La marche contre le coup d’État social ce samedi 23 septembre à Paris est un événement politique et social majeur. Il a confirmé le potentiel de combat que contient notre peuple. Une telle masse humaine ne se concentre pas sans de puissantes raisons et sans une ardente volonté. Tant de joie, sourires, clameurs de chaleureuses salutations au fil du cortège ne peuvent venir que du plus profond de ce qui nous réunit comme peuple. Au demeurant, la haine de nos adversaires a aussitôt grimpé à des altitudes qui signalent l’intensité de la peur que l’événement leur a fait ressentir.
Pour ce qui concerne la France insoumise, le mouvement qui portait tout le travail d’organisation de l’événement, ce fut aussi un test victorieux de grande ampleur. On ne mobilise pas des milliers de personnes venues en cars, en train, en covoiturage, on ne cadre pas un tel cortège sans un seul incident et sans une seule dégradation le long du parcours, on ne disperse pas en moins de cinq minutes une attaque comme celle que nous avons dû subir contre notre scène centrale, sans que tout cela signale une incroyable capacité d’auto-organisation de tous ceux qui ont apporté leur concours à ces tâches. L’énergie qui se dégageait au total de ce rassemblement me galvanisa fort opportunément. En effet, il vous reste à savoir que j’avais à ce moment-là une grosse grippe qui m’avait cloué la veille au lit et qui m’a laissé sur l’estrade encore avec les jambes en coton et le corps ruisselant de fièvre.
Pendant toute la durée du cortège, les députés de la France insoumise, perchés sur les camions-plateaux, s’étaient adressés aux rangs serrés de manifestants organisés par région. Puis, comme la place de la République s’était remplie avant même que tout le cortège soit parvenu, une dizaine de vidéos permirent à des acteurs du mouvement social de s’exprimer. Ma prise de parole en conclusion devait être le moment d’une explication et de deux propositions. L’explication, c’est évidemment celle du sens du moment politique que nous vivons. Il s’agissait de montrer, une fois de plus, que la mise en cause de la hiérarchie des normes dans le code du travail est une mise en cause globale de l’ordre public social républicain. On ne doit pas cesser de le rappeler. La confrontation en cours n’est pas « seulement » sociale. Elle est avant tout profondément politique. Elle ne peut être disjointe des autres événements en cours dans toute l’Europe en proie à un durcissement de la vague néolibérale. J’ai dit à ce sujet que « la bataille de France » était commencée pour les libéraux après la série des escarmouches et reconnaissances en profondeur que furent les quinquennats de Sarkozy et Hollande sur ce thème. Macron attaque tout, tous, partout en même temps. C’est le fait majeur qu’on ne saurait contourner. Voici une occasion de revenir sur le sujet avec ces lignes.
Le durcissement néolibéral n’a qu’un résultat pour l’instant dans toute l’Europe au-delà du Rhin : les percées de l’extrême droite. Aucune force de notre famille politique ne semble capable d’enrayer ce processus et de prendre en compte le « dégagisme » qui s’exprime partout. Pour l’instant, les points d’appui de l’arc alternatif sont en Grande-Bretagne avec le Labour de Jeremy Corbyn, en Espagne avec Podemos et en France avec « la France insoumise ». En Allemagne, « Die linke » tient bon et progresse à l’ouest mais peine du fait du poids des vieilles structures routinières postcommunistes de l’Allemagne de l’Est. Au total, la dispute est loin d’être terminé pour savoir qui de l’extrême droite ou de notre courant finira par l’emporter dans cette séquence de l’histoire. C’est dans ce contexte qu’interviennent les événements en France. Il y a eu notre résultat aux élections présidentielles, puis aux législatives avec l’émergence de notre groupe au Parlement. Les électeurs et notre mode d’intervention nous ont donné une place prééminente dans l’espace politique que dirigeait avant cela la « vieille gauche » sous la conduite des sociaux libéraux du PS. C’est cette responsabilité que nous assumons lorsque nous avançons des propositions, des mots d’ordre et ainsi de suite. Encore cette fois-ci.
Après de longues consultations et discussions tous azimuts aussi bien dans les rangs des divers organes de « la France insoumise » qu’avec nos proches interlocuteurs, deux objectifs ont donc été mis sur la table. Le premier c’est l’idée d’organiser un grand mouvement d’ensemble des organisations syndicales et politiques qui, chacune pour leur raison et sous leurs mots d’ordre, veulent le retrait des ordonnances sur le code du travail. Une initiative qui aurait lieu avant le retour de la loi devant les assemblées. Une initiative qui soit une vraie démonstration de force générale. « 1 million de personnes sur les Champs-Élysées » ai-je évoqué. J’ai dit que nous étions prêts à nous placer sous la conduite les organisations syndicales si elles le voulaient. On ne saurait mieux dire que dès lors, c’est elles qui ont la main.
Cette proposition correspond à ce qui me remonte de tous côtés. De partout s’affirment à la fois une claire volonté de faire front et d’un autre côté une lassitude devant le sentiment d’éparpillement des forces. Notre raisonnement est que de toutes parts monte l’envie de contre-attaquer face à l’offensive du président de la république et de son gouvernement. Il ne s’agit pas d’une pulsion émotive mais bien d’un courant profond et réfléchi. Il touche tout le monde sur le terrain et il impacte donc toutes les structures. En atteste l’extrême diversité de tous ceux qui se sont retrouvés le 23 dans la rue, tant du côté syndical que politique. Nous ne savons pas sous quelle forme cette énergie peut se manifester et modifier la scène actuelle. C’est pourquoi cette proposition a été faite pour lui ouvrir un débouché positif. D’ores et déjà, nous prenons nos dispositions pour prendre contact de tous côtés. En même temps notre propre capacité d’initiative restera intacte si tout devait s’engluer dans les bavardages tortueux que ce type de situation génère souvent. Car la convergence des forces est un moyen indispensable. Mais elle n’est pas une condition indépassable ni une fin en soi.
En toute hypothèse, dès samedi prochain, nous proposons que partout, sous les formes adaptées aux circonstances et aux moyens locaux, que s’organisent des « casserolades ». C’est-à-dire une présence bruyante comme il s’en est organisé autrefois contre l’ancien régime et plus récemment dans les rues de l’Amérique latine et de l’Espagne pour affronter les gouvernements néolibéraux. Il va de soi que toutes les initiatives et les trouvailles seront les bienvenues. Le but est de montrer que d’une façon ou d’une autre, la prise de conscience et la mobilisation sont toujours là quoi qu’il arrive. Dans l’intervalle, il y aura eu des mobilisations syndicales décisives. Celle des transporteurs, puis celle des retraités le 28 septembre. De la sorte, la semaine entière devrait encore être une semaine de confrontation avec les organisateurs du « coup d’État social ».
La seconde proposition a été d’adresser un appel à l’action de la jeunesse. Déjà dans la marche elle-même, un puissant cortège de jeunes avait été constitué, regroupé autour de ses pancartes revendicatives. Car la jeunesse du pays est très fortement impactée par le bouleversement en cours. À partir de 16 ans, avec la fin de la scolarité obligatoire, commence pour chacun le temps d’un choix. Soit entrer dans la vie active aux conditions de travail dégradées du nouveau code du travail et aux contrats « chiffon de papier », soit la poursuite d’études vers un bac dont il est prévu qu’il ne soit plus la clé d’entrée universelle vers les formations supérieures. La mobilisation de la jeunesse serait évidemment un puissant facteur de conscientisation dans le pays et une aide considérable apportée aux combats de leurs parents.
Sur ces deux terrains, « la France insoumise » entre en action. Avec confiance et solidité. Bien sûr, dans de tels domaines, rien n’est jamais assuré. Mais rien ne l’est encore moins si rien n’est entrepris. La singularité de notre responsabilité nous interdit de reporter sur d’autres la rédaction d’une feuille de route claire. Advienne que pourra, nous aurons fait notre devoir.
Face à ce plan de marche, il faut reconnaître à l’équipe Macroniste le mérite d’avoir su immédiatement déployer les moyens d’une diversion de première grandeur. Je n’ai jamais comparé le gouvernement actuel aux nazis, cela va de soi. Qu’un Castaner veuille le faire croire est de son niveau. Mais qu’il soit relayé pour faire du buzz dit bien le niveau d’abaissement auquel en sont rendus d’aucuns. Tout le monde peut vérifier le montage mensonger qui est fait de mon propos en regardant le début de mon discours puisqu’il reste en ligne.
J’ai répliqué au président qui affirmait « la démocratie ce n’est pas la rue » en lui demandant d’apprendre son histoire de France. Il y aurait vu que la démocratie vint par la rue quand celle-ci abattit les rois, chassa les nazis, créa le droit à la section syndicale, la quatrième semaine de congés payés en 1968. Puis j’ai lu une liste de recul gouvernementaux obtenus par la rue depuis 1986, avec le retrait de la loi Devaquet sur la sélection à l’entrée de l’université, en 1995 avec le retrait du plan Juppé et jusqu’à 2008 avec le retrait du plan Darcos sur la réforme du lycée. Je n’ai pas allongé la liste. Cela suffisait à ma démonstration. Et c’est bien cela qui pose problème à ces gens. La preuve est là non seulement du rôle de « la rue » dans l’histoire, mais surtout de ce qu’elle a pu obtenir déjà !
Au total, « la rue », ce 23 septembre, a fait une nouvelle fois une démonstration de force extraordinaire. Et c’est le problème de ce pouvoir. La suite de la contre-offensive des Macronistes, méthodiquement organisé sur l’ensemble des médias, a conduit cependant à une impressionnante réécriture de l’histoire. Soudain, c’est l’idée même que le peuple se soit libéré lui-même des nazis qui a été remise en cause. Sous le masque des indignations ostentatoires perce le front du révisionnisme traditionnel de la caste en France. Car s’il est évident que la guerre a été gagnée du fait des victoires de l’armée rouge contre les nazis et de l’appui des débarquements en Provence et en Normandie, nier le rôle au peuple français dans sa propre libération est un franchissement de seuil dans l’art de nier l’identité républicaine du pays. Le pire sans doute a été ce moment où, à ma stupeur, j’ai lu que selon Jean-Claude Mailly ce serait « le peuple » qui aurait fait le nazisme plutôt qu’il ne nous en aurait libéré. Connaissant l’homme, sa culture de l’histoire du mouvement ouvrier et la tradition du syndicat Force ouvrière sur le sujet, je dois dire que j’ai été littéralement sidéré. Je ne comprends pas. En tout cas il est certain que la manœuvre voulait effacer du tableau médiatique non seulement le succès du rassemblement mais surtout ses propositions.
Je doute que l’affaire vive plus longtemps que les quelques heures pendant lesquelles ont caqueté les traditionnels « débats d’experts », tous d’accord pour une petite séance supplémentaire de « Mélenchon bashing » tellement appréciée par ceux qui les payent. Mais il en restera, ancré dans les esprits, comme une blessure, la force de l’indignation de tous ceux qui ont été une nouvelle fois niés. Sans oublier ceux qui ont réalisé au fil des heures la nature de l’opération en cours. L’éducation collective du grand nombre à la méfiance et à l’hostilité face aux médiacrates se sera approfondie et affinée. Après quoi restent sur la table nos propositions et notre capacité d’initiative pour les faire vivre. Ni l’une ni l’autre n’ont jamais dépendu du bon vouloir des médias car sinon nous n’en serions déjà pas rendus au point de puissance où nous sommes.
192 commentaires
François Rosicki
Je me souviendrai longtemps de cette marche du Samedi 23 septembre, moi qui participe très rarement à des manifs. J’avoue que c’était à la fois impressionnant et émouvant (avec le beau temps en plus).
Jean-Luc Mélenchon, premier opposant. On a besoin d’une opposition, non pas pour le plaisir de s’opposer à tout, mais pour faire contre-poids à certaines dérives excessives (et elles sont nombreuses, hélas).
[…]
Emmanuel
Excellente nouvelle si les cadres rejoignent le mouvement, car le creusement des inégalités, l’enrichissement d’une oligarchie, le renforcement du pouvoir de la finance, la précarisation du travail à tous les niveaux, une société de plus en plus divisée entre une petite minorité de nantis et une grande majorité sans avenir. Bref, une société invivable, égoïste, sans projet, et qui sera pas capable de relever les grands défis collectifs pour s’en sortir. Alors tous ensembles et solidaires, avec les étudiants, les jeunes de banlieues et tous les autres !
Ecureuil66
La caste déforme instrumentalise, pensant pouvoir se blanchir de ses propos tenus « plutôt Hitler que le Front Populaire ! ». Et oui, on ne refait pas l’histoire… les faits sont têtus. La caste ne blanchira jamais son soutien au noir !
Pascale Marchand
Je rêve des jours heureux où quelques insoumis cesseront d’être gouvernés par leur égo avant la cause commune. C’était un beau mouvement, oui Jean-Luc a raison, toute la semaine va nous montrer la résistance dans plusieurs secteurs. Moi ex-candidate FI, je vais m’épuiser inutilement à démonter le complot ficelé par mes 2 ex codirecteurs et mandataire financier, qui n’ont pas su aller au bout de notre campagne d’un mois seulement et on laissé tomber avant la fin. Je rêve, nous rêvons, nous Les FI unis et solidaires plus nombreux mais moins influents, de nous lancer dans la résistance à l’ultra libéralisme. Mais un autre combat pour que la vérité surgisse nous freine dans nos propres rangs !
CORSIN
La FI se construit dans la société telle qu’elle est avec les individus qui la composent, certains se comportent en conformité avec nos valeurs, d’autres sont encore imprégnés par les moeurs de l’ancien système politique. Je constate avec satisfaction que vos déboires et ceux des groupes d’appui qui ont initié votre candidature ne vous ont pas découragée dans votre combat contre l’ultralibéralisme.
Coupeau Frédérique
Cela faisait plus de 20 ans que je n’avais pas participé à une manif ! Ce samedi 23 était le rendez vous a ne pas manquer. On as marché ensemble avec ma fille. Les médias en sont restés sur le c.., aucun incident, aucune dégradation ! Mais de la joie d’être ensemble pour une même cause, nos droits sociaux et notre droit à une vie saine et ça on ne l’as pas vu au JT.
pichenette
Une expression à la connotation enfantine pourrait être la réponse tranquille mais conforme aux « propos » teigneux entendus : « celui qui le dit y est ». Ainsi retour à l’envoyeur! Et la France Insoumise progresse utilement dans les esprits, la route est balayée, continuons à aspirer vers le haut pour la sauvegarde des écosystèmes, de l’intégrité du pays (braderie scandaleuse des industries françaises, terrains agricoles ravagés pour faire des grands centres commerciaux vendant à des zombies, frontons « liberté-égalité-fraternité » décapités..), de la cohésion sociale ! Non à la secte libérale et à ses gourous propres sur eux, avides, manipulateurs ! Oui à l’Avenir en commun dans un monde assaini, merci à JL Mélenchon de catalyser les énergies individuelles pour que les Français reprennent confiance en eux et en leur pays et chassent les intrus volant les fruits de l’histoire, du travail tant physique qu’intellectuel. Ne disons plus « la rue » !
Christiancqfd
Le temps est à la colère. Colère face au gâchis humain généré par un ordre économique prédateur. Mais cette colère est trop souvent intériorisée, intime. C’est une colère qui se retourne contre soi. Il faut que cette colère soit collective, visible, organisée et porteuse de concret. Il faut assumer la colère. La faire croître.
Roseau
Nous y étions, ma compagne et moi. Nous en sommes repartis regonflés en ayant écouté des discours plein de sincérité, de parler vrai, de vérité quoi. Non d’une pipe Raquel pourquoi as-tu gâché la fête ? Je ne sais pas comment on le dit en espagnol, mais en bon français, le peuple dit qu’il faut tourner 7 fois la langue dans sa bouche avant de parler.
Vega
La France insoumise était suffisamment organisée et avait suffisamment consulté d’autres organisations pour effectivement prévoir son succès du 23 septembre. Non Raquel n’a rien gâché de cette fête, elle a au contraire encouragé les Français et confirmé à l’avance ce que nous savions déjà. Merci Raquel pour tes interventions pertinentes dans les médias. Je m’en régale !
Chan
Des textes pour les pancartes de demain, manif des retraités : Ils volent les retraités pour dépouiller les salariés ! Malfaisant et en même temps malfaisant ! Sapience n’entre point en âme malivole. Et ta vieille, elle en pense quoi ?
Eric
Je ne suis pas un habitué des manifestations et pourtant ce 23 j’en étais à ma troisième du mois. Celle du 23, outre le non au coup d’état social, m’a permis de dire mon soutien aux députés insoumis. Qu’ils soient ici remerciés et félicités pour leurs actions et leurs efforts continus à conscientiser le peuple qui ne peut faire les bons choix qu’étant correctement et complétement informé ! Ne lâchons rien !
Ben Adeb
La petite manipulation consistant à choisir l’un des exemples de Jean-Luc Mélenchon, la libération de Paris, en laissant dans l’ombre tous les autres, n’est pas très étonnante de la part d’une droite d’autant plus aux abois qu’elle sait disposer de peu de légitimité populaire et qui se prépare en conséquence, à l’installation d’une « démocratie » illibérale. Plus notable est le manque de protestation contre la proposition de Macron, inscrite dans le sillage de Sarkozy, déniant toute légitimité à la rue. Ne touchons nous pas au nauséeux quand quelques uns se prétendant de gauche en rajoutent sur l’exemple choisi par la droite ? Et que dire de la dernière caricature de Charlie Hebdo où Jean-Luc Mélenchon déguisé en « résistant FFI » (ex-milicien ?) tond une jeune femme dont le front est marqué d’une svastika ?
JP77
Il serait bon, (et si cela a été fait de répéter) de rappeler qu’entre 2012 et 2017, quand Jean-Luc Mélenchon critiquait le « capitaine de pédalo », de biens intentionnés chiens de garde lui « jetaient » à la figure : « oui mais vous avez voté pour lui ». Et le meneur de jeux (se prétendant de gôche) de rajouter : « ce n’est pas faux ». Mare de ce manque de cohérence. Quant à la dernière présidentielle, pour moi, cela a été à tout le moins une élection sous influence médiatique et sondagière. Bravo à Gérard Miller d’avoir dit avec brio que les milliardaires n’avaient pas acheté des média par amour du journalisme. La propagande ultra libérale semble un but plus réaliste.
Bon courage Jean-Luc pour demain soir.
RV
En 36 et en 68 ce sont des grèves générales qui ont arraché les avancées sociales. Alors, je sais bien que l’on ne décrète pas une révolution citoyenne du haut d’une estrade, mais il me semble que les enjeux nécessitent une grève générale reconductible.
Nour
Concernant la proposition d’adresser un message à la jeunesse, je vous soutiens totalement sur ce sujet. Il faut que nos jeunes prennnent la peine d’observer le monde qui les entoure qui subit des mutations fulgurantes à tous les points de vue (climatique, social etc.) et se positionnent en fonction de ce qu’ils jugent correspondre le mieux à leurs aspirations.
En parlant de jeunesse, un reportage diffusé hier soir sur France 3, nous présente des jeunes d’une banlieue marseillaise dite sensible qui développent des aspirations citoyennes et « font partie d’un conseil de jeunes qui se réunit une fois par mois et échange sur les thèmes de leur vie quotidienne » et s’investissent dans un « challenge citoyen ». Cette jeunesse des quartiers oubliés de la République a besoin du soutien de la France Insoumise pour lui permettre de s’intégrer et de développer une conscience civique et politique.
Jean-Paul B.
Attention à ne pas se faire piéger dans les émissions de TV en « faux direct » comme Salut les Terriens sur C8 où Raquel Garrido a commenté le succès (réel) de la marche de samedi 23/09 alors qu’au moment où elle parlait on était que jeudi 21/09 date de l’enregistrement de cette émission ! Regardons le buzz que cela a entraîné pour discréditer la parole de La France Insoumise auprès de ceux qui suivent ce type d’émission. Tout ce que nous expliquons sur la nocivité des décisions du gouvernement (ordonnances, CETA, cadeaux fiscaux aux plus riches, hausse de la CSG, etc.) est brouillé par la « montée en mayonnaise » des « dons de voyance » de Raquel organisée par la presse des milliardaires (Libération, Huffington Post, etc.). Le spectacle sera toujours utilisé contre nos idées, tâchons de nous méfier quand nous y participons même avec les meilleures intentions militantes.
Invisible
Raquel a parié sur une réussite et elle a gagné ce pari. Nous ne pouvons pas passer par le chat d’une aiguille pour empêcher les critiques car leur petit jeu est de toujours inventer une critique. Si nous cherchions à nous conformer à leurs desiderata, nous serions des « soumis ». Autre sujet : je trouve insupportables les entretiens du style Bourdin, avec trop de virilité, de rentre-dedans, aussi j’espère qu’il n’en sera pas de même avec Édouard Philippe. De la hauteur, de la grandeur et pas de sourires forcés. L’assurance intérieure ! Bon courage à Jean-Luc et surtout bonne santé !
Ascalon
Le spectacle sera toujours utilisé contre nos idées, tâchons de nous méfier quand nous y participons…
Mais de qui parlez-vous quand vous dites « nous » ? D’abord, vos « idées » ne sont pas les mêmes que les miennes, même si nous soutenons le même mouvement, voire même y appartenons, et ce serait un premier pas vers l’ouverture de bien vouloir l’admettre. Toute autre conception s’apparente à du sectarisme. Cessez de croire, ou de faire croire que nous sommes tous, toujours, d’accord sur tout.
Ensuite, Garrido, ce n’est pas « nous », c’est Garrido. Elle intervient dans Les Terriens du Dimanche au titre de chroniqueuse, salariée de la chaine C8 du groupe Bolloré. C’est une émission de divertissement, pas une émission politique, et le format « spectacle » de l’émission discrédite la parole de ceux qui y participent. J’ai lu les justification de Garrido quant à sa participation à cette émission, et je n’en suis pas solidaire. D’ailleurs, vous non plus ! Le spectacle sera toujours utilisé contre nos idées…. Alors, pourquoi participer à un spectacle ?
Régine
Cela me rappelle une anecdote. En vacances à la fin de l’été, j’avais assisté à l’enregistrement du jeu des milles euros. Le candidat chasseur n’arrivait pas à dire au présent que l’ouverture de la chasse s’était bien passée. Et pour cause : elle n’aurait lieu qu’au moment de la diffusion de l’émission. Donc tous ceux qui assistaient à l’enregistrement ont eu droit à la deuxième prise où le candidat mentait en « direct ». Mais au sujet de la manif, Raquel avait sûrement déjà des éléments pour dire que la manif (aurait été) avait été un succès : réservation des cars, remontées des groupes d’appui etc.
Jacques
Quel pataquès cette histoire de faux direct de Raquel Garrido !
Il faut savoir que le discours de voeux du Président de la république est enregistré dans l’après-midi du 31 décembre pour être diffusé à 20H. Donc point de direct comme présenté. Un mensonge celui-ci bien assumé. On ne parle pas des jeux TV enregistrés en groupe 3 mois avant mais tout le monde ment quand ils font semblant de faire croire que l’on est bien le jour de la diffusion. La mise en évidence par certains de cette « faute » montre bien le niveau de bassesse de ceux qui le colportent.
André
Concernant les jeunes sans qui effectivement le renversement des acteurs de la gouvernance qui prépare leur malheur ne pourra intervenir, il est sans doute temps d’inviter les responsables de leurs structures théoriquement syndicales à analyser la déliquescence des appareils de leurs ainés et à se demander s’ils en sont encore à la défense des étudiants et lycéens ou s’ils n’auraient pas déjà un pied (voire pour certains les deux) dans le système qui épuise les militants de base et réduit à néant toute influence utile sur l’évolution des choses.
CORSIN
Et maintenant, après le succès du 23, quelle est la perspective ? Il me semble que le combat pour l’unité syndicale contre la casse du code du travail, la politique libérale de ce gouvernement est plus que jamais nécessaire. Seule l’union des syndicats CGT, FO, FSU, CFDT, UNEF, FAGE, UNSA, CGC dans chaque département, dans un premier temps, puis à l’échelle nationale, nous permettront de faire reculer le gouvernement et donner ainsi un coup d’arrêt au libéralisme. Cette union pourrait se manifester par l’organisation de grandes manifs départementales et d’une manif à un million et plus à Paris, après la période de chauffe et de préparation, à l’échelon local. Ce serait aussi un signal pour toutes les peuples d’Europe. En effet, je ne suis pas sur que la continuation des actions coup poing locales, comme lors du combat contre la loi El-Khomri, soit efficace à la longue dans notre lutte.
Julien
Malgré ce bel élan populaire, j’ai tout de même du mal à accepter les propos tenus par Monsieur Mélenchon affirmant que « c’est la rue qui a chassé les nazis » ! Tenir de tels propos, c’est faire insulte aux milliers de combattants civils et militaires morts dans leur lutte contre les nazis. Paris a été libérée en 1944 par d’héroïques résistants et par la 2eme division blindée menée par le Général Leclerc. La France a-t-elle vu beaucoup de rassemblements dans ses rues pour crier son opposition à l’occupant et à ses agissements ? Non ! Le Général de Gaulle a passé les 3/4 de la guerre à l’étranger. Il n’a tenu aucun rassemblement en France mobilisant les foules pour chasser les nazis de notre pays. Dans cette période sombre de notre Histoire, la France a compté davantage de manifestations de soutien au maréchal Pétain que contre l’occupant. Ne tombons pas dans le populisme primaire.
Salutations fraternelles d’un éternel Insoumis !
Baillet Gilles
Mais la rue c’est la désignation du peuple résistant des maquis, des réseaux, des lycéens de la manifestation du 11 novembre 1940 etc.
ROLLAND
François Mauriac : « Seule la classe ouvrière est restée dans ses profondeurs fidèle à la France profanée ».
Fort heureusement, toutes celles et ceux qui ont lutté, dans des formes différentes, au travail, en famille, les armes à la main ou des tracts dans leurs sacoches, ouvertement ou clandestinement, en France ou à l’étranger (Londres-Moscou…) ne sont pas tous morts. Ensemble, ils sont la « rue » que désigne Jean Luc Mélenchon. Alors que ce que nos ennemis de classe désignent par la rue, c’est ce qui dans l’Antiquité était appelé la plèbe par opposition au peuple, la lie de la société par rapport aux couches plus ou moins nobles qui sont au-dessus. Encore une querelle qui s’éteindra, pour peu que nous nous battions sans relâche ni concession sur les mots et le sens qu’ils ont.
Gégé
Vous semblez oublier ce travail qu’a fait tous ces résistants au prix de nombreux sacrifices pour économiser des vies parmi les soldats libérateurs pendant que d’autres pactisaient avec les nazis, ayant même parfois une préférence pour Hitler plutôt que le front populaire. Il est compréhensible qu’une certaine droite se hérisse sur un certain passé. Quant à De Gaulle ? fallait-il qu’il reste en France ? Lui n’a pas trahi. L’histoire sombre n’est pas du côté du peuple mais du côté des mêmes qui se sont jurés de détruire les conquêtes du CNR actuellement.
Jean-Paul B.
La « rue » ou plutôt une partie de la « rue » a contribué à la victoire sur le nazisme, l’Histoire démontre que la Résistance a été très minoritaire en nombre et que l’immense majorité de la population s’est résignée à l’occupation et même s’il n’y a pas eu d’élections entre 1940 et 1944, une partie de la population française a participé quand même à de grandes manifestations de soutien à Pétain (cf. les archives et les témoignages de ceux qui ont vécu la période !). Attention a bien utiliser les références historiques sans en gommer les aspects qui nous déplaisent.
ROLLAND
Ce n’est pas Raquel qui ment, ce sont ceux et celles qui vous font croire que c’est du direct, alors que c’est du « construit » quand ce n’est pas du reconstruit pour les besoins de leurs mauvaises causes. Quant à participer aux spectacles, pourquoi pas, si l’on pense pouvoir dominer son sujet et ne pas compromettre ses convictions et engagements. Raquel a la modestie de devoir apprendre et ne se laissera plus prendre à ce piège tendu sciemment par les laquais des 9. Peut-être sera-t-elle victime d’autres traquenards, comme d’autres avant elle. Elle continuera donc à apprendre.
Bon courage à elle et à « nous » de ne pas tomber dans le ressassement de ces petites histoires inessentielles.
Jean-Paul B.
« …ces petites histoires inessentielles »
Tout à fait d’accord mais qui, montées en épingle par les médias traquant la moindre parole ambigüe, vont tenter d’occulter le fond du message en détournant l’attention des moins vigilants. Au représentants de LFI sur les plateaux de ne jamais oublier que les médias des 9 milliardaires ne leur (nous?) feront aucun cadeau, car leur rôle c’est de tuer l’espoir d’une société plus juste porté aujourd’hui par LFI et, avant elle, par d’autres mouvements et partis.