J’ai fait ces lignes dans un moment bien spécial, j’en conviens. En quelques jours, une situation entièrement nouvelle pour moi s’est mise en place. Non seulement je suis donné en quatrième position mais, dorénavant, monsieur Fillon nous paraît à portée de dépassement. Bien sûr, nous aurons la sagesse d’attendre confirmation de cette tendance pour adapter les mots de la campagne à la situation. Sur le terrain, tous nos amis ont constaté qu’une vague se lève et remonte le courant des routines électorales préfabriquées. Nous étions déjà dans une démarche d’appuis enthousiastes, nous passons à une échelle de masse qui signifie bien d’autres choses à propos de ce qui couve dans le pays.
En responsabilité et avec méthode, notre dispositif de fin de campagne se déploie. Il va s’amplifier jour après jour jusqu’au 23 avril, dans trois semaines. Tous et toutes, vous pouvez vous y impliquer en passant par la plateforme jlm2017.fr. Je vous y donne rendez-vous en fin de lecture de ces lignes.
Parfois, des évènements font un effet de seuil dans le déroulement d’un contexte. Ils ont une force propulsive qui impacte toute la chaîne des évènements suivants et changent leur nature. Tel a été le résultat de la conjonction entre la marche du 18 mars, énorme mobilisation politique du pays et l’émission débat de TF1 qui fut une première dans l’histoire politique du pays.
C’est donc une expérience très forte et très instructive que la pratique de nos meetings tels qu’ils se déroulent depuis lors. Nous étions déjà bien nombreux avant cela. Plus d’une fois, j’ai du faire mes meetings en plusieurs étapes entre le dedans et le dehors des salles. Mais à présent, nous sommes vraiment dans une autre ambiance. À chaque rendez-vous, un nombre considérable de personnes prend ses dispositions pour participer à ces rassemblements. Pourtant, bon nombre d’entre elles savent qu’elles ne pourront entrer dans la salle.
Leur déplacement et leur patiente attente, puis leur participation devant les écrans géants, prend donc une signification politique particulière. Il s’agit d’une sorte de manifestation. Elle exprime la volonté de réaliser une démonstration de force autant que de signifier une présence attentive et motivée. Je ne peux m’expliquer autrement ces comportements collectifs. À Rennes, on le sait, non seulement la salle était pleine mais les alentours également. Par un effet de sectarisme que je n’avais pas rencontré encore ailleurs, la mairie de Rennes a refusé l’installation d’un écran à l’extérieur de la salle. Auparavant, quoi qu’elle ait été informée de longue date de notre présence, elle n’a pris aucune disposition pour que le chapiteau du cirque voisin soit légèrement déplacé au point que la place puisse ensuite accueillir les gens qui seraient en surnombre. Naturellement, nous sommes passés outre et nous avons installé cet écran. Quatre à cinq mille personnes debout dans la rue ont donc pu, de cette façon, suivre le discours. Le plus surprenant est que la mairie ait encore éprouvé le besoin, le soir même, de publier un communiqué pour dénoncer notre attitude !
Naturellement, les socialistes qui dirigent la ville de Rennes sont assez représentatifs de l’état d’esprit sectaire qui anime dorénavant les membres de ce parti. C’est pour cela que je le relève. Non pour l’incident, il n’en vaut pas la peine, mais pour ce que cela exprime. En toute hypothèse, chacun savait que nous tiendrions notre réunion. Multiplier les embûches et les difficultés ne changerait rien à notre décision. Qu’espéraient donc ceux qui les plaçaient sur notre chemin ? Rien, je crois bien. Simplement, ils ne se contrôlaient plus. Je dois noter que le service de sécurité de la salle ne valait guère mieux : agressif, provoquant, faisant des remarques très politisées. C’était à l’évidence des militants du PS. Si, pour ma part je ne suis plus étonné de rien venant d’eux, cependant dans la jeune génération qui m’entoure c’était plutôt la consternation.
Ce ne fut pas la seule fois. Quelques jours après, quand Valls a laissé tomber Hamon, ce dernier a lancé un appel à ce que je me retire en sa faveur. La consternation est montée de plusieurs crans autour de moi parmi tous mes jeunes camarades qui organisaient notre journée de travail au Havre. Je mesurai à cette occasion de nouveau toute la distance qui s’est établie au cours des dix dernières années entre ce parti, ses manières de faire et le commun des gens. Et surtout chez les trentenaires pour qui tout ce folklore de parti n’évoque strictement rien d’autre qu’un comédie triviale. Ils n’ont aucun souvenir positif du PS. Mai 1981 c’est de l’histoire, pas autre chose! Il faut avoir 45 ans pour en être contemporain. Les grandes harangues sur « l’unité de la gauche » sont pour eux des mots creux et des offres de mariage de la carpe auprès du lapin ! La stupeur n’est donc ni feinte ni surfaite. C’est une réaction d’évidence.
Au point qu’à mon tour j’en fus saisi. Comment un tel aveuglement au PS est-il possible ? C’est pire que tout ce que l’on imaginait à leur sujet. Ils se croient centraux même quand ils se sont rendus marginaux. Ils se croient maîtres des gens du seul fait qu’ils ont le pouvoir de leur rendre difficile de se rassembler ! Il a donc été ensuite plutôt difficile de faire comprendre à tout le monde autour de moi combien je juge déplorable que l’on s’abaisse à se laisser entraîner dans les polémiques avec le PS. Elles ne servent strictement à rien ! Elles ne peuvent qu’être contre-performantes. Elles poussent à l’écart de la scène politique la masse des gens qui n’ont pas encore pris leur décision. Et celles-là ne supportent pas le type de comportement que ce type de dispute implique .
Au Havre, donc, j’ai plaidé publiquement l’apaisement devant les 5000 participants à notre mobilisation. J’y reviens : pas de polémique avec le PS, jetons plutôt tous nos efforts dans la bataille pour convaincre les indécis et ceux qui continuent à s’interroger. Il faut regarder devant : l’objectif dorénavant est de rattraper Monsieur Fillon. Cela est à notre portée, à condition de concentrer notre énergie sur l’essentiel. Encore une fois, il ne s’agit pas de réussir ou non une synthèse dans un congrès du PS mais de gagner l’élection la plus importante de notre pays. Au demeurant, la comédie de la « candidature commune » qui n’a déjà pas grand sens politique n’en a plus aucune sur le plan pratique. En effet, légalement et concrètement aucun candidat ne peut plus «se retirer ». Quoi qu’il arrive, quelle que soit sa décision, ses bulletins de vote seront imprimés par l’État en toute hypothèse et ils seront mis à disposition des électeurs dans les bureaux de vote. C’est la loi ! Tout dorénavant repose sur les électeurs et sur eux seuls. Cela vaut pour les indécis à gagner à notre cause, bien sur. Mais aussi pour ceux qui ont déjà fait un choix et qui peuvent décider d’en changer s’ils jugent que leur vote sera plus efficace avec mon bulletin de vote qu’avec un autre.
Au Havre, la salle était absolument pleine, avec 5000 sièges occupés. Evidemment on trouve encore des commentateurs pour dire que ce chiffre serait « celui des organisateurs »… Pas grave. On continuera à distribuer les notices sur la jauge des salles comme si de rien n’était. Une salle pleine dont on connaît le nombre de sièges, c’est tout de même du boulot de savoir combien de monde y est présent, pas vrai ? Et si c’est l’organisateur qui le dit, c’est forcément suspect. D’accord. Mais alors pourquoi ne pas vérifier soi-même en regardant la salle et la notice de la jauge distribuée par l’organisateur ? Parce que c’est fatiguant peut-être. C’est désespérant, même si cela n’a aucune importance.
En fait, ce jour-là, il y avait un problème. Un gros problème : la chaleur d’enfer qui régnait dans la salle. En effet je ne sais qui, ni pourquoi, avait détraqué le système de chauffage. Sur les sièges les plus en hauteur, la température était celle d’un hammam. Je dois dire qu’il en allait de même dans la loge où nous avons préparé le discours. Cet inconvénient n’a rien empêché, bien sûr. Mais on peut dire avec certitude qu’il n’a facilité le travail de personne ! Je voyais dans les hauteurs et dans les escaliers des gens aller et venir pour reprendre de l’air et moi aussi à l’endroit où je me trouvais au centre de la salle, j’avoue que j’ai peiné. D’ailleurs je l’ai dit ! Et de mon côté, j’étais en eau à partir de la moitié du discours ! Je précise toutes ces choses pour rappeler qu’un rassemblement politique est tributaire de toutes sortes de conditions qui vont avec. Et pour dire aussi à quel point il s’agit d’une situation pleinement humaine !
Et c’est d’ailleurs en souvenir très humain que resteront attachés dans mon esprit les deux jours que j’ai passés en Normandie. Le matin, j’avais visité le port du Havre. C’est peu de dire à quel point j’ai été estomaqué. Tout y est gigantesque. J’ai vu le navire le plus long du monde puisqu’il fait plus de 300 m. Les dockers qui m’ont accueilli m’ont invité à monter en haut d’un portique de chargement et déchargement. Je reconnais bien volontiers que j’y étais très mal à l’aise, non seulement dans l’ascenseur vibrant, mais ensuite sur les coursives à claire-voie 56 mètres au-dessus du sol. On a donc un peu discuté en hauteur sur ce support que le vent agitait. France 3 et mes collaborateurs ont fait des images que je préfère ne pas regarder !
Cet aspect très personnel de peur désuète, qui me fait sourire en le racontant, ne m’a pas fait perdre de vue l’essentiel. J’observais. Je ne savais pas à quel point le métier de docker est devenu technique et quels contenus de qualification élevée il contient. Je le sais désormais. La veille, j’avais été chez des verriers à côté de Dieppe et, déjà, là-bas, j’avais renoué avec cette passion des machines et des hommes qui les servent telle qu’elle m’anime depuis si longtemps. Quelle chose extraordinaire que ce verre en fusion descendant dans les moules, puis ce ballet des flacons extraits de là puis poussés, refroidis, empaquetés au rythme des mouvements des machines qui prennent en charge chaque opération sous le contrôle et la conduite de techniciens et ouvriers de haut vol. Ils maintiennent tout en état de marche parfait et constant puisqu’il est impossible que les fours ou la chaîne s’arrêtent en cours d’exécution sans dégâts maximum.
Au Havre, sur le quai, au moment de repartir en voiture vers la salle de réunion où je devais rencontrer une délégation patronale puis une délégation ouvrière de la CGT, un homme vient vers moi. Il s’avance pour me serrer la main et me remercier du travail que j’accomplis en tant que candidat auquel il compte confier son vote. C’est déjà pour moi une circonstance émouvante comme on le devine, après que j’ai entendu sur les passerelles les cris d’amitié les dockers qui se trouvaient là et me saluaient le poing fermé ! Puis il me dit : « est-ce que vous me confieriez votre pins ? ». Il s’agit du triangle rouge que je porte la veste. Je lui dis que oui, je le retire de ma veste, je le place sur la sienne la gorge nouée d’émotion, comme si je lui remettais une décoration. À son tour bien ému, il me remercie, enlève son casque orange et me l’offre ! Vous qui me lisez, je suis certain que vous ressentez ce qui me traversa alors. À qui s’honore d’être tribun du peuple on ne saurait faire meilleur cadeau d’encouragement et de réconfort. Et rien n’est si bon que de savoir qu’on est a sa place quand celui qui vous le dit en est le témoin intéressé.
Moment émouvant au port du Havre. Les dockers qui passent lèvent le poing, crient «Résistance». Jean-Luc Mélenchon offre…
Publié par Jean-Luc Mélenchon sur mercredi 29 mars 2017
Comme vous le savez, à intervalles réguliers, je publie sur ce blog une interview quand elle me semble bien faire le tour des questions que je souhaite évoquer ou parce qu’elle m’a obligé à m’exprimer sous un angle nouveau. C’est ce qui s’est produit dans l’entretien de presse que j’ai eu avec le grand journal régional Paris-Normandie. Je vous propose donc sa lecture comme contribution à la réflexion sur des questions d’intérêt national et général quand bien même sont-elles souvent ancréees très profondément dans le sol local
– Vous avez dévoilé dimanche lors de votre meeting à Rennes votre nouveau slogan : « « La force du peuple ». Faut-il y voir une référence à « La force tranquille » de François Mitterrand en 1981 ?
C’est surtout un écho à mon programme L’Avenir en commun. Il repose sur une idée centrale : que le peuple reprenne le pouvoir. Cela concerne tous les domaines de la vie, du pouvoir politique au pouvoir dans l’entreprise, de la maîtrise de notre alimentation à celle de notre rapport avec la nature. Il y a tant de chose à changer. Mais la force du peuple peut surmonter tous les obstacles.
– Dans votre dernier livre, l’essai philosophique De La Vertu, vous expliquez que les Français ne croient plus à la vertu de leurs dirigeants… la faute aux affaires ? au système que vous dénoncez ? aux deux ?
Les deux évidemment. Les affaires ne sont pas que des problèmes moraux individuels. Elles existent du fait du système de la cinquième République, cette monarchie présidentielle si intimement liée avec les puissances d’argent. Ces institutions ont créé une caste de dirigeants déconnectés du monde réel : ils ne se rendent même pas compte de ce qu’on leur reproche. Si on veut agir à la racine, il faut refonder totalement les règles démocratiques. Et c’est au peuple lui-même de le faire. C’est pour cela que, je propose d’élire une assemblée spécialement chargée de cette mission, une Assemblée constituante. Je lui proposerai notamment de créer un droit nouveau pour les citoyens, le droit de révoquer un élu en cours de mandat s’il ne convient plus. Y compris si c’est le président de la République.
– En 2012, vous étiez sévère à l’égard de François Hollande. Aujourd’hui, vous êtes beaucoup plus dur. Le président de la République, ses deux Premiers ministres, ses ministres… ils incarnent ce pourquoi vous avez rompu avec le parti socialiste ?
Les Français ont été encore plus durs que moi. Ils n’ont pas voulu que François Hollande continue ni qu’un de ses Premiers ministres le remplace. Et parmi ses ministres, ce sont deux démissionnaires qui ont été finalement candidats. L’affaire est donc entendue. J’espère que ce quinquennat aura vacciné le pays contre les hypocrisies du type de celle du discours du Bourget. Pour ma part, j’ai un désaccord de fond avec ce quinquennat, sa politique anti-sociale et son goût pour la guerre. Je suis pour sortir des traités européens, faire la 6e République, abroger la loi El Khomri et sortir du nucléaire. Le PS a fait le contraire de ce que je propose pour le pays.
– Ce mercredi au Havre, premier port pour le commerce extérieur français, vous allez évoquer la création de 300 000 emplois dans notre pays, dans le domaine maritime. Que proposez-vous dans ce secteur dominé par la mondialisation ?
Je viens mettre la lumière sur l’économie de la mer. C’est l’une des clés de la relance de l’activité et de l’emploi dans notre pays. La France a le deuxième territoire maritime du monde. Nous avons un trésor bleu entre les mains. Il y a tant de chose à faire. Il faut donc y mettre les investissements publics nécessaires. Le port du Havre souffre de sa mauvaise liaison avec l’Île-de-France et le nord de la France. Avant de vouloir le canal Seine-Nord-Europe, il faut investir massivement pour remédier à cela. Et il faut le faire dans une optique multimodale, alliant le ferroviaire et le fluvial, car le transport routier n’est pas une solution d’avenir. La bataille des ports se gagne à terre ! Je propose un plan de 100 milliards d’euros d’investissements publics dont une partie sera naturellement affectée au développement de l’économie de la mer et aux ports. J’ajoute que si nous voulons développer les énergies marines renouvelables par exemple, nous avons besoin d’équiper les ports, de construire les navires de services etc. C’est beaucoup de travail en perspective.
– Dans votre programme, vous annoncez le développement des énergies marines renouvelables. Vous prévoyez des nationalisations pour les EMR d’Alstom cédées à General Electric et l’éolien d’Areva qui est revenu à Siemens. Au Havre, deux usines d’assemblage d’éoliennes doivent être construites. Deux permis ont été déposés la semaine dernière. Vous en ferez des chantiers publics ? des éléments déterminants d’une filiière énergétique régionale ?
La situation est affligeante. Il n’y a toujours aucune éolienne en mer au large des côtes françaises alors que nous avons un territoire propice. Et ce gouvernement a laissé les deux fleurons français du secteur être bradés à General Electric pour Alstom, et à l’espagnol Gamesa et l’allemand Siemens pour Areva. Nous avons besoin d’une filière française dans ce domaine. Les énergies marines doivent enfin décoller. C’est décisif pour atteindre une France 100% d’énergies renouvelables en 2050, sortir du nucléaire et des énergies carbonées comme je le souhaite.
– Vous avez été l’un des plus farouches opposants à la loi Travail. Dans la lutte contre ce texte, Le Havre a eu pour surnom « la capitale de la grève ». Est-ce pour cette raison que vous avez choisi d’y tenir votre meeting normand ?
Le Havre a toujours été une capitale de la lutte sociale. Tant mieux ! J’abrogerai la loi El Khomri. Je n’accepte ni son contenu de régression sociale, ni le coup de force qu’a été son adoption sans vote du Parlement par le 49-3. Mais je ne viens pas seulement protester. Je viens aussi proposer de protéger l’économie réelle et l’emploi face à la finance. Cela passe par des droits nouveaux pour les salariés dans la gestion des entreprises comme le droit de préemption pour reprendre l’entreprise en coopérative si l’actionnaire veut la vendre ou la fermer.
– Vous prônez le protectionnisme pour défendre la marine marchande française. Vous voulez imposer le retour au pavillon français. Comment procéderez-vous ?
Le pavillon français existe toujours. Je ne propose donc pas d’y revenir mais d’en étendre l’usage. Les États-Unis appliquent une règle stricte. Pour faire du cabotage entre deux ports américains, il vous faut un navire construit aux États-Unis, des marins états-uniens et un pavillon états-unien. Pourquoi l’Europe n’impose-t-elle pas la même chose ? Et pourquoi accepte-t-elle à l’intérieur de ses eaux des pratiques de dumping social et fiscal où les armateurs ne paient plus de cotisations ? Faudra-t-il bientôt rétablir le travail gratuit pour être compétitifs ? Cela suffit et pas seulement pour la marine marchande. J’ai déjà entamé la discussion avec les armateurs. Nous avons des projets à mettre sur la table pour élargir la flotte stratégique, protéger et les aider à renouveler les navires. Évidemment, ils devront s’engager sur le plan social. Avec moi, il en sera fini des aides sans contrepartie.
– Vous voulez sortir du nucléaire et vous mettez le cap sur 100% d’énergies renouvelables. Que ferez-vous de l’EPR de Flamanville, toujours en construction dans la Manche ?
Cet EPR est un projet ruineux. Déjà 6 ans de retard et 7 milliards d’euros de surcoût par rapport aux prévisions. Arrêtons les frais. D’autant que le nucléaire va finir par tuer EDF comme il a fragilisé Areva. Déjà EDF supprime des milliers d’emplois. Les salariés d’EDF méritent mieux. Faire 100% d’énergies renouvelables et démanteler les centrales nucléaires créera plus d’emplois qu’il n’y en a aujourd’hui dans le nucléaire. Et je m’engage : les salariés du nucléaire verront leurs emplois garantis. Ce n’est pas à eux de payer pour la politique énergétique du pays.
– Dans les sondages, vous avez doublé Benoît Hamon. Il y a quelques jours, il nous disait vouloir vous tendre la main. Le ferez-vous ?
Mon objectif est d’être au second tour et de l’emporter pour changer le pays. Tous les renforts seront les bienvenus. Je regarde toujours devant car je fais le pari qu’il n’y a aucune majorité de Français pour le programme de Mme Le Pen, M. Fillon ou M. Macron. Tous ceux qui veulent la 6e République, la planification écologique ou l’abrogation de la loi El Khomri ont avec moi un bulletin de vote déterminé, pacifique et qui vise la victoire.
Vous président, discuterez-vous avec Donald Trump, avec Vladimir Poutine, avec Bachar El Assad, avec Benyamin Netanyaou ? Comment comptez-vous faire entendre la voix de la France sur la scène mondiale ?
Pour être audible, la France doit avoir quelque chose de clair à dire. C’est-à-dire être indépendante et non systématiquement alignée sur les États-Unis. Nous sortirons donc de l’OTAN et nous réinvestirons l’ONU où nous avons un siège au conseil de sécurité et un droit de veto. C’est le seul organe international légitime. Je suis très inquiet pour la paix du monde. La France doit être la voix pacifique qui manque dans le tumulte actuel. Il est grotesque de vouloir se faire adouber par Mme Merkel ou M. Poutine comme le font mes concurrents.
Le 25 mars dernier c’était les 60 ans du traité de Rome. Vous n’excluez pas de sortir de l’Union européenne. En renégociant tous les traités ? Que direz-vous aux Allemands ?
Les traités européens sont illégitimes en France. Le peuple les a rejetés en 2005 par référendum et en 2012 en votant pour un candidat qui promettait de les renégocier. En plus, ils échouent sur toute la ligne. La politique de libre-échange, de concurrence déloyale, de travail détaché, d’austérité budgétaire monte les peuples les uns contre les autres. Tout cela va mal finir. Je propose donc une voie raisonnée : sortir de ces traités. Comment ? En discutant avec les autres pour les changer totalement, c’est le plan A. Mais s’ils ne veulent pas, je dis clairement que je n’accepterai pas de continuer comme cela, c’est le plan B. Avec moi, la France ne se soumettra et en toute hypothèse, c’est le peuple français qui prendra la décision par référendum. J’ai confiance : on ne peut rien contre la France en Europe, et on ne peut rien contre la force du peuple. Alors imaginez ce qu’on peut faire avec les deux à la fois !
Encore une fois, il aura fallu que je mette les pieds dans le plat pour que les langues se délient. Je veux parler de l’incongruité du débat à onze candidats que France 2 prétendait organiser le 20 avril. Un débat télévisé à 24 heures de la clôture de la campagne ! Aussitôt, et c’est tant mieux, d’autres candidats sont allés dans le même sens que moi plus ou moins ouvertement. Enfin le Conseil supérieur de l’audiovisuel lui-même, m’a donné raison !
Evidemment, personne, en tout cas certainement pas moi, ne mettons en cause le principe même de débats entre les candidats. J’avais d’ailleurs proposé dès novembre un débat à M. Fillon qui ne l’a jamais accepté. J’ai accepté de participer au débat organisé par TF1 le 20 mars à cinq candidats ! J’ai même accepté de participer aussi à celui organisé le 4 avril par BFM et CNews avec les 11 candidats, bien que cela suppose de sacrifier une soirée entière pour à peine 15 minutes de temps de parole. Pas de fausses polémiques donc. J’ai dit que j’étais prêt à envisager un autre débat jusqu’au 17 avril. Mais pas au-delà ! Pourquoi ? parce que ma campagne est organisée et planifiée depuis de nombreuses semaines et je n’ai pas de raison de refaire tout mon plan de marche pour satisfaire l’appétit de buzz de France 2. Et puis j’entends bien que le droit de chacun de pouvoir répliquer à ce qui aura pu être dit puisse se faire respecter dans un délai suffisant pour convaincre. Je suis trop marqué par le souvenir détestable de 2012 et la publication dans un gratuit du jeudi d’une photo présentée comme « compromettante » où l’on me voyait raccompagner, en tant que ministre de Jospin, et sur ordre, Bachar el Assad à l’aéroport !
Ce qui est donc en cause, c’est la date. Et seulement elle. Je refuse de voir toute la campagne présidentielle confisquée à 24 heures de sa fin par une seule émission. Qui plus est par une émission entre les mains d’une seule petite équipe rédactionnelle, d’une seule chaîne, et bien connue pour ses traquenards et sa soif du buzz plus que du débat éclairant. Il suffit de voir à quel niveau est tombée « l’Emission politique » avec ses « invités surprises » et autres provocations pour convenir que ce n’est pas une garantie de sérieux du niveau du débat démocratique 24 heures avant la clôture de la campagne du premier tour.
Je vois que je ne suis pas le seul à penser cela. M. Macron a dit lui aussi que pour sa part, il était favorable à « un seul débat à onze et pas à la dernière minute ». Il a clairement dit qu’il avait «autre chose à faire que de courir de chaîne en chaîne pour multiplier les débats à onze » car « Un candidat à la présidence de la République n’est là ni pour coordonner le travail entre les chaînes qui ne savent pas se mettre d’accord, ni pour s’adapter à leur agenda ». Il a demandé au Conseil supérieur de l’audiovisuel d’intervenir sur ce sujet.
Les proches de François Fillon disent la même chose. M. Accoyer, ancien président de l’Assemblée nationale et secrétaire général du parti Les Républicains, « pense qu’il y a un délai trop court entre le débat et le premier tour pour pouvoir pallier à tel ou tel incident ou telle ou telle nouvelle polémique ». Luc Chatel, porte-parole de François Fillon dit que la date du 20 avril « pose un problème ». François Fillon lui-même estime que « Si Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ne vont pas à ce débat, ça n’a aucun intérêt ». Même au Front National, Le Parisien rapporte qu’on juge que « cette émission va se dérouler à trois jours du premier tour. C’est beaucoup trop rapproché comme échéance » et Marine Le Pen se dit « pas sûre » d’y participer.
Surtout, comme on le sait, le CSA lui-même a exprimé sa « préoccupation » devant le dispositif prévu par France2. Il est suffisamment rare que le CSA sorte de sa réserve pour que cela soit signalé. C’est donc qu’il juge l’affaire grave et sérieuse.
Son communiqué est très clair : « le Collège du CSA a mandaté son président pour faire part de sa préoccupation le vendredi 24 mars à la présidente du groupe » France Télévisions. Et le CSA explique sa réserve : « Cette préoccupation est relative à l’émergence possible à l’occasion de ce débat d’éléments nouveaux de polémique électorale auxquels des candidats mis en cause ne seraient pas en mesure de répondre utilement compte tenu de la brièveté du temps qui leur serait laissé, conformément aux prescriptions de l’article L. 48-2 du code électoral ». En effet, cet article L. 48-2 du code électoral prévoit qu’« il est interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale à un moment tel que ses adversaires n’aient pas la possibilité d’y répondre utilement avant la fin de la campagne électorale ». Et en effet, avec un débat à 11 s’achevant dans la nuit de jeudi à vendredi 21 avril, compte-tenu de la règle d’égalité des temps de parole et de la fin de la campagne électorale le vendredi 21 avril à minuit, il sera impossible de répondre dans des conditions médiatiques équivalentes aux aléas du débat.
Ce qui est stupéfiant c’est donc la fin de non recevoir de France2. Tous les participants du débat de TF1 sauf le candidat du PS critiquent la date mais la chaîne défend sans ciller son programme. L’argument selon lequel nous aurions été informés il y a plusieurs semaines ne tient pas. Les grandes salles du pays se réservent plusieurs mois à l’avance et le nombre de candidat pour un tel débat n’est connu avec précision que depuis 10 jours. Quand France 2 affirme, dans Le Parisien et sous couvert d’anonymat, être « prêt à assumer le choix d’un pupitre vide », c’est absolument sidérant. On mesure l’arrogance qu’une telle déclaration contient. Et aussi le mépris personnel qui m’est destiné puisque la chaîne a cru utile de préciser qu’avec ou sans Mélenchon, le débat aurait lieu. Depuis, le ton a changé car le camouflet reçu de tous les candidats et du CSA a contraint cette prétentieuse équipe à une attitude plus respectueuse de la dignité des personnes concernées. Mais pour qui se prennent-ils ! D’où leur vient une telle morgue ? Surtout quand on sait que quelques heures auparavant, le Conseil supérieur de l’audiovisuel, dans le même communiqué avait rappelé « la nécessité de s’enquérir de l’accord des candidats pour la participation à de tels échanges ainsi que pour la détermination de leurs modalités ». C’est écrit noir sur blanc, non ? Il faut l’accord des candidats et pas seulement un oukase des chefs de service de France 2 ! La chaîne serait donc prête à enfreindre les règles du CSA ? On ne peut y croire !
J’ai été frappé pendant que cet épisode de la façon avec laquelle les faits étaient rapportés, une fois de plus. À peine avais-je exprimé mes réserves et en avais-je expliqué les motifs que j’ai pu lire des dizaines de fois : « Mélenchon refuse de débattre » ! Naturellement il n’en était rien et mes lecteurs le savent bien. Mais si eux le savent à la lecture de mon post, pourquoi ceux qui en font des comptes rendus expliquent-il tout autre chose ? On devine qu’était à l’œuvre une fois de plus la sacro-sainte solidarité corporative qui exige que toute personne qui refuse de se soumettre au système médiatique de l’officialité et à ses injonctions doit être aussitôt miser sur un bûcher de stigmatisations. Mais ici, comme très rapidement, les bouches sont ouvertes du côté des autres candidats, la piteuse manœuvre s’est retournée contre ceux qui avait essayé de l’installer.
Fort de cette expérience, je me sens obligé une nouvelle fois de mettre les points sur les « i », avec l’espoir que du moins ceux qui me lisent en tienne compte ensuite. Après que tout ce que je viens de raconter ait eu lieu, nous avons bien évidemment accepté la rencontre à laquelle France 2 nous avait convoqué avec les autres candidats. Manu Bompard, directeur de la campagne, a plaidé pour qu’une autre date soit fixée. J’y insiste. Il n’a donc pas refusé l’idée d’un débat sur France 2 mais demandé qu’une date soit fixée avec la limite du 17 avril. Lorsqu’il devint évident qu’aucune date ne convenait à tout le monde, monsieur Philipot s’en fut. Puis nous avons entendu la proposition de la chaîne d’organiser une suite d’interviews de 15 minutes candidat par candidat. Cela a été aussitôt refusé par une partie des candidats. Manu Bompard a proposé que, puisque la date en était déjà arrêtée, tout le monde se retrouve, candidats et chaînes de télévision, le jour du débat organisé par BFM. Peine perdue ! La rencontre s’est donc achevée sans qu’on sache ce qui serait décidé. Après l’expérience réussie par TF1, je forme le vœu que tout n’aille pas se dégradant pour l’unique raison que nous serions onze au lieu de cinq et que la chaîne publique n’a semble-t-il pris aucune disposition un tant soit peu praticable. À moins que ce soit pur orgueil et morgue de caste.
199 commentaires
garotin
Bonjour,
Je suis allé voir Jean-Luc Mélenchon avec ma femme à Rennes et n’avons pas été déçu par sa formidable prestation emprunte d’une humanité inexistante chez tous les autres. Je partage parfaitement sa proposition de réduction du temps de travail, eu égard au 6 millions de chômeurs et du petit million, au mieux d’offres d’emploi existantes, ce qui supposerait avec un coup de baguette magique (en formant un million de chômeurs immédiatement sur les postes vacants) qu’il resterait 5 millions de personnes à placer. C’est donc absolument impossible de remettre tout le monde au travail aujourd’hui, reste à partager comme il le dit.
Éliane
Je vois dans le geste de Jean Luc Mélenchon (consistant à remettre son triangle rouge et la remise du casque du docker) un message hautement important pour comprendre ce qui peut lier le monde du travail à un homme politique, le respect et l’estime réciproques, valeurs disparues depuis trop longtemps. Retrouvons notre dignité. Moi je suis Melenchoniste depuis le début et je compte le rester longtemps ! Courage Jean Luc on est de plus en plus nombreux. Une charentaise actuellement à Ménilmontant.
pascale Atroun
Merci d’être ce que vous êtes M. Mélenchon, un rassembleur d’humains!
@Eliane
Entièrement d’accord très beau geste, cet échange m’a émue et le casque est trop beau. Je suis charentaise aussi. J’ai 46 ans et je fais de la résistance aux systèmes à mon échelle depuis les mots de Coluche, Pablo Neruda, Albert Jacquart, Gandhi et tant d’autres. Je faisais partie des abstentionnistes. Mais dès que j’ai eu connaissance de la candidature de M. Mélenchon, aussitôt le 12 février 2016 j’ai rempli une demande de carte d’électeur pour soutenir sa campagne et les valeurs qu’il incarne avec son équipe. Continuons à nous rassembler au delà des étiquettes politiques pour que les enfants vivent mieux que moi et d’autres pauvres X, pour notre avenir en commun la confiance est un moteur puissant.
Gillou
J’ai 59 ans et je n’ai jamais connu le chômage. Fils d’ouvrier, je suis passé par le syndicalisme et la politique, ancré naturellement à gauche de par mes origines. En 1995, je me suis rapproché de la CNT et du monde libertaire, car j’étais écœuré de la politique. Mais je n’ai raté, « à l’insu de mon plein gré », qu’une seule élection dans ma vie. J’ai très souvent voté blanc quand aucune idée ne correspondait aux miennes. J’en profite au passage, pour dire mon désagrément d’avoir été confondu avec ceux qui ne se déplacent pas du tout pour voter. Est-ce cela la démocratie ? Je vote maintenant Jean-Luc Mélenchon. Enfin une politique qui se rapproche de mes idées, nous sommes très proches de la démocratie directe avec des élus révocables. De plus, il dispose d’un atout indéniable, nous comprenons enfin un programme qui nous concerne. Un pédagogue qui ressemble à quelque anciens vrais politiques que j’ai connu par le passé. Oui, vive l’anarchie, mais vive Jean-Luc Mélenchon et pourquoi pas, vive la 6ème République.
Darodes
Formidale lettre, qui m’a fait pleurer quand j’ai lu l’échange entre le pin’s rouge et le casque. Moi aussi j’ai ressenti la vague en distribuant des tracts au marché. La France insoumise va gagner, et si j’aui su scander Résistance le 18 mars de Bastille à République, je clame haut et fort Mélenchon président parce que c’est un homme extraordinaire par son humanité. J’ai lu ‘De la vertu », je l’ai lu à ma fille qui passe le bac et va pouvoir s’en servir en philio comme en culture générale pour tenter le concours Sciences Po. Elle n’a jamais été saoulée, alors que ce n’est pas facile de faire ce genre d’exercice avec une ado. Jusque là elle me souriait pour me faire plaisir quand je lui disais que ce serait bien pour son avenir de voter Mélenchon. Depuis, elle sait pourquoi elle va voter pour lui. Merci Monsieur Mélenchon très fière de vous avoir comme représentant de notre France insoumise. Vous voyant en meeting personne ne peut se demander si vous saurez défendre le plan A.
Patricia
Bonjour,
Je suis très surprise qu’aucun candidat (ou débat) n’aborde le problème des plus de de 50 ans, qui sont très nombreux à se retrouver sur le carreau après avoir épuisé leurs droits au chômage car les entreprises ne veulent plus d’eux. Ils ne perçoivent que le RSA jusqu’à la retraite (470 euros), laquelle ne leur est attribuée qu’à partir de 62 ans actuellement (pour ceux qui sont nés en 1955, je n’ose pas imaginer ce que cela va donner pour les autres). Cerise sur le gâteau, les délais d’étude des dossiers de la CARSAT sont si longs qu’ils ne perçoivent pas leur retraite du régime général ni leurs éventuels droits à la retraite complémentaire en heure et en temps (c’est le cas dans la Manche, entre autres). Ce sujet ne peut pas être occulté plus longtemps par les candidats, car il s’agit là de la vie de milliers de citoyens qui sont ni plus ni moins victimes d’une forme de maltraitance et de rejet (RSA = pauvreté, misère, perte de l’estime de soi et souvent maladie). C’est indigne.
Philippe
J’ai toujours voté à droite (enfin presque, parce que reconduire Sarkozy en 2012, non merci). Mais pour moi la droite, ce sont des valeurs (avec lesquelles on peut ne pas être d’accord), mais ce n’est en aucun cas la course au fric. Dès lors, voter pour M. Fillon ou M. Macron devenait difficile. Si j’ai décidé d’apporter mon bulletin à M. Mélenchon, c’est pour plusieurs raisons, dont le fait que c’est un homme cultivé (cela devient rare parmi nos « élites »). Mais surtout, et c’est la raison principale, c’est parce que je me reconnais dans son programme sur l’environnement, l’écologie, l’agriculture et pour ses prises de positions sur le respect de l’animal. A l’heure où les conditions effroyables de l’élevage intensif, du transport et de l’abattage commencent à être connues, il est le seul candidat à s’en soucier. N’y aurait-il que cela comme point d’accord entre nous que je lui apporterais mon suffrage. Résolument.
Jazzou
Je n’ai jamais voté à droite, mais pour le reste de votre commentaire je suis d’accord. Je n’aurai pas su le dire aussi bien, mais c’est tout ce qui me plait en Jean-Luc Mélenchon. L’avenir de la planète en dépend, et celle de la génération future. Il faut oser le changement, j’ai confiance en ces grands projets pour un avenir de paix, et de vie meilleure pour tous les oubliés des capitalistes qui veulent nous gouverner à leur manière. Merci à tous ceux qui se battent pour faire gagner cet homme de coeur et de bon sens.
PANDASENSIBLE
Un souhait m’anime, comme nombre d’entre nous, il nous faudra gagner les législatives pour avoir des représentant qui porteront le contenu du programme. Pour y parvenir nous aurons besoin de tous ceux qui auront aidé à dynamiser la campagne présidentielle. Il nous faudra accepter que des candidats éventuels refusent de signer la charte, comme c’est le cas de quelques communistes. Ouvrons nous a tous ceux qui partagent notre vision du monde. En attendant, dans l’Essonne la campagne bat son plein. Charlotte Girard est venue animer deux débats sur la 6eme a Juvisy (70 personnes) et Vigneux a ma connaissance. Ce sont des travaux pratiques ou l’ont se rend compte que la parole est donnée à chacun et que chacun a quelque chose à dire. Étonnement le contenu des échanges prouve que le peuple peut prendre la parole et le pouvoir quant on lui en donne la possibilité
furby
Fille d’ouvriers, j’ai pu grâce aux lois sur la promotion sociale, 3 ans de travail salarié permettaient d’avoir une rémunération à 90% des derniers salaires durant toute la formation 3 ans à l’époque, l’école de sages-femmes s’ouvrait à moi sans souci de revenus. 5ans d’obligation de travail dans la profession (pas le service public exclusif). C’était en 1972, c’était Pompidou. Quand je vois ce qui est possible en formation continue aujourd’hui je me demande si je n’ai pas rêvé. Tout ça pour vous dire que oui il faut supprimer le numérus clausus tel qu’il est actuellement, oui, il faut permettre à des étudiants « littéraires » et issus de passerelles entre le monde « des mains » et celui de l’esprit. Car enfin ces métiers sont d’abord des métiers manuels avec l’esprit qui guide la main, l’interrogatoire qui oriente (je sais ce mot est pénible car trop connoté) mais enfin c’est ce que font tous les praticiens quand vous rentrez dans leur cabinet. Merci, Jean-luc de tant de reconnaissance.
Christiane 60
De meetings en réunions publiques l’espoir se lève et on a envie d’y croire et en même temps on a peur, comme pour conjurer le sort. On en rêve cependant du soir du 23 avril qui ouvrirait enfin toute grande la porte vers la victoire de nos idées et nos valeurs. Dans les campagnes, l’information ne circule pas assez cependant dans un habitat dispersé. En 2012 les militants communistes avaient fait un travail énorme, ne comptant pas les kilomètres et la fatigue, il faut bien reconnaître qu’ils manquent aujourd’hui. Il faudrait effectivement des rencontres dans nos petits chefs-lieux de canton, il y a un électorat à venir chercher là.
Petite « taquinerie » à l’encontre de M. Mélenchon de la part d’une prof de lettres. « la galère », c’est dans « Les Fourberies de Scapin » et non pas dans « L’avare ». Passionnée de théâtre, j’ai fait jouer cette scène à bien des collégiens. J’en profite pour suggérer que l’art dramatique soit une discipline, j’ai vu tellement de gamins s’y épanouir.
JFB
Bonjour,
Insoumis de longue date, ayant suivi la montée en puissance de la campagne de la FI, je suis désormais convaincu que, sauf aléa de santé de Jean-Luc Mélenchon ou coup de théâtre médiatique remettant en cause la dynamique créée, Jean-Luc Mélenchon sera notre dernier président de la 5ème. Mais justement, je m’inquiète de la suite. Elle est connue et annoncée. Confrontation avec l’Allemagne, législatives à la recherche d’une majorité « insoumise », référendum pour la constituante, etc.
Comment un pauvre insoumis de base comme moi peut être assuré de ne pas être trahi une fois de plus, que les équipes dirigeantes au pouvoir ne changeront pas de programme comme cela s’est déjà produit de nombreuses fois. ça me chagrine beaucoup de devoir faire aveuglément confiance (une fois de plus) à un seul homme que je ne connais pas personnellement, mais uniquement à travers son image médiatique, même et surtout si elle est très attirante ! D’autres que moi (les abstentionnistes actifs notamment) ont les mêmes craintes.
PF
J’ai évidemment les mêmes craintes légitimes, et je suis insoumis de la première heure aussi, mais la nouvelle constitution proposerait de révoquer les élus, c’est rassurant. Par conséquent, la seule crainte véritable serait que Jean-Luc Mélenchon s’installe 5 ans président de la Vème et ne crée pas la VIème République. La rue serait alors la solution. Mais la rue serait aussi la seule solution possible si un autre candidat que Jean-Luc Mélenchon venait à être élu. Donc, la confiance est cette fois simple à donner non ?
PF
Bonjour, le meeting d’hier à Châteauroux est coupé à plusieurs endroits sur tous les enregistrements disponibles (FB, jlm2017 et YouTube). Je l’ai revu aujourd’hui encore, il n’est pas « réparé ». Cet incident a provoqué le départ de la moitié des internautes qui suivaient le meeting sur Youtube. Je pense que c’est tout à fait inquiétant. Hasard ? Les passages coupés concernent les attaques qui visent Macron et son point de vue sur la l’avenir de la sécu et le chapitre sur les médicaments.
malinvoy
Le meeting de Châteauroux est disponible cette fois. L’équipe des techniciens a fait un très beau travail qui a sûrement nécessité beaucoup d’heures de labeur. Merci à vous, même si j’avais réussi à voir le différé sur une chaine de TV, Je suis très contente que ce beau discours soit disponible pour tous et réécoutable.
obermeyer
Nous n’élisons pas uniquement un homme, fût il le meilleur. Nous élisons aussi un programme, élaboré par des milliers de participants de la FI. Une fois la vague levée, rien ne l’empêchera plus de poursuivre son chemin car elle est le peuple, qui veillera à ce que son programme soit entièrement appliqué. Personnellement j’ai eu la chance de discuter avec notre porte parole à plusieurs reprises, je suis parfaitement convaincu de sa sincérité. Il ne vient pas de l’oligarchie, lui, et son long parcours de vie est conforme à ses engagements.
Péri Gabriel
Il me semble important que Jean Luc Mélenchon revienne avec ses qu pédagogie sur le programme blitzkrieg, guerre éclair, défendu par Monsieur Fillon devant les cadres du Medef. L’appropriation par ce dernier de ce terme de l’Etat-major de l’armée sous commandement d’Adolf pour appliquer sa politique est significative de la brutalité de son projet. En vérité cette forme, le blitzkrieg est en phase avec le contenu de régression sociale, culturelle, etc., que les forces qu’il représente comptent appliquer. Voici à toutes fins utiles un extrait de son propos.
« Moi, ce que je veux c’est que le 1er juillet (2017 : ndlr) les deux ou trois ministres chargés des réformes : l’Economie et les Finances, le Travail pour l’essentiel … arrivent avec des textes prêts, et dans une forme de Blitzkrieg, fassent passer devant le Parlement en utilisant d’ailleurs tous les moyens que donne la Constitution de la Vème République : les ordonnances, les votes bloqués, et le 49,3, tout ce qui est nécessaire, fassent passer en l’espace de deux mois, sans interruption estivale, les six ou sept réformes fondamentales qui vont changer le climat de l’économie et le climat du travail dans notre pays. C’est évidemment pour moi l’abrogation des 35 heures et la suppression de la durée légale du travail et le renvoi à la négociation dans les entreprises sans contrainte, c’est le nouveau code du travail, c’est la réforme de la fiscalité du capital, fondamentale pour relancer l’activité économique dans notre pays…. ».
Stephane
Bonsoir Mr Mélenchon, je tiens par ce commentaire à vous transmettre mes encouragements. Je ne suis pas un électeur, dit de gauche. J’ai même toujours voté à droite puis au centre. D’abord par atavisme, comme beaucoup, puis au fur et à mesure de prise de conscience politique, certes tardive, j’ai de plus en plus ressenti les tensions de notre société et la déconnexion du réel de la part de la classe politique en général. Cadre dirigeant dans une entreprise de services, j’ai pu constater la dégradation des conditions de vie des salariés depuis 20 ans.
Avant même le début de la campagne, je pensais voter pour EELV, car pour moi les questions environnementales sont prépondérantes dans l’établissement d’une politique publique à moyen et long terme. Et finalement j’ai choisi de vous soutenir. Je ne suis pas forcément en accord avec toutes vos propositions, mais globalement, je me retrouve dans votre programme en particulier sur l’environnement, la VIe république, l’énergie, l’agriculture…
Michel Brétéché
Oui, moi aussi j’ai eu une petite larme à la lecture de cet article, quelle marque de respect du docker et de JL Mélenchon en retour, rien n’arrête le mascaret. Vous dites être fatigué, tenez bon Mr Mélenchon, nous sommes là, à vous lire tous les jours avec beaucoup d’enthousiasme et d’espoir.
Marie Jaunâtre
Bravo Monsieur Mélenchon. J’ai assisté au meeting de Rennes, puis je vous suis sur ce blog. Vous apportez l’espoir dans cette campagne. C’est un plaisir de vous écouter, j’aime bien vos poèmes et citations littéraires de fin de meeting. Les meetings sont réjouissants, intelligents et parlent au Cœur. Merci.
Gia25
Bonjour Jean Luc, encore une fine analyse des règles du jeux politique/médiatique. Rien de grave, je ne suis plus à convaincre, et les personnes que vous rencontrés ne sont pas à convaincre. La soif de paix, le respect des êtres humains en harmonie avec la nature font de ce projet un projet innovant montrant un chemin à prendre pour le bienêtre des nos vies et celle de nos enfants. Il faut donc convaincre encore les indécis qui n’ont pas compris l’enjeu vital de notre devenir à tous.
Et pour aller plus loin, pourquoi ne pas organiser une déambulation urbaine des groupes d’appuis dans les grandes villes le même jour, même heures, le 17 par exemple, pour créer un événement national, une insoumission. En avant toute c’est là… à notre porter. Merci Jean Luc, merci à l’équipe de campagne pour l’implication.
Le Dule 39
On ressent bien cette puissante vague qui avance. Chapeau Jean-Luc, tant sur le fond que sur la stratégie, je m’y retrouve. Tiens bon. Soit prudent ! Je te fais une dernière demande. Peux-tu éviter de traiter qui que ce soit de ballot ? Ce qualificatif n’est pas très méchant, mais il peut être ressenti comme humiliant et il gâche (inutilement) la beauté du reste de tes interventions. Qui suis-je pour te donner ce conseil ? Mais ça me met mal à l’aise à chaque fois alors, avec grand respect, je te le dis.
Jacques A
Cet échange de symboles entre le triangle rouge de l’homme de devoir et le casque frappé du gancho de l’ouvrier des docks, est un geste fort, comme une amitié scellée par le sang. Ce sang du monde auquel nous rêvons et pour lequel nous nous unissons. Cet échange, simple comme la générosité des pauvres, m’a profondément ému. Cet échange est ce en quoi je crois intimement. Dans ce geste j’y ai reconnu les miens, j’y ai vu la lutte qui nous rassemble. C’est un des actes qui, s’agrégeant les uns aux autres, fondent jour après jour la force qui nous meut.
Nous sommes sur le bon chemin les insoumis.
Nibor
Bonsoir Jean Luc, merci pour ce renouveau et l’espoir que succite ce programme plein d’humanité et de respect pour autrui et la nature. Pour decider les indécis, l’ultime preuve de sagesse serait, comme ce precepte zen le suggere mais que peut mettre en pratique : oublier son moi, je suis certain qu’il y a cette sagesse en vous. Ce serait faire un dernier geste vers Benoit Hamon, une main tendue, mais pas pour se ranger derriere lui, mais lui proposer de se ranger derriere votre candidature (peut etre comme ministre). Alors, avec cet union scellé, cet espoir que vous incarné tous les deux pourrait se concretiser plus surement, car il y aurait vraiment adhesion des indecis, avant tout des hommes et des femmes qui ont simplement peur des Fillon et Le Pen et voteront pour un Macron « Hollande bis » par depit. Nous comptons sur vous. Merci .