Je fais le point sur cette étrange semaine. Est-ce celle où nous avons perdu une bataille sur le Code du travail si mal conduite ? Puis, je vais sur des enjeux qui ont retenu mon attention et le besoin de mettre mes idées au net, le crayon à la main. Et au milieu de tout ça, je suis allé à GE Hydraulique à Grenoble où l’on m’avait demandé de venir soutenir la lutte, puis aux Baumettes à Marseille. Et mardi, j’ai prononcé un discours à la tribune de l’assemblée nationale sur la construction européenne.
Comme tout cela est disponible en vidéo ou texte ou reportage sur Facebook, je n’en surcharge pas ces lignes déjà si longues. Et je garde pour moi quelques autres épisodes du chemin. Et parmi eux, le moment si douloureux des funérailles de mon très cher Alain Billon, mercredi 11 octobre au cimetière de Saint-Maur-des-fossés. Dimanche je m’exprimais au Grand Jury de RTL. Puis, je conclus ces lignes après avoir failli mourir d’ennui en écoutant le président de la République sur TF1. Ma semaine a été longue comme pour beaucoup d’entre vous. Mais je n’ai pas aimé son ambiance incertaine politiquement après le bien petit résultat de la réunion syndicale unitaire.
Cette semaine aura été celle des hauts et des bas de l’humeur politique. Rappelons que nous sommes toujours dans la bataille à propos des ordonnances sur le code du travail. La semaine précédente avait vu le front du refus syndical s’élargir de façon spectaculaire avec l’entrée en opposition de Force Ouvrière puis le rendez-vous unitaire au siège de la CGT. Nous pensions tenir l’occasion de voir le mouvement social se reprendre en main face à l’adversaire. Le 23 septembre, dans mon discours place de la République, j’avais dit que nous demandions aux syndicats de prendre l’initiative et que nous nous placerions à leur suite. L’idée était de réduire le niveau de tension créé par les remarques acides du secrétaire général de la CGT et de celui de FO. Nous voulions aussi stopper d’un coup la grosse campagne selon laquelle nous serions en compétition pour diriger la lutte. Bref, nous avons passé la main de la conduite du combat pour faciliter son déroulement et surtout son élargissement. La suite a été bien décevante.
Car de ce leadership, que sort-il ? Fort peu. À vrai dire : rien. La réunion syndicale unitaire a convoqué une autre réunion unitaire pour « envisager une journée d’action en novembre ». Pendant ce temps les corporations, abandonnées à elles-mêmes, négocient séparément. Les plus puissantes obtiennent des résultats spectaculaires. Ainsi les routiers et les dockers. Leurs acquis confirment notre procès contre ces ordonnances. Ils obtiennent que l’accord de branche s’impose à l’accord d’entreprise ! Mais toutes les autres professions où le rapport de force est plus difficile à construire et où le niveau d’organisation n’est pas le même, restent clouées au sol. Tout semble se dessiner pour une défaite du mouvement ouvrier traditionnel. Elle sera sans précédent. La situation du droit dans l’entreprise sera ramenée des décennies en arrière. La représentation salariale amoindrie, le contrat de travail réduit à une peau de chagrin et son contenu contractuel quasi réduit aux obligations du salarié et au bon plaisir de l’employeur. En tout état de cause, le renversement de la hiérarchie des normes et l’abandon du principe de faveur sont des évènements considérables. Car le Code du travail est le cœur de l’organisation des rapports sociaux de production.
De son côté, le groupe parlementaire « La France insoumise » continue ses rencontres bilatérales en vue d’une large action commune de tout le champ impliqué dans cette lutte. Il est clair que les confédérations CGT, FO et CFDT n’en veulent pas. Pour l’instant la probabilité de la victoire de Macron par KO sur ces ordonnances augmente d’un bon cran. Et cela alors que les conditions semblaient s’être considérablement dégradées pour lui. Pour nous ce doit être un sujet de réflexion approfondie. Le « vieux monde » impuissant à vouloir et à changer quoi que ce soit, ce n’est peut-être pas qu’un thème politique. Les directions des corps intermédiaires peuvent-elles être autre chose que des rouages à l’intérieur d’une réalité qui fonctionne comme un bloc ?
Je demande que l’on réalise la violence de ce que nous sommes en train de subir, pieds et poings liés. Et l’ampleur de la défaite qui se dessine sous nos yeux. Mieux que Reagan, plus vite que Thatcher, mieux que Blair, avec un seul texte et en quatre mois, Emmanuel macron va-t-il renverser cent ans de compromis social ? Et il ne faudrait pas en tirer des conclusions ? En tous cas après avoir tenu son poste de combat sans faiblir, « la France insoumise » ne doit se résigner d’aucune façon.
Ce n’est pas moi qui choisis les sujets de polémiques médiatiques. Je tiens à le rappeler après avoir lu un commentaire sur les réseaux sociaux qui s’interrogeait sur l’opportunité de déclencher une polémique sur le sujet du drapeau européen. Dans la masse de tout ce que nous faisons, écrivons, et disons chaque semaine, le parti médiatique fait le choix seul de l’angle sous lequel il nous met en cause. Car naturellement il n’est jamais question que de cela. L’angle est toujours le même : susciter de l’indignation à notre propos. Et l’ordre des attaquants est toujours le même. Le premier cercle Macroniste, puis le deuxième, le tout escorté par les batteries des croiseurs de guerre médiatiques. Puis viennent pour tirer dans le dos les « faux-amis » dont c’est l’unique occasion de se faire remarquer. Et ainsi de suite, d’un buzz à l’autre, d’un jour sur l’autre. L’amendement pour retirer le fanion européen de l’Assemblée nationale a donc capté l’attention au milieu de la cinquantaine que nous avons déposé sur le texte concernant la vie de l’Assemblée nationale. Et le chef de l’État en personne s’en est saisi publiquement depuis l’Allemagne. Pourquoi pas, puisqu’il s’agit de « l’Europe allemande » comme la nomme ce livre préfacé par Cohn-Bendit.
Pour ce qui me concerne, j’aurais bien aimé être pris à parti aussi sur ma sortie à l’usine GE-Hydraulique de Grenoble, ou dans la prison des Baumettes à Marseille, ou pour mon discours à l’assemblée nationale sur l’Europe mardi 10 octobre. Mais ce fut la « polémique avec Valls », un croustillant traquenard, 30 secondes de propos vifs, payé 100 euros à son zélé petit rapporteur au Canard enchaîné et rebondissant toute la semaine. Connaissant personnellement les artisans de cette chaîne de production je n’y ai accordé aucune importance. Mais pendant ce temps, d’autres de mes amis se faisaient inonder de saloperies en tous genres. La hargne du parti médiatique aura été bien forte cette semaine. Bien sûr, nous aurons été salis aux yeux de bien des gens et plusieurs d’entre nous ont vécu un moment très humiliant, la boule au ventre. Mais notre dégoût pour la caste médiatique et pour ceux qui collaborent à sa domination a élargi le fossé personnel qui nous en sépare et renforcé nos caractères. De leur côté, des milliers d’amis se sont eux-aussi endurcis dans la compréhension de ce qu’est en réalité le système médiatique et les gens qui le font tourner.
Voir Médiapart tirer dans le dos du « Média » le jour de son lancement aura été un moment d’intense pédagogie pour beaucoup de naïfs désormais mieux avertis de la réalité de la carte politique de la caste. Ce n’est pas rien. Nous ne pourrons jamais gouverner sérieusement ce pays sans avoir été d’abord aussi complètement que possible dégagés de toute faiblesse à l’égard de cette caste. Car elle sera alors, comme dans tous les pays du monde où nous avons gouverné, notre premier et quasi unique adversaire.
Pour autant, le buzz sur le drapeau européen mérite de l’attention et du soin. Je ne récuse pas cette dispute car elle contient du sens politique. Puisqu’elle est là il faut la servir avec des arguments car c’est une occasion d’informer et d’éduquer contre ce qu’est l’Europe des traités actuels.
Le drapeau européen n’existe pas en tant qu’emblème national en France. L’article 2 de la Constitution de la cinquième République déclare que « l’emblème de la Nation est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge ». Comme nous avons posé le problème sous la forme d’un amendement, Emmanuel Macron a déclaré depuis l’Allemagne, vouloir « reconnaître le drapeau européen » dès le prochain Conseil européen. De cette manière, serait réglée pour toujours la question de la pertinence de son pavoisement dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Il se trompe lourdement. Tout d’abord, le choix du ou des drapeaux qui décorent l’hémicycle n’a jamais relevé du président de la République, ni même des déclarations qu’il peut faire au nom de la République française. C’est celui de l’Assemblée nationale elle-même, de son président et de son bureau.
Lorsqu’en 2006, le drapeau tricolore apparaît dans l’hémicycle, c’est à l’initiative de Jean-Louis Debré, alors président de l’Assemblée. Lequel avait d’ailleurs jugé plus sage et conforme à la tradition républicaine de notre pays de ne pas lui adjoindre le drapeau européen. Lorsque quelques mois plus tard, son successeur, monsieur Accoyer, proposa d’y pavoiser le drapeau européen, il fut obligé de reculer face à l’opposition de députés membres du bureau. Aucun insoumis n’y siégeait… De même, quand en 2008 le drapeau européen apparaît pour la première fois dans l’hémicycle, à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, c’est suite à une décision du bureau de l’Assemblée, et non de l’exécutif. Par sa déclaration, le Président de la République semble faire fi des pratiques les plus basiques de la séparation des pouvoirs et de l’autonomie du Parlement dans son organisation.
Pire, il semble oublier avec désinvolture que le peuple français, directement et par la voix de ses représentants, a, par deux fois, refusé de reconnaître ce drapeau. Le drapeau européen, ainsi que plusieurs autres symboles pour l’Union faisaient partie du traité constitutionnel, rejeté en 2005 par référendum. Trois ans plus tard, le Parlement réuni en Congrès adoptait le traité de Lisbonne. Le président Sarkozy avait à l’époque publiquement retiré les symboles, dont le drapeau, du traité pour signifier qu’il tenait compte du « Non » au référendum. On avait d’ailleurs bien ironisé à l’époque car personne n’avait rien demandé à ce sujet ! Du coup, les États membres en désaccord avec cette décision française avaient, à l’époque, signé entre eux une déclaration annexe reconnaissant ces symboles. Or, le Parlement français s’est prononcé sur le traité et les déclarations qui lui sont annexées, actant ainsi que celle sur les symboles n’était pas partagée par notre pays.
Alors ? Tout cela n’est rien ? Vote du peuple, vote du parlement, symbole religieux, rien de tout cela ne compterait. Les petits bourgeois soupirent pour ne pas être obligés de prendre parti : « est-ce bien le moment d’une telle polémique ». Les mêmes gémiront contre l’islam politique. « Ce n’est pas pareil ! » glapissent-ils aussitôt. Comme si le débat sur les « racines chrétiennes de l’Europe » n’avait pas eu lieu ! Donc, si : c’est pareil ! Pas de religion en politique, quelle que soit la religion !
Côté Macron au moins c’est clair : il va à la baston. Il annonce qu’il signera la déclaration reconnaissant le drapeau européen. Peu lui importe qu’il n’en ait pas le droit. Mais après avoir cité 18 fois le mot «souveraineté» dans son discours de la Sorbonne, sans la définir, il en donne un exemple concret. Dans la tradition républicaine, la souveraineté ne s’entend que comme celle du peuple. Le mot se confond avec celui de démocratie. C’est d’ailleurs ce principe que symbolise notre drapeau tricolore, héritage de la Grande Révolution. Dans le cas présent, un homme seul prétend donc revenir sur une décision du peuple puis sur une décision de la représentation nationale. Et tout cela pour afficher une « souveraineté européenne » selon lui désormais réputée supérieure à celle de la Nation et du peuple. C’est à la fois l’aboutissement de la monarchie républicaine et la touche finale à la forfaiture du traité de Lisbonne.
Ce qui pose problème avec le drapeau européen c’est ce qu’il signifie. Il donne de l’Europe une définition confessionnelle. La position que nous défendons sur la présence du drapeau européen dans l’Assemblée nationale n’est pas nationaliste, elle est républicaine. La souveraineté populaire écarte le dogme religieux du champ de la discussion démocratique. C’est ce principe laïque qui permet que des citoyens ayant des options philosophiques, religieuses ou non religieuses, radicalement différentes puissent tous consentir à l’intérêt général que la loi décidée en commun édicte. Le drapeau européen symbolise l’inverse. Il est directement inspiré de l’imagerie religieuse et en l’occurrence de celle de la vierge Marie dans la religion catholique. Le journal « La Vie catholique » l’a reconnu sans difficulté. Le concepteur du drapeau, Arsène Heitz, l’a toujours assumé. Il déclarait par exemple en 1989 dans une revue catholique : « J’ai eu subitement l’idée de mettre les douze étoiles de la Médaille miraculeuse de la rue du Bac, sur fond bleu, couleur de la Sainte Vierge. Et mon projet fut adopté à l’unanimité, le 8 décembre 1955, fête de l’Immaculée Conception ». Le symbole est donc confessionnel et opposé à l’Europe que nous voudrions, héritière des Lumières c’est à-dire un cadre de liberté pour tous.
Il n’est de débat politique plus noble qu’à propos de symboles. M. Macron le sait. La querelle entre lui et nous sur le drapeau de l’Union européenne va bien au-delà d’un morceau de tissu. C’est un débat de fond sur notre rapport à l’Union européenne. Le président veut mettre ce thème au cœur de son action. Voilà enfin un président qui assume sa volonté de faire l’Europe en défaisant la France et en limitant la souveraineté de son peuple. Que sa première grande décision européenne ait été de laisser l’accord de libre-échange avec le Canada entrer en vigueur avant le vote du peuple français ou de ses représentants en dit long sur cette nouvelle doctrine européenne de la « souveraineté limitée » comme le disait Brejnev des satellites de l’URSS. Mais au moins les hypocrisies de ses deux prédécesseurs n’ont plus cours. Tant mieux ! Nous pouvons désormais confronter des points de vue clairement. Je m’en réjouis. Alors le peuple pourra choisir souverainement son avenir. Cela suppose de ne pas lui imposer des politiques ni des emblèmes qu’il a refusé dans la plus grande clarté d’un référendum.
Tout le monde a compris ? La réforme de l’impôt sur la fortune se passe comme ça : les actions et les signes extérieurs de richesse sont exonérés. Cela occasionne une perte pour le budget de l’État de 3,5 milliards d’euros. Le nouvel impôt ne rapportera que 1,5 milliard au lieu de 5 avant la réforme. Notons la petite ruse juridique : l’ISF est supprimé et un nouvel impôt est créé. Impossible alors de parler de rupture de l’égalité devant l’impôt. « C’est juste que les actions et les signes extérieurs de richesse ne soient pas taxés puisque c’est juste un impôt sur l’immobilier ». Malin non ? À ce cadeau s’ajoute donc un « prélèvement forfaitaire unique », un prélèvement « libératoire » de 30% sur l’ensemble des revenus du capital. Deuxième ruse juridique, les 30% incluent la CSG ! C’est là un super « bouclier fiscal ». En tous cas c’est un magnifique cadeau pour ceux qui possèdent du capital et vivent de sa rente. Coût estimé par le gouvernement : 1,5 milliard. Mais on parle plutôt de 2 milliards d’euros.
Pourquoi cette pluie de faveur sur les riches ? Voyons les arguments du gouvernement. Cet argent servirait aux riches pour « financer les entreprises » en les incitant à acheter des actions plutôt que des châteaux. On leur donnerait donc des capitaux pour innover et embaucher comme le dit Bruno Le Maire sur France Inter. C’est doublement inexact : le financement des entreprises ne marche que par deux moyens : l’émission d’actions et les prêts bancaires. Si les riches se précipitaient pour acheter des actions mises en vente pour « financer des entreprises », ils n’en trouveraient pas. En effet le total des actions émises sur le marché par les entreprises pour leur financement ne représente qu’une part infime de l’activité boursière. L’essentiel des placements n’est que de la spéculation et de l’achat-vente d’actions déjà existantes. Inutile et malsain, sans rapport avec le « financement des entreprises ».
Le nouvel impôt en écartant les actions de son prélèvement est donc une incitation à la spéculation et rien d’autre. Si le gouvernement veut faciliter le « financement des entreprises » qu’il crée une banque publique d’investissement avec une licence bancaire comme le propose le programme L’Avenir en commun. Cette façon de réorganiser l’impôt sur la fortune fonctionne comme un manifeste idéologique, un acte de foi dans la « théorie du ruissellement » de la richesse du haut vers le bas. Ici il prend une forme particulièrement peu adaptée au moment : favoriser la finance c’est favoriser la spéculation et la volatilité des cours boursiers. Cette méthode ne donne pas un seul avantage à l’investissement qui est pourtant la nécessité du moment.
Un autre argument particulièrement nul est mis en avant : il ne faudrait pas « faire fuir les riches » ! Macron le reprend à son compte pour montrer du doigt Hollande et son impôt à 75 % pourtant finalement abrogé et payé par les entreprises. S’ils ne veulent pas faire fuir les riches, qu’ils mettent en place l’imposition universelle, comme je le propose depuis bientôt sept ans ! Et ainsi que le pratiquent les USA eux-mêmes. Chacun paye son impôt sur place dans quelque pays qu’il soit et paye ensuite la différence de ce qu’il aurait dû payer en France si cela avait été plus. Cette méthode réduit à néant l’effet d’évasion fiscale et permet une bonne chasse aux « faux amis » qui ne livrent pas les noms qu’on leur demande. Savez-vous que les banques françaises donnent aux autorités du fisc les noms des gens sur lesquels pèse un « soupçon d’américanité » ?
Le groupe des insoumis à l’Assemblée a proposé une tout autre logique d’imposition. Évidemment d’abord cet « impôt universel ». Puis un nouveau barème de l’impôt sur le revenu inspiré de «L’Avenir en commun» en 14 tranches. Tout le monde paye dès le premier euro mais selon ses moyens réels. La dernière tranche : au-delà de 400 000 euros de revenu, tout le reste est taxé à un « taux marginal » de 90%. De même nous avons proposé un nouveau barème pour renforcer l’impôt sur la fortune, inspiré de L’Avenir en commun. On le paye à partir de 800 000€ de patrimoine avec un taux progressif. Il remplacerait l’ancienne entrée dans l’ISF qui commençait à 1,2 millions de patrimoine.
Évidemment, nous sommes partisans d’une plus forte taxation des dividendes. Il faut dissuader. Ici, cela passerait par le doublement de la taxation exceptionnelle sur les dividendes de 3% à 6%. Il s’agit de cette taxe inventée puis supprimée par François Hollande (de 3% à 6%). Le but est d’inciter les entreprises à investir utilement dans l’économie plutôt qu’à rémunérer leurs actionnaires.
Pour finir, nous persévérons avec notre « héritage maximum » inspiré de L’Avenir en commun : imposition à 100% au-delà de 33 millions d’euros d’héritage. Comme on connait la musique et qu’on se prépare aux hurlements de ceux qui viennent « défendre la petite maison de toute une vie », il faut rappeler que les héritages de cette taille ne concernent que 0,01% des plus riches.
La plupart de ces idées nous les défendons depuis maintenant deux présidentielles. Elles font leur chemin. Voyez comment d’autres idées avancent. Ainsi quand « France stratégie » demande que la BCE achète directement les titres de dettes aux États ! N’est-ce pas ce qui nous valait des regards hautains de tous ces gens pour qui « la dette » est une vache sacrée qui ne nourrit que le capital ! Évidemment cela n’a pas porté chance à ses auteurs. Le Premier ministre furieux a remis à disposition tous les fonctionnaires de cet organisme pour avoir propagé des « idées farfelues » !
Le gouvernement explique que tout le monde va gagner du pouvoir d’achat grâce à ses trouvailles. C’est faux. Pour les riches, les cadeaux fiscaux seront immédiats et directs. Pour les autres, cela repose sur un jeu de bonneteau. Voyons cela.
On nous dit : « l’augmentation de la CSG sera contrebalancée par le transfert des cotisations sociales sur le salaire net et la fin de la taxe d’habitation ». Sauf que la baisse des cotisations surviendra 6 mois après la hausse de la CSG. Et surtout, souvenons-nous que les cotisations sociales c’est du salaire socialisé et différé. Donc leur transfert vers les salaires nets est un faux cadeau. En effet la somme devra être compensée par l’impôt car la loi dit que tout transfert doit être compensé à l’euro prêt par le budget de l’État !
Ce n’est pas la seule perte occasionnée par le budget Macron. Ainsi, à propos de la taxe d’habitation. 20 % des français sont déjà exonérés de cette taxe. Parmi eux, par exemple, les retraités qui touchent 1350 euros par mois. Ils sont beaucoup à perdre de l’argent puisqu’ils paieront par contre plus de CSG. Enfin il y a les fonctionnaires, autres grands perdants avec le gel du point d’indice et des pensions de retraite. La mobilisation du 10 a montré que la pilule ne passait pas.
Au total la plupart des Français se font duper dans cette première partie du budget, du côté des « recettes ». Mais ils perdent une deuxième fois avec la disparition croissante de l’État. La baisse drastique des dépenses publiques aura des implications directes sur la solidarité, les services de l’État, les services publics, etc. Ces baisses touchent, en outre, prioritairement les 3 priorités qu’expriment les Français chaque fois qu’on leur pose la question : la santé, l’emploi, le logement. C’est le record de coupes claires dans les dépenses de l’assurance maladie. Ici la prévision annonce 4,2 milliards d’économies. Du jamais vu ! Tout est touché comme avec cette hausse de 2€ du forfait hospitalier. Pour le logement, c’est pareil. On a tous en tête cette histoire de baisse de l’APL. Elle impacte terriblement plus qu’on ne le croit de l’extérieur. Notamment dans le logement social au détriment des bailleurs et donc des investissements et entretiens. Ici c’est 1,7 milliard qui s’envolent ! Enfin pour l’emploi, c’est 110 000 suppressions de postes prévues avec la fin des contrats aidés. Le plus grand plan social de l’histoire du pays. Cela veut dire des milliers de prestations et de fluidité de fonctionnement en moins.
Il y en a pour 1,5 milliard qui disparaissent de l’économie. Il ne faut jamais perdre de vue la valeur des prestations détruites par les coupes claires. Leur impact n’est jamais mesuré. Combien « coûte » la maladie non soignée, l’enfant non assisté, et ainsi de suite ? Ce que j’ai appelé le prix du malheur. Il va exploser. Ainsi quand on retire environ 2,6 milliards aux collectivités locales et que le gouvernement leur demande de baisser leurs dépenses de fonctionnement de 13 milliards sur 5 ans ! On estime que ce plan induira moins 73 000 fonctionnaires territoriaux d’ici 2022. Donc combien de milliards de valeur des prestations qu’ils accomplissaient ? Quoiqu’il en soit, si on s’en tient aux seuls chiffres de « non dépenses » on doit se souvenir que le gouvernement prévoit près de 80 milliards sur le quinquennat ! C’est inévitablement un choc d’austérité qui va bloquer la relance de l’activité. Tout cela parce que la doctrine libérale prévoit que le marché fait jaillir l’activité là où l’État s’en va !
On nous annonce en contre-feu un plan d’investissement de l’Etat pour une valeur de 56,3 milliards sur le quinquennat. On notera que cela ne compense pas les 80 milliards d’économie prévues en cinq ans ! Mais sur le papier, cela paraît important. C’est, par exemple, 6 milliards de plus que ce qui était annoncé dans le programme du candidat Macron qui s’en tenait à 50 milliards. Mais quand on regarde dans le détail, c’est le contraire. Voyons cela. Sur ces 56 milliards, 12 milliards sont en fait un redéploiement de crédits existants, dont les caractéristiques seront modifiées pour servir les finalités du plan d’investissement.
Par exemple 10 % des crédits de formation professionnelle des agents publics seront mobilisés pour accompagner l’évolution de leurs métiers dans le contexte de développement du numérique. À cela s’ajoutent 11 milliards qui seront financés par « la mise à disposition d’instruments financiers ». C’est-à-dire qu’il s’agit, à cette ligne, de prêts, dotation en capital, intervention de la Caisse des dépôts et consignation, qui ne constituent donc pas un apport d’argent « frais ». La suite ne vaut pas mieux. On trouve aussi par exemple que 10 milliards seront repris du « plan d’investissement d’avenir 3 » (PIA 3) lancé par le précédent gouvernement. Au total, les 55,6 milliards de Macron ont bien fondu au lavage. Seul 24 milliards seront réellement injectés par le Gouvernement. Et cela à travers des crédits budgétaires, dont 5 milliards sont inclus dans le PLF 2018. C’est donc un plan d’investissement de seulement 24 milliards. C’est-à-dire finalement 2 fois moins que ce qui était annoncé dans le programme du candidat Macron et 4 fois moins que ce qui était prévu dans l’Avenir en Commun.
Ça recommence. Le discours anti-fainéant est de retour. Il y aurait de nombreuses offres non pourvues dans le pays. Il se trouve toujours quelqu’un pour le répéter sur un média où personne ne rectifiera rien. Et toujours quelqu’un qui me ressert à l’occasion d’une discussion. En sortant de ma rencontre avec l’association « Retravailler-Provence » à Marseille, je bavardais avec un officiel dont je tairais le nom. Je lui racontais la difficulté à laquelle l’association était confrontée et le problème de la réinsertion au travail. J’ai donc eu droit au désormais rituel « bon mais enfin il n’y a pas besoin de faire un stage pour reprendre son métier. Et on reste avec des dizaines de milliers d’offres d’emploi sans personne pour les occuper. Si on était plus sévère à Pôle emploi, les chômeurs retourneraient plus vite au travail ». Encore était-ce là quasi bienveillant. J’en ai entendu des plus sévères.
Évidemment, tout cela prouverait que les « fainéants » sont la cause de leur propre chômage. L’échange m’a assez marqué pour que je décide d’y revenir et de récapituler mon argumentaire sur le sujet. Je le reprends ici et je vous le lance comme une bouteille à la mer pour le cas où vous en auriez vous-mêmes l’usage. Indémodable ! Le thème revient toujours. J’ai replongé dans mes archives et j’y ai trouvé mes chiffres.
Que disent les statistiques ? Exemple : 21.000 offres retirées sans aucun candidat en 2015 selon l’enquête « Besoins de main d’œuvre » de Pôle emploi/CREDOC. Sur ce nombre, 15.000 offres ont été retirées par les entreprises qui les avaient déposées parce qu’elles n’en avaient plus le besoin ! En tous cas, au maximum, d’après la direction générale de Pôle emploi, il y aurait environ 191.000 offres non pourvues annuellement non pas faute de candidats mais de candidats « acceptés par l’employeur ». Un chiffre qui n’a rien à voir avec quelques délires comme les « 300.000 emplois non pourvus » de Pierre Gattaz assénés en février dernier avec une jubilation mauvaise. Et encore moins avec les 500.000 de Nicolas Sarkozy, claironnés en 2008. En fait si on revient à mon exemple de 2015, il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter. En 2015, 24 millions d’offres ont été pourvues (Urssaf). Notons qu’il s’agissait de 17 millions de CDD de moins d’1 mois. Alors les offres non pourvues représentaient donc entre 0,18% (si 43.000 offres non pourvues) et 0,8% (si on monte à 191.000) des embauches. Dit autrement, plus de 99% des offres trouvent preneur !
Pourquoi ces quelques offres sans preneur ? Voyons les causes déclarées. Candidats peu nombreux : par exemple pour faire du travail de nuit au SMIC. Ou bien des employeurs trop exigeants ! Autre cas, les entreprises n’ont finalement plus l’argent pour embaucher. Mais il y a aussi des causes plus malines en quelque sorte. Par exemple, des entreprises publient une annonce et la retirent pour stocker des CV. Et il y a les causes de détresse. Celles des chômeurs sans les moyens par exemple. Des dizaines de milliers de personnes renoncent à des postes en raison des frais de mobilité et de déménagement.
En fait le problème n’est pas là où le situent les ennemis des « fainéants ». Le fond de l’affaire c’est que les chômeurs sont plus nombreux que jamais. Alors quand il y a 191.000 offres qui seraient sans preneur, n’oublions pas que ces offres seraient présentées face à 6,1 millions d’inscrits à Pôle emploi ! Cela représente une offre pour 32 personnes ! Dit autrement, si on obligeait les chômeurs à prendre les emplois non pourvus : on passerait en tout et pour tout de 6,1 millions à 5,9 millions d’inscrits… Ce que montre ce chiffre c’est que la volonté individuelle des chômeurs ne peut pas être mise en cause. Même s’ils acceptaient n’importe quelle offre, ils ne trouveraient pourtant pas tous un emploi. L’obligation de recherche active d’emploi (justifier à chaque pointage que l’on a recherché « activement ») est donc absurde. Dans ce cas on sanctionnerait des chômeurs parce qu’ils ne cherchent pas des emplois qui n’existent pas.
148 commentaires
Hervé
Plutôt que l’image du premier de cordée, il y en a une plus juste, celle de la pyramide de cubes. Il se passe quoi quand on donne un coup de pied à la base de la pyramide ?
RSI mais pas que
On se fait mal. Contrairement à ce que l’on croit, la base de la pyramide est l’endroit le plus solide de cette dernière. Encore faut-il qu’elle soit faite, cette base, de matériaux homogènes.
Hervé
Enfin, pour moi, Macron se pense en haut, autrement dit, si le bas se disloque il tombe. Il ferait donc mieux de consolider la base, c’est a dire le peuple. La il tape dessus, il faudrait pas grand chose qu il se casse la figure.
Nicolas B
Vouloir se grandir en insultant et rabaissant les riens, les insulter depuis l’étranger, parler de récidivistes du chômage avec une connotation de délinquants, ce président est lamentable, il faudra bien qu’il redescende un jour ou l’autre sur terre pour lui apprendre les bonnes manières.
Patrice22
C’est vrai que les médias stigmatisent votre prise de position contre le drapeau européen. Mais c’est vous qui avez pris l’initiative de communiquer là-dessus pour en faire un débat.
En 2005 j’ai fait campagne pour un « Non breton » au TCE. J’étais minoritaire dans mon parti, l’UDB (gauche autonomiste) mais en meeting locaux aux côtés de militants du PS (minoritaires aussi dans leur parti) et du PCF et de la LCR nous menions le même combat contre l’Europe libérale. Et je ne le regrette pas, et je continue. Mais franchement le drapeau européen n’était pour rien là-dedans. On s’en fout un peu de ce qui est passé dans la tête du gars qui l’a dessiné. Maintenant c’est un symbole de paix. Tous les drapeaux ont des sens multiples.
Moi je trouve que les trois drapeaux qui flottent sur beaucoup de mairies en Bretagne : tricolore, européen, breton, forment un bel ensemble de couleurs ouvert sur le monde et n’empêchent nullement de nous battre tous ensemble pour les…
dudul
Oui, Jean-Luc Mélenchon a eu raison de communiquer et faire débat sur le drapeau européen. C’est une manière préventive pour casser l’image neutre, lisse, de ce drapeau, pour qui en ignore la genèse. La majorité des personnes n’y avait pas prêté attention et comme moi, n’y voyait que l’aspect pratique, d’un fond uni et quelques étoiles, rien de très engageant. Prenons garde. Cette Europe « qui nous protège » glisse doucement vers une réaffirmation du conflit des civilisations, « nous et eux », la chrétienté et les autres. Petit à petit, avec les nationalismes à l’est qui s’affirment, il sera, sur ce caractère insipide de ce symbole, greffé la mémoire de cette origine, selon la formule de cette ancienne député LR : « l’heure blanche et chrétienne ».
magda corelli
Merci pour vos belles interventions télévisées. Ils font une telle tête les journaliste, lorsque vous répondez à leurs questions si peu subtiles que je ris plutôt que de m’indigner.
Ce serait triste si tous les dirigeants des syndicats capitulaient et laissaient faire cette monstruosité et si le Mouvement social se contentait de préserver son fond de commerce en levant un minimum son petit doigt. Souhaitons que la base bouge et surtout tous les Français concernés par cette politique inique. Les classes moyennes ne vont pas tarder à rejoindre les classes populaires dans le mal vivre. Quant à la petite bourgeoisie intellectuelle elle s’en prend plein les gencives on dirait. Je compte beaucoup sur Le Média pour faire évoluer les choses. Oui Médiapart est bien nul je suis d’accord. Fond de commerce à protéger pour eux aussi, idem le Canard qui a tant de mal à trouver des gens malhonnêtes à la FI.
Redon
J’aurais aimé que les journalistes qui ont interviewé Macron aient la même morgue que ceux qui ont interviewé Mélenchon au Grand Jury. Hélas ils ont été muet devant les mensonges du Président. Et il y a eu 9 millions de téléspectateurs sur TF1 dont seulement 61% pas d’accord avec Macron. C’est vrai que le Président parle comme un PDG de l’entreprise France alors qu’il n’est que le représentant et non le chef, le chef étant le Premier Ministre du Gouvernement qui devrait gouverner.
Arnaud
Cette histoire de drapeau est surtout prétexte à parler d’Europe et à faire sortir les eurolâtres libéraux de leur tanière, ne vous y trompez pas, Insoumis, la stratégie a parfaitement fonctionné.
J’avoue que, moi-même délégué syndical, il est parfois consternant de voir à quel point les dirigeants sont frileux mais j’ai aussi pu constater que la base peut ébranler la structure, si la contestation se fait sentir. Il ne faut rien lâcher, aucune lutte légitime n’est vaine : résistance !
Alain Doumenjou
Ce n’est pas encore mûr, mais l’offensive lancée par Macron pour anéantir en France l’ensemble des acquis sociaux arrachés aux puissants par plus d’un siècle de luttes, et auxquels une forte majorité des français reste profondément attachée, est à la fois d’une telle ampleur et d’une telle violence, que la colère, qui couve et monte peu à peu, ne peut pas ne pas éclater un jour et ce jour est sans doute bien moins lointain qu’on l’imagine. Réunir un million d’insoumis (adhérents ou non à la Fi) sur les Champs Elysées et Macron redescend sur terre ! qu’une grève générale, généralisée et illimitée se déclenche et se propage et il tombe le cul par terre ! Il faudra bien au bout du compte , avec ou sans les syndicats, en passer par là pour se défaire une bonne fois de cette clique qui pourrit la vie de tous pour engraisser une poignée de parasites qui se gavent en détruisant la France !
RV
C’est aussi mon sentiment, en 36 et en 68 ce sont des grèves « générales » qui ont permis quelques conquêtes. Apparemment les directions syndicales en sont loin.
Frederique
Une grève généralisée et illimitée serait idéale bien sûr. Mais comment les gens supporteraient ils une baisse de salaire sur des revenus déjà si bas pour beaucoup? Ne serait il pas possible de créer un fond de soutien populaire pour soutenir les grévistes ? Mais pas seulement les syndicalistes, tous les gréviste.
Bonardi
La recherche active d’emploi a pour but de favoriser l’alternance de périodes de chômage/travail, pas du tout pour lutter contre le chômage. Les gouvernements néolibéraux qui se succèdent ne recherchent pas le partage du travail, c’est à dire travailler moins à salaire égal, mais travailler de temps en temps à revenu moyen réduit. Le MEDEF se frotte les mains.
Pierre Pétroff
Mr Mélenchon, vous écrivez la phrase terrible suivante, complètement démobilisatrice mais certainement juste « Avons nous perdu une bataille sur le code du travail si mal conduite ? » Est-ce aussi une autocritique ? Comment aurait-il fallu la mener cette fameuse bataille ? Les syndicats ne se parlent pas, encore moins le PC et la France Insoumise. Comment voulez-vous gagner une bataille dans la désunion la plus totale ?
Bien que participant financièrement aux « socios », je n’aime pas la présentation ni le langage débile utilisé qui me fait penser aux réunions de boys-scouts au patronage. Nous sommes adultes et pas tous « parisiens ». Ces commentaires sont le reflet de cette mauvaise semaine. Désolé.
Ascalon
Entièrement d’accord avec vous pour « Le Média », sauf que je n’ai pas franchi le pas d’adhérer. Et c’est en raison de cette infantilisation débile (qui s’observait déjà pendant la campagne présidentielle), ainsi que d’une opacité savamment habillée de baratin et de néologismes idiots (comme les « socios »). D’ailleurs, pour sacrifier à un autre boboïsme parisien, devrais-je écrire les « socio-e-s » ?
La mère maquerelle l’a dit pendant une soirée de lancement digne du Club Dorothée, dans un premier temps, Le Média sera opéré financièrement par une association 1901 éponyme. Donc « devenir socio », c’est tout simplement adhérer à cette association, quels que soient le nombre de titre souscrits, et la cotisation annuelle choisie. Tout cela n’est que de l’habillage infantilisant et bobo parisien.
En revanche, sur le site d’adhésion, point de statuts pour cette association. Je n’adhère jamais à une asso. 1901 dont je n’ai pas d’abord lu (et approuvé) les statuts. Des fois que je me retrouverais dans les même cercles qu’un Vilgrain, par exemple.
Francis
@Ascalon.
Passons sur votre langage qui est limite même si la forme de la première émission peut effectivement inspirer une certaine réserve. Le terme mère maquerelle pour qualifier une militante initiatrice d’un projet de cette envergure…
Quand à vos questions, plutôt que d’échafauder des théories conspirationnistes, je vous suggère de poser la question directement ici : question@lemediatv.fr. Pour les mêmes raisons que vous je n’ai pas encore adhéré au projet et ai adressé un courriel pour demander les détails des statuts de la future coopérative.
Ascalon
@Francis
« Mère maquerelle » n’est pas une insulte mais une caractérisation. C’est à comprendre au second degré, et plus j’y réfléchis, plus je la trouve appropriée au vu de l’émission de lancement.
Quant aux théorie conspirationnistes, je ne vois pas de quoi vous parlez. Relisez la liste des signataires du manifeste. Vérifiez à qui appartient le studio L’Antenne, précédemment Espace Kiron, profitez-en également pour parcourir son pedigree, voir quelles émissions y ont été produites et ce qu’elles sont devenues. Puis revenez à la liste des signataires. Et dites-moi alors qu’il s’agit bien d’une démarche « citoyenne ».
Envoyer un mail pour avoir des explications… Il rejoindra certainement ceux que j’ai envoyés en leur temps à m6r ou à jlm2017 pour avoir des explications. Je ne vois d’ailleurs pas de quelle « coopérative » vous parlez. Il s’agit d’une asso 1901, tout simplement parce que le sociétariat des coopératives de production est limité par la loi. Ce n’est pas exactement le même fonctionnement.
alain Tron
J’ai regardé la soirée de présentation du « Média ». Pas toute, tellement j’ai été déçu par cette espèce de « surboum » où tout le monde semblait s’amuser et où la nécessité d’avoir un média d’informations vraies a été passée à la trappe au profit d’explications inintéressantes. Et ce mot « socios », qui ne veut rien dire, à part peut être rappeler « cas sociaux » alors qu’il suffisait d’appeler « adhérents », « sociétaires » ou « amis du Média ». Bref, présentation peu sérieuse, qui ne donne pas envie de participer.
alain Verce
Ca a été une erreur de croire que Mailly et Berger allaient rejoindre le camp de la contestation. Ils ont juste fait le pas minimum qui leur permet de claironner « mais on s’est battus ! ». Comment a t-on pu croire qu’un Berger, qui avait déjà applaudi et signé des deux mains des accords et des lois aussi pourries que les ordonnances, allait subitement trahir ses maitres ? Il fallait continuer de s’adresser aux salariés en ignorant ces deux faux-culs dont les déclarations antérieures ne laissaient aucun doute. Bien sur que la bataille est perdue, mais la bataille politique doit continuer. De toute façon nous sommes seuls, alors plus de cadeau à ces traîtres qui, quoi qu’on fasse, nous tireront dans le dos. Dorénavant, seule la FI (et quelques autres) combat le régime Macron. Au moins c’est clair.
Brassard
Ce n’est pas en taclant les syndicats que vous sortirez le peuple de sa torpeur. Les actions communes comme vous dites Mr Mélenchon ce ne sont pas les représentants des confédérations syndicales qui y rechignent le plus, ce sont les salariés eux mêmes puisqu’ils sont pour beaucoup aux abonnés absents lors des manifestations de lutte. La classe ouvrière résignée ne se déplace presque plus car le pouvoir médiatique règne en maître et influe sur les idées, il faut bien en être conscient, et vous le savez. Le jupitérien Macron profite de cette situation. De plus, comment voulez-vous mobiliser les foules militantes quand vous même représentant de la FI vous avez jouer ami-ami avec le premier ministre lors de votre dernière prestation télévisée.
Hocine DELESTREE
C’est vrai, la France populaire à du mal à se mobiliser et les médias aux ordres lui bourre la tête de niaiseries. Il ne faut pas qu’elle réfléchisse ou qu’elle débatte.
Mais vous voyez la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon par le petit bout de la lorgnette. Qui a fait naître un espoir d’une société plus juste, plus responsable durant les Présidentielles ? Jean-Luc Mélenchon ! Qui est retourné dans les quartiers populaires pour parler politique aux habitants envoutés par le FN ? Jean-Luc Mélenchon et la FI ! etc. Les médias ne ménagent pas FI et Jean-Luc Mélenchon car ils savent bien que c’est la seule opposition à la politique pour les riches conduite par Macron. Jean-Luc Mélenchon et FI sont les seuls à faire barrage. Alors souffrez qu’il puisse donner de temps à autre l’image d’un homme politique affable et souriant. Il est déjà tellement caricaturé que ses adversaires n’attendent qu’une chose, qu’il soit identifié comme le hargneux de service qu’il faut mépriser.
Ne tombons pas dans ce…
Valerio
Sur la question du drapeau, vous faîtes preuve, pardonnez-moi, d’amateurisme si vos sources se limitent à des articles de presse. Allez plutôt consulter les archives digitales en études européennes, c’est la démarche basique de tout chercheur en histoire, et vous accéderez alors à une documentation et à des témoignages clefs pour la compréhension du dossier. Les témoins majeurs sont Robert Bichet. Et surtout Paul M. G. Lévy, directeur des services d’information du Conseil de l’Europe. C’est lui qui a coordonné au niveau du secrétariat la synthèse des différents projets. Car la création du drapeau, contrairement à votre présentation, est d’abord un travail collectif. Une mouture initiale de Salvador de Madariaga fond bleu avec constellation d’étoiles, sur laquelle un allemand vivant au Japon suggère une seule étoile dorée, malheureusement c’est déjà pris (drapeau du Congo belge), et enfin Paul Lévy, par lequel passe tous les projets, qui le premier a l’idée d’une disposition en cercle. Heitz là dedans ? Fonctionnaire au Conseil de l’Europe, il était au courrier. Mais il avait fait les beaux arts aussi Lévy lui demanda-t-il de peindre la maquette. Sa contribution s’arrête là. En 86 quand le drapeau devient officiellement celui de l’UE, Heitz sent son heure de gloire arriver et s’en attribue la paternité. Au soir de sa vie, habitée par la transcendance et un désir d’immortalité, il trouve là l’occasion de laisser à jamais une trace. Fin de l’histoire.
JP77
Je crois me rappeler que dans le passé récent (2005, 2008, je ne sais plus) des discussions âpres concernaient les origines chrétiennes de la France, de l’Europe, aussi bien par des « responsables » français que des polonais ou hongrois. Même que seulement pour l’éventuelle adhésion de la Turquie, un référendum était exigé par les tenants des origines chrétiennes. Cela m’avait particulièrement déplu. Et pas qu’à moi si mes souvenirs sont bons. C’est peut-être parce que cela avait soulevé des protestations que cet aspect a été mis en veilleuse. En tant que sympathisant de la citoyenneté mondiale, le drapeau de l’ONU me va, mais de cette Europe à nivellement par le bas, de leur drapeau, à titre perso je m’en passerais autant que de leur Europe. Avec de plus en plus de paradis fiscaux (Pays Baltes, Portugal ) et des financiers partout aux manettes. Sans parler de celui que nous avons hérité avec une élection sous influence médiatique. Légale, oui, mais sous influence.
Renard Denis
Que le renversement de la hiérarchie des normes et l’abandon du principe de faveur soient des « évènements considérables » porteurs d’une régression sociale d’une ampleur jusque là inconnue et de caractère civilisationnel, c’est clair pour de nombreuses personnes, mais pas encore forcément une majorité de salariés, actifs, privés d’emploi et retraités. Il y a toujours une bataille d’idées à mener, dans la durée. Mais il aurait été plus sage pour les intérêts du monde du travail, de notre classe travailleuse, d’anticiper sur ce bras de fer avec Macron en choisissant le rassemblement à gauche pour les législatives, avec toute les forces qui avaient soutenu votre candidature. « La république En Marche » n’aurait pas forcément obtenu une majorité de sièges à l’AN si ce choix résolu de l’unité avait été effectué dès la fin 2016 et traduit concrètement sur le terrain par de multiples campagnes de proximité.
andré
Concernant les syndicats et quelle que soit la peine qui découle de ce constat il est bien clair que les dérives dans lesquelles ils se sont laissés aller les condamnent irrémédiablement au même dégagisme que celui que les mêmes causes infligent aux appareils politiques. Pour que les choses soient autrement il faudrait une capacité de remise en cause exclusive du fonctionnement du système. Ceci étant quand il s’est agi pour le Parti Communiste de se prononcer sur sa position par rapport à la candidature de Mélenchon le constat a été clair que la majorité des militants étaient contre l’appareil. Et rien n’interdit de penser que cette proportion d’adhérents resté prioritairement militants à distance des responsables devenus spécialistes de la cogestion avec l’exécutif aux petits soins du Medef et des actionnaires du capitalisme contre les salariés est largement majoritaire. Et de même que le problème électoral de la France insoumise était de maintenir sa ligne de refus de tambouille…
riri7
M Macron n’ a pas du faire beaucoup d’alpinisme parce que pour lancer des pierres sur un premier de cordée il faudrait un canon et comme tireur, un sniper. Jusqu’à présent la plupart des chutes venaient du sommet, ou de l’irresponsabilité du premier de cordée ! CQFD.
militant pas virtuel
Quelle simplisme que de mettre tous ces syndicats dans le même sac. C’est inadmissible et impardonnable, oui impardonnable pour un dirigeant politique sérieux et responsable. Créer un rapport de force, dans les entreprises et services, à la hauteur des enjeux n’est jamais simple et les syndicats qui s’y emploient se heurtent à tant de difficultés : divisions et traitrises syndicales, faible syndicalisation, répression, résignation et fatalisme et (sans être exhaustif) l’illusion électorale.
Vous commettez une grande erreur d’analyse et de démarche pour les combats indispensables à mener dans les entreprises et dans les rues.
Moreau Patrice
Le simplisme est peut-être aussi du côté des centrales syndicales, n’est-ce-pas. Attendre septembre pour enclencher des réunions et mouvements, comme s’il fallait être un grand clerc pour comprendre que l’élection de Macron serait un recul sans précédent du Code du travail. Pendant l’été, le défilé des centrales à Matignon avec un relais médiatique pour nous faire gober un pseudo-dialogue. Les déclarations des dirigeants syndicaux à la sortie de chaque réunion pour nous « suggérer » que rien n’est fait et tout reste à la discussion. Ils n’ont pas été à la hauteur de cette catastrophe annoncée et prévue. Et pendant ce temps La France Insoumise était bien seule.
gramsci1871
Je viens de lire le commentaire de @Patrice Moreau. Il ne m’est jamais apparu que la CGT entretenait la confusion durant l’été puisque même FO lui reprochait de prendre des initiatives avant la conclusion. Donc, en effet, « placer dans le même sac » la CGT et la CFDT et FO relève soit d’une analyse indigente (ce que je ne crois pas) soit d’une volonté délibérée de se débarrasser « du vieux monde » (partis, syndicats). Ça ne fait que confirmer toute une stratégie. Désolant.
mcr69
Les gens ne vous démobilisez pas contre les ordonnances Macron puisqu’il y a une journée de mobilisation CGT le 19 octobre. D’autre part tous les syndicats se revoient le 24 octobre pour décider d’une journée d’action en novembre. Attention à ne pas être trop pessimiste.
Camille
Visiblement à ne saute pas aux yeux de beaucoup. Supprimer le drapeau dans ce cas, c’est la suite de l’ensemble des mesures appliquées de longue date. Volonté de suppression de départements et communes, suppression de la monnaie, primauté du droit européen, créer une armée européenne etc. Franchement c’est pénible de lire des commentaires honnêtes mais carrément aveugles. Dites les amis, vous avez oublié que la priorité pour appliquer un programme c’est d’être indépendant ? Aucune politique écologique, sociale, étrangère, économique etc. spécifique à un peuple n’est envisageable dans le cadre de l’UE. Aucune ! Soit vous pliez soit vous imposez aux autres, ce que fait l’Allemagne. Avec les bottes ou sans, ça s’appelle une occupation et ceux qui nous dirigent, un Etat de fait. Faut-il souligner que notamment, comme pour le 10 juillet 1940, les votes de 2008 et 2012 rendent potentiellement la totalité des actes depuis 2008 nulle et non avenus ?
P G
Je suis tout à fait de votre avis. Il m’est très pénible de retrouver dans les commentaires autant de mépris contre notre représentant. C’est inouï écoeurant. Après tout ce qu’il fait pour les « riens » voici ces mêmes riens qui s’attaquent à lui. J’ai l’impression de me retrouver avant le premier tour de la présidentielle lorsqu’il était déjà sous le feu des critiques de certains FI pour qu’il s’associe avec Hamon.
Cher Jean-Luc’ vous avez beaucoup de courage pour vous battre pour cette meute hurlante. Je partage votre avis à propos des syndicats et vous accorde ma confiance. Cela n’a pas changé pour moi.
Camille
Visiblement ça ne saute pas aux yeux de beaucoup. Supprimer le drapeau dans ce cas, c’est la suite de l’ensemble des mesures appliquées de longue date. Volonté de suppression de départements et communes, suppression de la monnaie, primauté du droit européen, créer une armée européenne etc. Franchement c’est pénible de lire des commentaires honnêtes mais carrément aveugles. Dites les amis, vous avez oublié que la priorité pour appliquer un programme c’est d’être indépendant ? Aucune politique écologique, sociale, étrangère, économique etc. spécifique à un peuple n’est envisageable dans le cadre de l’UE. Aucune ! Soit vous pliez soit vous imposez aux autres, ce que fait l’Allemagne. Avec les bottes ou sans, ça s’appelle une occupation et ceux qui nous dirigent, un Etat de fait. Faut-il souligner que notamment, comme pour le 10 juillet 1940, les votes de 2008 et 2012 rendent potentiellement la totalité des actes depuis 2008 nulle et non avenue ?
malinvoy
Enfin une réflexion lucide sur une question essentielle, celle de l’Europe sous domination du capital allemand, et notre perte de souveraineté totalement assumée par le le capital national prêt à vendre tout le patrimoine industrielle français sans état d’âme, mais aussi une réflexion lucide sur certains commentaires du blog qui se précipitent souvent sur les buzz médiatiques. On fait beaucoup d’efforts pour échaper aux immondices déversés par les médias en venant sur ce blog et l’on est souvent surpris de les y retrouver dans un certain nombre de commentaires sans aucun recul.
Anne B
« Les directions des corps intermédiaires peuvent-elles être autre chose que des rouages à l’intérieur d’une réalité qui fonctionne comme un bloc ? »
Je crois que la réalité est bien là !
« Emmanuel Macron va-t-il renverser cent ans de compromis social ? »
C’est l’oligarchie mondiale des psychopathes qui accomplit son œuvre de destruction, par le zèle de cette marionnette de président. Souveraineté européenne = Europe de la dictature mondiale en action. Sa novlangue permet à trop de citoyens de rester aveuglés. S’ils voyaient la réalité, ils rallieraient la FI, délaisseraient toutes ces étiquettes syndicales ou politiques, qui en fait d’unité sont là pour barrer la route du mouvement citoyen. Assez des oligarques syndicaux! Et j’ai été syndiquée pendant toute ma vie active. Comme le dit @Alain Doumenjou, « Il faudra bien au bout du compte, avec ou sans les syndicats, en passer par là pour se défaire une bonne fois de cette clique… » Et pour cela, il faut de l’info, toujours…