D’un peu je me faisais lyncher. En effet « France Info », la chaine de la « honte nationale » en continu, a fulminé une bulle d’excommunication contre moi dès ce matin-là. Elle révéla un de mes crimes les plus odieux en période d’affliction obligatoire. Je n’aurais « rien dit » sur Johnny. Donc je mépriserais le peuple. Plusieurs moutons médiatiques enragés se sont aussitôt jetés sur une aussi belle occasion de mettre en marche leurs pompes à clics.
Ils ont commencé de bon cœur une lapidation rituelle et bêlé en cadence dans la grande tradition du journalisme de Panurge. Sans rien vérifier. Cela va de soi. Effet différé jouissif : dans les deux heures qui suivirent, notre pétition pour un conseil de recours déontologique face aux abus de pouvoir médiatique gagna dix mille signatures. A l’heure de cette publication cette pétition compte 128 800 signatures, c’est un succès qui en dit long sur le dégout qu’inspirent certaines méthodes.
Cette fin de semaine le peuple français s’est signalé aux yeux du monde entier avec les funérailles nationales de son chanteur préféré. Que ses fans soient affligés et que tout le monde ait un regard ému sur celle de ses chansons qui a accompagné sa propre vie, quoi de plus naturel ? Que la totalité des médias serine du matin au soir des éditions préparées de longue main et qu’il fallait bien amortir, quoi de plus prévisible. Mais que l’Etat tout entier s’invite à une cérémonie de funérailles quel incroyable outrecuidance ! Que la Madeleine soit investie dans cette circonstance pas de problème ! Tant qu’il s’agit de funérailles privées. Mais que les principales figures de la République s’y imposent sans réfléchir au lieu où elles se trouvent et aux obligations de la fonction qu’ils incarnent avec ostentation à cet instant, tout de même ! Voilà qui signale le degré de décadence de l’Etat et le mépris de ceux qui l’incarnent pour les principes même dont ils sont dépositaires. Ici je soulage ma conscience historique et politique blessée par cette violence dont ceux qui la commettent n’en comprennent même pas le sens. Je vous raconte de quoi La Madeleine est le nom pour un républicain. Le nom gravé en toutes lettres dans le sol de Paris. Car l’histoire nous fait devoir.
Pendant ce temps, le monde est entré dans une zone de turbulence majeure avec la décision des Etats-Unis d’attribuer Jérusalem comme capitale à l’Etat d’Israël. Aussitôt les agences de propagande du gouvernement de ce pays se sont mises en mouvement pour propager le feu dans l’univers entier. Ainsi en France le prétendu « CRIF », parangon de tous les communautarismes qui défigurent notre identité Républicaine, a demandé à la présidence française de s’aligner sur celle des Etats-Unis. Il n’en sera rien, évidemment. Seuls les fanatiques les plus hallucinés pourraient vouloir d’une telle décision si contraire au droit international et aux intérêts bien compris de notre pays face à la prétention des Etats-Unis à définir tous seuls l’ordre du monde. Tout au contraire maintenant commence la bataille diplomatique pour faire changer la décision des USA et soutenir la résistance du peuple palestinien face à cette nouvelle négation de son droit à un Etat. Et pour nous français pour récupérer notre compatriote Salah Ahmouri avocat « emprisonné administratif a vie ».
La semaine qui vient, arrive à l’Assemblée nationale la loi qui abolit le droit à l’entrée libre aux études supérieures de leur choix de tous les bacheliers. Si les médias dessaoulent des funérailles, le grand public en saura peut-être quelque chose.
J’ai des amis qui aimaient follement Johnny. Et d’autres exactement l’inverse. Dans ma génération et dans ma famille de pensée et d’art on ne le goûtait pas. Mais on le fredonnait quand même. Quelle importance ? Pourquoi se disputer à ce sujet ? Tout art est populaire ou il n’est pas.
Mais le peuple narquois de la gouaille et de l’insolence a été consigné à domicile : pleurs obligatoires, silence interdit. Pour la tendance Brel-Brassens-Ferré : le piquet. Le tweet de Jean Michel Aphatie signale la profondeur du dérapage autoritaire de la télé d’État en plus de la faute professionnelle qu’il représente. Une injonction à se conformer aux règles du spectacle organisé fusse au prix d’une fausse information. Le tout au nom d’un prétendu devoir de communion populaire dont on a vu ensuite qu’il restait bien compartimenté entre ceux qui entrent dans l’église et ceux qui restent dehors. Ce moment fut celui d’une décadence affichée du fait de la grossière récupération à laquelle se livrèrent les autorités politiques du pays.
Car je veux en rester à mon domaine de légitimité : la politique. Que faisait tout l’appareil de l’État dans cette église ? Comment a-t-il pu oublier ses devoirs de célébration du jour anniversaire de la loi instaurant la laïcité de l’État ? Comment pouvaient-ils s’afficher au grand complet, es qualité j’y insiste, dans une lieu de culte ? Et, ce n’est pas le moindre, un lieu symbolisant dans l’Histoire profonde l’hostilité cléricale à la République.
Au dernier moment, le chef de l’État semble s’être ressaisi. Il parla sur les marches plutôt que dans le bâtiment. Et une fois dedans il eut le sursaut de ne point faire d’acte religieux devant le cercueil. Quand on pense au cirque que nous avons vécu sur le thème de la laïcité depuis des mois ! Tous ceux qui n’avaient pas assez de mots pour s’en réclamer contre les musulmans n’avaient plus rien à dire ce jour-là. Leur pacotille s’est dissoute dans les pleurs de commande.
Quant au Président, le voici très pusillanime. Il a accepté d’être Chanoine de Latran, c’est-à-dire curé d’honneur de la paroisse du pape. Il a aussi accepté d’être co-prince d’Andorre aux côtés de l’évêque de Seu d’Urgell. Emmanuel Macron met donc ses pas dans le passé archaïque des traditions les plus éculées sans ressentir de gêne. Puis, soudain, il reste sur les marches de la Madeleine, sans entrer dans le lieu de culte dont quelqu’un a dû finir par lui dire qu’il est dédié à la repentance de la République. Tant mieux, mais trop tard. Car alors pourquoi venir là si c’est pour finir sur les marches ?
L’erreur de cet homme en la matière vient de l’âge qu’il pense avoir. Car en se référant à sa seule horloge biologique, il en vient à se dire non concerné par toutes sortes d’épisodes de notre histoire nationale commune. C’est ce qu’il nous a dit au Burkina Faso et en Algérie. Mais tout président de la République française a plus de deux siècles, au moins. Il est forcément né le 21 septembre 1792 quand le peuple a vaincu à Valmy et que toute l’Assemblée l’apprenant cria « Vive la Nation » et proclama la République. La fonction vaut héritage. Il faut l’assumer sans faux-semblant ni se défausser. Comme l’Histoire de France est riche, et sa capitale intimement unie à toutes les significations symboliques que le temps y a incrusté, on ne préside pas la France innocemment dans Paris, quelles que soient les circonstances.
L’église la Madeleine est attribué en toute liberté d’usage au culte catholique. Cela n’est pas en question. J’y entre comme personne privée si un ami catho y fait ses funérailles. C’est normal. Mais ce n’est pas un lieu pour un président de la République agissant au titre de sa fonction. Surtout à la date anniversaire de la loi de 1905 comme j’ai eu le douloureux devoir de le rappeler avant le délire national de ce samedi. Peut-être le Président a-t-il eu écho de notre façon de penser ? Le président à la Madeleine est resté dehors. Tant mieux. On lui avait d’abord donc caché où il était ? Personne ne le savait ? Je vous offre donc une visite guidée des lieux. Je l’ai gardée pour moi le temps des funérailles et par respect pour celles et ceux qui s’y impliquaient sincèrement. Mais le sujet de ma promenade guidée dans ce secteur de Paris ne s’arrête pas au bâtiment religieux. Tout l’espace du quartier est marqué de symboles très forts, volontairement affichés pour faire sens. C’est une belle occasion pour moi de les faire connaître.
Si le Président s’était retourné vers le fronton, il y aurait vu que cette église est consacrée à un personnage féminin au pied du Christ. Oui, une femme. Elle demande son pardon à genoux parmi des hommes debout. Elle est rangée du côté des damnés. Des féministes auraient pu se demander si cette idée est conforme à l’idée qu’elle se font de la dignité des femmes. Surtout que le péché de celle-ci serait peut-être autrement évalué de nos jours. En effet, il s’agit de la prostituée de l’Évangile. Le Christ lui a pardonné en son temps si l’on en croit les Évangiles. Mais pas l’Église de France qui lui demande se vautrer encore par terre. Et cela pour obtenir son pardon d’une faute qu’il faudrait plutôt attribuer aux hommes qui l’entourent.
Pour la réaction royaliste et l’extrême droite de l’époque, la République c’était la « gueuse », vouée à la prostitution. Il existe d’innombrables représentation de la Marianne au bonnet Phrygien présentée en « gueuse ». Il est possible d’aller en voir une au sous-sol du Sénat dans la petite exposition permanente sous vitrine devant l’atelier du coiffeur, en allant à la salle Clémenceau. L’église catholique officielle a combattu sans relâche la République jusqu’en 1920, date à laquelle elle l’a reconnu du bout des lèvres. Avant cela, en 1906, elle condamnait encore par encyclique le suffrage universel. L’allégorie du fronton signifie que « la gueuse », c’est-à-dire la République, demande son pardon à Dieu le jour du jugement dernier. Pardon de quoi ? De l’exécution de Capet, ci-devant roi Louis XVI, et de son épouse Marie Antoinette. L’exécution a eu lieu quelques centaines de mètres plus loin, place de la Concorde.
Tout dans ce secteur évoque cet autre jugement. Tout le met en scène depuis la rue voisine Boissy-d’Anglas, un des rares qui ne votèrent pas la mort du roi. Les rues qui conduisent directement à la Madeleine, portent en effet les noms des avocats du couple royal. Ceux de Louis XVI : le vieux Malesherbes a son boulevard, Tronchet et de Sèze chacun leur rue latérale. Et de même pour ceux de Marie-Antoinette : Chauveau-Lagarde et Tronson du Coudray pourtant commis d’office. Au centre de cette étoile de rues, la Madeleine met en scène le seul jugement qui vaille selon les dévots royalistes et exige de la femme criminelle, la République, qu’elle demande pardon. Imagine-t-on balisage symbolique plus clair ? Arrivés par de telles rues, ayant imploré son pardon, la gueuse n’a plus qu’à emprunter la rue Royale pour arriver place de la Concorde où furent exécutés les titulaires de la royauté.
De la Madeleine donc, qui demande pardon d’un autre jugement à l’heure du sien, on dévisage le temple suprême de la République : l’Assemblée nationale. Lui aussi a un fronton à la grecque bien illustré. La République y est là encore représentée par une femme. Mais c’est une toute autre image qui en est donnée. Elle se tient debout, calme et digne, tenant d’une main l’écriteau où est inscrite la devise de la République depuis Robespierre : « Liberté-Égalité-Fraternité ». Son autre main désigne le groupe des femmes qui l’entourent, non moins dignement représentées. Elles sont porteuses de divers outils symboliques très utiles. Les deux frontons se parlent en s’opposant dans les principes comme dans la représentation féminine qui les inspirent. Entre les deux, la place la Concorde. C’était autrefois la Place de la Révolution. Elle fut rebaptisée ainsi sous le directoire (1795) pour tourner la page des évènements attribués à la Terreur. Apparemment l’Église de l’époque n’a pas été convaincue.
Cette place est la plus grande de tout Paris. Elle frémit d’Histoire révolutionnaire. C’est de là que les gens s’assemblèrent pour piller les armes dont ils avaient l’intention de se servir le lendemain contre la Bastille. C’est là que la guillotine fut amenée pour l’exécution de Louis XVI et ramenée encore pour celle de Robespierre et de cent-vingt de ses partisans, guillotinés sans jugement. Il y a quelques années, deux cents de mes amis y commémorèrent cet assassinat en plein mois de juillet. De leur côté, les monarchistes célèbrent une messe au pilier ouest de la place chaque 21 janvier, date anniversaire de l’exécution de Louis XVI. Exécution dont on doit se souvenir qu’elle fut votée par l’Assemblée nationale, désormais installée juste en face. D’où le pardon demandé à la Madeleine. Pendant un temps, au centre de cette place trônait une statue de la liberté, coiffée d’un bonnet phrygien rouge et tenant une pique à la main. La liberté était chez elle.
Et si l’on met de côté l’Histoire à livre ouvert ce n’est pas encore fini pour ce qui est de la lecture symbolique des lieux dans ce secteur. Car sur la place de la Révolution devenue place de la Concorde, on voit l’obélisque tiré du temple de Louxor en Egypte. Il fut classé monument historique en 1936. L’obélisque est la représentation symbolique d’un rayon de lumière. Jacques Chirac y ajouta le pyramidion d’or qui le couronne en éclairant sa signification. L’obélisque fonctionne comme un ode à la raison. En effet, il rend aussi visible par son ombre les déplacements du soleil dans le ciel et rend ainsi possible de prévoir de façon rationnelle de nombreux évènements comme les équinoxes, les solstices et ainsi de suite. Cet obélisque parisien veillait déjà autrefois sur l’entrée d’un temple à Louxor, treize siècles avant que l’ère chrétienne commence. Ce qui est n’a pas toujours été et ne sera pas toujours. Rigolade : la base de cet obélisque fut retirée et entreposée au Louvre. C’étaient des babouins en érection, adorateur du soleil ! À bon entendeur, salut.
Quelqu’un a quand même dû prévenir le Président du spectacle qu’il donnerait dans l’hypothèse où il serait entré dans la Madeleine pour faire son discours. Car il aurait alors parlé sous le dôme du chœur où sont montré tous les rois de France, et même Napoléon, à genoux devant le Christ ! Je considère qu’en allant parler sur les marches, plutôt qu’à l’intérieur, le Président a validé nos objections (faites pour ma part vendredi sur Facebook). Il a donc admis qu’un problème concernant la laïcité de l’État se posait au regard de l’Histoire de France qu’il doit assumer en notre nom à tous. Il eut été mieux inspiré de laisser Johnny à son public et de ne pas mêler l’État républicain à une cérémonie où il n’est ni à sa place ni chez lui.
Je forme le vœu que mes quelques lignes aient offert un point de vue digne d’intérêt à ceux qui me font l’amitié de me lire. J’espère surtout que cela rappelle à tous à quel point notre pays ne sort pas de l’œuf. Son passé ne doit pas nous dominer mais nous expérimenter par ses parcours. Et plus haute est la responsabilité, plus haut est le devoir à son égard.
Paris est la ville de notre destin commun, d’où que l’on soit en France. Peut-être même que Paris est davantage : bien plus loin, bien plus profondément dans l’Histoire du monde moderne depuis la grande Révolution. Tout parle en elle et tout parle de nous, peuple remuant. Et de cette Histoire, le plus humble d’entre nous en a sa part comme de sa propre histoire personnelle. On doit la traiter avec davantage de délicatesse et de respect que cela n’a été la cas durant ces funérailles nationales improvisées.
Pour conclure ces lignes et rester dans le ton du jour anniversaire de la loi de 1905, je voue une pensée par-dessus les gouffres du temps au penseur musulman Averroès, mort un dix décembre, le lendemain de l’enterrement de Johnny. Mais c’était en 1198. Ce fut le premier penseur de ces temps à tenter une analyse qui sera ensuite le canevas d’où repartit la pensée philosophique lors du retour des Lumières en Europe. Séparant à sa façon ce qui est de l’ordre de la foi et de l’ordre de la raison, il donnait à la science un espace spécifique, libre et indépendant. Pour lui, il fallait approfondir la connaissance scientifique de la réalité parce que c’est le seul moyen, en connaissant l’œuvre, de deviner son créateur. Certes, Averroès ne sort pas du champ de la foi. Mais il libère les sciences en leur conférant une dynamique propre et légitime dans la recherche de la vérité. Inutile de dire que cette façon de voir fut vite condamnée de tous côtés. D’abord par les autorités religieuses musulmanes elles-mêmes. Mais bientôt par toutes celles du christianisme qui y virent le même danger pour leur dictature obscurantiste. Toute pensée libre a une dette à l’égard d’Averroès et du travail de ses idées au fil des siècles. Et il ne faut pas en demander pardon.
France-Info-la-honte-nationale avait décidé de me faire lyncher pour « n’avoir rien dit en hommage à Johnny ». Quelques-uns de ses collègues moutons de Panurge précisèrent même que je « refusais de participer à l’hommage à Johnny », crime dont chacun mesure la laideur dans un contexte d’adulation obligatoire. Cependant, plusieurs journalistes réagirent quand même pour démentir cette invention. Il est vrai que ceux-là se sont donné la peine d’aller voir sur ma chaîne Youtube ce qu’il en était vraiment. Ils ont découvert que je m’étais exprimé. Autrement, il est vrai. Avec mes mots. Comme quelqu’un qui n’était pas un fan (un choix semble-t-il interdit), à ma façon raisonnée. Je m’en suis sorti à peu près indemne. Corbière a eu moins de chance. Pour un tweet mille fois incendié, il a même eu droit à sa dose de menaces de mort au siège du mouvement. Bravo les petits soldats du pilori médiatique ! Encore un effort et l’un d’entre nous finira par prendre un mauvais coup de la part d’un dingue. Ça fait des mois que c’est votre but avec vos buzz pourris tous les deux jours, non ?
S’il fallait un argument de plus, cet épisode ridicule de plus pour comprendre dans quel abîme est en train de sombrer l’info de « service public » de l’information politique, il est donc servi. J’ai donc proposé ici même que soit créé un tribunal déontologique des médias. Le mot « tribunal » est inadapté. Il sous-entend une vocation punitive qui n’est pas dans l’esprit du dispositif dont il est question. Le mot « conseil déontologique » est plus conforme à l’idée sur le sujet. Car il ne s’agit, le cas échéant, que de sanction symbolique, c’est-à-dire morale. Le point de départ : il n’existe aucun recours individuel ou collectif contre un manquement avéré aux règles de déontologie du métier de journaliste. Plusieurs textes ont été publié pour appuyer cette proposition. Thomas Guénolé s’est exprimé par une tribune dans Marianne.net et par une vidéo que j’invite à lire. J’ai trouvé aussi un texte d’Olivier Tonneau, paru dans Médiapart. Les deux ont fait un très grand effort d’argumentation.
Je crois en effet que l’argumentation est notre meilleur outil de conviction de masse. Car il ne s’agit pas de rallier nos signataires pour qu’ils soutiennent la condamnation du spectaculaire mauvais traitement dont j’ai été l’objet sur France 2 ou par France Info. Il s’agit de tirer d’un mal un bien. Il s’agit de créer un recours déontologique qui assainira une atmosphère devenue aujourd’hui insupportable. Il s’agit de défendre un bien commun : le droit de connaître la vérité d’aussi près que possible. J’ai bien noté l’assaut immédiat de quelques médiacrates contre l’idée : d’abord « c’est Mélenchon qui la propose ». Ensuite c’est « pour surveiller les journalistes et limiter leur liberté ». Et voilà. Quelques-uns ont poussé le corporatisme plus loin en invitant sur leur plateau Lenglet et Saint-Cricq pour recueillir leurs émouvantes pleurnicheries. Le monde à l’envers : présenter deux prototypes de l’abus de pouvoir médiatique comme de pauvres victimes et les repeindre en défenseurs de la liberté de la presse : un comble ! Ceci dit c’est une émission de divertissement et l’humour noir, c’est de l’humour. Merci à Yann Barthez d’avoir placé ces deux caricatures en position d’accusés, obligés de se défendre. Un seuil symbolique intéressant a été franchi. D’autant que la réponse de Lenglet sur la TVA des automobiles achetées en Belgique n’a pas arrangé son cas.
Le recours déontologique a pour objet de ne pas laisser pourrir de l’intérieur la liberté de la presse par l’abus de pouvoir que constitue la diffusion d’informations truquées. Il n’est pas possible de constater que 70% des gens déclarent n’avoir plus confiance dans les informations qu’ils reçoivent sans rien faire pour assainir la situation. Ce qui vaut pour la sphère politique vaut ici tout autant. Car si on montre souvent les liens mortifères entre politique et média, on devrait aussi réfléchir aux liens positifs qui devraient exister. Dans mon livre « Qu’ils s’en aillent tous » j’abordais cette question et les réponses qu’on pouvait imaginer en partant du droit d’être informé comme condition de base d’une démocratie politique. L’école et l’information sont les deux colonnes du temple républicain. L’école qui nous prépare à être citoyen en nous instruisant et en nous enseignant les méthodes de l’esprit critique, le système médiatique en nous fournissant l’information nécessaire à ce que nous puissions prendre notre part de la décision publique à bon escient c’est-à-dire en connaissance de cause.
Dans un système de monarchie présidentielle comme le nôtre, la citoyenneté vit rabougrie. Avec un système d’information purement et unilatéralement partisan comme il l’est, elle est tout simplement éteinte. Dans ce cas, en effet, la liberté de conscience ne trouve plus de point d’appui pour construire un point de vue. C’est pourquoi « le parti unique médiatique » doit être combattu sans relâche. Cette bataille n’est pas une affaire d’humeur, ni même d’engagement partisan. Quiconque veut vivre libre doit y prendre sa part. Ici nous emploierons la seule arme qui contribue par son usage même à la construction d’une conscience libre : élargir le champ de la responsabilité de chacun d’entre nous à la protection de la qualité de l’information. Le recours déontologique n’a aucun moyen de sanction sinon morale. Il importe qu’il en soit d’abord ainsi.
Car c’est de la Vertu en société dont nous parlons ici en revendiquant notre droit a être respecté comme intelligence et sensibilité. Car les menteurs, les manipulateurs, ont d’abord un préjugé dangereux à l’esprit : celui de la stupidité du public qui ne serait pas capable de se rendre compte de l’abus de pouvoir qu’ils commettent en essayant de nous faire prendre le faux pour le vrai. Je dis que c’est un préjugé dangereux comme je le dirai d’un médecin qui ne croirait pas à la science, un enseignant qui ne croirait pas les enfants éducables, un juge qui ne croirait pas l’être humain perfectible et ainsi de suite. On ne doit jamais perdre de vue que le goût de la liberté, en République, suppose qu’on en croit les autres, autant que soi, capables d’un usage raisonné. Mais la condition de cet usage raisonné de la liberté nous ramène a l’exigence d’éducation et d’information.
Si certains médiacrates refusent l’idée que l’on puisse critiquer leur travail, d’autres journalistes ont trouvé l’idée bonne et l’ont dit publiquement. Une telle instance existe déjà en Belgique, au Québec, en Suède ou en Suisse. Le premier syndicat de la profession, le syndicat national des journalistes (SNJ) a fait du conseil de la déontologie des journalistes une de ses revendications depuis 2012. L’association Acrimed avance aussi cette proposition. Les deux soulignent que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) ne peut pas remplir cette mission. Cela pour une raison simple : ses membres sont nommés directement par le gouvernement. Il ne peut être question qu’un organe gouvernemental soit responsable de juger les pratiques déontologiques des journalistes. Le SNJ et Acrimed penchent plutôt pour un conseil composé de représentants des journalistes, par le biais de leurs organisations syndicales et de représentants des usagers des médias, comme nous le proposons dans notre pétition. Acrimed insiste sur la nécessité d’avoir une représentation des journalistes précaires et pigistes qui composent la majorité des rédactions. Le Conseil aurait un pouvoir de sanction symbolique. Le Conseil de déontologie du journalisme qui existe depuis 2009 en Belgique peut, en cas de faute avérée contraindre le média à publier des excuses, un rectificatif ou un article complémentaire. Il ne s’agit pas ici de sanctions disciplinaires.
Ce conseil aurait aussi une vertu pédagogique. Il aurait un pouvoir d’enquête non seulement pour établir les fautes déontologiques éventuellement commises mais aussi pour mettre à jour les mécanismes dans la fabrication de l’information qui produisent ces fautes. Précarisation à outrance des conditions de travail des journalistes, pression sur des objectifs chiffrés comme le nombre de « clics », course aux annonceurs ou copinages à la tête des rédactions : l’analyse et la publicité des dysfonctionnements du système médiatique feront avancer la société toute entière. Le SNJ voudrait que le conseil de déontologie puisse effectuer ce travail « sans se limiter au travail du seul journaliste en première ligne ». En effet, il arrive que le journaliste de base, précaire ou pigiste, soit lui-même victime du système. Il doit d’abord produire un maximum d’articles en un minimum de temps et répondre à la commande des directeurs de rédaction pour gagner sa vie. S’il est pigiste, il ne peut pas forcément s’appuyer sur les services documentaires d’une rédaction pour vérifier une information. Il me semble que cela ouvre une autre vision du fonctionnement des médias en se préoccupant de l’importance des conditions de sa production.
Comme d’habitude dans la novlangue des pouvoirs libéraux, l’intitulé du projet de loi est l’exact contraire de ce qu’il prétend contenir. Celui-ci s’appelle donc « projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants ». C’est d’une loi contre la liberté de choisir ses études et pour empêcher l’accès a l’université dont il est question en réalité. Le point de départ est évidemment lié à l’actualité à laquelle la loi prétend répondre. Mais on aurait tort de croire que ce sera une loi faite sous le coup de l’émotion. Au contraire, elle contient une vision de l’université en gestation depuis déjà longtemps et dont la mise en œuvre est le fil rouge des réformes dans le secteur depuis au moins trente ans. Un projet qui avance par petits ou grands bonds successifs sans interruption depuis la loi Devaquet en 1986. À présent, le point de départ est l’indescriptible pagaille déclenchée par la procédure actuelle d’admission à l’université. Elle-même est bien sûr avant toute chose le résultat d’une imprévision délibérée à propos de l’évolution des effectifs ayant vocation à entrer en fac une fois passé le bac.
Donc, la loi se propose de faire cesser l’inepte plateforme « Admission Post-Bac (APB) » et l’insupportable tirage au sort dans les filières où trop de monde veut aller compte tenu du nombre insuffisant de places pour accueillir les jeunes. Qui va regretter le tirage au sort ? Personne, c’est certain. Mais la nouvelle méthode propose un changement radical. C’est la fin de la liberté d’inscription en fac pour tous les bacheliers. Le bac n’est plus le premier grade universitaire. Il n’ouvre plus automatiquement la porte de l’université. Une sélection à l’entrée de la fac est créé à l’article premier. Le projet de loi étend la mise en place de quotas de réservation aux meilleurs élèves à l’ensemble des formations et non plus seulement aux formations sélectives (article 2). Il abolit le régime spécial de sécurité sociale des étudiants. Il les rattache au régime général de sécurité sociale (article 3). Il met en place une contribution sociale étudiante annuelle pour financer notamment la prévention (article 4). Enfin, il instaure la possibilité d’une « année sabbatique estudiantine ». On est donc incité à cesser les études. Bien sûr, cela se fait sans toucher de bourses. Il s’agirait de s’en aller de la fac pour mener à bien un projet professionnel ou personnel (article 5).
Voyons à présent le détail. À l’article 1 est organisée une sélection qui ne dit pas son nom pour l’accès en licence. Deux phrases fondamentales sont rayée du code de l’éducation. Les voici: « Tout candidat est libre de s’inscrire dans l’établissement de son choix » et « les dispositions relatives à la répartition entre les établissements et les formations excluent toute sélection. ». On sait donc ce qui est supprimé : la liberté de choisir ses études. Et ce qui est créé : un droit pour l’autorité de répartir les étudiants en les sélectionnant par les moyens qu’elle voudra. D’ailleurs, tous les établissements de premier cycle (licence) doivent mettre en place des « dispositifs d’accompagnement » et des « parcours personnalisés ». Fin de la liberté individuelle en matière d’études. Cela signifie que l’autorité change les conditions d’inscription. Celle-ci n’est plus ni un droit automatique ni libre.
Pour cela, l’inscription se fera par une procédure nationale de préinscription. Cela s’appelle « ParcoursSup ». Cela remplace le cirque de APB. Mais ça institutionnalise que la liberté d’inscription est morte. Après quoi l’établissement peut conditionner l’inscription du bachelier au suivi d’un parcours de remise à niveau à travers des enseignements ou une année supplémentaires. C’est-à-dire autant de dépenses supplémentaires pour un jeune bachelier. Pensons que le coût moyen pour une année est de 10 000 € pour un jeune. Inutile de souligner que cela crée aussi des inégalités parmi les titulaires d’un même diplôme entre une licence en 3 ou 4 ans.
Le critère de proximité géographique pour s’inscrire dans une fac plutôt que dans une autre est supprimé. Aucune garantie n’existe plus pour personne concernant la localisation de ses études ou la filière qui lui est ouverte. À partir de cette disposition, le reste de l’opération s’enclenche. Les capacités d’accueil sont fixées par l’autorité académique. Lorsque le nombre de candidatures excède les capacités d’accueil, le président d’université a les mains libres pour sélectionner les étudiants dont il accepte l’inscription. De son côté l’autorité académique peut fixer un pourcentage minimal de boursiers acceptés et un pourcentage maximal de bacheliers issus d’autres académies.
Que deviennent ceux qui n’ont été acceptés nulle part ? Le recteur propose une formation à ces bacheliers. Le recteur ! Sur quelles bases, d’après quels critères ? Le recteur tout seul dans son bureau ? Non bien sûr. Ce serait impossible. Donc ce sera une commission qui le fera. On se pince ! L’argument massue du gouvernement est que ce système permet de mettre fin à l’odieux système du tirage au sort. Mais il s’agit bien d’une méthode de sélection en profondeur qui modifie complétement les conditions d’accès a l’université, la nature du baccalauréat et le sens de la liberté individuelle pour construire sa vie.
En résumé, soit le candidat est accepté (« oui ») ; soit pour être accepté il doit suivre un parcours de formation (« oui, si ») ; soit pour les filières « en tension », le président de l’Université peut évaluer les acquis de l’étudiant, refuser l’inscription (le « non » qui ne dit pas son nom) et lui en imposer une à prendre ou à laisser (le oui sans choix).
À présent, voyons ce que nous savons de ce « ParcoursSup » qui est censé organiser en amont le parcours du jeune. Il sera mis en place dès le 15 janvier 2018. Le lycéen fera 10 vœux (au lieu de 24). Il ne les classe plus lui-même et il ne les situe plus puisque le critère géographique est supprimé. Des « attendus pour réussir » sont définis dans un cadre national. Mais ils sont également « adaptés » par chaque établissement. Au lycée, le conseil de classe émet un avis sur l’élève au second trimestre. Deux professeurs principaux auront pour rôle de guider les élèves dans leur orientation. L’élève reçoit les réponses au mois de mai pour l’ensemble de ses vœux. Il aura un temps limité pour répondre afin de permettre de connaître le plus vite possible le nombre de place disponible réellement dans les divers établissement et branches.
Naturellement, le groupe « La France insoumise » va voter contre ce modèle d’accès sélectif à l’entrée de l’université. Nous allons amender article par article. D’abord, dans la logique de notre refus, nous proposerons l’annulation de chaque article. Puis nous attaquerons chacune des dispositions qui construisent le nouveau modèle. Par exemple nous proposerons de rendre non obligatoire l’accompagnement pédagogique et le parcours de formation personnalisé qui servent de prétexte à l’orientation forcée. Et nous demanderons que soit précisé que le parcours de formation personnalisé ne peut entraîner une année de formation supplémentaire. Et surtout que soit rendue obligatoire la proposition par le recteur d’une formation dans une filière conforme aux choix du bachelier dont tous les vœux ont été rejetés et cela dans l’académie dont il est issu.
Mais par contre, nous proposerons de créer un accompagnement pédagogique pour les étudiants issus de certaines filières comme celles de l’enseignement professionnel où certaines techniques propres à l’enseignement supérieur ne sont pas enseignée dans le secondaire. Par exemple la prise de notes.
Je n’entre pas ici dans le détail de chacun des cinq articles de la loi. Notre ligne est le refus de la logique qui l’anime dans un projet global dont on voit l’objectif. C’est la construction d’un marché de l’éducation. Celui-ci est déjà largement préfiguré à travers la concurrence entre les établissement dans l’enseignement supérieur et la « gouvernance » autonome de celles-ci. À présent, en sélectionnant à l’entrée de l’université, on passe de la gestion des moyens disponibles à celle du public pris en charge. Ce n’est pas seulement une question de régulation des flux pour éviter la trombose de APB. C’est un processus de choix du public accueilli. Le recrutement dans les établissements va donc dépendre de nombreux critères dont les établissements ne pourront ignorer qu’ils serviront à évaluer leur performance et donc le niveau des tarifs d’inscription qu’ils pourront réclamer.
Mais pour que le système soit complet, il faut évidemment que l’articulation se fasse avec le parcours dans l’enseignement secondaire. L’instauration d’un bac différent d’un lycée à l’autre du fait du contrôle continu va dans ce sens une nouvelle fois de la concurrence des établissements par le classement sur la base des résultats. Du coup, celui-ci devra lui aussi organiser les conditions d’accès en son sein. On doit s’attendre pour finir a l’instauration d’un cliquet d’admission dans la suite du parcours au-delà de la scolarité obligatoire à 16 ans, au niveau de la classe de troisième et de la fin du parcours en collège. Ce plan avance à grand bonds depuis la loi Sarkozy sur l’université votée quasi dès son élection. Le choix tactique a été de changer « la gouvernance » des établissements devenus largement autonomes. Le raisonnement est que l’aval commande l’amont dans une filière. Et c’est cette contagion de la méthode libérale dans la gestion de l’éducation dont nous sommes témoins depuis lors. Et cette loi prépare une déflagration d’inégalités dont l’onde de choc va se propager dans l’enseignement secondaire et jusqu’au collège.
173 commentaires
COLLIN Gaël
A nouveau merci pour ce billet qui ose dire tout haut ce que de nombreux Français pensent.
Pensées, tant concernant le départ de Johnny Halliday que pour le niveau des médias aux ordres dont il y en aurait à dire non seulement concernant leur intégrité professionnelle, mais également sur leur capacités intellectuelles de plus en plus absentes.
« Ils ne sont puissants que parce que nous nous mettons à genoux » De La Boëtie
« L’obligation de subir donne le droit de savoir » Inconnu
Restons vigilants et ne lâchons rien ! Encore merci, Cordialement.
Breton suzette
Pourquoi apporter tant de malversations sur une cérémonie religieuse, laquelle s’est déroulée dans tout le respect qui se devait pour cet acte où le coeur de chacun des assistants battait au même rythme ? L’Antiquité n’a pas été bafouée ! Elle a dû être fière, d’avoir été choisie comme témoin, comme lien indéfectible entre sa symbolique éternelle et notre présent !
René
J’ai signé la pétition pour un conseil de déontologie des journalistes, mais je pense que la solution ne viendra pas d’un quelconque « haut comité » mais de l’éducation du peuple et de notre capacité à contrebalancer l’influence des média à la solde des capitalistes.
Sur l’hommage à Johnny, je ne partage pas votre virulence. C’est le chanteur, le rockeur qui a été salué par le peuple : le beau texte d’Elsa Triolet écrit en 1964 et republié cette semaine dans l’Huma en donne sa pleine mesure. Macron, la Madeleine, c’est le gotha du show buisness et la bourgeoisie dans laquelle Johnny s’est bien inséré qui s’est retrouvée… pas de quoi en faire un fromage!
Jean claude Rocailleux
Intéressante l’analyse de la dictature émotionnelle exercée par les médias. Ce sont les mêmes pseudo journalistes qui accusent les réfractaires à l’endoctrinement de masse d’être source de violence sociale. Alors que la corrida médiatique consiste à agiter le chiffon rouge devant l’insoumis.
Buonarroti
Ompff ! Voilà deux siècles, l’éveil à la Révolution universaliste de 1789, cœur battant de l’humanité abolissait l’esclavagisme et convoquait une mutation ontologique sans dieu ni maître. Refusant toute sanctification mercantile du sang versé, le progrès ne résiste-t-il pas à la violence ? Pourtant il ne s’agit pas de tendre l’autre joue… et le coup de boule de Mr. Zidane renvoie toutes les coupes du monde aux poubelles de l’histoire. Cela étant dit rappelons le principe de provocation : pousser à la faute pour un résultat attendu ! La difficulté réside dans l’anticipation et l’identification du cynisme. Mr. Mélenchon a cette faculté de voir venir. Pour autant devant le dernier tir de barrage, on peut comprendre un léger énervement. Sinon : démocratie pour tous et que dieu se démerde !
christiane 60
À propos de l’hommage au chanteur, je n’ai pu m’empêcher de penser: ils sont un million sur les Champs Elysées, mais ce n’est pas pour défendre le code du travail. Auraient ils accepté de rassembler quelques économies, de prendre le train, ou de faire un long trajet en bus, de dormir dehors dans le froid pour défendre leurs liberté et leurs droits ? J’ai peur que non pour la plupart. C’est ce que souhaitaient pourtant Jean-Luc et la FI. Et il paraît que 52% sont contents du président. Contents qu’il casse le code du travail, l’université, l’éducation nationale, bientôt la sécurité sociale et les retraites, qu’il privilégie les plus riches ? Difficile de rester positif. Il va nous falloir à tous beaucoup de courage pour tenir et résister.
Daniel Mino
Ne faudrait-il pas se féliciter de l’exploit de François Gabart qui vient de boucler le tour du Monde en 49 jours, ce qui montre les capacités de notre pays dans le domaine maritime, qui est au coeur de notre programme. Ce serait une note plus positive que de vituperer contre Caroline Fourest qui ne mérite pas tant d’attention.
Buonarroti
La virtuosité de la Macif/Sportmag à nous convier en mer promise ne se calque pas nécessairement sur les intérêts du pays. Par contre développer un domaine maritime au service du plus grand nombre en invitant ses travailleurs à exercer leur responsabilité… certainement. Nous ne méconnaissons pas les compétences des experts, ni celle de Gabart, ni celle de Fourest. Que votre admiration pour l’un en appelle à l’estime de notre patrimoine maritime, ne peux exonérer la fonction prédatrice à notre égard de l’autre. D’autre part nous savons que la vitesse est à la guerre, ce que le statut quo est à l’armistice et la décroissance à la paix. Nous avons tous un mal de chien à faire face à la violence qui s’annonce et pour l’un comme pour l’autre que notre amour les soigne quand bien même il serait passé au fer rouge.
Christine Meant
Je partage complètement votre point de vue. Quelle récupération ces funérailles ? Et la côte de Macron a remonté. Il y a un diktat de la pensée qui se met en place. Il faudrait tous être au diapason. Jean-Luc Mélenchon est le grain de sable qui dérange, le seul qui ait eu une pensée intelligente et que ses détracteurs n’ont certainement pas lue, à la fin de son intervention sur la mort de Johnny Hallyday.
Diane
Etant plus de 550 000 insoumis en France, comment se fait-il qu’il n’y ait que 160 000 signatures pour le conseil de déontologie du journalisme et 10 600 « socios » pour le média.fr ? Nous insoumis, sommes nous satisfaits des émissions truquées des journaleux des médias des milliardaires qui veulent notre peau et ne désirons nous pas mettre un média juste en place ? Alors « hissez haut » !
Meyer
Je pensais qu’il s’agissait de la « communauté » des journalistes…
Invisible
Quelle est la pire mesure de Macron ? C’est de supprimer la cotisation salariale de l’ouvrier. Cette mesure était-elle dans son programme ? Non. C’est une promesse de l’extrême-droite. S’attaquer à la sécurité sociale est typiquement l’idéologie de l’extrême-droite. Voilà ce que c’est le macronisme.