Ce lundi, le conseil des gouvernements européens a tranché : le glyphosate est encore autorisé pour cinq ans en Europe. Cela parait incroyable. Le glyphosate produit des effets néfastes sur la santé qui sont dorénavant sur la scène publique mondiale. L’organisme spécialisé de l’Organisation Mondiale de la Santé l’a déclaré probablement cancérigène. Un reportage d’Arte que je vous invite à regarder en a donné une image terrible. La réalité est peut-être pire. J’y viens ici. Puis je traite de la troisième Convention nationale du Mouvement « La France insoumise ». Avec aussi un chapitre spécial sur l’offensive médiatique menée contre nous à cette occasion dans des conditions nouvelles d’audace et de manipulation qui en font un cas d’école intéressant pour l’avenir. Et comme je me suis exprimé sur le sujet dans le moment où le gouvernement renonçait à toute audace, je reviens sur la nécessité de l’arrêt du nucléaire puisque la proposition est faites d’organiser une votation citoyenne sur ce thème.
Au départ, c’était une molécule destinée à déboucher les tuyauteries industrielles. Un dissolvant industriel. Puis c’est devenu le produit phare de la firme Monsanto qui avait racheté le brevet. Des milliards ont été gagnés de cette façon. Puis la molécule est tombée dans le domaine public et toutes sortes d’adjuvants ont été mis au point par toutes sortes d’entreprises pour commercialiser sous leur nom la molécule. 800 millions de tonnes de ce produit sont déversées chaque année. Il est présent dans cent pour cent des urines humaines et 53 % des cours d’eau. Pour ma part, je partage le combat des associations sur le thème depuis plusieurs années.
Je n’ai donc pas été surpris par ce que le journal « Le Monde », avec mérite, vient de faire connaître sur les conditions dans lesquelles sont établis les rapports d’évaluation en vue de l’autorisation. La firme Monsanto, aujourd’hui propriété du chimiste allemand Bayer, exerce un lobbying intense et bien connu. Ce qui est choquant ce n’est donc pas qu’il fasse ce travail d’influence parfois bien lourde. C’est que ça puisse encore marcher. Le vote du gouvernement allemand, hier en abstention et depuis aujourd’hui en vote pour, est donc extrêmement choquant. Ce vote menace a la fois la relation franco-allemande et les négociations entre Merkel et le PS allemand pour constituer un nouveau gouvernement commun. C’est dire si Monsanto et Bayer ont le bras long pour imposer leurs vues.
La crise politique ainsi aggravée en Allemagne est une première. C’est la première crise politique liée a un sujet écologique. Elle fonctionne comme un boomerang dont on n’a pas fini de constater le mécanisme désormais, à mesure que l’Europe s’affichera comme le bras armé des lobbies les plus dramatiques pour la santé publique et l’environnement. En annonçant par tweet qu’il souhaitait voir la France ne plus permettre le glyphosate sur son sol, Macron monte sur un tapis roulant qui le conduit à servir nos thèses. Il illustre en effet le principe de désobéissance à l’Europe et le thème du plan B « quand on ne peut pas convaincre les autres ». À la fin de l’engrenage il lui faudra interdire les produits glyphosatés importés pour ne pas voir les paysans français ruinés.
En un tweet, Macron a validé notre cohérence. Pas sûr qu’il avait pensé aux conséquences. Quelques voix se sont élevées pour le mettre en garde. Son ministre de l’agriculture qui s’était réjoui de la décision européenne a donné à l’Assemblée une version en baisse de l’oracle présidentiel. Macron dit qu’en toute hypothèse la France devra être sortie du glyphosate en trois ans. On va voir ça. Ce serait une très bonne chose. Mais les conséquences d’une telle décision n’ayant rien à voir avec le reste de sa politique, on s’attend a une pantalonnade comme celle de Nicolas Hulot avec le nucléaire. À noter la grande contribution du PS a la réflexion sur le sujet. Son-ex ministre de l’agriculture, Stephan Le Foll pérore : « moi, le glyphosate je n’en ai rien a faire ». Évidemment, comme tous les semeurs de leurre, le « vrai problème » est ailleurs. Détournez les yeux braves gens, ne regardez pas dans la bonne direction. Suivez le PS.
La troisième Convention de la France insoumise vient de s’achever. Dans le train qui me ramène à Paris, j’ai retrouvé mon clavier pour rédiger ces lignes de bilan. Tout va bien, comme souvent. Un évènement de cette nature, c’est forcément et d’abord un moment humain. Celui de la longue préparation invisible de toutes les conditions matérielles, dont l’essentiel est réalisé par nos propres moyens. C’est cette énorme activité pour réaliser un hébergement militant qui a permis à quatre cent personnes d’être accueillies chez l’habitant. Ou encore ces seize lignes de bus organisée par Corinne pour acheminer ces centaines d’insoumis à bon port. Et il y a ceux qui s’en souviendront toujours, comme ces lillois dont le bus va d’une péripétie à l’autre jusqu’à prendre quatre heures de retard. Et tous ceux qui, arrivent comme des fleurs pile poil à l’heure mais ne connaissent strictement personne au départ et repartent en bande de copains-copines. Puis sur place, ce sont ces centaines de volontaires pour tenir tout en ordre et cette centaine de membres affectés à la sécurité des personnes et du lieux.
Et je n’oublie pas les professionnels techniciens, le comité d’organisation. Et Bastien et Manuel aux longues jambes, allant et venant du matin au soir, les « Patrice », aux commandes de l’évènement avec Isabelle, les filles du staff du village militant pour l’accueil des groupes d’appui avec Coline, ou la régie où règne Sophia, les « Michel » rois des bricoleurs, tant et tant d’autres figures. Tant et tant d’autres séquences. Tout cela c’est la Convention, ses fous rire et ses énervements, ses liens humains resserrés ou créés. D’une Convention à l’autre, des réflexes s’acquièrent, des gestes se spécialisent, des disciplines se peaufinent. Et moi dans ma loge, je ne m’occupe plus de rien, je reçois du matin au soir des délégations étrangères, des figures du mouvement ou les très vieux amis qui veulent juste m’embrasser et me souhaiter du courage.
En tous cas, l’étape politique nécessaire au lendemain de la série électorale a été franchie. Notre but était de mettre en place la nouvelle séquence de notre vie collective. Sur le plan de l’histoire longue, celle que j’ai vécue et parfois dirigée, ce moment est le plus délicat. De quoi s’agit-il ? La lutte qui a construit le socle électoral autonome de sept millions de voix et constitué le groupe parlementaire qui nous inscrit sur la grande scène publique des institutions aura duré neuf ans. À présent nous sommes la première force d’opposition populaire. Comment pérenniser ce que nous sommes ? Comment nous inscrire dans la longue durée ? Comment incarner l’étape suivante dans l’Histoire. Comment devenir la force permanente de référence après l’ère du PC au lendemain de la guerre, celle du PS puis le feu de paille des Verts ? Le programme est le socle de cette continuité. Mais il ne peut suffire. Cet été j’ai publié ici un texte pour nous ancrer dans l’histoire profonde des idées, en montrant notre attache dans le courant de l’humanisme politique. Je crois aussi que la « théorie de la révolution citoyenne » fera son chemin comme identifiant et référence collective. Mais pour autant la forme de l’organisation, ici celle du Mouvement, ne peut-être un à-côté purement technique de ce que nous entreprenons.
J’ai déjà dit ici comment le « Mouvement » était à l’acteur social qu’il incarne, « le peuple » du vingt et unième siècle, ce que le parti était à la classe qu’il voulait conduire de la fin du dix-neuvième siècle à celle du vingtième siècle. Nous avançons par approximations successives. Nous venons de lui donner une forme ordonnée durable. Cependant, je ne voudrai pas laisser croire ici que tout ce que nous avons engagé procède depuis le commencement d’un plan dont les détails auraient été délibérés, je ne sais où par je ne sais qui. Nous avons avancé pas à pas. Notre manière de voir est aussi une leçon de l’expérience concrète. Nous allons continuer comme ça. Nous allons rester évolutifs, en permanence. Car la matière que nous traitons : l’action populaire et les circonstances particulières de l’Histoire concrète sont nos inspirateurs et parfois nos maitres. Peut-être que si la direction actuelle du PCF n’avait pas voulu jouer aussi perso, si elle n’avait pas cherché à toutes les occasions à s’approprier électoralement tout le travail du Front de gauche, si elle n’avait pas tant aimé ces lamentables combinaisons avec le PS, nous n’aurions pas été conduit à imaginer de nous passer de lui pour pouvoir avancer. Peut-être que s’il n’avait pas méthodiquement paralysé toute tentative de construction du Front de gauche à la base par adhésion directe, nous n’aurions pas été poussés à inventer toute l’architecture que nous avons mise en place depuis. C’est elle qu’il s’agit d’inscrire dans la stabilité.
Je signale tout cela non pour nous en plaindre. D’une certaine façon, nous pourrions plutôt remercier les circonstances qui nous ont poussés à aller au bout de nos théorisations, plus vite et plus fort que nous ne l’aurions imaginé. Personne au Mouvement ne regrette l’ancienne gauche, ses divisions, ses conflits de personnes ses appareils nécrosés. Je ne le dis que pour souligner combien les circonstances gouvernent souvent de façon des fois imprévues. Mais elles accomplissent une part des nécessités qu’elles contiennent d’autant plus facilement que des brèches s’ouvrent, même fortuitement. Ici, cela tient à la poignée d’entre nous qui avait l’expérience permettant d’avancer sans se laisser tromper par les apparences et les jeux cyniques qui se sont joué autour de nous. Mais il est certain qu’on ne peut dominer ces circonstances si l’on ne se gouverne pas d’après des principes plutôt qu’avec des calculs. Ici il s’agit de poser clairement le but que l’on veut atteindre.
Notre troisième Convention n’avait pas d’autre but que de pérenniser « La France Insoumise » en fixant la doctrine de fonctionnement pour la mettre en mouvement. Pour un observateur distrait, où est le problème délicat à traiter ? Pourtant il y en a un. Celui que j’ai pointé sans cesse. 580 000 soutiens à notre programme et à ses candidats ne veulent pas dire qu’ils acceptent de se considérer comme un tout collectif. Entre l’état de « soutien » et celui de « militant », il y a toute sorte d’états et de situations d’engagement. Chacun doit être respecté comme tel. L’amalgame ne se décrète pas, il se construit à son rythme lent. Au rythme de l’Histoire. En atteste l’écart entre ce nombre de soutiens et le nombre de votants. Ceux qui ont voté ne sont pas forcément ceux qui ont fait un don, ni ceux qui militent effectivement. Cette diversité n’est pas un échec, c’est une image réaliste de la bigarrure des formes d’engagement à notre époque. Je me fais un devoir personnel de protéger et de défendre cette diversité là.
Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas perdu notre temps. En partant de l’expérience acquise, en pérennisant ce qui a fonctionné depuis un an, nous avons fait un grand bond. En deux jours nous avons adopté une architecture d’organisation complète, une Charte de principes, et un plan de bataille. Sans un accrochage, sans un incident, sans une polémique, le plus naturellement du monde. Pendant que les idiots utiles glosaient sur le moral des insoumis, la popularité et ainsi de suite, 1600 personnes tranchaient des dizaines de questions de fonctionnement et de méthodes. Certes, tous les problèmes n’ont pas reçu leur réponse. Beaucoup doit être perfectionné ou même remis à plat. Mais l’essentiel est fait.
Voyons ce qui est acquis. D’abord un mode de convocation mêlant désignation par collège et par tirage au sort. Le procédé a franchi pour la troisième fois le cap d’efficacité et de légitimité qu’on attendait de lui. Puis le mode même de déroulement de la réunion s’est perfectionné. Nous savons qu’il pêche encore et mérite de sérieuses révisions. Je crois que nous savons où perfectionner ou réviser. Mais pour l’essentiel il fonctionne et son caractère inclusif donne satisfaction. C’est pourtant un mode opératoire qui se situe à dix mille lieux de tout ce qui se fait partout ailleurs. L’aide des instruments numériques et la gestion des interventions extérieures qu’il rend possible sont validées. Tout cela forme un corpus stabilisé. On doit perfectionner mais on sait dans quelle direction. Et surtout on a franchi le stade du simple prototype.
L’autre acquis important de notre troisième Convention est l’adoption du concept d’auto organisation et de ses techniques comme mode d’action privilégié par le Mouvement. C’est la fameuse méthode Alinsky, version améliorée et plus méthodique de « l’enquête-agitation » des années 70. La voici adoptée par la Convention pour construire de l’initiative et de l’action populaire. La démonstration technique et son apprentissage par 1600 personnes restera un moment fort dans son étrangeté par rapport aux rites habituels des réunions politiques de ce type. Je ne crois pas avoir vu de ma vie militante une séquence comme celle-ci dans une réunion de ce niveau ayant à accomplir une telle tache « constituante ». Pour la première fois depuis toujours, une assemblée politique a la modestie de se reconnaître en apprentissage. Elle a affiché qu’elle visait la qualité humaine de la relation qu’elle veut établir avec ceux auxquels elle s’adresse.
Voilà un exemple de mauvais porte à porte, par Marielle et Yoann de l’institut #Alinsky ! Participez avec #ConventionFi #FranceInsoumise pic.twitter.com/2bnFXj3Q8L
— La France insoumise (@FranceInsoumise) 26 novembre 2017
Une autre procédure décisive a également abouti. Ce n’est pas le moindre. Il s’agit de la façon de fixer le choix des campagnes à mener. C’est une question clef puisque le Mouvement repose sur le fait que l’action le fédère comme elle fédère ceux à qui elle s’adresse. Certes, le mécanisme en amont peut être perfectionné. Mais l’essentiel est acquis. Il y a une phase de collecte des propositions. Ici ce fut par l’étape « boîte à idées ». puis une phase de consultation par vote. Enfin une phase de préparation collective en Convention.
C’est beaucoup d’acquis et de décisions. Ils sont venus naturellement. Pourtant la pression n’a pas manqué pour nous ramener aux anciennes cases de l’activité traditionnelle.
Du coup, le reste de nos travaux parait plus simple. Ce n’était pourtant pas le moins délicat. Et ce n’est pas le moins important. Nous venons de nous doter d’une « assemblée représentative » du mouvement. Elle prend place entre deux « Conventions ». Le tirage au sort continuera de fournir l’essentiel des effectifs. Il n’y a plus de contestation de ce mode d’inclusion. Il remplace les anciennes méthodes clivantes de l’élection interne. Pas de candidature, pas de vote qui exclue et mortifie, pas de majorité et de minorité, aucune raison de fabriquer des conflits théoriques pour habiller les conflits de personne. Juste se déclarer prêts a être tiré au sort. Et à l’être. Une méthode qui ne va pas de soi si évidemment. Il fallait déminer. Pour parvenir à cette acceptation il fallait que soit sécurisée la présence et la représentativité des « espaces » qui composent également le mouvement. Dès lors il n’y a plus aucun enjeu de pouvoir tout au long de la chaîne qui commence avec l’échelon de base qu’est le groupe d’action, se prolonge dans la Convention, les comités de livrets thématiques et l’assemblée représentative. Le bâtiment est fini et couvert. Le gros œuvre est accompli et une bonne part du second œuvre. Reste à faire vivre.
Le gouvernement a annoncé qu’il a renoncé à l’objectif, déjà insuffisant, de la loi de transition énergétique d’abaisser la part du nucléaire dans notre consommation finale à 50% d’ici à 2025. Il considère que cet objectif est irréalisable et qu’il conduirait à relancer des centrales thermiques à charbon. Ce raisonnement prouve qu’il n’a pas intégré les données fondamentales de la bifurcation nécessaire. C’est une autre façon de retarder sans cesse le moment de vérité, celui où la décision devra être prise parce que le nucléaire, en plus d’être dangereux, sera de plus ruineux.
Lors de mon discours d’ouverture de la Convention de la France insoumise, j’ai voulu remettre cette question sur le devant de la scène. L’urgence de la sortie de cette énergie dangereuse est bien comprise dans notre mouvement puisque les insoumis en ont fait l’un des trois sujets sur lesquels ils concentreront leur action. J’ai fait la proposition d’une votation citoyenne le jour anniversaire de la catastrophe de Fukushima, le 11 mars.
Car l’annonce du gouvernement est intervenu alors même que 18 réacteurs, soit un tiers du parc français, sont actuellement à l’arrêt parce que des anomalies y ont été détectées. Cette situation s’était déjà produite l’hiver dernier quand 20 réacteurs avaient du être mis à l’arrêt. Ces derniers temps, les alertes ne cessent de se manifester sur la sûreté de nos centrales. Le 17 octobre dernier, l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) constatait l’état dégradé des tuyaux de circulation d’eau de 29 réacteurs dans 9 centrales. Ces tuyaux sont atteints par la rouille. Ils servent à faire circuler l’eau pour le refroidissement du réacteur. Le rapport de l’ASN pointe que « certains tuyaux sont tellement rouillés que l’épaisseur de leurs parois a diminué et pourraient ne pas résister en cas de séisme ou d’inondation. Ces dégradations sont la conséquence de la corrosion qui a pu se développer en l’absence d’une maintenance préventive adaptée ». Évidemment, en cas d’incident un réservoir de secours est prévu. Cependant, s’il dure plus longtemps que prévu, une réaction en chaîne peut mener à la fusion du combustible nucléaire. C’est exactement ce type d’évènement qui a conduit à la catastrophe de Fukushima.
Autre exemple, le 10 octobre, l’association Greenpeace remettait un rapport aux autorités publiques qui indiquait des défaillances de sécurité. Ce rapport montre l’exposition des piscines d’entreposage des combustibles usés. Ces piscines contiennent autant, voire plus parfois, de matériaux radioactifs que les réacteurs eux-mêmes. Pourtant, ces piscines sont moins protégées d’attaques extérieures que le reste de la centrale. Elles ne disposent pas d’un espace de confinement aussi robuste que le cœur du réacteur. L’attaque pacifique surprise de Greenpeace dans une centrale cette semaine l’a prouvé de façon consternante. Ces exemples récents viennent illustrer le danger que fait peser le nucléaire.
L’entêtement dans l’énergie nucléaire est une des causes principale du retard pris par notre pays dans la transition énergétique. La France, pays le plus nucléarisé du monde, est aussi celui qui accuse le plus grand retard en Europe sur ses objectifs de production en renouvelable. Alors que nous sommes le pays européen qui dispose de la plus grande longueur de côtes maritimes, il n’y a toujours pas une seule éolienne en mer qui participe à notre production d’énergie. Le coût du nucléaire y est pour beaucoup. Il était bas, il ne cesse d’aller croissant. Au cours de ce mandat, 17 réacteurs vont arriver au bout de la durée de vie qui avait été prévue pour eux. D’ici 2027, ce sont les trois quarts du parc français qui seront dans cette situation. Persévérer dans le nucléaire suppose donc de faire le « grand carénage », c’est à dire les travaux de rénovation nécessaires. À terme, le cout de cette opération atteindra 100 milliards d’euros dont 31 d’ici 2022. C’est autant qui devrait aller dans les énergies renouvelables et permettrait d’assurer la transition énergétique si elle est correctement organisée, en commençant par la baisse de la consommation d’énergie.
Notre Convention nationale à Clermont-Ferrand a subi ce qu’il faut bien appeler un assaut médiatique. Les initiatives médiatiques dénigrantes ont convergé de façon si visible qu’on en restait parfois pantois. Nous avons tenu bon et les coups ont été rendus. Certes, nous avons déjoué la manœuvre grâce à une mobilisation méthodique des relais du mouvement partout d’où partaient les coups. Mais il faut bien admettre que sans doute cette campagne contre nous aura eu des effets sur certains secteurs de l’opinion les moins aguerris au décryptages des médias.
Comme vous le savez, deux enquêtes bizarres, celle de « Capital » et de « l’Express », déclenchées par les délires du même personnage perturbé et finalement pas si clean que ça ont été publiées dans les jours qui précédaient notre Convention. Les deux étaient axées sur mon patrimoine et mes années de vie en Essonne en remontant dans le temps jusqu’à 35 ans en arrière. Un sujet dont l’actualité ne saute pas aux yeux. Le but était de salir et si possible de détruire le déroulement de notre réunion en organisant « une affaire » contre le principal porte parole du mouvement. J’avais répondu avant même la publication et mis en demeure les deux responsables des publications. Les deux sont passés outre la mise en garde. Capital a été le plus loin en affirmant un mensonge contre mon démenti pourtant formel. La justice passera puisque je l’ai saisie.
Pour le reste, le plan du parti médiatique n’a pas mieux fonctionné. Au contraire il a fini par la déroute et le ridicule de ceux qui se sont engagés dans la manœuvre. Ainsi avec le sondage bidon d’Odoxa pour le compte du Figaro et de France info sur ma « baisse de popularité ». Certes, elle a fourni le thème pour alimenter la machine à dénigrer et à regarder ailleurs que dans la salle. Mais, deux jours plus tard, le même « institut » publie une « enquête », réalisée à la même période, qui me place en tête des personnalités de gauche. Cerise sur le gâteau, je suis aussi en remonté d’un point de popularité occupant la troisième place des personnalités politiques derrière Hulot et Le Drian. Comprenne qui pourra.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 28 novembre 2017
Le pompon restera le compte rendu truqué de mon discours par France 2. La chaîne n’a pas hésité à couper une phrase pour me faire dire que nous étions démoralisés. Il lui aura fallu le lendemain s’excuser publiquement et publier le prononcé réel de mon discours à cet instant. Merci aux centaines d’internautes qui ont démasqué le procédé et fait pression sur la chaîne et les organisations professionnelles par centaines sur les réseaux sociaux.
Au total, on ne peut nier que le mal soit fait. Une ambiance morbide a été créée pendant deux jours. Le macronisme médiatique avait pour consigne de contrebalancer l’image désastreuse et crépusculaire de la convention de la République en Marche la semaine précédente. Et comme d’habitude, il s’agissait de s’en prendre à moi dans ce registre psychologisant qui dorénavant tient lieu de grille de lecture politique pour les émissions à bout de souffle comme celle de Calvi et de quelques autres. Aux avant-postes de cette façon de faire on trouve « France Info », la chaine de reclassement de Jean-Michel Aphatie après son échec sur RTL. Elle aura méticuleusement enfermé tous ses invités venus de nos rangs dans des interview de café du commerce limitées aux aventures du microcosme politicien. On vient commenter les commentaires. Pas un instant consacré a ce qui occupe la vie des gens, à ce qui sépare majorité et opposition et donne sa noblesse à la politique.
En réalité ce rabougrissement de l’esprit ne résulte pas d’un plan préconçu. Il s’agit plutôt de l’épuisement intellectuel des vaches sacrées du journalisme des années 2000. Elles sont devenues incapables de se renouveler. Quand un Calvi titre « le passeur dépassé » à mon sujet, mesure-t-il le côté vintage de son annonce ? Fondamentalement les vieilles gloires sont incapables de comprendre le monde qui est issu de la dernière présidentielle. Elles vivent dans la nostalgie et les réflexes du passé avec le désir fou et à peine caché de revenir aussitôt que possible aux anciennes habitudes. Nos députés ne dînent pas en ville, ils ne partent pas en vacances aux mêmes endroits que ces gens, leurs enfants ne vont pas dans les mêmes écoles et n’héritent pas des carnets d’adresse de leurs parents et grand parents. Ils ne savent rien de mes collègues. Nous ne sommes pas du même monde. Ça se voit, ça se sait, ça se sent quand ils parlent de nous. Un mépris mutuel nous sépare.
Pour autant, l’un après l’autre ou tous ensemble bêlant en cadence, ils ne sont pas parvenus à prendre la main sur nos travaux. Sur place, dans le magnifique espace de presse que nous avions aménagé, les 80 journalistes qui suivaient et s’intéressaient à ce qui se passait dans la salle se montraient bien déconfits de voir Paris se dire mieux informé qu’eux de ce qui se passait à Clermont-Ferrand. Quoiqu’il en soit, il ne faut pas attacher d’importance à ce que les médias de droite disent à la droite. Au fond, ils ne trompent que leur public. Quant aux journaux télévisés, nous savons qu’ils parlent à un public de 63 ans en moyenne pour France 2 et 59 ans sur TF1. Cet âge moyen signale un auditorat extrêmement éduqué politiquement et profondément latéralisé. C’est dire qu’il est capable de décrypter les mauvais coups de cette nature. Il s’en amuse parfois et nous le dit à la blague. Donc cela ne compte pas vraiment.
Cependant, les vagues de haine et de dégoût contre ces procédés et leurs auteurs continuent efficacement à construire autour de nous, et dans le premier cercle des gens qui nous sont favorables, le type d’opinion hostile aux médias telle que nous voulons construire. Et puis ne l’oublions jamais, nous diffusons par nos propres canaux. Ce fut le cas tout au long de notre Convention. Les extraits vidéo du déroulé mis en ligne commencent leur vie. Comme ces 20 000 vues pour la vidéo de la séance intégrale du samedi. Enfin il y a eu la retransmission de mon discours par trois chaines d’info en continu que je remercie ici. Et, moins spectaculaire, les 60 000 vues sur ma chaîne Youtube. Au fond comme l’a dit Adrien Quatennens à l’occasion d’un duplex : « à force de vouloir raconter l’histoire que vous avez décidé d’écrire, vous finissez par passer à côté de ce qui se passe vraiment ici ». C’est de cela dont je traite dans le chapitre sur le bilan de notre Convention. Mais j’ai noté avec soin les figures et les étapes de la manœuvre médiatique de cette fois-ci. Nous allons travailler sur les répliques possibles.
Comme je le fais parfois ici, sur ce blog, je publie un entretien de presse qui me semble bien rendre compte du sujet sur lequel je me suis exprimé. Dans cet échange avec le groupe de presse Centre France, publié dans l’ensemble des journaux du groupe à l’ouverture de la Convention de Clermont-Ferrand, j’ai trouvé que les questions étaient aussi significatives que les réponses que j’ai faites.
L’une des ambitions de cette convention est de structurer le mouvement, mais craignez-vous de le dénaturer au passage ?
Notre première convention a adopté le programme. La deuxième a désigné nos candidats et cette troisième n’a pas pour but de structurer, mais de stabiliser ce qui a bien fonctionné. Oui, il existe une forte pression, de la part de certains des nôtres comme d’observateurs, pour retrouver les structures familières des partis. Ce qu’on fait est déroutant, je le sais bien, cela casse les codes actuels. De plus, on compte sur le numérique pour évacuer les délégations de pouvoir. Chez nous, pas de délégué général par exemple. C’est un mouvement à têtes multiples. Et tout cela fonctionne très bien grâce à un dénominateur commun : notre programme.
Vous n’êtes pas le chef ?
J’ai une autorité morale, bien sûr et je suis président du groupe. Rien de plus. Notre mouvement est composé de nombreuses strates, entre ceux qui ont adhéré avant, pendant, après les élections…Cette diversité doit être respectée. Un mouvement n’est pas un parti.
Au risque d’une certaine cacophonie… Ce n’est pas un souci ?
Notez que pour l’instant on voit bien qu’il y a des cultures diverses, mais jamais de couac entre nous et, au bout du bout, c’est notre programme qui fait foi. Au groupe parlementaire, aussi, on est différents. Mais chacun a fait preuve de sang-froid. L’essentiel est que tout le monde vote de même. Au Mouvement il n’y a pas de lutte de personne ou d’acrimonie. Enfin le programme, la stratégie et l’organisation étant réglés on a les mains libres pour agir.
L’opposition, c’est vous ?
Oui. Nous avons une position particulière. Notre voix est écoutée, nos jeunes leaders sont connus. Cela nous crée des devoirs. Nous ne pouvons pas rester une petite équipe vaillante qui va la fleur au fusil. Il faut entrainer tout le peuple.
La mobilisation dans la rue face aux ordonnances n’a pas été d’ampleur…
C’est un paradoxe car on sent un fort refus de la politique de Macron. Pourtant, la mobilisation a été très en dessous. En cause la division des syndicats et leur dogme d’une action syndicale sans convergence avec le politique. Cet émiettement n’incite pas les gens à se mobiliser. Je suis pour la création d’une véritable plateforme de résistance car d’autres réformes nocives arrivent. Le président des riches prépare un monde très dur.
Vous avez pourtant concédé récemment que le point était pour Macron. Mélenchon est-il un homme fini ?
Mon devoir est de regarder la réalité en face pour la corriger. Je ne suis pas un exalté qui passe son temps à voir des révolutions là où il n’y en a pas. Et puis, c’est la troisième fois qu’on me fait le coup de la déprime. Je regrette cette tendance actuelle à psychologiser la politique. Je vais bien, merci.
Quels sont les premiers retours des consultations d’adhérents entreprises par la France insoumise ?
Notre mouvement est très divers. Les uns s’impliquent, d’autres se contentent de s’informer ou de suivre. On ne doit pas donner aux résultats dont on prendra connaissance samedi le sens d’un choix de ligne. C’est un plan d’action. Mais le but c’est la mise en mouvement du peuple. Voilà pourquoi nous misons beaucoup sur la méthode Alinski, qui permet l’auto-organisation des personnes dans les entreprises, dans les quartiers… L’ancienne gauche s’est effondrée en laissant des ruines. Des quartiers populaires entiers, la jeunesse dans les universités ont été abandonnés. Partout, c’est souvent un désert militant. Il faut tout reconstruire.
L’anniversaire de Mai 68 approche, vous rêvez d’une révolte de la jeunesse ?
Je souhaite que la jeunesse entre en action, mais au vu des conditions précaires de beaucoup d’étudiants, il leur est difficile de s’auto-organiser.
Certains de vos silences ont pu être interprétés comme des ambiguïtés. C’est une méprise ?
À quoi faites-vous allusion ?
À votre rapport au Front national et à ses électeurs par exemple. Faut-il une clarification idéologique ?
Lorsque je dis “Pas une voix pour le Front national”, et qu’il y a deux candidats, il me semble que c’est clair. Je n’ai pas prononcé le nom de Macron pour ne pas être assimilé a lui. J’avais fait de même avec Hollande. Mais il reste que je suis le seul leader à être allé affronter Marine Le Pen à Hénin-Beaumont. Bref, l’accusation d’ambiguïté était une ruse pour nous pourrir la législative. Elle n’a pas convaincu grand-monde.
Vos rapports avec les médias sont compliqués… Tous dans le même sac ?
C’est eux qui ont un problème avec moi ! Un buzz par semaine ! Je parle d’un « parti » médiatique, tant l’homogénéité idéologique en faveur des thèses libérales y est forte. Bien sûr, il y a des différences. La presse régionale est moins vulgaire que la presse parisienne. Mais dans notre pays, j’affirme que les médias ne sont ni libres, ni indépendant. Notre révolution citoyenne devra changer tout ça.
136 commentaires
JP77
J’ai regardé France 2 Jeudi. Exceptionnellement pour ce type d’émission. Rien appris sur les journalistes. Sinon une confirmation. Certaines vérités devaient être dites, Jean-Luc Mélenchon les a dites et bien dites selon moi. Et sa tendance (méditerranéenne ?) à la conciliation, quoiqu’on en dise, l’a souvent amené à prononcer d’abord que le prénom, mais assez vite compléter par le nom de « la » Salamé. A-t-on la possibilité dans ces émissions de montrer des vidéos mettant en évidence le comportement des journalistes ? Si oui, faudrait en user. Sinon, le signale. Eux en usent et abusent.
ROBERT ROLLAND
Ne pas se tromper, ne pas se lamenter : les médias mènent une guerre idéologique, sans mesure et sans arrêt. Mais aussi se rendre compte que face à Jean Luc Mélenchon, ils n’ont trouvé que ces pauvres (Lenglet), pitoyables (Val), minables (Castaner) intervenants, dont la meilleure, si l’on peut dire, a été celle venue se plaindre d’un tribunal qui lui avait donné raison ! Quant aux vieux débris qui ont succédé pour prononcer une sentence tellement inattendue qu’elle était prévue, mieux vaut ne rien en dire tant leurs propos sont inaudibles.
Par contre, quelle jeunesse d’esprit, quelle ouverture, quel enthousiasme chez Jean Luc Mélenchon quand il peut aller au bout de ses analyses ou simplement de ses phrases. Et quelle belle tranquillité chez Clémentine Autain.
thersite69
Ces gens au service de télévisions publiques comme privées savent que le maintien dans leur emploi, ou leur notoriété acquise, exigent cette perversité qu’ils déploient pour empêcher le pouvoir de séduction de tout bon orateur parlant vrai. Et qui évidemment n’a pas le réflexe du comptable pour estimer de la valeur des choses. Ils font donc ce pourquoi ils sont payés. S’ils ne le font pas d’autres le feront. Bien sûr nous sommes scandalisés, nous-mêmes habitués que nous sommes et donc sensibles à l’écoute de Jean-Luc s’exprimant en toute liberté. Nous supportons mal ce sabotage organisé de son expression critique, qui ne manquerait pas de remplir les cœurs de l’auditoire populaire du plaisir d’écouter ! Il s’agit d’empêcher toute vraie séduction esthétique, celle qui accompagne l’analyse des réalités sociales et culturelles par un opposant de qualité.
lombardi
C’est dimanche, je lis votre blog, il n’y a rien supprimer. Jeudi j’ai été révoltée par la présence de la fille Debrai. Un piége qui vous a été tendu par la chaine et par la Salamé.
PATRICE LE GALLOIS
Jeudi soir, dans « L’Emission politique », c’était amusant d’entendre Jean-Luc Mélenchon s’efforcer à dire « Madame Salamé » ou « Léa Salamé » car de toute évidence il avait envie de dire tout simplement « Léa ». Cela lui a d’ailleurs échappé un fois et s’être rattrapé rapidement. Tout son rapport avec les médias et les journalistes est-il là aussi ? Oui, sans doute. Jean-Luc n’a pas le charme de François (Mitterrand), alors, forcement, plus maladroit pour plaire. Mais le temps presse et l’impatience aussi.
AUBLE
Emission politique : interrogatoire musclé, témoins à charge, harcèlement etc. Dans les locaux de la police certains accusés finissent par avouer des délits qu’ils n’ont pas commis. Bravo Jean-Luc Mélenchon, vous n’avez rien lâché, je vous admire pour cette force, je suis épuisée pour vous. Honte à ce gouvernement soit disant démocratique, cependant qui n’est qu’une dictature camouflée. On vous soutient et merci encore.
Alain Doumenjou
En quelques jours France 2 s’est livré pour nuire à LFI à des manipulations qui seraient inadmissibles de la part de quelque journaliste que ce soit, mais qui deviennent intolérables et constitutives de fautes graves de la part d’une chaîne publique qui recourt ainsi à des méthodes de république bananière : deux péronnelles présentées par France 2 comme deux « petites françaises lambda » quand l’une (qui, contrairement à sa présentation par Mme Salamé, n ‘est pas plus vénézuélienne que vous ou moi) a été pendant plusieurs années trader à Wall Street et s’est déclarée publiquement en faveur de Macron, tandis que l’autre, tout aussi macronienne que la première, est proche de Gattaz , participe aux travaux du Medef et a déclaré sur une chaîne de radio qu’il fallait en finir une bonne fois avec le Code du Travail et toute les mesures sociales qui freinent l’initiative du patronat. Après le bidouillage honteux de la bande son de la Convention, trop c’est trop !
Jean Louis
Totalement d’accord avec vous, sauf que je déplore que dans ces cas JL Mélenchon ne mette pas comme il le dit souvent la « lumière sur le vampire » et que dans le cas du Venezuela il s’emporte au lieu de rappeler de simples faits comme les données de l’ONU sur la situation du peuple vénézuélien avant et après Chavez, sur l’impérialisme américain dans le monde et sur le continent sud américain particulièrement (voir la stratégie du choc) sur ce qu’est réellement l’opposition la bas, sur l’organisation des pénuries pour mettre à bas le régime, et aussi sur tous les votes à la régulière donnant en gros toujours la confiance au régime Chavez ou lui ayant succédé même si Maduro n’est pas Chavez ! En tout cas le plus possible être concret, argument contre argument même s’il faut répéter la chose mille fois.
Invisible
Bravo Jean-Luc pour votre attitude face à la fille Debray (que je viens de visionner). Vous ne vous êtes pas déjugé. Que ceux qui ne savent rien du Venezuela fassent une recherche cybernétique, c’est très simple. Des articles ou interviews de Maurice Lemoine et Thierry Deronne peuvent fournir des réponses.
Cyan
J’ai regardé cette émission et là constat, Jean Luc vous n’y étiez pas bon ! Fatigué même, ce que je comprends, vous faites un sacré boulot au parlement avec le groupe de la France Insoumise. Je vous ai trouvé particulièrement grossier envers Madame Debray, ce qui m’a fort étonné de votre part. Je comprends pourtant la cause de votre irritation. On me fait souvent le même coup, parce que je défends dans mon pays Jean Ziegler. Nous ne sommes pas dupes ! Nous savons combien en face, les représentants des prédateurs du capitalisme sont ignobles et font feu de tout bois, pour crétiniser les gogos. Laisser pisser le mouton. Hugo Chavez voulait vraiment faire du bon travail. Malheureusement le pouvoir corrompt. Il faut accepter, que dans son entourage, Hugo Chavez avait des crapules. Il n’en a pas pris l’exacte mesure.
Nous avons maintenant besoin de vous comme un homme d’état. Plus comme un militant exalté. Prenez de la distance. Aujourd’hui, ce n’est pas nous que vous devez…
Deeplo
Vous êtres trop dure parce que votre constat fait abstraction de la méthode employée par Salamé et sa clique. En invitant Val et le laissant remuer à des fins de manipulation les souvenirs de compagnons tombés au champ d’honneur, il s’agissait de lancer un uppercut, de toucher au cœur et de tétaniser. Val est un misérable et sa posture était exécrable. Ce qui s’est traduit par un lapsus terrible que la « journaliste » a immédiatement exploité. Elle se tenait prête à récolter les fruits de sa stratégie. Alors quand la fille Debray a tenu son rôle de marionnette du prêt à penser, il a tilté. Il était déjà touché. Comment le lui reprocher ? Franchement, parler de « militant exalté », sachant le traitement infligé méthodiquement, c’est bizarre.
HERNANDEZ Corinne
C’est un soulagement et une joie profonde d’avoir vu Jean-Luc Mélenchon se défendre ainsi dans l’émission politique. Il a tenu jusqu’au bout avec rigueur, combativité et courage. Sa distance intérieure, un sens de la dérision, de la répartie, liée à sa conscience élevée des priorités pour le peuple, quitte à déplaire ; et celle des artifices médiatiques et de certains politiques, lui ont permis de réaliser cette performance mentale et physique. Concentré, avec le sérieux que la grande cause humaniste exige, grâce à sa grande expérience politique il fait face à des gens souvent déshumanisés en quête de sensationnel. Je pense que Jean-Luc Mélenchon conserve sa stature et ses qualités d’homme d’Etat en demeurant pleinement lui-même. Faites confiance à sa maîtrise, son équilibre nerveux, sa capacité à la colère saine, inutile de lui dire de se calmer cela l’inhiberait, car il possède cette aptitude à s’autoréguler en fonction des situations et des…
oxy
Où je pense qu’il devrait être plus crédible, c’est sur la situation du Vénézuela. Oui je sait vous allez me dire encore Le Vénézuela ? J’y reviens parce que le journaliste Maurice Lemoine spécialiste du Vénézuela fait des conférences dans lesquelles il explique et dit ce qu’il en est réellement. Un témoignage sans complaisance mais à contre courant des discours que l’on nous inflige sur tous les médias à la solde du libéralisme. Il dit bien que la droite (CIA derrière) organise la pénurie comme cela avait été fait pour faire tomber S.Allende au Chili. Alors je m’étonne que J L Mélenchon ne s’en soit pas intéressé et qu’il ne l’ait pas cité et envoyé « à la figure » ce que dit M Lemoine sur la situation là-bas à cette L Debray ? A moins que le journaliste en question soit un menteur, un imposteur ? Il en va de la crédibilité du Mouvement la France Insoumise et celle de J L Mélenchon… en tous les cas sur ce sujet.
François 70
L’appareil dirigeant du PCF ridiculisé en Corse. Vive la France insoumise !
Invisible
Lenglet, qui a participé au groupe Bildernerg en 2017 comme Chief Economics Commentator, ferait bien mieux de chercher les points communs entre les promesses du FN et le programme de Macron. Quant aux agriculteurs, la prochaine fois faîtes-vous inviter à boire un canon dans leur cuisine incorporée, ou leur salon design, pour jauger leur niveau de vie et savoir à quelle catégorie vous avez à faire.
Buonarroti
La convention engage les Insoumis devant les Français et les médioacrates en déni l’évènement pour en substituer un autre, le Mélenchon flinguage ! Notre intervention ne formate pas un nouveau modèle dominant mais élabore des livrets thématiques pour une France en commun. Certes quelques progrès acoustique de l’espace publique urgent. Il faut articuler, monter l’intensité du médium sans jamais crier, se méfier du trop-plein de « heu !», de remerciements, de méthode Coué ou d’effet stand up. Attention ! Micro est un faux ami à moins que de servir l’a capella ! Constatons cependant que nos thèmes locomotifs contraignent l’opportunisme capitalistique à une récupération formelle pour mieux en subvertir le fond, of corse !
Joannès
Oui, je crois que ce chemin est le bon et qu’il faut le poursuivre. Un Humaniste qui trace le chemin du réel pour aller à l’idéal, définissait Jean Jaurès, ce n’est pas si souvent que c’est arrivé dans l’histoire ! Un homme courageux abandonnant les gérants du capitalisme pour se lancer dans une dure bataille révolutionnaire et progressiste, c’est plutôt l’inverse qui s’est produit par ceux qui ont fait le choix de la classe dominante de la bourgeoisie, pour opter pour son propre intérêt individualiste et mercantile. Il reste incompréhensible sur le plan électoral que les travailleurs soient restés sourd au programme de l’Avenir en Commun qui portait une avancée sociale extraordinaire ! Les médias aux ordres, l’absence de notre propre média au quotidien qui nous est interdit, en sont sans doute responsables pour l’essentiel. Pour le pouvoir du fric qui prétend informer démocratiquement, il serait temps à revendiquer le droit de l’opposition à l’accès audio-visuel…