J’ai fini par trouver le temps de me placer devant mon clavier ! Cela n’a pas été simple dans l’emploi du temps dont vous avez pu observer vous-même les déroulements. Je jette ici donc quelques coups d’œil sur divers aspects du moment et de l’emploi du temps qui s’annonce, notamment pour ce qui concerne les fameux « débats » télévisés. Un post, c’est de l’écrit et donc de la lecture. C’est un autre rythme, d’autres précautions, que celle de l’expression orale comme je la pratique dans les vidéos de la revue de la semaine où les magnifiques émissions « Esprit de campagne » que nous présentons elles aussi à cadence désormais quasi hebdomadaire. C’est pourquoi je reviens ici sur un aspect qu’il m’est impossible de développer le reste du temps. Je veux parler de la construction du mouvement « la France insoumise » dans le processus de la campagne électorale au service de laquelle il se trouve.
Du 18 au 21 mars, trois jours ont marqué un tournant dans la campagne que j’ai commencée il y a un an et un mois. De fait, la publication de la liste complète des candidats le 18 au matin ouvrait d’elle-même une nouvelle phase. En effet, à partir du moment où l’on sait qui va être vraiment candidat, chaque citoyen est conduit à se prononcer en fonction d’un tableau connu et stable. En toute hypothèse, cela change tout, après des mois et des semaines où l’incertitude a été la règle dominante.
Incertitude en effet. De février 2016 jusqu’à décembre nous avons vécu au rythme de l’incertitude sur la tenue ou non d’une primaire de toute la gauche ou du seul PS et de ses alliés. Puis ensuite dans l’inconnu de la candidature ou non de François Hollande. Dans la même période se jouait le feuilleton à suspense de la primaire de la droite et même de celle d’EELV. Une fois ces deux- là réglées on a aussitôt commencé à douter de la pérennité de la candidature de Jadot. À cela s’est ajouté qu’il fallait attendre la fin du mois de janvier pour connaître le résultat de la primaire au PS. Jusqu’à la décision des électeurs du PS, la construction du paysage restait inachevée et il ne pouvait être observé ni évalué sérieusement. Entre la fin du mois de janvier et de la primaire du PS et la mi-février, l’incertitude est encore restée de mise. On aura vécu l’épisode de la disparition de la candidature de Yannick Jadot. Puis ensuite : incertitude sur mon sort et sur celui de Philippe Poutou quant à la collecte des parrainages. Autant d’éléments qui ont contribué à maintenir éloignées de la scène plusieurs millions de personnes dont elle ne parvenait pas à capter l’attention.
Pour ce nouveau commencement de campagne, le calendrier était bien chargé. D’abord parce que nous avons convoqué la marche pour la sixième république le 18 mars. Ensuite parce qu’il y avait le premier grand débat public sur TF1. Le faible intervalle d’un jour entre les deux a conduit à faire de ce temps une seule et même séquence. Comme je donne mon avis sur le « débat » télévisé dans un autre chapitre, je veux ici m’en tenir à la marche du 18 mars.
Je laisse de côté les habituelles mises en doute concernant le nombre des participants. Elles sont désespérantes. Car nous avons donné, avant l’évènement, les outils informatiques nécessaires à la presse pour évaluer elle-même la situation. Il s’agit d’une application qui établit le nombre de personnes présentes dans un espace à partir d’une photo satellite. Sur la base de l’espace ainsi délimité et en fonction d’une évaluation du nombre de personnes au mètre carré, que chacun peut faire en regardant n’importe quelle photo, l’application permet de savoir combien il y a de monde réellement. C’est basique, super-simple et cela épuise toutes les querelles. C’est de cette façon que nous-mêmes nous avons procédé pour donner notre chiffre de 130 000 personnes. Personne ne sait comment ni pourquoi l’observateur du journal Le Parisien peut dire que nous étions «certainement plus près de 80 000 que de 130 000 ». Pas davantage qu’on peut savoir pourquoi le Canard enchaîné dit que la place était aux trois quarts occupés alors qu’elle l’était entièrement et même au-delà comme le montrent toutes les photos et vidéos sur le sujet. Je place ici un lien qui permet de de regarder une vidéo qui balaie l’ensemble de la place. Mais c’est surtout pour le plaisir du souvenir d’un si grand moment ! En réalité peu de gens ont contesté notre chiffre mais je voulais que mes lecteurs sachent pourquoi nos informations sont dorénavant sûres et garanties dans ce domaine. Au point que chacun d’entre vous peut procéder lui-même a son comptage s’il le souhaite avec les mêmes outils !
Mais ici je veux évoquer deux questions plus directement politiques. La première pour souligner la signification politique du rassemblement. Certes, il prenait sa place dans une campagne électorale. Mais pour l’essentiel, sa signification est concentrée sur son propre objectif politique : le passage à la sixième République. Chacun aura pu remarquer qu’il n’y avait aucune pancarte aucun panneau à mon effigie dans les cortèges. Une fois rassemblés sur la place, tous ceux qui s’y trouvaient s’en sont tenus à des slogans purement politiques : « Résistance ! », « Dégagez ! Dégagez ! ». Tout au long du parcours, regroupés par thèmes derrière un camion sono et banderoles thématiques, les marcheurs reprenaient les slogans lancés par les rédacteurs des différents livrets du programme qui se trouvaient sur place et lançaient les mots d’ordre.
C’est donc bien une force politique consciente qui s’est déployée dans les rues. 1000 volontaires sont venus encadrer la marche dont 300 affectés à des tâches de service d’ordre, somme toute assez ingrates. 5000 drapeaux bleu-blanc-rouge étaient disponibles et davantage encore de pancartes préfabriquées en plus de celles que les gens avaient eux-mêmes apportées. Qu’il s’agisse des drapeaux comme des pancartes, nous avons observé comment les gens se présentaient d’eux-mêmes, aux points de distribution et faisaient leur choix entre les pancartes d’après leur slogan. Puis ils se mettaient en mouvement en suivant scrupuleusement les consignes de sécurité qui était données. Ce sont autant de signes très significatifs quant à la nature du rassemblement et sa composition.
Pour ma part, au fil du discours, et en regardant les visages des gens puisque le nouveau dispositif de hauteur scénique le permet, j’ai pu faire d’autres constats politiques. J’ai été frappé de voir quelle partie de mon discours étais reçue avec le plus de réactivité et d’adhésion. Sans entrer dans les détails, deux réactions m’ont frappé. La première, unanime, puissante et quasiment hurlée, répondit à ce que je disais à propos de la constitutionnalisation de l’IVG et du fait que le corps des femmes leur appartient en propre, exclusivement. Ce fait montre qu’il existe une conscience large du danger qui pèse sur ce droit. Une autre réaction forte m’a d’autant plus impressionné, que je ne m’y attendais pas. C’est celle qui concernait la phrase où je disais: « les animaux ne sont pas des choses ». J’ai prononcé ces mots parce que je pensais que c’était mon devoir de le faire. Mais je ne m’attendais à aucune réaction dans ce propos qui est si totalement inhabituel dans le discours d’un homme politique. Pourtant il suscita une énorme réaction d’approbation. J’estime que c’est le signal d’une prise de conscience populaire profonde sur ce thème. En cela, la marche du 18 mars aura aussi fait avancer cette idée car dorénavant nul ne peut plus ignorer l’adhésion qu’elle soulève.
Encore une remarque : tandis que je parlais régnait un profond silence sur la place. Ce comportement est typique d’une foule très politisée pour qui chaque mot a une importance particulière. Mais cette politisation doit se comprendre au sens le plus général du terme. Je voudrais le dire d’une autre manière : cette politisation exprime davantage une culture commune qu’une adhésion au discours d’un parti. En effet la diversité d’origine de composition et d’engagement s’est rapidement observée. Prenons un exemple. Il est vrai que tout le monde a chanté « la Marseillaise » à pleine voix. Mais quand j’ai proposé que l’on chante « l’internationale » puisque nous étions le jour anniversaire du commencement de la commune de Paris de 1871, il n’en fut pas de même. Et cela non parce que les gens refuseraient de chanter quelque chose en relation avec cet événement constitutif de l’idée de gauche, mais tout simplement parce qu’ils ne connaissaient pas les paroles et peut-être ne l’avait-il jamais entendu chanter. Ce détail atteste du poids des nouvelles générations et des nouveaux arrivants dans le mouvement « la France insoumise » que la marche donnait à voir pour la première fois.
Voici la deuxième série de remarques. Les lecteurs de ce blog savent l’importance que j’attache à la formation progressive du mouvement « la France insoumise ». Dans le cortège, peut-être avez-vous remarqué que des personnes marchaient à mes côtés. Certaines sont très directement et personnellement impliquées dans la réflexion sur la construction de ce type d’outil politique. Il s’agit par exemple de Chantal Mouffe, la philosophe belge, épouse de feu Ernesto Laclau avec qui elle a posé les bases d’une pensée théorique sur le « moment populiste » en Europe et dans le monde. Elle publie bientôt un livre avec Iñigo Errejón, l’un des co-cofondateurs de Podemos et longtemps son principal théoricien. À mes côtés marchait aussi Zoé Konstantopoúlou, l’ex-présidente du Parlement grec de la première période du gouvernement Tsipras d’avant la capitulation. Face à une gauche désormais explosée par la mésaventure et la déroute qu’a été la gestion par Alexis Tsipras de la victoire électorale populaire, elle suit de près la méthode avec laquelle nous avons reconstruit une force de masse avec le mouvement la France insoumise. D’autres participants-observateurs m’entouraient encore, venus de divers horizons politiques, non seulement en Europe mais en Afrique et en Amérique latine. Chacun d’entre eux suit au fil des jours, à travers les vidéos, les notes de blog et l’activité de la plate-forme jlm2017.fr, le développement de ce que nous avons entrepris. Construire un mouvement politique de masse d’une part et d’autre part mener une campagne électorale qui, par vocation, doit s’adresser à tous sans exception.
Si cette formule tient en une phrase, l’expérience montre que sa mise en œuvre est d’une grande complexité. On vient d’en avoir une démonstration. La semaine du 18 au 26 mars aura été pour nous une remarquable combinaison dans la mise en œuvre de moyens, et de circonstances maîtrisées, le tout en coïncidence avec le début d’une activité populaire de politisation intense. Un chiffre le résume : nous avons gagné 40 000 signatures d’appui en huit jours. Selon nos analyses, nous sommes parvenus à franchir des étapes dans la méthode que nous nous étions fixé, exprimée d’une façon un peu abstraite : fédérer politiquement le peuple. Je ne reviens pas ici sur ce que cette expression contient de singulier par opposition à d’autres orientations. Mais la confrontation de cette façon de faire avec l’ancienne méthode de l’addition des sigles d’organisation et des accords d’états-majors a produit un résultat spectaculaire dans cette période.
La tactique « rassembler la gauche » qui était censée nous asphyxier aura tout simplement étouffé ses auteurs. Elle ne débouche sur rien parce que rien n’existe dans la réalité qui correspond à cet objectif. Pour mieux dire : l’ensemble de ce que le mot « gauche » recouvrait jusqu’à ce jour est en pleine recomposition. Il s’agit d’un processus qui a sa propre dynamique. Croire qu’il est possible de le paralyser par des invocations touchantes et des pétitions pour l’unité est une vue de l’esprit. Ce processus de recomposition se déroule comme un fait autonome vivant, dans le fil même de l’élection, et celle-ci se trouve en être l’expression la plus aboutie. Le processus électoral et la réorganisation du champ politique en France sont une seule et même chose à présent. Il en est ainsi d’abord bien sûr parce que les organisations qui exprimaient tout ce champ, c’est-à-dire principalement les deux partis dits « de gouvernement », ont explosé en vol.
L’origine profonde de cette explosion est évidemment dans celle des rapports sociaux dont ils ont été pendant longtemps l’expression politique. La société abîmée, disloquée par le précariat, labourée par le déclinisme, assommée par les vociférations sécuritaires, ne donnent plus aucune place à la fameuse « synthèse » du PS et pas davantage à l’attelage hétéroclite que représente « Les Républicains ».
Pour finir, je propose un tableau qui résume la situation. On peut dire que trois pôles se disputent l’hégémonie idéologique sur notre société. Le premier : « ma tribu d’abord, périssent les autres ! » C’est la règle brune. C’est l’extrême droite de Madame Le Pen qui domine ce bloc où l’on trouve aussi Dupont-Aignan et Asselineau. Le second c’est : « chacun pour soi, le marché pour tous ». C’est la règle d’or. Ici domine à cette heure la candidature d’Emmanuel Macron. Le troisième c’est le « tous ensemble ». C’est ce que fédère en majeure partie ma candidature. Entre ces blocs, d’inégale importance, les candidatures qui essaient de se positionner entre deux de ces pôles entrent dans une tension ingérable. Ainsi quand Fillon tâchait d’unir le tribalisme réactionnaire et le libéralisme économique ou bien quand le PS a voulu établir un pont entre le « chacun pour soi » libéral et le « tous ensemble ». On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais on sait à cette heure ce qui se produit : une profonde et ample redistribution des adhésions entre ces trois groupes. Elle devient l’enjeu de l’élection. Elle fournit la base de trois programmes bien distincts. Et chaque jour qui passe, en dépit des remuements de l’écume des choses, le grand nombre se positionne progressivement à l’un ou l’autre de ces trois pôles.
Évidemment, c’est une autre histoire que de décrire comment le tableau électoral se compose et se recompose à partir de chacune des candidatures connues et comment la position de chacun détermine l’équilibre de l’ensemble. Mais au final, je suis bien d’accord avec l’éditorialiste du journal Challenges, Maurice Szafran, lorsqu’il titre : « présidentielles 2017 : et si Mélenchon passait lui aussi devant Fillon… » et commence son analyse en disant : « un croisement des courbes des sondages de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon pourrait conduire à un choc politique et la décomposition de la Ve République et de ses institutions ». Après que ce croisement des courbes a déjà eu lieu avec Benoît Hamon cette semaine, il est clair que nous comptons puiser dans cette progression l’énergie qui nous permettra de dépasser Monsieur Fillon. Chacun peut imaginer ce que cela signifie alors…
Le débat organisé par la chaîne de télévision TF1 le 20 mars a connu un énorme succès puisque le pic d’auditeurs est monté à 11 millions et demi de personnes ! Je n’ai aucune raison d’en critiquer le résultat pour ce qui me concerne. On voudra donc bien considérer que mes observations sont faites dans une posture bien détachée du sujet, sans rancœur ni exercice du droit de poursuite…
Toute la difficulté d’un tel débat tient au nombre des participants combinés à celui des sujets à traiter. Dans le cas du débat de TF1, 12 sujets avait été délimités auxquels s’ajoutaient une introduction et une conclusion. Dans l’horaire prévu, cela attribuait 28 minutes de temps de parole à chaque candidat, réparti en séquences d’une minute et demi par thème ! Imagine-t-on ce que cela signifie de s’exprimer sur des problèmes d’une telle complexité en une minute et demie ? Dès lors, pour ma part, en entrant sur le plateau, je n’avais aucune idée de ce que pourrait être un « débat », c’est-à-dire un échange quelconque avec l’un des candidats, qui amputerait cette précieuse minute et demie, quel que soit le thème. Si, encore une fois, je n’ai pas à me plaindre du résultat, je ne peux manquer cependant de montrer les limites d’un tel exercice.
Car, pour finir, l’émission aura duré 3h30 ! Toute la durée sera faite en restant debout, c’est-à-dire dans un effort physique, et en étant continuellement sous la pression de la situation. À quoi s’ajoute la part d’imprévu : deux sujets ont sauté tandis qu’un autre a changé de place. Je ne suis pas en train de couper les cheveux en quatre mais de faire connaître les conditions intellectuelles réelles dans lesquelles tout ceci se déroule. J’estime que la conduite de l’émission a donc été remarquable puisque dans une situation totalement nouvelle et avec des contraintes aussi incroyables, tout s’est bien passé !
Mais on devine mon scepticisme à propos des deux prochains débats annoncés ! En effet, nous serons 11 participants ! Pour 15 minutes de temps de parole à chacun d’entre nous, les deux chaînes d’information en continu BFMTV et CNews ont prévu une durée de 3h30 pour l’émission. Ce seraient donc quatre heures sans aucun doute !
De son côté, France 2 n’a fait connaître pour l’instant que la date. Elle ne me convient pas et je n’en suis pas d’accord. La remarque vaut pour tous, même si elle s’applique particulièrement au cas détestable de France 2. En effet, il faut savoir que les dates sont fixées par les chaînes, qui ne consultent personne à ce sujet et se soucient comme d’une guigne de notre propre emploi du temps et de notre planification de campagne, qu’il s’agisse de déplacements, de réservation de salles, ou éventuellement d’autres rencontres médiatiques. La date est annoncée et nous sommes en quelque sorte sommés de nous y plier sous peine de passer pour je ne sais quel affreux déserteur qui mépriserait ses concurrents et les téléspectateurs.
Dans le cas de France 2, le pire est atteint. La chaîne ne s’est pas demandée si nous sommes d’accord pour mettre en jeu toute notre campagne 48 heures avant le vote, ni ce que nous avions prévu de faire à cette date, ni s’il est décent et conforme qu’une campagne électorale s’achève par un événement auquel il est impossible de répliquer le cas échéant. Tenons compte des pratiques de la chaîne telle qu’on peut les observer dans le déroulement de l’odieuse « Émission politique », véritable traquenard qui fonctionne seulement comme un spectacle, dont la volonté de mise à mort est tellement évidente qu’elle est insupportable même quand un de nos adversaires y est soumis ! Il me paraît donc essentiel de ne pas accepter d’être réduit de cette façon grossière en « chair à buzz ». Et encore moins de permettre à une équipe trop bien connue pour sa fascination pour le seul spectacle de dominer la conclusion d’une campagne de cette importance.
En toute hypothèse, pour ma part je ne crois pas possible de participer à une émission de cette nature au-delà du lundi 17 avril, compte tenu de mon programme d’activité et de la construction de ma campagne.
La question a miraculeusement échappé au déboisage final des thèmes du « débat » de TF1. Il s’agit de la soi-disant Europe de la défense. Mais j’y reviens car ce que je dis sur le sujet est central dans mon esprit même si ce n’est pas l’actualité retenue par les commentateurs. L’Union européenne s’enfonce dans une option de militarisation que renforcent l’un après l’autre rapports et résolutions adoptés au Parlement ou aux sommets des pays de l’Union. Celle-ci se présente d’abord comme une intégration toujours plus avancée dans l’OTAN. En France, pas un mot plus haut que l’autre sur le sujet. Pourtant, il y a 51 ans, sur ordre du Général De Gaulle, la France sortait du commandement intégré de l’OTAN. Comme ils sont nombreux ceux qui voudraient oublier. Rafraîchissons ici les mémoires.
Le 21 février 1966, lors d’une conférence de presse à Paris, De Gaulle annonce le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN. Il en explique ses raisons rationnelles. Je juge qu’elles sont toujours valables. Voyons.
Tout d’abord la structure intégrée de l’Alliance engage la France contre son gré dans les guerres des États-Unis : « Des conflits où l’Amérique s’engage dans d’autres parties du monde, comme avant-hier en Corée, hier à Cuba, aujourd’hui au Viêt Nam, risquent de prendre, en vertu de la fameuse escalade, une extension telle qu’il pourrait en sortir une conflagration générale. Dans ce cas, l’Europe, dont la stratégie est, dans l’O.T.A.N., celle de l’Amérique, serait automatiquement impliquée dans la lutte lors même qu’elle ne l’aurait pas voulu. ». Cet argument reste valable aujourd’hui où l’OTAN et les USA poussent l’Europe à dégrader ses relations avec la Russie. Il ajoute également que la détention de l’arme nucléaire est incompatible avec les structures intégrées de l’Alliance : « Au surplus, notre pays, devenant de son côté et par ses propres moyens une puissance atomique, est amené à assumer lui-même les responsabilités politiques et stratégiques très étendues que comporte cette capacité et que leur nature et leurs dimensions rendent évidemment inaliénables. »
Enfin et surtout, l’appartenance au commandement intégré de l’Alliance contrevient à l’indépendance nationale : « la volonté qu’a la France de disposer d’elle-même, volonté sans laquelle elle cesserait bientôt de croire en son propre rôle et de pouvoir être utile aux autres, est incompatible avec une organisation de défense où elle se trouve subordonnée. » Au final comme le dit justement le Général de Gaulle, « il s’agit de rétablir une situation normale de souveraineté, dans laquelle ce qui est français, en fait de sol, de ciel, de mer et de forces, et tout élément étranger qui se trouverait en France, ne relèveront plus que des seules autorités françaises. C’est dire qu’il s’agit là, non point du tout d’une rupture, mais d’une nécessaire adaptation ». Ce qui motive sa décision, c’est la défense de la souveraineté de la France, et donc de son autonomie de décision, contre quiconque la remet en cause, fût-il américain.
Dès lors, les forces armées états-unienne ont été priées de quitter le sol français. Ce sera chose faite le 14 mars 1967, où, à l’issue d’une cérémonie de départ, présidée par le général américain Lyman Lemnitzer, à la fois commandant suprême des forces alliées en Europe et des forces américaines en Europe, la bannière étoilée est descendue et soigneusement pliée. Au total, 27 000 soldats et 37 000 employés répartis sur 30 bases aériennes, terrestres et navales seront évacués. L’énormité de la décision en pleine guerre froide implique un courage politique dont sont incapables au centième les pauvres figures contemporaines totalement aliénées à la domination états-unienne. C’est même un soi-disant successeur du Général qui organisera la marche arrière.
En effet, Nicolas Sarkozy, en 2009, actera le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Il s’en explique dans un discours prononcé le 11 mars 2009 : « Nous voulons renforcer le partenariat stratégique entre l’Union européenne et l’OTAN » et « Nous voulons une OTAN plus réactive et plus efficace » car « nos alliés et nos amis, c’est d’abord la famille occidentale ». Cet alignement sur l’OTAN et le concept fumeux « d’occident » est d’ailleurs conforté par l’odieux traité de Lisbonne, avalisé par Sarkozy en dépit du rejet du traité de Constitution européenne par le peuple français. En effet, ce traité impose qu’en matière de défense « les engagements et la coopération » soient « conformes aux engagements souscrits au sein de OTAN qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective ». Il me semble important de souligner le reste de la phrase qui suit cet acte d’allégeance. Le texte précise que c’est l’OTAN « …l’instance de leur mise en œuvre. » (Article 27 TUE). C’est exactement le contraire de ce qui avait été dit et décidé il y a 51 ans. J’étais parlementaire national. J’ai voté contre en Commission du Sénat.
Ce retour dans le giron de l’OTAN est acté lors du 21ème sommet de l’OTAN de « Strasbourg – Kehl » des 3 et 4 avril 2009. Cette réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN signifie que les états-majors de l’OTAN disposeront désormais d’une capacité d’engagement de certaines unités françaises. Pour cela, celles-ci sont donc rendues directement interopérables avec celles de l’Alliance. Un changement majeur en résulte. Les officiers français participant jusque-là aux structures de l’OTAN continuaient à obéir à une chaîne de commandement strictement française. Désormais, ils doivent suivre les ordres de la chaîne de commandement de l’OTAN, c’est à dire des États-Unis, directement. Ce retour dans le commandement intégré de l’OTAN signe ainsi la fin de la participation libre de la France aux opérations de l’OTAN. La règle devient l’alignement systématique sur la politique étrangère états-unienne. Et la suite logique de cette réintégration est la réouverture de bases militaires américaines en France, comme dans tous les pays qui intègrent l’alliance
Mais l’Alliance du Traité de l’Atlantique Nord a, elle aussi, changé de nature au fil des ans. Le changement est d’abord de nature stratégique. On est passé d’une alliance strictement défensive à une alliance y compris à « vocation préventive ». C’est en partant de là qu’a été décidée par exemple l’intervention en Irak. Faut-il souligner combien ce glissement est facteur d’instabilité et de tensions ? Il est aussi, et surtout à mes yeux, contraire aux principes de l’ONU visant à garantir la « sécurité collective ». Il s’agit aussi d’un changement de nature géographique : l’Alliance, ne s’arrête plus à la zone Atlantique, mais est devenue planétaire. Dès lors, que peut-elle être d’autre que disposée en fonction des seuls intérêts stratégiques américains ? Et surtout des intérêts pétroliers. Car 60 % de la consommation de carburant des USA est importée contre 0 % avant 1971. L’OTAN est ainsi intervenue « hors zone » en Afghanistan. De plus, à travers son extension aux pays de l’est (adhésion Bulgarie, Roumanie, Slovaquie et pays baltes en 2004) et en Asie centrale (projets d’adhésion controversée de l’Ukraine et de la Géorgie), l’OTAN est désormais utilisée par les États-Unis comme un instrument de rapport de force face au reste du monde, et notamment face à la Russie.
C’est aussi le projet que soutient l’UE au fil des résolutions avalisées par le Parlement européen. L’obsession anti-russe n’y connait plus de limite. On a même pu y voter à propos de la situation sécuritaire qu’elle « s’est considérablement et progressivement aggravée au cours de l’année 2014, avec l’apparition et le développement de l’État islamique (EI) autoproclamé, et en conséquence de l’usage de la force par la Russie ; » (Rapport Paet, voté en novembre 2016). Ce rapport propose même de faire des actions européennes complémentaires, notamment là « où l’OTAN ne veut pas agir » Il demandait même récemment, le « fléchage des dépenses nationales de défense vers les intérêts européens » en rappelant les engagements « des États à consacrer 2% de leur PIB à des dépenses de défense mais demande aussi que 20% de leur budget de défense soit consacrés aux équipements identifiés par l’Agence Européenne de Défense ». Ces 2% du budget de défense correspondent exactement au budget demandé par l’OTAN, et que Trump réclamait encore en janvier 2017, en précisant : « Les pays (membres) ne payent pas ce qu’ils devraient ».
L’appartenance de la France à l’OTAN a en effet un coût : plus de 100 millions d’euros par an. Auquel s’ajoute le surcoût lié à la réintégration du commandement militaire, aux alentours de 70 millions par an, une lourde charge pour la France, au détriment de ses propres capacités opérationnelles, déjà limitées.
Le sommet de l’OTAN se tiendra à Bruxelles le 25 mai 2017 en présence du président Trump. Ce sera une nouvelle occasion pour les États-Unis d’affirmer leur domination sur l’Europe. A moins que… je sois élu. Dans ce cas, la rencontre aurait une autre saveur puisque je serai là pour siffler la fin de l’orgie.
283 commentaires
Tardy Bernard
Malgré la manipulation écoeurante de France 2, chaine publique aux ordres, il vaut mieux y être présent ne serait-ce que pour la dénoncer et ne pas laisser le terrain à « l’influence nauséabonde » de ce vieux monde que nous voulons… Enfin, je souhaiterais savoir si Jean-Luc fera un meeting à Grenoble car beaucoup l’attendent.
rd des candidats
Je ne vote pas, mais je suis totalement en accord avec Jean-Luc Mélenchon sur son fait de ne pas aller sur l’émission de France 2, pilotée par un journaliste et ses assesseurs qui n’ont pas d’autres questions à poser que celles qui n’ont que pour buts de faire leur seule audience. Il me semble que l’on pourrait attendre de cette chaine, dont chaque Français est le pourvoyeur de fonds, qu’elle apporte une information objective dénuée de toute agressivité à l’égard des candidats. Son objectif devrait se borner à donner des observations amenant à mieux comprendre les programmes des candidats, et ceci sans effets de manche dignes de pièces de theatre. Pour ma part, j’ai décidé de zapper systématiquement ce genre d’informations qui n’apportent rien sur la vie de la politique en France.
André
En réaction aux dernières nouvelles. En voilà une grosse ficelle, B.Hamon qui tente de refiler les singes qu’il transporte sur son dos à Jean-Luc. A quoi il joue ? A la voiture balai de Macron ? Ou c’est encore plus nauséabond que ça ?
Et de voir Laurent ramener sa fraise, c’est pathétique.
Nathan
Asselineau d’extrême-droite, c’est anachronique. C’était pas impossible en 2012, car il se développait sur un internet ou E&R était roi, et encore, mais là, il a focalisé son discours sur comment récupérer les électeurs de gauche.
Dire que c’est un ancien collaborateur de Pasqua, c’est ne pas voir que tous les alliés politiques européens de son parti sont à gauche, voire à l’extrême-gauche (EPAM, Deomcracia Real Ya, Anthony Coughlan, etc.), et qu’Asselineau en condamnant par exemple tout ce qui touche au grand remplacement a décidé de se placer sur le créneau électoral de FI en supprimant son électorat d’extrême droite. Et là, Mélenchon paye le fait de diriger une force politique clivée sur la question de l’UE et le fait d’avoir souvent manqué de cohérence sur la question de la souveraineté (« la sortie de l’euro était une solution « d’essence maréchaliste » »).
Enfin, il semblerait que la stratégie est de l’insulter, bon courage pour reprendre les électeurs qu’il a pris à Mélenchon.
Nolwenn
L’ayant découvert récemment (Asselineau), j’ai écouté des discours et programme de 2012 pour voir ce qu’il en était de ces accusations d’extrême droite et je n’y ai trouvé aucun propos puant, pas plus qu’aujourd’hui, même programme, même discours rassembleur, même discours sur les nationalisations. Moins puant que Jean-Luc Mélenchon et ses « l’Allemagne est notre ennemie », « les Américains n’ont pas de culture, nous on ressemble plus aux Chinois ». Pour moi sur cette question d’extrême droite, il n’y a que le travail de sappe d’une seule personne, Ornella Guyet, Aka Marie-Anne Boutoleau, repris ensuite un peu partout, toujours sans aucun argument autre que « ER partage ses vidéos » et « un jour il a fait une conférence dans un bar appartenant à Serge Ayoub » (1 sur 450) et cette même meuf traite de fachos Frédéric Lordon, François Ruffin, Michel Collon, Pierre Carles, entre autres ! Alors euh…
limonade
@Nolwenn
L’Allemagne, les Américains et les Chinois sont nos frères et sœurs dans ce rapport de force. C’est évidemment sans faire l’amalgame avec les 0.001% que nous devons penser (et JL n’a pas fait cet amalgame), car eux montrent toute la haine et le conservatisme à leur seul et suicidaire profit. Il ne s’agit pas d’élire un homme, mais plutôt de mettre en orbite celui qui semble capable de ramener ce qui a été insidieusement écarté. Je pense avant tout à cette constituante (aussi à ce référendum révocatoire) qui nous permettrait de redessiner un avenir en commun. Cet homme qui ouvre le chemin des affranchis me semble pourvu de cette vertu !
JeanLouis
@Nolwenn
Où avez vous entendu dire par JL Mélenchon que l’Allemagne est notre ennemie ?! Critiquer la politique de Mme Merkel et l’ordo libéralisme ne fait pas pour autant des Allemands nos ennemis. Votre simplisme discrédite un peu vos propos.
Umrk
France 2 rétorque à Jean-Luc Mélenchon à propos de son éventuel refus de participer au débat du 20 avril que [Jean-Luc Mélenchon] « se livre à des attaques inacceptables sur le professionnalisme des journalistes du service public et s’en prend avec une rare violence à ‘L’Émission politique’ qui l’a invité à deux reprises cette saison sans aucun incident ». Les gesticulations des trois pieds nickelés Pujadas-Lenglet-Saint Criq n’ont rien à voir avec le journalisme. Ces trois-là n’en sont qu’une sordide caricature, contre-exemple à enseigner dans toutes les bonnes écoles de journalisme. Ils salissent l’élémentaire déontologie, ils sont pathétiques.
Moisset Nadia
Comme toujours votre post est incroyable de lucidité tant sur les actions accomplies que sur celles qui restent à entreprendre ou encore sur les attitudes à avoir pour fédérer les différentes mouvances intéressées par le projet de France Insoumise. Avec vous nous avons été plus forts, et puisse cette force nous emmener vers la victoire pour notre peuple, notre France et pour la planète. Je vous laisse totalement juge de votre participation ou pas au débat du 20 avril si la date en est maintenue, et j’invite les lecteurs de ce blog à faire comme moi, protester auprès de France Télévisions sur l’opportunité de la date, et sur les possibles manoeuvres qu’elle induira forcément et donc sur les nécessités de son avancement. Merci Jean-Luc et encore bravo pour votre courage politique et physique.
Christian Michard
Tous les candidats cherchent des ralliements de poids, c’est à dire, des gens connus. De la politique, de la société civile, du show bizz, etc. Moi, je verrais bien sur la scène d’un meeting des ralliements de poids pour notre France insoumise, qui se fassent échos du peuple, des ses salariés, de ses jeunes étudiants, de ses retraités, des gens avec qui on peut s’identifier. Un docker, une aide soignante, un policier, une comptable, un médecin urgentiste, une juriste, un informaticien, une hôtelière, un pharmacien, une chaudronnière, un agent de sécurité, une institutrice. Les salariés et les chômeurs de ce pays ne sont pas des héros, ils sont plus que ça, le sel de la terre.
Le Dule 39
Bonne idée si c’est bien mis en scène; ça peut être un déclencheur pour les indécis.
L. A.
Ç’a été fait, l’été dernier me semble-t-il, ça s’appelait « le défilé des insoumis », avec prises de parole de tous les intervenants sur le podium lors d’un meeting de J.-L. Mélenchon.
Phil Marso
Refuser le débat, sous prétexte de date, me semble jouer les divas. Pourtant ce dernier débat mettait à pied d’égalité les 11 candidat(e)s en tant de paroles. Après une Europe à deux vitesses, voici le débat à deux vitesses. Jean-Luc Mélenchon préfère donc un débat avec 5 candidats sur TF1. Va comprendre Georges….
L. A.
J.-L. Mélenchon n’est quand même pas responsable des calendriers débiles proposés par les médias ! Ce n’est pas lui qui a décidé de faire un débat à cinq l’autre fois, et il explique très bien les contraintes de sa campagne dans ce billet (l’avez-vous lu ?), qu’est-ce qui est si difficile que ça à comprendre ? Les médias eux n’ont que ça à foutre. S’ils ont choisi cette date c’est effectivement parce que ces gros malins espèrent en faire un piège, avec aucune possibilité de réagir après (il sera légalement trop tard). Qu’est-ce qui empêche France 2 ou toute autre chaîne de faire un débat à onze en temps et en heure ? Voire de multiples débats à deux ou à trois entre tous ? Qui a obligé le CSA à décréter une prétendue équité en séparant (inconstitutionnellement) les candidats en «petits» et «grands» ? C’est auprès de tous ces incompétents que vous devriez aller vous plaindre.
Pierrot de Pont
Contrairement à beaucoup ici, je pense qu’il faut refuser la tenue de ce dernier débat d’avant premier tour dans les conditions où il est organisé. L’avant veille de la fin de campagne (close le vendredi à 24h00) est en effet réservée aux derniers meetings des candidats sur les thèmes qu’ils se choisissent et non sur ceux que des journalistes voudraient leur imposer.
On ne se méfiera jamais assez du truqueur Pujadas qui ne conçoit le journalisme que comme un immense spectacle construit à coups d’effets bidonnés et de manipulations grossières, les dernières en date étant celle (ratée) de l’invitation de Philippe Torreton pour qu’il culpabilise Jean-Luc de ne pas se retirer derrière Hamon et l’intervention énervée de Mme Angot face au répugnant Fillon.
Même donné vainqueur, Jean-Luc a justement critiqué les conditions du débat TF1/LCI qui serait encore pire à onze durant plus de 4 heures en soirée. J’en propose donc un seul, à la Chavez, tout un dimanche après-midi.
GG
Oui, ces journalistes sont des ânes, mais pourquoi y aller déjà plusieurs fois et puis plus. Je trouve qu’il faut aller ne serait-ce par respect pour les dits petits candidats.
Pauvre2
Jean-Luc n’est pas le seul à se plaindre du débat de France 2, Macron aussi et même Le Pen. Le CSA aussi qui pense que la date est trop proche de l’élection et qu’il serait donc impossible de répondre à un éventuelle info ou attaque d’un autre candidat. Si même le CSA est d’accord avec Jean-Luc !
Genvieve M
Je suis entièrement d’accord avec vous. Ces trois serpents sont capables de manipuler les coups les plus bas, en bons chiens de garde qu’ils sont, intimement liés au pouvoir. Ils sont toxiques.
lzpinos85
C’est clair. Cette invitation à venir chez les Pujadas-Lenglet and Co. n’est en rien une invitation mais une escroquerie devant leur permettre juste de faire du buzz sur le dos des candidats. Déjà un deuxième candidat a compris le piège et, tout commme Jean-Luc Mélenchon, a indiqué ne pas être volontaire pour ce type de faux débat dont nous avons déjà tous pu voir le sens du débat citoyen et respectueux qui est leur marque de fabrique dur le service public, qui plus est. D’autres candidats vont suivre, pour sûr.
limonade
Rien ne sert de courir il faut arriver à point ! Prends tout ton temps, laisse les ânes s’abreuver de leurs mantras évanescents. La vertu, l’intransigeance et la détermination !
Michel Brétéché
Marine Le Pen à France 2 au débat politique après les infos, débats raté pour les journalistes Pujadas et Lenglet qui n’ont pas réussi à contrer MLP. Je les ai trouvé bien pâle face à la verve de MLP. Attention danger, dans ces conditions je comprends le refus de J L Mélenchon de ne pas participer à la dernière parodie de débat (même si je ne suis pas d’accord avec lui pour sa non participation au débat). Pathétique France 2, comme la télé d’ailleurs.
andrés bryant (communiste)
Époustouflant de lire qu’Asselineau serait dans le « bloc » d’extrême-droite ! Mélenchon a pourtant la capacité d’analyse qui lui a permis de prendre de courageuses positions sur Cuba, la Vénézuéla, la guerre en Afghanistan. Franchement, il faudrait faire aussi sur la France un effort d’étude et d’analyse. Ça discrédite quelqu’un quand on le voit raconter de telles sornettes pompées dans le magasins faisandé des faiseurs d’opinion à la solde de Washington. Si on veut bien regagner le chemin perdu sur la question de la souveraineté nationale, populaire, condition centrale pour résoudre les problèmes des masses laborieuses, question qui a été abandonnée et sur laquelle ont fondu les vautours crypto-fascistes, il faudra que cessent les diatribes et anathèmes entre les forces progressistes qui d’une façon ou d’une autre veulent récupérer cette souveraineté, héritage de la Révolution Française et non des traitres à la solde des prussiens et autres.
L. A.
Pour être précis, il n’est pas écrit qu’Asselineau est d’extrême droite mais seulement qu’il fait partie du pôle « ma tribu d’abord, les autres périssent ». Puis il est précisé que ce pôle ou bloc est dominé par l’extrême droite. Comme dire que les chrétiens-démocrates sont dans un pôle dominé par les socialistes ne revient pas à dire qu’ils sont socialistes. Mais effectivement, ce monsieur ne fait aucunement partie des forces progressistes, c’est ni plus ni moins un zélateur de la monarchie d’ancien régime et de l’église catholique. Ayant sans doute beaucoup appris des jésuites, il arrive à faire croire qu’il tient de la Révolution et du CNR, mais c’est pour ratisser large et grappiller certains de nos éventuels électeurs parmi les plus crédules. Il ne tarit pas d’insultes et de mensonges à propos du candidat de la France insoumise, dont il pille pourtant régulièrement le programme, à l’instar de n’importe quel Philippot. En revanche, il ignore tout des bas salaires et de la misère…
Odile.
Il y a des milliers de tracts à distribuer pour participer à l’effort commun, pour élever aussi haut que possible le score de la France insoumise au premier tour de l’élection présidentielle. Ces tracts sont, entre autres, disponibles dans toutes les fédérations départementales du PCF. Il faut aider notre candidat. Tout ne doit pas reposer sur ses épaules. Il est temps de coller des affiches et de remplir les boites aux lettres ! Il est grand temps de devenir visible ailleurs que sur la toile et la TV.
Alain Doumenjou
« Les gesticulations des trois pieds nickelés Pujadas-Lenglet-Saint Criq n’ont rien à voir avec le journalisme. Ces trois-là n’en sont qu’une sordide caricature.. »
Oui, nous savons parfaitement que ce trio n’est pas composé de journalistes mais de mercenaires en service commandé dont la mission essentielle est de tout faire pour nuire à la France Insoumise et à son candidat, ciblé comme étant l’homme à abattre. La date choisie, de toute évidence périlleuse, n’est donc certainement pas innocente. Dés lors, s’attendre à ce que ce « débat » soit, avant toute autre chose, un traquenard mûrement prémédité, un cirque médiatique vicieusement piégé, ne relève ni du complotisme ni de la paranoïa, mais tout simplement de la lucidité et refuser de s’y fourvoyer me parait être la sagesse même. Les ficelles de cette équipe de tordus qu’on ne connaît que trop bien, sont décidément trop grosses pour s’y laisser prendre.
rage au coeur
Tout bien réfléchi, je pense que Jean-Luc Mélenchon a raison de ne pas vouloir aller « à la chair à buzz ». France 2 peut très bien avec « un coup fumant » manipuler le vote. Comme Macron semble sur la même ligne, on ne peut pas dire que JL « joue les divas ». Et sans doute, l »équipe a prévu une « botte secrète » pour compenser cette décision ! Hauts les cœurs.
adinaclo
Marre des Pujadas, Lenglet et tous les cranes d’oeufs soi disant experts. Qu’ils dégagent tous avec un bon coup de balai de Jean-Luc Mélenchon dès le lendemain du 2eme tour.
Aldébaran
Hamon, fausse monnaie. Adage « Quand dans un pays circulent 2 monnaies, la mauvaise chasse la bonne », ce qui est évidemment préjudiciable pour l’intérêt collectif et le bien commun. La mauvaise monnaie aujourd’hui n’est pas qu’à droite, elle niche depuis le début dans les divers courants d’air du PS, y compris chez le « vertueux » Hamon. Depuis le début de la séquence présidentielle, Hamon était bien sûr au courant des « courants » dans son parti. Proposer la vassalisation de la FI, c’est dans les gênes du PS, y compris tendance Hamon. L’écran de fumée pour enfumer le quidam, c’est précisément Hamon et ses soutiens qui l’entretiennent. Hamon fait partie depuis le début du scénario, pas la peine désormais de s’en cacher, çà crève les yeux. Quand la malhonnêteté tient lieu de vertu.
Invisible
J’aime vraiment la scène sans décor de vos meetings, ce petit ring des meeting de Rennes, du Havre ou cette tribune ouverte en plein vent à République. Ce dépouillement, cette pureté, cette économie de moyens. Plus c’est sobre, plus c’est grand. Bravo. J’ai une petite réserve par contre au niveau de la trop grande proportion de drapeaux français à Paris. La quantité de 5000 était peut-être sur-dosée.
En ce qui concerne le primat exercé par la télévision sur le calendrier électoral, n’est-ce pas un sujet à réglementer dans la nouvelle Constitution ? Il n’est pas normal que deux ou trois bonshommes chefs d’une entreprise de divertissement décident à eux-seuls d’une telle chose. Ce serait plutôt aux parlementaires d’en fixer les règles du jeu.
fane
Par ce commentaire je sais ce que je ne vais pas soulever l’enthousiasme. Je ne suis affiliée à aucun parti, je suis le mouvement de la France insoumise qui me paraît intelligent, humaniste et je suis issue du petit peuple français. Et je me demande quel est alors le but de ce mouvement ? Voulons nous gagner ces élections pour faire sortir la tête du peuple de l’eau ou voir comment le mouvement monte admirablement mais béatement. Alors je le dis nous ne pouvons nous satisfaire, nous le peuple, d’un bon score aux élections. Les 5 ans à venir vont être dures si les infections de la Vème République sont au pouvoir ! Aujourd’hui encore ce sont les retraités qui manifestent, c’est profondément choquant et ayant eu un grand père pauvre c’est insupportable d’entendre encore ca. Alors oui une alliance de gauche peut se faire, comme l’a faite Mitterrand pour nous, plébéiens. Je ne vous demande pas de vous asseoir devant le PS mais de réfléchir à une alliance car nous devons gagner.
René-Michel
Arrêtez de jouer les naïf(ve). Ce n’est pas une alliance que propose Hamon, c’est un désistement de Jean-Luc Mélenchon et de toute la France Insoumise en sa faveur alors que bien évidemment l’inverse est aussi possible et qu’il ne l’évoque à aucun moment. C’est une basse manoeuvre pour dire « Mélenchon fait passer son égo avant l’union de la gôche », manoeuvre longtemps relayée par certains de nos « alliés ».
fane
@René
Il ne s’agit pas de ça, c’est bien ce que je voulais dire : une alliance du PS au mouvement.
L. A.
Que n’allez-vous geindre aux pieds d’Hamon qu’il réfléchisse à une alliance (c’est-à-dire si l’on a bien compris à s’effacer) derrière la France insoumise ? Qui est le «nous» dans votre «nous devons gagner» ? Si «les infections de la Ve République» ne doivent plus être au pouvoir, Hamon devrait tout simplement rentrer chez lui, et la tête basse. Le suive qui voudra. Si un malheur devait arriver au second tour de cette élection, le responsable ne saurait en être notre candidat, incorruptiblement respectueux de ses serments envers la population. Les responsables seront tous ceux qui, par crainte ou par bêtise, n’auront pas voté dès le premier tour selon leurs convictions.
Nicks
Il me semble que les réactions à la décision de Jean-Luc Mélenchon de ne pas aller au débat de France 2 ont été trop rapides et mésestiment la capacité de notre porte-parole à la réflexion fine et à des coups tactiques payants. Hors, après Macron et le CSA, c’est au tour de Fillon de dire que tout cela n’a pas grand sens. J’en connais à France 2 qui doivent se mordre le poing à l’idée de devoir tout reprogrammer et de voir Jean-Luc Mélenchon une nouvelle fois, être maître du jeu. Sinon, la réunion du Havre a une nouvelle fois montré de quel côté était la dynamique. Le discours extrêmement clair et didactique de Jean-Luc Mélenchon a encore du convaincre de nombreux électeurs. Sans les redressements des sondages, dont la valeur est déjà bien discutable, nous serions déjà devant Fillon et en vérité le 2nd tour est bien plus accessible qu’il ne l’était en 2012. Alors on lâche rien !