Je demande à mes lecteurs les plus fidèles de me pardonner cette longue absence devant le clavier. Les jours ont filé dans un tourbillon d’événements qui ne m’a laissé ni pause ni trêve. J’ai bien écrit à plusieurs reprises quelques chapitres au fil de mes voyages en train notamment. Mais j’ai eu le tort de les mettre au frigidaire avant publication comme je le fais le plus souvent. Mais dans l’ambiance actuelle, ils se sont retrouvés bien vite totalement dépassés. Que d’événements en effet ! L’élection des 17 députés de « la France insoumise », la formation du groupe parlementaire, notre arrivée à l’Assemblée, la gestion de cet étrange balancement entre la joie pour ceux qui sont élus et la peine pour ceux qui ne le sont pas.
Au plan matériel aussi tout est devenu très compliqué pour moi : l’organisation de ma vie entre Paris et Marseille, la fin de mon équipe au Parlement européen, en même temps que tous les nouveaux dispositifs de travail doivent se mettre en place, et les premiers débats être organisés ! Dans cette ambiance, et avec ce calendrier, chaque moment arraché à l’activité ne peut servir qu’au sommeil pour que le corps se répare en vue de la séquence suivante !
Je ne raconte rien ici de nos premiers pas puisque vous en savez déjà tout du fait de l’impact qu’ils ont eu dans les médias. Je ne dirai rien non plus de l’attitude de ces derniers puisque cela aussi, vous l’aurez remarqué, spécialement dans le cas lamentable de l’agression raciste contre Danielle Obono. Les mauvais traitements qui m’ont été appliqués et qui continuent à l’être, pour une phrase, un mot toujours hors de son contexte, le sont à présent à la quasi-totalité de mes amis. J’accepte d’y voir le signal réconfortant du fait que le parti médiatique existe bien et qu’il nous a identifiés comme un danger pour ce dont il est la deuxième peau. Mais n’y aurait-il pas moyen d’être combattus sur un autre registre moins personnel, plus idéologique ou programmatique ? Je crois que quelques-uns en sont capables en effet. Mais l’essentiel d’entre eux, non. La contrainte du buzz, l’ignorance, et le panurgisme le leur interdisent. Au demeurant, les chefferies veillent ! Il faut donc vivre avec et adapter nos stratégies de communication à l’existence de cette hargne désormais permanente.
Dans ce post, je reproduis une interview que j’ai donnée au « Journal Du Dimanche ». Je me suis efforcé de résumer au gré des questions l’angle sous lequel nous analysons la situation présente si spéciale.
Puis ici, pour éclairer mon propos, je publie le document qui est proposé par ce que nous appelons « l’espace politique » de « La France Insoumise ». Il s’agit de la réunion de groupe de militants politiques de divers horizons, d’organisations qui ont soutenu et participé à l’animation de la campagne des élections présidentielles. Le motif de la réunion était d’analyser ensemble les résultats des législatives et de valider l’entrée dans cet espace du groupe de militants de EELV qui, avec notamment l’ancien député Sergio Coronado, avait fait équipe avec nous dans ces élections. Après la discussion détendue que l’on imagine, nous avons confié au communiste Christian Audouin le soin de proposer un résumé des conclusions qui nous rassemblaient. J’ai pensé qu’en le publiant ici, j’en augmenterai la diffusion et, surtout, que je permettrais à mes lecteurs de savoir que cet espace existe et qu’il travaille en bon esprit d’équipe à produire du diagnostic, de l’analyse, des propositions d’actions.
Voici l’entretien réalisé avec « Le Journal du Dimanche » paru ce 2 juillet que je reproduis sous le titre que l’hebdo lui a donné.
Vous comptez boycotter Emmanuel Macron et le Congrès, lundi. Si cette réunion est l’occasion de rendre un hommage à Simone Veil, reverrez-vous votre position ?
Rendre hommage à Simone Veil est un devoir. En faire une pression pour nous faire accepter un coup de force politique serait immoral. (Mais je serai présent aux Invalides pour l’hommage national.)
Qu’incarne Simone Veil pour vous ?
Pour les hommes et les femmes de ma génération, son combat courageux pour le droit à l’avortement reste une fulgurance dans nos existences. Du coup on se l’appropriait en oubliant son étiquette politique. Un souvenir : j’étais jeune homme ; avec des camarades d’extrême gauche, j’allais distribuer des tracts à Besançon contre elle et sa réforme de l’hôpital. Quand nous sommes arrivés sur place, un groupe d’extrême droite la huait et l’insultait. Nous avons posé nos tracts et chassé les militants d’extrême droite. Alors, Simone Veil s’est offert une entrée dans l’hôpital entourée d’une jeune garde… rouge… de fierté.
Est-ce bien républicain de boycotter le congrès ?
Mais le choix du président est-il républicain ? Il opère un coup force institutionnel en s’exprimant sans débat et sans vote la veille du discours de politique générale du Premier ministre et du vote de l’Assemblée. Il vient, dicte sa ligne et s’en va. Il franchit un seuil. Celui de l’hyper-présidentialisation sur le mode pharaonique de sa parade devant la pyramide du Louvre le soir de sa victoire. Là-dessus, les députés sont convoqués, sans limite de temps, en session extraordinaire tout l’été et nous avons quatre jours pour déposer des amendements sur les ordonnances qui renversent tout l’ordre public social. Notre seul moyen de protestation est de briser la chaîne du consentement. Nous ferons un rassemblement demain soir [lundi 3 juillet] à 18 h 30 place de la République. Nos députés insoumis y diront quelques mots.
Macron à Versailles ; vous place de la République, jouez-vous le combat de symboles ?
Oui. Macron aime les symboles. Moi aussi. Hélas nous ne pouvons pas aller place de la Bastille car elle est en travaux (sourires).
C’est une façon de s’opposer bruyante et médiatique ; est-ce vraiment la plus efficace ?
Certains voudront dénaturer le sens de notre cri d’alerte. Mais c’est un acte très politique. Un coup d’État social s’annonce avec la loi travail par ordonnances et un coup de force institutionnel avec ce congrès. La pratique pharaonique d’Emmanuel Macron créé une situation asphyxiante pour tout le monde, y compris ses propres partisans et surtout son Premier ministre.
Édouard Philippe affirme être en phase avec cette pratique
A-t-il le choix ? Il a trahi son parti pour faire carrière. Il sait qu’il est un homme seul. Le président le sait et l’a piégé. Edouard Philippe n’a plus d’autre choix que de baisser la tête et de dire oui. S’il démissionnait, ce qu’aurait fait n’importe quel Premier ministre à sa place, il provoquerait une crise. Il ne le fera pas. Il vient d’être réduit au néant politique.
A vous entendre, il aurait donc dû démissionner ?
Selon la Constitution, le Premier ministre dirige et conduit la politique de la Nation. Là, le voila réduit devant tout le Parlement au rang de « collaborateur » que Sarkozy voulait pour Fillon. Dans l’humiliation d’un Premier ministre, personne n’est allé si loin. Et dans l’abaissement du Parlement non plus.
Quel opposant allez-vous être ?
L’opposition sera globale et frontale. Mais surtout, nous serons une opposition qui argumente et propose pour convaincre. Le pays nous écoutera. Et je fais le pari qu’on peut faire changer d’avis beaucoup de députés de La République en Marche ! Voyez la composition sociale de ce groupe : des cadres supérieurs. Dans la vie ils donnent des ordres. Ils n’ont pas l’habitude d’en recevoir. Donc, si on argumente, ils ne se plieront pas forcément à la discipline imposée par le président et Richard Ferrand, le vrai numéro 2 du régime. Notre but est de démanteler la forteresse que ces deux hommes veulent construire dans l’Assemblée.
Le bruit et la fureur, l’opposition frontale et tempétueuse est-elle la meilleure manière d’entamer le dialogue avec eux ?
Je suis lassé qu’on m’enferme dans cette formule. J’assume le bruit et la fureur comme stratégie pour l’élection de 2012. Mais je suis passé à autre chose depuis longtemps. Dire « non » à la monarchie, et argumenter ce serait tempétueux ? À ce compte-là, quand Jean-Baptiste Drouet arrête la fuite de Louis XVI à Varennes, ce serait une impolitesse et une brutalité !
Sur la loi travail deux syndicats – FO et la CFDT – se veulent constructif ; vous aussi ?
Mon souci est que le Parlement puisse faire son travail. Dans ce pays, nous avons admis un peu trop facilement que les représentants du peuple soient éliminés de la discussion quand les « partenaires sociaux » ont parlé.
FO juge qu’il n’y a pas de renversement de la hiérarchie des normes et se dit prêt à discuter sur un barème pour les indemnités de licenciements. Deux lignes pourtant rouges lors de la loi El Khomri. Y-a-t-il des choses négociables pour vous ou refusez-vous tout en bloc ?
Négocier ? Comment ? Le système de l’ordonnance ne le permet pas. Qui, à part le Medef, a demandé une réforme du code du travail ? En 30 ans, la flexibilité accrue n’a pas créé un seul emploi. Nous ne lâcherons rien. Nous informerons, nous mobiliserons. S’il le faut, nous appellerons nous-mêmes à des mobilisations populaires dans la jeunesse et les quartiers.
Selon notre enquête, concernant le code du travail, 64 % des personnes interrogées souhaitent que la France se transforme en un pays où on incite plus qu’aujourd’hui les chômeurs à retrouver du travail. Cela veut-il dire que vos adversaires ont gagné le combat culturel et idéologique ?
Depuis des années, certains veulent rendre les chômeurs responsables de leur situation. Vos croyez que les gens sont fainéants et préfèrent être au chômage ? Ces refrains absurdes empêchent de réfléchir sainement. Les gens veulent travailler ! Pourquoi chôment-ils ? La faute aux carnets de commandes vides. Il faut les remplir !
62 % des sondés désirent que la France accueille moins d’immigrés…
Je comprends ça. On peut interpréter ce chiffre de bien des façons. Peut-être les sondés sont-ils bienveillants et veulent que cessent les causes qui poussent les gens à partir de chez eux : le changement climatique, le pillage impérialiste et les dévastations guerrières
Le gouvernement, se fondant sur le rapport de Cour des comptes, veut geler le point d’indice des fonctionnaires pour limiter le déficit public. Le comprenez-vous ?
C’est honteux. Les fonctionnaires sont les têtes à claque du régime. Macron a prévu d’en supprimer 120.000. La lutte contre les déficits est un prétexte : les programmes libéraux veulent détruire l’État et les services publics au profit du marché.
D’ici à la prochaine présidentielle, voulez-vous retisser les fils d’une gauche en lambeaux ?
Ne focalisons pas sur l’ambiance de décomposition de la vieille gauche ! Les spasmes d’agonie du PS du PCF, d’EELV, leur échec électoral terrible et celui de leur complicité pour bloquer la percée de « la France insoumise », leur congrès respectifs, la réunion de Hamon : ce ne sont que des entre-soi juxtaposés. Laissons décanter. La vie est ailleurs. Agissons contre le régime ! Avançons ! Nous avons réuni 7 millions de voix à la présidentielle, bâti un mouvement de 500 000 personnes autour d’un programme, « L’Avenir en commun » et formé un groupe parlementaire. Le déploiement d’une force nouvelle est en cours. Bienvenue à tout le monde pour y travailler.
Voici donc le texte de « l’espace politique » de « La France insoumise ».
Les chiffres parfois sont davantage que des nombres. Les sept millions de suffrages rassemblés par la candidature de Jean-Luc Mélenchon et le programme « l’Avenir en commun », la poussée à plus de cinq cent cinquante mille adhésions à « La France insoumise », la formation de 4000 groupes d’action locaux, la constitution d’un groupe de dix-sept députés après avoir rassemblé deux millions et demi de suffrages, tout cela dessine une réalité qu’il faut savoir interpréter bien au-delà d’une simple analyse de l’évolution des rapports de force électoraux.
Les dynamiques populaires qui relient les deux campagnes électorales de notre mouvement sont inédites. Elles se sont traduites notamment par une implication forte de la jeunesse et des habitants des quartiers populaires. Elles participent du processus de révolution citoyenne que nous identifions dans les faits qui entourent ces élections. L’abstention de masse jusqu’à un niveau inouï et inconnu est l’autre aspect tout à fait complémentaire de cette situation. Au total ce que nous avons appelé la pulsion du « dégagisme » travaille en profondeur les aspirations de la société. Elle ébranle profondément tous les points d’appui de l’ordre établi.
Bravo aux milliers d’Insoumises et Insoumis, à l’ensemble des candidates et candidats dont la moyenne nationale des résultats, en rapport indissociable avec ceux de la présidentielle, font de la FI la première force alternative de l’humanisme écologique et social dans notre pays. Grâce à elles et eux, un puissant souffle de renouveau politique et citoyen s’est propagé sur le territoire national. Il nous appartient d’en faire un avenir pour le pays.
Les premiers pas du nouveau pouvoir expriment une évolution fondamentale dans la forme de l’exercice du pouvoir. Face à un pays désemparé et travaillé par le dégagisme, un nouveau régime se met en place caractérisé par une volonté générale et systématique de passage en force. Un franchissement de seuil, vers un durcissement du régime de la monarchie présidentielle, éclate aux yeux de tous. On le constate avec le cumul de la convocation du Congrès du Parlement avant le vote sur la confiance au gouvernement, la convocation sans terme d’une session extraordinaire des assemblées, l’ordonnance sur le code du travail et la transcription dans la loi ordinaire de l’état d’urgence.
Dans ces conditions, la poussée dégagiste reçoit un nouvel aliment. Car si un effet de surprise peut fonctionner à la faveur de l’été, il est certain que ce programme politique est à l’inverse de ce qui est attendu par les millions de personnes qui viennent de détruire l’assise électorale du PS et de LR qui étaient les deux grands partis d’alternance avant 2017. L’instabilité et la faiblesse du nouveau régime ne tardera pas à se révéler. Nous en avons vu les prémices avec ce que nous avons déjà si vite observé dès le premier mois de pouvoir.
Le processus de la révolution citoyenne ne s’éteindra pas, quand bien même un effort de propagande et de contrôle sans précédent de l’information se note. L’ère du peuple, dont l’émergence politique de « La France insoumise » est un aspect politique annonciateur, ne fait que commencer !
L’existence d’un groupe indépendant de députés insoumis marque un tournant de grande portée. Sa composition à l’image sociale de la société, de sensibilités politiques diverses mais en cohérence avec leurs engagements et le programme approuvé par leurs électeurs, fournit un point d’appui stable pour que vive une opposition globale au régime. Que « La France insoumise », issue directement de volontés et d’actes citoyens, soit désormais partie prenante à l’Assemblée nationale, est une première dans notre Histoire politique et institutionnelle contemporaine. Ces parlementaires d’un type nouveau sont le fer de lance de l’opposition au gouvernement Macron, au sein des institutions et au cœur des indispensables résistances sociales, à commencer par celles qui doivent s’opposer au coup de force contre le code du travail. « La France insoumise » assumera pleinement la responsabilité qui lui échoit. C’est celle de proposer et d’organiser les moyens de fédérer le peuple dans une perspective de conquête du pouvoir sous toutes ses formes.
Nos députés prendront ainsi toute leur place dans le développement des actions de « La France insoumise », dont la vocation est d’être au service des prises de conscience et des mobilisations populaires auto-organisées. Elle cherchera à améliorer son efficacité en continuant à se différencier de l’organisation et du fonctionnement des anciens partis. Elle approfondira les moyens d’être cette force et ce mouvement citoyen, porteur d’un programme concret, celui de l’humaniste, social, écologique, et du projet pour une sixième République.
Notre mouvement est fondé sur la pratique militante de l’ouverture et du travail en commun sans hiérarchie ni préséance. Son Espace politique national d’échange et de coordination, par exemple, a accueilli dès sa création des personnes et des groupes venus d’horizons politiques, associatifs, mouvementistes, culturels, diversifiés. Son élargissement auquel nous appelons et pour lequel nous agissons sans réserve, se poursuit. C’est ainsi que nous répondons positivement à la récente demande d’un groupe provenant d’EELV autour du député Coronado. Bienvenue !
L’ensemble des Insoumises et Insoumis, reliés à notre plateforme nationale, sont maintenant conviés à agir vigoureusement, dans cette période où se déroulent les coups de force du régime, sur tous les terrains des résistances et des constructions sociales, écologiques et culturelles. Dans l’immédiat, ils vont notamment s’employer, chacune et chacun à sa mesure et selon ses possibilités, à faire vivre notre campagne d’été pour informer et mobiliser contre la destruction du droit du travail. C’est une condition essentielle pour préparer une opinion informée, capable d’actions de masse avant la promulgation des ordonnances en septembre. Face à la dureté du moment et des conditions sociales de la rentrée pour les familles, les insoumis mettront leur point d’honneur à organiser cet été de nouveau des caravanes dans les cités populaires pour l’accès aux droits sociaux et civiques.
Cette période sera aussi celle d’une nouvelle étape dans la mise en place de notre de notre mouvement et de ses modes d’action. Deux initiatives nationales sont d’ores et déjà proposées pour y contribuer et les fédérer :
- un rendez-vous de rassemblement estival en fin d’été le week-end du 24 au 27 août;
- une convention du mouvement sous la forme d’une assemblée représentative au mois d’octobre 2017.
130 commentaires
Jean Pierre BOULET
Bonjour,
Ancien membre du PS, toujours syndiqué à la CGT, j’avais mis mon espoir dans la candidature de Benoit Hamon qui ouvrait, à mes yeux, une perspective nouvelle pour la gauche. Et au fil de la campagne, je me suis rapproché de la candidature de Jean-Luc Mélénchon et donc du programme l’avenir en commun. J’ai rejoint un groupe d’appui local où j’ai retrouvé l’envie de militer. L’enthousiasme des plus jeunes et l’expérience des plus anciens ne doivent pas être perdus. Nul besoin d’autres structures, à part peut être pour le coté « financier ». Editer un tract, organiser un évènement ne se fait pas sans moyens. Pour le reste, à nous de faire vivre l’avenir en commun , là où nous sommes, dans les entreprises, les quartiers en s’investissant dans les syndicats, les associations de chomeurs, de parents d’élève, les amicales de locataires, bref en faisant un travail de terrain pour expliquer qu’il y a d’autres choix possibles que ceux de courber l’échine.
Margenstern
Bonjour,
Merci à Jean-Luc Mélenchon pour avoir mené un combat si difficile. Les médias l’ont attaqué sur le plan personnel et ensuite ont fait de même avec d’autres insoumis (en particulier l’attaque abjecte contre Danielle Obono) : parce qu’ils n’ont pas d’arguments contre le programme l’Avenir en Commun. Comment analyser le passage de 7 millions au premier tour de la présidentielle puis 2,5 millions au premier tour des législatives. Pour mémoire, en 2007, Bayrou a fait 18,6% des exprimés au premier tour de la présidentielle puis 7,6% des exprimés au premier tour des législatives pour obtenir 3 députés au second tour des législatives. Donc, la FI a fait beaucoup mieux et a mieux résister que Bayrou s’appuyant sur les classes moyennes (en partie) et un pan de la bourgeoisie avec moyens et médias bien plus que la FI. Nous avons donc une force de frappe importante.
Guillaume
Oui mai cette perte de près de 5 millions de voix entre présidentielles et législatives est très préoccupante. En effet toute la stratégie politique de la FI était de dire que son électorat était particulièrement conscient et avancé et surtout fortement structuré autour d’un programme AVC. En fait il n’en est rien. C’est une erreur d’analyse stratégique car on aurait dû retrouver cet électorat.
Patrick FAVRIOU
Oui, sur beaucoup de points, mais l’heure n’est plus à l’analyse des scrutins. Nous avons une petite force de frappe avec un groupe à l’Assemblée et de belles têtes d’affiche. Pour que la FI devienne une force de frappe importante, il faut que les groupes d’appui locaux se remettent en mouvement avec clarté sur le terrain dès le lendemain des RDV d’été de Marseille des 24 au 28 août.
rage au coeur
Macron commence à révéler l’ampleur de sa forfaiture, profitons en et donc halte aux quelques paroles inutiles, celles à l’égard de ce « mousquetaire matheux ». Pourquoi s’en prendre à sa chevelure ?
Merci JL, on a déjà beaucoup donné pendant la campagne pour défendre tes dires !
[Edit webmestre : Et encore un qui n’a toujours pas compris que le Gorafi n’était qu’un site parodique ! En voilà bien, des paroles inutiles…]
zioun
Militant de la FI depuis le début, je tiens à exprimer une pensée qui me revient régulièrement. La bataille de la FI pour le peuple, pour les quartiers populaires, pour les classes populaires ou moyennes est une évidence et une nécessité. Toutefois, dans les discours comme dans les écrits, il faut faire attention à ce que les autres catégories sociales, les indépendants, les libéraux ou les cadres supérieurs ne se sentent pas exclus. Pour rebâtir la gauche autour de la FI et penser à l’avenir, il faut aussi susciter l’adhésion des intellectuels, des profs d’université, des cadres supérieurs. Un certain nombre est déjà convaincu parce qu’ils ont écouté en profondeur les discours et lu le programme mais un grand nombre se sent aussi exclus « de fait » par des discours qui ne s’adressent jamais à eux et je dirais même que certains, en toute bonne foi, peuvent se sentir visés par le « dégagisme ». Faisons attention à ne pas créer de division ou de répulsion là où ce n’est pas…
patrice 30
@Perrin
Nous sommes catalogués comme des extrémistes sectaires cela véhicule une image négative aux yeux de beaucoup de nos concitoyens et n’entraîne pas l’adhésion à nos idées mais le rejet voire la peur.
@abuseraf
Bien d’accord les cadres sup vont toujours dans le sens des vagues donc de leur direction (carrière oblige). Ils sont à l’opposé des valeurs « humain d’abord ». Certains se vantent même de ne pas avoir d’état d’âme. Le nombre de députés FI n’est pas le facteur le plus important. L’important c’est d’avoir pu constituer un groupe qui se fera entendre. Et croyez vous que la majorité énorme de M Macron soit si forte et si unie que cela ?
GOLETTO
Il y a aussi chez les cadres sup. des gens honnêtes et indépendants (car ils ont moins de contraintes financières), des fil(le)s d’ouvriers (comme moi) ou petit(e)s fil(le)s auxquel(le)s ont été transmis la mémoire des luttes et des difficultés sociales. Certains ont vécu l’humiliation de licenciements abusifs et la « honte » de l’assurance (et oui c’est une assurance à laquelle on cotise) chômage. Beaucoup en ont marre des pressions qu’ils subissent et font subir aux autres. Ceux là n’attendent qu’un signal celui du basculement.
Je crois en là capacité de conviction de Jean-Luc Mélenchon, Ruffin, Obono, des autres députés et de nous tous !
Pierre Pifpoche
Attention à ces généralités, trop générales et trop péremptoires, comme « les cadres sup vont toujours dans le sens des vagues donc de leur direction (carrière oblige)« …
Beaucoup de cadres moyens et pas mal de cadres supérieurs votent pour la France Insoumise. Ainsi que beaucoup de femmes et d’hommes de culture, de professionnels dits « intellectuels », même si ce n’est pas la plus grande majorité.
Denis F
Un énarque à fait un discours d’énarque pour des énarques, un mauvais comédien a lu un mauvais texte, il s’est cru bon, il fut mauvais, Fabrice Luchini l’aurait mieux interprété et aurait été moins pathétique. Enfin, un ancien de l’école d’administration à fait le discours d’un directeur administratif et ce faux philosophe n’a fait que côtoyer et de loin la philosophie elle même, celle propre à enthousiasmer le peuple « Qui lui n’est rien ! ». Qu’est ce qu’il est mauvais !
Un constat : 1h30 de creux et de vacuités.
L’avenir est devant nous, attendons nous au pire pour ces cinq prochaines années. J’espère que vous saurez être la mouche du coche dans cette assemblée qui nous promet de belles soumissions au pouvoir de l’argent, argent dont il ne fut jamais question dans ce discours de monarque vain et veule, à ce révolutionnaire d’opérette !
Jiel
Pourquoi ne pas créer une chaîne YouTube commune pour les parlementaires insoumis et ceux qui voudront s’y associer pour montrer leurs interventions à l’AN et les expliquer. Il sera plus facile de trouver leurs interventions.
Lio
Très bonne idée, j’ai vu et entendu d’autres députés que Jean-Luc Mélenchon, et je pense que regrouper leurs interventions (en commission, en séance et dans les media qui s’intéressent beaucoup à Clémentine Autain, Danièle Obono, François Ruffin, Alexis Corbière et sans doute bientôt à d’autres qui diront ce qu’ils ont à dire) serait pour nous un confort et une cohérence qui manque aujourd’hui. Le blog de Jean-Luc Mélenchon, bien sûr, mais n’oublions pas de jouer collectif !
Marion
Merci Monsieur Mélenchon et à nos députés élus et non élus. Moi qui ai 60 ans et quelques années de luttes syndicales, je remercie toute cette dynamique déployée depuis 2012, avec tous les pouvoirs contre nous : les riches, leur idéologie, leur morale, leur presse et toute l’intoxication que nous absorbons, même sans le vouloir. Ce véritable glyphosate qui nous empoisonnait à petit feu et les insoumis ont fait surface et le bonheur des jours heureux s’approche petit à petit. Merci J.Luc pour votre analyse qui me fait toujours plaisir à lire et à réfléchir. Merci à tous ces camarades qui ont rallumé la flamme de la résistance. Et prenez soin de vous. La tâche étant immense, prenez le temps si vous le pouvez de vous reposer de temps en temps. Merci.
Bien Modestement
Avec mon ami, nous soutenons Jean-Luc Mélenchon depuis 2011. Pendant la campagne présidentielle, nous sommes restés dans notre coin et nous nous sommes organisés sans rejoindre un groupe d’appui. Nous voulions simplement être utiles : tracter, (essayer de) convaincre en argumentant, faire connaître l’Avenir en Commun, participer aux rassemblements, faire un don. Tout le matériel était disponible sur jlm2017. Pour les législatives, nous avons décidé de sortir du bois. Nous sommes allés à la rencontre de la candidate FI de notre circonscription et nous lui avons proposé des aides tout aussi concrètes. Notre militantisme ne passe plus par la discussion. Nous sommes convaincus. Nous voulons juste agir efficacement, en toute liberté, sans être les petits soldats d’un parti. Pas plus !
gilles
Il me semble que la situation est assez simple et volontairement organisée pour qu’elle soit compliquée aux yeux des gens. Rien ne nous sera donné en cadeau. Nous avons besoins de comprendre analyser chacune des situations qui vont se trouver devant nous. Il nous faudra également être pédagogue pour convaincre. Pour avoir participer à des ateliers des insoumis dans le Gard, j’ai été agréablement surpris des méthodes de travail, du respect des personnes entres elles et du rajeunissement des personnes présentes. Ce sont pour moi des éléments important pour la suite. Il y aura bien une suite. Elle sera rude. J’ai l’espoir d’avoir des jours meilleurs, celui-ci ne se fera qu’avec une France insoumise qui soient force de propositions et dans le combat. S’en est un. A nous de relever ce défis humains.
Vega
Le 12 juillet, on peut rêver, mais ce serait bien si toutes les associations militantes, les syndicats et nos groupes politiques d’opposition (qui ne voteront pas la confiance au gouvernement) décidaient de se réunir place de la République pour signifier leurs refus des ordonnances et présenter à tour de rôle leurs propositions à tous les Français. Ainsi une autre France reprendrait sa juste visibilité et montrerait une résistance unifiée face au monarque. Et si cette résistance éclatait dans toute la France, ce jour-là, ce serait encore mieux.
Pierre Pifpoche
Et le droit aux vacances des députés ? N’acceptez surtout pas de siéger au parlement durant le mois d’août !…
Alain TRON
Non ! Ce serait présenté comme une nouvelle fuite devant les responsabilités par les médias !
costantini
Ça fait plaisir et ça réconforte que vous ayez pris sur votre emploi du temps bourré, peut-être sur votre sommeil, pour nous parler amicalement, en analysant clairement tous ces jours bousculés que nous venons de vivre ensemble. Ce qui réconforte c’est que l’action de FI se poursuit et qu’un calendrier est établi. Oui, ça serait bien si on pouvait suivre ce que font les députés FI dans leurs circonscriptions. Comment regrouper toutes les forces présentes dans les nombreuses associations diverses et variées mais toutes généreuses et portant, il me semble, l’esprit FI ? Question à débattre ! Comment clore le bec à la plupart des journalistes hostiles ou obtus ou simplement les contourner pour ramener le débat sur votre projet, vos propositions, vos actions ? Laisser s’aplatir les polémiques absurdes seulement destinées à masquer le fond des problèmes et obscurcir votre programme. Nous croyons en lui et en vous et en tous les députés FI de grande valeur. Résistance ! Dégagisme!
Phi chat
Bonjour,
A titre personnel cela serait peut-être opportun de trouver une autre gestuelle que celle du poing levé. Pareil au niveau des chants. La Marseillaise je crois correspond à une autre époque, idem pour l’Internationale. C’est comme la Croix de Lorraine. Je sais bien que le passé ne doit pas être oublié mais faisons moins « sinistre ». A terme aussi le mot insoumis peut devenir réducteur. Pour mieux proposer une alternative positive. Voilà je le dis car il faut que cela sorte.
Alou
Bonjour Jean-Luc,
Pourrais tu préciser quel sera le lieu pour l’université d’été ? Toulouse ou Marseille ? Les billets coûtent moins chers quand on les réserve à l’avance.
Fraternellement
Norbert Tangy
Bonjour.
D’un extrême à l’autre, d’un côté la terrible histoire italienne des années de plomb et la fin qu’on connaît, de l’autre une transition en douceur en Équateur qui est envoie de procurer des réels avancées démocratiques et du mieux-être.
Rien n’est comparable, mais tout doit être analysé, compris, et tout doit servir de leçon pour guider l’expérience suivante. Ici, entre Pays de Caux et Pays de Bray, nous allons faire ce travail d’histoire ne serait-ce que pour comprendre ce que nous expérimentons. À la semaine prochaine place de la République le 12 juillet.
Jolyon Claude
Je ne croyais plus qu’arrivé à 80 ans je puisse espérer un jour à reprendre l’espérance et l’énergie que La France insoumise dispense. Merci à tous les militants, continuez !
LEON
Bonjour (et merci pour hier Place de la République) !
« …J’accepte d’y voir le signal réconfortant du fait que le parti médiatique existe bien et qu’il nous a identifiés comme un danger pour ce dont il est la deuxième peau. Mais n’y aurait-il pas moyen d’être combattus sur un autre registre moins personnel, plus idéologique ou programmatique ? Je crois que quelques-uns en sont capables en effet. Mais l’essentiel d’entre eux, non ».
Il me semble qu’ils sont capables d’argumenter sur le terrain idéologique ou programmatique, mais qu’ils s’abstiennent d’y aller parce qu’ils savent que leur argumentation révèlera en s’écroulant le camp auquel ils appartiennent et justifiera fortement les propositions de « L’Avenir en commun ». Rien n’est plus sûr pour eux que l’attaque personnelle, la calomnie, le mensonge et le silence qui tait la vérité. Il y a une immunité médiatique comme il y a une immunité parlementaire et dans les deux cas les plus vils en abusent à qui mieux mieux.
sylvain joliet
Content de voir Jean-Luc Mélenchon et un groupe d’Insoumis à l’Assemblée Nationale. Mais qui occupe aujourd’hui le poste d’euro-député de Jean-Luc Mélenchon ?
Alain TRON
Je suis étonné que personne ne relève la nouvelle forfaiture que serait une diminution du nombre des députés. En effet, qui dit moins de députés dit obligatoirement remodelage des circonscriptions. Et ça, on sait ce que cela donne avec les escrocs au pouvoir. Rappelons nous les découpages Pasqua et autres qui aboutissaient à ce qu’il fallait 80 ou 100000 voix à un député communiste pour être élu et quelques milliers à un Dassault !
Patrick FAVRIOU
Le redécoupage des circonscriptions n’est pas gênant et même inutile si la proportionnelle – voire une dose – est prise en compte.
sylvain joliet
Marre d’entendre les journalistes (Mme Fressoz, etc.) répéter que les Français ont voté pour le programme de Macron, ce qui légitimerait les ordonnances, etc. Les Français ont voté, dans leur grande majorité, contre le FN. Les journalistes ont-ils déjà oublié leur activisme dans ce sens, et la quantité de reproches, pour ne pas dire plus, déversés sur ceux qui ne voulaient pas dire « pour le programme de Macron » ?