Pour examiner l’impact de la semaine passée, je cite en premier lieu l’explosion de l’expression du mouvement des femmes dénonçant les violences sexuelles dont elles ont été l’objet. La société toute entière est traversée en profondeur par l’onde de choc des révélations sur le nombre, la diversité, la généralité et l’ampleur des violences sexuelles qui s’y déroulent à l’ordinaire. La peur qui enfermait tout cela dans le silence de l’humiliation recule comme une porte qui s’ouvre et la parole qui se libère souffle comme une tempête. Après d’autres, j’estime qu’une révolution culturelle est en cours à partir de ce mouvement. Non seulement parce que les femmes prennent confiance en elles dans cette bataille, mais aussi parce que des millions d’hommes sont conduits à s’interroger et, sans doute, à se mettre en question. Au demeurant, le regard sur le système des dominations qui structurent la société change quand on prend la mesure de ce que ce mouvement met en lumière. En publiant une tribune dans « Le Monde » pour soutenir ce mouvement, les députés insoumis ont pris acte de l’universalité sociale du phénomène. Mais nous avons voulu souligner comment il pouvait se démultiplier à mesure que les dominations et les dépendances sociales s’alourdissent. Et si la volonté de le combattre reste formelle et sans moyens matériels. Je voulais le souligner ici de nouveau.
Tout le reste du paysage politique a franchi un seuil de dureté. Avec les nouvelles foucades verbales du président en Guyane, l’ère du mépris officiel du peuple s’installe comme une méthode. Macron veut être le chef de la droite basique et il s’en donne les moyens lexicaux. Ici, il s’y ajoute une trace particulière : traiter les Guyanais comme des enfants qui attendent le père Noël est un message spécialement mortifiant sur une terre qui a déjà souffert de tant de mépris, selon le tweet de l’euro-député insoumis Younous Omarjee présent sur place. On me demande de m’exprimer plus avant. J’ai pensé que je devais d’abord m’effacer derrière la parole de Younous Omarjee présent sur place et de Jean-Hugues Ratenon, député de la Réunion, présent à Paris du fait de sa participation jusqu’au bout dans le débat sur le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale.
Pendant ce temps, le processus de désintégration de l’Union Européenne a accéléré son cours. La crise de l’indépendance de la Catalogne montre comment c’est sur les vieilles cicatrices que s’ouvrent les nouvelles blessures, ainsi que je l’ai déjà répété bien des fois. Pour cela, il aura fallu que l’Union européenne, celle des traités budgétaires, ait vidé les nations de leur raison d’être en mettant tout le monde en compétition avec chacun dans les nations et entre elles. Mais, mise au pied du mur, l’Union s’avère alors incapable de médiation. Au lieu de venir insulter les Guyanais, Juncker aurait dû passer sa vie entre Madrid et Barcelone, discrètement mais activement, pour empêcher la montée des tensions qui dorénavant atteint un paroxysme intenable. Il devrait travailler activement à ce que la question soit tranchée par le vote de ceux qui sont concernés.
Mais la même pente politique reste à l’œuvre partout dans l’Union. En accord avec le plan de marche fixé par la Commission européenne, le gouvernement français attaque la Sécurité sociale après avoir laminé le code du travail et renforcé les privilèges de l’argent avec la suppression de l’ISF et la flat tax. Car le vote de la loi de finance de la sécurité sociale engage une nouvelle mutation du système des assurances sociales du pays, né des rapports de force issus de la seconde guerre mondiale. La belle vieille règle « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins » reflue loin en arrière. Mais la bataille dans l’hémicycle n’a pas pu embrayer dans la société. Pourtant, l’exaspération sur le terrain est puissante. Le pouvoir s’est senti fort en observant ce paysage ! Les méthodes les plus brutales ont donc eu cours sans recevoir les répliques qu’elles auraient dû soulever dans le pays. La dernière séance du débat parlementaire sur la loi de financement de la Sécurité sociale en première lecture a duré jusqu’à cinq heures du matin. À deux heures du matin, le tiers payant était annulé, à cinq heures le durcissement du contrôle des chômeurs était voté. Ainsi va la Macronie.
J’ai dit au fil d’une discussion avec les journalistes qui m’accompagnaient à Athènes que « pour l’instant, Macron a le point ». « Pour l’instant » n’y fit rien, même si j’ai dit déjà la même chose à TF1 il y a quinze jours. Ici, 24 heures plus tard j’aurais reconnu avoir « perdu une bataille » ! Rien de moins ! Et ainsi de suite d’une rangée de moutons médiatiques à l’autre. Et comme la joie n’a pas de frontière, j’ai même retrouvé l’information telle que reformatée par les machines à buzz française dans la presse espagnole. Le buzz a donc fonctionné, étouffant aussitôt tout le reste de ce que j’ai dit et fait en Grèce. Nouvelle vérification du fait que la sphère médiatique ne rend pas compte de l’actualité mais la fabrique dans un format sensationnaliste correspondant au niveau de culture qu’elle suppose rencontrer chez ses lecteurs. Je dirai que son but n’est pas d’informer mais d’empêcher de penser.
Car mon propos n’était pas celui d’un commentateur mais celui d’un protagoniste engagé dans une lutte pour la défense de ce qu’il croit fondamental. Je ne pousserai pas l’impudence jusqu’à rappeler qu’un plus illustre que moi fit en son temps la distinction entre perdre une bataille et perdre une guerre. Et fonda toute sa stratégie sur ce constat. Combien sauraient de quoi je parle dans ces médias ? Que comprennent-ils à une nuance ? Mon intention est d’interpeller les miens, ceux de ma famille politique et sociale. Comment je sais que Macron a le point aujourd’hui ? Parce qu’il peut se permettre d’avancer sur tant de front sociaux sans ralentir. Comment est-ce possible alors qu’il n’a pas de base sociale pour sa politique dans le pays ? Voilà la question que je pose. Je le fais non pour poser une question mais pour faire comprendre qu’il faut une réponse concrète.
La forme et la tactique de résistance à la politique du gouvernement ne peut plus rester enfermée dans le « chacun de son côté ». Il est plus que temps d’organiser la jonction des efforts entre le mouvement social, associatif et les forces politiques de la résistance au coup d’État social. Je prends la responsabilité de le dire haut et fort avant qu’il ne soit trop tard. Et je ne vois pas d’intérêt à appliquer des piqûres de ciment en niant ce que tout le monde sait et voit. Quand la CFDT invite a une réunion qui se finit dans un bistrot parce que la centrale a refusé de prêter une salle à ceux qui ne sont pas de son avis et qu’elle congédie, un seuil dans le dérisoire n’est-il pas franchi ? Et combien d’autres choses à pointer. Comme ces négociations séparées de certaines branches professionnelles, cruel démenti du système syndical confédéré où la force du collectif est poussée à s’émietter. Ne pas accepter de le voir, c’est renoncer à imaginer la réponse à la question : comment inverser le cours des évènements ? Voilà la seule question qui vaille. C’est celle que je pose.
Bien-sûr, le 16 novembre, il faut être dans la mobilisation syndicale. Comme à chaque étape, « La France insoumise » mobilise aux côtés des syndicats alors que l’inverse n’est jamais vrai. Personne, y compris parmi ceux qui donnent des leçons, ne mobilise autant. Mais on ne peut en rester là, tel est mon message. Contre les ordonnances, il ne s’agit pas de faire un baroud d’honneur. Il s’agit de mener une lutte avec clarté sur l’objectif et les moyens de l’atteindre : faire reculer le pouvoir, sauver nos acquis sociaux et une manière de vivre en société ! C’est de cela dont on parle. Le 23 septembre, dans mon discours place de la République, conformément aux conclusions de notre groupe parlementaire, j’avais fait le geste de nous mettre en retrait en appelant les syndicats a diriger tout le mouvement et en proposant une marche générale avenue des Champs Élysées. La suite, nous l’avons sous les yeux. La stratégie qui a échoué face à El Khomri a encore moins bien marché face à Macron. Je ne vois aucune raison de faire semblant de ne pas l’avoir vu.
Car de notre côté, dans l’hémicycle, nous nous sommes trouvés progressivement absolument seuls sur la barricade. Le débat du projet de loi de finance de la Sécurité sociale a pu être bouclé en quatre jours pourtant annoncés de longue date sans un seul instant de mobilisation spécifique. Une nouvelle fois, le dogme du « mouvement social indépendant de la politique » a montré sa limite. Je le dis parce qu’à ce rythme tous les acquis sociaux essentiels du pays vont y passer et nous aurons été cloués dans une double interdiction : interdit de critiquer « la seule politique possible » d’un côté, interdiction de discuter de l’organisation de la lutte de l’autre.
La « Charte d’Amiens » sans cesse invoquée une nouvelle fois aura eu bon dos. Il serait temps que nombre de ceux qui s’y réfèrent pour stigmatiser la présence des organisations politiques dans le combat social se demandent si ce document qui date de 1905 et résulte de la bataille entre marxistes et anarchistes au début du siècle précédent doit rester un dogme sans nuance 111 ans plus tard. Car ce texte fixe une stratégie d’unité ouvrière en tenant à distance les « sectes socialistes » (à l’époque, en 1905, il y a cinq partis socialistes) pour permettre le déclenchement de la « grève générale révolutionnaire »… Parmi les dirigeants du mouvement social actuel, qui a l’intention de préparer aujourd’hui une « grève générale révolutionnaire » comme cela est prévu dans la « charte d’Amiens »? Personne !
Il faut donc en finir avec cette hypocrisie. Il faut savoir faire équipe et savoir joindre les efforts de mobilisation entre la sphère politique et la sphère du mouvement social. Et je dis le mouvement social en pensant non seulement au syndicalisme mais à tout l’univers associatif, lui aussi laissé de côté à présent en dépit de ses propres efforts pour se mobiliser. Bref, nous avons besoin d’une convergence populaire. En tous cas je le dis clairement : les organisations politiques ont toute leur place dans la mobilisation et la conduite du mouvement de résistance sociale. La jonction entre elles et les organisations du mouvement syndical et associatif est indispensable face à la politique de Macron. Car cette politique vise en fait, à partir du terrain social, à une reconstruction politique générale de la société. Ce n’est donc pas seulement une « question syndicale » qui est posée. Ni la refonte du code du travail, ni la destruction de la Sécurité sociale ne sont des questions exclusivement syndicales. Ce sont des questions de société qui ont un contenu hautement politique comme nous ne cessons de le dire à la tribune de l’Assemblée et au pays.
La fin de semaine passée, je me trouvais en Grèce pour appuyer les forces politiques qui continuent la résistance aux politiques que l’Union européenne inflige à ce pays. Je me suis exprimé sur la nécessité de rendre à ce pays les 8 milliards d’euros qu’ont rapporté aux pays membres de la BCE les intérêts de la dette que n’en finit plus de rembourser le peuple grec. Ce contexte me pousse à écrire ces lignes sur la dette et son futur car c’est un sujet qui entre très peu souvent en débat.
Pourtant, la boule de neige de la dette a repris une folle croissance et menace le monde d’un terrible collapse. En effet, l’ensemble des dettes accumulées dans le monde représente désormais 226.000 milliards de dollars (192.000 milliards d’euros). Ce montant représente plus de trois fois le PIB mondial annuel. La menace d’une nouvelle catastrophe financière se rapproche, car un tel niveau de dette dans un monde en totale interdépendance place tout le système à la merci d’un incident de paiement quelque part, n’importe où, sur n’importe quel point. Et de fait les endettés aujourd’hui ont du mal à faire face. Et bientôt, refinancer sa dette par de nouveaux emprunts va devenir plus difficile car les banques centrales vont cesser l’arrosage d’argent sur les banques privées auquel elle se livrent depuis un certain temps. Cet arrosage d’argent très facile, et même gratuitement prêté, a d’ailleurs concouru à un déchaînement de la spéculation. Du coup, la capitalisation boursière des cent plus grandes entreprises du monde a progressé de 12% cette année. Même le CAC40 français est propulsé vers des sommets maximaux. Mais ni leur production ni leur vente n’ont suivi. L’effet de bulle est évident. Sachons que le niveau atteint et dépasse celui qui prévalait à la veille de la crise de 2008.
En Europe, la dette publique totale atteint 12 300 milliards et la dette des privés plus de 14 000 milliards, soit bien plus de 100 % de production d’une année entière puisque c’est le stupide repère traditionnel. Au total, selon moi, le niveau de la dette publique est tout simplement impossible à rembourser. Dans le passé, de tels niveaux ne l’ont jamais été. Comment s’en débarrasser si payer est impossible ? L’histoire montre ce qui s’est déjà fait : la banqueroute, qui crée le chaos, la guerre ou l’hyper-inflation. Doit-on laisser les pouvoirs continuer à jongler et attendre la catastrophe sans broncher ? J’opte pour le rachat de toute dette publique en Europe par la BCE et la congélation de ces titres dans un moratoire. Je crois qu’une conférence Européenne sur cette dette serait plus utile que les « Conventions démocratiques » sans objet précis auxquelles appelle le président Macron dans son discours de la Sorbonne.
La question de la dette en Europe ne concerne pas seulement les pays endettés sur le vieux continent. L’Union Européenne représente le quart du PIB du monde. Je voudrais montrer comment l’expérience récente de la politique de la banque centrale Européenne a validé le raisonnement que nous tenons sur les vertus de la relance à partir d’une politique de la BCE qui rompt avec la soi-disant « orthodoxie » que réclame sans cesse le gouvernement allemand. Je veux revenir sur l’épisode récent d’argent facile en Europe.
Après toutes sortes de déboires, il y a deux ans, la zone euro était menacée de déflation. À force d’avoir serré la gorge des salaires à un moment de prix bas des matières premières, à force de coupes claires dans les budgets des États, de priorité donnée aux dividendes plutôt qu’aux investissements, à force de schlag du gouvernement allemand, l’inflation est devenue insignifiante. Jusqu’au point où les prix ont commencé à diminuer. L’horreur dans une économie productiviste. Car alors l’acheteur attend… que ça soit moins cher. Du coup l’activité ralentit sans cesse, le chômage augmente, les taxes ne rentrent pas. La spirale dépressive est la plus difficile à inverser en économie capitaliste. Le Japon, par exemple, n’est jamais arrivé à en ressortir. L’essentiel est donc de ne pas y tomber.
Le banquier central européen a donc réagi. Il a ouvert les vannes, c’est-à-dire la planche à billet. Chaque mois il a offert, à taux zéro et même moins, des milliards aux banques privées pour qu’elles prêtent aux acheteurs éventuels. Certes, une grosse partie de ces sommes a été directement placée dans la bulle financière là où peuvent se réaliser les gros rendements pour les banques. À la longue, des miettes ont fini par tomber de la table vers le crédit aux particuliers et aux entreprises. On a eu chaud. En juillet 2013, la courbe du crédit aux entreprises et des crédits à la consommation plongeait aux abîmes en diminuant jusqu’à moins trois pour cent en tendance annuelle !
Il me parait important de rappeler que pourtant déjà à l’époque la BCE proposait aux banques de leur racheter pour 400 milliards de prêts immobiliers et que monsieur Juncker prétendait avoir lancé un grand plan de relance de 300 milliards d’euros. Rien de tout cela ne fut apprécié par les banques, car tout cet argent ne se donnait qu’en échange de financement de l’économie réelle. En contrepartie, les banques devaient effet financer des prêts à la production ou à la consommation. « Pas question, disaient les banques, c’est trop risqué ». La catastrophe se dessinait donc : le plongeon irréversible de l’activité. Le gouvernement allemand, totalement obtus, refusait d’avance toute mesure corrective. Surtout sur le modèle des USA. Pour le vieil allemand bavarois et ses élus, tout cela restait bel et bon : une inflation nulle protège si bien le pouvoir d’achat des rentiers !
Pour tous les autres : panique à bord. Le gouverneur de la BCE, l’italien Mario Draghi, a pris le taureau par les cornes. Il se déclara prêt à tout pour sauver la zone euro du collapse qui s’annonçait. Il accepta même d’envisager « l’argent hélicoptère », cette vieille blague de Keynes qui illustre la volonté de relance à tous prix : jeter des sacs de billets depuis un hélicoptère pour que les gens s’en emparent, achètent avec, et relancent ainsi la production, l’emploi et le commerce ! Il fit à peu près l’équivalent : 80 milliards de prêts gratuits par mois aux banques privées. Puis 60 milliards. Il est question de passer à 30 milliards. La décélération se veut maitrisée. Mais la somme ainsi distribuée sans contrepartie est tout de même déjà colossale : l’équivalent du PIB de la France, deuxième économie de la zone !
Une fois gavées, une fois le maximum d’argent injecté dans la sphère financière, les banques ont recommencé à prêter aux particuliers. Mollement. Mais, en tous cas, le crédit aux entreprises a recommencé à croitre de 2% en tendance annuelle. Ce n’est pas l’orgie, mais cela veut dire que le danger de la récession est derrière nous. Un point singulier mérite attention. La BCE a fait tourner la planche à billet et mis en circulation l’équivalent d’une année de production de la France. Et cela sans, bien sûr, aucune contrepartie matérielle à l’horizon puisque les banques n’ont pas réinjecté ces sommes dans l’économie réelle. Pourtant, l’inflation n’est que de 1,6% ! Cela montre qu’il existe des marges de manœuvre considérables pour faire de la relance sans taux d’inflation « excessif ».
Encore dois-je préciser que, pour ma part, je suis partisan d’un taux d’inflation beaucoup plus élevé pour dévaloriser la dette des États et des particuliers. J’avais demandé à des économistes comme Jacques Sapir et Jacques Généreux de m’indiquer un ordre de grandeur de ce que serait l’inflation dans la zone euro si la BCE rachetait tous les titres de dette publique et les jetait au feu. Les deux m’ont parlé d’un taux de 5 à 6% d’inflation. Inutile de dire que ce serait tout à fait à mon goût. Une bonne stratégie, selon moi, consisterait à maintenir des taux très bas, racheter les dettes publiques et financer quatre ou cinq chantiers géants d’infrastructures d’intérêt général. L’activité décollerait et le reste suivrait : baisse du chômage, assainissement des finances publiques et ainsi de suite. La preuve que cela fonctionne est dans le résultat de l’opération Draghi, si aveugle qu’elle soit. La courbe de la reprise (très légère) de l’activité suit exactement celle de la production de la planche à billet. La croissance était négative en 2013, elle est remontée à 1,8% dorénavant. Et le taux de chômage officiel suit la même pente positive. Il passe de 12 % en 2013 dans la zone euro à 8,9%.
À mon avis, pour obtenir un résultat plus vigoureux, il aurait mieux valu jeter l’argent depuis un hélicoptère que de le donner aux banques. Car celles-ci, comme je l’ai dit, ont surtout réalisé avec cet argent des activités financières sans contact avec l’économie productive réelle. Du coup, il y a eu concomitance de l’argent facile en Europe et aux États-Unis où la planche à billets a tourné à la vitesse d’un dragster. Dans ces conditions, cela a gonflé la sphère financière jusqu’à un point de dilatation supérieur à celui de 2008. La capitalisation boursière a connu une croissance sans rapport avec la progression de la production. Tout le monde craint donc que la bulle explose. On devine alors ce que serait la suite…
En tous cas, en Europe, la discussion ne porte pas sur le renforcement de la distribution d’argent gratuit. Au contraire. Le gouvernement allemand et les divers gardiens du temple de la prétendue « orthodoxie financière » hurlent à la mort. Ils veulent « revenir » à la sagesse de l’argent cher et rare. La catastrophe serait qu’ils parviennent à remplacer le banquier Draghi par un de leur cerbère. J’espère que le gouvernement français ne fera pas la bêtise d’accepter une idée aussi dangereuse. Ce serait accepter le bouclage total de cette « Europe allemande » qui est l’Europe des égoïstes et des rentiers que Keynes voulait euthanasier. Nulle germanophobie ici. Au contraire ! Je recommande qu’on s’occupe en Allemagne des équipements publics en déshérence ; 40% de ponts et 20% des routes de ce pays sont en ruine. Les mettre à niveau relancerait l’activité. À condition bien sûr de payer correctement ceux qui feraient le travail ! Mais le taux du smic reste en dessous de celui de la France, ne l’oublions pas. Tout se tient…
137 commentaires
malinvoy
Bien contente de lire ce blog, c’est l’occasion pour moi de dire que je me suis réveillée cette nuit avec l’impression que nous sommes en train de vivre le pire cauchemar que je pouvais imaginer par temps de paix. La facilité avec laquelle toutes les mesures de guerre sociale sont prise sans aucune explosion sociale est inquiétant, et déprimant. Etre désarmés à ce point est quelque chose de dure à vivre pour ceux qui ont conscience de ce qui se passe. L’idée peut être saugrenue qui m’est venue à l’esprit c’est qu’on reprenne le combat comme lors de la présidentielle avec des meeting dans les grandes villes pour mobiliser les gens et agir, car rien n’est plus mortifère que de subir.
De Marco
Tout à fait d’accord et l’adage diviser pour mieux regner prend bien son sens dans cette politique. Cette stratégie vise à semer la discorde et à opposer les éléments d’un tout pour les affaiblir et à user de son pouvoir pour les influencer. Nous sommes vraiment dans cette manipulation dirigée par les médias politico Macron !
Aldooo
Hâte de voir le contre-budget de la France Insoumise le 2 novembre. J’espère qu’il sera pédagogique car comme 90% des gens j’ignorais tout ça.
Thierry Dubois
Il est dépressif le camarade Mélenchon. D’ailleurs, tous les Insoumis le sont. De plus, nous sommes enfantins, envieux et atrabilaires. Je propose que nous cessions de répondre aux cuistres qui nous désignent ainsi. Les coups de butoirs pour fracasser ce qui reste de la protection sociale, du droit du travail voici des sujets de lutte. La catastrophe qui arrive au niveau financier voilà notre préoccupation. Les lobbyistes mortifêres des industries chimiques, agro-alimentaire alimentaires, nucléaires, voici nos cibles. Il y a une fenêtre de tir à notre portée, elle s’appelle Macron et ses comparses. La lutte va se poursuivre. Continuez à enfoncer le clou, Monsieur Melenchon, nous sommes des milliers à vous soutenir, en attendant mieux, une révolution pourquoi pas.
Alain
Certes la croissance est un peu revenue, et le chômage a baissé au niveau européen. Cette fausse relance y est sans doute pour quelque chose, mais ces chiffres ne sont ils pas trompeurs ? Le baisse du chômage ne vient elle pas de mesure de flexibilisation et de précarisation, comme en Allemagne ou en Espagne, qui ont appauvrit une bonne partie du salariat, et au final redistribué un gâteau qui se réduit ? La croissance n’est elle pas essentiellement une croissance de la Finance et de la spéculation ? Merci pour vos analyses très intéréssantes.
Albe Duransot
Bonne analyse, beau combat. Mais la cause est totalement désespérée. La faute au QI moyen et aux instincts bestiaux de l’espèce humaine, rissolés à la sauce « narcisse » consumériste. Pas d’inquiétude, le bout du tunnel est proche : crise majeure en vue, sur fond de montée en puissance du pétro-yuan-or des BRICS et donc, conflits armés continus avec risque d’explosion incontrôlable.
Autre point, la violence faite aux femmes. Drames répétés, soit, mais il serait bon de ne pas mettre tous les hommes dans le même sac. La violence psychologique perverse de certaines femmes provoque aussi des plaies extrêmement douloureuses mais invisibles et indémontrables, portée en silence par bien des hommes.
bertgil
Je ne comprend pas que vous puissiez faire appel à Juncker pour faire l’intermédiaire entre Madrid et Barcelone. C’est aux Espagnols de régler ce problème. Ils ont une constitution, et si celle-ci est insuffisante il faut demander au peuple espagnol de trancher.
Macron dispose d’une majorité, et de supplétifs dissidents d’autres partis. Il a le soutien implicite de syndicats et le soutien franc de la CFDT. Le réveil sera brutal pour les adhérents qui auront été grugés.
La FI doit garder le contact avec ses électeurs. Elle doit le garder en organisant des meetings. Pas de question pièges. Des explications claires et des réponses précises aux questions posées.
Jean-Charles
Moi non plus je ne comprends pas ce que Junker viendrait faire dans le dossier catalan. C’est d’autant plus surprenant que Jean-Luc Mélenchon s’est montré assez sourcilleux sur la souveraineté nationale pendant l’épisode du drapeau. Imaginons un instant que la Corse exige de la République la tenue d’un référendum d’autodétermination. Cela attenterait à l’article 1er de notre constitution qui affirme que la France est une république indivisible. Le débat de savoir s’il faut alors modifier notre constitution serait l’affaire des seuls citoyens qui aurait à se prononcer par référendum ou l’affaire de la représentation nationale pour valider une loi constitutionnelle. Je vois mal Jean-Luc Mélenchon dans un tel contexte accepter l’ingérence ou la médiation de Junker. Cela le ferait grimper aux rideaux. Eh bien en Espagne, pareillement. L’obstacle est l’article 2 qui affirme l’indissoluble unité de la nation. Cela ne relève ni de Junker ni des seuls catalans, ni même du gouvernement PP sinon du peuple…
GG
@bergil @Jean Charles
Précisons, tout d’abord que la France est une république et l’Espagne une monarchie mise place par Franco lui même. Pour faire une Nation il faut que ses membres est le sentiment d’appartenir à cette nation. Si la majorité des habitants d’un région n’ont pas ce sentiment, vous ne pouvez le leur faire entrer dans la tête à coups de bâtons, ce serait aller vers une guerre civile. Si c’est le peuple qui décide laissons-le voter. Mais en quoi il serait juste que les Bretons par exemple, imposent aux Corse, par leur vote, de rester Français si majoritairement ils ne le veulent pas. Je ne dis pas que c’est le cas, et je ne le souhaite pas, mais dans l’intérêt général je serais obligé de m’incliner.
marco polo
Il y a longtemps que beaucoup d’entre nous ont compris que la division et la fragmentation des luttes sociales sont les causes de nos échecs, que ce soit politique ou syndical, jusqu’aux mouvements associatifs. Je dois dire que la France insoumise a fort à faire pour tenter de réunir les luttes. Pourtant FI est l’image de la diversité politique, l’exemple des 17 élus à l’Assemblée nationale en est le symbole, presque le mètre-étalon. Il y a des mouvements politiques, ou syndicaux qui ne veulent pas lâcher leur pré carré, ces sont des raisons de pouvoir, voire plus. Le risque est de voir s’essouffler les mouvements de luttes et de renforcer l’inertie, le « à-quoi-bon ». Macron surfe sur cette vague et doit sa force à la division.
Alain Doumenjou
« Tout le monde craint donc que la bulle explose. On devine alors ce que serait la suite… »
Le plus probable est qu’en effet cette bulle va exploser et sans doute dans pas bien longtemps. Alors toutes les rodomontades et belles paroles de Macron et compagnie s’effondreront avec la bulle comme des baudruches. Voilà pourquoi, notamment, il est indispensable de continuer à lutter et à éduquer en informant (envers et contre tout ce qui pourrait inciter au découragement) et de fourbir sans relâche les outils qui seront indispensables à la reconstruction de ce que ces malades s’emploient à détruire et à la reconquête du terrain perdu tout en se mobilisant et en se tenant prêt à prendre la relève pour marcher vers un autre monde, lorsque sonnera à l’horloge de l’Histoire, une de ces heures où tout bascule. Je conseille vivement la relecture de l’éditorial du 15 mars 1968 du Monde « La France s’ennuie » ! Deux mois plus tard tout basculait.
Yolo
Le gens déboussolés, comme hagards, découragés… Mais, sécheresse inédite, tempête, crise financière, sauvetage et endettement, une centrale qui pète, Sarkosy inculpé pour trahison, accroissement migratoire, robotisation et persistance du chômage, Catalogne, Ukraine, EuropaCity… Il y a une étincelle quelque part qui n’attend que de s’allumer. L’insoumis que je suis, a décidé d’attendre. Une erreur peut-être, mais que voulez-vous, si c’est pour que nos forces se fassent dissoudre par les syndicats, autant attendre le grand soir.
Les gens attendent gentiment, voilà ce que je pense. Je ne sais pas s’il en est conscient, mais Macron est en train de passer un test. Un test grandeur nature. La moindre c*** dans le potage, pendant ou après son passage à l’Elysée et le verdict populaire tombera (pour les lecteurs un peu trop imaginatifs, je ne parle pas de guillotine, mais de rue).
Sylviane Pantigny
Oui, moi aussi, cela me fait plaisir de lire des raisonnements intelligents et qui parient sur l’intelligence des gens. Les syndicats ne font pas leur boulot et jouent un drôle de jeu. On se demande ce qu’ils cherchent exactement. Donc, la force d’entraînement qu’ils devraient représenter est absente. Comme vous le souligner Jean-Luc, la colère gronde, mais rien ne se passe. Alors, quand tout est dévasté et que l’espérance semble avoir déserté, il suffit d’un rien, comme lorsque la chaleur implacable s’abat sur le paysage, assèche les forêts, grille les récoltes et transforme l’herbe des pairies en paille. La moindre étincelle embrase alors le paysage. Ce n’est pas ce que nous souhaitions, mais c’est ce qui va se produire. Sauf à rêver que la conscience politique revienne dans la tête des dirigeants syndicaux, abolissant les calculs opportunistes auxquels ils se livrent actuellement, oui ! C’est ce qui va arriver.
Jean-Paul B.
Que les organisations syndicales confédérées préfèrent la division plutôt que l’unité d’action est malheureusement devenu une réalité qu’il est dangereux de nier au nom du « politiquement correct », pour tous ceux qui cherchent un moyen de résister efficacement à la vague Macron. Toutes trouvent toujours la « bonne raison » pour éviter d’appeler les salariés à agir vite et fort.
Pendant que ces irresponsables tergiversent à qui mieux mieux, l’oligarchie, elle, agit rapidement et détricote consciencieusement tous les acquis sociaux de plusieurs décennies de luttes. Que pourrions-nous faire pour réveiller ces dirigeants syndicaux qui se cachent derrière la fameuse Charte d’Amiens pour rester les deux pieds dans le même sabot, dans une situation qui exige une riposte populaire de très grande ampleur ?
Sylvain
Le temps passé à se demander qui est responsable du manque de mobilisation est bien mal employé. Le moyen de résister efficacement à la vague Macron est connu, mais difficile à mettre en œuvre : c’est la grève générale. Elle ne sera pas décrétée par les directions syndicales, elle ne l’a jamais été, et ne peut d’ailleurs pas l’être. Ce sont les salariés, dans les entreprises, dans les services qui décident la grève, sa reconduction. Cela suppose qu’elle soit mise en discussion. Les militants syndicaux font ce travail, ils le feront pour le 16 novembre, et pour généraliser et poursuivre le mouvement. Seront-ils écoutés et suivis ? N’attendez pas des appels de chefs, quels qu’ils soient. Ils ne viendront pas, ou resteront sans lendemain.
Clotilde
Les paillettes de la Macronie, les talk shows médiocres, vides de sens envahissent les médias et plus rien n’a d’importance que les recettes de Brigitte pour rester jeune et continuer a seduire les p’tits loups, (voila a quoi tient le pouvoir des femmes !), les fesses de la Kardashian et le sourire bêta du père Macron. Moi aussi, ca me désespère de voir notre impuissance non seulement provoquée mais moquée, bafouée, relayée sans cesse sur les médias dans les sourires cyniques de journaleux qui se croient devenus intelligents et utiles en aidant à la destruction du bien être de la majorité d’entre nous. Le monde devient hallucinant et c’est vous, Monsieur Mélenchon qu’on essaie de traiter d’halluciné, le monde devient agressif, inhumain, et c’est vous qu’on accuse de perdre le contrôle. Vos arguments sont brillants car il n’y a pas d’autre explication a toutes les ignominies que nous sommes en train de vivre et s’il y a une justice, comme on dit, il faudra bien que ça change !
Vorwärts
Il y a décidément un problème de direction démocratique de la FI. On lit maintenant dans cet article : « Le 23 septembre, dans mon discours place de la République, conformément aux conclusions de notre groupe parlementaire… ». Il semblerait donc que ce soit maintenant le groupe parlementaire qui décide des choix de la FI. Et les Insoumis.e.s dans tout cela ? Quant à la démocratie interne, elle ne semble pas non plus à l’ordre du jour de la convention.
Bata
Je vous rappelle que la FI « n’a pas pas vocation à être démocratique ». En ce qui me concerne, cette phrase a tué mes dernières illusions.
Guy-Yves Ganier d'Emilion
@ Bata
Tant qu’à citer, citez correctement: « Le but du mouvement de la France insoumise n’est pas d’être démocratique mais collectif » signifie exactement ce qu’il dit. La démocratie n’est pas un but en soi, mais un moyen de prise de décision collective. Le but est de jouer collectif. N’inventez pas une absence de « vocation ».
simenhaus
Vous auriez voulu que tous les insoumis soient consultés sur le discours de Jean-Luc Mélenchon ? La démocratie ne se situe pas là. Si c’était le cas, comment pourrait-elle agir si chaque mot, chaque décision devait être au préalable validée par tous ? Nos députés sont nos représentants légitimes auxquels nous pouvons faire confiance pour mener à bien notre combat et notre programme. Ils sont autorisés, il me semble, à prendre des initiatives, vous avez le droit de ne pas être toujours d’accord et de le faire savoir. Apparemment, ils en ont débattu ensemble, preuve de démocratie. Quant à la convention, il me semble que vous pouvez faire des suggestions en ligne et que vous pouvez proposer votre participation. J’ai vu plusieurs groupes d’action agir en divers endroits en France et ils oeuvrent selon leurs propres initiatives parce qu’elles sont cohérentes avec les objectifs et le programme de « l’avenir en commun ». Bravo à La France Insoumise. Soyez efficace, rejoignez un groupe d’action.
Bata
Je trouve incroyable ceux qui ici disent « nos députés nous représentent, ils parlent pour nous » alors que la critique de la représentation verticale par une élite d’élus était l’un des fondements de la critique du système par la FI durant la campagne et la pré-campagne.
Michelle
Il y a fort à parier que votre « coup de blues » va raviver la combativité des gens qui croient en vous, en la FI, en nos députés et en l’Avenir en Commun.
Nous attendons le contre-budget puis la Convention avec impatience. Si la FI est la seule formation à lutter, le peuple se ralliera à elle et délaissera les autres formations qu’elles soient politiques (quand on entend Poutou, c’est consternant) ou syndicales (Mailly, plus veule tu meurs !). C’est une bonne idée que vouloir intégrer les associations au mouvement de contestation.
Comme d’habitude, je vais participer le 16, à la manifestation syndicale, en espérant qu’elle sera suivie mais pour le moment, cette date est bien peu médiatisée ou partagée sur les réseaux sociaux. Il y aussi une marche organisée à Paris par le Front social, mais je situe mal ce Font social et je ne sais pas pourquoi, je ne le sens pas. Merci pour vos textes toujours très réconfortants et utiles.
Pierrot de Pont
Encore une fois, superbe analyse de la dette, son origine, son évolution. Avec comme regret que ce type d’arguments ne puisse jamais être débattus sereinemen dans les médias actuels (vivement Le Média !).
Concernant, l’actuelle atonie du moment politique sous les coups de boutoirs de la machine Macron, tout à fait d’accord que la situation réclame une puissante réflexion stratégique pour créer les conditions de l’unité la plus large permettant l’enclenchement de la mobilisation de masse incluant, mais bien au delà, les centrales syndicales (et bien sûr leurs syndiqués). Mais, outre que le délice de la stratégie c’est de s’organiser beaucoup dans le secret et donc hors de ce blog et des RDLS, il faudrait, pour entraîner à minima le mouvement syndical une unité visible des forces politiques autour (et pas que derriére) la FI. Confiance (?) en ses élus et représentants pour initier cet élan unitaire. Et cent fois oui pour une reprise des meetings mobilisateurs avec…
Deeplo
Toujours un grand merci Jean-Luc pour votre action et vos textes limpides. Bravo et respect. Bel effort de pédagogie à poursuivre en créant un journal LFI papier généraliste et payant. Le Média ce n’est pas du tout suffisant. Je rêve d’un tirage quotidien à 200 000 exemplaires ! Nous pouvons incarner l’alternative alors nous devons être présents dans la vie des gens. Il faut un syndicat LFI car les autres n’existent plus: peu de syndiqués, des directions médiocres. Soutien administratif et juridique aux familles dans les cités et les campagnes. Fêtes de quartiers. LFI doit aussi préparer la crise qui vient. Comment se protéger à titre personnel et comment en bénéficier pour prendre le pouvoir. 6 mois seulement après les présidentielles nous pouvons tous ensemble reprendre la route. Des meetings et la caravane en seraient le symbole.
andré
Je ne sais pas si la création d’un journal quotidien papier indépendant et payant est raisonnablement envisageable mais je suis sur qu’il comblerait le souhait d’un tres grand nombre de lecteurs des quotidiens actuellement proposés dont l’allégeance aux puissances de l’argent qui les financent et ou le parti pris systématique pour l’ordre établi contribuent exclusivement à domestiquer les esprits derrière les serviteurs du désastre en cours. Et s’il fallait une justification à ce propos je le trouve volontiers dans le remarquable parcours (et succès) du Monde Diplomatique.
alain Verce
Comment un syndicat responsable peut-il continuer à appeler à faire grève en semaine alors que c’est la meilleure façon d’aller à l’échec ? Ceux qui ont le courage de perdre du salaire pour rien à chaque fois en ont marre et finissent par ne plus bouger, avec raison.
Pour le reste, une nouvelle infamie dans le Mélenchon bashing : amener deux enfants sur un plateau télé et leur faire dire des saletés sur Mélenchon. Impensable, et pourtant ils ont osé !
GERMONT
Nous sommes bien sur le blog personnel de Jean Luc Mélenchon par conséquent il n’y a rien d’extraordinaire à ce qu’il s’exprime à la première personne ce qui n’enlève rien à la démocratie des groupes d’appui. Oui la division syndicale, le matraquage médiatique, l’enfumage macroniste ont beaucoup fait pour affaiblir le mouvement social. Mais pas que ! Souvenez vous des bons apôtres qui au nom du “front républicain” nous disaient “faisons barrage au FN, demain on luttera comme on l’a toujours fait”. Ceux qui raillaient Jean-Luc Mélenchon quand il disait que nous avions la possibilité d’éviter un mouvement de grève difficile, incertain, énergivore en réglant la question dans les urnes. Et bien nous y sommes ! Les travailleurs ont le moral dans les chaussettes après les élections et 370 députés LREM imposeront des reculs sociaux jamais vus depuis Pétain !
Juste une petite question : 192 députés ont voté contre le PLFSS, le groupe FI est il vraiment “absolument seul” sur la barricade ?
educpop
Si les jours heureux sont derrière nous, ceux qui sont devant sont forcément malheureux. Surtout si une crise majeure frappe l’économie mondiale, peu de gens imaginent ce que serait la situation dans les grandes villes, vu la situation pré-insurrectionnelle qui règne. La citoyenneté ou le rattachement à un contrat social ne serait d’aucun secours face à l’élan d’une population acculturée pour s’emparer de tout ce qui lui tombe sous la main. ET l’état d’urgence permanent que le gouvernement agite comme un filet de protection contre la barbarie serait un dérisoire obstacle face à la pulsion survivaliste d’une partie de la population. C’est aussi pour ça que la détermination de ceux qui s’appellent encore des insoumis est cruciale. Dans notre groupe d’appui nous avons donné le surnom de « roundup » au président de la république.
Bata
« Pré-insurectionnelle »
Désolé mais là je crois que tu rêves un peu. La grande masse est contente de son sort, acheter des trucs inutiles, poster des inepties sur Facebook et se saouler le samedi soir. Jamais elle ne partira en révolution.
Maurice DETRAZ
Sur le combat contre le coup d’Etat social, avec l’attaque sans précédent contre la protection sociale après la casse du Code du travail, je pense, à mon humble avis, qu’il faudrait mettre en oeuvre la même stratégie que pour le lancement de la campagne présidentielle. La France insoumise prend l’initiative du combat, comme elle avait commencé à le faire et appelle tous les progressistes et les résistants à se joindre au mouvement de lutte, sans se préoccuper des états d’âme des autres partis politique et des syndicats. Ceux qui ne rentreront pas dans la bagarre se disqualifieront d’eux mêmes pour longtemps. Pas d’argutie face au défi qui est lancé au peuple de le dépouiller de tout ce qu’il a pu arracher aux capitalistes en 1936 et à la Libération. Annonçons des actions d’envergure et prenons le temps de bien les préparer, invitons les salariés à la grève générale et advienne que pourra. Nous aurons fait le travail pour lequel nous nous retrouvons dans La France insoumise.