Je me reproche toutes ces lignes que je destinais à ce blog et qui ne purent jamais être publiées pour ne pas l’avoir fait à temps, c’est-à-dire avant que l’actualité ne les rende trop désuètes ou, ce qui est parfois pire, « hors sujet » ! Désormais, je publie tout à mesure, dès qu’il y a assez de lecture. J’en reviens donc à l’esprit initial de ce blog commencé il y a désormais 12 ans…
Ce n’est pas ici le Journal Officiel de Jean-Luc Mélenchon. C’est juste le lieu où s’expose un moment de réflexion sur quelques sujets que je présente dans l’ordre dans lequel j’y ai réfléchi, sans grande considération pour le fil officiel de l’actualité.
Je ne parle donc pas ici du discours du Premier ministre, je l’ai fait à la tribune. Ni du vote sur l’état d’urgence car je viens de le faire cette semaine à la même tribune. Ni de la loi sur les ordonnances parce que j’y serai attelé, à mon banc au Palais-Bourbon, à partir de lundi 10 juillet. Ni du plan Hulot pour le climat que je n’ai pas fini d’étudier.
Je traite ici de ce dont je ne peux parler nulle part ailleurs parce que ce n’est pas de « l’actualité » au sens médiatique du terme.
Je m’implique depuis longtemps dans le dossier des perturbateurs endocriniens. Au Parlement européen, c’était un des sujets récurrents dans mon action sous la forme d’interpellations et ainsi de suite. Et le lecteur dispose sur ce blog du dossier complet sur ce travail.
Comme on le sait, le processus qui devait conduire à contrôler la diffusion des produits qui contiennent de tels perturbateurs a connu de nombreux rebondissements au niveau européen. Certains n’étaient vraiment pas des épisodes glorieux pour les commissaires, la Commission et ceux qui les soutiennent systématiquement. Le lobby des chimistes dominé par l’industrie chimique allemande a eu une audace sans limite. Elle s’est renforcée lorsque l’immense firme chimique numéro un allemande a acheté le chimiste nord-américain Monsanto, producteur de toute une série d’abominations qui figurent parmi les principaux facteurs de destruction de l’écosystème.
Jusqu’à présent, nous avons beaucoup vu comment l’humanité pouvait être menacée « de l’extérieur » par la destruction de l’écosystème, que ce soit par la destruction de ces points d’équilibre interne ou par la destruction de la biodiversité. Dans chaque cas on croyait toujours voir une conséquence imprévue et non désirée concernant les moyens d’approvisionnement des êtres humains et non les êtres humains eux-mêmes. Les perturbateurs endocriniens qui existent sous différentes formes de pesticides se présentent pour la première fois comme un processus directement perturbateur de l’espèce humaine. Cancérigènes, perturbateurs du processus de génération, de formation des embryons et des fœtus, puis d’autres phénomènes essentiels du développement humain comme le fait apparaître l’énigme des pubertés précoces, les perturbateurs endocriniens se présentent comme un phénomène d’empoisonnement direct des humains.
La France résistait aux définitions laxistes que la Commission européenne, agissant sous la pression des lobbys de l’industrie chimique, s’apprêtait à donner. Sans crier gare, notre pays a finalement cédé. Naturellement, les motifs tortueux pour l’avoir décidé ne manquent pas. Comme d’habitude, tout revient à une expression stupide : «c’est mieux que si c’était pire». Dans le monde des O.N.G. et de nos partis écologistes, cette capitulation est lamentable. On connaît tellement l’argument : « jusqu’ici mais pas plus loin ». Car si ce n’est pas pour aller plus loin, pourquoi être venu « jusqu’ici » ? C’est la question qui se pose toujours dans une négociation où il faut évaluer un rapport de force. La capitulation de la France ne marque pas le point limite des objectifs qui pouvaient être atteints par elle mais, à l’inverse, celui que ses adversaires n’osaient plus pouvoir atteindre avant de passer à la suite !
Il est frappant de voir de quelle indifférence le sujet est entouré. Je l’ai évoqué dans mon discours de réponse à celui du Premier ministre le jour du vote de la confiance. Je n’ai pas reçu un mot de réponse sur le thème. J’affirme que les perturbateurs endocriniens seront peut-être la cause qui fera bientôt régresser de l’intérieur la civilisation humaine en la vidant de ses protagonistes empoisonnés par un système qui montre une fois de plus qu’il est incapable de s’auto-réguler aussi longtemps qu’il s’abandonne au jeu spontané des intérêts particuliers. Les perturbateurs endocriniens sont le nom de cette marche vers la barbarie et l’autodestruction que contient pour notre espèce le modèle actuel de l’organisation de la société humaine. Il l’est sous sa forme la plus grimaçante et la plus effrayante. Pour vendre des produits chimiques, une entreprise au lourd passif dans l’histoire n’hésite pas à essayer de faire fermer les yeux à tous ceux qui s’y opposent. Son indifférence au sort des êtres humains est aussi abominable aujourd’hui que quand elle produisait sans remords ni conscience des gaz pour les camps d’extermination de masse.
Il me semble que, dans ces deux premières semaines de la session parlementaire, beaucoup de choses se sont jouées durablement. Le congrès de Versailles, le vote de la motion confiance au gouvernement d’Édouard Philippe puis la discussion sur la prolongation de l’état d’urgence, tout cela a dessiné un paysage assez clairement campé. On voit bien que la logique générale de la ligne politique de la nouvelle équipe, c’est le passage en force. La manœuvre peut réussir. Mais elle se heurte à un état d’esprit du pays qui n’y est pas propice. L’abstention massive aux élections législatives n’est pas un signal d’inertie politique, tout au contraire. Je m’en suis déjà expliqué, je n’y reviens pas.
La base sociale de la politique affichée est très étroite tandis que les populations qu’elle affronte sont nombreuses et rageuses. Quoiqu’il en soit, l’équipe au pouvoir n’est pas le seul protagoniste de la scène. Il faut regarder tout autour comment chacun se positionne et quelle place il finit par occuper. Car si le pouvoir est clairement identifiable, ce qui est frappant c’est de constater à quel point l’identité de l’opposition est confuse. Le premier ministre a donné acte du fait qu’il y avait plusieurs oppositions. Soit. Les médias ont estimé que la question était posée de savoir qui serait la « meilleure » opposition. Puis la victoire pour ce rôle nous fut attribuée assez unanimement. Certes, ce fut assorti de fiel comme en chaque circonstance. Mais à vrai dire, cette compétition ne nous concerne pas.
Car la question posée est plutôt de savoir qui est réellement dans l’opposition ! Il est dommage que les commentateurs n’aient pas trouvé d’intérêt à décrypter le contenu des discours de réponse au premier ministre. Si l’on se demande « qui est l’opposition », ils exprimaient si bien la confusion qui règne sur presque tous les bancs à ce sujet. Quant aux premières joutes, comme elles furent également éclairantes ! On a bien vu Christian Jacob (LR) remuer bras et jambes pour faire valoir son titre de « principale opposition », ou de « groupe le plus nombreux de l’opposition ». Il a même contesté qu’un autre groupe, en l’occurrence celui nommé « les constructifs », puisse prétendre être dans l’opposition. À quoi le président du groupe « la République en marche » a répliqué en disant que s’il pouvait dire qui est dans la majorité, il ne lui appartenait pas de définir qui est dans l’opposition.
Dans le contexte, cette saillie prend un sens plus profond qu’il n’y paraît. Comment le groupe « les Républicains » peut-il s’autoproclamer opposition quand 75 des 100 membres qui le composent ne refusent pas par leur vote de confiance au gouvernement ? Mais la remarque vaut aussi pour le groupe socialiste. Il ne s’y est trouvé que cinq membres sur 32 pour voter contre le gouvernement. Trois d’entre eux ont même voté pour. Dans ce cas, à vrai dire, la scène était stupéfiante. Car dans les réponses au discours du Premier ministre, le président du groupe socialiste avait choisi une figure rhétorique sidérante. Il reprenait comme un refrain « vous voulez faire ceci… nous aussi ». Et cela après avoir fait toute une analyse des plus hors-sol sur le sens de la modernité et de la rénovation. Tel était, ce jour-là, le discours fait au nom de ce qui a été le parti dominant de la gauche pendant plus de 40 ans !
Mais j’y reviens et je veux insister. Au total, que sont ces « oppositions » qui ne s’opposent pas à l’installation du gouvernement auquel elles affirment s’opposer ? Car, ne l’oublions pas, le vote sur la confiance à un gouvernement est celui qui fonde toute la scène politique. Dans ce cas seuls comptent les faits, c’est-à-dire les votes. Et alors il faut le constater comme un fait : le groupe « La France insoumise » est le groupe dont tous les membres sans exception ont voté contre la confiance. On doit ajouter à ce groupe la composante communiste du groupe « GDR » dont quatre membres ultra-marins se sont, eux aussi, abstenus. Là est l’opposition. Elle se constate par le seul acte qui permet de le faire : le vote contre la confiance au gouvernement ! Il n’est donc pas étonnant que les « enquêtes d’opinion » concluent qu’aux yeux des sondés la « France insoumise » est la force d’opposition. Le désarroi des commentateurs acquis à la hargne ordinaire qui nous entoure était frappant à constater. Comme il leur en cuisait trop de rendre compte de la débandade de ceux qui les inspiraient hier, ils auront continué leur pauvre besogne de dénigrement permanent en réduisant cela à des « coups de com », « mise en scène médiatique » et ainsi de suite.
Ils auraient dû se contenter de faire un constat simple : le projet politique d’Emmanuel Macron, celui de composer une « grande coalition » de la droite et du PS comme dans le reste de l’Europe, ce projet est en voie d’accomplissement. La frontière avec l’opposition ne peut être dans ce cadre qu’avec ce qu’il appelle « les extrêmes », c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas d’accord avec cette « grande coalition ». Plus rien ne peut briser la contagion de ce projet. Plus rien, sauf si le sol se dérobe trop vite sous les pieds de l’équipe Macron. De ce point de vue, le faible niveau des opinions positives sur l’équipe gouvernementale en place fonctionne comme un signal très intéressant. La volatilité de la situation est extrême.
Du coup « La France insoumise » a peut-être un groupe limité à 17 personnes, mais la cohérence et la cohésion de celui-ci lui donne une force sans commune mesure avec ses effectifs. Et ceci parce qu’elle a en face d’elle la poussière politique des « oppositions » inconsistantes et des plus instables. De ce fait, le moment venu, leur action pourrait être celle d’utiles supplétifs. Si Macron dévisse, tous les groupes politiques « d’opposition/abstention » lui tomberont dessus à bras raccourcis, dans une volte-face pleine de soulagement. Pour autant, elles ne seront d’accord ni entre elles ni en leur sein sur quoi que ce soit puisqu’elles n’auront rien tranché auparavant. Le déblayage devant nous sera donc gratuit ! Je n’expose ici aucun secret de tactique. Toute la scène est entièrement sous les yeux de chacun.
Un autre aspect du tableau ne doit pas être négligé. Il s’agit des premiers pas du groupe parlementaire « la République en marche ». Ce groupe est certes dirigé par le véritable numéro deux du régime, Richard Ferrand. Mais les 315 personnes qui constituent ce groupe sont si diverses, et si peu homogénéisées, qu’elles ne constituent pas réellement une force, quand bien même elles forment une masse ! On leur a reproché d’être des novices. Ce n’est pas un argument acceptable en République ! On ne peut protester sans fin contre la professionnalisation de la politique et ensuite se plaindre de trouver dans l’hémicycle des « amateurs ». Le procès qui leur est fait n’est donc pas placé sur le bon motif.
En fait, voici ce qui est frappant. Un nombre considérable des personnes qui siègent dans ce groupe n’ont eu auparavant aucune pratique de l’engagement politique, syndical ou associatif. Dans ces conditions, tout est nouveau pour eux : s’intéresser à un sujet qu’ils ne connaissent pas, décortiquer un texte de loi d’après une grille d’analyse, faire une intervention en pour ou en contre, et ainsi de suite. De plus, aucune vision du monde n’organise entre eux un code commun de décryptage et de principe. Par exemple, quand Macron célèbre la république « girondine » ou la république « contractuelle », il n’est pas sûr que ce soit vraiment leur référence évidente.
Les 17 membres du groupe « la France insoumise » sont construits sur le modèle exactement inverse. Même très jeunes, tous ont une longue expérience de l’engagement et de l’action politique sous toutes ses formes. Le résultat était spectaculairement visible à la commission des affaires sociales. Trois tout nouveaux députés « LFI » ont pu tenir tête pendant des heures : Adrien Quatennens, Caroline Fiat et Jean-Hugues Ratenon. Pendant ce temps, la masse des présents membre de « la République en marche » demeuraient cois ! À la fin, la victoire morale fut acquise aux trois combattants « LFI ». Cela autant pour leur constance que du fait du comportement robotique des députés de la majorité. À quoi s’ajouta le ricanement méprisant de la présidente de la commission contente d’avoir fait rejeter tous les amendements par une armée d’automates muets.
Même scenario en séance plénière dans le débat sur le rétablissement de l’état d’urgence. Après deux interventions démonstrativement très construites de Ugo Bernalicis et Danièle Obono, les prises de parole roulante des membres de « LFI » ne reçurent aucune contre-argumentation de la masse muette et d’ailleurs clairsemée les députés de la majorité ! Là encore, la victoire morale nous resta. Et cela pas seulement en raison de la qualité des interventions des membres de notre groupe. Mais parce que là de nouveau, il y avait le contraste. En effet, ceux-là même qui nous avaient méprisé et accablé d’accusations de laxisme, les donneurs de leçons qui s’étaient gargarisé sans trêve du caractère décisif de la reconduction de l’état d’urgence n’étaient, à l’heure du vote, que moins de la moitié des membres de leur groupe présents en séance ! Un absentéisme incroyable pour le premier vote de la mandature.
L’image de ces moments si particuliers ne doit pas être négligée. Elle atteste de la fragilité politique de cette majorité. Cette fragilité peut avoir un contenu positif pour nous. Pour l’instant tout semble baigner dans une atmosphère d’évidence et de griserie du succès. Mais à la première difficulté sérieuse avec l’opinion, le conformisme, la gêne des débutants, tout cela prendra fin. La nécessité de répondre aux problèmes qui se poseront et à l’atmosphère d’hostilité du pays qui deviendra bientôt perceptible dans les permanences comme dans les rues. Tout cela ouvrira les bouches. Au demeurant, compte tenu de l’origine sociale des députés de la majorité il est peu probable qu’ils supportent longtemps l’image ridicule qu’on leur demande de donner quand ils doivent applaudir au sifflet, se lever de leurs bancs en simulant l’enthousiasme, se taire pour raccourcir le temps des débats et lever la main en cadence parce qu’il faut que le gouvernement ait le dernier mot. On peut penser qu’une partie de cette masse confuse ne s’alignera plus systématiquement sur les consignes qui lui seront données. Mon intuition est que si le déniaisement des députés de la majorité se combine avec l’émergence prévisible de nouvelles « affaires » dans un contexte de tensions sociales et de désamour sondagier et médiatique, le cocktail sera explosif. La question qui sera alors posée sera de savoir si nous nous serons rendus capables aux yeux du plus grand nombre d’être la relève. Tel est notre défi.
Le Parti socialiste vient de se doter d’une nouvelle direction. Il est dit d’elle qu’elle est « collective ». C’est là un euphémisme sur lequel peu de commentateurs se sont arrêtés. D’où tient-on qu’autrefois cette direction n’était pas « collective ». C’est tout le contraire. Il y a toujours eu un secrétariat national, un bureau national et ce n’est pas par hasard que le titre de « secrétaire général » de la SFIO avait été transformé en « premier secrétaire » à la création du « nouveau PS » en 1971. Cela voulait dire de ce personnage qu’il était « premier parmi ses pairs ». Le rang de « premier» voulait signifier davantage l’ordre de la file que la hiérarchie. En tout cas c’était l’idée. Mais naturellement ce premier avait un rôle bien particulier et une autorité qui en résultait : entraîner la file et donc la mettre en ordre. Certains socialistes avaient même tiré la conclusion que le premier secrétaire devait nécessairement être le candidat à l’élection présidentielle. Le raisonnement était que, du jour où cela cesserait, commencerait alors une ère d’incertitude fondamentale sur le rôle et l’identité du parti lui-même.
Finalement ce n’était pas si faux. En tout cas, dire aujourd’hui que cette direction est « collective », ce n’est pas seulement défigurer le passé du PS. C’est surtout annoncer qu’il n’y a plus de « premier de cordée ». Ce n’est donc pas une concession à je ne sais quel esprit « collectif », c’est plutôt une façon de tirer l’échelle. Le PS a toujours eu une direction collective même si le collectif n’était pas toujours à l’endroit que l’on croyait. Mais elle a toujours eu une tête pour incarner ce collectif. Dire qu’il n’y a plus de tête c’est une autre manière de dire qu’il n’y a plus de collectif. Les 28 membres de ce « collectif » n’en forment pas un et il leur est impossible d’en constituer un. Et cela ne tient pas à la qualité des personnes mais à l’absence de feuille de route. Le PS n’a plus de premier de cordée pour la raison qu’il ne sait pas où il va. Je ne le dis pas en considérant ce qui lui reste d’idéologie affichée. Sur ce plan tout a déjà été dit. Je le dis parce que le PS, en parti parlementaire, qui se gargarise si fréquemment de sa vocation à « gouverner », ne peut se définir ailleurs que dans la géographie parlementaire. Et celle-ci ne connaît que deux positions : la majorité gouvernementale où l’opposition. Or, au moment décisif du vote à l’Assemblée nationale, seuls cinq députés socialistes ont voté contre la confiance. Tout le reste s’est abstenu. Ceux-là ont ainsi renoncé à se définir aux yeux de l’opinion qu’ils sont censés représenter. À moins qu’ils ne les aient trahis une nouvelle fois.
J’avais fait de cette question du vote de la confiance le « ticket d’entrée » pour ouvrir le dialogue politique que certains nous suggéraient d’avoir avec le PS. Ce point ne fut pas relevé tant il est devenu difficile aujourd’hui de percer le ronronnement moutonnier des éditorialistes. Dans ce domaine, des records ont été battus récemment. Par exemple quand que le journal Les Échos se référaient il y a encore un mois au « Front de gauche » qui a pourtant cessé d’exister depuis deux ans ! Un sommet dans ce domaine vient encore d’être atteint. En effet, quatre jours après le vote sur la confiance, le journal « Le Monde » publie une interview bilan avec Jean-Christophe Cambadelis en passant tranquillement à côté des toutes les questions sur l’identité politique du PS après le désastre.
Ainsi ne lui est-il posé une seule question sur le changement de nom du groupe parlementaire PS. Il est devenu le groupe « nouvelle gauche » abandonnant sans crier gare l’identité socialiste de sa présence ! Aucune question sur le contenu du discours de son président Olivier Faure affirmant partager les grands objectifs du gouvernement. Ni sur l’abstention du groupe parlementaire du PS dans le vote sur la confiance à Édouard Philippe. Dans la majorité ? Dans l’opposition ? Socialiste ou pas ? Telles sont les questions qui se posent concrètement. Le Monde ne s’en est pas inquiété. Une question demande pourtant « Est-il toujours possible, quand on est socialiste, de discuter avec Mélenchon ? ». On devine sans peine le contenu méprisant de la question. Et surtout, on comprend que l’alternative suggérée, c’est de discuter avec « d’autres », par exemple les macronistes. On comprend cela d’un journal qui n’a jamais reculé devant aucun moyen pour nous flétrir et dédiaboliser le Front national.
Mais s’il s’agissait d’une démarche professionnelle, et non de parti-pris hargneux, on aurait pu s’attendre à entendre demander : « Mélenchon a posé comme condition du dialogue avec vous le refus de voter la confiance au gouvernement. Que lui répondez-vous ? Le vote de votre groupe n’a-t-il pas fermé la porte à ce dialogue ? » La question ne fut pas posée. La réponse de Cambadélis a donc pu dérouler ses refrains glauques sans être interrompu : « C’est de plus en plus difficile. Il m’a l’air de filer vers le gauchisme autoritaire et le populisme le plus échevelé. » Bien sûr, les interrogateurs complaisants se gardent bien de lui demander à quel moment ce fut « facile », et à quoi Cambadélis se réfère à propos de « gauchisme autoritaire ». Le lecteur qui a payé 2,50 € pour acheter ce journal est donc invité à penser que si le dialogue est impossible ce n’est pas à cause du refus du PS de se situer dans l’opposition au gouvernement Macron mais du fait de mon « gauchisme autoritaire » et de mon « populisme échevelé » à propos desquels il ne recevra d’ailleurs aucune précision. Tel est le journalisme politique à cette heure.
Les habitudes mentales de la sphère médiatique sont tellement enkystées que la signification essentielle du macronisme, et donc du type d’opposition qu’il est contraint de recevoir, sont tout simplement ignorés. Pourtant c’est si simple ! Au-delà des circonstances, usages, et institutions évidemment différents d’un pays à l’autre, le macronisme incarne la ligne politique qui a triomphé partout en Europe : la «grande coalition» entre la droite et le PS. En France, cette coalition n’a jamais pu se réaliser sous la forme d’une alliance de partis en bonne et due forme. Cela tient au fait que le PS comme la droite étaient surplombés d’un « sur-moi », comme le disaient les commentateurs, sur sa gauche pour le PS sur sa droite pour la droite. La forme Macroniste de la «grande coalition», c’est l’amalgame, dans un parti unique assumé, des composantes de celle-ci.
« La république en marche » c’est avant tout une coalition de personnes venant de LR et du PS entouré de gens qui acceptent de les suivre. Dès lors ce qu’il reste du PS et de la droite sont promis à une dynamique permanente de dissolution sur leurs flancs. Naturellement la situation n’est pas la même pour la droite dans la mesure où ses députés restent nombreux et où son influence sur la ligne gouvernementale est totale comme le montre l’identité politique du Premier ministre venu de ses rangs. Pour le PS, effondré électoralement, sans ligne fédératrice, explosé en bataille de chefs, et surtout flanqué d’une alternative familière et attirante comme celle de «la France insoumise », la situation est bien différente. C’est pourquoi tous les responsables socialistes ont quand même trouvé un point commun. Ils psalmodient à l’unisson un mantra désormais rituel : «ni Macron ni Mélenchon» ! Mais la formule tient plus de l’exorcisme que de la ligne d’action.
«Ni Macron ni Mélenchon», on a déjà vu ce que cela donnait. C’était la ligne de Benoît Hamon en campagne présidentielle et cela n’a convaincu que 6 % des électeurs. Celui-ci persiste d’ailleurs et assume toute la logique agressive et sectaire de la formule. Il va de soi, donc, que cette orientation destructrice reçoit tous nos encouragements. Bien sûr, si Macron s’écroule, le PS ira à la plus grande facilité : le retour dans l’opposition frontale. Alors nous aurons gagné la partie. Mais si Macron ne s’écroule pas, le PS sera progressivement aspiré dans le vortex macroniste. Et cela nous permettra de travailler plus confortablement à la construction d’une alternative politique libérée des tractations avec des gens incohérents.
Je le répète donc ici : le ticket d’entrée du dialogue avec nous, c’est le passage dans l’opposition au gouvernement Macron. Naturellement, il ne s’agit pas d’une opposition sur le style, le ton, l’équilibre dans la ligne du « gagnant–gagnant » ou du « ni ni », ces trous noirs du hollandisme qui ont progressivement privé le PS de tout objectif discernable et de toute stratégie praticable. Il est clair à cette heure que le « ni Macron ni Mélenchon » montre toute la profondeur de l’enracinement du hollandisme dans les habitudes mentales des dirigeants du PS. Faute de présenter ce ticket d’entrée, il ne peut être question de « discipline républicaine » et autres supercheries telle que « vote utile », ni aucune des variantes de la « ligne Castor » où il est question de « faire barrage à… » des gens dont on reprend le reste du temps la ligne politique.
La question des alliances, des accords, des dialogues n’est donc pas posée aujourd’hui avec le PS non du fait de notre « populisme échevelé » mais parce qu’il est impossible de parler sérieusement avec quelqu’un qui ne sait ni qui il est, ni où il va. Il faut donc attendre avec patience que cette question soit tranchée par le prochain congrès de cette organisation. Et d’ici-là, il faut cependant continuer à agir et à fédérer. C’est pourquoi la main reste tendue vers tous ceux qui veulent la saisir honnêtement c’est-à-dire sans commencer par des injures ou des mises à distance ou des préalables psychologisant sur ma personne qui bloquent ensuite toute discussion.
Quoi qu’il en soit, nous continuerons à accueillir dans le cadre de « l’espace politique » de la France insoumise tous les groupements de militants qui souhaitent s’associer à notre opposition au gouvernement sur la base du programme « L’Avenir en commun ». Nous le ferons sous le label dont nous proposons l’usage en commun : « La France insoumise ». D’ores et déjà, de nombreux et fructueux dialogues ont commencé qui donneront peut-être bientôt leurs fruits. Rien ne sert de se hâter et de prendre le risque le mal se comprendre. Je sais trop combien la logique qui est celle d’un « mouvement » n’est pas dans les réflexes intellectuels ordinaires des formations de gauche qui viennent à notre rencontre. Et je ne dis pas que nous ayons nous-mêmes des réponses aussi claires que nous-mêmes nous le souhaiterions à bien des questions posées. Il faut accepter l’idée de tâtonner. Les nuques raides du virilisme politique ne sont plus de saison.
Je voudrais donner des nouvelles du développement du mouvement « la France Insoumise ». On me pose en effet beaucoup de questions sur ce sujet. Il est vrai que l’incroyable surcharge de travail et de nouveautés qui a succédé immédiatement à la campagne électorale des élections législatives ne nous a guère laissé le temps d’en traiter. J’ai dû réagir au débotté parfois. En effet j’ai dû constater des tentatives de création sauvage de structures collectives par secteur d’activité telle que « jeunesse », « syndicalistes », « élections sénatoriales », etc. Il s’agissait à l’évidence de tentatives d’appropriation du mouvement et de son label. Elles n’ont aucune légitimité, aucun accord de ma part ni de celle d’aucun des membres de l’équipe nationale qui a animé le mouvement jusqu’à ce jour.
Une situation particulière existe concernant les élections municipales. Je dois dire que je me suis aussi inquiété de la propension constatée dans de nombreux endroits à passer directement de l’élection législative à la préparation des élections municipales. Il me parait très discutable d’enjamber trois ans de combats concrets contre la politique d’un gouvernement spécialement féroce en réduisant la perspective politique a une élection dans trois ans, en supposant que sa date ne soit pas déplacée. Pour autant, je crois cependant que la préoccupation est légitime ! Elle peut donner lieu à des activités de terrain extrêmement fécondes. Ce point-là ne fait pas de doute dans mon esprit. Mais c’est mon devoir de prendre toutes les dispositions possibles pour éviter là encore une appropriation qui conduirait inévitablement à un rétrécissement du mouvement autour de ceux qui se sentiraient d’ores et déjà investis d’une responsabilité de candidat. J’ai trop vu dégénérer de grands élans en petits marigots et chefferies locales pour ne pas me sentir aujourd’hui en devoir de nous en prémunir.
Une fois ceci posé, il va de soi qu’il y a une façon de préparer les municipales qui est conforme à l’esprit dans lequel « La France insoumise » a été constituée et a remporté ses succès électoraux. Cette façon de faire, c’est celle qu’avait illustrée Danielle Simonnet et ses équipes à Paris. Elle consiste à investir les mobilisations locales qui ont une signification d’intérêt général. Le travail des volontaires de la France insoumise est alors double. Il s’agit d’une part d’apporter de l’aide à ces mobilisations et d’autre part d’en rendre visible la signification politique implicite. Encore une fois, il ne s’agit pas de « récupérer » un mouvement, ou d’essayer stupidement de lui apposer notre étiquette. C’est le contraire. Il s’agit de conforter son indépendance, son autonomie, sa dynamique propre parce que c’est de cette façon qu’il peut être le plus « contagieux ».
J’ai connu par exemple une mobilisation contre l’installation d’une supérette dans un quartier qui en comptait déjà plusieurs. Ou bien des batailles pour la création de régies municipales de l’eau, ou bien pour l’ouverture d’un bureau de poste, la création d’un arrêt sur une ligne de bus, la rénovation d’une école et ainsi de suite. Toutes ces luttes avaient évidemment un ancrage que l’on peut même qualifier de « micro local ». Mais chaque fois, elle comportait des enseignements d’ample portée. Elles contiennent donc un potentiel de politisation des consciences extrêmement ample. Il y a fort longtemps déjà qu’à mes yeux, dans le cadre de la vision de la société que porte mon livre L’Ère du peuple, les luttes urbaines, dans leur champ particulier, et pour les populations en dehors des lieux de travail, sont comparables aux luttes syndicales. Elles contiennent le plus souvent et spontanément des contenus anticapitalistes, écologistes et d’approfondissement démocratique. Elles ont une autre vertu. Elles créent des liens entre tous ceux qui s’y impliquent, quelles que soient leurs opinions et leur situation. Des lors, elles construisent un sentiment d’identité collective et des solidarités qui en font une véritable école de cette fameuse « auto-construction du peuple » comme sujet politique. En ce sens, elles sont tout à fait centrales et déterminantes pour le sens même de notre projet politique.
Je crois donc en effet que, dès la rentrée de septembre-octobre, il faudra proposer une réflexion, une méthode, un mode d’emploi sur le thème. On peut d’ores et déjà en préfigurer le schéma général. D’une part, il s’agira avant tout de s’impliquer dans toutes les luttes locales existantes. Puis, bien sûr, de mettre en place un processus collectif de production d’un programme local de gestion alternative. Il va de soi sur ce point que la démarche s’inscrit dans la longue durée. Enfin, il faudra innover radicalement en s’impliquant et en proposant toutes sortes de mesures d’auto-organisation de la population. Elles préfigurent en effet les « communes populaires » du type de celles qui ont toujours émergé dans l’histoire profonde de notre pays chaque fois que l’État s’est montré défaillant. Et c’est peu dire qu’il l’est aujourd’hui puisqu’il a pratiquement disparu d’amples zones du territoire, laissant en panne tous les réseaux pourtant essentiels à l’existence de la population.
Cette étape de notre travail commun viendra en son temps. Il va de soi qu’il ne saurait être question de procéder de quelque manière que ce soit à des investitures de candidature. La priorité reste à l’action, c’est-à-dire à ce qui peut nous rassembler sans compétition de personne ni bataille de pouvoir.
À mes yeux, la légitimité à représenter « La France insoumise » ne peut venir d’autres choses que de son rôle dans l’action et à son service. Pour les élections législatives, nous nous sommes efforcés partout d’investir des femmes et des hommes qui symbolisaient un parcours d’engagement personnel. Le résultat est sous nos yeux : le groupe parlementaire de la France insoumise est composé de militants qui ont une expérience du traitement de dossiers très divers, de la prise de parole, et du maniement d’une pensée globale. Même nos « spécialistes » sont aussi tous des généralistes. Le contraste absolu que vous pouvez observer entre nos députés « professionnels » dès leur arrivée et l’amateurisme sidéré des élus de « La République en marche » ne doit rien à la qualité des personnes. Sur ce plan, toutes se valent. La différence, c’est le niveau et le degré de politisation et d’implication dans la vie citoyenne avant l’élection. Il me semble que le moment venu, pour nous, le critère de sélection des candidats se devra encore être celui-là.
Dans ces conditions, tout le processus qui nous conduira dans ces élections doit rester aussi longtemps que possible ouvert à tout ce que la vie fera surgir de luttes, de combattants et ainsi de suite. Naturellement, on pourra envisager bientôt la mise en place de cadres d’action pour réaliser ce travail, et même de « référents » pour les coordonner. Mais ni ces cadres ni ces personnes ne sauraient résumer toute l’existence de « La France insoumise ». Et ils n’impliqueront aucun droit lié à l’ancienneté. Le mieux sans doute sera que l’on constitue un groupe de travail national sur ce sujet comme nous l’avons fait pour les élections législatives.
Le calendrier de notre mouvement ne peut se limiter à des prévisions électorales. Des tâches urgentes se présentent devant nous. J’ai déjà indiqué dans mon précédent post qu’il ne saurait être question de se perdre en bavardages à propos de l’organisation, et des prochaines élections, dans un tel contexte. Cet été doit demeurer un temps de mobilisation concret. Il faut partout remettre à l’ordre du jour les caravanes des droits sociaux. Personne ne comprendrait qu’elles n’aient lieu que les années électorales, comme ce fut le cas l’été précédent. Au contraire, la méthode simple de ces caravanes avec l’utilisation de la plate-forme d’identification des droits sociaux de chacun est plus que jamais nécessaire avant une rentrée qui s’annonce très difficile sur le plan financier pour les familles. À cette occasion, les caravanes doivent faire aussi le travail d’éducation populaire et de diffusion de l’information concernant les ordonnances sur le code du travail. En effet nous avons besoin d’avoir un socle large à la rentrée de personnes informées pour engager l’action avant la publication le 21 septembre du texte définitif des ordonnances.
À la fin du mois d’août, enfin, nous nous retrouverons à Marseille pour une sorte de « déboulé estival ». On s’y retrouvera dans un méli-mélo de conférences, de débats et de présence sur le terrain évidemment. Il ne faut pas croire que ce moment soit purement rituel. Il correspond à une attente, un besoin de se retrouver après le repos et avant l’assaut. Naturellement, tout le monde ne sera pas là. Je connais d’avance toutes les difficultés qui peuvent se rencontrer à ce propos. Mais elles ne doivent pas nous conduire à annuler systématiquement tout ce qui est possible au motif que tout n’est pas possible. Ces deux rendez-vous, celui des caravanes de l’été et de la rencontre nationale fin août, sont très concrets. Ils représentent un plan de travail déjà bien assez fourni. Devront surgir des bilans, des propositions, des idées qu’il faudra mettre en forme en vue de la tenue au mois d’octobre de la deuxième Convention nationale du mouvement « La France insoumise ». Sans doute cette deuxième Convention devra, bien sûr, prendre des dispositions pour l’organisation dans la durée de la vie du mouvement. Mais aucune urgence n’impose de figer les choses. Il faut se donner du temps, de l’expérience, du savoir-faire.
Avant toute chose je veux rappeler qu’il ne saurait être question de transformer « La France insoumise » en parti politique. Il s’agit d’être et de rester en mouvement. Une sorte de label commun. Mais personne dans notre pays n’a l’expérience d’un mouvement qui compte 500 000 personnes venues en appui d’une campagne politique ! Toutes les propositions que j’ai entendues ou vu arriver jusqu’à moi ne font que reproduire les anciennes structures et préoccupations du passé, liées à la forme spécifique d’un parti politique. Comme je l’ai déjà écrit ici, nous sommes nombreux, dans l’expérience de l’élection présidentielle puis de celle des législatives à avoir bien compris qu’un « mouvement » n’existe que dans et par l’action, c’est-à-dire par des campagnes. Celle-ci fédère les personnes sans exiger rien d’autre d’elles que leur participation, quel que soit leur motif de le faire.
Les questions que je viens d’aborder relèvent d’un registre particulier à mes yeux. C’est celui de la théorie. La thèse centrale de L’Ère du peuple est que le peuple est le « nouvel » acteur de l’histoire. Il est défini par sa situation sociale réelle, c’est-à-dire son mode d’existence quotidien autour des réseaux. De même que le parti est la forme d’organisation vouée à une classe sociale, le mouvement est la forme d’organisation liée à l’existence du peuple, aux pulsations de son activité, aux formes spécifiques de son auto-organisation. Encore faut-il placer ces notions abstraites dans le contexte particulier dans lequel nous évoluons dorénavant.
La grève politique froide qu’a été l’abstention massive aux élections législatives après celle déjà remarquée à l’élection présidentielle signale la permanence d’un haut niveau de « dégagisme ». La fin de « l’envoûtement macroniste » sera bien plus rapide que beaucoup l’ont cru. Ce processus est engagé. Il détermine la forme et le mode de travail d’une opposition politique telle que la nôtre. Je l’ai annoncé sans fard à la tribune de l’Assemblée nationale au nom de notre groupe parlementaire : nous ne voulons pas seulement être l’opposition au gouvernement mais l’alternative au monde qu’il incarne. Cela signifie que nous avons la certitude de voir s’écrouler sous nos yeux non seulement un gouvernement mais davantage encore le « monde » qu’il incarne c’est-à-dire tout ce catéchisme libéral qu’il veut porter à son comble. Le Macronisme se présente comme une tentative générale de passage en force. Mais la base sociale des bénéficiaires de ce passage en force est extrêmement étroite. À supposer qu’elle lui soit vraiment acquise, ce qui n’est pas démontré, la France des start-ups et de l’uberisation, représente en réalité un secteur social marginal du pays. Le harcèlement médiatique et la « communication » ne peuvent suffire à compenser la faiblesse intrinsèque d’un tel groupe social.
Notre projet doit donc être d’être clairement à la hauteur d’une situation totalement mouvante. Il va falloir s’adapter et rebondir sans cesse sans se laisser enfermer par des cadres d’action qui se tromperaient d’époque ou bien, plus simplement, ignoreraient que l’action est première. Nous disposons à cette heure d’un dispositif tout à fait exceptionnel. 7 millions de personnes ont voté pour nous et elles savaient pourquoi. 500 000 personnes nous ont rejoint pour former le mouvement en réseau « la France insoumise ». Nous disposons d’un groupe parlementaire qui nous permet d’être le brise-glace permanent sur tous les fronts qu’ouvrira l’action du gouvernement. Le souci essentiel doit rester d’être capables de se rendre disponibles. Les milliers de volontaires des groupes d’appuis, la disponibilité de ceux qui nous ont déjà rejoints dans les votes à la présidentielle et aux législatives, tout cela doit pouvoir sans cesse entrer en résonance et en cohérence sans être entravé par les blocages traditionnels.
Bien sûr, je le sais bien, d’ores et déjà de nombreux militants politiques, parfois même des groupes entiers, ont tiré la leçon de ce qu’ils ont vu et du travail que nous avons accompli. Nombreux sont ceux qui ont décidé d’ores et déjà de rejoindre « La France insoumise ». Ils éprouvent alors la même difficulté que nous : comment faire ? En effet « La France insoumise » n’est pas un cartel de partis et ne le sera jamais car nous avons fait l’expérience cruelle des limites d’un tel système. Elle ne sera pas non plus elle-même un parti comme je viens de le dire. Il faut donc accepter qu’existe un temps de transition dont on ne connaît pas à cet instant la date de la fin. Pour la convention de Lille, nous avions innové avec pragmatisme. « L’assemblée représentative du mouvement » qui était alors naissant était composée de divers collèges. Il y avait, on s’en souvient, la moitié de participants tirés au sort.
Mais dans l’autre moitié il y avait notamment ce que nous avions appelé « l’espace politique ». Celui-ci réunit depuis le premier jour des représentants des groupements politiques qui voulaient appuyer la campagne et le développement de « la France insoumise ». Ce cadre nous a apporté ce que le mouvement n’était pas en état de produire et qu’il eût été dangereux pour sa cohésion de solliciter. Je pense ici à la capacité d’expertise politique, de propositions d’actions, et de mise à disposition de militants et de cadres politiques chevronnés. Cet « espace » continue son travail. Vous avez lu dans ma précédente publication son petit texte de synthèse de fin de campagne. C’est donc dans ce cadre que nous pouvons continuer à accueillir les regroupements politiques, les revues et les bulletins qui veulent « s’associer » à « La France insoumise ». Le dernier en date a été celui de l’ex député Sergio Coronado et de ses amis venus de EELV ! Ainsi, au total, je nous crois disposés correctement pour le trimestre qui vient. À chaque jour suffit sa peine.
58 commentaires
Anne Junod
Lu hier soir, en pensant à vous M. Mélenchon. De « Discours sur la première décade de Tite-Live » par Nicolas Machiavel.
Chapitre IX Qu’il faut changer suivant les temps, si l’on veut toujours avoir des succès. J’ai souvent observé que la cause du succès ou du non-succès des hommes dépendait de leur manière d’accommoder leur conduite aux temps. On voit les uns procéder avec impétuosité, les autres avec prudence et circonspection ; or, comme dans l’une et l’autre de ces marches, on ne suit pas la véritable route, on erre dans toutes les deux également. Celui qui se trompe le moins, et à qui la fortune prospère, est celui qui fait accorder, comme je l’ai dit, ses moyens avec le temps et les circonstances ; mais on ne chemine jamais qu’entraîné par la force de son naturel. »
Merci donc pour votre article très éclairant.
Humbert
Je complèterai : les forces de conviction (plutôt que de naturel).
Ascalon
@Humbert
On appréciera que quelqu’un d’aussi éclairé que vous se soit enfin dévoué pour corriger les élucubrations de cet illettré de Machiavel, cynique, malhonnête et amoral selon la légende, et ceci moins de 490 ans, presque jour pour jour, après sa mort.
On regrettera simplement que votre « complément » dise à peu près le contraire de ce que semble avoir voulu exprimer dans cette phrase celui dont Rousseau et Nietzche écrivaient le plus grand bien, et qu’il soit, par sa formulation idéaliste, en contradiction avec l’ensemble de son œuvre portée par un pragmatisme que bien peu ont fait l’effort de comprendre.
Merci pour lui.
Tristan
Il nous faut tous, dans nos groupes d’appui, continuez la ré-information des citoyens que nous avions débutés avec la diffusion de LAvenir en Commun et que nous devront poursuivre avec, en plus, des explications concrètes du danger que représentent ces nouvelles mesures antisociales et sécuritaires (à ce sujet, la chaine du SAF a produit des bons contenus pédagogiques). Et, bien sur, vous l’avez dit, nous impliquez encore et toujours dans les luttes locales, ce qui forme un tout très cohérent avec l’entrée du peuple dans son histoire. Tout en n’oubliant pas de nous reposer cet été pour les luttes à venir.
Force à vous Mr Mélenchon, force à toute la direction de la France insoumise, tous nos députés, et l’ensemble de nos militants ! Merci.
Marie
Soyez un modèle de démocratie Mr Mélenchon. Les 500 000 sympathisants de la FI sont une force qu’il ne faut pas laisser dormir. Nous avons co-construit un programme, laissez nous co-construire les lois : soyons force de propositions. Essayons coute que coute de faire appliquer l’avenir en commun. Il ne s’agit que de se doter d’outils.
aldo
je suis en train de lire La France Invisible, sous la direction de Stéphane Beaud, Joseph Confavreux et Jade Lindegaard. Cette étude des français invisibilisés par les médias et la sphère politique dominante (les handicapés, les chômeurs, les « banlieusards », les ruraux isolés etc. bref tout ce « rien » cité avec élégance par M. Macron) date de 2006, mais est toujours aussi pertinente, elle entre en résonance avec l’Avenir en Commun et la démarche de la France Insoumise. Les caravanes sont en se sens une très bonne idée.
J’en profite pour glisser un grand bravo à tout le groupe parlementaire FI et à Jean-Luc Mélenchon. Nombreux sont ceux dans mon entourage qui sont bien forcés de reconnaitre que sans ce groupe, il n’y aurait aucune opposition constructive à l’Assemblée, et que finalement Mélenchon ce n’est peut-être pas si mal que ça.
Il y a encore une chose qui me parait importante, surtout dans les mois qui s’annoncent. C’est la place de toutes les « petites mains » travaillant dans les médias, des intermittents aux pigistes, aux journalistes en début de carrière qui doivent s’auto-censurer pour ne pas déplaire, et qui vivent souvent dans une grande précarité. J’ai été surpris de voir mon compte Facebook bloqué à 3 reprises pour avoir écris « Journalistes révoltez vous ». Avec humour, et sans trolling haineux. C’est anecdotique, mais une défiance des journalistes est crainte, à raison, par les grands éditocrates et leurs patrons, comment provoquer ce mouvement ?
Georget GUILBERT
Bonjour du Kenya, lointain et isolé. Je comprends bien que le mouvement doit rester multiple par ses composantes. Le chemin est hasardeux. La preuve en est avec les essais grecs, espagnol qui ne sont pas couronnés des succès escomptés. Un parti a des membres-militants qui payent leurs cotisations. Comment imaginer le financement d’un mouvement ? Pour l’instant, l’appel aux dons est une solution. Doit elle être la seule ? Le seul moyen d’information du mouvement est via le Net, et votre blog en est un élément. Mais ne le lisent que ceux, Insoumis, qui sont « referencés ». La grande majorité, même ceux qui ont voté pour vous a l’élection présidentielle, ne savent pas et n’ont pas (aisément) accès aux écrits. La presque totalité de l’information reste entre les mains d’un tout petit groupe et les faiseurs de buzz que sont devenus les journalistes-présentateurs ne parlent en fait que d’une voix. Je pense aussi que la majorité n’ont pas accès a Internet surtout dans les milieux…
Alain TRON
La malhonnêteté galopante de la majorité des journalistes (ou des journalistes de la majorité…) devient une honte. Ne pourrait on pas faire un relevé des ordureries et autres mensonges que nous subissons depuis des années et le sortir sous forme de livre ? Ca ferait du bien à tout le monde.
Francis
Et les clouer au pilori pendant que vous y êtes !
didi
Oui, les clouer au pilori, bien évidemment, mais également les envoyer en camp de rééducation, pendant que vous y êtes. Arrêtez de tirer à boulets rouges sur les journalistes en les accusant d’être « tous pourris », vous ne supportez pas la moindre contradiction ! Vous nous préparez une nouvelle édition de la Pravda, sérieusement ?
Alain TRON
Un journaliste n’a pas a avoir plusieurs vocabulaires : un mielleux et adoratif pour les moindres faits et gestes du président ou de ses supporter, et des mots provocateurs, assassins et menteurs quand il s’agit de Mélenchon. Un journaliste n’a pas à prendre parti mais à informer. Or, tous les journalistes télé représentent tous la même idéologie qu’ils ne cachent pas. Ce qui leur permet de faire des émissions (comme « C dans l’air ») entre eux et de pouvoir tranquillement falsifier les positions de la FI ou les déclarations de Mélenchon sans aucune possibilité pour les mis en cause de remettre la vérité en place ! Si cela ne vous choque pas c’est que vous avez une singulière idée de l’information loyale.
PG
Je suis à 100% de votre avis. Il est désolant de constater qu’il y est des gens qui ne sont pas gênés de la malhonnêteté de certains journalistes et qui acceptent que nous soyons induits en erreurs par ces journalistes .
da-silva luce
@luda34
Je suis particuliérement accro a cette reflexion. Je partage le fait qu’aujourd »hui FI ne peut être tournée vers les municipales dans 3 ans, c’est dans notre engagement, notre mobilisation d’aujourd’hui que nous pouvons arriver en force pour faire face a ce nouvel épisode electoral, 2023. Je defends l’idée que prés de 90% de la politique municipale sont pleinement les choix libéraux de Hollande/Valls et aujourd’hui Macron (baisse des dotations, lois eau, assainissement, politi ville etc. crèches), surtout santé.
Ces jours-ci, ce qui est annoncé c’est la suppression de la TH, le gouvernement qui va organiser une conférence des territoires, mi-juillet en lien avec l’annonce des 10 milliards d’économies, et une nouvelle réforme territoriale qui selon le 1er ministre « deux niveaux d’administration locale en dessous du niveau régional » ! Merci a Jean-Luc Mélenchon et toute l’équipe bravo, bravo y compris pour la qualité de leur présence dans les médias.
vitasse
Merci Mr Mélenchon à vous et à tous les députés de la France Insoumise pour votre engagement. Nous nous sentons moins seuls, la vie devient de plus en plus dure pour nous les moins que rien mai ça vous le savez, donc, je vous suis au sens propre comme au sens figuré et cela depuis le début.
Sarda Guy
Jean-Luc Mélenchon arrive à être au cœur de l’action et « en même temps » d’avoir le recul nécessaire pour la réflexion et la théorie. La phrase capitale de cette dernière période est « Nous serons l’opposition mais aussi l’alternative à votre Monde ». D’où la nécessité de veiller sur notre mouvement et son programme, les préserver, les aider à grandir. Pas de droit à l’erreur, ni s’éparpiller ni devenir un parti de l’ancien monde. La période de croissance va se faire avec des doutes, des tâtonnements et c’est normal car nous allons construire un mode de fonctionnement inédit. C’est parfois angoissant mais également exaltant !
Wllia
Il est bien évident qu’avec la politique menée avec des LRM et LR et des PS la FIS et Jean-Luc Mélenchon on a toutes nos chances de remporter les prochaines élections à venir. Il est venu le moment de se rassembler. Le parti socialiste ne l’est plus puisqu’il change de nom, redevient « la nouvelle gauche ». Quel beau nom ! Hier dans mon PC j’ai eu une enquête su le PS, adressée par lui-même, je leur ai répondu et leur ai mis les points sur les i, leur disant que quand on se prétend socialiste on ne donne pas la consigne de voter Macron. A cette heure pas de réaction. Quand je les entends je trouve qu’ils ont des paroles plus chrétiennes que démocratiques. Il nous abreuvent de discours romancés, souvent anesthésiants, avec ça pas besoin de somnifères, je devrais les écouter à 20 Heures, à 20H20 je dors ! J’admire le courage, le travail, de J-Luc, et non moins celui de toute la famille LFIS.
Alexis
En tant que porte-parole à la tribune, vous avez parlé de la souffrance animale aussi ! Dans un discours qui est censé annoncer la ligne du groupe pour le quinquennat, c’est une première, un évènement fort et émouvant. Cette lutte du peuple compte parmi celles qui ne trouvaient pas de réponse politique et qui trouve en vous une voix. C’est pourquoi il n’y a pas de sectarisme dans le mouvement, c’est tout l’inverse : je suis animaliste et voilà mes idées représentées par un humaniste ! Celles qui sont gagnantes dans l’affaire, ce sont les idées. Qu’elles germent dans l’esprit de toutes celles et ceux qui vous écoutent ! En quoi ne se peut-il pas que l’animal soit une personne, alors que nous-même sommes précisément des animaux selon le consensus scientifique ? Au nom de la marchandisation des corps. Je vous remercie ainsi que les députés insoumis de porter notre indignation face aux atrocités commises envers d’autres êtres sensibles et compte sur vous pour être fidèles à…
Wllia
Les animaux sont des êtres vivants comme les humains, ils doivent être respectés comme tels. Les expériences en labos, les atrocités dans la abattoirs, Hulot qui fait abattre des loups qui soi disant sont atteints de maladies qui se transmettent, avant on peut les soigner, ou les isoler. Comme les autres il est dans ce gouvernement pour y voir ses intérêts et ne pas se présenter comme écolo.
ger bor
Cher Jean-Luc,
Nous nous sommes battus pour la présidentielle à fond, nous avons formé un groupe, acheté du matériel, tracté sur les marches, les manifs, fait du boitage, collé des affiches toutes les nuits, perché 60 affiches contre-collés sur isorel à 4m de haut sur les poteaux, les ponts de chemin de fer etc.
La victoire a été si proche que nous avons accusé un terrible coup au moral. J’aurais voulu qu’on analyse cette courte défaite mais rien n’a été fait dans ce sens.
Puis vint le plus terrible : voir 4 candidats « amis » se présenter sans que personne ne réagisse, qu’on laisse nos pauvres 19,6% se volatiliser au gré du vent. Dès lors nous ne pouvions plus nous mobiliser de la même façon sachant d’avance que notre score serait amputé de celui – même minime – du Front de Gauche, de LO et NPA.
Arriva ce qui devait arriver : 3% des députés qui affichent leur sourire de vainqueurs – si au moins on avait intégré le groupe des communistes, on aurait pu au moins frôler les 6…
Rambeaux Michel
il y a beaucoup d’initiatives prévues en région, de combats mais il manque des structures d’information comme un blog local, une chaine you tube pour partager notre vision et surtout informer localement.
Exemples. Dans les circonscriptions nancéiennes, les candidats ont réalisé chacun une page Facebook en plus du compte qu’ils possédaient déjà, mais comme personne ou très peu de monde fut mis au courant, ces pages ne servirent à rien. En plus ça ne correspondait pas à la personnalité des candidats, beaucoup plus entraînes vers des actions de terrain, ce qui est tout à fait normal et très bien ainsi. Mais comme seuls certains militants en étaient informés, il n’y avait aucun effet d’entrainement. Idem lors de la dernière réunion pour discuter des séquences électives seul le voisin de notre candidate, informé de vive voix par elle est venu. De nombreuses actions militantes présentées ne trouveront pas d’écho toujours par manque d’information au dela de militants.
Bien Modestement
L’avenir de la France Insoumise tient en deux mots : éducation populaire. Quelle que sera la future structure du mouvement, chacun pourra apporter sa pierre à l’édifice.
maxime vivas
La force des Insoumis, face aux macronistes, est leur adhésion à un socle de valeurs, d’idées politiques, de vision de l’avenir. On a bien vu en commissions comment des députés FI prennent le dessus sur des députés LREM dont plusieurs ne comprennent rien, beaucoup ne savent rien et dont tous se taisent.
Je suis d’avis de développer une « éducation populaire » des Insoumis pour que les idées défendues dans les médias ou l’AN par les porte-parole de la FI et ses élus puissent trouver des dizaines de milliers de relais parfaitement efficaces.
LAGIER
Monsieur Mélenchon, merci d’éclairer nos lanternes car je peux vous dire que je patauge beaucoup avec ce gouvernement. Un roi Macron dans toute sa puissance, ses ministres qui ressemblent à des étudiants, qui disent ce que l’on leur appris à dire durant leur séminaire (cela ne coûte rien à la France car Monsieur Macron fait des économies !) des élèves-députés qui ne savent pas appuyer pour voter. Cela m’inquiète beaucoup car on nous demande pas notre avis. Ils décident et nous devons subir. Nous devons subir car le roi tout puissant a la majorité à l’Assemblée, pour le moment et donc les lois du ro vont passer comme une lettre à la poste, jusqu’au jour où certains vont quitter la cour Macron ou seront débarqués du gouvernement par manque de confiance. Est-ce que sa Seigneurie Macron appliquera à lui-même les lois qu’ils votent : si un parlementaire est mis en examen, il devra quitter le gouvernement. Alors est-ce qu’il se l’appliquera. Vous êtes notre seul rempart.
Michelle
« Si Macron dévisse, tous les groupes politiques « d’opposition/abstention » lui tomberont dessus à bras raccourcis, dans une volte-face pleine de soulagement. »
C’est en substance ce que je disais en discussion au téléphone cet après-midi. J’ai également ce même sentiment.
Quant au parti socialiste, j’ai eu ce midi une discussion très surprenant avec un copain socialiste. Pas juste le socialiste qui vote, non, le socialiste qui s’est impliqué à fond lors des présidentielles et des législatives, au point qu’on ne le voyait plus au café. A l’apéro de ce midi, il me demande très sérieusement si le PS existe toujours et il me dit qu’il va vendre sa carte aux enchères (il parait que ça se vend bien, déjà collector !) Il était tout de même étonnant qu’il me demande à moi qui suis connue comme Insoumise, ce que devenait le PS. Il m’a paru totalement désorienté. J’ai trouvé ça bizarre mais instructif. Et aussi, il est plus sage que la FI…
patrick
Quel beau travail est mené, cela fait vraiment plaisir quand la politique est belle ! Cependant il y a un mais, c’est celui de l’état du mouvement. En construction ou en statuquo ? Je pense que de ce côté là il y a un manque de vision politique qui pourrait nous être préjudiciable. Dans une nouvelle période politique très différente de celle que nous venons de traverser l’heure n’est elle pas au ressourcement, à la réflexion à l’échange à l’éducation populaire dans toute sa splendeur c’est à dire dans sa forme d’organisation qui est l’association ? N’est il pas temps que partout fleurissent des groupes d’insoumis auto-organisés (c’est à dire avec des moyens minimum d’organisation locale) dont la tâche serait de porter les actions à venir mais aussi de préparer l’université et la convention nationale ? Pourquoi ne pas consacrer l’été à commencer à construire la charte de la France Insoumise (seule garantie pour que l’on fasse mouvement) que nous allons…
Siamy
Merci à vous Mr Mélenchon, ainsi qu’aux députés de la France Insoumise, de décrypter les discours de ces membres du gouvernement qui déforment les réalités et qui mentent avec une telle grossièreté, que c’en est une injure à l’intelligence des gens qui les écoutent. Beaucoup de gens ont voté sur la base des annonces effectuées par Macron, et continuent d’être satisfaits de celles qui le sont actuellement.
Concernant la loi travail, il est incroyable d’entendre la ministre du travail énoncer des contre-vérités aussi énormes à l’assemblée, contre-vérités que vous avez bien fait de relever. Concernant le matraquage médiatique réalisé actuellement autour de la suppression de la taxe d’habitation, il y aurait donc 80% des Français ayant un revenu de référence inférieur à 20 0000 euros ? Chacun s’y reconnaitra, et en particulier ceux pour lesquels les revenus sont très légèrement supérieurs à la limite de l’exemption, et qui verront leurs impôts augmenter (les maires en auront la…
Charrier Anthony
Merci à vous « France Insoumise » et à vous Mr Mélenchon pour votre détermination et votre courage pour tous les combats !
Pour ma part, je passe pour le fou auprès de tous, à croire que notre programme n’est qu’un mensonge ou utopique, chacun son arguments (idiots ou pas) pour me dire que je suis l’extrémisme de la gauche alors que j’y vois juste un programme réaliste et urgent à réaliser pour notre avenir. Même quand je donne les arguments de vos livres sur certains sujets, ils me réduisent à mon engagement avec peu de réponse de leur part. Rien ou peu d’argument si ce n’est de croire que c’est à cause de nous « pauvre » d’être responsable de toutes les dettes de aa France. A en devenir fou ! Alors lâchez rien chère France insoumise car il me reste que vous pour rêver et croire encore à un changement profond pour la France et le monde !
Emmanuel
Darmarin veut couper l’aide publique au développement de 140 millions. On ne peut pas laisser passer ça, il faut le condamner immédiatement et leur en faire passer l’idée à jamais ! Pourquoi ? Parce que ce sont des milliers de vies humaines qui périront de maladies et autres fléaux, et cela avec certitude. L’aide publique au développement doit être sanctuarisée. On n’y touche pas ! Qu’on ne l’augmente pas est une chose, mais on ne peut pas détruire la solidarité qui existe et sauve des vies aujourd’hui.
bertgil
La France insoumise doit reprendre les meetings pour garder le contact avec ses supporters et ceux qui sont encore indécis. Les meetings ou rassemblements permettent la maitrise des sujets abordés et leurs développements.
La cible principale devrait être les abstentionnistes, votes blancs et nuls. Les futurs insoumis sont dans ces populations. Enfin une autre cible, les électeurs attachés à la souveraineté de la France. Les positions de la France insoumise n’ont pas été développées avec suffisamment de conviction. Il faut expliquer, ce qu’est une monnaie unique, une monnaie commune et les dégâts de l’euro. Il faut expliquer pourquoi la France doit retrouver sa pleine souveraineté et cela quel qu’en soit les conséquences. Enfin, il faut faire émerger les futurs dirigeants, ceux qui prendront la relève dans les prochaines années.