La marche contre le coup d’État social ce samedi 23 septembre à Paris est un événement politique et social majeur. Il a confirmé le potentiel de combat que contient notre peuple. Une telle masse humaine ne se concentre pas sans de puissantes raisons et sans une ardente volonté. Tant de joie, sourires, clameurs de chaleureuses salutations au fil du cortège ne peuvent venir que du plus profond de ce qui nous réunit comme peuple. Au demeurant, la haine de nos adversaires a aussitôt grimpé à des altitudes qui signalent l’intensité de la peur que l’événement leur a fait ressentir.
Pour ce qui concerne la France insoumise, le mouvement qui portait tout le travail d’organisation de l’événement, ce fut aussi un test victorieux de grande ampleur. On ne mobilise pas des milliers de personnes venues en cars, en train, en covoiturage, on ne cadre pas un tel cortège sans un seul incident et sans une seule dégradation le long du parcours, on ne disperse pas en moins de cinq minutes une attaque comme celle que nous avons dû subir contre notre scène centrale, sans que tout cela signale une incroyable capacité d’auto-organisation de tous ceux qui ont apporté leur concours à ces tâches. L’énergie qui se dégageait au total de ce rassemblement me galvanisa fort opportunément. En effet, il vous reste à savoir que j’avais à ce moment-là une grosse grippe qui m’avait cloué la veille au lit et qui m’a laissé sur l’estrade encore avec les jambes en coton et le corps ruisselant de fièvre.
Pendant toute la durée du cortège, les députés de la France insoumise, perchés sur les camions-plateaux, s’étaient adressés aux rangs serrés de manifestants organisés par région. Puis, comme la place de la République s’était remplie avant même que tout le cortège soit parvenu, une dizaine de vidéos permirent à des acteurs du mouvement social de s’exprimer. Ma prise de parole en conclusion devait être le moment d’une explication et de deux propositions. L’explication, c’est évidemment celle du sens du moment politique que nous vivons. Il s’agissait de montrer, une fois de plus, que la mise en cause de la hiérarchie des normes dans le code du travail est une mise en cause globale de l’ordre public social républicain. On ne doit pas cesser de le rappeler. La confrontation en cours n’est pas « seulement » sociale. Elle est avant tout profondément politique. Elle ne peut être disjointe des autres événements en cours dans toute l’Europe en proie à un durcissement de la vague néolibérale. J’ai dit à ce sujet que « la bataille de France » était commencée pour les libéraux après la série des escarmouches et reconnaissances en profondeur que furent les quinquennats de Sarkozy et Hollande sur ce thème. Macron attaque tout, tous, partout en même temps. C’est le fait majeur qu’on ne saurait contourner. Voici une occasion de revenir sur le sujet avec ces lignes.
Le durcissement néolibéral n’a qu’un résultat pour l’instant dans toute l’Europe au-delà du Rhin : les percées de l’extrême droite. Aucune force de notre famille politique ne semble capable d’enrayer ce processus et de prendre en compte le « dégagisme » qui s’exprime partout. Pour l’instant, les points d’appui de l’arc alternatif sont en Grande-Bretagne avec le Labour de Jeremy Corbyn, en Espagne avec Podemos et en France avec « la France insoumise ». En Allemagne, « Die linke » tient bon et progresse à l’ouest mais peine du fait du poids des vieilles structures routinières postcommunistes de l’Allemagne de l’Est. Au total, la dispute est loin d’être terminé pour savoir qui de l’extrême droite ou de notre courant finira par l’emporter dans cette séquence de l’histoire. C’est dans ce contexte qu’interviennent les événements en France. Il y a eu notre résultat aux élections présidentielles, puis aux législatives avec l’émergence de notre groupe au Parlement. Les électeurs et notre mode d’intervention nous ont donné une place prééminente dans l’espace politique que dirigeait avant cela la « vieille gauche » sous la conduite des sociaux libéraux du PS. C’est cette responsabilité que nous assumons lorsque nous avançons des propositions, des mots d’ordre et ainsi de suite. Encore cette fois-ci.
Après de longues consultations et discussions tous azimuts aussi bien dans les rangs des divers organes de « la France insoumise » qu’avec nos proches interlocuteurs, deux objectifs ont donc été mis sur la table. Le premier c’est l’idée d’organiser un grand mouvement d’ensemble des organisations syndicales et politiques qui, chacune pour leur raison et sous leurs mots d’ordre, veulent le retrait des ordonnances sur le code du travail. Une initiative qui aurait lieu avant le retour de la loi devant les assemblées. Une initiative qui soit une vraie démonstration de force générale. « 1 million de personnes sur les Champs-Élysées » ai-je évoqué. J’ai dit que nous étions prêts à nous placer sous la conduite les organisations syndicales si elles le voulaient. On ne saurait mieux dire que dès lors, c’est elles qui ont la main.
Cette proposition correspond à ce qui me remonte de tous côtés. De partout s’affirment à la fois une claire volonté de faire front et d’un autre côté une lassitude devant le sentiment d’éparpillement des forces. Notre raisonnement est que de toutes parts monte l’envie de contre-attaquer face à l’offensive du président de la république et de son gouvernement. Il ne s’agit pas d’une pulsion émotive mais bien d’un courant profond et réfléchi. Il touche tout le monde sur le terrain et il impacte donc toutes les structures. En atteste l’extrême diversité de tous ceux qui se sont retrouvés le 23 dans la rue, tant du côté syndical que politique. Nous ne savons pas sous quelle forme cette énergie peut se manifester et modifier la scène actuelle. C’est pourquoi cette proposition a été faite pour lui ouvrir un débouché positif. D’ores et déjà, nous prenons nos dispositions pour prendre contact de tous côtés. En même temps notre propre capacité d’initiative restera intacte si tout devait s’engluer dans les bavardages tortueux que ce type de situation génère souvent. Car la convergence des forces est un moyen indispensable. Mais elle n’est pas une condition indépassable ni une fin en soi.
En toute hypothèse, dès samedi prochain, nous proposons que partout, sous les formes adaptées aux circonstances et aux moyens locaux, que s’organisent des « casserolades ». C’est-à-dire une présence bruyante comme il s’en est organisé autrefois contre l’ancien régime et plus récemment dans les rues de l’Amérique latine et de l’Espagne pour affronter les gouvernements néolibéraux. Il va de soi que toutes les initiatives et les trouvailles seront les bienvenues. Le but est de montrer que d’une façon ou d’une autre, la prise de conscience et la mobilisation sont toujours là quoi qu’il arrive. Dans l’intervalle, il y aura eu des mobilisations syndicales décisives. Celle des transporteurs, puis celle des retraités le 28 septembre. De la sorte, la semaine entière devrait encore être une semaine de confrontation avec les organisateurs du « coup d’État social ».
La seconde proposition a été d’adresser un appel à l’action de la jeunesse. Déjà dans la marche elle-même, un puissant cortège de jeunes avait été constitué, regroupé autour de ses pancartes revendicatives. Car la jeunesse du pays est très fortement impactée par le bouleversement en cours. À partir de 16 ans, avec la fin de la scolarité obligatoire, commence pour chacun le temps d’un choix. Soit entrer dans la vie active aux conditions de travail dégradées du nouveau code du travail et aux contrats « chiffon de papier », soit la poursuite d’études vers un bac dont il est prévu qu’il ne soit plus la clé d’entrée universelle vers les formations supérieures. La mobilisation de la jeunesse serait évidemment un puissant facteur de conscientisation dans le pays et une aide considérable apportée aux combats de leurs parents.
Sur ces deux terrains, « la France insoumise » entre en action. Avec confiance et solidité. Bien sûr, dans de tels domaines, rien n’est jamais assuré. Mais rien ne l’est encore moins si rien n’est entrepris. La singularité de notre responsabilité nous interdit de reporter sur d’autres la rédaction d’une feuille de route claire. Advienne que pourra, nous aurons fait notre devoir.
Face à ce plan de marche, il faut reconnaître à l’équipe Macroniste le mérite d’avoir su immédiatement déployer les moyens d’une diversion de première grandeur. Je n’ai jamais comparé le gouvernement actuel aux nazis, cela va de soi. Qu’un Castaner veuille le faire croire est de son niveau. Mais qu’il soit relayé pour faire du buzz dit bien le niveau d’abaissement auquel en sont rendus d’aucuns. Tout le monde peut vérifier le montage mensonger qui est fait de mon propos en regardant le début de mon discours puisqu’il reste en ligne.
J’ai répliqué au président qui affirmait « la démocratie ce n’est pas la rue » en lui demandant d’apprendre son histoire de France. Il y aurait vu que la démocratie vint par la rue quand celle-ci abattit les rois, chassa les nazis, créa le droit à la section syndicale, la quatrième semaine de congés payés en 1968. Puis j’ai lu une liste de recul gouvernementaux obtenus par la rue depuis 1986, avec le retrait de la loi Devaquet sur la sélection à l’entrée de l’université, en 1995 avec le retrait du plan Juppé et jusqu’à 2008 avec le retrait du plan Darcos sur la réforme du lycée. Je n’ai pas allongé la liste. Cela suffisait à ma démonstration. Et c’est bien cela qui pose problème à ces gens. La preuve est là non seulement du rôle de « la rue » dans l’histoire, mais surtout de ce qu’elle a pu obtenir déjà !
Au total, « la rue », ce 23 septembre, a fait une nouvelle fois une démonstration de force extraordinaire. Et c’est le problème de ce pouvoir. La suite de la contre-offensive des Macronistes, méthodiquement organisé sur l’ensemble des médias, a conduit cependant à une impressionnante réécriture de l’histoire. Soudain, c’est l’idée même que le peuple se soit libéré lui-même des nazis qui a été remise en cause. Sous le masque des indignations ostentatoires perce le front du révisionnisme traditionnel de la caste en France. Car s’il est évident que la guerre a été gagnée du fait des victoires de l’armée rouge contre les nazis et de l’appui des débarquements en Provence et en Normandie, nier le rôle au peuple français dans sa propre libération est un franchissement de seuil dans l’art de nier l’identité républicaine du pays. Le pire sans doute a été ce moment où, à ma stupeur, j’ai lu que selon Jean-Claude Mailly ce serait « le peuple » qui aurait fait le nazisme plutôt qu’il ne nous en aurait libéré. Connaissant l’homme, sa culture de l’histoire du mouvement ouvrier et la tradition du syndicat Force ouvrière sur le sujet, je dois dire que j’ai été littéralement sidéré. Je ne comprends pas. En tout cas il est certain que la manœuvre voulait effacer du tableau médiatique non seulement le succès du rassemblement mais surtout ses propositions.
Je doute que l’affaire vive plus longtemps que les quelques heures pendant lesquelles ont caqueté les traditionnels « débats d’experts », tous d’accord pour une petite séance supplémentaire de « Mélenchon bashing » tellement appréciée par ceux qui les payent. Mais il en restera, ancré dans les esprits, comme une blessure, la force de l’indignation de tous ceux qui ont été une nouvelle fois niés. Sans oublier ceux qui ont réalisé au fil des heures la nature de l’opération en cours. L’éducation collective du grand nombre à la méfiance et à l’hostilité face aux médiacrates se sera approfondie et affinée. Après quoi restent sur la table nos propositions et notre capacité d’initiative pour les faire vivre. Ni l’une ni l’autre n’ont jamais dépendu du bon vouloir des médias car sinon nous n’en serions déjà pas rendus au point de puissance où nous sommes.
192 commentaires
al
N’en déplaise votre phrase est fausse, ce n’est pas la rue qui a chassé les nazis mais les soldats américains.
A titre personnel et malgré le soutien que j’ai apporté à FI pendant la présidentielle et les législatives c’est incontestablement la provocation de trop. Cela vient après les justifications sur la dérive fasciste sur le Venezuela et un ton qui devient de plus en plus haineux, en tous cas ressenti tel quel. Tout cela Mr Melenchon, ce n’est pas acceptable. Vos propos, le ton employé me rappelle le George Marchais de la fin des années 70, c’est un triste présage. Je suis vraiment déçu.
Sandeau
Les soldats américains ont effectivement contribué avec les anglais à chasser l’ennemi allemand mais à quel prix pour nos compatriotes ! La Résistance française (sous toutes ses couleurs républicaines), et donc la rue, a très largement contribué à la victoire finale en allant gratter dans les moindres recoins de la France profonde la peste nazis qui malheureusement refait surface aujourd’hui en Europe. Cessons nos divisions au risque de devoir bientôt repartir au combat.
Yves Thiébaut
J’étais là. Il voulait seulement dire, et il a seulement dit, non, la rue n’est pas illégitime, elle a toujours joué un rôle décisif. Voilà, c’est tout ! Ceux qui disent entendre autre chose sont simplement bourrés de hargne et de mauvaises intentions.
al
La meilleure façon d’éviter l’exploitation par nos adversaires de telles phrases, c’est d’éviter ce type de provoc inutile ! En mêlant les nazis, Juppé ou les généraux de 61 (et pas de 62 !) il ne faut pas venir s’étonner !
PINGUET André
On sent à travers votre amertume l’influence perverse de la sphère médiatico-politique. Ne vous sentez pas culpabilisé par ces propos, mais, soyez vigilant, leur capacité à intoxiquer sournoisement les esprits est redoutable ! Le vrai débat est ailleurs !
SL
Ce qui n’est pas « acceptable », si vous avez jamais apporté votre soutien à FI, c’est, à ce moment-même d’attaques inouïes du pouvoir contre notre Etat social, attisées de mépris de classe par ses insultes répétées, c’est de chercher à affaiblir nos forces, dont Jean-Luc Mélenchon est l’un des plus valeureux représentants! Ce qui n’est pas « acceptable » c’est de ne pas percevoir de quel côté arrive véritablement la haine et par quelles mesures effectives elle s’incarne !
Rody
Les soldats américains n’auraient jamais pu franchir la Manche si le peuple français dans sa diversité n’avait pas su résister aux Allemands. Peuple français dont il faut reconnaitre qu’une partie avaient trahi, dont les amis idéologiques de Macron et une autre s’était fourvoyée avec les nazis. Puisqu’il convient de faire appel à l’histoire, ce sont aussi les peuples qui dans leur diversité ont résisté dans les rue, les campagnes et les montagnes, plaines et villes. N’oublions pas les sacrifices essentiels de l’URSS que l’on occultent pour mieux travestir l’histoire avec ses 26 900 000 de morts et ceux des États Unis 420 000. On peut dire que les EU contrairement à ce que la doxa nous enseigne a eu un rôle militaire secondaire, un rôle économique essentiel et un rôle politique primordial.
Emel
@al
Je pense que vous faites erreur sans vouloir aucunement vous en imposer l’idée.
Peut être n’avez vous pas écouté le discours de Jean-Luc Mélenchon pour voue en tenir aux extraits et commentaires médiatiques. Car il m’étonnerait que dans ce cas vous persistiez dans le terme provocation, qui ne s’entend que si Jean-Luc Mélenchon avait appliqué le qualificatif de nazi au gouvernement, ce qui n’est pas le cas. Ensuite s’il s’agit pour Jean-Luc Mélenchon ou les insoumis de ne donner aucune prise à l’exploitation médiatique, il faudrait édulcorer en totalité les interventions publiques. Le Vénézuela n’est pas un régime fasciste. Maduro après Chavez a la légitimité du peuple même. Son gouvernement à certes fait des erreurs. Il s’en ira lors des prochaines élections s’il est battu. L’express peu suspect de gauchisme a démontré l’influence de l’extrême droite et l’organisation de la pénurie. Renseignez vous au delà des sirènes médiatiques. Et vous aurez peut être un avis plus nuancé.
Enfin, la FI…
Brassard
Votre phrase est un tant soit peu fausse, car ne sont pas seuls les soldats américains qui ont chassé les nazis et leurs collaborateurs, mais les armées alliés et la résistance qui ont contribué eux aussi à la victoire. Notamment à Paris pour sa libération en août 1944 c’est bien la rue et ses résistants qui ont fait un boulot extraordinaire avant l’arrivée des chars de Leclerc. Relisez le discours du Général de Gaulle qui parle du peuple de Paris et non pas uniquement des américains. Personnellement je ne suis pas étonné du déferlement de haine médiatique et politique à l’encontre de Mr Mélenchon. Vous en faites malheureusement partie, c’est regrettable.
ngraignon
« Quand nous sommes arrivés, nous les troupes régulières, résumera le général américain, nous avons donné le coup de grâce à l’ennemi, mais Paris était déjà aux mains des Parisiens. » Eisenhower
PLE christian
Les Français(e) de la rue ont bien contribué a chasser les nazis et mon père et grand père se retourne dans leur tombe en entendant que ce n’est pas le peuple de France qui s’est libéré du joug nazis car ils étaient tous les deux dans la résistance. certes l’apport des alliés a été déterminant mais il ne faut pas oublier tous nos morts dans nos rue et campagnes.
al
@brassard et @PLE
J’entends bien vos arguments, je ne me considère absolument pas comme intoxiqué par les médias aux ordres mais pour avoir visionné la totalité du discours, je pense que Jean-Luc Mélenchon est bien trop intelligent pour s’étonner d’une telle polémique. Quant à reprendre l’argumentation de la France résistante, mythe habilement joué par De Gaulle, tous les historiens s’accordent pour dire que la part d’authentiques résistants était égale à celle des collabos, totalement marginale. La rue (je n’aime pas ce terme d’ailleurs) était attentiste, ni plus ni moins. C’est d’ailleurs le STO qui a gonflé les rangs du maquis. Paris s’est soulevé, oui, uniquement parce que les GI’s arrivaient, qui peut soutenir le contraire ?
Quand au Venezuela et pour répondre à @emel, j’ai déja dis ici que j’y avais passé 15 jours récemment. Je te promets que les 3/4 de la population voit plus que des « erreurs » dans la gestion de Maduro.
cultive ton jardin
Un exemple, parmi d’autres, du courage de « la rue » sous l’occupation : « Ceux de la manifestation du 11 novembre 1943, notamment. Entre 1 500 et 2 000 personnes défilent, ce jour-là, dans les rues de la ville et entonnent la Marseillaise devant le monument des Diables bleus. 370 hommes, dont beaucoup de jeunes, seront arrêtés et envoyés dans les camps de concentration de Dora-Mittelbau et Mauthausen. Seuls 120 en reviendront. » Source : article Automne 1943: Grenoble entre résistance et répressions – Place Gre’net
Je ne doute pas que les manifs pétainistes aient été plus fournies, et pour cause. Le nombre de manifestants, en ce domaine, n’est peut être pas le meilleur indicateur.
thersite69
Mieux vaudrait reconnaître l’erreur de prononcer « nazis » au lieu de « fascistes », sans distinction entre temps de guerre et temps de paix. J’étais enfant en 1945 et témoigne de ce que le peuple ne s’est éveillé que pour exprimer sa liesse du retour à la paix. Mais j’avais connaissance de gens dans ma famille ayant participé à la réception de parachutages, et au transport d’armes vers les maquis : une poignée de militants très courageux. Par contre « la rue » de gauche à répliqué positivement aux manifestations fascistes de 1934. Tout le monde peut faire une erreur de langage, qu’il faut savoir reconnaître.
Noëlle M
Vous vous étonnez des propos de Mailly, pas moi. Qu’attendre d’autre d’un représentant syndical qui ose dire d’une ministre du travail (qui a mis au chômage des centaines de salariés en s’enrichissant personnellement), « qu’elle fait le job » (du patronat, on n’en doute pas) et que « Merkel, n’est pas si mal que ça » (même les journalistes semblaient interloqués en l’entendant maintenir ses propos) ?
SEH
Après votre discours, je me souviens avoir dit à ma femme : « Tiens, d’ici demain matin, Castaner va intervenir pour nous faire le coup des amalgames avec le nazisme toussa toussa ». Ben zut, il a pas attendu 1 heure avant de faire ce que LREM attendait de lui. On sait par Libération qu’une partie du séminaire des députés LREM a consisté à trouver toutes les techniques possibles et imaginables pour vous traîner, vous et la France Insoumise, dans la boue. Voila à quoi en est réduit notre système politique agonisant. J’ai honte pour mon pays.
Courage, les médias déchaînés ne vous lâcheront pas. Puisque le FN est en mauvaise posture et qu’il est compliqué de leur passer de la brosse à reluire (qui plus est, BFM a perdu avec Philippot sont principal journaliste), c’est sur vous et les autres députés FI que MM. Drahi, Niel, Dassault, Lagardère et consorts vont cracher leur haine par le biais de leurs canards et chaînes de télé respectifs.
PS
J’étais à la Bastille et j’ai écouté le discours de M. Mélenchon. Discours que j’ai trouvé intelligent et fort à propos. Pas de haine. Juste de la pertinence.
Sandeau
Nulle doute que Jean-Claude Mailly va se voir attribuer une bonne place dans une administration fin mars 2018 au terme de son mandat au sein de FO tout comme Chérèque à la fin de son mandat à la CFDT. Tous ces responsables sont à vomir. Tenez bon Mélenchon, le peuple n’est pas dupe et voit bien le petit jeu médiatique mené depuis quelques années par les puissances financières au service des gouvernements respectifs et des lobbies. La partie finale se jouera effectivement bien dans la rue !
Insoumis lilou 45
Il faut combattre les perroquets mediatiques et leurs discours mensonger. Réécoutons le discours du général De Gaulle prononcé le jour de la libération de Paris. C’est la preuve la plus formelle que le peuple a bien aidé à chasser les nazis. Les insurrections ont éclaté un peu partout en France, menées par les mouvements de la résistance. Mon père m’a raconté la libération de Marseille, tous ces gens dans les rues, les soldats de la 1ere Division d’Infanterie Algérienne morts dans les rues en pentes qui montent vers ND de la Garde. Et oui messieurs et mesdames les racistes c’est du sang musulman qui a coulé dans ces rues pour délivrer une basilique chrétienne. Il y a aussi toutes ces rues qui portent le nom de civils tués au combat pour chasser les nazis. Le jour viendra où ces médiacrates racailles et leurs maitres devront rendre des comptes.
Nicole S.
J’étais là le 23 et vos propos ne m’ont pas choquée ! Celà fait mal de voir comment vos interventions sont toujours interprétés. Courage, nous sommes de plus en plus nombreux derrière vous et nous serons un million d’Insoumis sur les Champs-Elysées. Je viens d’entendre Gérard Miller sur France Inter. J’ai hâte de pouvoir regarder votre nouveau média ! Je participerai à hauteur de mes faibles moyens : si tout le monde s’y met ce sera un succès formidable.
PINGUET André
Au-delà de la mobilisation d’une ampleur impressionnante, cet événement est un véritable succès. La meilleure preuve se trouve dans le déchaînement médiatico-politique de ces dernières heures. Cette obstination a faire diversion en manipulant la réthorique est la révélation de « la bête aux abois ». Qui plus est, la déroute enregistrée hier aux sénatoriales vient exacerber les rancoeurs en mettant en évidence la fragilité de l’assise électorale réelle de ce président et de son gouvernement, tout en donnant des ailes à une droite, complice objective, qui se gargarise de sa confirmation. C’est donc, plus que jamais, le moment d’affirmer notre détermination, nous qui ne sommes pas « la rue », avec tout ce que ce terme comporte de mépris dans la bouche de ceux qui l’utilisent de manière récurrente, mais, le peuple. Or, faut-il le rappeler (?), dans une république démocratique, le peuple est souverain, et si on lui confisque la parole à coup d’ordonnances ou de 49-3, la rue est sa…
Yves Thiébaut
Comme @SEH, plus haut, l’explique exactement, la clique au pouvoir a mis ses bataillons médiatiques tout de suite, dans l’heure qui suivait, sur la brèche, quitte à inventer de toutes pièces une interprétation mensongère et diffamatoire. C’est affligeant ! Et intéressant : auraient-ils peur ? Ce qui, seul, compte : notre programme peut changer le monde. Merci Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise. Nous étions là, et plus nombreux encore. Nous ne lâcherons pas parce que notre programme peut changer le monde.
Nadia Moisset
Je suis totalement d’accord avec votre analyse qui démontre que l’objectif de ce gouvernement est de dénier au peuple de France tous droits à son existence en tant qu’interlocuteur du pouvoir en place, tout juste bon à subir les nécessaires ponctions qui permettront au grand capital de s’enrichir toujours plus, nous laissant à tous, si nous ne résistons pas, que la seule alternative de devenir des esclaves… C’est bien l’objet de toutes les ordonnances actuelles et des remises en cause de tous les domaines que nous avons construits (sécu, retraites, santé, etc.). Dans ce contexte l’utilisation fallacieuse de votre juste argument « c’est le peuple qui a chassé les nazis » en est de mon point de vue l’illustration dans l’actualité du moment, car au delà d’une indignation feinte car ils sont suffisamment intelligents pour savoir qu’elle est infondée, elle considère néanmoins le peuple de France comme incapable de ces valeureuses actions, oubliant la résistance qui, pour…
DMc
Cette fois je n’ai pas pu aller à Paris samedi, mais j’ai regardé la vidéo. J’ai revu une place pleine comme pour l’élection présidentielle, et des visages très déterminés, et une colère contenue qui se transforme en force calme mais puissante. La virulence des attaques est à la mesure de ce mouvement qui s’enfle.
Pier7
Paul Ricœur, le philosophe mêlant l’existentialisme, la phénoménologie et son ouverture vers l’herméneutique, et la philosophie analytique, mentor d’Emmanuel Macron, qui a été son assistant éditorial, avait eu une « faiblesse », d’ailleurs reconnue par l’intéressé (Ricœur), envers le Maréchal Pétain de 1940 et envers Adolphe Hitler dès 1939 alors que ce dernier exprimait clairement l’idée d’une « annihilation de la race juive en Europe ». Et, Emmanuel Macron, sur France Culture, de défendre ce passé sombre en faisant appel à la compréhension de situations complexes. « J’ai beaucoup appris auprès de lui…. Bien souvent, dans les procès ou les polémiques politiques, on examine l’histoire sans l’épaisseur de celle-ci. C’est-à-dire en écrasant le regard contemporain sur quelque chose qui s’est passé. » Nous, on a compris…
Bourdon 38
Et que dire de Christophe Castaner, lundi matin qui parlait « après l’échec de la manifestation de Mélenchon ! » et de Fançoise Fressoz du Monde en rajoutant une couche ? Il ont vu les photos de la place avec un grand espace au centre, vide, ceci étant organisé pour donner l’impression qu’il y avait beaucoup plus de monde qu’annoncé . J’y étais, et ma foi, on était un peu trop serrés, et le cortège n’était pas fini de rentrer sur la place.
Allez, ce ne sont pas les médias qui font notre force, c’est notre nombre et notre détermination !
BOQUET ANNA
Il me semble qu’il a dit que la place avait été coupée en deux pour donner une impression de foule immense. A réécouter.
blache
Les soldats américains, c’est un peu faire un racourci de notre Histoire. Et les résistants ? Et tous ces vrais patriotes qui se sont battus contre les nazis ? Le ton de Jean Luc Mélenchon me convient tout à fait ! Mais n’êtes vous pas en colère ? Pour ma part je le suis ! Et Monsieur Mélenchon continuez à nous représenter comme vous le faites. Merci aux députés insoumis !
Paul Pesquet
Je n’aurai de cesse de dire et répéter combien vos discours, Mr Mélenchon, sont une source de motivation. Motivation par le savoir, par la réflexion, par la mise en perspective. Chaque fois, je me sens intelligent et je travaille, j’approfondis pour continuer mon émancipation, ce qui me donne pleine liberté de penser et d’agir. A votre lecture, je vais, nous allons concentrer nos efforts vers cette jeunesse pour l’informer et qu’elle puisse à son tour réfléchir et décider de son avenir. Ceci est ma seule ambition, leur donner tout pour leur permettre de construire, se construire. Merci encore Mr Mélenchon, on ne lâche rien.
Degorde
Il est indéniable que le rassemblement de samedi était une réussite. La rage des commentateurs suffit amplement à la confirmer.
Mais je ne vois pas en quoi le Labour de Corbyn et Podemos sont des forces alternatives. Ces deux partis sont pro-Union Européenne et sont partisans de l’euro, plus particulièrement dans le cas espagnol. De même je regrette profondément que dans votre discours et auparavant dans les slogans et banderoles ne soit jamais évoqué le rôle essentiel, moteur de l’union européenne, véritable rédacteur des ordonnances signées par Macron.
jonopap
Je suis d’accord avec vous, en ce qui concerne le rôle essentiel joué par l’Europe, mais sommes nous d’accord sur le fait que l’Europe est une nécessité pour l’ensemble des européens mais qu’elle doit se faire sur des bases radicalement différentes (pour et aux services des peuples) Il faut virer les Merkel, Junker et autres financiers de tout poil au service de la finance internationales et des lobbies. Il n’y aura pas de France sans l’Europe mais il n’y aura pas non plus d’Europe sans la France.
simenhaus
Tout a été dit de ce que je ressens depuis deux jours. La honte est pour eux, les révisionnistes qui nient le peuple aujourd’hui et dans son histoire. Merci aux résistants et maquisards qui ont lutté contre les nazis et préparé le débarquement allié. Nous vous remercions pour l’énergie que vous et tous nos députés vous déployez au service de l’humanité. Vous nous redonnez espoir et vous nous aidez à mettre notre énergie au service d’une construction, celle de l’avenir en commun et à ne pas la laisser s’engluer dans la haine que le gouvernement et les médias veulent générer.
Gregory MAYERE
Quand je lis certains messages aussi haineux, je me dis que mon pauvre grand père ancien résistant doit se retourner dans sa tombe se ferait un plaisir de vous botter le derrière ! Merci m. Mélenchon de rappeler que les initiatives citoyennes communes ont bien contribué à nous débarrasser de ce fléau qu’a été et est encore le fascisme. La lutte ne fait que commencer et doit continuer.
Vincent Leduc
Convoquer les nazis pour affirmer le pouvoir de la rue était maladroit et surtout imprudent. Ce n’est pas la polémique historique qui est importante ici mais votre difficulté Monsieur Mélenchon à maitriser vos propos. Votre qualité d’orateur reconnue par tous risque de se retourner contre vous et de nuire au mouvement. Il est dommage que dans cette note de blog vous en rajoutiez encore pour avoir raison. Reconnaitre votre erreur corrigerait avantageusement cette image de vous qui peu à peu est fabriquée par les médias et se répand dans la société avec des conséquences de plus en plus durables. Prenez le temps de réfléchir comment JM Le Pen fut diabolisé jusqu’à ne pouvoir jamais sortir de l’image qui avait été fabriquée à partir de ses propos malencontreux. C’est la même méthode qui est à l’oeuvre et qui finira par convaincre l’opinion publique que la FI un parti extrémiste qui deviendrait le prochain repoussoir en remplacement du FN.
Yves Thiébaut
Mais enfin ! Si ça n’avait pas été le mot « nazis », ils auraient trouvé autre chose pour désinformer. Ce n’est qu’un travail misérable de désinformation. De ça, nous en avons assez ! L’information est un droit, un droit vital. On étouffe ! L’information, l’accès aux informations pour nous tous, « les gens », c’est la prochaine Bastille à prendre.
thersite69
@Vincent parle de formation de l’opinion publique par la médiacratie. En langage plus simple nous devons rappeler que le rôle de la presse, comme celui de l’instruction publique, consiste depuis la Révolution de 1789 à forger une opinion publique écoutant ce qui vient du haut et qui fasse obstacle à la volonté populaire. Dans le cadre d’une démocratie représentative muselant toute expression populaire majoritaire, seul le désordre vient d’en bas. C’est dans ce cadre que nos porte-paroles doivent être extrêmement attentifs et se diversifier. Le tribun du peuple sera toujours présenté comme un rustre, ou un ambitieux trompeur. C’est pourquoi je demande à Jean Luc Mélenchon de rester calme et de ne pas tomber dans le piège.
peron
D’accord avec vous. M. Mélenchon a commis une erreur en affirmant que la rue avait chassé les nazis. J’ai écouté son discours du début à la fin et, lorsque j’ai entendu ce propos cela m’a mis mal à l’aise.
Virginie
Aucune erreur, aucune maladresse dans les propos toujours très justes de M Mélenchon. Il est très important de rappeler l’histoire à travers les luttes populaires et cesser avec le roman que l’on nous vend depuis nos cours d’histoire de CM2. La rue a toujours joué un rôle immense alors même qu’elle est souvent démunie face aux puissants. Particulièrement symbolique, ces actions populaires sont minimisées par le pouvoir pour garder les peuples bien dociles. Nous ne nous laisserons pas faire.
M Mélenchon ne doit pas se taire, il ne doit pas « corriger son image ». C’est un homme vrai et c’est ce qu’on apprécie. Je ne voterai plus jamais pour des hommes politiques qui troquent leurs convictions contre une belle image d’eux dans les médias. M Mélenchon ne changez pas !
Diane
Ne va-t-on pas s’user à marcher ? A venir de l’autre bout de la France à chaque fois, et au final baisser les bras ? Mais que faire ? Sans bruit et sans violence : et si « on se passait d’eux » ?