Pour examiner l’impact de la semaine passée, je cite en premier lieu l’explosion de l’expression du mouvement des femmes dénonçant les violences sexuelles dont elles ont été l’objet. La société toute entière est traversée en profondeur par l’onde de choc des révélations sur le nombre, la diversité, la généralité et l’ampleur des violences sexuelles qui s’y déroulent à l’ordinaire. La peur qui enfermait tout cela dans le silence de l’humiliation recule comme une porte qui s’ouvre et la parole qui se libère souffle comme une tempête. Après d’autres, j’estime qu’une révolution culturelle est en cours à partir de ce mouvement. Non seulement parce que les femmes prennent confiance en elles dans cette bataille, mais aussi parce que des millions d’hommes sont conduits à s’interroger et, sans doute, à se mettre en question. Au demeurant, le regard sur le système des dominations qui structurent la société change quand on prend la mesure de ce que ce mouvement met en lumière. En publiant une tribune dans « Le Monde » pour soutenir ce mouvement, les députés insoumis ont pris acte de l’universalité sociale du phénomène. Mais nous avons voulu souligner comment il pouvait se démultiplier à mesure que les dominations et les dépendances sociales s’alourdissent. Et si la volonté de le combattre reste formelle et sans moyens matériels. Je voulais le souligner ici de nouveau.
Tout le reste du paysage politique a franchi un seuil de dureté. Avec les nouvelles foucades verbales du président en Guyane, l’ère du mépris officiel du peuple s’installe comme une méthode. Macron veut être le chef de la droite basique et il s’en donne les moyens lexicaux. Ici, il s’y ajoute une trace particulière : traiter les Guyanais comme des enfants qui attendent le père Noël est un message spécialement mortifiant sur une terre qui a déjà souffert de tant de mépris, selon le tweet de l’euro-député insoumis Younous Omarjee présent sur place. On me demande de m’exprimer plus avant. J’ai pensé que je devais d’abord m’effacer derrière la parole de Younous Omarjee présent sur place et de Jean-Hugues Ratenon, député de la Réunion, présent à Paris du fait de sa participation jusqu’au bout dans le débat sur le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale.
Pendant ce temps, le processus de désintégration de l’Union Européenne a accéléré son cours. La crise de l’indépendance de la Catalogne montre comment c’est sur les vieilles cicatrices que s’ouvrent les nouvelles blessures, ainsi que je l’ai déjà répété bien des fois. Pour cela, il aura fallu que l’Union européenne, celle des traités budgétaires, ait vidé les nations de leur raison d’être en mettant tout le monde en compétition avec chacun dans les nations et entre elles. Mais, mise au pied du mur, l’Union s’avère alors incapable de médiation. Au lieu de venir insulter les Guyanais, Juncker aurait dû passer sa vie entre Madrid et Barcelone, discrètement mais activement, pour empêcher la montée des tensions qui dorénavant atteint un paroxysme intenable. Il devrait travailler activement à ce que la question soit tranchée par le vote de ceux qui sont concernés.
Mais la même pente politique reste à l’œuvre partout dans l’Union. En accord avec le plan de marche fixé par la Commission européenne, le gouvernement français attaque la Sécurité sociale après avoir laminé le code du travail et renforcé les privilèges de l’argent avec la suppression de l’ISF et la flat tax. Car le vote de la loi de finance de la sécurité sociale engage une nouvelle mutation du système des assurances sociales du pays, né des rapports de force issus de la seconde guerre mondiale. La belle vieille règle « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins » reflue loin en arrière. Mais la bataille dans l’hémicycle n’a pas pu embrayer dans la société. Pourtant, l’exaspération sur le terrain est puissante. Le pouvoir s’est senti fort en observant ce paysage ! Les méthodes les plus brutales ont donc eu cours sans recevoir les répliques qu’elles auraient dû soulever dans le pays. La dernière séance du débat parlementaire sur la loi de financement de la Sécurité sociale en première lecture a duré jusqu’à cinq heures du matin. À deux heures du matin, le tiers payant était annulé, à cinq heures le durcissement du contrôle des chômeurs était voté. Ainsi va la Macronie.
J’ai dit au fil d’une discussion avec les journalistes qui m’accompagnaient à Athènes que « pour l’instant, Macron a le point ». « Pour l’instant » n’y fit rien, même si j’ai dit déjà la même chose à TF1 il y a quinze jours. Ici, 24 heures plus tard j’aurais reconnu avoir « perdu une bataille » ! Rien de moins ! Et ainsi de suite d’une rangée de moutons médiatiques à l’autre. Et comme la joie n’a pas de frontière, j’ai même retrouvé l’information telle que reformatée par les machines à buzz française dans la presse espagnole. Le buzz a donc fonctionné, étouffant aussitôt tout le reste de ce que j’ai dit et fait en Grèce. Nouvelle vérification du fait que la sphère médiatique ne rend pas compte de l’actualité mais la fabrique dans un format sensationnaliste correspondant au niveau de culture qu’elle suppose rencontrer chez ses lecteurs. Je dirai que son but n’est pas d’informer mais d’empêcher de penser.
Car mon propos n’était pas celui d’un commentateur mais celui d’un protagoniste engagé dans une lutte pour la défense de ce qu’il croit fondamental. Je ne pousserai pas l’impudence jusqu’à rappeler qu’un plus illustre que moi fit en son temps la distinction entre perdre une bataille et perdre une guerre. Et fonda toute sa stratégie sur ce constat. Combien sauraient de quoi je parle dans ces médias ? Que comprennent-ils à une nuance ? Mon intention est d’interpeller les miens, ceux de ma famille politique et sociale. Comment je sais que Macron a le point aujourd’hui ? Parce qu’il peut se permettre d’avancer sur tant de front sociaux sans ralentir. Comment est-ce possible alors qu’il n’a pas de base sociale pour sa politique dans le pays ? Voilà la question que je pose. Je le fais non pour poser une question mais pour faire comprendre qu’il faut une réponse concrète.
La forme et la tactique de résistance à la politique du gouvernement ne peut plus rester enfermée dans le « chacun de son côté ». Il est plus que temps d’organiser la jonction des efforts entre le mouvement social, associatif et les forces politiques de la résistance au coup d’État social. Je prends la responsabilité de le dire haut et fort avant qu’il ne soit trop tard. Et je ne vois pas d’intérêt à appliquer des piqûres de ciment en niant ce que tout le monde sait et voit. Quand la CFDT invite a une réunion qui se finit dans un bistrot parce que la centrale a refusé de prêter une salle à ceux qui ne sont pas de son avis et qu’elle congédie, un seuil dans le dérisoire n’est-il pas franchi ? Et combien d’autres choses à pointer. Comme ces négociations séparées de certaines branches professionnelles, cruel démenti du système syndical confédéré où la force du collectif est poussée à s’émietter. Ne pas accepter de le voir, c’est renoncer à imaginer la réponse à la question : comment inverser le cours des évènements ? Voilà la seule question qui vaille. C’est celle que je pose.
Bien-sûr, le 16 novembre, il faut être dans la mobilisation syndicale. Comme à chaque étape, « La France insoumise » mobilise aux côtés des syndicats alors que l’inverse n’est jamais vrai. Personne, y compris parmi ceux qui donnent des leçons, ne mobilise autant. Mais on ne peut en rester là, tel est mon message. Contre les ordonnances, il ne s’agit pas de faire un baroud d’honneur. Il s’agit de mener une lutte avec clarté sur l’objectif et les moyens de l’atteindre : faire reculer le pouvoir, sauver nos acquis sociaux et une manière de vivre en société ! C’est de cela dont on parle. Le 23 septembre, dans mon discours place de la République, conformément aux conclusions de notre groupe parlementaire, j’avais fait le geste de nous mettre en retrait en appelant les syndicats a diriger tout le mouvement et en proposant une marche générale avenue des Champs Élysées. La suite, nous l’avons sous les yeux. La stratégie qui a échoué face à El Khomri a encore moins bien marché face à Macron. Je ne vois aucune raison de faire semblant de ne pas l’avoir vu.
Car de notre côté, dans l’hémicycle, nous nous sommes trouvés progressivement absolument seuls sur la barricade. Le débat du projet de loi de finance de la Sécurité sociale a pu être bouclé en quatre jours pourtant annoncés de longue date sans un seul instant de mobilisation spécifique. Une nouvelle fois, le dogme du « mouvement social indépendant de la politique » a montré sa limite. Je le dis parce qu’à ce rythme tous les acquis sociaux essentiels du pays vont y passer et nous aurons été cloués dans une double interdiction : interdit de critiquer « la seule politique possible » d’un côté, interdiction de discuter de l’organisation de la lutte de l’autre.
La « Charte d’Amiens » sans cesse invoquée une nouvelle fois aura eu bon dos. Il serait temps que nombre de ceux qui s’y réfèrent pour stigmatiser la présence des organisations politiques dans le combat social se demandent si ce document qui date de 1905 et résulte de la bataille entre marxistes et anarchistes au début du siècle précédent doit rester un dogme sans nuance 111 ans plus tard. Car ce texte fixe une stratégie d’unité ouvrière en tenant à distance les « sectes socialistes » (à l’époque, en 1905, il y a cinq partis socialistes) pour permettre le déclenchement de la « grève générale révolutionnaire »… Parmi les dirigeants du mouvement social actuel, qui a l’intention de préparer aujourd’hui une « grève générale révolutionnaire » comme cela est prévu dans la « charte d’Amiens »? Personne !
Il faut donc en finir avec cette hypocrisie. Il faut savoir faire équipe et savoir joindre les efforts de mobilisation entre la sphère politique et la sphère du mouvement social. Et je dis le mouvement social en pensant non seulement au syndicalisme mais à tout l’univers associatif, lui aussi laissé de côté à présent en dépit de ses propres efforts pour se mobiliser. Bref, nous avons besoin d’une convergence populaire. En tous cas je le dis clairement : les organisations politiques ont toute leur place dans la mobilisation et la conduite du mouvement de résistance sociale. La jonction entre elles et les organisations du mouvement syndical et associatif est indispensable face à la politique de Macron. Car cette politique vise en fait, à partir du terrain social, à une reconstruction politique générale de la société. Ce n’est donc pas seulement une « question syndicale » qui est posée. Ni la refonte du code du travail, ni la destruction de la Sécurité sociale ne sont des questions exclusivement syndicales. Ce sont des questions de société qui ont un contenu hautement politique comme nous ne cessons de le dire à la tribune de l’Assemblée et au pays.
La fin de semaine passée, je me trouvais en Grèce pour appuyer les forces politiques qui continuent la résistance aux politiques que l’Union européenne inflige à ce pays. Je me suis exprimé sur la nécessité de rendre à ce pays les 8 milliards d’euros qu’ont rapporté aux pays membres de la BCE les intérêts de la dette que n’en finit plus de rembourser le peuple grec. Ce contexte me pousse à écrire ces lignes sur la dette et son futur car c’est un sujet qui entre très peu souvent en débat.
Pourtant, la boule de neige de la dette a repris une folle croissance et menace le monde d’un terrible collapse. En effet, l’ensemble des dettes accumulées dans le monde représente désormais 226.000 milliards de dollars (192.000 milliards d’euros). Ce montant représente plus de trois fois le PIB mondial annuel. La menace d’une nouvelle catastrophe financière se rapproche, car un tel niveau de dette dans un monde en totale interdépendance place tout le système à la merci d’un incident de paiement quelque part, n’importe où, sur n’importe quel point. Et de fait les endettés aujourd’hui ont du mal à faire face. Et bientôt, refinancer sa dette par de nouveaux emprunts va devenir plus difficile car les banques centrales vont cesser l’arrosage d’argent sur les banques privées auquel elle se livrent depuis un certain temps. Cet arrosage d’argent très facile, et même gratuitement prêté, a d’ailleurs concouru à un déchaînement de la spéculation. Du coup, la capitalisation boursière des cent plus grandes entreprises du monde a progressé de 12% cette année. Même le CAC40 français est propulsé vers des sommets maximaux. Mais ni leur production ni leur vente n’ont suivi. L’effet de bulle est évident. Sachons que le niveau atteint et dépasse celui qui prévalait à la veille de la crise de 2008.
En Europe, la dette publique totale atteint 12 300 milliards et la dette des privés plus de 14 000 milliards, soit bien plus de 100 % de production d’une année entière puisque c’est le stupide repère traditionnel. Au total, selon moi, le niveau de la dette publique est tout simplement impossible à rembourser. Dans le passé, de tels niveaux ne l’ont jamais été. Comment s’en débarrasser si payer est impossible ? L’histoire montre ce qui s’est déjà fait : la banqueroute, qui crée le chaos, la guerre ou l’hyper-inflation. Doit-on laisser les pouvoirs continuer à jongler et attendre la catastrophe sans broncher ? J’opte pour le rachat de toute dette publique en Europe par la BCE et la congélation de ces titres dans un moratoire. Je crois qu’une conférence Européenne sur cette dette serait plus utile que les « Conventions démocratiques » sans objet précis auxquelles appelle le président Macron dans son discours de la Sorbonne.
La question de la dette en Europe ne concerne pas seulement les pays endettés sur le vieux continent. L’Union Européenne représente le quart du PIB du monde. Je voudrais montrer comment l’expérience récente de la politique de la banque centrale Européenne a validé le raisonnement que nous tenons sur les vertus de la relance à partir d’une politique de la BCE qui rompt avec la soi-disant « orthodoxie » que réclame sans cesse le gouvernement allemand. Je veux revenir sur l’épisode récent d’argent facile en Europe.
Après toutes sortes de déboires, il y a deux ans, la zone euro était menacée de déflation. À force d’avoir serré la gorge des salaires à un moment de prix bas des matières premières, à force de coupes claires dans les budgets des États, de priorité donnée aux dividendes plutôt qu’aux investissements, à force de schlag du gouvernement allemand, l’inflation est devenue insignifiante. Jusqu’au point où les prix ont commencé à diminuer. L’horreur dans une économie productiviste. Car alors l’acheteur attend… que ça soit moins cher. Du coup l’activité ralentit sans cesse, le chômage augmente, les taxes ne rentrent pas. La spirale dépressive est la plus difficile à inverser en économie capitaliste. Le Japon, par exemple, n’est jamais arrivé à en ressortir. L’essentiel est donc de ne pas y tomber.
Le banquier central européen a donc réagi. Il a ouvert les vannes, c’est-à-dire la planche à billet. Chaque mois il a offert, à taux zéro et même moins, des milliards aux banques privées pour qu’elles prêtent aux acheteurs éventuels. Certes, une grosse partie de ces sommes a été directement placée dans la bulle financière là où peuvent se réaliser les gros rendements pour les banques. À la longue, des miettes ont fini par tomber de la table vers le crédit aux particuliers et aux entreprises. On a eu chaud. En juillet 2013, la courbe du crédit aux entreprises et des crédits à la consommation plongeait aux abîmes en diminuant jusqu’à moins trois pour cent en tendance annuelle !
Il me parait important de rappeler que pourtant déjà à l’époque la BCE proposait aux banques de leur racheter pour 400 milliards de prêts immobiliers et que monsieur Juncker prétendait avoir lancé un grand plan de relance de 300 milliards d’euros. Rien de tout cela ne fut apprécié par les banques, car tout cet argent ne se donnait qu’en échange de financement de l’économie réelle. En contrepartie, les banques devaient effet financer des prêts à la production ou à la consommation. « Pas question, disaient les banques, c’est trop risqué ». La catastrophe se dessinait donc : le plongeon irréversible de l’activité. Le gouvernement allemand, totalement obtus, refusait d’avance toute mesure corrective. Surtout sur le modèle des USA. Pour le vieil allemand bavarois et ses élus, tout cela restait bel et bon : une inflation nulle protège si bien le pouvoir d’achat des rentiers !
Pour tous les autres : panique à bord. Le gouverneur de la BCE, l’italien Mario Draghi, a pris le taureau par les cornes. Il se déclara prêt à tout pour sauver la zone euro du collapse qui s’annonçait. Il accepta même d’envisager « l’argent hélicoptère », cette vieille blague de Keynes qui illustre la volonté de relance à tous prix : jeter des sacs de billets depuis un hélicoptère pour que les gens s’en emparent, achètent avec, et relancent ainsi la production, l’emploi et le commerce ! Il fit à peu près l’équivalent : 80 milliards de prêts gratuits par mois aux banques privées. Puis 60 milliards. Il est question de passer à 30 milliards. La décélération se veut maitrisée. Mais la somme ainsi distribuée sans contrepartie est tout de même déjà colossale : l’équivalent du PIB de la France, deuxième économie de la zone !
Une fois gavées, une fois le maximum d’argent injecté dans la sphère financière, les banques ont recommencé à prêter aux particuliers. Mollement. Mais, en tous cas, le crédit aux entreprises a recommencé à croitre de 2% en tendance annuelle. Ce n’est pas l’orgie, mais cela veut dire que le danger de la récession est derrière nous. Un point singulier mérite attention. La BCE a fait tourner la planche à billet et mis en circulation l’équivalent d’une année de production de la France. Et cela sans, bien sûr, aucune contrepartie matérielle à l’horizon puisque les banques n’ont pas réinjecté ces sommes dans l’économie réelle. Pourtant, l’inflation n’est que de 1,6% ! Cela montre qu’il existe des marges de manœuvre considérables pour faire de la relance sans taux d’inflation « excessif ».
Encore dois-je préciser que, pour ma part, je suis partisan d’un taux d’inflation beaucoup plus élevé pour dévaloriser la dette des États et des particuliers. J’avais demandé à des économistes comme Jacques Sapir et Jacques Généreux de m’indiquer un ordre de grandeur de ce que serait l’inflation dans la zone euro si la BCE rachetait tous les titres de dette publique et les jetait au feu. Les deux m’ont parlé d’un taux de 5 à 6% d’inflation. Inutile de dire que ce serait tout à fait à mon goût. Une bonne stratégie, selon moi, consisterait à maintenir des taux très bas, racheter les dettes publiques et financer quatre ou cinq chantiers géants d’infrastructures d’intérêt général. L’activité décollerait et le reste suivrait : baisse du chômage, assainissement des finances publiques et ainsi de suite. La preuve que cela fonctionne est dans le résultat de l’opération Draghi, si aveugle qu’elle soit. La courbe de la reprise (très légère) de l’activité suit exactement celle de la production de la planche à billet. La croissance était négative en 2013, elle est remontée à 1,8% dorénavant. Et le taux de chômage officiel suit la même pente positive. Il passe de 12 % en 2013 dans la zone euro à 8,9%.
À mon avis, pour obtenir un résultat plus vigoureux, il aurait mieux valu jeter l’argent depuis un hélicoptère que de le donner aux banques. Car celles-ci, comme je l’ai dit, ont surtout réalisé avec cet argent des activités financières sans contact avec l’économie productive réelle. Du coup, il y a eu concomitance de l’argent facile en Europe et aux États-Unis où la planche à billets a tourné à la vitesse d’un dragster. Dans ces conditions, cela a gonflé la sphère financière jusqu’à un point de dilatation supérieur à celui de 2008. La capitalisation boursière a connu une croissance sans rapport avec la progression de la production. Tout le monde craint donc que la bulle explose. On devine alors ce que serait la suite…
En tous cas, en Europe, la discussion ne porte pas sur le renforcement de la distribution d’argent gratuit. Au contraire. Le gouvernement allemand et les divers gardiens du temple de la prétendue « orthodoxie financière » hurlent à la mort. Ils veulent « revenir » à la sagesse de l’argent cher et rare. La catastrophe serait qu’ils parviennent à remplacer le banquier Draghi par un de leur cerbère. J’espère que le gouvernement français ne fera pas la bêtise d’accepter une idée aussi dangereuse. Ce serait accepter le bouclage total de cette « Europe allemande » qui est l’Europe des égoïstes et des rentiers que Keynes voulait euthanasier. Nulle germanophobie ici. Au contraire ! Je recommande qu’on s’occupe en Allemagne des équipements publics en déshérence ; 40% de ponts et 20% des routes de ce pays sont en ruine. Les mettre à niveau relancerait l’activité. À condition bien sûr de payer correctement ceux qui feraient le travail ! Mais le taux du smic reste en dessous de celui de la France, ne l’oublions pas. Tout se tient…
137 commentaires
Redon
Il y a 2 manières de faire plier un gouvernement et son mentor (Macron). Soit des millions de manifestants dans la rue, ce qui n’est possible que le week-end et ce que ne font pas les syndicats. Soit la grève générale mais les syndicats n’y sont pas très chaud (voir les luttes contre les retraites) car ils ont peur de ne plus maitriser leur troupe. D’où ces journées d’actions indépendantes dans chaque corporation, pas le même jour et pas unitaire. Il est étonnant que les syndicats ne réagissent pas plus contre la démolition du code du travail et en ce moment la destruction de la Sécu!
MOULIE Gisèle
C’est un peu facile de critiquer les syndicats. Eux aussi ils sont affaiblis par la dispersion des lieux de travail, par la crainte de perdre son emploi, il faut trouver des formes d’action un peu différentes, les actions le samedi peuvent en être. Macron a analysé ça et il a saisi le créneau. Pourtant j’ai l’impression que les salariés reprennent confiance et qu’il faudrait échanger avec eux pour adapter les formes d’action.
Jean-Charles
Je signale au webmaster pour rectification une erreur ou un lapsus calami dans le passage : « Mais, mise au pied du mur, l’Union s’avère alors incapable de médiation. Au lieu de venir insulter les Guyanais, Juncker aurait dû passer sa vie entre Madrid et Barcelone… » Au lieu de Junker il faut lire Macron, mais la transition alors ne fait plus sens.
A part cela, nombreux sont les commentaires un brin désabusés. Scruter la situation semble donner raison au proverbe russe : le pessimiste est un optimiste bien informé. Il faut d’abord être lucides. Dans notre épreuve de force avec le capital, notre panoplie n’a pas évolué depuis 2 siècles, la grêve et la manif. En face, l’adversaire s’est en permanence remodelé avec la destruction créatrice, chère à Schumpeter. Et surtout, la société de consommation, de divertissement puis la révolution numérique ont su nous faire épouser le système, et en même temps (très macronien) briser les grandes fraternités d’antan pour une atomisation accélérée des individus. J’en arrive à me demander parfois si l’on ne devrait pas plutôt former de nos jours les militants au code informatique et au hacking pour disposer d’outils de lutte actualisés, et se donner quelque chance de paralyser quoique ce soit. But premier de la grève. Qui sait ? L’avenir est peut-être dans Mr Robot.
Invisible
Je sais bien qu’ici c’est le blog à Jean-Luc, mais nous sommes tous interdépendants et je voulais dire que j’ai retrouvé du courage à la lecture du blog d’Adrien. Il y fait un topo très complet et simple sur la sécu. A diffuser de toute urgence. Quant à nos forces dispersées, elles couvent sous la cendre. Une télé vraiment neuve et différente devrait voir le jour sans chercher à copier le style de celles qui existent. De la liberté, du foisonnement, carte blanche aux journaux alternatifs y compris les plus utopistes ou déjantés. Au diable les animateurs moralisateurs qui insufflent la banalité conventionnelle. Il nous faut un creuset intellectuel et aussi, en ce début novembre, ne pas se priver de l’inspiration des révolutionnaires russes. Ce fut une époque formidable où les soldats fraternisaient avec les ouvriers et les paysans. Ils furent capables de secouer un ordre établi depuis des siècles.
andré
D’où l’importance pour tous les actifs de la France Insoumise de se prémunir des aboyeurs de tous genres et de réserver leur énergie pour la popularisation de la faisabilité du programme l’humain d’abord pour que le moment venu « les soldats fraternisant avec les ouvriers et les paysans » deviennent capables d’envoyer au pontife de la finance et à ses sbires spécialistes de l’adhésion au vent qui souffle pour leurs avantages contre le peuple dont ils sont censés assurer le bien être le traitement qui leur revient. Les situations dramatiques du quotidien des gens que les médias veillent bien à ne pas évoquer sont assez nombreuses et graves pour que le moment du chamboulement n’ait pas à être organisé avec des corps intermédiaires qui n’ont plus aucune crédibilité mais doive être attendu avec vigilance pour une canalisation efficace susceptible d’éviter la catastrophe que la France insoumise sera la seule en mesure de proposer.
jonopap
Je souhaiterais que le portrait de Macron n’apparaisse plus sur ce site. Le voir me fait vomir de dégout !
CORSIN
L’organisation mondiale météorologique a annoncé que la concentration de CO2 dans l’atmosphère a dépassé les 400 parties par millions en 2016, un nouveau record. La relance de l’activité doit être absolument orientée dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le keneysianisme des années 50 n’est plus de rigueur, la demande ne peut pas se concevoir comme une resucée d’une progression de la croissance capitaliste. La croissance de nouvelles technologies non polluantes et dépolluantes devra s’accompagner d’une décroissance de la surconsommation dans d’autres domaines.
educpop
Désirer ce qui est probable plutôt que ce qui serait possible, c’est l’inconscience collective d’aujourd’hui. Cela semble indiquer la fin du principe d’entraide qui a forgé notre société, bien avant que les rois et les prélats ne s’attaquent à l’entraide parce qu’elle s’oppose au totalitarisme de leurs ordres établis. Le dogme Européen parie sur le fait que la conscience collective basée sur le respect de l’humain a fait naufrage, et que donc il n’y a plus d’opposition. Si c’est vrai le désastre sera total mais peut-être bien que les gens, comme dit Jean-Luc Mélenchon, sont encore porteur de l’humanité qui s’est cachée. Alors, alors c’est sûr, renaitra le jour pur. Je pense à Nougaro parce que je pense à la Catalogne.
Alain
Le principe d’entraide, la solidarité dont vous parlez et dont vous craignez avec juste raison qu’il ait disparu, ce n’est ni plus ni moins que la conséquence logique des effets du système. Ce système qui lamine tout, et ce depuis la naissance de l’individu, de son arrivée dans le système scolaire, jusqu’à son introduction dans la vie professionnelle. Le capitalisme à fait main basse sur l’humain, les hommes sont devenus des machines à s’autodétruire, la compétitivité cette horreur que le système à mis en place et qu’il se plaît à rappeler à tout un chacun, qu’il est la clé de la réussite de nos entreprises, est bien ancré dans les têtes. Le problème, c’est que dans ce contexte, comme dans toutes compétition basées sur la vitesse, il y a celui qui court et celui qui fait courir. Et à la fin, c’est bien celui qui fait courir qui rafle la mise. Les compétiteurs sont mis en concurrence, le gladiateur est dans l’arène. Pour sauver sa peau il doit avoir celle de l’autre.
Mazon
« Car de notre côté, dans l’hémicycle, nous nous sommes trouvés progressivement absolument seuls sur la barricade. »
Ah bon, j’ai pourtant lu et entendu plusieurs interventions, allant dans le même sens, mais venant d’un autre groupe celui formé avec le PCF. Alors pourquoi vouloir toujours dire « on est les seuls » parce qu’à force, on est seul et donc on arrive à rien. Heureusement, on vient d’apprendre que les Corses pensaient plusieurs que seul pour aller aux élections.
Nicks
Et cela va nuire au mouvement car il y aura tambouille et arrangements. Tant qu’une majorité des militants n’aura pas compris que la majorité des Français a perdu toute confiance dans la représentation, qu’elle soit politique ou syndicale, que ce sentiment soit justifié ou non, et qu’il faut changer les pratiques, au moins convaincre que les candidats sont inflexibles, convaincus, intègres, alors nous n’avancerons pas.
CORSIN
Si le PCF organise une riposte, les militants de base le prouvent, il partage le diagnostic des dirigeants de la CGT, à savoir l’impossibilité d’imposer l’unité aux autres organisation syndicales et l’acceptation, in fine, de la régression sociale. Mais ce qui obère le plus l’action de ces militants c’est qu’ils appartiennent au parti communiste, largement et fortement rejeté par l’ensemble du salariat. Voilà où mène le refus de critiquer le stalinisme et d’assumer une rupture avec ce passé.
GERMONT
Indéniablement nous ne sommes pas seuls sur la barricade comme nous avons pu le constater dans la rue le 23 septembre dernier, dans les manifs syndicales à l’assemblée (192 votes contre !). En revanche nous sommes vraiment seuls à comprendre l’ampleur de l’agression anti-sociale dépassant largement le cadre des ordonnances, qu’ils s’agit d’une véritable restauration de l’ancien régime. Que le mouvement associatif lui aussi se mobilise sur le logement, la santé, les services publics, nos libertés, école et l’université si durement attaqués. Et qu’il convient donc d’opérer une jonction avec le politique parce que Macron ira le plus loin possible tant qu’on ne l’arrête pas. Nous sommes la seule force politique a proposer concrètement les formes convergentes d’une riposte populaire à la hauteur du défi et des enjeux.
DUVAL
Le code du travail, la majorité des gens s’en contrefichent, s’ils ne sont pas immédiatement et individuellement concernés. D’autre part, l’orientation de l’organisation du travail consistant à favoriser les micro-entrepreneurs travailleurs « libérés » de l’entreprise, en remplacement des salariés-esclaves, comme le prescrivent les macronistes, apparait comme un progrès, une promotion sociale individuelle possible, notamment pour les jeunes. Je suggère de laisser aux syndicats le terrain des entreprises traditionnelles et la défense des salariés, et de considérer d’avantage les auto-entrepreneurs, les petits entrepreneurs, les artisans et les commerçants, qui constituent les vrais moteurs politiques et idéologiques d’aujourd’hui. Bon, voilà, c’était juste un élément de réflexion.
Agissante
Les dirigeants syndicaux sont devenus des grands bourgeois, ils tiennent à conserver leurs privilèges, appartements, voiture avec chauffeur. J’ai été scandalisée de voir le sieur Mailly repartant de l’Elysée dans voiture avec chauffeur dont il n’ouvre pas lui même la porte, et se la fait ouvrir par un larbin, (terme de larbin selon le langage populaire, mais derrière il y a un humain que je respecte). Comment un tel responsable syndical pourrait encore comprendre la masse ouvrière et salariale ?
CORSIN
La dichotomie entre mouvement syndical et mouvement politique est purement artificielle, et elle est surtout invoquée lorsqu’une partie des deux ne veut pas de l’unité, seule à même de faire reculer les réformes libérales. Aujourd’hui, la FI est la seule force politique à choisir son camp et à tenter d’organiser la riposte. Si les conditions de travail ne sont plus les mêmes que celles qui ont présidé à la constitution progressive du code du travail, la souffrance au travail, si elle a changé de nature, n’a pas diminué, il n’y a qu’à voir pour s’en convaincre les réactions de la CGC face aux réformes libérales de Macron. Le potentiel de réaction existe, encore faut-il vouloir le mobiliser ? Il nous faut penser, à la FI, les formes d’intervention de nos adhérents syndiqués dans leurs syndicats respectifs afin de d’impulser la résistance organisée aux réformes face au blocage des directions syndicales.
macrophobe
Ce cours d’économie politique est très brillant. Merci, cela remet les idées en place.
La prévalence du fric dans tous les domaines de l’activité humaine, c’est-à-dire la dette qui semble tourmenter tant de gens, n’est qu’un leurre. Rappelons-nous le mot de Beethoven refusant d’ôter son chapeau au passage d’un noble : « Je ne reconnais de signe de supériorité d’un homme que son mérite ».
Tad koz
Je n’en peux plus de la suffisance de la FI qui croit pouvoir arriver seule à quelque chose et se permet de mépriser tout ce qui n’est pas elle. Cette prétention de « fédérer le peuple » et d’en être l’unique représentante, comme si « le peuple » était un ensemble d’éléments identiques les uns aux autres et interchangeables. Le PCF (je ne parle que de ce que je connais [mal]) a certes bien des défauts mais il est capable d’une fermeté qui manque cruellement à la FI. Un exemple : comment imposer l’urgence écologique si on ne prend pas le contrôle de la gestion des entreprises ? Si on ne nationalise certaines d’entre elles qu’avec l’objectif de les restituer dans les plus brefs délais au secteur privé ? Les flux financiers devraient à tout le moins être fortement encadrés. On me dira peut-être de relire « L’avenir en commun », soit. Mais il y a des choses qui gagnent à être inlassablement répétées.
RC
Tout d’abord, merci mille fois pour ce blog et le temps accordé à tenter d’apporter votre point de vue et votre regard sur tant de thèmes, souvent peu joyeux, de l’actualité mondiale.
Je voudrais, ici, exprimer ma colère face au silence et à la position de toutes les représentations nationales ou européennes concernant la situation Catalane. A nos portes, un pays qui se revendique démocratique, matraque une partie de son peuple, sous seul grief qu’il demande à mettre un bulletin de vote dans une urne. La seconde phase est l’emprisonnement de représentants d’associations et des élus du parlement catalan. Encore combien de temps, les membres de l’Europe vont ils encore se taire et soutenir ce gouvernement espagnol, issu du seul parti autorisé par Franco et qui croule sous des affaires de corruption. Ne restez pas indifférents.
Vega
@Tad Koz
Je crois en effet que vous n’avez pas lu le programme de la FI car tout est dit ici sur ce qui vous préoccupe. Perso, je ne vois plus guère de différence entre le programme du PC qui s’est amélioré dernièrement sur la question écologique (vu les données catastrophiques sur le climat). Nous avons cependant un différend stratégique de taille. Le PC (pas tous ses membres) n’a pas tiré toutes les leçons de l’alliance actuelle entre la social-démocratie que représente entre autre le PS et les classes politiques au service du néolibéralisme. Pour nous la social-démocratie ne peut être un allié car elle a prouvé qu’elle n’était pas capable de répondre aux urgences sociales de notre pays et qu’elle les a même trahies de manière constante. Beaucoup de membres du PC ont rejoint la FI sur cette garantie et pour son programme très complet, construit avec des responsables de milieux associatifs.
Tad koz
Pour ce qui est du PC, un point parmi d’autres et sans tomber dans le dénigrement. Tantôt avec les solfériniens tantôt contre eux nous étions illisibles. On ne peut cependant pas nier la lutte opiniâtre du PC pour une société plus juste, contre les inégalités. Ce qui en fait (malgré les nombreuses divergences) un allié dont la FI aurait tort de se priver. Ceci vaut naturellement pour de nombreuses formations de toutes natures. Le « parti unique », sous quelque forme que ce soit, appartient à une époque heureusement révolue.
L.Laîné
Assez d’accord avec l’intervention de @Vega. Soyons positifs. Les communiste et Les Insoumis sont condamnés à s’entendre. Mais ils le feront dans l’action, comme ils le font à l’assemblée pour s’opposer au gouvernement. Pour ma part j’ai renoncé à la lecture de l’huma, aux discours des dirigeants du PCF et aux rumeurs fielleuses colportées contre nous et souvent empruntées aux poubelles de la presse bourgeoise.
sergio
Je viens d’écouter la lecture du contre-budget de la FI et j’espère qu’il sera diffusé version papier par les groupes d’appui vu sa pertinence et son urgence devant la dérive macroniste.
Pour les attaques perfides lancées contre des élus et responsables FI par les médias qui décident de quoi il faut parler et ne pas parler, je pense nécessaire des rectificatifs simples qui éviteraient le réflexe de l’opinion « tous pourris » qui bien sûr est attendu. Que des cadres aient besoin d’un logement adapté à leur fonction quand leur patrimoine ne le leur permet pas, que des réactions sur la radicalisation aient été trop rapides et équivoques, ne nuit en rien bien au contraire à notre représentation dans l’opinion.
Enfin et encore une fois bravo pour ce travail et cette énergie du mouvement. Vous ressuscitez l’espoir chez beaucoup.
educpop
Les catalans barrent les routes, leurs dirigeants sont en prison, pourquoi semblons nous indifférents à cette révolte réprimée qui porte en elle une grande partie de nos propres aspirations ? L’intransigence du gouvernement espagnol, soutenu par le nôtre, ne fait-elle pas partie du dogme Européeen qui est l’outil du capitalisme ? Nos préoccupations peuvent sembler dérisoires si elles ne prennent pas en compte ce phénomène de basculement de l’ordre libéral. Oui, bien sûr, la situation est un croisement de tendances contradictoires mais dans le fond ? Si la FI organise un convoi pour Barcelonne, on y va ? Et si Jean Luc en fait partie je me jette sur les routes.
Bata
Savez-vous qu’elle est la vraie raison pour laquelle la riche Catalogne veut quitter l’Espagne ? L’argent. En effet les Catalans, membres de la region la plus riche d’Espagne, en ont marre de payer pour les pauvres des autres régions. Je ne vois pas en quoi cette attitude égoïste correspond à nos aspirations d’une société plus juste et égalitaire.
Diane
Pensez vous vraiment que ce soit une question de riche/pauvre ou républicains/monarchiste ? A mon avis les raisons sont plus vers les tireurs des ficelles du côté de Bruxelle/USA. Quelles étaient les vraies raisons des 2 conflits mondiaux sinon les financiers et non les raisons offertes en pâture.
Bata
Lorsqu’on demande aux Indépendantistes catalans les raison qui leur font choisir l’indépendance, la question du partage fiscal avec Madrid est la première citée avec environ 85% de mentions. Donc oui, l’argent, ou plutôt la répartition de l’impôt, est le sujet principal. La théorie des complots n’a rien à faire ici, je suis désolé.
maurin
L’analyse de la crise en Espagne est minimaliste, on ne se mouille pas pour ? Cela me rappelle Podemos, qui, finalement, soutient une monarchie contre une république. Et qui se trouve du coup bien divisé, en particulier avec Podem (Podemos en Catalogne). Une démocratie qui a des prisonniers politiques est bien malade, et il faut que ce soit Carles Puigdemont qui, depuis Bruxelles où il attend son extradition, en fasse la démonstration par l’absurde devant l’UE tout entière. J’aurais aimé entendre m. Mélenchon être plus net sur ce sujet, il a perdu une occasion de parler.
Jean Louis
Parler pour dire quoi ? Que la balkanisation de l’Europe et donc de la France aussi serait une bonne chose ? Que l’égoïsme des riches refusant d’aider plus pauvres est une bonne chose ? Que des Catalans vivent partout en Espagne, et que des Castillans, des Andalous vivent en Catalogne, que les Basques doivent aussi recommencer leur lutte armée. Il a parlé plusieurs fois avec mesure et responsabilité, appelant si je ne l’abuse à une constituante de l’ensemble du peuple espagnol pour sortir de la royauté héritée du franquisme, c’est quand même aux Espagnols de savoir ce qu’ils veulent. Pour ma part je pense que l’autodétermination des peuples a un sens pour les peuples colonisés entièrement mais elle a aussi des limites qui sont liés à l’intérêt général humain à opposer aux intérêts particuliers.
RC
Bien surpris de certaines réactions qui minimise les agressions policières, les emprisonnements politiques sous le seul argument de la Catalogne serait riche et ferait un caprice d’égoïsme. Difficile de partager et de comprendre le silence complaisant et une analyse si réductrice !
GG
Aujourd’hui la convergence entre la FI et le PCF ne peut se faire que dans les luttes. Les partis politiques, et cela ne concerne pas seulement le PCF ont engendré une telle bureaucratie. Bureaucraties avec tout ce que cela signifie, avec entre autre, des postes ou des positions à occuper, ou à conquérir. Certains postes étant plus prestigieux que d’autres, donnant plus ou moins de pouvoir, avec pour conséquences la lutte pour les occuper. Certains membres des partis tirent leur revenu directement ou indirectement du parti. Le plus parfait exemple est ce qu’est devenu le PS. La FI a pour elle sa jeunesse, et sa structuration en mouvement, une de ses principales préoccupations doit être de ne pas tomber dans cette bureaucratie qui détourne des objectifs de la lutte et éloigne des citoyens.
Anny Clarac
Je regrette que monsieur Mélenchon trouve à redire aux syndicats, en particulier à ceux qui se bougent. Ils font leur boulot. Un syndicat n’est pas un parti politique, ni un « mouvement », chacun son rôle. Et surtout, que chacun arrête de penser qu’il est le meilleur.
Jean-Paul B.
Personne ne fait la leçon aux syndicats, mais il faut noter que l’unité d’action contre la politique de Macron, indispensable si l’on veut que les salariés et les étudiants se mettent en mouvement, ne semble pas être la première préoccupation des dirigeants nationaux des OS confédérées. Cet état de fait a pour conséquence de freiner, chez de nombreux salariés l’envie de se battre car ils craignent d’être isolés et donc perdre de l’argent en vain. Le grand problème actuel est donc le manque de confiance dans l’action et cela est la conséquence de l’absence d’unité syndicale pour sauver le modèle social bâti à la Libération par le mouvement populaire. C’est dommage et dangereux car Macron,bien que minoritaire dans la pays, pourrait réussir à mettre en oeuvre son programme de casse en profitant simplement de la désunion et de l’inaction de ceux qui ont beaucoup à y perdre.