exemple de « poursuivre activement » la conclusion d’accord de commerce à l’instar du CETA. Cerise sur le gâteau : ces accords seraient négociés et ratifiés par l’UE au nom des États membres, sans que les États puissent s’y opposer.
Une 6ème option, non évoquée, plane également dans toutes les têtes sans qu’aucun n’ose en parler à voix haute : celle d’une éventuelle désintégration complète du projet européen. Et ce scénario est engagé. Avec le Brexit évidemment. Mais aussi avec ce lamentable sommet de Versailles. Et ainsi de suite.
J’ai répondu à quelques questions de l’hebdomadaire « L’Huma dimanche » qui m’a proposé une belle interview et sa une. Je vous propose de retrouver ici, pour ceux qui ne l’auraient pas lue, les mots consacrés à la convocation du 18 mars.
HD : Quel regard portez-vous sur la situation politique marquée par l’affaire Fillon, par des certitudes qui volent en éclats les unes après les autres ?
JLM : Cette situation est un symptôme sidérant de décomposition politique. La cause est connue. L’argent, qui dévore le pays, dévore aussi les personnes. Le mal frappe le cœur de l’élection centrale dans la 5ème République. On investit quelqu’un qui est doté de pouvoirs considérables. Le feuilleton Fillon tue tout autre sujet… Il est aujourd’hui impossible de lancer le moindre débat. C’est un moment particulièrement déstabilisant pour la démocratie. Un exemple : Monsieur Macron annonce la fin du système des retraites à la française et le passage au régime par points… zéro seconde de débat. Et au milieu de cela surnage « l’opération Macron » qui est l’homme de l’oligarchie dans un pays où 90% des médias sont contrôlés par 9 milliardaires, dont cinq qui ont fait le choix de le soutenir.
Cette situation nous amène aux portes d’un moment politique particulier que j’appelle le « dégagisme », une force aveugle de rejet de tout et de tous. Notre rôle est de lui ouvrir une issue positive. Ce n’est pas d’attendre que tout s’effondre dans le chaos. C’est pourquoi je mène une campagne d’adhésion à un programme. Ce n’est pas une campagne où l’on fait peur, où l’on pousse les gens à se décider en fonction de pari sans contenu : « qui est-ce qui a le plus de chance de… ». Ce type de calcul a été ridiculisé par la multiplication des hypothèses qui n’ont pas tenu deux mois. Et personne ne sait quelle sera la situation dans un mois.
Cette campagne d’adhésion à un projet est ponctuée d’évènements comme le 18 mars sur la 6ème République qui est une façon de traduire d’une manière concrète cette issue positive.
HD : Le 18 mars a donc changé de signification au regard de cette situation que vous décrivez ?
JLM : Oui. Au départ il s’agissait de souligner l’importance du changement des institutions pour la suite de la vie politique de notre pays. Notre projet politique, notre stratégie révolutionnaire, partent de l’idée que le peuple se réapproprie les institutions politiques en les redéfinissant. C’est la stratégie de la révolution citoyenne. Mais la vitesse à laquelle le système donne des signes d’effondrement fait que le 18 mars prend une signification plus large. Et nous devons en tenir compte dans la manière de conduire cette journée afin que s’y sentent à l’aise l’ensemble de ceux qui ont compris que la racine du mal c’est la conjonction entre la monarchie présidentielle et la toute-puissance de la finance. Le passage à la 6ème République, c’est « une loi de séparation de la République et de l’argent ».
HD : C’est pour cela que vous souhaitez qu’il n’y ait pas de drapeaux d’organisations ? Ce qui entraîne une polémique sur les réseaux sociaux.
JLM. Mais ! Puis-je donner une consigne sans que l’on en sorte un mot pour provoquer toutes sortes de polémiques absurdes. J’ai dit et répété à tous les partis qui soutiennent ma candidature que nous devions faire attention au fait que la campagne est construite sur un modèle particulier, dont l’objectif peut se résumer en une formule : « fédérer le peuple ». Il faut donc que tout le monde puisse se sentir à l’aise quelle que soit son appartenance. D’où mon souci de faire en sorte que nos partis ne donnent pas le sentiment de s’approprier la marche. Nous ne faisons pas une manifestation traditionnelle ! Nous exprimons ensemble quelque chose de plus grand que nos partis respectifs. Venez avec des pancartes, des slogans des revendications. Et bien sûr mettez vos badges ! Les militants politiques sont les bienvenus. Mais agissons pour que tout le monde soit à l’aise. Un militant politique de masse comprend ce souci d’élargissement.
HD : Avez-vous des échos de la préparation de cette journée, sera-t-elle un succès comme en 2012 ?
JLM : J’y compte bien. Nous écrivons ensemble une page de la légende populaire ! On sait qu’il y aura des dizaines de milliers de personnes. Mais quel est le degré de porosité entre les milieux que nous mobilisons et le reste de la société ? La moitié des gens ne savent pas pour qui ils vont voter. Ce n’est pas de l’apolitisme, mais un refus de la scène politique qui est proposée.
Pendant un temps on nous disait que le mot d’ordre de 6ème République n’avait pas de rapport avec la question sociale et qu’il était trop abstrait. Mais entre-temps il y a eu six 49.3 pour faire passer la loi El Khomri et la loi Macron. Donc beaucoup de gens ont compris qu’il y avait un rapport entre la nature des institutions et le projet social.
240 commentaires
gem
Merci à Jean-Luc Mélenchon de me rendre ma dignité de citoyenne. Il fait une campagne présidentielle remarquable d’intelligence et de force de conviction argumentée sur un programme précis et détaillé. J’irai donc voter nécessaire Jean-Luc Mélenchon au 1er tour, un vote utile pour Fillon, Macron, Hamon ou Le Pen n’étant qu’une farce supplémentaire insupportable d’une comédie que nous sommes si nombreux maintenant à vomir.
FABIEN
Merci à Jean-Luc Mélenchon de ne rien laisser passer face aux journalistes, à nous de continuer le travail en expliquant le vrai sens des mots. Ainsi le parti-pris de Mme Lapix à l’émission C’ à vous, est tellement visible qu’elle en devient ridicule et facilite ainsi le travail des jeunes internautes qui contribuent largement à notre campagne, ici l’occasion de rappeler la différence entre « charges » et « cotisations », avec un rappel lumineux de la leçon de Bernard Friot.
Mathias95
Oui, cela devient fatiguant de voir les nouveaux chiens de garde, tels les Lapix, ou les pieds nickelés du service politique de la 2, Pujadas en tête, séides et affidés des oligarchies financières, se livrer à cette basse besogne ! Nous avons été nombreux à protester du traitement infligé à Jean Luc sur la 2. Il est inadmissible et inacceptable sur un service public, de sentir cette puanteur qui sort de leur bouche (doux euphémisme). Faut-il lancer une pétition pour exiger que l’on mette de vrais professionnels et qui ne s’assoient pas sur leur déontologie ? Plus « rouge que moi tu meurs », chantre de l’écologie, passé le lendemain chez Lapix, à encore sorti son venin de vipère contre JL. Ce pauvre diable qui s’était découvert une sensibilité pour Bayrou, devient maintenant le soutien de Macron, qui sait ou il finira ? Vers l’autre extrême ?
Jacqueline Sacoreine
JL dit dans l’émission « retraite avec 40 annuités ». Pourquoi ne pas revenir à 37.5 ?
marco polo
Exact, c’était le cas avant. Même que, me souvenant des manifs pour exiger la retraite à 60 ans, nous la demandions à 55 ans pour les femmes. A inscrire dans les futures conquêtes sociales !
Ascalon
@marco polo
La discrimination positive reste de la discrimination ! Votre remarque est donc sexiste. Pour quelle raison les femmes devraient-elle partir à la retraite 5 ans avant les hommes ?
Et en quoi ces excellentes raisons ne permettraient pas également de justifier un salaire inférieur, des postes subalternes, une carrière moins rapide ? Et puis, le demandent-elles ? Ou c’est un effet de votre bonté masculine ?
Il faut savoir ce que l’on veut. Soit on se bat pour l’égalité homme/femme, soit on se bat pour inverser l’inégalité. Mais dans ce cas, on crée une nouvelle inégalité. C’est idiot. Et ce n’est pas une « conquête sociale ».
marco polo
@Ascalon
Aucune bonté, aucun favoritisme, c’est une condition objective du fait que la femme a une fonction que les hommes ne peuvent assurer, celle de faire un ou plusieurs enfants, je dis bien « faire » et non pas élever (le père ayant tout aussi bien ce rôle, ce qui n’est pas souvent le cas) et par conséquent ce temps doit compter socialement et devrait en outre être rémunéré, compter dans le calcul de la retraite, au-delà du fait même de la contrainte physique. Donc rien de sexiste, c’est simplement décrire une situation de fait et comment y répondre afin d’aboutir à l’égalité hommes – femmes. Le traitement en salaire, responsabilité sociale, évolution de carrière dans notre société sont le résultat du sexisme actuellement. La fonction créatrice maternelle qui est aussi une fonction sociale, cela ne vous aura pas échappé, est différente de l’homme.
Ascalon
Votre détestable vision paternaliste et bourgeoise du rôle de la femme dans la famille et dans la sociėté nous ramène juste 100 ans en arrière, et n’explique en rien pour quelle raison elles devraient bénėficier de la retraite 5 ans avant les hommes ! Mais surtout vous ne précisez pas s’il s’agit d’une revendication des femmes en tant que corps social. On est donc bien obligé d’admettre que c’est une nouvelle façon qu’imagine « l’homme » pour récompenser « la femme » de lui accorder ses faveurs, là où d’autres se contenteront d’un carré Hermès. C’est donc bien sexiste et ce n’est pas une « avancée sociale ».
Donato DI CESARE
@Jacqueline Sacoreine
« Pourquoi ne pas revenir à 37.5 ? »
Parce que, pour l’heure, on ne promet que ce que l’on peut financer.
Invisible
@Jacqueline Sacoreine
Parce que le programme électoral n’est pas la lettre au père Noël.
Marie FABIEN
à Marco Polo et Ascalon, je pense que la polémique est inutile, chacun sait que l’évolution du parcours professionnel d’une femme est souvent ralentie voire bloquée par un simple arrêt maternité, même sans congé parental (cela a été mon cas), même s’il existe déjà la mesure d’octroi de trimestres pour compenser cette inégalité, la compensation est partielle puisqu’on ne retrouve pas toujours son poste et cantonnée pendant des années (pour cause d’absence pour enfant malade ou temps partiel choisi) et nous nous retrouvons placardisées. Cette situation que j’ai connue est fréquente, je crois. Au final, retraite diminuée.
Jacqueline Sacoreine
Merci donc d’entériner la loi Fillon de 2003 avec la réforme des régimes spéciaux de 2008 de Sarkozy.
@Invisible : si ce sont vos arguments, restez tel que vous vous nommez.
@Di Cesare : les financement se discutent et sont des décisions politiques…
Que l’on ne me parle pas de l’allongement de la durée de vie : celle annoncée est pour les enfants qui naissent aujourd’hui !
marco polo
@ Ascalon
Ne soyez pas hargneux et de toute façon, nous n’allons pas ici entamer un débat sur l’égalité homme-femme, ce n’est pas le lieu sur ce blog. Si j’évoque cette revendication, c’est parce qu’elle était exprimée d’abord par ma propre compagne et par bien des femmes de son entourage, ouvrières et dans les pires conditions, c’était il y a 50 ans me direz-vous et ces femmes n’avaient que peu de rapports avec des conceptions bourgeoises, cela n’a pas trop changé du reste. Amicalement à vous.
jnsp
En revendiquant un age différent pour les femmes il faut faire attention à ne pas déclencher une revendication du type : il y a en moyenne 22,9 ans de retraite pour les hommes et 27 ans pour les femmes donc les femmes ont une durée de la retraite de 20% plus longue que les hommes. Donc pourquoi ne pas reculer l’age de la retraite pour les femmes ou avancer l’age de la retraite pour les hommes pour plus d’égalité.
Denis F
@ Donato DI CESARE
Alors, si on ne peut pas mettre les annuités à 37,5 ans, il ne faut pas proposer 60 ans pour le départ à la retraite car personne, je dis bien personne ne travaille à partir de 20 ans hormis les apprentis, il y a quelque part une incohérence, non ? Car pour être caricatural on peut la promettre à 50 ans, et les gens partiront avec à la retraite avec des indemnités minables. D’ailleurs pourquoi parle-t-on de retraite ? Chacun convient que d’ici peu il n’y en aura plus de retraite, comme il n’y a plus de boulot aujourd’hui.
Ma France !
Bonjour,
Il n’est visiblement pas possible de mettre un commentaire à l’article « des nouvelles du mouvement ». Il s’agit d’une question. Le rapport du comité électoral dit « ne pas répondre aux demandes locales de rencontre pour les législatives ». D’aucuns affirment en réunion d’Insoumis que le national (?!) donne pour consigne de négocier par circonscription des binômes avec tel ou tel parti ? C’est quoi précisément la ligne à ce jour ? Il faudrait être clair.
malinvoy
A l’émission de ce matin sur Europe1 (que j’ai visionnée), JL Mélenchon dit que s’il est qualifié pour le 2eme tour, il serait prêt à travailler avec certains élus socialistes quitte à concéder quelques modifications du programme. Le Figaro n’a pas tardé à titrer son article « Gouverner avec les socialistes ? «ça va de soi» pour Jean-Luc Mélenchon ». Même si le contenu de l’article n’est pas totalement à jeter aux orties, le titre est très ambigu et racoleur. Il serait peut être utile avant de nouvelles déformations, ou mauvaises interprétations, que les choses soient davantage clarifiées de notre part.
gege
Ce matin sur Europe1 j’ai observé que le traitement ressemblait profondément à celui d’hier avec Madame Lapix. Même référence, même comparaison à Le Pen, même déformation du programme. Faudra-t- il penser qu’il s’agit d’une extension de ces méthodes dites journalistiques visant à punir les candidats qui ne respectent pas le système ? Pour désagréable qu’il soit envers Jean-Luc il faut espérer que ces comportements si mesquins et injurieux finiront pas ouvrir grand les yeux des auditeurs.
marco polo
Autant j’ai l’interview chez Lapix s’est révélé un désastre, autant celle sur Europe1 a été un franc succès. La différence est que vous avez pu perturber le cours de l’émission pour rectifier les propos tout aussi scandaleux et faire passer le juste point de vue de la France insoumise, vous n’avez rien lâché ! Bravo parce que la suite s’est nettement mieux déroulée, les journalistes ont compris le message, les propositions de la FI ont surnagé sur le déluge des intentions fielleuses et ont clarifié le débat. Voilà la bonne technique, quitte à vous lever et partir, ce qui ne serait pas passé inaperçu !
Sergio
Oui, votre entretien à Europe 1 a été un succès pour la France Insoumise et la communication de son programme. Bravo, Jean-Luc. D’ailleurs lorsque j’ai écouté la dernière partie de l’émission avec Lapix et Cohen sur la 5, j’ai apprécié l’évolution (un peu tardive) des journalistes vers plus d’écoute, de respect et presque de chaleur, au point qu’à un moment Lapix a même dit en aparté mais distinctement qu’elle pourrait aller au rassemblement du 18 mars à Bastille. Tous ne sont pas, une fois qu’ils nous écoutent et oublient leurs réflexes libéraux, des « ennemis » de la FI, comme en revanche le revendiquait chez Ruquier Y. Moix.
Etant en ce qui me concerne un « ennemi » de la Vème pourrissante, je vous dis à mon tour : « à samedi à la Bastille ! »
Hold-up
Je vous souhaite une excellente forme physique en ce qui concerne la belle Marche du 18 mars pour la VI° République et aussi surtout pour la grande soirée politique qui suivra, le premier débat télévisé sur TF1 le 20 mars, où votre présence nous sera très chère face aux quatre candidats adverses (M.Fillon, Madame Le Pen, M.Macron, M.Hamon). Reposez-vous bien d’ici là, Monsieur Mélenchon, c’est important. Oui, sachant bien que le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes, j’ose espérer que la France Insoumise rassemblée en bonne part de Bastille à République vous aura permis d’ici là, de recevoir tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Salutations & fraternité.
Alain Doumenjou
@marco polo
« Autant j’ai l’interview chez Lapix s’est révélé un désastre… »
Oui çà s’est en effet révélé un désastre. Pas pour Jean-Luc mais bel et bien pour Lapix totalement déconsidérée auprès du public, car trop, c’est trop ! De plus en plus, la hargne des chiens de garde dans leur intention de nuire se retourne contre eux, de moins en moins de gens sont dupes et c’est un phénomène qui semble s’amplifier.
André
Oui et d’autant plus qu’on est de plus en plus séduits par leur logique suivant laquelle l’amplification de leur sabotage de Mélenchon va de pair avec leur application à nous persuader qu’il ne décolle pas dans leurs savants sondages.
Julie de Lyon-Réunion
Et pour ceux qui n’habitent pas Paris ? Pas de marche ? Pas de 6ème république ? Difficile de trouver l’info pour les manifestations en « province » et je ne parle même pas des DOM !
pg
Non c’est un évènement qui ne se passera nulle part ailleurs qu’à Paris, cette question à été posée.
Tidom
Pour en revenir aux multiples comparaisons avec le programme du FN, j’ai lu leurs 144 propositions et j’ai écouté leurs dernières interventions tv et meetings (oui je me suis fait violence). Le déroulé de leur argumentation est clairement inspiré de l’avenir en commun et des meetings pédagogiques de Jean-Luc Mélenchon. Il va etre difficile de nier les ressemblances (même si elles sont moins détaillées). Le seul énorme « hic » est qu’ils ramènent tous les problèmes à l’immigration.
Castagna
Ils copient les propositions de le FI pour séduire ce qui amplifie la confusion entretenue intentionnellement par les journalistes ! Mais leur programme en fait se résume à « on est chez nous ».
jnsp
@Castagna
« Mais leur programme en fait se résume à « on est chez nous » »
Si vous comptez convaincre des gens qui votent FN ou qui ne votent pas avec cet argument vous vous trompez. Evidemment que ce programme ne se résume pas à ça, ça serait trop simple, il est contreproductif d’avancer un argument de ce type. A mon avis il faut insister sur autre chose, en particulier sur l’entourage et les soutiens de MLP qui restent fondamentalement liberal et anti social.
Donato DI CESARE
Et que dire du programme de Hamon ? A part plagiat, je ne vois pas d’autre qualificatif !
ROLLAND
Ne jamais oublier que dans les années 30, dans « national-socialiste » il y avait « socialiste » avec toute la confusion que cela pouvait délibérément susciter dans l’électorat le moins éduqué et politisé. C’est d’ailleurs pourquoi il faut dire et redire que toute campagne politique est une campagne d’éducation et de prise de conscience. Seul un homme politique de la culture et de l’envergure de Jean-Luc Mélenchon défend et applique cette ligne, et bien se dire que, si les autres ne le font pas, c’est soit parce qu’ils sont incultes, soit parce qu’ils ont intérêt à ne pas éduquer celles et ceux qui, alors, voteraient différemment de ce qu’ils font par ignorance. Guerre de classe incessante sur le front idéologique, elle doit être menée sans relâche ni concession.
obermeyer
Dans mon coin, en plus des bus pour Paris, nous organisons des écoutes collectives afin de suivre la marche et le discours pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer.
chan
Enfin un exposé rapide mais clair des raisons de voter Mélenchon ce matin sur France culture (Miller, Généreux, politique économique et culturelle) . Combien d’auditeurs ? A diffuser.
Chat
Les débats TV à venir vont être déterminants. Ils vont servir de vitrine pour les non politisés, les indécis et les abstentionnistes. Ce public va être sensible autant à la posture qu’aux programmes. Il me paraît essentiel de bien se préparer à donner une image de présidentiable. En se tenant au dessus de la mêlée, Juppé progressait au 1er tour des primaires et il a perdu dés qu’il s’est mis à attaquer. Je crois que les gens attendent de la dignité et de la hauteur. Un cours magistral sur les enjeux écologiques, économiques et humains, Mr Mélenchon sait faire, et comme le programme de la FI répond à ces questions, il serait bien plus efficace de développer sur cette voie que de se commette dans une bataille de chiffonniers. Il faut parvenir à s’exclure du « tous les mêmes » qui démotive l’électorat et pour cela laisser les autres se discréditer. Au travers des candidats, c’est un Président que le public va chercher.
Hold-up
Vous avez parfaitement raison. L’émission sur TF1 lundi 20 mars va être absolument cruciale. Il va falloir beaucoup de sang froid à M. Mélenchon pour ne pas tomber dans le piège qui lui sera inévitablement tendu, celui de « la bataille de chiffonnier » pour le rendre inaudible voire quelque peu énervé. L’esprit Zen doit impérativement gouverner sa conduite quoiqu’il arrive. Laissons aux autres candidats le soin de se dévorer entre eux. Merci à vous, M. Mélenchon de porter notre vivante et claire parole.
malinvoy
Les médias n’arrêtent pas de nous demander si JL Mélenchon et FI ont copié le programme de M. Le Pen mais notre programme a été imprimé et diffusé bien avant le leur. Cette antériorité n’est jamais rappelée.
thery
Cher Jean-Luc Mélenchon, je m’étais inscrit voila trois semaines pour le car de St.Brieuc, hélas pour raison de santé je ne pourrai y participer comme la dernière fois qui m’a laissé un souvenir ineffaçable de chaleur humaine de sourires de toutes races et de tout horizons avec tous la mème ardeur et la mème envie de reprendre ce qui nous est dû (notre dignité, notre avenir dans nos mains et pour cela dégager ces voyous). Vive le mouvement des insoumis. Une constituante, une 6eme république et tout votre collectif aux commandes avec nous (voir la communautés de Saillant dans la Drome ils bossent en binôme et le maire n’a pas les pleins pouvoirs), les représentants oui ! En attendant je vous souhaite a tous une superbe journée d’espoirs de bonheurs de joies révolutionnaires citoyennes. A nous le pouvoir de décider de notre avenir.
CL
« Tout comme MLP… » (et gnagnagna), à ce jeu perfide des amalgames, pour affronter l’outrage, au delà de l’attitude défensive, il me semble qu’il y a un filon MLPS, très cinglant, à exploiter. Tout comme MLP, Filon, Macron (très bientôt favori du PS) et leurs supporteurs, politiques et leurs valets médiatiques, n’ont-ils pas le même programme de défense du système monarchique de la cinquième République ? Cette 5ème république à l’agonie, où les ministres intègres, les conseillers vertueux, n’ont aucuns scrupules à s’empiffrer, à se repaître, à piller la maison, en prônant l’austérité au peuple, puisque, selon eux, c’est la légalité. Honte aussi à ces journalistes véreux du service public, en quête de promotion dans ce système décadent, qui pour faire des courbettes au prochain monarque favoris des sondages, se moquent déloyalement, grossièrement, de ses concurrents.
Il est temps que la 6ème république balaye tout cela ! A samedi 18 mars pour le dire en force !
Alain Doumenjou
Le débat de lundi prochain sur TF1 (si toutefois ce que j’ai lu à ce sujet est bien exact) va être un exercice d’autant plus difficile que les organisateurs auraient prévu une règle (de toute évidence destinée à rendre autant que possible inaudibles les arguments de fond) limitant à 2 minutes chacune des interventions, avec possibilité pour chacun d’interpeller celui qui a la parole au bout d’une minute trente, histoire de pousser à la foire d’empoigne et de favoriser ainsi la confusion, des fois que les auditeurs risqueraient de comprendre certaines choses. Heureusement Jean-Luc est rompu à ce genre d’exercice, puisqu’au Parlement européen le temps de parole de chaque député est limité à 2 minutes. Telle est la modernité des débats « démocratiques » dans le monde d’aujourd’hui !
Pur hasard d’un tirage au sort (parait-il contrôlé par huissier !?) Monsieur Macron aura la parole en dernier et donc le dernier mot !
Castagna
Si c’est le cas ça nécessite d’aller tout de suite à l’essentiel sans perdre de temps à se défendre d’accusations mensongères mais plutôt rétablir la vérité en exposant clairement le programme ? Le piège est de répondre pour se justifier en attaquant ou en se posant en victime, c’est ce qu’ils cherchent pour pouvoir confirmer l’image auprès du public d’un homme agressif ou parano. Jean-Luc touche les français quand il parle avec son coeur, qu’il explique ce qu’il veut faire avec humilité, courage et pédagogie, les gens veulent comprendre contrairement aux journalistes.
morfin
En plus des cars, il y a surement des covoiturages militants, y penser. Pour la question des retraites, on a déjà sur ce blog abordé le sujet de remettre les 37.5 au lieu des 40 (faudra pas lacher çà). Pour les programmes FN, qui font suite aux autres programmes d’Ex dr pré- FN y a toujours eu pompage des idées et même des méthodes de travail et des stratégies de la gauche (ex « cellules » comme le PC, etc.) Faut bien penser à rappeler que ce sont des antirépublicains, xénophobes et pro-capitalistes, çà fait trois différences de fond de toujours. Avant ils étaient monarchistes, colonialistes esclavagistes et déjà capitalistes.
A samedi, Bastille-République !
Anne B
C’est le pompage permanent dans le programme FI. Sur France Inter, au sujet du programme FN sur l’Europe, P. Cohen demande s’il s’agit d’un plan B, se gardant bien de préciser que ça ressemble à du Mélenchon (comme c’est toujours fait à l’inverse). Il me paraît important de rappeler que des mesures de L’Avenir en Commun se retrouvent dans d’autres programmes et que les médias mettent en valeur les copies, voulant rendre invisible l’original avec sa cohérence et possibilité de mise en pratique. Il y a encore trop de gens ne faisant pas la différence entre la mise en scène politico-médiatique et l’authenticité du projet de la FI. Ils devront comprendre que ce ne sont pas les soi-disantes colères de Jean-Luc Mélenchon qui dérangent les journalistes, mais son programme très cohérent, très intelligent car il peut établir le vrai changement! que nombre de citoyens attendent, même sans connaître ce programme. 18 mars, 20 mars : les graines de la conviction porteront leurs fruits !
Chat
Portée par la vague médiatique, la tendance est à l’abolition du clivage droite gauche. Ne laissons pas Macron surfer seul sur la vague. La FI peut s’en revendiquer aussi car tous bords confondus les maîtres mots des candidats sont chômage, relance et entreprises. La FI, par un programme de relance doté d’un moteur « écologique » c’est bien à la relance et au chômage qu’elle s’attelle. En quoi sommes nous étiquetables ceci ou cela puisque c’est un nouveau logiciel économique que nous proposons. Il n’est ni de droite ni de gauche, il est inédit et il met les entreprises au cœur de l’action. Macron joue sur la confusion des clivages, autant faire de même lors des TV grand public.
moreau
Ce programme est inédit car il radicalement de gauche en fait. Je nous souhaite un grand rassemblement vers la 6ėme République !