J’ai tapé ces lignes au lendemain d’une insomnie. Car cette nuit-là on votait au Chili et mes amis m’avaient alerté en début de soirée. L’incroyable semblait se dessiner : un accès au second tour de la candidate de notre famille politique « antilibérale » au sens large. Après 27 ans d’enlisement dans les miasmes de la coalition du PS et du centre avec l’appoint impuissant du PC, enfin une force nouvelle surgit au niveau de crédibilité et passe à 100 000 voix seulement de la qualification pour le second tour. Je donne ici le lien du post de blog de Martine Billard qui donne un excellent coup d’œil permettant de connaître les données essentielles de cette situation. Le Chili est une source d’inspiration où la France est impliquée sans le savoir. On l’a su autrefois quand se menaient de front la bataille pour l’unité populaire de Salvador Allende et l’union de la gauche en France. Le surgissement de Frente Amplio est un grand évènement sur le continent. Il regroupe 14 petites formations clairement en rupture avec les combines de la majorité de « centre gauche ». Il se donne pour objectif de « fédérer le peuple » en incarnant ses luttes et en leur proposant un horizon politique.
Pour ce post, je fais une pause dans les explications que je demande sur la situation de l’action contre les ordonnances sur le code du travail. Je renvoie à ce que j’en ai déjà dit ici même. En ouvrant les travaux de la Convention, à Clermont Ferrand, j’y reviendrai. Car je vois à cet instant plus préoccupant. En France, on se cache les yeux sur la débandade qui s’accroît mois après mois en Europe, déstabilisant toutes les structures politiques les unes après les autres. Il faudrait réfléchir à ses causes et c’est trop demander. Pour ma part, je continue le travail d’alerte en argumentant à chaque étape. Le soi-disant sommet social de Göteborg, nouvelle mystification officielle, montre où en sont les marionnettes qui s’agitent au gré des ficelles de la « com » la plus éculée, croyant qu’on ne se rendra compte de rien. À présent c’est l’Allemagne qui trébuche. Mauvaise nouvelle car cela n’annonce que des tensions à mille lieux des mièvreries sur « le couple franco-Allemand » au nom duquel s’hallucinent les dirigeants français.
L’Allemagne connait une grave crise politique. Au-delà des blocages politiciens qui peuvent conduire à un retour aux urnes, il faut bien saisir la pente que les évènements prennent dans ce pays. Si l’Allemagne n’a pas trouvé de majorité parlementaire, c’est parce que l’opinion de ce pays à son tour s’émiette et peine à trouver un centre de gravité stable. L’Allemagne trébuche sous les coups de la politique qu’elle a imposé à toute l’Europe au seul profit d’une étroite clientèle électorale, toujours plus âgée et acrimonieuse, toujours plus effrayées par les rebondissements d’un monde qu’elle ne comprend pas après l’avoir pourtant largement façonné. La percée des droites, l’affaiblissement du centre de stabilité qu’était la fraction Merkel, l’émiettement à hue et à dia des factions libérales qui ont tout dirigé jusque-là ne présage rien de bon. Le centre de gravité de tout cela sera toujours plus autocentré, toujours plus étroitement borné par l’horizon mesquin des vieux rentiers allemands. C’est-à-dire toujours davantage nationaliste. La crise politique allemande va aggraver la débandade européenne.
Au lieu du réalisme que cette situation commande, l’angélisme reste la règle en France. En France, en effet, on se berce de douces illusions avec les gargarismes sur le « couple franco-allemand » et les autres sottises mièvres de ce registre. L’Allemagne actuelle, celle née de la grande coalition entre la droite et le PS allemand qui a étouffé toute contestation, n’est en couple avec personne. Elle ne se soucie que d’elle-même, de ses intérêts et elle les gère avec une brutalité croissante à l’égard de tous ses voisins. Je n’hésite pas à écrire ici, comme je l’ai déjà fait dans le passé, qu’une nouvelle fois dans l’Histoire, le gouvernement allemand de droite met en danger la tranquillité de tout le vieux continent.
Une nouvelle fois, nous avons un président fasciné et tétanisé par l’Allemagne comme l’ont été avant lui ses deux prédécesseurs. Un zèle ostentatoire de longue date. Pendant la campagne électorale, Emmanuel Macron fut en effet le seul candidat à rencontrer Angela Merkel. Une fois élu, son premier déplacement en tant que chef d’État fut Berlin, pour y rencontrer une nouvelle fois la chancelière. Depuis, ces rencontres se sont multipliées et tournent au bavardage sans objet. La fascination va trop loin. On se souvient aussi que Sigmar Gabriel, à l’époque vice-chancelier, avait eu l’honneur de connaître le contenu des ordonnances sur le code du travail avant même qu’il ne soit révélé aux parlementaires et syndicats français. La stratégie européenne de Macron consiste à accepter entièrement les exigences et les attentes de l’Allemagne concernant l’économie française en espérant être accepté au poste de co-pilote de l’Europe aux côtés de la puissance qui ne domine pourtant que du fait des faiblesses qui l’entourent ! En un sens, c’est l’accélération de la méthode adoptée par François Hollande au début de son mandat. Ça tombe mal car depuis lors, l’hégémonie allemande en Europe s’est considérablement renforcée. Merkel a pu imposer des politiques d’ajustement structurel dans toute l’Europe du sud. Personne ne peut oublier comment a été tordu le bras à la Grèce non seulement face à un gouvernement élu pour tenir tête mais aussi après un référendum populaire en juillet 2015.
Le tour de la France ne tardera pas, ai-je alerté sur tous les tons avant cela. Nous y sommes. L’ancien ministre des finances grec, Yanis Varoufakis, l’avait résumé d’une formule : « la France est la destination finale de la Troïka. (…) L’État-providence français, son droit du travail, ses entreprises nationales sont la véritable cible du ministre des Finances allemand. Il considère la Grèce comme un laboratoire de l’austérité, où le mémorandum est expérimenté avant d’être exporté. Le but est de faire tomber les résistances françaises ». La politique économique de Macron, c’est cela. Il a prévu de réduire de 6 points de PIB la dépense publique en 5 ans. Ce serait l’ajustement budgétaire le plus important jamais réalisé en France. Sa réforme par ordonnances du code du travail n’est qu’une redite de celles qui ont déjà été imposées en Italie, en Espagne ou en Grèce. Le contrôle renforcé des chômeurs qu’il prévoit à l’occasion de sa réforme de l’assurance chômage est un symbole de la gouvernance à l’allemande. C’est la copie des réformes Hartz faites en Allemagne par le chancelier Schröder.
Mais à quoi bon germaniser la France ? À regarder l’Allemagne de près, cela ne fait pourtant pas envie. Le manque d’investissements publics dû à la « rigueur » budgétaire a des effets destructeurs sur les infrastructures du pays. 20 % des autoroutes, 41 % des nationales et 46 % des ponts sont à refaire. La création d’un marché du travail de seconde zone, très précaire pour faire artificiellement baisser les chiffres du chômage, a abouti à la création de 13 millions de pauvres. La principale cause du « miracle allemand », ce sont ses colossaux excédents commerciaux.
Cela n’en fait nullement un modèle. Car le problème c’est que ces excédents sont aussi la principale cause des déséquilibres économiques de la zone euro. La Commission européenne l’avait pointé elle-même en juin 2015, pointant « le risque de retombées négatives sur l’Union monétaire » des excédents allemands. Ces excédents sont d’ailleurs interdits par le traité budgétaire. Nul n’en souffle mot et ce constat n’a été suivi d’aucune mesure contraignante prise à l’encontre de l’Allemagne à l’image de celle que subit la France au nom de la procédure pour « déficit excessif ». La structure productive allemande n’est pas un modèle non plus. Elle consiste à produire à vil prix dans l’ancienne Europe de l’Est, parfois en rachetant la totalité des entreprises locales puis à assembler les pièces à domicile pour pouvoir afficher le logo « made in Germany ». Plus de la moitié de la production allemande est d’abord importée depuis les alentours.
L’idée d’Emmanuel Macron est qu’en échange d’une politique intérieure libérale, conforme aux exigences allemandes, il pourra obtenir au niveau européen une forme de redistribution des excédents allemands. Il en a vite rabattu ! Dans son discours à Athènes le 8 septembre, il disait vouloir « un budget de la zone euro, avec un véritable responsable exécutif de cette zone euro, et un parlement de la zone euro devant lequel il devra rendre compte. ». Trois semaines plus tard, il prononce son fameux discours à la Sorbonne. Le « budget » de la zone euro est toujours présent mais l’accent est mis sur le renforcement des règles budgétaires et des réformes structurelles : « un budget ne peut aller qu’avec une responsabilité accrue qui commence par le respect des règles que nous nous sommes donnés et la mise en œuvre des réformes indispensables. » dit-il.
L’idée d’un « parlement de la zone euro » a, elle, simplement disparu. Il est vrai qu’elle est ridicule puisqu’il y a déjà un parlement et qu’il ne sert déjà à rien. Deux parlements pour une même entité politique qui compte déjà cinq présidents, c’est absurde. Ce rapide glissement de son discours se fait en direction des obsessions de l’Europe allemande pour les « règles » et les « réformes indispensables ». Il trouve peut-être son explication dans la confession que fera le Président au journal Der Spiegel deux semaines plus tard. Le président français avoue avoir fait relire et corriger son discours de la Sorbonne par Angela Merkel avant de le prononcer. Du jamais vu. Ce discours est par ailleurs truffé d’appels du pied à l’Allemagne. Il y propose ainsi d’éliminer toutes les différences entre nos deux pays en matière de droit des affaires afin d’en faire définitivement un seul espace économique.
Cette volonté s’est concrétisée lors du rachat de la branche ferroviaire d’Alstom par Siemens, applaudie par le gouvernement français. Ils oublient que c’est l’habitude des capitalistes allemands d’absorber des pans entiers de l’industrie des leurs pays voisins depuis les années 1990. Tout a commencé avec l’annexion de l’Allemagne de l’Est et cela s’est poursuivi sans relâche depuis partout où le gouvernement allemand prend pied sous une forme ou une autre. C’est la méthode qu’ils ont utilisé dans les années 1990 avec les anciens États communistes de l’est. Ces marques d’allégeance, aux limites de la soumission arrivent donc au mauvais moment. Car les votes des Allemands qui donnent la priorité nette à la droite conservatrice de ce pays commencent à glisser vers l’extrême droite. Ce qui provoque un alignement progressif sur des thèses de plus en plus droitières. Cette évolution en croise une autre déjà maintes fois observées. La génération actuelle de dirigeants allemands n’est plus sous le coup de la même modestie que la culpabilité avait fait ressentir aux équipes précédentes. La manie de donner des leçons et de se comporter comme des sauvages est renforcée par l’adulation que portent les gouvernements français à un modeste passe-plat. Tout lui semble permis.
On a encore bien amusé le vain peuple avec ce « sommet social » en Suède. Et la posture de notre Jupiter de poche a été amplement encensée sans aucune retenue ni examen critique. Pourtant le « socle européen des droits sociaux » a été proclamé dans une ambiance hébétée d’ennui sur place. Personne n’y croyait. D’ailleurs il n’y avait aucun représentant du gouvernement allemand. Normal : il n’y a pas encore de gouvernement allemand ! Mais le sommet avait si peu de sens concret qu’on pouvait se passer de l’avis de la première économie du continent. Il a fallu donc bien de l’énergie pour réchauffer les apparences par un passage correcteur dans les tuyaux du système de propagande médiatique français. Il est vrai qu’y pullule une masse active d’euros-béats pavloviens. Et tous ne sont pas de purs esprits sans intérêt bien matériels dans l’Euro-business officiel. Personne ne saura donc que le « socle » en question est une déclaration sans aucune valeur législative ou contraignante. Le club de philatélistes de votre quartier peut donc en adopter une autre et cela n’aura pas plus d’effets. Personne ne saura non plus qu’un tel « socle » a déjà été promulgué en 1989 !
Ça s’appelait « charte des droits fondamentaux des travailleurs ». Adoptée par le Conseil européen de décembre 1989, elle était présentée comme le pendant de l’Acte unique. Elle était autrement plus ambitieuse que le texte adopté au sommet de Göteborg. Par exemple, elle s’opposait au principe même du travail détaché pourtant adopté sept ans plus tard par « l’Europe qui nous protège ». Le texte affirmait : « Le droit à la libre circulation permet à tout travailleur d’exercer toute profession ou tout métier dans la Communauté selon les principes de l’Égalité de traitement, pour l’accès au travail, les conditions de travail ainsi que la protection sociale du pays d’accueil. » Cette charte posait aussi l’objectif de la convergence sociale par le haut. Elle prônait le « rapprochement dans le progrès des durées de travail, des congés payés annuels et des protections concernant la santé des travailleurs ». Tout cela est bien fini. Le coup de bluff de Göteborg sera d’avoir fait passer une régression pour une avancée. Avec la participation active de tous les bourreurs de crane, staff de communicants, et responsables politiques qui lisent des fiches au dernier moment sans précaution ni recul.
Adieu donc « la charte » qui faisait trop déclamatoire et vive le « socle » plus techno ! Sublime. Personne ne fera la comparaison entre les deux textes. Trop long coco ! Et personne ne se hasardera non plus à comparer avec quoi que ce soit d’autre, d’une façon générale. Ce n’est pas le sujet le sujet, coco ! Le sujet c’est Jupiter, ses pompes et ses œuvres ! Les petits curieux n’apprendront donc que de moi que la nouvelle déclaration signée par le très grand champion du rêve européen a un contenu moins ambitieux que la charte sociale européenne du « conseil de l’Europe ». Encore faut-il savoir que le Conseil de l’Europe existe. Ça embrouille coco ! Il faut donc rappeler qu’il s’agit d’un organisme différent de l’Union Européenne ! Ça embrouille à mort, coco ! Et qu’il contient 47 pays dont la totalité des membres de l’Union européenne et… la Russie ! Oui, la Russie ! Et personne ne le sait ! Mais que fait Jean-Michel Aphatie qui dénonçait le statut d’observateur de la Russie dans l’Alba et supporte que la France de Macron soit encore membre du Conseil de l’Europe à égalité avec la Russie ? Donc, ce conseil dispose d’une déclaration sociale. Elle date de 1961, certes. Mais elle est plus ambitieuse que celle de cette année 2017 signée par le pétaradant président français ! On voit qu’on avance !
L’Europe nous protège de plus en plus ! Merci qui ? Admettons une critique : en 1961 c’était encore l’URSS et le bourgeois lâchait du lest pour ne pas tout perdre ! Objection rejetée ! Car la déclaration de 1961 a été mise à jour en 1999 ! Hélas, à cette époque-là, le bourgeois ne craignait plus rien ou presque ! Donc, la déclaration de 2017 des gugusses de « l’Union européenne » est moins ambitieuse que celle signée par les mêmes gugusses en 1999. L’Europe, quelle magnifique machine à remonter le temps social ! Dommage, en 1999 le texte parlait de réduire le temps de travail comme conséquence des gains de productivité ! Incroyable non ? Aujourd’hui on est enfin raisonnable ! Le texte institue des conceptions plus saines et modernes. Ses recommandations sont émouvantes comme un discours du MEDEF. Voici l’Europe sociale en marche avec son nouveau « socle » : « la flexibilité nécessaire aux employeurs pour s’adapter rapidement aux changements du contexte économique doit être garantie. ». Douce et respectueuse pour les travailleurs la nouvelle déclaration sait les distinguer des fainéants de chômeurs indemnisés. « Ces prestations ne doivent pas avoir un effet dissuasif pour un retour rapide à l’emploi. » proclame la nouvelle déclaration ! Et même :« Pour ceux qui peuvent travailler, les prestations de revenu minimum devraient être combinées à des incitations à (ré)intégrer le marché du travail. » Bon…. Il est vrai qu’il n’y a plus d’URSS et que « La France insoumise » n’a pas gagné l’élection présidentielle.
Mais que faut-il penser des impétueuses déclarations du président français ? Doit-on, comme le propose le parti médiatique, chanter des alléluias ? On commencera plutôt par s’étonner. Que fait cet homme à ce sommet s’il n’y vient que pour signer un texte qui ne comporte aucune des propositions qu’il fait à la fin ? On se demandera donc si ce texte a vraiment été travaillé par les Français avant le sommet. Ou bien peut-être s’agit-il d’une comédie. Il signe le texte et se donne des airs en proposant des idées supplémentaires dont il sait qu’il n’en fera rien. À vous, chers lecteurs de choisir une interprétation d’un tel comportement si désinvolte.
Mais la curiosité nous a conduit plus loin. Car Macron est un homme habile dans l’art de la gesticulation communicationnelle, certain qu’il est de ne jamais être troublé par les « décodeurs », « décrypteurs » et autres spécialistes plutôt axé sur le pinaillage contre la LFI. Par exemple, si je parle des 29 États de l’Union, il n’y a pas une pompe à buzz qui ne fasse entendre son ricanement ! Mais quand Macron propose une police des frontières en Europe, un office des réfugiés etc. personne ne relève que tout ça existe déjà. Macron sait que personne ne lui demande de compte. Il l’avait vérifié à l’occasion de son discours à la Sorbonne sur l’Europe. Aucun des grands esprits qui veillent sur la doctrine de la foi n’avait relevé que nombre des « propositions concrètes » du grand homme de l’Europe existaient déjà ou n’avaient aucun sens concret. Il sait donc qu’il peut dire n’importe quoi sans craindre d’être démenti par les médias de la vraie religion. Il s’y abandonne donc sans retenue.
Ce fut le cas cette fois-ci encore jusque dans les mouvements de mentons. « Je suis pour conditionner les fonds structurels à la convergence sociale. On ne peut pas laisser se développer un « business model » de dumping fiscal et social financé par les fonds européens ». Sublime, non ? Il propose donc deux critères. Voyons le premier : « l’existence d’un salaire minimum ». Malin, car ça ne contrarie personne. En effet les pays qui n’ont pas de salaire minimum légal ne sont pas ceux qui font du dumping social. Il s’agit de l’Italie et de la Suède. En revanche il existe un salaire minimum en Bulgarie. Il est de 235 euros mensuels ! Vous avez dit dumping social ? Deuxième critère de Macron, l’homme qui ne plaisante pas sur les critères sociaux de l’Europe qui protège : il s’agit cette fois ci d’établir une fourchette de taux d’impôt sur les sociétés. Hors de la fourchette, pas de fonds structurels européens ! Malin le gars ! Ça ne dérange personne car les États concernés ne sont pas impliqués. Le fonds de cohésion n’est ouvert ni à l’Irlande, ni au Luxembourg, ni aux Pays-Bas qui sont les trous noirs par où passe le flux de la fraude et de l’évasion fiscale à l’intérieur de l’Union Européenne. Quant aux autres fonds disponibles, ils sont distribués au niveau régional et donc déconnectés des responsabilités des politiques nationales. Littéralement cela signifie : « parler pour ne rien dire ».
Voilà une illustration de la ligne communicationnelle déjà expérimentée à l’occasion du cinéma sur le statut des travailleurs détachés. Jupiter et ses porte-voix médiatiques avaient proclamés avoir obtenu un durcissement de la directive travailleurs détachés. Quelle victoire ! avait béé tout le parti médiatique ! Il s’agissait de la réduction de la durée maximum d’un contrat de travailleur détaché à 12 mois au lieu de 24 ! Trompe l’œil parfait. En effet la durée moyenne du détachement en France est de 47 jours. Et le secteur le plus exposé, celui des transporteurs routiers a été exclu de cette nouvelle version de la directive. Mais pendant ces effets de tape à l’œil, l’essentiel du cœur de la directive reste intact. En effet, les cotisations sociales du travailleur détaché continuent d’être payées dans le pays d’origine du détaché. S’il y a un « business-plan » fondé sur le dumping social, c’est bien celui-ci. Mais Macron est resté muet sur le sujet quand il était sur la table de la négociation !
Après quoi il ne reste plus qu’à voir le dernier trompe l’œil de l’affaire. Macron veut « Créer une Agence du travail européen pour contrôler le respect des règles sociales ». C’est beau comme une revendication sociale-démocrate. Evidemment l’impétrant n’en pense pas un mot et ne croit pas une seconde que cela pourrait avoir le moindre sens pratique. En tous cas pas en France. Car dans ce pays, depuis 2009 on a déjà supprimé 1800 postes d’inspecteurs du travail. Et l’actuel projet de loi de finance prévoit d’autres suppressions.
En fin de semaine se tiendra la troisième Convention du Mouvement « La France Insoumise ». Comme les deux précédentes, elle ne prétend pas fixer une forme définitive de l’outil que nous sommes en train de créer. Nous sommes en évolution permanente. Une pression s’exerce sur nous pour nous faire revenir aux formes classiques des organisations politiques traditionnelles. Parfois, elle est aussi relayée ici ou là de la part des gens qui ont hâte de s’approprier le sigle en vue des diverses élections qui auront lieu. Ceux-là sont parfois des militants madrés. Ils savent quoi dire pour se gagner l’intérêt des médias. C’est le mode « Corse insoumise » où dix gros malins s’approprient le sigle au nom d’une « baaaase » préfabriquée pour faire leur tambouille locale dans le plus total mépris des autres insoumis et de tout le mouvement. En général le PCF ou les gauchistes ne sont pas loin pour opérer ce genre de falsifications électoralement juteuses, pensent-ils. Ainsi en Corse où sur dix candidats il y a 7 communistes et, sur les trois restants, trois « anciens communistes » dont l’ancien secrétaire départemental du PCF. Mettons donc de côté le commentaire sur ces petits malins qui jouaient déjà le même jeu trouble dans les élections précédentes sous le timbre « Front de gauche » parfois même avec ma photo. Ne serait-il pas plus honnête que chacun aille de son côté, fasse sa démonstration politique et que le débat s’ouvre sur des bases claires ? Mais ce n’est pas possible. En Corse, le débat utile qui prépare le futur, c’est celui à mener avec les autonomistes. La course aux sièges a tout bloqué, tout empêché. Dont acte. Nous devrons porter cette croix en appelant chaque fois les électeurs à ne pas se laisser berner. Mieux vaut s’abstenir que cautionner de telles pratiques.
Le mouvement « La France insoumise » va franchir quelques étapes murement préparées. On avance lentement et doucement. C’est bien comme ça ! Il y a une raison. On compte presque six cent mille clics de soutien sur la plateforme. Ce nombre comporte des participations acquises à des moments très divers de l’émergence du mouvement. Par exemple il y a eu plus de deux cent mille « adhésions » après la présidentielle, pour aider à l’élection législative. Et actuellement, les « adhésions » continuent d’arriver. Cette diversité de motivations est aussi une diversité d’intensité d’engagement, et une variété tout aussi grande de rapport à l’action politique. Le Mouvement ne peut donc pas lui-même s’approprier ses propres soutiens. Il ne peut les déclarer fondus dans une même entité assez homogène pour se doter d’une « direction politique » qu’ils désigneraient par des votes après débats entre plateformes et ainsi de suite. Le Mouvement est donc une entité qui s’organise par l’action de plusieurs types d’activité et des structures qui rendent ce travail possible. Il est donc « polycentrique ». Il y a plusieurs centres d’action, souvent autonomes les uns des autres. La liberté d’action est la méthode. Le contrôle a posteriori est la règle de fonctionnement dans chaque domaine d’action. Il n’y a donc pas de présidence au Mouvement et il n’y en aura pas. Et pas davantage de « délégué général » à cette étape car le besoin ne s’en constate pas.
On peut imaginer dans l’avenir installer une coordination de tous ces secteurs au plan national mais ce ne sera jamais pour autre chose que pour coordonner leurs actions, mais non pas en décider. Actuellement cette tâche est assumée par un noyau de personnes extrêmement limité. On trouve l’organigramme de cette organisation telle qu’elle est aujourd’hui avec les photos et biographie des personnes concernées sur la plateforme internet du mouvement. Elle reprend très largement la structure qui a conduit les deux campagnes électorales. Depuis leur achèvement et l’installation du groupe parlementaire beaucoup était à refaire. Le plus travail le plus important a consisté à recomposer les équipes qui avaient été démantibulées par la formation du groupe parlementaire et par les aléas des projets de vie et du déroulement des carrières professionnelles de ceux qui animaient le travail jusque-là. Notamment le cœur du réacteur insoumis : l’équipe du programme et des livrets thématiques autour de Charlotte Girard. Il s’agit-il de plus de cent personnes. De même pour les postes opérationnels qui font la vie quotidienne du mouvement. Ils sont considérés comme vitaux et ne peuvent en aucun cas être abandonnés aux hasards des parlotes ni à la dictature bavarde mais inefficiente des professeurs « y a qu’a » qui pullulent et s’agitent bruyamment ailleurs.
Il existe en effet parmi nous une culture perfectionniste de l’action disciplinée qui ne s’accommode pas du jeu des postures, cliques et fractions. Organiser des dizaines de lignes de cars, des centaines de déplacements des orateurs(trices) nationaux, l’expédition de millions de tracts et d’affiches (dix millions depuis début septembre), le contact avec des centaines de groupes d’action chaque semaine, l’accueil et l’écoute au siège et en ligne de centaines de personnes, réformer sans pause tout le système des liaisons internes par internet et ainsi de suite, tout cela ne s’improvise pas. Tout cela ne peut se gérer sans que chacun des animateurs soit pleinement le maitre à bord de son travail et de l’association méthodique de tous ceux qui veulent s’adjoindre à la tâche. C’est la raison pour laquelle il n’y a aucun enjeu de pouvoir au mouvement « La France Insoumise » : toutes les tâches intellectuelles et matérielles restent ouvertes à tout le monde, tout le temps.
On s’interroge dès fois sur mon rôle personnel. Je suis le président du groupe parlementaire. C’est un grand travail. Et une grande joie aussi, je vous le dis ! Je ne suis que cela dans l’organigramme. Mais je suis davantage au plan moral pour beaucoup des nôtres, cela va de soi. J’influence donc. Avec ce blog, avec mes rencontres en tête à tête, mes « Revues de la semaine » et ainsi de suite. Pas davantage. Je ne donne d’ordre à personne. Sauf si on m’en demande. Je ne gère pas le mouvement, ni aucun de ses compartiments. Je ne le veux pas. Mais bien sur je m’implique autant que je peux dans tous les sujets où on m’accueille au hasard du travail quotidien. Je ne saurais mieux dire à mon sujet quand on me pose la question. Mais tout le monde voit bien qu’une équipe a surgit depuis plusieurs mois. On la voit à l’Assemblée et au siège du Mouvement. Les femmes et les hommes qui la composent ont acquis une expérience décisive. Parfois de longue main au fil de nos batailles depuis parfois longtemps même quand les gens semblent bien jeunes. Cette équipe est au top. Le mouvement n’a plus besoin de moi comme aux premiers jours. Et c’est sans doute ce que je considère comme ma plus belle réussite même si je sais que je dois la partager avec celles et ceux qui menaient la barque avec moi ces dernières années.
56 commentaires
putti marielle
Merci Monsieur Mélenchon pour toutes ces explications et j’espère qu’à l’occasion de votre passage télé vous pourrez aborder les sujets importants sans être malmené par les trois pseudos « spécialistes » que j’exècre personnellement et permettre ainsi que le programme l’Avenir en Commun soit mieux perçu ou à mon grand regret juste découvert. Sachez que nous sommes nombreux à vous soutenir !
Yves Thiébaut
Bravo ! OK (d’accord, en français) sur toute la ligne. Et pourtant, les sujets évoqués sont nombreux, importants et même vitaux. Heureux de savoir que nous sommes si nombreux à partager ce mouvement, cette vague !
Romain
Très content de ce que va devenir ce mouvement. Un vrai réseau, une organisation gazeuse qu’on retrouvera partout au cœur des indignations dans notre pays. Je vais bientôt en parler sur ma chaîne Youtube.
MP Langeais 37
« La liberté d’action est la méthode »
Oui quand ceux qui veulent s’organiser pour mener des actions ne sont pas torpillés, vilipendés par des jansénistes de la Charte mise à toutes les sauces, brandies comme des textes sacrés, qui condamnent à l’immobilisme et au repli sur soi. L’inorganisation de la FI, le prêche à tous prix de l’autonomie des croupes d’appui (d’action) réduits trop souvent à des coquilles vides, n’incitent guère à s’engager davantage qu’en cliquant sur internet. Certes il est bien de considérer et de se prémunir des risques d’apparition d’apparatchiks potentiels. Mais que penser d’une équipe dirigeante nationale qui décide de tout et qui n’a pour seule légitimité (ce qui n’est déjà pas si mal) d’avoir mouillé la chemise dès le début, mais dont aucun des représentants (hors nos députés) n’a été élu. Pourquoi ne pas imaginer localement des « référents » tournants. Nous avons aussi besoin de nous structurer à tous les échelons des…
Francis
Je suis l’un de ces « cliqueurs ». Je ne suis dans aucun groupe d’action, ce qui ne m’empêche pas de commander des tracts de la FI sur la plateforme et de les distribuer dans mon quartier. FI est le seul mouvement ou parti qui est présent dans ce quartier. C’est peu sans doute mais c’est tout de même une présence. D’autres s’impliquent autrement et au bout du compte ça fait un mouvement. Sinon quoi et qui ? Pourquoi ne pas constituer votre groupe si vous êtes freinés dans l’actuel. Quant à l’équipe dirigeante qui déciderait selon vous de tout, il m’apparait au contraire que les animateurs du mouvement veillent à ce que tous les « cliqueurs » puissent prendre part aux décisions fondamentales (ce que nous avons fait dans le cadre des conventions passées et celle à venir). La charte des groupes a précisément comme objectif d’empêcher que se constituent des strates et des instances qui prendraient le pas sur les groupes, d’où le refus d’instance décisionnelles locales ou…
Dionys
Muchas gracias por Chile ! Oui ce pays nous étions en première ligne pour la solidarité avec les émigrés après le 11 septembre.
Merci pour toutes ces infos justes, pertinentes, que l’on ne trouve pas ailleurs qu’ici. En ce moment-même, le fascisme montre ouvertement son groin en Espagne sous la forme d’insultes et menaces envers des émigrés et reprenant mot à mot les devises d’Hitler. Le plus inquiétant, c’est que ce sont des policiers municipaux, portant armes et insignes. Voilà qui devrait faire davantage réfléchir les indépendantistes catalans. Merci pour tout compañero !
charlotte mourlhon
Dans les landes, des insoumis se sont réunis et ont débattu sur la charte, les principes, en présences des personnes élues à la convention, des précisions seront demandées mais nous sommes tous d’accord avec l’esprit de la lettre et nous ne voulons pas de structures partidaires.
@MP Langeais
Non il n’y a pas une équipe qui décide de tout. Chaque groupe d’action peut agir dans le respect de « l’avenir en commun ».
Amitiés et fraternité
morfin
J’attends puisque la revendication d’expression libre apparait, l’analyse dite « moins faible » sur la crise allemande, car nous sommes tous intéressés d’avoir de meilleures connaissances sur ce sujet et d’autres aussi. Il semble que le national soit décrit comme non élu et décisionnel mais la coordination avec les tirés au sort devrait apporter un changement à tout çà. Si un député n’a pas apporté de réponse pratique pourquoi ne pas l’interpeller à nouveau jusqu’à une réponse ou aller le voir devant l’assemblée tout bonnement, çà marche très bien ! Ou même à son siège et rencontrer l’attaché parlementaire, çà marche très bien aussi, et ceci quelle que soit l’étiquette politique. Si la personne qui a toutes ces revendications monte un site FI on y adhérera.
Francis
Il faut peut-être commencer par admettre que le fait de donner à tous les participants à la FI le moyen de participer aux choix des orientations essentielles du mouvement est infiniment plus démocratique que de voter pour une direction qui au final n’en ferait qu’à sa tête. Fort heureusement la FI n’est pas un parti traditionnel car je n’y serais pas (et bien d’autres comme moi). J’ai longtemps été membre d’un parti « démocratique » qui élisait ses dirigeants. Ce parti n’a jamais consulté ses adhérents quand par exemple il s’agissait de nouer des alliances électorales. C’étaient les dirigeants qui décidaient de tout au nom de leur légitimité. Vous demandez un espace permanent de libre expression. . Celui-ci existe sur Facebook sur la page de la France Insoumise. Nous avons un programme validé par un vote massif. Maintenant il faut agir pour convaincre une majorité que sa mise en œuvre est vitale pour notre peuple.
Jean Louis
Je suis en général et même très souvent sur la même longueur d’onde que vous Mr Mélenchon, en gros depuis 2005. Il y a un point qui me surprend c’est votre critique acerbe permanentent de la situation en Corse alors que pourrait se décider là bas une forme d’intégration de toutes les forces de gauche hostile franchement à Macron. Vous avez raison sur le fait de vouloir discuter et traiter les problèmes des régions et donc de discuter avec les autonomistes même s’ils ne sont pas franchement avec des valeurs de gauche mais en quoi permettre une fusion des forces de gauche en Corse serait elle un frein à cette discussion. Je ne comprends pas. Vous aller manquer une occasion de fédérer autour de la FI, même informellement compte tenu des rapports de force, ce qui reste de vrais « socialistes » dans notre pays et de combattre de fait la position à géométrie variable du PCF.
François 70
Une occasion de fédérer ? Mais fédérer quoi, qui ? Les débris corses de la « gauche plus rien » ? Un peu de patience, le score infinitésimal qui s’annonce pour la liste PCF devrait vous éclairer.
centuri
C’est peu connaître la situation concrète en corse: un PC qu’on le veuille ou non agonisant et discrédité, vieillissant et groupusculaire, des clans dont certains mafieux aux aguets, depuis des décennies, une gauche social-démocrate (si on peut dire !) disparue des écrans radars, un PRG naufragé et clanique, donc il faut reconstruire et à mon avis cela ne peut se faire qu’en nouant un dialogue avec le courant autonomiste, seule force qui a réellement émergé et susceptible de faire avancer sur le plan démocratique, social, écologique et culturel cette île. la fédération avec les « has been » d’une gauche qui n’existe pas n’a de mon point de vu aucun avenir.
Jean-Paul B.
Je pense que vous faites une erreur en attaquant la liste La Corse en Commun,seule liste anti-libérale, menée par le candidat de LFI en aux législatives de juin et que vous (dis)qualifié aujourd’hui « d’ancien communiste ». Ce qui inquiète c’est la complaisance dont vous faites preuve à l’égard de ceux que vous appelez les autonomistes. Ceux-ci représentent d’abord et surtout les intérêts de la bourgeoisie locale (entrepreneurs, professions libérales,…) qui n’a qu’un seul objectif, se libérer rapidement des lois sociales et fiscales « françaises » tout en continuant à bénéficier de la transfusion que représentent les aides diverses financées par tous les contribuables de Corse et du continent. Pour assurer votre analyse et surtout éviter de d’engager dans une impasse ceux qui vous font confiance en Corse, je vous adjure de vérifier scrupuleusement toutes les informations que vous font remonter ceux que vous croyez être les « vrais » militants de LFI en Corse.
Villegas José Marie
Il serait temps de réanimer le PG pour éviter les falsifications comme en Corse car je penses il en est de même à Issy les Moulineaux et Boulogne dans le 92.
Thémarie
Je partage l’idée de ne pas reprendre les formes traditionnelles partidaires et de se donner le temps d’inventer une vie démocratique qui ne se limite pas au vote. La démocratie ne se fera pas en une convention ! Mais il ne me semble pas juste pour autant de trancher définitivement des questions qui doivent mûrir et s’expérimenter. Il faudra aussi faire des bilans des expériences, des responsabilités prises, des actions menées, des prises de position, des modes de fonctionnement. Un exemple, le tirage au sort est-il un mode de représentation satisfaisant pour les conventions et pour les groupes d’action qui ne sont pas qu’une somme d’individus mais des collectifs ? Pas si sûr ? Tout cela mériterait l’installation d’un groupe de travail permanent sur le fonctionnement démocratique du mouvement ouvert à tous comme les autres.
Guy-Yves Ganier d'Emilion
@ Thémarie
Je seconde cette idée d’un « groupe de travail permanent sur le fonctionnement démocratique du mouvement ouvert à tous ». Dans la dernière consultation sur les principes de la FI, un contributeur avait proposé que soit créé un pôle opérationnel « Démocratie interne », « chargé de fédérer les hypothèses, lancer des expérimentations, et mettre en oeuvre les conditions de participation de chacun au mouvement dans son ensemble ».
sdm94
Faut pas rêver ! Il suffit de faire un retour d’expérience sur le m6r. Après 9 mois de vie intense, il est progressivement tombé dans le coma par le verrouillage de l’équipe nationale d’animation dont l’unique obsession était de garder jalousement la communication externe du mouvement assortie d’une crainte paranoïaque de se faire déborder par la base.
Une des demandes principales des signataires était de disposer d’une plateforme permettant un système de référendums d’initiative des signataires. Demande qui n’a jamais été prise en compte. Nous avons par contre eu l’occasion de voir que les consultations initiées par l’équipe nationales étaient suffisamment « manipulatoires » pour qu’au final les positions de cette équipe soient plébiscitées.
D’autres demandes n’ont jamais été exaucées comme disposer d’un Wiki pour partager les productions des groupes locaux ou thématiques (voir pour exemple les wiki de Nuit debout, du parti pirate ou des gentils virus) ou encore de pouvoir au niveau local de disposer des mails des signataires du territoire…
Comme l’équipe d’animation du m6r de l’époque est aujourd’hui le cœur de la jeune génération du noyau central de la FI, j’ai quelques craintes pour la suite.
Pour info depuis 15 jours la plateforme de débat du m6r « Nous le peuple » ne réponds plus !
Savestre Christian
Merci, monsieur Mélenchon. Vraiment merci. C’est limpide.
marco polo
De tous les événements qui jalonnent la vie politique depuis des années, le mouvement de LFI est sans aucun doute à mes yeux la plus grande perspective qui s’ouvre pour faire (enfin) surgir les changements profonds dont nous avons besoin. Un outil indispensable dépassant les vieux clivages et les traficotages de pouvoir qui ont toujours fait capoter les changements. La LFI est incontestablement le moyen qui permettra de fédérer le peuple. L’enfant est né et il va grandir !
Alain b
J’apprécie toujours la perspicacité de vos analyses de notre environnement. Sur celles concernant la FI et le mouvement, il me semble que la tonalité quelque peu sur la défensive voire agassée laisse entrevoir que vous avez bien perçu un certaine certaine grogne interne sur le fonctionnement démocratique et répondre que chacun fait ce qu’il il veut et que les collaborateurs de l’équipe nationale ont la légitimité de leur dévouement est un peu court. Mais comme vous le dites nous sommes en (un) mouvement.
Bob maucoudinat
FI c’est un mouvement vraiment neuf qu’il faut co-construire ensemble. La démocratie interne elle ne va pas se faire toute seule, elle ne résultera que de la bonne volonté de chacun, y compris dans la maîtrise des conflits et désaccords qui sont autant de témoignage de la dynamique du mouvement. Si on arrive à gérer ça, tous les espoirs sont permis.
Camel
Election en Corse. La question est : comment se fait-il qu’il n’y est pas de liste LFI ?
dume2b2
Parce que des insoumis sont dans la liste d’union. Et que les quelques uns en désaccord ne sont pas en nombre suffisants pour en constituer une.
Jean-Paul B.
En Corse la plupart des militants de LFI a compris que l’intérêt des petites gens est d’avoir une représentation à la Collectivité Territoriale et que l’émiettement en listes concurrentes ferait courir le risque de ne pas atteindre le seuil requis pour avoir des élus. Sachez aussi que la liste La Corse En Commun est la seule à présenter de nombreux salariés syndicalistes attachés au bien commun, contrairement aux politiciens professionnels présents sur toutes les autres listes. Enfin ceux qui à LFI (y compris Jean-Luc Mélenchon), voient désormais les nationalistes (et non les « autonomistes ») avec les yeux de Chimène, devraient bien les ouvrir pour vérifier que les 3 députés nationalistes corses n’ont pas payé leur « ticket d’entrée » dans l’opposition à Macron lors du vote sur les Ordonnances contre le Code du Travail car ils se sont abstenus (comme tous les libéraux de la « fausse opposition »). On a beau tergiverser, les faits sont toujours plus éloquents que les mots !
Degorde
Très bon commentaire, mais il faut arrêter cette fixette sur l’Allemagne. L’Allemagne quel que soit son gouvernement ne fait qu’exiger l’application des traités librement négociés et signés par les états membres de l’UE. Les allemands sont ainsi faits qu’ils tiennent au respect de la parole donnée et des engagements souscrits. On ne peut pas sérieusement affirmer que l’Allemagne a réussi à tout imposer en Europe, ça n’est pas exact. Les exigences du gouvernement outre Rhin sont les mêmes que celles des Pays-Bas par exemple. En outre l’influence des gouvernements allemands est encore plus sensible dans les pays de l’Europe de l’est.
GG
Je crois que vous vous trompez. Lors du passage de la monnaie commune, l’ecu, à la monnaie unique, l’euro, H Kohl a été très clair, c’est oui à condition que l’euro soit calqué sur le modèle du mark. Monnaie forte, avec une BCE indépendante du politique, dont l’objectif premier est d’empêcher toute inflation, obsession de tout le peuple allemand et conformément une doctrine économique allemande « l’ordolibéralisme », dont le dogme de départ est que l’état ne doit pas intervenir dans l’économie. Il n’y avait peut-être pas de de volonté hégémonique, peut-être seulement une peur obsessionnelle de l’inflation par le peuple allemand. Il faut également préciser que pour qu’une directive européenne soit appliquée en Allemagne, il faut l’accord de la cour de Karlsruhe. Là où vous avez raison c’est si tous les pays, dont la France refusent de s’opposer à l’Allemagne, CDU et SPD compris, on ne peut pas leur reprocher de défendre leurs intérêts, sauf sur la question des excédants commerciaux.
kokkino
Non, l’Allemagne ne fait pas qu’appliquer les traités librement négociés et acceptés par les autres états européens. La politique des excédents « excessifs » (interdits par ces traités européens et qui devaient faire l’objet de sanctions) comme il y a des « déficits excessifs » qui est au cœur de la stratégie du gouvernement Allemand se nourrit du pompage des richesses des autres pays européens en les appauvrissant, de l’asservissement des anciens pays de l’Est et pour garantir tout cela de la mainmise systématique sur les institutions de l’UE. Notez qu’il n’y a qu’un pays de l’UE dont la souveraineté est jalousement préservé : l’Allemagne. Cherchez l’erreur !
PIETRON
Il n’y a pas de germanophobie dans le fait de constater l’hégémonie allemande. Les Grecs sont laminés sur ordre d’un Schauble avec l’assentiment de Merkel. L’Allemagne assure les intérêts des Allemands et a un comportement bien plus souverainiste qu’il n’y parait. L’Europe de l’est proche géographiquement est un vivier de main d’oeuvre (très) bon marché pour la production allemande ce qui explique en partie ses excédents commerciaux. Cela dit, les gouvernants allemands ont su tirer profit de l’UE telle qu’elle s’est construite via Maastricht, puis Lisbonne. Elle a su tiré son épingle du jeu face à des nations, dont la France, ont abdiqué et se sont couchés devant le capitalisme rhénan. Les capitalistes par la suite s’entendent et les peuples trinquent. Ne pas cibler les responsabilités politiques d’où qu’elles viennent condamne à la manipulation et à l’immobilité, ou aux conflits qui ont marqué le monde de leur empreinte via l’Allemagne (une réalité).
Noëlle NM
« Cette équipe est au top. Le mouvement n’a plus besoin de moi comme aux premiers jours. Et c’est sans doute ce que je considère comme ma plus belle réussite même si je sais que je dois la partager avec celles et ceux qui menaient la barque avec moi ces dernières années. »
Comme vous avez raison ! Quelle belle équipe et quelle magnifique réussite, effectivement. Tout arrive en son temps (même si à mon âge on aimerait que les gens se réveillent plus vite). Notre programme est prêt et ceux qui le porteront sont déjà sur leurs cales de départ pour l’appliquer !
Henry J
À l’évidence Jean-Luc Mélenchon se délecte ici à jouer les Cassandre en prédisant tantôt « l’embrasement » tantôt « l’effondrement » d’un système honni, le capitalisme néolibéral globalisé. Sauf qu’il semble oublier que la réalité est toujours complexe et que le cours de l’histoire n’a rien de mécanique. Ni l’une ni l’autre ne se laissent enfermer dans des formules toutes faites ou interchangeables. Par ailleurs, choisir ses vrais amis et ses informateurs est nécessaire si l’on ne veut pas aller au-devant des déconvenues. S’agissant des élections chiliennes et du résultat du FA ou Front Ample, Jean-Luc devient tout feu tout flamme croyant y voir l’émergence d’une FI chilienne. Pourtant qu’attendre, sur fond d’abstention très majoritaire, d’une coalition de 14 formations allant de la gauche alternative aux libéraux, dont la leader, Beatriz Sanchez, dénigre pêle-mêle Cuba, le Vénézuela, et même Salvador Allende, l’ancien président socialiste chilien.
lucien
La nature du mouvement, bien rappelé par Jean-Luc Mélenchon, me semble adapté aux nouveaux besoins des gens, avec sa boussole : le programme et cahiers thématiques et toute l’équipe opérationnelle qui le fait vivre. Le retour au fonctionnement partidaire de triste mémoire nous ferait considérablement régressé jusqu’à probablement disparaître. Alors non les nostalgiques ou les apeurés de l’autonomie des groupes d’action devront s’y faire, on ne reviendra pas en arrière. Faisons confiance aux jeunes et aux gens qui veulent en finir avec le libéralisme.