Cette semaine est une semaine décisive. Le 21 et le 23 septembre prochains, la mobilisation contre le coup d’État social Macroniste va franchir un seuil déclencheur. La semaine suivante, les mobilisations catégorielles vont prendre le relais : camionneurs, retraités puis fonctionnaires. On ne perd pas de vue les universités et les lycées en cours d’ébullition, ni les tours de contrôle aérien et les raffineries, hauts lieux stratégiques des bras de fer sociaux.
Face au mouvement montant, pour l’instant, la parade de nos adversaires reste le venin de la division. Un mot, un adjectif, tout est et sera utilisé pour opposer, démoraliser, figer. Quiconque se prête à ce jeu, pour faire parler de soi, pour faire valoir ses intérêts particuliers, pour régler ses comptes, joue le jeu de Macron. J’invite donc qui me lit à faire preuve de sang-froid et à ne répondre à aucune provocation. Toute notre énergie doit être consacrée à la réussite de la mobilisation en cours. Nous autres, les Insoumis, nous avons maintenant la responsabilité politique d’entraîner le plus grand nombre dans la lutte.
C’est une tâche exigeante. Car ce n’est pas seulement une mobilisation sociale dont nous parlons. L’enjeu est politique. L’ordre public social républicain est en cause. Des millions de gens ont besoin de nous, de l’action, de la détermination dont il faut faire preuve dans une circonstance aussi grave. Dans ce contexte, pas question de s’abandonner une seconde aux poisons et dentelles des chicayas de groupuscules. En dépit de tous les coups que nous recevons de face et dans le dos, la confiance populaire dans notre action, notre mouvement, nos députés, nos groupes d’appui, ne se dément pas. Il s’agit d’en être dignes et d’assumer les responsabilités que les urnes nous ont confiées !
Je publie ces lignes de retour de l’île de la Réunion où je viens de passer quatre jours en délégation de parlementaires Insoumis, aux côtés de Mathilde Panot, Danièle Obono, Jean Hugues Ratenon, députés, et Younous Omarjee, eurodéputé insoumis. De ce déplacement nous ferons dans les jours qui viennent un récit collectif. Mon intention ici est de donner quelques exemples du chaos et de la pagaille que l’hyper-libéralisme Macroniste fait monter de tous côtés dans notre société avec ses méthodes de prédation et ses obsessions idéologiques désastreuses.
On ne peut croire que tant d’éditorialistes, tant de chroniqueurs, tant de demi-sel de la politique et du divertissement, se déshonoreraient comme ils le font à cette heure avec ce feu roulant d’insultes, d’invectives et de manipulations sans une raison brûlante. Pour le front des libéraux européens, les pillards de la Grèce, les brutes sociales groupies de Merkel, les milliardaires et le MEDEF, la bataille de France est commencée. Pour eux, après les escarmouches et les percées exploratoires des quinquennats de Sarkozy et Hollande, l’assaut frontal commence. Tout l’État social républicain est sous le feu. Tout va être attaqué en même temps. Droit du travail, retraites, logements. Tout. C’est cela la vérité du moment.
C’est pourquoi la convergence des luttes est un enjeu essentiel du rapport de force à construire. L’initiative politique comme nous la prenons permet d’offrir des points d’appui qui la rendent possible. Car le plus probable n’est pas qu’elle soit décrétée mais qu’elle se fasse d’elle-même. Le 23 septembre, à Paris, on ne défile pas par corporation ni génération : tout le monde est là en même temps. C’est ce qui aide non seulement le rapport de force du moment mais prépare celui qui peut se construire dans l’ensemble de la société.
Car c’est bien une page décisive de l’histoire du pays qui s’engage. L’adversaire est fort, déterminé, lourdement équipé de moyens institutionnels et médiatiques. Un chef condamné à la cavalcade mène tout au pas de charge. Et les ribambelles suivent. Rameutées par le fouet des injures adressées à leurs adversaires les « fainéants, cyniques, extrêmes, névrosés, abrutis », tous les importants s’attroupent. Les supplétifs aussi sont nombreux. Opportunistes, aventuriers, carriéristes, traitres à gages bourdonnent autour du trône.
Mais de notre côté nous ne sommes pas démunis. Nous avons la force de l’expérience accumulée par notre peuple depuis le référendum de 2005 et dans toute la séquence de luttes sociales et politiques depuis cette date. Nous sommes forts de la fin des illusions sur les partis de la vieille gauche qui paralysaient tout, leurs alliances combinardes, leurs jeux de rôle permanent, leur mots-pièges et leurs chantages. Nous sommes fort d’un syndicalisme de combat unique en Europe. Fort d’un peuple rebelle et prompt à l’insoumission. Nous sommes fort des sept millions de voix rassemblées sur le programme « L’Avenir en commun », de notre mouvement « La France Insoumise » et de son groupe parlementaire, de ses milliers de groupes d’appui, qui ne dorment pas sur leurs lauriers, qui ne cèdent pas à la provocation ou aux insultes du pouvoir et de son système mais mobilisent tous leurs moyens et toutes leurs énergies pour aider le peuple à se fédérer dans l’action.
Je crois a notre succès. La cohésion et la solidarité sont là. Voyez comment en quatre jours, 44 000 euros de dons ont été rassemblés pour aider le paiement des places de cars. De la sorte 400 demandes d’aide individuelle répertoriées ont été satisfaites séance tenante ! C’est un petit signe, certes. Mais il veut dire tant de choses ! En mettant sa force et ses méthodes au service de la mobilisation, « La France Insoumise » prouve son utilité et son efficacité au service de bien plus grand qu’elle. Enfin un mouvement politique de masse qui n’est pas une fin en soi.
C’était la rentrée scolaire. Un moment de pagaille et d’angoisses emballé dans le papier de soie de la propagande euphorisante du gouvernement. La désorganisation était pourtant là, partout. Tel est le système libéral. Sa religion du moins d’État et du marché partout détruit tout et jusqu’au plus solide de l’indispensable ! La méthode est toujours la même. Des coupes budgétaires désorganisent tout, sciemment. Puis est dénoncée l’inefficacité du service public. Et on peut alors subventionner des services pourtant réputés privés. Ainsi, quelques semaines avant la rentrée, le gouvernement a annoncé un plan de saccage scolaire, invisibilisé dans la « presse » des milliardaires. D’abord une baisse de 81 millions d’euros pour l’Éducation nationale. Puis une coupe de 300 millions d’euros pour les collectivités locales qui financent les bâtiments des écoles et une partie du personnel qui y travaille. Enfin la liquidation des emplois aidés qui permettaient de maintenir à flot le service scolaire.
Tout ça s’est abattu sur un organisme déjà épuisé par des années de destruction méthodiques à la sauce Sarkozy puis Hollande. Signal entre tous, l’homme qui avait supprimé 60 000 postes du temps de Sarkozy est devenu le ministre de l’Éducation nationale.
J’ai eu sous les yeux le résultat de ces saccages. J’en parle pour partir d’une situation concrète. Ici il s’agit de Marseille. Mais je suis bien certain que des situations de ce type s’observent dans tout le pays. À Marseille, les écoles surnageaient tant bien que mal. En s’arcboutant, les personnels ont sauvé l’essentiel du potentiel éducatif. Mais parer au minimum est devenu une activité de plus en plus dévorante. Tout est mis à contribution. Exemple parmi d’autres, en cette rentrée, dans les quartiers nord, faute de moyens suffisants, les équipes pédagogiques étaient forcées de demander aux parents d’amener eux-mêmes certaines fournitures de base comme le papier essuie-tout, les ramettes de papier et ainsi de suite. C’est dans cette ambiance que s’est présentée la décision de dédoublement des classes de CP dans l’éducation prioritaire.
Qui peut être contre ? Mais quand on voit comment la mesure s’applique, on déchante vite. D’abord, elle s’est faite sans aucune augmentation de moyens ou d’effectifs. Vieille technique déprimante du « déshabiller Pierre pour habiller Paul ». Pour mettre en place le dédoublement, le gouvernement a coupé dans un autre programme, le dispositif pourtant essentiel : « davantage de maîtres que de classes ». L’idée de cette politique était la suivante : avoir un enseignant supplémentaire dans une école primaire, pour venir en soutien de ses collègues des différentes classes. La moitié de ces professeurs disparaissent donc en cette rentrée. Par ailleurs, le dédoublement des classes a dû être mis en place dans des délais très courts. Résultat : dans de nombreuses écoles de Marseille, on manquait de locaux à la rentrée pour accueillir les classes supplémentaires. Des élèves ont par conséquent été accueillis dans des salles réquisitionnées. Ces salles c’étaient la bibliothèque, le centre informatique, que sais-je, de ces outils qui font des locaux scolaires des centres de vie intellectuelle et de savoirs partagés ! Là-dedans sont empilés les enfants, parfois sans tables, sans toutes les chaises, tableau et ainsi de suite.
Je ne parle pas de faits marginaux. Cette situation a concerné par exemple 140 élèves dans le 5ème arrondissement de la ville. Dans d’autres établissements, les équipes pédagogiques, anticipant le problème des locaux, ont préféré mettre deux enseignants dans une classe de CP plutôt que de la dédoubler physiquement. Dans ce cas, ils ont le plus souvent passé une partie de leur été à se préparer à enseigner de cette façon nouvelle. Car ce n’est pas une pratique professionnelle pédagogique banale d’enseigner à deux. Mais aucune formation sur le co-enseignement en classe de CP ne leur a été proposée. Et pour cause ! Ajoutons ceci pour faire un point précis. Enseigner à deux peut être parfois une source de créativité pédagogique extraordinaire. Certains enseignants vivent cette situation de façon très positive. Pour autant cela n’est pas toujours possible. Les caractères ne s’accordent pas plus facilement que dans n’importe quelle autre activité de cet ordre. Et comme il n’existe aucune préparation ni protocole établi pour cette pratique, il est clair que la disponibilité et la compatibilité des enseignants est la condition initiale incontournable. Tout le monde n’y est pas prêt.
De plus, réduire les effectifs en classe de CP est vain si la même opération n’est pas faite également dans les plus petites classes. Sachons bien de quoi on parle ici. L’an dernier, dans une école maternelle des quartiers marseillais très populaires de la Belle de Mai et de Félix Piat, une classe de grande section comprenait 27 élèves, dont la moitié ne parlait pas le français. C’est une situation facile à surmonter. À condition d’être équipé pour cela. Mais dans le cas contraire, on devine facilement quel désastre humain et scolaire se prépare là.
Mais à cette rentrée, la source majeure de problèmes rencontrés sur le terrain vient des suppressions de contrats aidés. De nombreuses écoles marseillaises dans les quartiers populaires du centre-ville et du nord ploient sous le coup qu’elles reçoivent. Le rectorat leur annonce que d’ici à mars 2018, plus aucun poste de secrétariat ne sera financé. Ces suppressions de postes ont des effets sur le travail des équipes mais aussi sur les élèves et leur temps de présence à l’école. Exemple : nous voici dans l’école élémentaire Peyssonnel du 3ème arrondissement. Cet école a perdu, entre autres, un poste de secrétaire à la rentrée. Ce n’est pas seulement le système des tâches administratives qui est alors tout de guingois. Ce sont des dizaines d’autres « petites choses » de la vie quotidienne qui deviennent insolubles et se paralysent. Voyez ici. Il se trouve que c’était la personne chargée, entre bien d’autres choses, d’ouvrir la grille d’entrée pour les élèves en dehors des horaires réguliers. Car bien sûr, plan Vigipirate oblige, les grilles d’entrée sont tout le temps fermées sauf aux horaires d’entrée et sortie collectives. Donc plus personne ne peut accomplir cette tâche pendant la journée désormais. L’école n’ouvre ses grilles qu’à heures fixes le matin, le midi et le soir. Ce qui signifie qu’un élève qui arriverait en retard de trente minutes ou d’une heure perdra automatiquement une demi-journée de classe. Et cela uniquement parce que personne n’est disponible pour lui ouvrir la grille. Ne croyez pas qu’il suffirait d’être ponctuel pour régler cette question. Car on parle ici surtout des élèves pris en charge dans la journée pour des visites et soins médicaux.
Un autre exemple est celui des enseignants remplaçants. Une partie d’entre eux va être réquisitionnée pour assurer des tâches indispensables hier tenues par des emplois aidés. Par exemple ces tâches de secrétariat sans lesquelles l’école ne peut fonctionner. Les syndicats parlent de 100 enseignants ainsi détournés dans le département des Bouches-du-Rhône. Ceux-là ne seront plus disponibles pour autre chose. Et notamment pas pour effectuer des remplacements lorsque qu’un titulaire est absent comme c’est leur mission. Dans les quartiers nord, le lycée Saint-Exupéry perd cette année pas moins de 28 postes, alors même qu’il accueille deux classes supplémentaires. Les syndicats de cet établissement expliquent que le fonctionnement de nombreux secteurs sont touchés : de l’internat à la cuisine, de la maintenance à l’informatique. Les enseignants et personnels de ce lycée ont décidé de se mettre en grève pour protester.
Je multiplie les exemples pour montrer ce qu’est cette pagaille libérale dont je dénonce la contamination dans tous les secteurs de la société. Dans ce chaos montant, le gouvernement recule ici, là, en désordre avec des mesures mal ficelées, qui aggravent tout. Voyez le cas des Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS), qui accompagnent les élèves en difficulté et en situation de handicap. Le gouvernement est mal à l’aise devant les dégâts qu’il occasionne. Il est sous la pression du dégoût de tous ceux qui voient les enfants les plus en difficulté souffrir de ces cruautés technocratiques. Un correctif a été annoncé. Il affirme à présent vouloir « professionnaliser » ces personnels. Pourquoi pas. Mais pour le moment, aucun contenu ni formation n’est annoncé pour donner un sens à cette formule. Et du point de vue du statut des personnels concernés c’est la pure carabistouille. Il s’agit de transformer leurs contrats aidés en CDD successifs. Quelle trouvaille ! Oui mais nous dit-on ils pourront déboucher sur un CDI. Ne pavoisons pas ! Cette promotion n’aura lieu qu’au bout de six ans. Absurde ! Pourquoi ces six ans d’attente ? Et ce n’est pas tout. Au passage, le salaire de ces AVS descendrait au niveau du Smic alors qu’il est actuellement légèrement supérieur. Etant donné que ces contrats sont à temps partiel, ils gagneront à peine plus de 600 euros par mois, soit 80 euros de moins qu’aujourd’hui.
Voilà comment le gouvernement prétend régler la précarité et faire face à la suppression des emplois aidés d’aide de vie scolaire. J’avoue que j’étais consterné en entendant tout cela assis au milieu des équipes pédagogiques qui avaient accepté de me recevoir. L’infini patience du peuple éclatait sous mes yeux. Les femmes qui me racontaient leur vie d’emploi aidés en assistance de vie scolaire « bénéficiaient » de contrats de… six mois reconductibles. La vie de six mois en six mois ! Et maintenant c’est fini, d’un coup, sans recours, sans solution, ni pour elles, ni pour leur famille ni pour les enfants en situation de handicap psychique ou moteur ni pour les familles de ceux-ci. Tel est le monde de Macron.
La semaine passée, le Dal organisait une action de terrain en direction de « La République en Marche ». Visiblement l’ambiance était excédée. Il y a de quoi. Se loger, garder son logement reste le casse-tête numéro un des familles. La crise du logement est le mal le plus sournois dont souffre notre société. Et parfois avec une cruauté totale. Car le logement c’est d’abord le problème de ceux qui n’en ont pas. Qui sont à la rue ! Ne l’oublions pas car le phénomène n’est pas résiduel. Une réalité si dérangeante que certains préfèrent ne pas la connaître ni en entendre parler. Ni savoir comment la situation évolue. Car la dernière fois que des statistiques paraissaient à ce sujet ce fut en 2012. Il y a cinq ans ! Le tableau n’était pas brillant. Le pays comptait 143 000 personnes sans domicile fixe. Ce chiffre était en augmentation de 50% par rapport à 2001. On voit quelle dynamique négative est à l’œuvre. On devine ce que doit être la situation présente. Et puisqu’il faut regarder en face ces réalités désagréables, allons jusqu’au bout. On meurt beaucoup dans la rue, abandonné, malade, oublié de tous ! Le nombre de décès de personnes sans toit, mortes dans la rue, n’est pas documenté non plus. Le collectif des morts de la rue, qui recense les cas à partir des articles de presse, des signalements de proches, avait compté 501 morts en 2016. Mais l’institut de veille sanitaire, combinant plusieurs sources de données pour les années 2008, 2009 et 2010 estime que le chiffre réel est plus proche de 2000 morts chaque année.
Après les abandonnés purement et simplement vient une catégorie guère moins douloureuse. Celle par exemple des personnes qui sont hébergées de façon contrainte chez un tiers, faute de mieux. Elles sont 500 000. Puis vient la liste des carences vitales. 11 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique et un ménage sur cinq déclare souffrir du froid dans son logement. Pas besoin d’être un grand sociologue pour deviner que des conditions d’habitat indignes ont des conséquences sur la santé, sur la réussite scolaire des enfants et ainsi de suite.
Le logement est aussi une charge financière considérable pour la plupart des budgets familiaux. Dans les grandes villes, la flambée a parfois atteint 60% sur la dernière décennie. Résultat : les locataires du secteur privé dépensent un tiers de leur revenu en moyenne pour payer le loyer et les charges. Pour le dixième le plus pauvre de la population, c’est même plus de la moitié du revenu qui y passe. La rareté du logement disponible est si inexplicable qu’elle semble volontairement provoquée pour favoriser l’inflation des loyers. Dans ces conditions, la liste d’attente pour l’attribution d’un HLM s’allonge. 1,8 millions de familles attendent actuellement l’attribution d’un logement. Les pouvoirs successifs n’en ont eu cure.
Une première décision du gouvernement en matière de politique du logement a été de baisser le montant de l’APL mensuelle de 5 euros pour l’ensemble de 7 millions d’allocataires. On parle à présent de 50 euros. On sait qui va trinquer. Et on doit le crier haut et fort : la moitié des allocataires de cette aide vit en dessous du seuil de pauvreté ! Et 75% d’entre eux appartiennent au tiers le plus pauvre de la population. Le gouvernement Macron frappe les pauvres à coups redoublé. Et cela au moment même où il offre aux riches 7 milliards de cadeaux fiscaux !
La justification du gouvernement pour frapper les pauvres est à pleurer. Premièrement, il s’agirait d’une nécessité que de limiter les dépenses publiques en matière de logement qui seraient « hors de contrôle ». En vérité, prises en comparaison de la richesse produite par le pays, ces dépenses n’ont guère augmenté depuis les années 1980. Deuxièmement, les APL auraient pour effet d’alimenter la hausse des loyers. En effet les propriétaires sachant leurs locataires « aidés » augmenteraient les loyers d’autant pour bénéficier de l’aide à leur place. Ce qui justifierait de les baisser. Cet effet inflationniste des APL est un sujet discuté par les chercheurs. On peut admettre qu’il existe même si on ne sait pas dans quelles proportions. Par contre, il y a un fait bien établi : une baisse des aides au logement n’a pas d’effet pour faire baisser les loyers. Le Royaume-Uni a par exemple, depuis 2010 expérimenté des coupes dans les aides au logement sans que les loyers n’y baissent. Par contre on y observe une explosion du nombre d’enfants sans-abris : 40 000 en plus depuis.
Ces derniers jours, on apprend dans la presse que le gouvernement souhaite continuer à couper les dépenses d’aide au logement. Cette fois, il s’agit de faire baisser les APL dans les HLM et d’obliger les organismes de logements sociaux à baisser leurs loyers d’autant. Or, s’il est un secteur dans lequel il est certain que les APL n’ont pas d’effet inflationniste, c’est celui du logement social. En effet, les loyers y sont totalement administrés par l’État. Dans les HLM, les APL peuvent être considérées comme une dépense efficace puisqu’elles profitent à 100% aux locataires. Le gouvernement explique que ces coupes n’auront aucun effet sur les locataires puisque leur loyer baissera à proportion de la baisse de l’aide. Pourtant, elles risquent bien de mettre en difficulté financière les organismes HLM et, par conséquent affecter les conditions de vie des locataires et aggraver la crise du logement. Le modèle économique des HLM est fondé à 80% sur des emprunts contractés auprès de la Caisse des dépôts, à 10% sur les subventions publiques et à 10% sur l’autofinancement des organismes. Les loyers des organismes sont ensuite calculés de façon à pouvoir rembourser les emprunts contractés auprès de la Caisse des dépôts et assurer l’entretien courant du parc de logements. Quant à la capacité d’emprunt des organismes, elle est bien sûr basée sur le niveau des loyers des futurs logements. Ainsi, en baissant les loyers des HLM, le gouvernement va à la fois dégrader la qualité des logements sociaux que les organismes ne seront plus dans la capacité financière d’entretenir et réduire encore le nombre de logements sociaux neufs construits.
140 millions d’euros de subventions de l’État ont déjà été retirés pendant l’été. La conséquence sera donc double : des logements sociaux mal-entretenus, de mauvaise qualité et une aggravation de la crise du logement. Pour combler les trous dans leur trésorerie, les organismes HLM seront incités à vendre leurs logements. Couper dans les finances des logements sociaux et les inciter à vendre, c’est exactement la politique du logement mise en œuvre par Margaret Thatcher dans le Royaume-Uni des années 1980. Ses conséquences sont observables aujourd’hui Outre-Manche : une crise du logement sans précédent en Angleterre et une paupérisation extrême des quartiers de logements sociaux. Il reste à dire que cette opération pourrait s’avérer dangereuse financièrement pour les collectivités locales : ce sont elles qui garantissent en effet la grande majorité des 140 milliards d’euros de dettes du logement social.
Face à cela, le gouvernement présente le gel du taux rémunérateur du livret A à 0,75% comme une mesure compensatoire pour les HLM. Il est vrai que le prix du crédit pour eux dépend du livret A qui finance les prêts de la Caisse des dépôts. Mais ce gel ne fera gagner qu’une petite fraction de ce qu’ils perdront puisqu’on parle de 1,5 à 2 milliards en moins pour les HLM. Par contre il est certain que ce gel est un véritable impôt sur l’épargne populaire des livrets A. En effet, un taux rémunérateur de 0,75% est inférieur au niveau de l’évolution générale des prix. Les prix augmenteront donc plus rapidement que les livrets. Avec une inflation à 1%, ce qui est une hypothèse plutôt basse, c’est comme si chaque livret A se faisait ponctionner de 11 euros par an. Et pendant ce temps, la suppression de l’impôt sur les avoirs financiers dans l’impôt sur la fortune et l’impôt désormais forfaitaire à 30% sur les revenus financiers vont rapporter 7 milliards aux riches et très riches.
66 commentaires
Bob maucoudinat
La lutte ça n’a jamais été simple. Le système de protection sociale et les contre-pouvoirs salariés que Macron et ses satellites (LR, FN et socialos complices) veulent détruire, ils ont été construits avec le sang, les larmes, la colère et l’indignation de nos aieux, parents et grands-parents. Manifester, participer à la colère sociale qui monte c’est tout simplement faire acte de dignité humaine et de reconnaissance envers ceux qui nous ont précédé. Donc inutile d’écouter les chiens de garde (médias) et les tireurs dans le dos qui nous ressassent que « manifester c’est inutile et que Macron a déjà gagné ». Lutter c’est d’abord être fier de soi d’avoir combattu et de pouvoir se regarder dans la glace au lieu de geindre, de râler dans les coins et de baisser la tête en signe de soumission.
Isabelle Goutmann
Merci Jean-Luc Mélenchon pour cette analyse toujours juste, précise et pédagogique.
J’ajouterai à la description de cette guerre sans merci menée contre les pauvres un versant aussi abject que les restrictions financières et corrolaire à elles : la guerre des nerfs. Une guerre faite de toute la panoplie d’actes arbitraires, de complications administratives, de contrôles tatillons, de mépris et d’humiliation quotidienne, de déshumanisation (en partie liée à la baisse des effectifs et de la formation dans tous les organismes sociaux) et de dématérialisation massive… armes de destruction massives qui imposent aux citoyens un parcours du combattant-mendiant et qui produit à force un épuisement psychique sans fond. Cela ne relève pas de simples disfonctionnements ou de bavures. C’est délibéré. Le but de cette manœuvre savamment « managée » au sein de tous les organismes sociaux et jusque dans la programmation des logiciels et des n° d’appel payant, est que les gens renoncent à faire valoir leurs…
André
A quoi il faut ajouter la savante vulgarisation du climat de mensonge de malhonnêteté de suspicion et du « tous les moyens sont bons » que nos « artistes » pratiquent assidument qui nous installe dans une ambiance de plus en plus nauséabonde et mine irrémédiablement notre vivre ensemble. Gare à nous si nous ne réagissons pas avant que l’irréparable se produise !
Vega
Ajoutons aussi la criminalisation du mouvement citoyen à Bure, la diabolisation des syndicats et de notre mouvement et cette parole si révélatrice de Macron jupitérien : « la démocratie n’est pas dans la rue ». Tâchons de lui prouver le contraire. Quand un parlement est muselé par une majorité qui n’écoute pas 61% des Français lui dire stop, nous n’avons pas voté pour ces changements là, alors le peuple dans la rue, qui se prend en main et propose, produit l’événement démocratique par excellence.
Kobesan
Ces constats tellement importants ont pour corollaire l’immense gâchis qu’est la démotivation orchestrée des fonctionnaires ou agents publics. Porter cette destruction massive du sens du service public, du service aux publics les épuisent et les conduit souvent légitimement à adopter des postures de protection qui détériorent encore davantage leur relation aux usagers. Tout se résume à « si tu veux tuer ton chien tu l’accuse d’avoir la rage et c’est mieux si tu la lui a inoculé avant ». Les gens souffrent de cette colère qui couve. La vie quotidienne dévorée par des normes inutiles devient un combat constant ou les gens usent leur force combative.
AG05
Quelle belle fête de l’Huma ! combative, unitaire et fraternelle.
denis poret
L’UD CGT, je suis dans le 37 et les syndicats CGT, je suis cheminot appellent à manifester à Tours dans le cadre de la manif pour la paix et font l’impasse sur le rassemblement parisien initié par FI. Cela ressemble sérieux à une volonté de travailler à minimiser notre 23 !
Gilbert Duroux
Quand Jean-Luc dit qu’une inflation à 1 % est une hypothèse plutôt basse, il est en dessous de la réalité. Je prétends que le calcul du taux de l’inflation est faussé. En effet, certains produits sont exclus du panier de la ménagère, comme par exemple le tabac. On me dira « les gens n’ont qu’à pas fumer ». Certes, c’est mieux de ne pas fumer, mais un instrument de mesure n’a pas à faire de morale. Il doit mesurer, point barre. Il se trouve que dans les catégories populaires on fume beaucoup et que le tabac a énormément augmenté. Ça doit être pris en compte dans le calcul de l’inflation.
Ascalon
Nawak ! « Prétendre » n’est pas démontrer. Commencez déja par utiliser les termes appropriés. L’indicateur de l’inflation est l’indice des prix à la consommation de l’INSEE. Le « panier de la ménagère » est une invention journalistique sans fondement. Et l’indice INSEE prend en compte le tabac avec un coef de pondération très élevé. Tout comme les boissons alcoolisées que vous auriez pu citer également, en nous expliquant que le prolo, ça clope pas seulement, ça tise aussi !
Les seules choses (légales) qui n’entrent pas dans l’indice des prix à la consommation de l’INSEE, ce sont les jeux de hasard, qui ne sont pas, en effet, considérés comme des produits de consommation, et les assurances-vie qui ne sont plus considérés comme des services, au même titre que les autres assurances, mais comme des produits financiers de placement.
Vous ne rendez pas service à la cause que vous défendez en affirmant n’importe quoi.
educpop
Malheureusement, pour la masse des gens, la description de la situation faite ici n’apparaît pas comme une observation de la réalité mais comme une version catastrophiste propagée par des extrémistes gauchistes. C’est la grande victoire du système dominant qui utilise l’argent pour de la propagande comme une arme de destruction massive dans la lutte des classes. Quand les spectateurs incrédules de ces avancées du dogme libéral y verront plus clair, peut-être que la démocratie ressurgira comme l’outil de pouvoir du peuple. On comprend que les braves gens ne veulent pas croire à une telle catastrophe, c’est vraiment important de ne pas perdre un jour pour contester le dogme et la résignation qui l’accompagne. Il y a bien une notion d’indispensabilité historique dans la démarche de Jean-Luc Mélenchon, honte à ceux qui s’en prennent à lui parce qu’ils ne se sentent pas assez valorisés dans la conduite de la lutte.
Invisible
Macron a promis qu’il serait intraitable avec la moindre « violence » en manifestation. Donc vous pouvez vous attendre à ce que les forces de l’ordre cherchent à exciter les jeunes antifa pour déclencher la violence afin de pouvoir y riposter. Attention danger mais bon courage à tous.
JP77
Je viens de visualiser le passage de ce jour sur RTL. Bravo Jean-Luc, bravo. Un plaisir d’entendre ce qui y est dit, aussi bien le fond que la forme. Merci. A samedi.
ouionpeut
Je confirme : un enseignant par classe, 25 élèves maximum, 20 en TPS (toute petite section de maternelle ), les enfants ont besoin d’un et d’un seul référent avant qu’ils aient atteint l’âge du collège. Harmoniser les pratiques pédagogiques dans une configuration de « deux Maîtres par classe » est une rude tâche, une immense perte de temps et d’énergie. Les élèves sont sensibles au climat de leur classe et réactifs aux situations de « flous » pédagogiques. Nous (enseignants et élèves) demandons du solide, de la stabilité émotionnelle et organisationnelle. Des créations de classes sont impératives quand les effectifs dépassent un seuil de tolérance. Réclamons la sérénité, le calme, la bienveillance dans un cadre rassurant pour des enfants, élèves en devenir, si souvent fatigués, déstabilisés par des situations familiales et sociales pathogènes et toxiques. Merci.
Tempéreau
D’accord en partie. Mais la collaboration des profs entre eux est indispensable et la réforme des cycles de Jospin permet plutôt que d’avoir des classes à un seul niveau de faire des classes à deux niveaux et ainsi permettre aux enseignants de confronter, analyser leur pratique plutôt que de rester seul dans leur simple niveau. Plus concrètement, nous avions opté pour faire deux classes de CP/CE1, un seul CE2 et deux classes de CM1/CM2 dans notre petite école de cinq classes ce qui permettait aux enseignants d’affiner leur pratique.
D’autre part pour avoir pratiquer en maternelle à la Réunion, j’avais près de 30 petits dans ma classe et deux atsem. Je leur avais demander de continuer à parler créole au petits et moi le français, chose assez difficile quand on sait que certains directeurs d’école demandent aux élèves de ne pas parler créole en classe. Je pense que 20 enfants dans une classe avec un seul enseignant devrait être la norme à ne pas dépasser.
educpop
Un haut fonctionnaire m’a dit très récemment que les manifestants n’ont pas intérêts à donner aux services d’ordre le sentiment qu’ils sont des insurgés parce que la riposte est prête. La lutte contre l’insurrection pourra considérer de la même manière les protestataires pacifiques défendant leur droit que les casseurs, tous considérés comme ennemis de l’intérieur si la loi martiale entre en vigueur. Il m’a dit aussi que parler de coup d’état social à propos d’une procédure régulière est la preuve de l’outrance des propos contestataires, et qu’il ne faut pas s’attendre à de l’indulgence vis à vis des outranciers car c’est eux qui menacent la paix sociale. Le fossé est profond entre l’oligarchie et le commun des mortels, le sens des mots n’est pas le même pour les uns ou les autres.
MOULIE Gisèle
Les ordonnances vont être votées et vont s’appliquer avec aberration de la rupture conventionnelle collective du contrat de travail alors que le contrat de travail est toujours individuel. Il est nécessaire de continuer à s’opposer aux lois Macron qui n’ont aucune légitimité.
Harzé
S’agissent du logement : « Et parfois avec une cruauté totale. » Et l’application du bail précaire on le qualifie comment ? Dans l’ensemble, la planification globale de l’exécutif est un parallèle au processus de nazification : à mon sens, ça n’est pas soumettre à la doctrine national-socialiste, mais à celle des nationaux libéraux qui est peut-être encore pire ! Rampante, secrète, nous enlevant nos droits globalement pour éparpiller l’action massive, et battre subitement en retraite sur quelques droits sociaux pour mieux revenir les aggraver ensuite dans les textes, et nous les retirer un par un ! Ne pas tomber dans ce jeux qui risque de nous diviser : voir les centrales syndicales. Notre action n’est pas assez dure. La méthode bisousnours déchainera peut être une violence inouïe. Les prémices sont là. Pour l’endiguer, durcir le ton, mettre en oeuvre des actions fortes partout ou c’est possible. A notre tour, mettons la pression !
al
« Dans l’ensemble, la planification globale de l’exécutif est un parallèle au processus de nazification : à mon sens, ça n’est pas soumettre à la doctrine national-socialiste, mais à celle des nationaux libéraux qui est peut-être encore pire ! »
Franchement… Vous prenez quoi comme traitement ?
Michel
Je me fous de la cote de popularité de quelque personnalité que ce soit, je ne supporte pas l’adulation aveugle de nombre de commentaires « panurgesques », je conteste la façon dont FI s’est créée en imposant le ralliement et je conteste donc le moutonnement de la pensée qui en découle trop souvent à la base comme l’attitude trop souvent méprisante de la direction nationale.
Mais lorsque les dés sont jetés face à l’adversaire de classe, ce n’est plus l’heure de tortiller du c… nez. Content ou pas content, enthousiaste ou non on doit y aller ensemble, pour construire de l’unité et gagner. Il sera temps ensuite, si les Hommes se mettent à penser, de débattre et décider chaque etape du chemin ! Aujourd’hui, le 23 et après, tous ensemble, point.
semons la concorde
Bravo pour la marche et le discours. Belle parole mobilisatrice. BFM n’a pas coupé avant la fin, et les journalistes n’ont pas trop osé le mépris (malgré une envie sous-jacente). Enfin la bataille des chiffres continue. Ils ne connaissent que ça d’ailleurs, les chiffres. Pauvres types.
Gégé
Pour avoir parcouru le cortège en avant de la tête jusqu’à République il était flagrant de constater que nombre d’images ont été prises sur le trajet avant cortège, c’est la raison de foule clairsemée par endroit. Ceci a été fait pour amoindrir la densité réelle de manifestants et reprendre les 30.000. Vous constaterez que les vues plongeantes sont rares. Dans l’embarras tout est bon ! Magnifique journée !
raynaud
C’est à bon escient qu’est souligné par la FI que Macron n’a eu que 18% de votes favorables par rapport aux inscrits. Mais c’est encore pire si, notamment au vu du dernier recensement, on tient compte de tous ceux qui, « en âge de voter » ne sont même pas inscrits : personnes SDF, ceux qui ont déménagé (car il faut maintenant être hyper flexible-mobile tel du chewing-gum), ceux qui sont dégoutés, ceux complètement désinformés, ceux qui sont brisés moralement pour les raisons les plus diverses, etc : ça fait pas mal de monde malheureusement !
marie
J’ai suivi la manif et votre discours sur BFM, j’aurais aimé y être. ça fait du bien. Les chiffres : c’est de pire en pire. C’est plus divisé par 2, mais par 5 ! Qu’importe. Polémique qui va faire les choux gras des médias, éditocrates et macronistes, ça a déjà commencé. A propos des nazis, moi j’ai bien compris que vous parliez de la résistance du peuple français. Il y en a qui voudraient vous donner des leçons d’Histoire. Risible et pathétique « en même temps ».
Ascalon
On se calme. Moi aussi, la référence étrange aux nazis défaits par « le rue » m’a gêné.
Contrairement à ce que vous affirmez de façon bien péremptoire, la « résistance du peuple français » n’a jamais vaincu les nazis. D’abord parce les nazis occupaient la quasi totalité de l’Europe, et pas seulement la France. Ensuite parce que la résistance était courageuse et inspirėe, certes, et qu’elle a apporté un soutien important aux alliés, mais qu’elle était tout à fait marginale. Le « peuple français », quant à lui était, au mieux, résigné, au pire, collabo. Repeindre l’histoire à votre sauce n’en fait pas une référence historique. Mais surtout parce que les nazis n’ont pas été vaincus par un soulèvement populaire, mais plus vraissemblablement par une coallition militaire sans précédent, et en grande partie sur le front de l’Est par l’armée soviétique.
Etant historiquement infondée, je vois mal comment cette petite phrase de Jean-Luc Mélenchon peut être perçue autrement que comme un amalgame assez maladroit.
Grégoire
Et vous vous semblez surtout puiser vos sources chez feu Amouroux et ses « 40 millions de pétainistes ». Réactivez votre mémoire : la libé de Paris, celle du Limousin, ça vous parle, au moins un peu ? Quand on veut moucher les autres…
dudul
Le peuple de la rue, en 1940, tout petit peuple d’insoumis face à la brutalité des occupants, était constitué de promeneurs seuls, porteurs de messages codés, dont il ne connaissait pas la provenance, et, en celà, la chaine humaine, toute faible était elle alors, était faite de maillons tous séparés. Ces personnes, anonymes dans la foule, inconnues des phares de la gloire, furent plongées dans l’instant présent, d’une vie morcelée, par la sensation d’errance, qui vous fait transpirer eau par la peur, que la vie pouvait s’arrèter au coin de la rue, la prochaine et au fond d’un lit à pas d’heure. Ce fut la réalité de beaucoup de femmes et d’hommes dont nous devons respect de s’etre engagé dans l’abnégation du devenir de leur propre existence. Le pouvoir de la rue fut celà aussi : en prendre possession de son plein gré, en marche dans la réaffirmation et la continuité de l’espace public, celui pour chacun et tous et non une totalité privée et monopolisante.
Gégé
Sans vouloir jeter de l’huile sur un feu inutile je voudrait simplement rappeler quelques faits historiques. Qui conteste parmi les soutiens du CNPF que la résistance a aidé le débarquement en sabotant convois ferrés et tant de choses pour détruire et retarder les nazis ? Petite question: l’occupant aurait-il bénéficié de sympathies collaboratrices dans certains milieux de la société française. Une invention la réflexion : plutôt Hitler que le front populaire ? Il y a bien aujourd’hui des cimentiers aux côtés des terroristes. Terroristes ? Ça vous rappelle rien pour ceux qui ont vécu cette période ?
Siamy
Macron n’est que « le jouet fardé d’un système qui le manipule », comme le décrit cet article savoureux. Quand parlera t’on d’avantage et avant tout du système qui manipule ce jouet fardé ?
Alain Doumenjou
Oui Macron et l’oligarchie détestable dont il n’est qu’un sinistre « droïde » se livrent à un coup d’état social, mais c’est encore pire, et Jean-Luc l’a clairement évoqué aujourd’hui, c’est une véritable déclaration de guerre totale au peuple, aux travailleurs et à la République. A la résistance il va devenir rapidement indispensable de substituer une contre-offensive massive et sans merci. J’ai noté que cette fois, en préambule au discours de mobilisation de Jean-Luc, il a été question ouvertement de blocage du pays par la grève générale reconductible (pour ne pas dire encore illimitée). Seule cette dernière est de nature à mettre un terme au saccage entrepris par le petit marquis et à le balayer lui et ses maîtres vers les poubelles de l’histoire. En attendant, une méga manifestation sur les Champs-Elysées me parait être une excellente idée tout comme celle de multiplier les « cacerolazos » comme on appelle les « casserolades » dans cette Amérique du Sud où je…
André
Et de tous les appareils politicards et chiens de garde et d’aboiement médiatiques divers sans qui ce pontife de la finance n’aurait jamais pu devenir acteur de l’idéal du MEDEF de détruire tous les acquis de la Résistance ?
BENQUET
Les « journalistes » du PAF agissent en véritables liquidateurs. Le but, noyer l’info (mobilisation exceptionnelle contre les ordonnances de Macron, présence et convergence de toutes les forces de gauche) sous des tonnes de vomi merdiatique : Mélenchon a comparé Macron à un nazi, Mélenchon a pris à partie un journaliste, Mélenchon a défilé en sifflant un air vénézuélien, Mélenchon avait les mêmes chaussettes que Poutine. Ils n’en ratent pas une les nouveaux chiens de garde. Delenda Cartago !