Deux semaines de suite bien bonnes pour notre navigation. Celle-ci l’a été. Celle qui commence va l’être. Les vents favorables continuent de souffler. Sur le plan électoral, dans le Val-d’Oise et dans le Territoire de Belfort, le premier tour des deux élections législatives partielles a bien conforté notre mouvement. Cela alors même qu’elles se déroulaient en circonscriptions hostiles de droite sortante où nous avions été absents du deuxième tour en juin dernier.
Sur le plan social la semaine va montrer que la France ne sommeille pas autant que le disent d’aucuns. Le Tsunami d’abstentions dans les élections législatives partielles de cette fin de semaine montre que la situation politique d’avant la présidentielle de 2017 n’a pas été purgée. Le dégagisme organise tout le fond de scène. Le moment venu ce sera la chevauchée des Walkyries de la colère et du ras le bol. Il est tiède et presque froid pour l’instant encore dans les urnes mais déjà plus chaud dans la vie sociale.
À Belfort et dans le Val-d’Oise, pour ces deux élections législatives partielles, nous risquions gros. Notre score de juin dernier, au-dessus de dix points, était-il encore possible quand aucun enjeu n’apparaissait à nos électeurs de la présidentielle et des législatives ? Serions-nous assez forts pour exister dans une crue terrible de l’abstention comme celle qu’il a fallu constater au fil des heures qui passaient ce dimanche ? Les deux contextes n’étaient pas les mêmes. Sur le territoire de Belfort, le MRC et le PCF soutenaient notre candidate. Le MRC s’efforça de donner une forte couleur « Rassemblement de la gauche » à son soutien. Qu’en sortirait-il ? Une addition des scores ou un recul ? Dans le Val-d’Oise, à l’inverse, chacun avait sa candidature. Cela serait-il puni par les électeurs qui se déplacent pour voter et qui sont les plus politisés ?
Le résultat est parlant. L’ampleur de l’abstention est terrifiante. Bien plus haute qu’en juin dernier où elle était déjà très haute, au-delà des 50%. Le niveau est celui de la fin des années Hollande dans les partielles quand plus rien ne semblait avoir de sens, au cœur de la vague naissante du dégagisme qui emporta tout le tableau politique ensuite. D’un lendemain de présidentielle à l’autre, l’effondrement est prodigieux. Ce n’est donc plus du tout la situation qui suivit la présidentielle de 2012. L’abstention y était considérablement plus basse. Tout cela porte un message : l’élection présidentielle de 2017 n’a pas purgé le malaise politique de la phase précédente. Ses données politiques ont traversé la séquence. Ce malaise tient aux politiques qui s’appliquent en toute continuité libérale. Le dégagisme reste donc là, sous la forme de l’abstention. Mais aussi dans le reflux des votes. Tout le monde perd des voix mais surtout le parti Macroniste dans des proportions remarquables si l’on regarde ses concurrents.
L’autre crucifié des scores de ce dimanche est le PS, figure centrale des victimes du dégagisme de l’année 2017. Il est plus que laminé. Dans la circonscription qui a été celle de Jean-Pierre Chevènement et du socialiste Raymond Forni, ancien président de l’Assemblée nationale dans les années 90, le PS passe derrière « Debout la France », juste devant Lutte ouvrière avec 2% des voix. La débâcle est à couper le souffle ! L’onde de choc du bilan de François Hollande frappe encore. Du coup, dans le Val-d’Oise, les 6% du PS semblent un exploit pour ce parti alors qu’il n’atteint que la moitié de notre score ! Mais dans les deux cas, « La France Insoumise » confirme son existence stable et confirme aussi son niveau d’adhésion de juin. Surtout, ses candidates passent nettement devant le FN. Enfin, et ce n’est pas rien, « la France insoumise » passe en troisième position.
Bref, pour qui veut s’opposer au pouvoir Macroniste sans vouloir voter pour la droite extrême de Wauquiez, pour ceux qui veulent former une opposition populaire au président des riches, le vote qui se voit, c’est le vote LFI. Tout le reste stagne à des niveaux confidentiels : le PS à 2 ou 6%, le PCF à 3% ! À quoi bon leur bulletin de vote ? Seul EELV retrouve tout seul son niveau d’avant la présidentielle. À Belfort, c’est le niveau de 2012. Dans le Val-d’Oise, le score est équivalent au total des candidats écolos de juin dernier. Peut-être se trouve-t-il une composante Hamoniste dans le territoire de Belfort qui gonflerait leur score. Mais dans ce cas encore, non seulement la barre des 5% n’est pas atteinte mais cela fait là encore moins de la moitié de notre score. En toute hypothèse, EELV ne parvient pas à occuper l’espace du PS. Pourtant il pensait en être une version modernisée, modérée et proche de ses électeurs auxquels il a fourni souvent un candidat commun au fil des 10 ans d’accords électoraux et de gouvernement en commun.
Tout cela ne nous fait pas pavoiser pour autant. Certes, nous sommes passés en 3ème position ; oui c’est vrai nous passons devant le FN dans deux de ses fiefs d’hier. Mais ces satisfactions ne nous font pas oublier que n’avons jamais considéré que notre score serait une fin en soi. L’objectif reste de mordre sur les sentiers de la victoire. Ce n’est pas le cas. Certes, la marche était haute depuis notre score de juin. Il n’aurait pas été raisonnable de rêver sur une percée foudroyante, compte tenu du niveau d’abstention et de l’ampleur du vote de droite dans cette circonscription en juin dernier. La grève civique continue et elle s’étend dans nos milieux sociaux. Le vote LFI n’est pas encore son débouché positif évident. Mais le défi stratégique est là. Car la vérité s’impose dans la comparaison entre le résultat de Belfort moins bon que celui du Val-d’Oise. Pourtant, dans les deux cas, tous les observateurs ont admis que nos candidatures étaient performantes. Et le niveau d’activité militante a été très élevé pour construire le résultat.
La question n’est donc pas là. Voyons le fond. À Belfort la tonalité « gauche rassemblée » était revendiquée par le MRC qui nous soutenait sur ce thème. Il a fonctionné comme un rayon paralysant, gelant en partie les votes dégagistes que nous devions mobiliser. Dans le Val-d’Oise, c’est le contraire. Chacun allait chacun pour soi. Pas de tambouille Ce fut un facteur entrainant. Dans certaines communes et certains bureaux de vote c’est même spectaculaire. Les bureaux de vote à 30 ou 40 % en milieu populaire sont nombreux. Et pour finir le score total est meilleur que celui de juin dernier. Ce résultat fonctionne donc comme un message clair : dans une élection nationale, « la gauche rassemblée » est un étouffoir, un brise lame, un tue la joie. En outre, au cas de Belfort, « la gauche rassemblée » surchargeait notre barque des contentieux entre partis de « l’union de la gauche » qui se sont sévèrement entretués aux dernières municipales. De plus, le MRC qui nous soutenait était l’ancien candidat commun du PS, du MRC et de EELV. La leçon ne peut être négligée ni oubliée. Elle ne le sera pas. C’est la condition pour créer une nouvelle dynamique populaire dans le pays.
Il n’est pas vrai que le pays est acquis à son nouveau maître. Le tsunami d’abstention des partielles du week-end dernier en atteste. Sur le plan social, la mise en œuvre des coups bas désormais possible avec les ordonnances sur le code du travail commence à se traduire par de la prise de conscience populaire. Qu’une rupture conventionnelle collective se fasse ou pas, nombre de salariés du secteur privé ont désormais reçu le message de ce que cela signifie. Cela peut devenir de la conscience parce que nous avons résisté au Parlement et porté nos drapeaux dans la rue sur le sujet. Le souvenir assemble les faits. Alors ceux qui cherchent à se renseigner reçoivent désormais nos arguments. Le lien entre le travail institutionnel et la construction politique de masse peut avoir lieu.
Dans le même temps, la communication macronienne s’enlise dans son abondance. Les messages spectaculaires se succèdent. Combien impriment ? Peu. L’image se trace en pointillé d’un symbole fracassant à l’autre sans entrer dans ce qui devient du détail. C’est trop. On l’avait déjà vu sous l’ère Sarkozy où cette technique fut mise en œuvre pour la première fois. Du coup, chaque épisode se met en place sous la menace de son contexte immédiat. Ainsi quand sont annoncés à son de trompe les 2300 emplois sur cinq ans du sommet des riches à Versailles. Une heure plus tard Carrefour annonce 2400 suppressions immédiatement. Du coup, il ne reste que la pompe prétentieuse de la cérémonie des riches dans l’antre symbolique de l’ancien régime des privilèges. Puis ce fut Davos, ses logorrhées, le défilé des présidents faisant leur cour aux puissances de l’argent. Le discours libéral en anglais et les prétentions sociales en français, tout cela ajoute au sentiment d’un étalage d’hypocrisie et d’arrogance des puissants dans sa forme la plus caricaturale. Le « président des riches », le « moi-soleil » comme le titre le « Canard Enchainé », tout cela devient une évidence dans la conscience populaire.
La semaine qui vient va montrer que la France ne sommeille pas en dépit de tous ceux, de tous bords, qui consacrent tant d’énergie à distribuer des calmants et à administrer un bashing permanent par crainte de voir les Insoumis en être l’expression politique. Peine perdue. Le mouvement, sur le terrain, dans la société et dans les institutions, est en expansion permanente. Une règle fonctionne enfin : les Insoumis sont présents dans les luttes et leurs députés sont appelés à la rescousse et pas seulement, loin de là, par les insoumis eux-mêmes qui se révèlent dans les combats concernés. Les cinq propositions de loi que le groupe insoumis défend à l’Assemblée le même jour ce premier février ont été travaillées pour mobiliser et concerter l’ensemble des secteurs associatifs concernés. Je n’entre pas dans les détails. On en trouve le récit sur les pages Facebook des chefs de file concernés et sur le site de la France insoumise.
J’évoque ici ce qui est dans le centre de l’attention. Je le fais pour illustrer ce que je veux dire en parlant d’expansion du mouvement par l’action, pari fondamental de l’idée à l’œuvre avec le concept de Mouvement. Mais dans le temps où tout ceci s’organise, s’ajoute un large panel d’autres initiatives d’envergure nationale en plus de tout ce qui se met en œuvre sur le terrain local. Ainsi avec la préparation de la votation citoyenne pour la sortie du nucléaire. Ou avec le cycle des ateliers législatifs. J’en parlerai bientôt. Pour l’heure je demande que l’on comprenne : quel que soit le point de vue sous lequel on se place, c’est l’action, le harcèlement du Château et de ses dispositifs qui est la seule opposition populaire possible. C’est elle qui construit le point d’appui sur lequel reposera l’étape suivante quand le nombre cristallisera son mécontentement. Rien d’autre n’a de sens concret.
Et d’autant plus que la plupart des partis de l’ancienne gauche sont entrés dans des procédures de congrès. Elles vont les nombriliser pour de longues semaines. Et partout cela commence fort mal dans les bruits de vaisselles brisées, les noms d’oiseau et même leurs sifflements comme on l’a vu au Conseil national de LR. À quoi s’ajoute, concernant les composantes de « la gauche », une impossible alchimie. En effet chacun d’entre eux se sent contraint de trouver un point d’équilibre interne entre ceux qui veulent traiter avec la réalité, c’est-à-dire avec notre centralité, et ceux qui s’obsèdent d’une conservation d’identité dont ils font une fin en soi. Mais sur un tel terrain, il n’y a pas de point central. Je veux dire que nous sommes inconciliables avec le vieux monde de la tambouille. Il faut donc choisir. L’équilibre n’est donc pas possible autrement que comme une « posture verbale ». Ceux qui la pratiqueront sont donc voués à un hors sol permanent. Une sorte de néant de l’existence publique. Car pour être visible, il faut être actif et avoir une cible claire. « L’équilibre » rend cela impossible. Au PS comme au PC, ces tendances existent en concurrence féroce les unes avec les autres. Les appareils se contenteraient volontiers de cet « équilibre » qui rassure les fractions intermédiaires de toute organisation. C’est évidemment la promesse d’une agressivité confirmée contre nous.
Ainsi, au PS, les tenants de « ni Macron ni Mélenchon » n’ont pas tardé à montrer leur jeu. Voilà donc un Le Foll déclarant « face à Le Pen, Wauquiez et Mélenchon il va falloir percuter et ça je sais faire ». Non seulement l’oubli de Macron dans cette liste est un silence parlant mais le rôle de percuteur annonce un outil bien peu sympathique. Au PC, la direction sortante en est là aussi. Tout en disant le contraire, « équilibre » oblige. Liée bruyamment à Tsípras dans le cadre du PGE (le parti de la gauche européenne), elle pose des actes d’hostilité à chaque étape, qui fonctionnent comme autant de clins d’œil aux PS en vue d’accord locaux. Elle s’est persuadé que ses gémissements unitaires non moins bruyant les masqueront aux yeux des communistes du terrain. Mais les communistes sur le terrain n’en sont pas dupes à ce que j’entends. Surtout après des exercices comme ceux du conseil régional d’Occitanie où pour rester dans l’alliance avec le PS, les élus PCF, main dans la main avec ceux d’EELV acceptent de supprimer les 35 heures du personnel régional. Ils ont pour cela décidé de former un nouveau groupe en excluant leurs alliés d’Ensemble et du PG. Une initiative venue des pires sectaires locaux que la direction nationale a dû faire semblant d’avoir organisé, « équilibre » exige.
Le moment n’est pas celui de l’équilibre. Après une période d’observation, la société entre progressivement en voie de latéralisation politique sous les coups de boutoir de l’offensive Macron. Et chez les gens ordinaires, on ne pense plus comme autrefois autour du gauche-droite habituel. Ce n’est plus en pensant au PS ou à LR qu’on se demande ce qu’il faut faire. Admettre cette réalité nouvelle n’est pas encore fait dans les appareils : ils vivent dans l’espoir que l’ancienne situation revienne. Au PS et au PC règne le « ni Macron, ni Mélenchon », à LR « ni Macron, ni Le Pen ». Deux façades sans fenêtre sur la vie réelle.
« Un vrai libéral ». Voilà comment la sphère médiatique a décrit et consacré Emmanuel Macron dans sa phase d’accession au pouvoir. Cela signifiait : il appliquera une politique économique d’inspiration patronale mais il sera vigilant et ouvert à propos des libertés publiques et individuelles. C’est là le malentendu du moment politique. Les mois qui passent ne laissent voir qu’une réalité au grand jour : le libéralisme économique n’accroit pas la liberté. Il ne le peut pas. Il la brime. Il ne peut faire autrement. Sur le sujet, la racine est profonde. Mais le contexte donne une violence spéciale à ce code génétique. Les « libéraux » agissent comme si la liberté n’avait d’espace qu’en dehors de l’application des règles toujours trop « rigides » pas assez « flexibles » et cadenassant toujours les énergies qu’il faut donc d’urgence « libérer » de ce carcan. Fondamentalement, les règles sont pour eux autant d’entraves au libre-jeu du marché. Pour eux c’est grave. Car ce qui est en jeu c’est la possibilité pour celui-ci de faire émerger le point d’équilibre spontané que seule la plus grande circulation et la plus libre circulation des marchandises et de l’argent peut créer spontanément.
Pour notre part, nous croyons au contraire que la liberté n’existe pas en dehors des règles qui organisent son exercice et la rendent donc possible. Pour nous, la « liberté » sans règle ne peut devenir spontanément autre chose que la liberté du plus fort. Au fond, nous avons une vision « matérialiste » de la liberté (matérialiste au sens philosophique). Nous pensons que la liberté c’est son exercice. Les conditions de cet exercice sont donc essentielles. La liberté se constate. Elle se résume au fond à la capacité de chacun de prendre librement une décision et de pouvoir l’appliquer librement. Ce qui ne peut se faire que dans une organisation de la combinaison des libertés. Une bonne formule dit « la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres ». La liberté des libéraux rend impossible la liberté de chacun puisque chacun est alors placé sous l’empire des plus forts. Quand ces principes se déploient dans la sphère politique, les conséquences ne sont pas seulement philosophiques.
Le productivisme est un grand réducteur des libertés collectives. Car ses conséquences de long terme resserrent les possibilités d’action de demain et donc la liberté des décisions aujourd’hui encore possible. On pourra moins de choses dans un monde où règnent les événements climatiques extrêmes, encombré de déchets nucléaires ultimes actifs pendant plusieurs millénaires, quand de nombreuses espèces et paysages auront disparus. Et ainsi de suite.
Au plan social, il en va de même. Le cas de la destruction du code du travail est éclairant. Pour « libérer les énergies », Emmanuel Macron a cassé la priorité donnée à la loi, c’est-à-dire à la règle commune, en matière de droit du travail. Plus aucune règle nationale n’encadre par exemple les recours aux contrats courts et précaires. Des accords négociés entreprise par entreprise pourront baisser les salaires en supprimant les primes d’ancienneté, le 13ème mois, etc. Et comme les ordonnances affaiblissent aussi le rôle des syndicats, elles accroissent le déséquilibre qui existe entre salariés et employeurs. Le code du travail établissait un ensemble de protections pour les individus, contre le travail précaire et mal payé. Sans celles-ci, ils seront mécaniquement davantage exposés aux contingences économiques, aux exigences de rentabilité selon les fluctuations imprévisibles du marché. Ils y seront astreints. Ils seront moins autonomes, donc moins libres. Quelle est la liberté de celui ou celle qui ne sait pas s’il aura encore du travail dans un mois ? De celui ou celle dont la seule préoccupation est de savoir comment subvenir aux besoins élémentaires de sa famille avec sa petite paye et son compte dans le rouge le 15 du mois ?
Dans l’idée du libéralisme, le marché, l’action égoïste des individus est seule capable d’allouer les richesses avec efficacité car, seule, elle vise un intérêt impératif dont la somme avec celui des autres est le véritable intérêt général conforme aux désirs de chacun. L’État serait incapable de cette efficacité de la décision parce qu’il agit au nom de principes et de règles qui prétendent découler d’un intérêt général invérifiable. Dans cette optique, la décision de l’État serait par essence de nature idéologique. La dépense publique qui en est la conséquence est donc son ennemi. À cela s’ajoutent les chaînes de la dette publique. Son paiement doit passer au-dessus de toute autre considération. En effet les libéraux y voient le juste usage de son épargne et de sa propriété privée, un droit sacré inaliénable qu’ils placent au sommet de la hiérarchie des normes. Naturellement, ce discours est surtout à usage de propagande et d’habillage de la dictature de l’argent. Dans les faits, « l’épargne des investisseurs » adore les placements dans les dettes d’État car seul l’État ne disparaît jamais. Les investisseurs adorent les commandes d’État au secteur privé car seul l’État est un acheteur surpuissant et que seule la commande de l’État offre de la visibilité à moyen et long terme. Mais le discours apparemment rigoriste permet d’imposer des politiques publiques sans intérêt général. Et, pour finir, cette logique impose l’austérité dans les services publics qui garantissent, à tous, les droits qui permettent d’être libres.
Ainsi dans le domaine de la santé. La détérioration de l’hôpital public, les déremboursements par la sécurité sociale conduisent un nombre croissant à renoncer à des soins pour des raisons financières : entre un quart et un tiers des français. Le déni du droit à la santé est à coup sûr une diminution de la liberté individuelle à proportion des incapacités que la maladie non soignée occasionne temporairement ou définitivement. Le même mécanisme se produit dans l’éducation. L’incessante croisade contre la dépense publique a conduit à une pénurie de places dans nos universités. Davantage de jeunes veulent accéder à des études supérieures. L’intérêt général serait qu’ils puissent le faire. Car cela élève le niveau de qualification et donc celui de la production. Mais les universités ont atteint leur capacité maximum. Comme solution, avec l’objectif de créer un marché du savoir et donc la rareté et la concurrence des producteurs de diplômes, rareté sans laquelle il n’y a pas de marché, le gouvernement met fin à la liberté de choisir ses études. Pourtant, choisir ses études, c’est choisir sa vie. C’est une liberté fondamentale que le libéralisme retire aux jeunes gens.
En bout de course, notre équation fonctionne. Les recettes des libéraux aboutissent à des sociétés très inégalitaires où les forts imposent leur intérêt particulier aux faibles. En 2017, 82% des richesses produites dans le monde ont été captées par le 1% plus riche de la population. En France, 32 milliardaires possèdent autant que 27 millions de personnes. Le maintien d’un ordre aussi inégalitaire nécessite un contrôle social toujours plus accru sur ceux en bas de l’échelle. La construction d’une idéologie dominante radicalement close a pour but d’enfermer « le temps de cerveau disponible » dans le monde des préoccupations et des hiérarchisations consuméristes. Des petites échelles intimes des choix de consommation aux degrés les plus élevés de la décision qui établit les normes et les lois, chaque niveau est relié au suivant et au précédent. La politique a pour objet le contrôle de gens pour qu’ils acceptent « la concurrence libre et non faussée » comme un intérêt général alors qu’elle ne peut produire autre chose qu’une limitation de la liberté des faibles face à celle des forts.
Emmanuel Macron organise le système politique qui correspond à cet objectif. Il réorganise les institutions et les mécanismes de décision publique pour les aligner au diapason. Et il enchaîne les propositions liberticides de contrôle des individus. La seule existence de telles « règles » porte déjà un message : les gens sont responsables de leur situation. Il s’agit donc de les orienter vers les bonnes décisions qui les libèreront des conséquences de leurs mauvais choix. La liberté des individus est donc est mise en quarantaine pour leur bien. Tous les compartiments sont atteints. Ainsi, les chômeurs doivent rendre des comptes le plus souvent possible et ils doivent activement participer à leur surveillance. Les mouvements sociaux ou ceux qui se mobilisent pour les faibles sont réprimés : gaz lacrymogènes, grenades de désencerclement et nasses pour les manifestations de rue, rhétorique sécuritaire pour les zadistes, poursuites judiciaires pour ceux qui aident les réfugiés. Quant à la liberté d’expression, le président propose, sous couvert de lutte contre les fausses nouvelles, de la réduire sur internet. Il est aidé en cela par les géants du numérique qui changent leur algorithme et restreignent ainsi l’accès à certaines informations. La réduction de la circulation des informations de nature socialiste ou protestataire est à présent mesurable aux USA et 40% de cette diminution vient de l’action de Google. Une société inégalitaire est nécessairement une société qui doit contrôler, surveiller et réduire les libertés publiques pour maintenir un ordre aberrant pour le grand nombre et obtenir son consentement actif.
L’équation libéralisme égale moins de liberté s’applique non seulement aux individus mais aussi aux peuples. Le principe de souveraineté populaire signifie la liberté des peuples à choisir leur destin. Notre régime politique et institutionnel s’éloigne de plus en plus de ce principe. L’Union européenne nous impose des choix dont nous ne voulons pas. Le vote du peuple sur le traité constitutionnel de 2005 a été bafoué, les traités budgétaires conditionnent les politiques publiques, la gestion de la monnaie est hors de portée des peuples. La pratique du pouvoir d’Emmanuel Macron constitue un nouveau raidissement autoritaire. Il suit le mot d’ordre de Junker : il n’y a pas de démocratie hors des traités européens. Au niveau européen, il en revient au condominium franco-allemand, camisole de force vouée aux intérêts des rentiers allemands. Au niveau national, le Parlement est la cible. C’est par là qu’a commencé le quinquennat avec le passage par des ordonnances pour sa principale réforme de début de quinquennat. La main de fer commence évidemment dans ses propres rangs, les députés de la majorité sont priés de n’avoir aucune opinion propre, la réforme de l’université s’applique avant même qu’elle ne soit votée par le Sénat et l’Assemblée.
Arrive la réforme institutionnelle. Une ample campagne de dénigrement des parlementaires a déjà été copieusement relayée par les médias de l’oligarchie française. Elle prépare l’opinion. En bavardant pendant huit jours en plein mois de juillet sur la prétendue loi de moralisation du Parlement, les nouveaux élus ont de bonne foi fait passer les turpitudes de quelques-uns pour des tares du système. Les uns et les autres ont ainsi bien contribué à propager l’image d’élus inutiles, en surnombre, grassement payés à ne rien faire et à distribuer des emplois familiaux. Bref, à dénigrer l’institution parlementaire. Le projet prévoit de diminuer leur nombre. Cela revient à les éloigner des électeurs. Les circonscriptions passeront d’une moyenne de 100 000 électeurs à plus de 400 000. Une liste additive d’élus à la proportionnelle garantira à chaque parti sa survie en échange de son consentement à la concentration du pouvoir.
Ainsi, de bribe en bribe, la constitution de la Cinquième République mute et son horizon autoritaire s’élargit. Régime de crise né pour résoudre celle de la décolonisation et des exigences d’un capitalisme d’État, elle a permis par ses propres moyens une adaptation aux nouveaux impératifs autoritaires de l’ordre social de notre temps. La revendication de la Constituante et d’une sixième République se présente dans ces conditions comme le cœur d’une stratégie alternative. Cette démarche fait converger les objectifs sociaux et écologiques en un processus unique de prise en main démocratique par le peuple. C’est ce que nous appelons la Révolution citoyenne.
84 commentaires
JOSEPH
Peuple caméléon, peuple singe du maître, 25 siècles après la splendeur de la démocratie athénienne, la démocratie occidentale fait boire la cigüe aus libertés les plus fondamentales. En 48 ans, l’école a été détruite, on n’apprend plus de manière analytique mais analogique. Les générations qui y passent n’ont plus les moyens intellectuels d’une welt anschauung, alors, l’université, c’est un combat important, mais le serait plus encore qu’elle redevienne un lieu d’ébullition de la pensée intellectuelle inventive. Un lieu d’où sortent ceux qui trouvent, pas ceux qui cherchent. Puis l’heure d’hiver a servi à tester la passivité de la population, seuls les espagnols ont résisté. Il n’y avait plus qu’à rétablir la taille (sous le roi Giscard, la TVA) et la boucle de l’ancien régime s’est nouée fatalement autour du cou de notre fronde si spécifique. Le PS a ensuite rajouté la gabelle, le cens et l’octroi sont sur le point de réapparaitre. les aussweiss…
Ecureuil66
Poursuivre notre travail au quotidien, c’est essentiel avec l’outil « L’Avenir en Commun ». Le point d’inflexion concernant la courbe sondagière macronniste est venu. C’est cohérent, cela n’est pas une surprise. Au fil de l’eau, 2 choses se percutent : la com et le ressenti. En d’autres termes, les effets délétères de la politique ultra libérale, droitière macronnienne rentrent petit à petit dans chaque foyer. La première réaction sera le plus souvent de la colère, puis « ce sont tous les mêmes ! ». Et c’est à ce moment là qu’il faut être présent avec nos propositions en faisant remarquer : « non nous ne sommes pas tous les mêmes, ce sont les Francais qui votent plutôt toujours pour les mêmes ! Prend le pouvoir citoyen et arrête de le déléguer aux autres ! ». Et là nous pouvons enchainer sur la nécessaire constituante pour l’avènement de la 6e République, condition indispensable et nécessaire pour mettre en route toutes nos propositions citoyennes. Nous sommes bien armés avec cet outil.
JP77
« Dans les faits, « l’épargne des investisseurs » adore les placements dans les dettes d’État car seul l’État ne disparaît jamais. »
Ceci n’expliquerait-il pas en partie les prêts à taux négatifs ?
Merci à LFI.
semons la concorde
Janvier 2018 : nos pensions sont amputées sérieusement, pour moi d’environ 500 euros par an. Nous abordons la descente aux enfers déjà amorcée par les grecs et si nos concitoyens ne se réveillent pas, c’est à désespérer. Si au moins cette ponction servait l’intérêt général, la pilule serait moins amère. Mais on sait parfaitement qui profitera de l’aubaine. L’urgence d’une constitution citoyenne est plus grande que jamais. Son embryon doit être prêt pour assurer le virage social qui s’impose.
Bob
Je lis avec beaucoup d’intérêt les commentaires, souvent enflammés, des insoumis « cultivés », lesquels, pour la plupart sincères et avec talent, dénoncent les injustices sociales du pompeux cornichon élyséen. Toutefois, si nous voulons grossir les rangs des insoumis il nous faut conquérir les Français qui souffrent et qui se battent pour un pot de Nutella sans les mépriser. Donc donner des mesures économiques claires pour les salariés pauvres, les chômeurs, les petits retraités qui sont bientôt majoritaires dans ce pays et qui ne votent plus, ou votent FN. La première préoccupations des classes dites populaires étant leur vie de merde avec des revenus de merde. Confiance envers nos dirigeants de FI et notre brillant porte Parole Jean Luc pour redessiner un avenir aux gens qui souffrent bien plus que ceux qui payent des impôts.
Deeplo
Entièrement d’accord. Nous sentons le vent se lever. Pour fêter nos 19% en avril nous pourrions bien être des millions dans la rue. Et si nous voulons reconstruire notre pays à ce moment là, il faudra que les banlieues et les territoires abandonnées de grande périphérie rejoignent les militants expérimentés et notre gauche traditionnelle. Unions des citoyens partout.
Nicks
Nous devons continuer à nous éloigner des vieux appareils. C’est au final ce qui fera notre crédibilité et nous posera comme recours, le moment venu. Les élections partielles ne signifient pas grand chose, sinon l’éloignement de tant de citoyens de ce qui est pourtant l’essentiel dans la cité : la politique. Les vieux militants ne peuvent se résoudre à comprendre que leur temps est passé dans le cadre qui était le leur. Pour autant, nos idées pour une France républicaine, sociale, écologique, laïque peuvent mobiliser une majorité. Mais il faudra aller les chercher, les convaincre, et sûrement pas avec de vieilles routines politiques. Seules les grandes élections peuvent permettre la mobilisation, pour le moment. Il faut donc déjà s’y préparer, en accompagnant et appuyant les luttes sociales partout où elles émergent.
Riberolle
Merci pour ce texte d’anthologie politique. Bien au noeud de la situation politico-sociale actuelle, nous attendons la fin du parasitisme des dirigeants du PCF. J’apprécie votre vision du rôle contre productif de quelques chefs obtus. Donc tous mes encouragements !
MJA
Les résultats de LFI aux législatives partielles nous obligent à regarder en face les faits.
Dans le Val d’Oise, Leila Saïb recueille 11, 47% des voix. Au titre des satisfactions en trompe l’oeil, elle passe devant le FN (10,11%) qui était confronté dans son camp à un candidat du parti de Florian Philippot et un autre de Carl Lang et Jean Marie le Pen. Là encore, ce sont les voix qui ont du sens, en juin la candidate recueillait 3895 voix, elle en totalise là 1867, soit une perte de 2028 voix.
A Belfort, Anaïs Beltran, en troisième position derrière les candidats LR et LREM, ne totalise que 1568 voix alors qu’en juin elle rassemblait 2821 électeurs sur son nom, sans oublier que le candidat MRC qui totalisait en juin 2110 voix, ne s’est pas présenté et a appelé à voter pour LFI. Perte totale 3363 voix par rapport à juin 2017 !
Ces mauvais résultats rendent désormais urgent un large débat sur le bien fondé (ou non) de la stratégie « anti-tambouille » préconisée par LFI et Jean-Luc Mélenchon.
kokkino
@MJA
Je ne veux pas m’attarder sur votre analyse des résultats des élections partielles tellement votre maniement des chiffres brutes et des pourcentages me paraît léger. Par contre la conclusion politique que vous en tirez est plus importante. Comme si la « stratégie anti-tambouille » dont vous parlez était une stratégie électoraliste ! Avez-vous remarqué que 50% des électeurs ne sont pas allé voter aux dernières législatives ? Avez-vous remarqué que depuis longtemps le PS fait une politique de droite ? Avez-vous remarqué que le PC malgré cela ne cesse de lui faire la cour, espérant conserver ainsi quelques sièges par ci par là ? Ne pensez-vous pas qu’il y a comme un rapport entre la désertion des urnes et cette culture de la magouille des vieux appareils ? Alors il faudrait selon vous retourner dans le panier à crabes pour faire quelques voix de plus ! Les résultats depuis la Présidentielle montrent que la FI a pris la bonne route et qu’elle doit s’y tenir pour gagner.
JeanLouis
Je ne suis pas d’accord avec cette invention venue de l’école de Chicago et l’ultra libéralisme pour affranchir les entreprise et la finance du salariat. Et la théorie de B Friot sur le RU qui suppose une socialisation totale de la société est plus qu’une utopie qui n’a aucune chance d’arriver rapidement, je me demande même sérieusement sil elle est si intéressante que cela. Non moi je préfère réduction et partage du temps de travail puisque l’on produit toujours plus de richesses avec moins de quantité de travail, amélioration du salaire et meilleure redistribution par une fiscalité plus juste et adaptée, etc.
Cris Ida
Monsieur Mélenchon, vous lire m’apporte un air frais qui revigore mon désir d’agir et ma détermination à résister. Je vous en remercie !
L.Boucher
Voilà un message qui revigore et qui prouve que le travail sur un temps long finit par payer les efforts consentis. La conscience prend forme dans l’action. […]
Bravo et merci, vous inspirez les gens au delà de vos frontières.
JJB
Donc, si je comprends bien, la gauche est laminée, l’abstention est au plus haut, la droite remporte élection sur élection, LFI n’est toujours pas en position de gagner quoi que ce soit, mais tout va bien parce qu’en face, les macronistes et autres avatars n’ont qu’à bien se tenir, ça va chauffer, vous allez voir ce que vous allez voir. Au fait, c’est quoi le résultat des élections municipales à Auterive ?
herner
Pour l’heure, constatons le chemin parcouru par FI en quelques mois. Cela se consolide pour construire l’étape suivante. « Du néant à l’être ». Certes c’est loin d’être facile face aux puissantes coalitions qui détiennent tous les rouages du pouvoir et de la propagande. C’est une guerre asymétrique. Puis la fatigue des électeurs écrasés par la dureté de la vie quotidienne. Mais n’en déplaise aux « cachés », FI gouvernera, et ceux d’en face le savent. Leur problème est comment éloigner l’arrivée. Bref, le travail continue d’être fait. Et pour cette étape il n’est pas indispensable de trop montrer. « La vieille taupe fait son travail ».
pauvre2
C’est vrai ça, comment LFI n’est pas encore au pouvoir ? Un mouvement né en décembre 2016 qui doit lutter contre les tireurs dans le dos de tout côtés, contre les médias vent debout, d’une agressivité, manipulateurs et tronqueurs. Au passage nous sommes des extrémistes pour eux. Un peu d’histoire : le FN a été créé en 1972 et nous avons un groupe à l’assemblée. Mais nous ne sommes pas nombreux, sans doute de notre faute…
Thierry Kruger
Pour la première fois je vous lis, après vous avoir tant entendu. C’est vraiment bien écrit et fluide à la fois. Mais passons sur les compliments. Je signale à votre intention un article du Monde Diplomatique sur le Groupe de Visegrad (Pologne, République Tchèque, Hongrie, Slovaquie) et la politique de leurs chefs de gouvernement respectifs, dite ilibérale (socialement réactionnaire et prétenduement populiste, dans le beau sens de mot, celui dont se revendiquait un Edouard Herriot). Or Macron est exactement, à mon sens, le contraire : ouvert sur des sujets de société mais contre le peuple et pour les (ultra) riches.
Cela résume la double imposture contre laquelle la FI pourra mordre, tant en idées que sur l’électorat : contre l’ultra-libéralisme quand bien même il serait sociétalement progressiste, contre les épigones de Trump ou Philippot, soit disant social et sociétalement réactionnaire. Faut dire aux gens que la sociale c’est cool, le sociétal, son biais cognitif.
Galvan
Il faut dégager au plus vite de l’UE avant que tout l’édifice ne s’écroule. C’est la condition indispensable pour retrouver notre souveraineté et déclencher une nouvelle république. Sinon, les traités européens nous ligoterons. Les premiers qui sortirons sont ceux qui souffrirons le moins. Comme l’Angleterre, invoquons l’article 50.
macrophobe
Il ne sert à rien de vouloir lutter contre le pouvoir du « moi-soleil ». Il n’en a aucun, tout se décide à Bruxelles. Si la France veut avoir à nouveau les mains libres pour mener la politique sociale qui convient à nos concitoyens, elle doit donc prioritairement quitter au plus vite l’UE par l’article 50 du TUE (le nom de ce traité glace les sangs). Ce n’est qu’après que tout redeviendra possible. […]
Pour résoudre les problèmes dans lesquels on cherche à enliser le peuple de France, luttons contre les causes véritables, et non contre des marionnettes.
Invisible
C’est au MEDEF ou dans les salons feutrés du bois de Boulogne ou dans le dîner du siècle que se prennent les décisions. Ce sont des organisations non électives. Par contagion, l’influence de ces gros bonnets qui ne montrent pas leur visage se diffuse auprès des élus (comme Macron ou Hollande) et à la commission européenne. Notre démocratie est relativement artificielle, illusoire.
Alain Verce
Quand même… Quand je vois que la pétition pour un conseil de déontologie du journalisme dépasse à peine 180 000 alors qu’elle ne demande aucun effort, je me dis qu’on n’est pas prêts d’arriver à être majoritaires.
MJA
Pour être désiré il faut être désirable ! LFI et Jean-Luc Mélenchon sont difficiles à comprendre dans leur stratégie électorale qui ne recherche pas (et même rejette violemment) l’union avec les forces républicaines et anti-libérales de gauche (pas le PS !) en la qualifiant de « tambouille » et reproche « en même temps » aux organisations syndicales l’échec des mobilisations conséquence de leur désunion. Résultat, un opposition ferme certes mais vaine, donc aucune chance de gouverner.
Insoumis lilou 45
@MJA
Il ne faut pas oublier les errements électoraux du PCF, les alliances électorales avec le PS alors que celui ci ne se gênait pour pratiquer une politique de droite. De nombreux militants étaient contre cette pratique, mais la direction du PCF se vautrait dans cette collaboration. Résultat, dans ma circonscription nous avons une candidature PCF et une LFI. Le candidat PCF est un élu local très connu et très apprécié, le candidat LFI est un parfait inconnu dans la circonscription. Chacun va voter pour sa paroisse et la droite, LR sortant ou LRM vont avoir un élu. Je suis profondément déçu.
patrice 30
@insoumis lilou 45
Nous continuons à vouloir avoir raison tout seul. A mon avis cette stratégie est perdante et LR devient le parti représentant l’opposition au Moi Soleil Macron. C’est un comble. Mauvais résultats aux partielles alors que les mesures impopulaires pleuvent et que les retraités iront de plus en plus manger aux Restos du coeur. Un point positif, le bon travail des députés FI à l’AN et un autre, ce blog qui est un espace de libertés avec ces commentaires. A 11% du peu qui vont encore voter nous avons une grande marge devant nous avant que de faire élire un nouveau député FI.
JP77
Oui 183 000 signatures c’est déstabilisant. Mais je pense que le refus de la tambouille n’est pas en cause. Au contraire, avec la tambouille on a des alliances qui varient d’une d’élection à l’autre. Voir ce qui s’est passé avec le Front de gauche, hélas. Donc arrêtons cet inutile genre de culpabilisation. Pas de tambouille.
Arnaud Lacoste
Macron ne relaye que les injonctions de l’UE qui est elle même le relais de la banque. Tant que nous appartiendrons à cet organisme, point de salut dans notre politique économique, sociale, monétaire, budgétaire etc.
meric
Non le libéralisme ne conduit pas à la loi du plus fort, mais bien à la loi du plus malade de boulimie, du moins doué d’empathie, du plus méprisant des conséquences de ses décisions. Être fort c’est convaincre et obtenir l’adhésion du grand nombre pour agir vers le bien commun.
Théo Duchon
Macron est effectivement un libéral-autoritaire de même nature que le faux mou Hollande. Le libéral-autoritarisme n’est-il pas le drapeau des marionnettes Macron, Trump et consorts, qui savent parfaitement utiliser les outils étatiques et supra-étatiques pour maintenir le consentement et la concurrence libre et non faussée ? Vivement la constituante ! Permettra-telle de mettre à plat aussi la question de l’État ? Impensé lourd de conséquences depuis l’écrasement de la commune. Cet impensé et ses séquelles post-1917 continuent d’entraver les velléités d’émancipation. Que se vayan todos !
Khyssa 57
Lire, regarder les vidéos de la FI et/ou de ces représentant est tout ce que je fais de mes journées, avec mes recherches d’emplois, cv et lettres de motivation que j’abandonne une fois sur deux (j’ai de plus en plus de mal à être hypocrite). Mais je garde un espoir au fond de moi et cet espoir, la FI me l’apporte, et Jean-Luc Mélenchon le premier. Pour tout cela je vous dis merci. Bravo pour tout le travail, votre patience devant ces soumis aux ordres.
PS : j’ai juste un petit reproche. Ce beau texte que je viens de lire n’est pas signé.
lilitte
Hier chez Bourdin, je n’ai pas été satisfaite de la réponse de Jean-Luc Mélenchon sur les propos de Mme Schiappa. Il aurait du les condamner, car Mme Schiappa en qualité de ministre n’aurait pas du s’immiscer dans une affaire judiciaire en vertu de la séparation des pouvoirs. En militante féministe elle aurait pu le faire naturellement. Jean-Luc Mélenchon défend certes la cause féministe mais en qualité de responsable qui prétend devenir président de la France, sa réponse n’a pas pris la hauteur suffisante. L’émotion provoquée par les violences faites aux femmes ne doit pas nous empêcher de faire preuve de discernement souvent mis en avant par Jean-Luc Mélenchon. Et je tiens à vous dire que je suis une féministe de l’époque Gisèle Halimi !
Petit matin
La pauvreté n’empêche pas de vivre, c’est la misère qui met les gens en situation de survie et ne leur permet pas de prendre du recul par rapport à leur situation, trop de soucis, découragement, incompréhension du monde et peut-être plus grave, ignorance des luttes passées par les travailleurs depuis des dizaines d’années. Faire comprendre que la misère n’a rien de naturel même quand on travaille sur des emplois sans qualification. On met en avant le travail (sans travail on n’est rien parait t-il) c’est là qu’il faudrait dire que l’on ne réduit pas un individu à l’emploi qu’il occupe ni à son salaire, ni à son quartier, etc.