Dans le train de Marseille vers l’est, je reprends le clavier. Un post commencé et abandonné plusieurs fois me sert de support pour reprendre la parole par écrit. L’exercice s’ajoute à « La Revue de la semaine » à laquelle je reste bien fidèle comme au premier de mes médias personnels. En effet, plus que jamais on ne peut pas compter sur la médiasphère officielle pour faire autre chose que du bruit de couloir, du dénigrement et de la confusion. Aucun débat sur les sujets en cause, une fois de plus, toujours les mêmes campagnes répugnantes contre nous avec quelques records battus par les habitués du genre. Mais surtout c’est la confusion par les ignorants et fainéants qui continuent à nous nommer « Front de gauche » alors que cette organisation a disparu depuis deux ans. Et maintenant, nous découvrons même des « France insoumise-PCF » pour pronostiquer le nombre des sièges que nous emporterions alors même que le PCF a déjà décidé de siéger dans son propre groupe et d’opposer ses candidats aux nôtres sur le terrain. Une fois de plus, la démocratie est lourdement mise en danger par la médiasphère officielle devenue au mieux crassement ignorante, au pire une pure machine à créer du sensationnel macroniste à n’importe quel prix. Contourner ces médias et nous exprimer directement est un enjeu essentiel, comme pendant la présidentielle.
Je mouille la chemise : en une semaine j’ai couru trois circonscriptions de Lille, quatre à Paris, une en Seine-Saint-Denis à Montreuil où a eu lieu le plus important meeting de toute cette campagne. Et bien sûr, j’ai animé trois interventions dans Marseille. Cela fait onze prises de parole, cinq heures et demi de discours et quelques grosses centaines de kilomètres de trajet en train et automobile.
Presque partout un constat : nous sommes presque seuls à faire campagne. Et ça se voit. Les horoscopes sont meilleurs qu’il y paraît en dépit d’un certain acharnement médiatique soit à nous invisibiliser comme à Montreuil, soit à me diaboliser. On nous place à 15%, et Macron à 30%. Une finesse que les mathématiques ne peuvent connaître dans la mesure où les candidatures des amis de Macron sont présents dans moins de circonscriptions que les nôtres. Un doute que conforte le sondage réalisé pour L’Obs qui titre : « Près d’un Français sur deux souhaite une majorité absolue pour Macron » alors qu’il s’agit de 43% des sondés, c’est-à-dire « moins d’un français sur deux » pour parler clair. Une élection ouverte que gagneront les plus déterminés à voter !
Depuis que j’ai été éloigné de ce clavier, il y a eu les diverses cérémonies du sacre du nouveau monarque présidentiel et les tonnes de commentaires serviles et béats qui les ont accompagnés. Il y a eu la formation du gouvernement. Et de nouvelles tonnes de béatitudes de commande. Il y a eu aussi la reprise de ces exercices de dénigrement de ma personne qui déshonore souvent davantage ses auteurs que moi. En plus de quoi, avec ma candidature à Marseille, tous les plumitifs haineux peuvent reprendre contre moi les arpèges du slogan contre mon « parachutage », version soft et mondaine du slogan lepeniste « on est chez nous ! ». Bof !
Mais pour moi, l’évènement de cette semaine là, ce fut ce déplacement en Creuse, à La Souterraine aux côtés des salariés de GM&S en lutte pour sauver leur emploi. Je m’y suis ressourcé. Aucun doute, aucune hésitation, aucune lassitude ni fatigue ne résiste au contact avec ce qui est le sens profond de mon engagement philosophique et politique. Ma famille pour toujours, ce sont ces braves gens hautement qualifiés menant leur vie en la gagnant et en donnant ensuite tant et tant autour d’eux. Les miens en lutte pour leur survie ne font pas que m’appeler à la rescousse ! Il me disent qui je suis en tant que personne impliquée dans la vie de mes semblables. Je le dis mal, mais je crois cependant utile de le dire. Nous sommes si nombreux dans ce cas ! La détresse des miens en lutte, exprimée avec tant de pudeur, les yeux rougis par le manque de sommeil, les traits tirés par l’angoisse, le souffle court à l’heure où ils portent sur leur dos les lendemains de toutes leurs familles, tout me fait devoir. Sur place, je me suis d’abord inquiété de ça ! Leur santé, leur fatigue. L’un me dit : « ça fait dix ans que ça dure », car c’est la troisième « liquidation judiciaire » en cours. Dix ans de crise et de lutte contre les menaces de fermeture. Que c’est long. Que c’est usant.
Pour finir, le ministre a fait ce que j’avais demandé quasi en plaisantant : prendre son téléphone et appeler PSA et Renault chez qui l’État est actionnaire pour garantir un niveau de commandes. En fait j’avais repris à la volée un argument de la conversation avec Jean-Marc, le délégué syndical CGT, à qui j’avais demandé : « c’est compliqué d’obtenir la relance de l’activité ? » Et lui : « compliqué comme un coup de téléphone, etc. ». Le 23 mai, le tribunal de commerce a donné un nouveau délai jusqu’au 30 juin pour une solution. Dix ans et encore un mois et demi de lutte pour son gagne pain. À bas ce système !
Après cette présidentielle qui nous est passée au bout de doigts à 600 000 voix près, je dois passer à la suite séance tenante, en reportant à cet été le temps des bilans intimes sans lesquels personne ne peut vivre une vie maitrisée. Sans pause, après la terrible charge psychologique et physique de la campagne présidentielle, après la frustration du résultat, il faut lancer aussitôt l’offensive suivante : celle des élections législatives. Il le faut, parce qu’une fois de plus, une possibilité formidable existe de renverser le cours des évènements.
L’élection législative qui s’annonce ne ressemble guère à celles que nous avons connues dans le passé. Qui aura la majorité des sièges, où sera le centre de gravité de la prochaine Assemblée, quel programme s’appliquera ? Ce n’est pas joué. Les sondages restent incertains. Seuls les commentateurs ont des certitudes. Ainsi quand L’Obs titre : « Près d’un Français sur deux souhaite une majorité pour Macron », comme je l’écrivais plus haut. L’article qui suit est plus réservé. En effet, je l’ai dit, il apparait que cette presque moitié est juste faite de 43% des sondés… C’est un fait bien nouveau qu’il n’y ait pas de majorité pour vouloir donner une majorité au président nouvellement élu. Et le même papier montre que 19 % des sondés demandent un gouvernement de cohabitation dirigé par « La France Insoumise ». Cela prouverait que la ligne d’action du mouvement a été entendue par ceux qui ont voté pour nous à l’élection présidentielle. C’est déjà pas mal. Mais comme il n’y aurait que 15% pour vouloir la même chose avec le FN ou LR j’en déduis que pour ces analystes, les deux seules forces en dynamique sont « En Marche » et « La France Insoumise ». Alors, ce n’est pas rien, les sondés nous identifient comme les premiers opposants au gouvernement Macron.
Fatigue et déconvenue sont donc passées au second plan car elles seraient bien mauvaises conseillères. Nous nous sommes donc redéployés. Je dis « nous » en pensant aux centaines de personnes qui ont encadrés la glorieuse campagne présidentielle. Les uns sont restés en équipe centrale pour alimenter tout le reste du dispositif national, les autres sont sur le terrain des circonscriptions. Des centaines de personnes, filles et garçons, sont en train d’y gagner leurs galons à la dure. Et dans la quasi-totalité des cas (94% !), c’est la première bataille politique publique de leur vie. Moyenne d’âge : 41 ans ; 64% sans étiquette de parti. Où que j’aille les voir sur le terrain, ils m’impressionnent. Leur âge, souvent bouleversant pour quelqu’un de ma génération, ces petites trentaines de tous côtés, me font voir que la relève est assurée pour de nombreuses années. Je sais que j’ai rempli ma mission.
Droits comme des I, perfectionnistes au travail militant, disciplinés dans l’action, formés à haut niveau, parlant tous droit et clair, je les vois à des années lumières des intrigants entortillés qui continuent à tomber des branches mortes des vieux partis. La levée en masse produite par la plateforme « La France Insoumise » a également produit ses fleurons d’énergies, d’initiatives et de volontaires pour marcher devant. Car dans notre cas, il y a surtout beaucoup de coups à prendre. Et tous ont un boulot ou en cherchent un. S’exposer n’est simple que pour les importants ou les parvenus des partis de la caste ! C’est d’ailleurs notre fierté d’avoir non seulement 99,99% de candidats qui ont une vie et un métier du commun mais aussi parmi eux des précaires et des chômeurs en première ligne de notre combat.
Il y a de l’angoisse dans nos rangs. Beaucoup mesurent le caractère dramatique de l’enjeu. Si Macron reçoit une majorité absolue, il foncera. Il aura les pleins pouvoirs. Et ça va faire très mal. Code du travail, école, et ainsi de suite, tout va y passer. Le ton du Medef osant un « on a assez discuté » et du porte-parole de l’Elysée Castaner (PS) à l’adresse des syndicats, «on n’a pas le droit de bloquer» sur cette réforme du Code du travail, font froid dans le dos.
L’alerte sur ce sujet a été bien comprise dans les prises de paroles de rue que j’ai faites à Lille et à Paris. Certes, il y avait la surprise de voir tant de monde dans la rue à des heures qui n’étaient pas le plus commodes pour le tout venant. Mais c’est une fois de plus la qualité de l’écoute, la réactivité des présents qui m’ont marqués. On voit clairement que l’élan de la présidentielle n’est pas retombé. Au demeurant, les volontaires affluent pour participer à la campagne en appui à nos candidatures.
Le point d’orgue de cette semaine du 23 mai, ce fut évidemment le rassemblement sur la place de la mairie à Montreuil. Les organisateurs ont annoncé 1500 personnes mais je peux dire que j’en ai vu davantage depuis l’estrade d’où je parlais… L’appui à mon porte-parole de campagne, Alexis Corbière, est massif. Lui-même a eu beaucoup de talent pour prendre pied : la signification politique nationale de sa candidature a été bien comprise en dépit de la campagne indigne contre son « parachutage ». Un peu partout d’ailleurs, la greffe prend de même. Cela atteste de la maturité politique de nos soutiens. Le vieux discours localo-localiste des candidats « bien de chez nous » qui « connaissent les dossiers locaux » ne prend plus. Les gens savent que l’enjeu est national, qu’il concerne la politique du pays dans son sens le plus large.
Cela était déjà vrai dans un passé récent. Je me souviens avoir gagné mille voix en trois semaines à Hénin-Beaumont alors même que jouaient les cornemuses du PS contre mon « parachutage » et que pleuvaient les louanges pour « l’élu PS de terrain qui connait ses dossiers ». Il gagna au deuxième tour . Mais le FN a pris ensuite tous les postes à élire. Et Madame Le Pen, de nouveau présente sur place pour la législative, ne perd pas une seconde à essayer d’imiter le maire FN de la localité. Les candidats maires-adjoints exaspèrent s’ils veulent jouer leur élection sur leur « connaissance des dossiers locaux et la proximité avec les gens ». Les gens savent que c’est bidon. Ils savent que l’élection législative n’est pas la municipale, que ce dont on a besoin c’est de voix qui portent, qui fassent honneur, qui portent la parole des autres. Cet élément de psychologie collective-là fait partie de la fin du vieux monde. Il en est ainsi parce que chacun sent de façon plus ou moins claire que de grandes émotions murissent au coeur du pays.
En tenant sa Convention nationale pour les élections législatives ce dimanche 13 mai, le mouvement « La France insoumise » (LFI) a franchi à sa façon un nouveau pas dans sa construction. Mais surtout, en franchissant ce seuil, cette réunion aura été une étape dans la réorganisation du paysage politique de notre pays. Car nous prouvons que nous sommes capables d’assumer notre responsabilité de première force politique dans de si nombreuses grandes villes. En effet, « La France insoumise » n’existe que depuis février 2016, mais elle est déjà capable de présenter 560 candidatures aux élections législatives. Je suis militant depuis assez longtemps pour savoir quel exploit ce maillage du terrain représente !
Ainsi, où que l’on soit sur le territoire de la République française, en métropole et en Outre-mer (à l’exception de Wallis et Futuna, hélas), il sera possible aux prochaines élections de voter pour quelqu’un qui représente nos idées. Dès lors, la mouvance qui s’est rassemblée autour de ma candidature pour les élections présidentielles a les moyens de se regrouper de nouveaux. Sept millions de personnes sont concernées. Si cela se fait, nos candidats seront présents au deuxième tour dans 78% des circonscriptions. Naturellement, il y a un certain nombre de candidatures extérieures à nos rangs que nous soutenons mais qui ne se déclarent pas sous le label « France insoumise » sur les formulaires de candidature à déposer en préfecture. Elles soustrairont leurs résultats du total qui sera comptabilisé. C’est dommage. Je n’en suis que plus reconnaissant aux personnalités qui ont accepté de se déclarer « France Insoumise » sur les formulaires, quand bien même elles ne signent pas la Charte et même choisissent une autre association de financement où sera reversée l’allocation publique. La perte sera donc moins grande.
C’est pourquoi je trouve si important, si décisive la façon avec laquelle a été préparé la campagne des élections législatives. Sur le plan purement politique ce fut simple. L’équipe qui animait la campagne présidentielle a produit l’équipe qui anime cette campagne législative. Les personnages sont les mêmes, ils officient aux mêmes fonctions qu’ils ont si brillamment rempli dans la période précédente. À mes yeux, il fallait à tout prix que le plus grand nombre d’entre eux soit personnellement candidat. Car c’est de cette façon que la formation politique personnelle s’affine par l’apprentissage du contact de terrain. La jeunesse de la plupart des animateurs de notre campagne fortifie cette exigence.
La désignation des candidats s’est fait sur la base du vivier de candidatures proposées après un appel général à tous les insoumis. Des assemblées locales ont transmis des listes, parfois assorties d’avis de préférence, parfois non, pour éviter les tensions ou tout simplement parce que les gens estimaient qu’ils ne se connaissaient pas assez. Comme il s’agit d’une bataille nationale c’est évidemment au niveau national que s’est opérée la sélection et la décision. Sans cela, aucun critère n’aurait pu être respecté. La parité femme/homme, la diversité sociale, tout aurait été remis au hasard des regroupements locaux et de leurs éventuelles batailles d’influence interne.
Ce comité électoral comportait une plénière et un executif en quelque sorte qui assurait la permanence quotidienne du travail à accomplir. La coordination était assurée par quelqu’un qui n’était pas elle-même candidate : Martine Billard. L’ancienne députée de Paris est assez expérimentée politiquement pour savoir tenir un cap aussi complexe que celui qui était projeté. Ce comité électoral national a été composé de représentants de « l’espace politique » (représentation des partis et groupes politiques qui appuient le mouvement), de « l’espace des luttes » (représentation des acteurs des luttes sociales et environnementales) qui participent à la vie du mouvement « La France insoumise ». Mais il y avait surtout une moitié de membres tirés au sort parmi des insoumis. Chacun des membres de ce comité électoral a personnellement participé aux tâches, pris en charge les dossiers, des circonscriptions, des départements. Des milliers d’heures de travail, des dizaines de réunions, souvent le dimanche, pour permettre à tout le monde de participer. Car l’une des caractéristiques de ce comité, comme de nos listes de candidatures, est que la quasi-totalité de ses membres ont une vie professionnelle qui les rend moins facilement disponibles. La mission est accomplie. Nous sommes en ordre de bataille. Nous sommes à la hauteur de notre responsabilité. Nous pouvons commencer écrire la page suivante en confiance et avec fierté.
L’objectif essentiel à nos yeux est le suivant : quelle que soit l’issue de l’élection, le résultat affiché doit permettre une démonstration de force face au macronisme et au FN. Il nous faut construire un point d’appui central pour la suite des combats. Quels que soient leurs motifs, ceux qui ont refusé d’entendre que « La France insoumise » est un label commun et une plateforme d’action commune autour d’un programme, et non le lieu d’une dissolution de leur identité particulière, commettent une très lourde erreur. Ils se placent, sans raison, en dehors d’un processus populaire de vaste ampleur. Ce n’est pas faute d’avoir multiplié les mises en garde et les mains tendues. Mais c’est ainsi. C’est dommage car ce sera aussi un moins pour ce qui aurait dû être un score englobant tout le monde et donc profitant à tout le monde. L’obsession identitaire conduit tout droit à la marginalisation des identités politiques concernées. En réalité, elle est parfois bien étrange et débouche sur des aberrations . Oui, étrange de voir le PCF revendiquer une affirmation identitaire tout en se rebaptisant partout « Front de gauche ». Une pauvre tentative de récupération alors que cette organisation n’existe plus depuis deux ans, et qu’elle a aussi disparu de la nomenclature du Ministère de l’Intérieur ! Et toute cette campagne de dénigrement personnalisée contre moi, systématique depuis tant de mois, tout cet auto-isolement pour voir afficher le sigle PCF sur les tableaux du Ministère de l’Intérieur avec le résultat groupusculaire qu’annoncent les sondages: voilà qui me dépasse.
Au fond les turpitudes de ces « négociations » en trompe l’œil auront accéléré l’apprentissage du comité électoral de « La France insoumise » composé pour moitié de gens tirés au sort et peu expérimentés. Elles leurs auront imposé la nécessité d’avancer sans tergiverser. Car on sait comment en pleines négociations les dirigeants du PCF prirent la responsabilité de déclencher leur campagne sans prévenir. Au fond je crois que ce mauvais coup nous a épargné de faire une lourde erreur. Un accord nous aurait affaibli dans l’opinion en nous obligeant à devoir assumer de drôles de promiscuités. Car évidemment pendant qu’on discutait, en cachette, le système des accords locaux entre compères s’est remis en place département par département. Il comporte cette fois-ci encore tout l’arc des grosses combines démoralisantes habituelles, jusqu’à des accords départementaux PCF-PS-EELV comme dans le Jura, la Marne, les Yvelines et un certain nombre de circonscriptions, par-ci, par-là, en fonction des vieux copinages. Sans oublier quelques coups de billard à bandes, joués sous la forme de retraits croisés de candidatures entre bons amis. Et quelques autres coups tordus, comme ces candidats « France insoumise » qui au dernier moment et à la surprise générale se déclarent PCF en préfecture. Et combien d’autres que je renonce à décrire, pour ne pas leur donner une importance qu’ils ne méritent pas en dépit de l’écoeurement qu’ils soulèvent dans nos rangs.
Cette pauvre obsession partisane se retrouve aussi dans le ciblage opéré pour contrer sur le terrain les principales figures de la nouvelle génération d’animateurs de notre mouvement. Je déplore cet acharnement sectaire. Mais nous n’y avons pas cédé en dépit de harcèlements incessants. Ce qui est en cause, ce n’est pas le partage des places ni l’argent public, puisque nous étions prêts à abandonner l’un et l’autre. Ce qui compte c’est notre fidélité au programme pour lequel les gens ont voté à la présidentielle. On ne transige pas sur ce sujet. Mais de ce programme, aucun des « unitaires » ne voulaient en accepter le parrainage. Ni d’y rester fidèles une fois élu. Ni de respecter une discipline de groupe sur ce point. Comment, alors, nous imaginer revenir vers nos électeurs pour leur dire : « vous avez voté pour la sortie du nucléaire, on vous demande de voter pour quelqu’un qui est contre. Vous avez voté pour le référendum révocatoire des élus, votez à présent pour quelqu’un qui n’en veut pas » ? Et ainsi de suite.
Cette question n’effleure même pas l’esprit de nos ardents « unitaires ». Ils se représentent l’électorat « France insoumise » comme une masse captive en attente des consignes de ses chefs, à l’ancienne. Ils n’ont rien compris. Et de même, ils font comme si « la gauche » était une étiquette pertinente, sans autre preuve à en donner que de s’en réclamer. Le PS a bien compris que c’était là sa bouée de sauvetage. Sur tous les murs de France on voit donc ses candidats se proclamer « votre député de gauche ». Quand on connaît le nombre d’entre eux qui s’apprête à rejoindre « la majorité présidentielle » de Macron, on voit bien quelle confusion charrient de telles étiquettes ! Cette façon de faire, sous prétexte de « rassemblement de la gauche » est donc vite réduite à ces fameuses alliances « tuyaux de poêle » où d’un candidat à l’autre, dans un même département, les alliances et les soutiens changent et peuvent conduire à inclure dans un même ensemble les combinaisons les plus improbables et parfois les plus répulsives. Un tel méli-mélo est évidemment illisible sur le plan national et sans perspectives communes après les élections. On l’a vu dans les élections régionales et départementales, sans parler des municipales. Recommence qui veut. Sans nous.
Au PS aussi, la comédie est à son comble. Sous prétexte « d’union » et de « rassemblement de la gauche », nous sommes pris à partie pour « l’union » par les mêmes qui nous traitaient il y a peu de dictateurs et autres délicatesses. C’est une fois de plus, dans un emballage à peine modifié, le numéro de l’union « de Macron à Mélenchon » dont nous avons été abreuvés l’an passé. Car les « unitaires » se gardent bien de quitter le PS ou de couper le cordon avec les candidats prêts à changer de camp le moment venu, c’est-à-dire après l’élection. Sur le terrain, le chaos est à son comble, tout ce petit monde se proclamant « la gauche ». La palme d’or de la confusion revenant aux « Hamonistes », tous déclarés PS, qui, dorénavant, par-ci, par-là, soutiennent des candidats PCF ou EELV contre des candidats PS. Et bien sûr, toujours avec l’espoir de mettre en échec « La France insoumise », comme à la présidentielle. Quant à EELV, comme on le sait depuis Yannick Jadot, ses candidats sont disponibles pour toutes les combines, y compris les retraits inopinés. Au total, nous nous tenons à distance de toutes ces agitations groupusculaires qui démoralisent tous ceux qui ont à en connaitre. Notre ligne d’horizon est ailleurs.
Pour autant, la divergence est en effet profonde sur le plan de la stratégie. Notre raisonnement ne se déroule pas dans le cadre de pensée du « sauve qui peut, la boutique d’abord ! ». Au contraire ! Nous voulons une campagne lisible, homogène nationalement et construite sur un projet conquérant. Selon la part que nous retrouverons des 7 millions de voix qui se sont regroupées pour la présidentielle, « La France insoumise », le destin peut basculer. Si ces électeurs reviennent, nous serons présents presque partout au second tour. Nous pouvons alors former le cœur d’une nouvelle majorité et un gouvernement. Une fois de plus, la même coalition d’intérêts de boutiques, comme d’un bout à l’autre de la campagne présidentielle, sous prétexte « d’unité », s’arcboute pour nous faire échouer.
En toute hypothèse, notre but est que le résultat en pourcentage fasse de notre mouvement un point d’appui fort pour l’action dans le nouveau paysage français. Tout de même ! Est-ce si dfficile a comprendre qu’il faut inspirer confiance en étant forts ? Est-ce si difficile a comprendre qu’on est plus mobilisateur pour les plus faibles et désemparés quand on est forts ? Et cela facilitera aussi le travail de tous ceux qui voudront s’y adjoindre ensuite pour préparer l’avenir du projet humaniste écologique et social qui est notre idéal commun.
Car ce qui est en cause, ce n’est pas l’avenir de tel ou tel parti mais l’existence d’une alternative crédible face au rouleau compresseur du marteau pilon libéral. Et cela passe par une représentation politique forte, lisible et stable. La question de la représentation politique est en effet posée de face acérée dans notre pays. C’est une question essentielle pour une démocratie, je n’apprends rien à personne sur ce point. Il y a sous nos yeux l’écroulement des deux partis traditionnels que sont « Les Républicains » d’un côté et le PS de l’autre. Et sous nos yeux de même ont émergé de façon concomitante de nouvelles forces politiques de masse comme « en Marche » ou « La France insoumise ».
Cela instaure de ce fait même de nouveaux objectifs et d’autres règles du jeu. « La France insoumise » s’est immédiatement adaptée à ce nouveau contexte d’explosion du champ politique auquel elle a si activement contribué. Une fois atteint presque 20 % des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle, il était essentiel d’organiser la suite du combat dans la continuité de ce qui venait d’être réalisé. En pleine responsabilité. Une nouvelle fois, donc, il ne pouvait être question d’avoir pour objectif de « rassembler la gauche » selon l’expression consacrée pour désigner un système de géométrie variable des alliances suivant les circonscriptions, les départements et les régions. Mais au contraire il s’agit de créer une centralité politique car c’est une condition incontournable pour « fédérer le peuple ».
Le moyen de cette opération, nous en disposons. Il s’agit d’abord et avant tout de la valoristion du programme « L’Avenir en commun ». Chacun sait que nous avons concentré tous nos efforts dans la campagne à faire de ce document le référent commun. C’est au point qu’on peut résumer en une formule ce que nous sommes : le mouvement « la France insoumise » c’est le programme « L’Avenir en commun ». Les études montrent que 80 % de ceux qui ont voté pour nous l’ont fait par adhésion. C’est le taux le plus fort de toutes les candidatures. Ce programme reste donc le centre de tout pour nous puisque c’est lui qui fédère nos électeurs et nous donnet les moyens de parler aux autres. La fidélité à nos engagements, le respect de nos électeurs, l’engagement de nos candidatures aux législatives et de nos députés demain, c’est le programme « L’Avenir en commun ».
Nous établissons donc un lien total entre la campagne présidentielle et cette nouvelle campagne législative : de nouveau nous nous battons pour ce programme, de nouveaux nous nous battons pour gagner. C’est pourquoi la symbolique de la campagne présidentielle est elle aussi centrale dans la campagne actuelle des législatives. Il s’agit ici de l’usage du « phi » comme symbole commun jusque sur le bulletin de vote, et de la référence à ma personne comme autre symbole visuel de cette campagne surlignant la continuité avec l’élection présidentielle.
Dans ces conditions, quel que soit le résultat, la campagne législative sera de nouveau un moment d’éducation populaire et d’instruction mutuelle. Elle devrait permettre d’approfondir l’ancrage de l’adhésion au programme «L’Avenir en commun » comme une référence sans cesse plus collective dans notre peuple. Maints protagonistes de la campagne ont cru que cette référence au programme était un fait de communication. En effet, depuis la fin du programme commun de la gauche, il est devenu banal de considérer les programmes comme des chiffons de papier à durée de vie limitée. À droite il en va de même depuis l’indépassable formule de Charles Pasqua selon laquelle « les promesses n’engagent que ceux qui les croient ». Et, cette fois-ci encore : le PS et LR ont changé de programme entre les présidentielles et les législatives. Notre façon de faire prend le contre-pied total de cette attitude cynique.
Voyez comment en commençant tôt dans cette campagne présidentielle et en construisant toute l’action autour de la préparation du programme puis de sa diffusion nous avons préparé le développement de notre influence, et notre résistance notamment dans les moments difficiles de la campagne, ceux ou la confusion était la plus grande. De même en travaillant de cette façon a construire une conscience politique de masse et de haut niveau nous préparons la suite. Dans les évènements chaotiques qui vont venir, l’existence d’une force de masse, cohérente politiquement sera un atout considérable pour l’action populaire qui cherchera son chemin.
Il faut dire un mot du coup d’œil que je jette sur le moment politique. Pour moi, le nouveau paysage, c’est celui de la première étape de la période « qu’ils s’en aillent tous » que vit notre pays. Un « dégagisme » de masse est amorcé. Les deux partis centraux du système se sont écroulés. Une réorganisation générale s’opère. Au fond, le sens de cette organisation est assez simple : les deux partis n’ont pas accompli la mission qui était attendue d’eux par leurs bases sociales respectives. Ils ont donc eux-mêmes congédiés leur base électorale.
Un tel phénomène implique évidemment l’entrée dans une période de grand brouillage des repères, de brouillage dans l’attribution des mots de référence, et ainsi de suite. Nous sommes en plein au cœur de cette période où tout se réorganise dans le désordre. À mes yeux, la compétition s’opère entre trois pôles politiques : celui qu’incarne le président Macron et qui va du « centre-gauche » à la droite, celui de Madame Le Pen confinée à l’extrême droite, le nôtre qui va de la gauche traditionnelle aux confins de l’humanisme écologique. Si l’on veut que le débat ait lieu, si l’on veut que les votes tranchent de véritables options, notre intérêt bien compris est de faire vivre sans nostalgie ce paysage.
Il va de soi que, dans la compétition qui nous opposera aux autres, notre devoir est d’être cohérent et uni, fortement liés les uns aux autres par l’adhésion au programme « L’Avenir en commun » et clairement délimités par rapport à la traditionnelle « soupe aux sigles», c’est-à-dire au système des alliances à géométrie variable qui rend toute action politique illisible et tout programme incrédible. Je parle de cette cohérence et de cette délimitation comme d’un devoir politique d’efficacité pour le combat.
Car, dans le même temps, je compte bien que nos deux adversaires, le Macronisme et l’extrême droite, entrent au contraire, eux, dans un processus de balkanisation dont on voit dès à présent les prémices se réunir. La nébuleuse Macroniste se constitue comme un agrégat de toutes sortes de vieilles forces et de personnages plutôt habitués aux parcours individuels, pompeusement rebaptisés « société civile ». Il n’est pas du tout sûr que la compétition des ambitions individuelles et la force en retour du choc social que va déclencher la mise en œuvre de la politique du président permette à cet agrégat de résister aux chocs inévitables.
Il s’agit là d’un effet de système. Le discerner n’implique aucun jugement de valeur sur les personnes ni sur les groupes. Un effet de système a ceci de particulier qu’il s’impose à la volonté particulière des individus qui pourtant le déclenchent. Le Macronisme politique pourrait bien vite donner à voir sa trame initiale : une sorte de mer des Sargasse politique, une Cour des miracles pomponnée et parfumée. N’est pas César qui veut, en effet. Le Césarisme s’impose aux factions qui l’ont rendu possible en les subjuguant ou en les détruisant. Macron a trop composé, trop recyclé, trop fait d’accords. Chaque traître à son parti initial, qui aura été réinvesti pour être député, aura par cela même pris le goût des trahisons impunies. Une très mauvaise éducation initiale.
En toute hypothèse, le projet macroniste n’est applicable qu’en détruisant toutes les structures corporatives politiques de l’ancien système. S’il ne le fait pas au moment où il va constituer son groupe parlementaire, le moment politique sera passé pour lui, et la suite de son parcours devrait vite devenir plus chaotique que ses premiers pas dans la cour du Louvre ! Et même d’autant plus vite que la résistance sociale se déclenchera. Car le mandat impératif de Macron c’est l’affrontement social pour achever la mise en place de la feuille de route de la Commission européenne. Ce n’est pas rien que d’executer ce plan.
En ce qui concerne l’extrême droite, un signe semble attester du fait qu’elle a peut être atteint son sommet. Et le premier de ces signes est qu’au premier tour de l’élection présidentielle nous lui avons repris le terrain dans toute une série de milieux hautement symbolique ! Le dire, ce n’est pas sous-estimer le nombre considérable de suffrages qui se sont portés sur la candidature de Madame Le Pen au deuxième tour. Considérable en effet si l’on tient compte de la nullité de la candidate dans le débat final et des zigzags d’orientation politique sur le programme tout au long de sa campagne. Le dire c’est comprendre que le Front National est arrivé au point où il devient particulièrement difficile pour lui d’opérer une synthèse réelle entre les éléments sociaux qui le composent.
La base populaire antilibérale, les milieux proches de la droite traditionnelle, les mouvances identitaires, les courants nationalistes contradictoires, unis d’ordinaire par quelques formules approximatives qui peuvent leur tenir lieu de raison de voter ensemble pour protester en commun, lorsqu’ils parviennent aux portes du pouvoir, ne supportent plus d’être contredits les uns par les autres, parce que l’essentiel est alors en jeu. L’embrouille sur l’euro à quitter ou non, ou à transformer en monnaie commune avec une double circulation monétaire dans le pays, tout ce galimatias stupéfiant n’a éclaté au grand jour que parce qu’il s’agissait de passer aux actes.
Madame Le Pen et Monsieur Philipot ont cru tout pouvoir régler et élargir leur base électorale en collant à nos thèmes, à nos mots, jusqu’à la caricature. C’est un échec complet. Le contraire de ce qu’ils avaient prévu s’est produit. Nous leur avons repris le terrain parce que la cohérence de « la planification écologique » est de notre côté même quand Madame Le Pen nous emprunte le mot. On peut même dire qu’en augmentant la diffusion de ce mot, elle augmente la diffusion de la grammaire qui le rend compréhensible. Et ce n’est pas la sienne. Le père Le Pen disait : « on préfère toujours l’original à la copie », il n’avait pas tort sur ce point. Dans ces conditions, Florian Philipot a été notre allié objectif le plus efficace. Car en faisant le choix de nous « coller » sur des thèmes et des mots, le FN a abandonné la tâche, qui était pourtant sa chance, de réorganiser la droite en pleine décomposition sous les coups de l’affaire Fillon et de l’offensive Macron. Marine Le Pen a sans doute manqué une occasion que l’Histoire ne lui représentera pas de sitôt. Car si cette réorganisation de la droite se fait en dehors du Front National, si Macron parvient à forger un nouvel axe à droite dans le même temps où « la France insoumise » étendra son audience populaire, alors le retour à la case départ groupusculaire de l’extrême droite pourra commencer.
J’utilise souvent ce blog pour poster au fil des évènements des observations sur la vie du mouvement que nous avons constitué avec « La France insoumise ». Je ne dis pas que ce soit un sujet qui passionne les observateurs. Ce n’est pas très important. Mais je me désole de voir que le contenu théorique de ce type de question ne retienne pas l’intérêt de ceux qui se sentent concernés par les discussions sur la forme que doit prendre une organisation politique de nos jours, en général, et dans notre famille, héritière du « mouvement ouvrier », en particulier. En ai-je lu, pourtant, des dissertations sur la « crise de la forme parti » !!!!! À présent, devant un fait concret et une tentative concrète de passer a l’acte du dépassement, ne surnagent que quelques papiers ici ou là, quasi tous animés par l’esprit de règlement de compte qui anime toute la « petite gauche » qui accable notre action de sarcasme pontifiants. Mais pourtant « elle tourne » !
Car la Convention nationale du mouvement « la France insoumise » qui a ratifié notre liste de candidatures aux élections législatives a pris place dans un moment particulièrement porteur de la vie de notre mouvement. Beaucoup ne s’en sont pas rendues compte, mais ce fut un événement que de voir passer à 500 000 le nombre des personnes déclarant leur appui au mouvement. Cela s’est produit entre les deux tours de l’élection présidentielle, alors même que je n’étais plus candidat, dans un élan que je crois politiquement significatif.
J’ai déjà montré ici, sur ce blog, à de nombreuses reprises, pourquoi et comment le mouvement n’est pas et ne sera jamais un parti politique. Il est un lieu de rassemblement où chaque personne décide individuellement et au coup par coup du niveau de son engagement et de sa participation effective aux diverses tâches et campagnes qui sont proposées. Dans les faits, tout repose évidemment sur la plate-forme internet qui permet ce que l’on appelle « l’horizontalité ». Pour ma part, je n’aime guère ce terme. D’abord parce qu’il sous-entend souvent une opposition à la verticalité qui est parfois tout simplement incontournable dans l’organisation d’une action. Ensuite, parce que les connexions rendues possibles par une telle plate-forme vont dans tous les sens ; elles sont par définition polymorphes. C’est-à-dire qu’elles ne sont ni exclusivement du haut vers le bas ni du bas vers le haut mais dans tous les sens de sorte que la notion même de haut et de bas, comme dans l’univers matériel… dépend de la position de l’observateur.
Pour mieux souligner la singularité de l’objet, je veux plutôt appeler ici à réfléchir sur ce que ce type de mouvement a en commun avec le fonctionnement des partis politiques. Un certain nombre de fonctions qui semblaient propres à un parti s’accomplissent aussi en son sein : coordination des actions, appel à mobilisation, fournitures de matériel et de documents, universités populaires et ainsi de suite. Mais toutes ces fonctions donnaient lieu à une répartition parfois très soupesée des responsabilités. Elles fournissaient la raison d’être même de l’organisation du parti et de l’existence de postes de permanents politiques. Tout cela, désormais, est accompli par la plate-forme sans produire aucune sorte de ces bureaucraties intermédiaires hier encore indispensables à la marche ordinaire de la vie quotidienne.
De la même manière, les processus de « démocratie interne » sont également à l’œuvre. Mais dans le mouvement, on s’efforce de ne jamais en faire un sujet de conflictualité interne. Il n’y a donc pas de « majorité », de « minorités », pas de plateformes concurrentes, pas d’orientation générale opposée les unes aux autres. Autrement dit : le mouvement se soucie d’abord d’être inclusif et collectif davantage que formellement « démocratique », sachant à quelles violences et dérives conduisent les soi-disant pratiques « démocratiques » organisées par les règlements intérieur des partis traditionnels. Le mouvement n’a qu’une référence idéologique commune a tous ses membres : le programme. C’est une autre manière de dire qu’ils se définit par son action, par ce qu’il compte faire dans la société s’il en a le pouvoir. De la sorte, le contenu de ce programme détermine le mode d’existence de cette organisation et son unique objet : l’action. Ou plus justement dit : les actions, au pluriel. Car il s’agit de mener des campagnes pour des objectifs lié au programme.
Pour l’instant, comme cela est bien normal pour un mouvement fondamentalement inscrit dans la logique de la démocratie politique, les campagnes sont des campagnes électorales. Mais demain, elles redeviendront des campagnes sur des thèmes précis comme la sortie du nucléaire, la lutte pour la paix, contre la pauvreté et ainsi de suite. Ou bien des mobilisations en appui à des actions organisées par d’autres et dont les objectifs sont aussi les nôtres ; je pense aux actions sur le climat ou celle du type du samedi 20 mai contre Montsanto. Demain encore, le programme restera toujours l’objet central du mouvement. En effet, les 40 livrets thématiques qu’il a engendrés sur tant de sujets sont remis en chantier par ceux qui les animent avec la participation de toutes les personnes que cela intéressera. Et de même avec les « ateliers législatifs » qui permettent aux citoyens de préparer la mise en forme de projet de loi des diverses propositions du programme.
Il me semble qu’un but essentiel du nouveau mode de fonctionnement est d’évacuer aussi définitivement que possible les enjeux de pouvoir. Ils pourrissent en effet la vie des partis en transformant toute question en un objet de conflits et de délimitation des influences. Bien sûr, toutes les pratiques que je viens d’évoquer sont encore très largement inexplorées et restent pour beaucoup tracées en pointillés. Je crois que c’est en marchant que nous ferons le chemin, selon l’expression bien connue. C’est à ce prix que nous pourrons le plus étroitement ressembler à la société que nous voulons représenter et mettre en mouvement elle-même. Car on ne doit pas oublier que le moyen doit préfigurer la fin : la révolution citoyenne. En ce sens, l’objet de l’action ce n’est pas le « développement du mouvement » mais l’augmentation de la capacité d’auto-organisation de la société ! C’est à cette question de l’auto-organisation que nous devons maintenant réfléchir avec soin. Il s’agit de se donner les moyens de les dépister quand ils existent pour les soutenir et les répandre. Il s’agit donc aussi de les déclencher quand c’est possible. Mais c’est une autre histoire que celle-ci.
202 commentaires
Yannpell
Merci encore, M. Mélenchon, de vous adresser si bien à notre intelligence. « En même temps », nous ne pouvons pas passer notre temps à vous dire merci et encore merci, mille merci, bien le merci, n’est-ce pas ? Et pourtant, comme cela se devine à travers les commentaires précédents, « merci » est le mot qui convient le mieux pour vous dire notre reconnaissance, à des titres divers et quoi qu’il arrive. Ne l’oubliez pas si la vie vous apporte son lot de déceptions, tous ces gens, jeunes et vieux que vous avez « fait naître » vous garderont dans leur esprit et dans leur cœur, soyez-en sûr. Vous n’avez pas le temps de lire tous les messages laissés ici ou là, sur tel ou tel fil, mais ils sont souvent très beaux et très profonds et ces échanges, ces rencontres enrichissantes et affectueuses que nous avons, grâce à vous (et à votre équipe) entre Insoumis (quelles que soient les attaques tellement pauvres et banales dont vous êtes victime) auront pu changer notre vie. Vous nous donnez de votre énergie sans compter, puissiez-vous vous renforcer de la nôtre en retour. Sans aucun doute, vos batailles, vous les avez d’ores et déjà gagnées… et nous aussi.
Margenstern
Merci M. Mélenchon pour cette analyse très intéressante. Je suis bien content que les commentaires reprennent. Il faut espérer que les 7 millions d’électeurs qui ont voté pour vous au premier tour de la présidentielle votent France Insoumise au premier tour des législatives (et au second quand ils pourront se maintenir). Je suis bien d’accord avec vous quand vous dites que l’appel à l’union de la gauche est dépassé. Il faut effectivement s’adresser au peuple tout entier. D’abord parce que plus de 95% des habitants de notre pays ont le même intérêt qu’on arrête le saccage de l’écosystème (vous êtes le seul à rappeler qu’une catastrophe écologique ne ferait pas le tri entre ceux qui pensent bien et ceux qui pensent mal) et qu’ils veulent une vie décente, tranquille et digne. Vous avez raison de songer à l’auto-organisation de la société, c’est crucial. A mon humble avis, il y a encore du pain sur la planche, tout le monde ne comprend pas la nécessité d’une telle organisation.
Guillaume Ch
Les législatives sont bien entamées, si dans la tête des gens nous devenons le vote sanction des politiques libérales les jours heureux seront arriveront vites. Nous espérons aussi une suite rapide au mouvement qui arrivera à gérer le moment présent de la 5e république sans ses travers. C’est là un exercice important pour imposer la nouvelle politique que l’on souhaite faire. Déjà par des régles, et la charte de la Fi nous le prouve, seuls ceux qui la signe sont soutenus par la Fi et cela maintient la clarté du mouvement. Bonne chance à Marseille, bonne chance aux 560 insoumis et aux quelques alliés soutenus. Plus vous serez à l’AN plus nous seront fort ensuite. Résistance.
anne jordan
@guillaume ch
Ben non. Je recopie, dans le début de ce long article : « Je n’en suis que plus reconnaissant aux personnalités qui ont accepté de se déclarer « France Insoumise » sur les formulaires, quand bien même elles ne signent pas la Charte et même choisissent une autre association de financement où sera reversée l’allocation publique. » On peut donc se déclarer FI et ne pas signer la charte ! Il est vrai que j’avais compris comme toi. J’avoue mon trouble, ayant assisté en janvier à des rencontres houleuses entre membres de groupes d’appui, dont certains ne voulaient pas signer.
Christiane 60
J’étais très impatiente de vous lire de nouveau ainsi que les commentaires. C’est important pour nous de suivre votre raisonnement qui vous prenez le temps de développer. Après la déception du 1er tour de la présidentielle vient l’inquiétude des législatives. Une promenade dans Paris permet de mesurer la confusion provoquée par les affiches et les tracts des candidats. Ceux qui se réclament de vous et de la FI en étant d’ autres « mouvances », ceux qui n’osent pas afficher clairement leur véritable appartenance. Les électeurs pas trop impliqués vont y perdre leur latin. Et c’est pareil ailleurs. Que de risques de perdre des électeurs qui voudront pourtant bien faire! Sans compter la propagande éhontée des médias. Il est très difficile parfois de se réclamer « FI », on se fait »secouer », limite insulter, beaucoup plus que si on se déclare FN. Les vieux poncifs nous sont jetés au visage : adeptes hallucinés d’un gourou (vous, bien sûr), d’un sénateur (!) richissime et…
Gilbert Geekfan
Merci de nous encourager à continuer la lutte, cette analyse est d’une grande finesse : la « flexibilité » promise aux travailleurs par le gouvernement de Mr Macron signifie « courber l’échine », les travailleurs ont besoin de stabilité, de reconnaissance pécuniaire et morale, pour vivre dans la dignité et non dans la précarité.
Vega
Je crois comprendre qu’il s’agit d’encourager la capacité d’auto-organisation de la société ou de chercher à l’amplifier pour combattre efficacement ce système pourri ! La mettre en mouvement , elle l’est déjà à travers la FI. Du moins je l’espère.
THOMAS
Merci pour ce post, long mais enrichissant, qui fait appel à l’intelligence, à l’analyse et à la réflexion.
rage au coeur
Enfin! les commentaires accessibles à nouveau. Mais pourquoi ont-ils été fermés ? Au moment où sur le terrain nous, qui tractons qui faisons du porte à porte etc., étions confronté-e-s à tant de critiques, j’aurai aimé pouvoir échanger, trouver du réconfort !
L’analyse de JL est toujours aussi pertinente, mais pourquoi pas un mot dans ce post en réponse à l’article du Canard de ce mercredi sur son « parachutage doré » et l’attitude face au candidat déjà investi ?
[Edit Webmestre : Les commentaires n’ont jamais été fermés ! Comme vous n’aurez certainement pas manqué de le remarquer, la section commentaire est attachée aux billets de blog de Jean-Luc Mélenchon. Les commentaires ne sont pas ouverts sur les vidéos, car ils feraient double emploi avec la possibilité de commenter directement sur la chaîne Youtube. Or, depuis quelques semaines, Jean-Luc Mélenchon n’avait pas publié de billet sur ce blog. Il n’y avait donc rien à commenter…]
rage au coeur
Merci Mister webmestre ! Mais il me semble qu’il y a eu quelques lignes de J-Luc sur le blog, à moins que je n’ai été larguée avec tous ces accès différents à l’info insoumise !
Emmanuel
Voici une petite réflexion post-électorale. D’ores et déjà, et ce n’est pas contradictoire avec les élections en cours, voici une petite projection post-électorale. Pour faire court, le chemin parcouru est énorme. Avant, doute existentiel de la gauche, et aujourd’hui, la question est plutôt comment réunir la multitude d’idées et les faire pousser ensemble. Je rêverais d’un support multimédia qui permette de valoriser toutes ces idées. Je pense que la décomposition des partis traditionnels est à cet égard une bonne nouvelle, propice à une libération et à une régénération. Dans l’immédiat, l’enchainement des événements médiatiques va plutôt détourner cet élan, mais dans la durée, les questions essentielles demeurent : crise écologique et énergétique, sociale, chômage et précarisation du travail vs automatisation et délocalisations, macrocéphalie de la finance (pour ne pas dire plus) et perspective d’une nouvelle crise, creusement des inégalités, etc. Donc, créer un nouveau média.
PF
Puisqu’on ne peut compter ni sur un mea culpa des journalistes, ni compter sur l’un d’entre eux qui entrerait en dissidence et ferait honnêtement son travail, il n’y a, à mes yeux, aucune utilité, même stratégique, à être aussi caressant avec eux. Le positionnement adopté face aux journalistes est le reflet du positionnement face au système que nous sommes censés combattre. Mon inquiétude est grande.
Fraternellement,
André
@Olivier B
« In fine, on ne peut pas perdre »
C’est ce que je pense aussi et cette hypothèse me paraît d’autant plus réalisable que notre mouvement bien présenté apparaît comme le seul crédible et cohérent face au spectacle du ramassis des politicards de droite et du centre appuyé par les traîtres de la gauche. Cette façon dite nouvelle de faire de la politique par le recours à toutes les compromissions et trahisons possibles ne peut que conduire au désastre. Ne pas perdre n’est pas seulement une hypothèse crédible mais s’impose comme une urgente nécessité pour mettre fin aux horreurs de la gouvernance ambiante et à l’immensité des souffrances qui en découlent. Quant aux signes que le monde attend de la France ils sont dans la pratique de sa devise de la Fraternité universelle et certainement pas dans la compromission des longues poignées de main pour le culte de l’argent contre l’humanité.
magda corelli
Tout d’abord un grand grand merci pour cette belle campagne passée. Dur, dur ces 600.000 voix qui ont manqué. J’ai pleuré 8 jours matin et soir et j’ai bien cru à une dépression qui se pointait mais hop fini ! Pensons aux Législatives.
Ne vous épuisez pas Jean Luc.Tenez bon face à ces attaques constantes et mesquines. Tout mon soutien à votre belle équipe qui n’est pas épargnée non plus par leur bave.
PS : Personne n’oubliera que Monsieur Cazeneuve a essayé de cacher une nuit durant la mort de Rémi Fraisse et que les ordres de ce Ministre étaient de cogner, cogner encore. Voilà pourquoi aussi c’est fini pour le PS. Vous aviez demandé sa démission à juste titre. Cette homme est tout petit, petit. On ne veut plus le voir, Hollande, Valls non plus etc. qu’ils rentrent sous terre, qu’ils disparaissent de notre vue. Trop, c’est trop. Ce sont des robots incapables de voir les difficultés et la souffrance d’une majorité de Français à cause de leur politique inepte.
ETIENNE
Soyez sûr Mr Mélenchon que nous ne sommes pas dupes ! Plus les journalistes vendus au pouvoir en place essaient de vous décrédibiliser plus je crois en vous. Vous leur faîtes peur, c’est certain, car ils risqueraient de perdre leurs privilèges et c’est là où ils se trompent énormément, car vous êtes l’opposé d’un dictateur. Ils ne comprennent rien !
Invisible
Aaaaah ! On se languissait de ce contact. Étant réfractaire à toute inscription sur Youtube, Facebook et autres tweeter, je n’affectionne que cette page de blog (ce qui prouve que vous avez encore davantage de soutiens que ne l’indique le nombre d’abonnés). Bravo pour la campagne des présidentielles mais par pitié, ne succombez pas à la désinformation organisée contre Maduro au Venezuela. Consultez les blogs de Thierry Deronne et Bernard Tornare. Il n’y a pas de dictateur au Venezuela ! Pendant ce temps la sphère journaleux se garde de traiter de dictateur un Erdogan turc ou un Nettanyou qui fait fermer la télévision et radio nationale parce qu’elles ne lui sont pas assez complices.
Je regrette bien un peu le drapeau rouge, l’internationale et je supporte avec peine la dose imposée de drapeaux BBR devant la scène de meeting… et les mots très artificiels de soutien aux victimes d’attentat qui mériteraient plus d’authenticité : on sent vraiment qu’il s’agit d’une obligation électoraliste. Notre solidarité devrait passer par notre propre filtre de pensée et serait ainsi plus sincère. Mais sinon, toujours avec vous, Jean-Luc !
Papinosaurus 2017
Attention ! Ne pas se tromper de cible, le PCF n’est pas notre adversaire. Au second tour tous les progressistes doivent se retrouver par leurs votes contre les droites. Celles ci sont encore très fortes, n’oublions pas les 7 millions de voix de Fillon et les autres de Dupont-Aignan a Le Pen.
André
Les communistes dans leur grande majorité sont nos alliés mais ce faisant ils s’opposent bel et bien à l’appareil du PCF.
Le Père Duchesne
Le PCF n’est pas un adversaire (quoique), mais, objectivement, un concurrent dans nombre de circonscriptions, dont la mienne. En aucun cas il ne s’agit d’un allié. Nous verrons au second tour s’il préfère soutenir la députée solférinienne sortante. En attendant, je vote FI et aux deux tours.
Alem Alquier
J’ai rencontré des cocos (ne nous y trompons pas, c’est un terme affectueux) qui soutiennent la candidate LFI de ma circo et qui m’ont assuré qu’ailleurs ce n’est qu’un problème d’appareil ! C’est quand même dingue, à notre époque. Bof après tout, c’est peut-être le début d’un gros chamboulement. D’accord, on se retrouvera au second tour, j’espère.
Nicks
Il nous faut déjà poser également les limites de notre percée, bien qu’elle soit déjà considérable. Bien sûr, il y a de nombreux facteurs externes : le frein mesquin des vieux appareils, les médias concentrés pour que nous n’apparaissions pas comme l’alternative eu détriment du FN, les puissances de l’argent liguées pour que leur candidat ne puisse pas perdre. Mais nous avons aussi des faiblesses internes : présence insuffisante dans les campagnes, qui comme je le craignais, ne nous ont pas permis de gagner assez de voix pour surpasser l’extrême-droite et parvenir au second tour, ambiguités toujours présentes sur l’Europe, qui n’autorisent pas le rassemblement des souverainistes non xénophobes, sans lesquels nous ne pouvons également gagner. Il faudra travailler sur ce point pour améliorer l’excellente plateforme qu’est l’Avenir en commun. En attendant, les efforts doivent se porter sur les législatives, afin d’avoir un maximum de députés.
Danyce
Cher Jean Luc, j’attendais votre post pour vous remercier, vous et toute l’équipe d’insoumis, pour l’espoir que vous avez fait naître en moi face à cette vie que je mène depuis tant d’années. Avec ces solfériniens qui n’hésitent pas un instant, pour se renier, pour de sombres perspectives individuelles et opportunistes. Ainsi que cet ahuri de Berger, à la solde du pouvoir, qui enfonce irrémédiablement le monde du travail, sans que ses militants ne s’insurgent, pour leur propre intérêt et celui des leurs. Tout cela, au terme de ma vie, me fait vomir. Par bonheur, vous, Mr Généreux, et les autres, avez mis un pavé dans la mare au diable, qui perdurera.
De toute façon, je pense que l’on ne vous aurait pas permis de passer le cap de bonne espérance pour les gens modestes. Trop d’obstacles, non seulement financiers mais politiques (l’Europe, la CIA ,la médiacratie) se seraient opposés à l’espoir que vous avez incarné.
Merci encore, une pensée pour F…
LOREL
Bonjour Jean-Luc, je partage un certain nombre de tes points de vue et je souhaiterais entrer en action. Les législatives approche et si tu n’as pas encore de tête de liste pour Pointe-Noire Congo Brazza, je souhaiterais que tu me contacte afin que nous en parlions. Je défends un certain nombre d’idées qui vont toutes dans le sens de l’éducation et la culture pour tous. Je prône notamment non pas le 1% en partie détourné à l’époque mais le 10% pour cent culturel avec une obligation de 50% arts vivants. Les transactions spéculatives doivent être taxées au profit des activités humaines.
Fraternellement
Francis
Il est évident que FI va devenir le mouvement qui sera en pointe du combat dans les années qui viennent. Soit au gouvernement pour appliquer l’Avenir en commun, soit dans une opposition résolue à E. Macron et sa politique ultra libérale si les électeurs en décident ainsi. J’espère simplement que FI ne tombera jamais dans les mêmes travers bureaucratiques que d’autres partis. De grâce pas de permanents fonctionnaires et pas de locaux somptueux. De nombreux élus oui, mais toujours en liaison avec les citoyens. La pratique des caravanes doit être poursuivie.
Redon
Il y a des problèmes pour contacter des candidats FI, notamment pour le Médoc. A part Facebook (que je n’ai pas) on ne peut pas joindre les candidats FI, soit pour leur donner un coup de main, soit pour aller aux réunions publiques. Qui peut me donner ce renseignement ?
Ascalon
Ah bon ? Parce que vous avez déjà réussi à contacter quelqu’un ?
Moi pas. Dans ma ville, le groupe d’appui avait 2 membres et je n’ai jamais réussi à contacter quiconque, malgré des envois de mails répétés, sans réponse. Puis dans la circonscription, le comité (4 membres) ne répondait pas non plus. Je n’ai jamais pu savoir où ils se réunissaient. J’ai donc présenté ma candidature sur le site (dont j’ai reçu une réponse automatique). Après 3 mois d’attente sans réponses à mes mails à la commission d’investiture, ils (qui ?) ont choisi un quidam inconnu au bataillon, qui est injoignable depuis lors.
La France insoumise ne s’adresse qu’aux « Français de Facebook » et seuls les robots répondent aux mails qu’on leur écrit. Je voterai donc pour un candidat dont je suis sûr qu’il existe en chair et en os, et celui de la FI, je lui ferai envoyer un pouce bleu par quelqu’un qui a un compte sur Facebook.
Affligeant et pathétique. On va gagner, c’est sûr !
Guy-Yves Ganier d'Emilion
Avez-vous essayé la plate-forme France Insoumise? Notamment, pour le Médoc ?
felipe
Bonjour,
ça m’étonne beaucoup, moi je ne suis pas sur Facebook mais en allant sur le site jlm2017 pendant les présidentielles j’ai trouvé les groupes d’appui près de chez moi. Certains n’étaient pas actifs, mais d’autres (ceux avec beaucoup d’inscrits en fait) m’ont permis de prendre contact, et maintenant je reçois les mails des actions près de chez moi.
En entrant jlm2017 et Médoc je tombe sur des groupes d’appuis. Bref pas de Facebook, mais le site de la campagne, et les gens sont là réellement ! Après je ne connais pas la situation dans le Médoc, peut-être que c’est un cas particulier ?
Patrick FAVRIOU
Bonjour,
Je suis initiateur/animateur d’un groupe d’appui dans le Gers, je n’ai pas de compte Facebook mais c’est bien la première fois que j’entends qu’on n’arrive pas à contacter les membres d’un groupe d’appui à fortiori les candidats de la FI.