Cette semaine a montré des inflexions dans le paysage politique. Je pense que le pouvoir a vraiment mangé son pain blanc pendant les six mois précédents. Car voici le moment où les multiples discours de Macron, qui ont saturé l’espace médiatique et fait vibrionner sans fin les lieux de pouvoirs, rencontrent la réalité. Celle que les gens ont commencé à découvrir avec les licenciements facilités, les choix de discrimination et la sélection à l’entrée de l’université, par exemple. La réplique sociale mûrit.
Dans les hôpitaux, les mouvements se comptent par centaines. Certains se déclenchent contre les conditions de vie et de travail quotidien devenues insupportables. D’autres parce que les nouvelles coupes budgétaires annoncées font comprendre à de nombreux personnels jusque-là le nez dans le guidon que l’avenir sera un enfer pire que le quotidien actuel. Dans les lycées et les facultés, une opinion hostile se construit, s’exprime, se déploie. Les syndicats de lycéens sont en action. Là où ils sont présents, ils sont écoutés comme jamais. L’UNL-SD a organisé les premiers blocages en début de semaine. Et pour nous : de notre côté, nous contribuons de toutes nos forces en faisant un grand et sérieux travail d’information en profondeur. Je pense que d’ici la fin du mois nous en serons à plus d’un million de tracts diffusés, plusieurs centaines de lycées approchés où atteint de l’intérieur, sans oublier les entrées de fac et celles des salons des étudiants.
Mais cette information politisée n’aurait aucun impact sans sa rencontre avec un état d’esprit dans la jeunesse. La méfiance règne. Le refus d’être la génération sans liberté de choix de sa vie gagne les esprits. Et cette méfiance spontanée rencontre à son tour une situation absurde et chaotique qui sent le mauvais coup. Absurde en effet, cette situation où il faut que les administrations appliquent une loi qui n’est pas adoptée. Elle se cabre. Chaotique, cette situation où il faut agir à toute vitesse sans les moyens pour le faire. Car il faudrait aller vite et fort comme l’exigerait la tactique de Macron. Du coup, les médias eux-mêmes se sentent obligés de rendre compte de ces réalités. Maintenant, tout le monde écrit et reconnaît qu’il s’agit d’une loi de sélection et de tri à l’entrée des universités. Les deux réunis portent un nom : discrimination. Beaucoup de médias acceptent donc de voir et de donner à voir la pagaille qui monte et les protestations qui l’accompagnent.
Ce fond social va rencontrer des opportunités électorales. Oh bien sûr, pas partout. Pour l’instant, on ne dispose que de cinq élections législatives partielles, dont quatre dans des circonscriptions où la droite est sortante. Mais dans ce contexte, ces élections législatives partielles peuvent être un bon révélateur politique et un signal majeur. On sait que l’abstention y sera massive. Plus importante encore que celle de juin dernier qui avait dépassé les cinquante pour cent. On nous dit que, comme nous n’étions au deuxième tour dans aucune d’entre elles, ces combats sont perdus d’avance pour nous. Erreur. Nous croyons que nous pouvons faire apparaître le refus montant du macronisme. Et que, dans cette bataille, nos arguments contribuent à faire réfléchir. Les quartiers vont-ils se faire entendre ? Les jeunes vont-ils utiliser l’élection ? Et de leur côté les électeurs populaires, hypnotisés par Macron en juin dernier, sont-ils toujours aussi acquis à la cause de celui qui les frappe sans relâche ? Pour ma part, je ne le crois pas.
Mes amis sont très mobilisés sur le terrain. Les campagnes sont très actives. C’est en soi un signal fort. Les contacts sont bons et généreux. Les députés de notre groupe participent activement aux campagnes. Des dizaines de personnes s’investissent. Naturellement, cela ne nous permet pas de pouvoir deviner où nous en sommes. Il est peu probable que qui que ce soit le sache ou puisse le savoir tant la situation est fluide, tant le « dégagisme » est à la fois fort et capable de prendre des formes différentes dans la vie et dans les urnes. Nous sommes et nous resterons la première force de l’opposition populaire, j’en suis certain. Ce n’est pas rien après les mois de bashing ininterrompus que nous venons de vivre. Parviendrons-nous à accrocher le second tour dans ces deux premières partielles du 28 janvier ? Ce serait évidemment un évènement politique dont la signification dépasserait le succès pour nous. Mais il n’est pas sûr que dans nos milieux sociaux on pense que ce soit une opportunité pour agir. Nous sommes donc actifs et déterminés, en sachant que beaucoup dépend de notre capacité à mettre en mouvement des gens qui sont très hésitants et peu informés. En tous cas, une fois de plus, nous aurons fait notre devoir.
eJeudi dernier, j’ai pu joindre mon ami et camarade Hamma Hammami en Tunisie. L’ancien candidat à l’élection présidentielle est le porte-parole le plus connu du Front populaire de ce pays. Son autorité morale dépasse largement le périmètre des électeurs du Front. Il fait partie d’une élite humaine tunisienne. Celle qui a su garder son sang-froid dans les moments difficiles. Celle qui a préservé la Tunisie d’un dérapage généralisé dans la violence dans les moments très durs que le pays a connu sous la pression du parti islamiste Ennahdha après la chute de Ben Ali. Ma pensée est vers ces moments où l’on tuait devant chez eux Chokri Bélaïd ou Mohamed Brahmi, nos camarades. Alors le choix fut fait de ne répliquer que par l’action toujours plus déterminée au Parlement et dans les manifestations politiques. Avec le recul, tout cela peut paraître simple et évident mais cela ne l’était pas dans l’ambiance de l’époque.
Je voulais entendre Hamma Hammami parce que son analyse me manquait avant de mettre quelques mots sur cette page. Comme tout le monde, j’ai été saisi en apprenant qu’une nouvelle vague sociale déferlait sur la Tunisie. L’information est arrivée sur nos médias sous l’angle habituel anxiogène sous lequel est traité toute révolution. On a d’abord entendu parler du mort et des blessés parmi les forces de l’ordre. J’ai compris entre les mots et les images que les manifestations sociales étaient puissantes, que le système en était déjà à tenter de démonétiser le mouvement à coup de provocations pour produire les images attendues d’un chaos attribuable à « la rue ».
Si cette crise inquiète tant les puissants, c’est qu’elle concerne l’essentiel, ajourné depuis six ans : la question sociale. La crise sociale reste le non-dit de la période post Ben Ali. Pourtant, c’est elle qui a provoqué la chute du dictateur. Sept ans après, rien n’est réglé sur ce plan. Au contraire, la situation a empiré. Les coups de fouets du FMI et de la Banque mondiale n’ont pas été économisés ! La main de fer du gouvernement Hollande n’a interrompu aucune dette alors même que la Tunisie menaçait d’être étouffée. Le PS français et son gouvernement soutenaient le gouvernement du PS tunisien alliés aux islamistes. Tout ce petit monde a bricolé des politiques dont le but essentiel était de préserver la structure de pouvoir économique en place. Pendant ce temps, les islamistes, avec leurs crimes comme celui du musée du Bardo, tentaient de faire fuir les touristes pour prendre à la gorge les ressources du pays.
J’avais besoin de ce contact pour avoir une évaluation aussi objective que possible. Car la semaine dernière a été émaillée de manifestations rassemblant des milliers de personnes. Leur protestation contre le gouvernement et l’austérité qu’il a mise en place se place sous un mot d’ordre simple et mobilisateur. Comme d’habitude, les slogans spontanés des mobilisations populaires résument bien le moment politique et lui ouvre souvent un chemin. On se souvient il y a six ans du slogan de la révolution qui a renversé le dictateur Ben Ali le 14 janvier 2011 : « dégagez ». On sait quel destin a été celui de ce simple mot. Il contient toute la phase « destituante » de la phase que nous vivons.
À présent, la consigne est « fech nestannew » c’est-à-dire « qu’est-lce qu’on attend ? ». Le mouvement a touché le pays tout entier. Comme en 2010-2011, les forces syndicales ou politiques organisées n’en sont pas à l’origine. Le mouvement a démarré spontanément à la suite d’évènements fortuits. Comme en 2011, le groupe social le plus dynamique est la jeunesse tunisienne. Une jeunesse qui a pour caractéristique d’être éduquée, diplômée mais lourdement frappée par le chômage. Celui-ci implique 30% des jeunes. Malgré quelques affrontements avec la police, son mode d’action reste très majoritairement pacifique. Plus d’un dénonce dans les violences nocturnes la main des organisateurs traditionnels du désordre dans de telles circonstances, ceux qui ont intérêt à discréditer le mouvement et à criminaliser les manifestants. Car c’est bien les manifestants qui ont souffert d’un mort, le mardi 9 janvier.
Depuis, l’anniversaire de la chute de Ben Ali a été l’occasion de nouvelles manifestations. Le slogan du mouvement illustre bien son objet. « Qu’est-ce qu’on attend ? » : les manifestants expriment leur impatience à propos des changements sociaux attendus depuis la révolution. Ce n’est donc pas un mouvement de réaction contre-révolutionnaire. Au contraire, il revendique la poursuite de celle-ci en désignant ses finalités sociales comme objectif de la révolution elle-même. Évidemment, la révolution de 2011 a su remporter des victoires depuis la chute de Ben Ali. Au premier rang desquelles la mise en place d’une Assemblée constituante. Puis le fait que celle-ci ait pu aller jusqu’au bout de ses travaux et adopter une nouvelle Constitution. Mais la révolution ne séparait pas les revendications démocratiques de celles pour plus de justice sociale. Or, de ce côté, les gouvernements successifs n’ont rien réglé.
Il est vrai que depuis 2013, le pays est tombé sous la coupe du fond monétaire international sous le prétexte de sa dette trop importante. Comme d’habitude, l’institution, fer de lance du néolibéralisme mondial, demande coupes budgétaires et dérégulation en échange de ses prêts. Cadeaux fiscaux pour les entreprises, augmentation des taxes sur les revenus du travail et la consommation populaire, privatisations : les mêmes recettes appliquées au sud de l’Europe ont été appliquées à la Tunisie avec l’aveuglement coutumier. Bien que ces potions n’aient jamais guéri personne dans le monde, elles ont été appliquées une nouvelle fois sans états d’âme. La dernière loi de finances de l’État a donc été l’élément déclencheur des mouvements sociaux. Elle a entériné une augmentation de la TVA et la création de nouvelles taxes sur des produits de consommation courante. Cela a provoqué la colère dans la population tunisienne. Car depuis l’intervention du FMI, non seulement rien ne s’arrange mais le niveau de vie se dégrade pour tous les secteurs de la société.
S’il n’est pas à l’origine de mouvement, nos proches amis sur place, le Front populaire tunisien s’efforce d’offrir un débouché politique et une sortie de crise par le haut. Ses militants participent activement au mouvement. Le Front soutient l’action populaire et combat sa diabolisation. Il a proposé à l’Assemblée des représentants du peuple une contre-loi de finances qui répond aux revendications populaires. Son porte-parole, Hamma Hammami, relance son appel à des élections législatives anticipées. Le chemin démocratique reste la seule stratégie révolutionnaire sérieuse et le Front populaire y reste fidèlement appliqué. Car le gouvernement est de plus en plus fragile. Sa chute peut entrainer le désordre si elle n’est pas encadrée par une issue pacifique.
Fragile pourquoi ? D’abord en raison de son incapacité à améliorer la condition de la masse des Tunisiens. Il n’a aucune idée nouvelle à mettre en avant sinon une stricte obéissance aux directives du FMI. Cet impératif fracasse les deux partis qui composent la coalition gouvernementale, les libéraux de Nidaa Tounes et les islamistes d’Ennahdha qui se divisent en factions concurrentes, diluant l’autorité et l’énergie pour agir.
De son côté, le Front populaire va à l’essentiel, clairement et franchement. Il réclame la renégociation de la dette tunisienne. Sinon, comment mener quelque politique que ce soit qui réponde aux demandes populaires ? En effet, le paiement de la dette est le premier poste de dépense du budget tunisien. Évidemment, une partie importante de cette dette est odieuse et illégitime puisqu’elle a servi à enrichir le clan Ben Ali lorsqu’il était au pouvoir. Les pays européens ont une grande responsabilité dans les politiques d’austérité injustement infligées aux Tunisiens puisqu’ils refusent d’annuler la dette qu’ils détiennent sur ce pays. Mille et une solutions techniques sont disponibles pour régler ce problème sans provoquer de drames. Mais les Européens, toujours riches en bonnes paroles, sont comme d’habitude férocement attachés à ne rien changer à leurs méthodes pourtant inefficaces et finalement ruineuses quand les États s’effondrent et que les cohues humaines commencent à se mettre sur le chemin de l’exil. Le moratoire sur la dette tunisienne coûtera infiniment moins cher que le prix du chaos auquel poussent les « économistes » européens et les autres larbins du lobby de la dette.
Plusieurs jours de suite, certains médias sensationnalistes ont bien chauffé l’opinion à propos des « zadistes » qui ont largement contribué au sauvetage du site de Notre-Dame-des-Landes contre la création de l’absurde nouvel aéroport nantais. On retrouve l’ambiance médiatique qui avait précédé la violence mortelle dont a été victime à Sivens le jeune Rémi Fraisse. Ici et là, on entend déjà dire qu’il faut s’attendre à des morts. C’est inadmissible. Soyons clairs : l’évacuation du site de Notre-Dame-des-Landes n’a aucun sens parce qu’elle n’a aucune utilité. Si l’aéroport ne se fait pas là, quel est l’intérêt de l’expulsion de gens qui s’y trouvent ? Qui oublie que ce sont des militants ? Certains resteront pour créer des surfaces agricoles ? Où est le problème ? Les autres partiront vers d’autres secteurs en lutte. Pourquoi vouloir les agresser ?
On craint donc deux choses en examinant cette agitation menaçante. La première est que les rumeurs de renoncement à cet aéroport soient un leurre destiné à permettre une attaque contre la ZAD dans le but ensuite de continuer l’aéroport sur un terrain désormais dégagé. L’autre hypothèse est que l’on se paie d’images de violence pour se donner le rôle de l’autorité au moment où le renoncement à construire à cet endroit met en cause les raisons pour lesquelles toutes les autorités depuis quarante ans, contre vents et marées, ont soutenu un projet totalement inutile. Je n’admets pas qu’on reproduise la préparation des esprits comme cela a été fait jusqu’au point de conduire à la mort de Rémi Fraisse. Car sur ce point non plus, il ne faut pas lâcher l’affaire.
Et je ne lâcherai pas l’affaire. J’ai promis comme d’autres que nous ne cesserions pas d’agir tant que toute la lumière ne serait pas faite. Elle n’est pas faite. La justice vient de conclure par un non-lieu le procès à propos de la mort de Rémi Fraisse. Je n’y trouve pas mon compte. Ce que l’on sait depuis la nuit de sa mort et tout ce qu’on ne sait pas, voilà qui a incrusté une ferme volonté de savoir et de punir les responsables si haut qu’ils aient été dans la hiérarchie et si bien cachés qu’ils aient été derrière les gendarmes qui obéissaient à leurs ordres sans savoir ni vouloir ce qui en résulterait.
Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, militant écologiste de 21 ans est mort sur le site de Sivens, dans le Tarn. Il s’opposait à la construction d’un barrage à cet endroit, qui aurait été une menace pour l’écosystème de cette zone humide. Il a reçu une grenade offensive tirée dans son dos, provoquant un éclatement de ses poumons et de trois de ses vertèbres. Le 10 janvier 2017, les juges d’instruction en charge du dossier ont prononcé un non-lieu général dans l’affaire judiciaire qui a suivi sa mort.
La famille de Rémi Fraisse avait en effet déposé plainte contre X pour violences volontaires entrainant la mort sans intention de la donner et pour délit d’homicide involontaire. La première qualification concernait le gendarme qui a tiré la grenade offensive. Pour son cas, les deux juges ont considéré qu’il a fait usage de la force et de son arme dans les limites de ce que la réglementation autorisait alors et sans outrepasser les ordres de sa hiérarchie. La hiérarchie, par contre, était visée par l’accusation de « délit d’homicide involontaire ». Celle-ci visait à faire la lumière tout le long de la chaîne de commandement sur les responsabilités ayant abouti à ce drame. Sur ce point, les juges ont également prononcé un non-lieu, considérant que « la chaîne de commandement n’a commis aucune faute caractérisée ». Cette décision était attendue. Depuis le début, personne n’avait été mis en examen. Le procès sur le fond aurait-il lieu ? Non, vient-on de nous dire.
Cependant, cette décision n’a pas fait la lumière sur toutes les zones d’ombre de cette affaire. Notamment concernant les responsabilités de la hiérarchie dans les faits qui ont conduit à ce drame. Plusieurs acteurs pointent la disproportion des ordres donnés cette nuit-là. En effet, les gendarmes avaient reçu pour consigne de défendre un bout de terrain dont l’intérêt n’était pas vital pour le maintien de l’ordre. Le lieutenant-colonel qui dirigeait le dispositif, entendu comme témoin a déclaré : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l’intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté vis-à-vis des opposants ». Et en effet, dans la nuit du 25 au 26 octobre, les gendarmes ont fait un usage très important – certains disent disproportionné – de la force. Qu’on en juge : 700 grenades ont été tirées. Et bien qu’il soit établi que certains manifestants aient jeté des projectiles sur les gendarmes, aucun n’a été blessé. Par ailleurs, le préfet du Tarn était absent à partir du 25 octobre à partir de 21h30. Il n’y avait donc aucune autorité civile disponible cette nuit-là pour adapter en fonction de la situation le dispositif décidé auparavant.
Le Défenseur des Droits a publié un rapport sur l’affaire le 25 novembre 2016. Il pointe, contrairement aux juges, la responsabilité de la chaîne de commandement. Il le fait sans ambiguïté. Il constate noir sur blanc « le manque de clarté et les incompréhensions entourant les instructions données aux forces de l’ordre par l’autorité civile, préfet et commandant du groupement de gendarmerie départementale ». Quant à la responsabilité du gouvernement de l’époque, du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, elle fut immédiatement récusée à l’époque. Pourtant, elle est dans la logique politique d’un pays démocratique. En effet, ce gouvernement avait fait le choix d’appliquer une politique répressive et violente à l’égard des mouvements sociaux. Et ce malgré les multiples alertes sur la montée de la tension à Sivens dans les jours précédant la mort de Rémi Fraisse. Le choix de la violence décidée d’en haut par ces responsables politiques a pu être constaté à nouveau par les nombreux manifestants du mouvement contre la loi Travail au printemps 2016.
En tous cas, en octobre 2014, Valls et Cazeneuve étaient restés silencieux pendant 3 jours. Ils comprenaient que si l’on établissait la responsabilité de l’intensité des tirs de la gendarmerie on demanderait aussitôt qui les avait ordonnés. Rumeurs et bruits ont couru pendant de longues heures sur l’identité du mort et sur les causes de son décès. Pourtant, à la fin, Valls et Cazeneuve durent admettre l’implication de la gendarmerie dans la mort de Rémi Fraisse. Mais ils n’ont jamais assumé ni reconnu la leur en tant que donneurs d’ordre de répression disproportionnée. À mes yeux, la responsabilité des gendarmes ne peut être opposée à celle des décideurs politiques. Les gendarmes obéissent aux ordres. Il ne saurait en être autrement dans une démocratie où le pouvoir civil est tout.
Tout au long du procès, les demandes d’actes de Maître Claire Dujardin, l’avocate de la famille Fraisse, pour éclairer les zones d’ombre du déroulement de l’affaire ont été refusées. Ainsi, il a été refusé que le tribunal auditionne le préfet du Tarn en poste à l’époque, Thierry Gentilhomme. Elle demandait aussi une reconstitution du drame. Refusée également. La partie civile avait enfin demandé que soient transmises les communications écrites entre la gendarmerie, la préfecture et l’exécutif national pour pouvoir identifier d’éventuelles fautes dans la hiérarchie. Les deux juges d’instruction ont refusé. Dans son communiqué, la famille prend acte du non-lieu mais considère que « donner l’ordre de jeter des grenades offensives sur des manifestants ne peut pas être considéré comme légal et la mort d’un jeune pacifiste parmi ces manifestants, comme un accident. » Elle a fait appel de la décision et a annoncé que si cette procédure n’aboutissait pas plus, elle porterait l’affaire devant la cour européenne des droits de l’Homme pour que « la responsabilité de l’État soit engagée ». C’est exactement ce qu’il faut faire.
Nous avons de bonnes raisons de penser que les tirs décidés étaient disproportionnés. Cela non seulement en raison de l’intensité de ces tirs mais aussi du fait du type de matériel utilisé. Car depuis, le type de grenade offensive qui a tué Rémi Fraisse a été interdite d’utilisation par les forces de l’ordre. Mais d’autres types d’armes le sont toujours. C’est le cas de la grenade de désencerclement, elle aussi dangereuse. Cet été, un militant anti-nucléaire a été gravement blessé à Bure, dans la Meuse, du fait d’une de ces grenades. Lors des manifestations contre la loi El Khomri, plusieurs manifestants avaient également été sévèrement blessées. La mort de Rémi Fraisse, l’absurde violence déchaînée dans la répression des manifestations contre la loi El Khomri devrait inciter le gouvernement à faire évoluer l’ensemble des techniques et des matériels utilisés pour le « maintien de l’ordre ».
59 commentaires
Benhamou
Bel analyse, vision partagée pour ceux qui veulent vivre les yeux ouverts en regardant la réalité. Bravo, on avance, nos idées sont avant tout humanistes et là personnes ne peut nous contredire.
Chevreux
L’attaque prévue, quelqu’en soit le prix sera un avertissement lancé par la dictature en place contre toute véléité de manifestation, protestation, contestation voire révolution. C’est l’heure de l’affrontement final. La Mafia n’a aucun sentiment humain et c’est elle qui gouverne !
Maxime Vivas
Gracias, Jean-Luc pour tes positions et ta connaissance des dossiers.
Rémi Fraisse. C’était un non violent, militant écologiste et fils d’un élu écologiste de la banlieue de Toulouse. Il était bénévole au groupe botanique de l’association Nature Midi-Pyrénées, affiliée à France nature environnement. L’avocat du gendarme qui a lancé la grenade se dit convaincu que Rémi Fraisse était pacifiste. Il n’y avait donc aucune raison de tirer une grenade sur (ou vers) lui. Mais j’ajoute qu’il n’y a pas davantage de raison de tirer des grenades mortelles vers des jeunes qui défendent une cause avec moins de retenue que Rémi Fraisse.
jnsp
Que vous condamniez l’Etat, on peut dire que c’est complètement justifié mais que vous vous absteniez de condamner les gens qui ont balancé des pierres sur ces même gendarmes sans autre but qu’une confrontation inutile et néfaste pour ce qui concerne la popularité du mouvement je trouve cela étonnant. En quoi balancer des pierres sur ces gendarmes avait une utilité quelconque ?
pauvre2
@jnsp
J’imagine que vous devez regarder les manifs à la TV et même peut-être sur BFM, et là tout s’explique.
maximilienne elle
On a permis que se fasse le Média grâce au don des Socios. Pourquoi ne pas proposer une grande collecte solidaire pour sauver Notre-Dame-des-Landes et ainsi empêcher tout projet de bétonnage capitaliste quel qu’il soit. Nous pourrions essayer d’acheter les terres et ainsi œuvrer à consolider cette société nouvelle qui s’est crée, fondée sur le respect, la solidarité, la fraternité. L’argent est le nerf de la guerre. Une grande collecte pour sauver Notre-Dame-des-Landes. Pour que viennent les jours heureux et le goût du bonheur.
semons la concorde
L’usage excessif de la violence contre les citoyens est un aveu de faiblesse idéologique : le bon sens devrait convaincre. Quand un gouvernement n’a que le fric dans le viseur, il n’est pas étonnant qu’il se heurte au refus des citoyens. Et quand, en plus, la justice se couche au lieu de défendre le droit le plus élémentaire en cas de drame, celui de connaître la vérité, c’est qu’on n’est plus en démocratie.
Beau discours en Allemagne. Il est temps que les peuples se parlent et ne laissent pas leurs élus engager toute l’Europe dans une dérive guerrière. Merci pour votre constance dans votre travail d’éveil à la conscience politique pour tous. Même à droite, ils devraient admettre la justesse de vos analyses !
Taoufik Dhouib
Cher Mr Mélenchon, je commencerai par dire qu’en tant que sympathisant de vos idées, je comprends que vous puissiez trouver des convergences avec M. Hammami. Je comprends aussi que vous puissiez le considérer comme ami. Ceci étant, je pense que lors de votre entretien certaines choses ne vous ont pas été dites. Je pense qu’il n’a pas dit que plusieurs cadres de son parti ont été arrêtés en flagrant délit d’incitation à la violence, en distribuant de l’argent aux malfrats qui sortaient de nuit pour piller les commerces. Il ne vous a pas aussi dit que des soupçons (très sérieux et jamais niés) de corruption par un pays étranger lui sont attribués. Bien entendu, il pourra dire que c’est le cas de tous les partis en Tunisie, ce qui est vrai ! Mais surtout, il ne vous dira pas que son principal objectif politique, n’est pas de redresser le pays mais d’obéir à ses financiers étrangers qui ne veulent que la tête du parti Ennahdha (qui est, lui, financé par le Qatar).
Gérard du Biolo
C’est du moins la version de la police.
aigle 4
On aimerait connaitre vos sources sur vos affirmations, parce que beaucoup d’entre nous n’ont pas du tout les mêmes faits à exposer, un peu comme ce qui concerne les médias mensonges sur le Vénézuela, si vous voyez ce que je veux dire. Parce que relayer ce que la police, le gouvernement et certains médias tunisiens vous disent, tel quel sans en vérifier la véracité, ça on connait.
Anonyme
Voilà une montagne de calomnies digne des propagandes rcdiste ou islamiste tunisiennes. Aucun cadre du POCT ou même du front populaire n’a été arrêté pour ce dont vous l’accusez et aucun début d’élément de preuve ne vient étayer vos allégations de financements suspects. S’il y a bien un parti qui a su garder une éthique et le sens moral dans le maelstrom de turpitudes qui caractérisent les partis politiques tunisiens c’est bien celui de Hamma Hamami. Et vous vous dites sympathisant de M. Mélenchon ! quelles rumeurs n’auriez-vous pas colportées si vous aviez été de droite ? Je ne vous accuserai pas d’être stipendié par qui que ce soit comme vous le faites si négligemment pour le front populaire, toutefois je vous invite pour le bien de tous à vous abstenir d’informer les gens quand vous ignorez tout.
marco polo
Pour NDDL, le gouvernement est dans une situation de plus en plus inextricable. Mais le risque d’intervention est réel. La construction de cet aéroport n’est pas plus justifiée qu’avant. L’autoritarisme manifesté cache des intérêts financiers et politiques. Mobilisons-nous car la partie est très loin d’être gagnée.
degorde
Vous avez raison, d’autant que le communiqué publié en début d’AM selon lequel l’état ne chercherait pas à éviter d’indemniser Vinci est révélateur. Un coup tordu se prépare.
degorde
Il est clair que la mort de Rémy Fraisse est la conséquence d’un climat pourri pour dire le moins sur place. Ca faisait des jours que la tension montait et que le duo Valls/Cazeneuve faisait tout pour que l’explosion ait lieu. A preuve, comme vous le mettez en avant, on retrouve la même violence dans les manifestations contre la loi travail en 2016. Vous mêmes la veille de la mort de Rémi Fraisse êtes venu sur place et avez reçu un projectile heureusement sans gravité, mais quand même. Rien que cet incident en disait long. Les demandes d’actes de l’avocat de la famille refusées aussi en disent long sur l’indépendance des juges dans cette affaire. Ne reste plus que la CEDH pour y voir plus clair. La condamnation de l’état sera inévitable. Cordialement.
Pantigny Sylviane
Les puissants peuvent agir dans ce pays-ci, la France comme bon leur semble. Ils sont rarement (et pour ainsi dire jamais) inquiétés. Que ce soit dans le cadre de malhonnêteté intellectuelle ou vénale comme le montre le cas du PDG de Radio France par exemple, ou bien lorsqu’ils font usage d’une violence, la violence d’état. Je suis de tout cœur avec la famille de ce jeune homme injustement assassiné car, lorsqu’au plus haut sommet de l’état, on prône la violence de la répression, il faut assumer, et cette fois-ci pour de vrai (référence aux propos de M. Philippe pour les dépenses exorbitantes liées à son retour de Nouvelle Calédonie). Monsieur G. Collomb ferait bien de freiner un peu (beaucoup serait mieux) dans son rôle de shérif, un jour ou l’autre, ces violences que le pouvoir et l’état font peser sur nous tous va se retourner contre ses auteurs. je pense que c’est pour cette raison entre autres, que le Roi Louis XVI eut la tête coupée.
Afs Chauwin Guylet
Sur France 3 Pays de la Loire, le fil Twitter ne cesse de confirmer les arrivées des cars de CRS autant sur Nantes qu’aux alentours proches, avec réservation des hôtels. Je n’ai aucun moyen de vérifier l’exactitude des tweets pourtant mon petit doigt me dit que quelque chose d’assez effrayant se prépare en catimini. Trop de reportages sur la ZAD avec des termes choisis sur les habitants pour ne pas se montrer plus que méfiant. Ce soir et demain je crains le pire. Il va y avoir ce mercredi la réunion des ministres et qui pourrait bien être annoncé le devenir de NDDL. Sinon comment expliquer ce flot ininterrompu sur Tweeter (tous lisibles sur le site de France 3 Pays de Loire). Je vis à une encablure du lieu, de l’autre côté du pont de Saint Nazaire. Pas assez proche pour voir le réel de ce qui se prépare mais assez pour défendre ce droit inaliénable de sauver la Terre qui nous nourrit toutes et tous.
educpop
Parmi les militants de gauche, la mort du militant écolo est un crime, mais dans la masse des gens, le sentiment domine que c’est la malchance qui a joué contre lui et qu’en s’opposant aux gendarmes il avait pris le risque d’être physiquement atteint. Pour le public il y a une contradiction entre le fait d’attendre de la fermeté face aux terroristes et de la modération face aux manifestants, parce que la ligne de démarcation entre les deux n’est pas claire pour les citoyens mal informés. Le gouvernement jette depuis longtemps de l’huile sur le feu pour justifier les décisions favorables aux « investisseurs » qu’il veut prendre, en accentuant la répression et le contrôle des opposants pacifiques ou non. Oui de mauvais coup se préparent.
Invisible
La malchance que des projecteurs aient éclairé un terrain vague déjà destroyé par des pelleteuses et où il n’y avait rien à dégrader. Si la police n’avait pas fourni l’électricité, tout le monde serait resté tranquille dans son coin. Ce sont les gendarmes ou plutôt les décisions du gouvernement qui ont créé les conditions d’un affrontement, d’une exacerbation des tensions. Pas la malchance.
Bernard ENGGASSER
Quant Jean-Luc écrit que le pouvoir a mangé son pain blanc, je le confirme, le constatant de même sur le terrain. Militant CGT mais également membre du PG, je mène actuellement avec l’intersyndicale des retraités une campagne de signatures d’une carte au président Macron dénonçant le fait d’être considérés comme des privilégiés, n’acceptant pas l’augmentation de la CSG, exigeant la revalorisation des pensions par un juste retour d’une vie de cotisations. La France ayant largement les moyens pour permettre à tous de vivre dignement. Nous adressant aux retraités sur les marchés, nous constatons un mécontentement profond pour ne pas dire une révolte. Jamais ils se sont autant sentis maltraité et beaucoup se disent prêts à retourner dans les rues comme ils l’ont fait le 28 septembre dernier. Leur souhait est que les organisations syndicales prennent leurs responsabilités et s’unissent.
59jeannot
Attention ! La raison du plus fort est toujours la meilleure.
Buonarroti
Pourquoi la déferlante sur Paris tarde–t-elle ? Se convaincre entre convaincus n’est pas chose difficile, mais s’affranchir des contingences, persuader nos antagonistes, se préparer à l’affrontement pacifiste, et fusionner révolution citoyenne et sixième république… voici une mise en œuvre bien complexe qui place l’Insoumis de base dans l’expectative. N’ignorant pas que le mode sacrificiel l’appauvrit et/ou indexe sa liberté, il préfère enchanter son quotidien en expérimentant des praxis valorisantes. Puisque les lois du marché, l’obsolescence programmée, la vie chère, etc., ne seront pas une fatalité, proposons des pools de production citoyenne comme autant d’organes de propagande et de référence à la sixième République !
Buonarroti
Le projet d’aéroport NDDL est obsolète depuis de nombreuse années. Tous les experts le savent. Entre la ZAD et le contrat de Vinci, le droit de propriété conduit l’économie politique. L’état de grâce présidentiel s’achève. Dès le printemps, anniversaire Grenelle 1968. Pression d’extrême gauche. Opportunismes identitaires. Election pro-européenne. Révision constitutionnelle.
La proie pour l’ombre. Le saucissonnage de NDDL permettra une expérimentation grandeur nature des ordonnances. Deux cents ou trois mille militants se prendront dans le filet sécuritaire qui s’appliquera méthodiquement aux manifestants de mai 2018. La macronade aux forceps, voilà le programme d’une droite dure qui se déguise jusqu’à la gauche extrême.
pichenette
La dévastation de la France par des multinationales engagées par les gens qu’ils ont mis au pouvoir grâce à l’argent public, est une guerre avec un ennemi intérieur jamais responsable, mais coupable. Donc merci à tous ceux qui s’engagent pour que vive ce pays, cette république; impossible d’accepter que ces résistants lucides paient de leur vie. Tous ceux qui perdent leur humanité en choisissant le fric à court terme pour des GPII (grands projets imposés inutiles) ne sont que des sous-hommes perfides.
Puisse Notre Dame Des Landes retrouver sa dignité terrienne paradisiaque.
oberon
Fin du pain blanc de Macron ? Pas sûr, hélas. Il a la force des grands médias qui toutes chaines confondues ont des chroniqueurs « experts » qui sont de véritables porte-parole du macronisme, de la raison face à l’extrême gauche vendeuse de rêves. Les sondages sont plus que favorables au gouvernement.
Les jeunes bougent ? Pour l’instant très très peu. Continuons à construire et élargir l’opposition dans des propositions alternatives. Hamon bouge sur la question européenne, les égarés du PS, ligne Filoche, Lienemann également. 2019, élections européennes cruciales ! Le pain blanc pour Macron ? Réponse en 2019. Et là ce ne sera pas un sondage.
arthur 2
Je pencherais plus-tôt pour cette version du pain blanc de Macron. L’abandon du projet NDDL risque de le doper encore un peu. Continuons à nous accrocher au quotidien sans trop préjuger des événements futurs.
Invisible
Je vous rejoins. Macron a probablement marqué un point « à gauche ». Il s’en targuera.
marie
NDDL. Le début j’espère d’une belle aventure où la jeunesse se mêle aux anciens pour inventer une autre façon de vivre où le talent, le courage, le respect de la nature et des animaux remplacent le toujours plus de béton, toujours plus de fric (pour toujours les mêmes). Expérience à suivre et à soutenir. Bravo aux résistants(es) de la ZAD et soutien pour la suite.
Louise Michel
Au sujet de Notre-Dame-des-Landes. A qui appartiennent les terres aujourd’hui occupées par les zadistes? A d’anciens agriculteurs ? A l’Etat ? A la région ? A Vinci ? Pourrions nous lancer une souscription afin d’acheter les terres disponibles et aider ceux qui désirent rester et continuer cette expérience alternative, et pourquoi pas préserver des espaces sauvages comme cela existe déja (sanctuaires de vie sauvage à l’ASPA, la LPO etc.) Mais il faut faire vite !
Invisible
On trouve pas mal de reportages vidéo sur le net. Et plus on en trouve, plus youtube se met à vous en fournir. Vous découvrirez que même les paysans présents à NDDL depuis 5 générations sont expropriés. Ils vivent et luttent sur leurs terres qui ne leur appartiennent plus. Donc, effectivement, Macron et Philippe ont tout pouvoir pour faire des dégueulasseries et jouer l’autoritarisme que leur exige la droite autoritaire, les Wauquiez, les Pécresse, les Jacob, qui sont tout heureux dès lors de se donner une existence « d’opposants ».
machine
Trop bonne idée. Les insoumis ou quelqu’un sont-ils en capacité d’organiser un ZADthon pour collecter des fonds et se réapproprier les terres de Notre-Dame-des-landes légalement et en faire la démonstration de notre idée du jardin ? Ce serait un sacré pied de nez à Vinci et ses supporters !
Ascalon
C’est au contraire une idée parfaitement débile ! Pour acheter quelque chose, encore faut-il que quelqu’un le vende… Et si l’on en croit la presse, les terres destinées à la construction de l’aéroport appartiennent à l’Etat, qui a du s’en porter acquéreur par voie d’expropriation, ou dans le meilleur des cas, de préemption lorsque des mutations se présentaient. Ce qui autorise celui-ci à réclamer, par la voix du premier ministre, le départ des occupants illégaux. Si vous avez l’intention de me rappeler l’exemple du TGV Nord, il faut se souvenir qu’à l’époque, les terres avaient été vendues au mètre carré à des centaines de propriétaires, justement pour compliquer les formalités d’expropriation et obliger la SNCF à emprunter un autre tracé. Mais c’était avant l’expropriation, pas après ! Quand on sait pas, on se tait…
L.Boucher
@machine
Malheureusement, la terre n’est pas à vendre. Votre idée de Zadthon pourrait se transformer en pétition pour que cette terre soit redonnée à des gens formés pour la culture biologique. Ce qui ne serait qu’un plus.
[…]
damiani
D’accord pour acheter les terres et pour lancer la pétition mème si je ne suis pas très riche, je veux apporter ce que je peux.
morfin
Nous sommes encore en pleine désinformation (NDDL), donc Jean-Luc faut nous dire ce qu’il en est des sommes qui vont être données à Vinci (y compris celles qui seront secrètes), car çà risque de leur rapporter plus que s’ils avaient continué leur plan, donc pas victime chez eux ! De plus ils comptent faire des dépenses pour virer les zadistes refuzniks, là aussi faudrait connaitre l’addition, car on voit que les sondages préfabriqués annoncent, y compris chez les nôtres, une faible empathie pour eux.
olivier
Ne crions pas victoire avec Notre-Dame-des-Landes. L’État n’y a pas renoncé par conviction écologique, loin de là, il en mourait d’envie de cet aéroport avec Vinci. Le Gouvernement a reculé uniquement par peur de bavures avec les forces de l’ordre et par peur qu’il y ait à nouveau une victime. Oh ce n’est pas que tuer un militant écologiste effraie ces gens cyniques, mais cela aurait fait un symbole et un martyre renforçant la contestation. Hélas l’industrie de l’aviation, une des plus polluantes, va se poursuivre tant qu’il y aura des gens pour consommer des trajets en avion. Enfin au delà de NDDL, la collusion entre les élus locaux et nationaux et l’industrie du BTP est générale : la bataille contre le béton et les machines ne fait que commencer.
maxime Moreau
Une seule chose me gène. Peut on interdire les grenades de désencerclement aux forces de l’ordre quand on sais que parfois même ces équipements ne sont pas suffisants pour empêcher un passage à tabac ? A trop museler les forces de l’ordre, n’ouvrons nous pas la voie à des drames ?