Une certaine hollandisation du pétulant Macronisme semble s’installer. Sur tous les sujets surgis dans l’actualité, une gélatineuse inaction semble s’être étendue. Lactalis, prisons, Carrefour, EHPAD, et tutti quanti ? « On verra, ça va se régler, prenons le temps d’entendre les conclusions de la commission Théodule, notre méthode est la concertation ». Le manège tourne donc à nouveau. Tout bouge sans changer de place et les passagers sautent pour attraper le pompon en vue d’un tour de plus.
Mais nonobstant les foules en délire à Dakar, dans les deux circonscriptions métropolitaine, Macron s’est pris une taule électorale. La sanction est nette, quel que soit le côté par lequel on examine le résultat. C’est un évènement. Il est parlant. Ici la sanction touche plus profond qu’il y parait. Car au-delà des aspects partisans, la réalité sous-jacente de ce contexte compte autant que le résultat lui-même. La voici : jamais de toute la cinquième République des élections partielles survenant si près de l’élection présidentielle n’ont atteint un tel niveau d’abstention.
Sur ce plan, le deuxième tour a été pire que le premier. Comme si le duel entre deux droites ne concernait plus une bonne partie des électeurs du premier tour déjà peu nombreux et donc très politisés. Vu de plus haut que l’instant, tout cela signifie que les élections d’avril dernier n’ont pas purgé les tensions politiques du pays comme c’est le cas d’ordinaire en démocratie. La société reste en « état sur-critique » comme on le dit d’une pente neigeuse menacée d’avalanche. Un évènement fortuit peut devenir déclencheur. C’est inéluctable. Certes, la défaite quasi sans combat de masse sur les ordonnances a eu de lourdes conséquences sur le champ social. Mais ce ne fut pas pour autant la déroute psychologique qui frappa le ciel social anglais dans la lutte de Thatcher contre la corporation emblématique des mineurs.
En France, l’examen de la carte sociale montre de nouveau un semis serré de points rouges sur le terrain. Et les causes de lutte arrivent encore, comme une marée. La question de la fonction publique sera évidemment centrale. Il s’agit des salariés les mieux structurés du pays et de ceux qui ont le plus à perdre dans la révolution libérale dont ils sont la véritable cible sociale essentielle. Avec la fin de la fonction publique, la société sera vide de contre-modèle face à celui de la précarité généralisée qui est la signature sociale de l’ère libérale. L’environnement parle du même côté. La bataille pour les 28 heures menée outre-Rhin par le syndicat IG-Metall a son écho. Une certaine époque d’inertie sociale allemande prend fin. Cela assainit l’air du temps.
Vous l’avez peut-être constaté. Ce jeudi 1er février, les insoumis étaient mobilisés de tous côtés, sur tous les fronts. Notamment à l’Assemblée nationale pour présenter leurs cinq propositions de lois. Cette journée, longuement et méthodiquement préparée a été suivie toute la journée par des émissions et des débats sur les réseaux sociaux. On peut retrouver tout cela sur le site des insoumis. Pourtant je veux faire encore quelques remarques au sujet de ce jour-là. Nos textes étaient inscrits dans une sorte d’hégémonie intellectuelle. Un sondage a montré que chacun d’entre eux dépassait les 60 % d’opinions favorables. Et chacun d’eux portait un débat de société en lui. La couverture médiatique a donc été à la hauteur. Ce fut le cas sur certains textes davantage que sur d’autres mais, au total, ce fut l’occasion de nombreux plateaux et micro-trottoir bien revigorants. À vrai dire, une bouffée d’oxygène que d’entendre parler du Parlement autrement, en phase avec des préoccupations populaires graves et profondes.
Face à ce qui est devenu un évènement, la stratégie de « La République en Marche » s’est vautrée. L’esprit de routine l’a perdu. Croyant avoir à faire à une journée de niche parlementaire comme les autres, ignorant tout du travail public qui l’avait précédé, et méconnaissant l’intérêt médiatique qui s’y attachait dès le matin, Richard Ferrand a misé sur les routines de gros bourrin habituelles. Il a déposé au nom de son groupe des motions de rejet sur chaque texte pour empêcher la discussion et les amendements. Et cela alors même que nous avions annoncé avoir accepté de voter plusieurs amendements venant de divers groupes. De son côté, le président de l’Assemblée n’a pas accordé une minute de son précieux temps pour passer en séance, comme la courtoisie l’aurait commandé pour une journée de niche parlementaire. Bref, le coup du mépris sur toute la ligne. « En marche » s’est donc comporté comme un groupe sectaire qui ne veut parler de rien et ne reconnaît jamais la valeur de quoi que ce soit si cela ne vient pas de lui.
De plus, le choix de certains orateurs a été dans le même sens. Plusieurs, étaient des « incasables » nous a-t-on dit pour s’excuser. On leur a donc donné la parole dans un moment que « En marche » croyait faiblement exposé. Plusieurs « incasables » ont donc lourdement mordu le trait et se sont abandonnés a des excès de langage ou à des argumentations finalement assez pitoyables, au grand dam d’un bon nombre d’autres députés « en Marche », plus fins, qui ont pris goût au débat et fait des interventions argumentées. Cette attitude sectaire a été un bide total. Ni les commentateurs ni les téléspectateurs n’ont compris ce comportement. Le point nous revient donc entièrement. Car les thèmes et les arguments déployés ont donné un nouveau point d’appui officiel à des causes portées de longue date par des militants associatifs nombreux et actifs sur le terrain. Leur combat sort renforcé de cette journée. Leur présence sur le plateau de notre émission, les retours des réseaux sociaux tenus informés au fil de la journée en attestent. Pour notre groupe, c’est un nouvel apprentissage et une nouvelle démonstration du lien étroit que nous voulons faire vivre entre la société et l’institution parlementaire.
Mais ce jour-là, il y avait aussi de très nombreux insoumis dans la rue. Ils étaient aux côtés des lycéens et des étudiants au moment où ceux-ci entrent en mouvement contre la loi instaurant la sélection à l’entrée de l’université.
En effet, les jeunes gens ont commencé une action générale à l’appel d’un grand nombre d’organisations de jeunesse syndicales ou politiques. Et surtout parce qu’on avait déjà observé une première mobilisation en janvier qui a fonctionné comme un signal. En ce sens, à son tour, elle semble annonciatrice d’une prise de conscience en profondeur, étendue aux parents. Pour ma part, je n’ai pu suivre les manifestations de près car je siégeais sans discontinuer pendant notre niche parlementaire à l’Assemblée nationale. En effet, notre groupe parlementaire avait décidé de me confier toutes les explications de vote sur nos cinq lois. Un rôle que j’avais déjà occupé dans la répartition des tâches sur le débat à propos des ordonnances détruisant le code du travail. J’ai donc été totalement occupé à suivre tous les débats, toutes les interventions avant de ramasser dans les deux minutes imparties notre angle d’argumentation.
Mais le Mouvement avait des points fixes dans les manifestations à Paris et en Région. Le soir venu puis le lendemain, j’ai jeté un œil rapide sur la couverture médiatique du mouvement dans la jeunesse. Rien ou presque. C’est parfait. En jouant le verrou, le parti médiatique se tire une balle dans le pied. Cette jeunesse mobilisée sur une question aussi décisive que le choix personnel de l’avenir individuel de chacun va découvrir qu’acheter un journal ne sert à rien, que regarder la télé de l’officialité, ce n’est pas ouvrir une fenêtre sur le monde qui l’intéresse. Ils seront donc disponibles pour d’autres sources d’information et ces dernières leur paraîtront plus « libres ». Les plus conscients vont se construire un mépris argumenté contre la caste médiatique, ses porte-serviettes et organe de presse. D’autant que la journée en média sur le sujet a commencé par une magnifique manipulation dont la grossièreté a été bien appréciée par ceux qui en ont entendu parler : les jeunes seraient manipulés par « la France Insoumise » et par moi personnellement. Rien de moins. Un mépris total pour leur libre arbitre et les raisons de leur mobilisation. Cela est très utile pour rendre odieux le système qui produit ce type « d’information ».
C’est donc au total une bonne séance de formation politique à tous points de vue. Comme ce sont les députés macronistes qui fournissaient la matière première sur les plateaux de télé et qu’ils sont déjà presque aussi détestés que l’étaient les PS il y a peu, on peut dire que sur le plan politique c’est carton plein. Quant à la suite de cette mobilisation, je dois me contenter de dire que je la souhaite, que mes amis y contribuent, notamment les très nombreux jeunes insoumis liés directement ou non à LFI. Car les insoumis n’ont pas de cartes et ne reçoivent pas d’ordre pour la raison qu’ils n’en ont pas besoin pour se mettre en action et savoir quoi faire. C’est eux qui dirigent leur action avec leurs camarades sur le terrain. Ni la FI, ni moi n’avons aucune part à leur décision. Notre Mouvement dans ce cas comme dans tous les autres cas est au service de ceux qui agissent. Il ne les dirige pas. Le Mouvement LFI est « éclaireur » du chemin en fournissant à ceux qui sont impliqués toutes les informations qui sans cela ne leur parviendraient pas. Le Mouvement LFI est en cela « déclencheur » car une fois informés, ceux qui sont « Insoumis » savent qu’ils doivent se mettre en action de leur propre chef.
Quant au groupe des députés, ce n’est un secret pour personne qu’il a mené sa bataille parlementaire sur le sujet quand le texte est passé devant les députés. Le groupe, relayé par les réseaux sociaux du Mouvement a donc aussi fourni un maximum de vidéos d’argumentation. De son côté, la campagne du mouvement a permis la diffusion d’un million de tracts. Point ! L’appel à la journée d’action n’est pas notre fait, ni les lieux de rendez-vous, ni les mots d’ordre, ni aucun des décisions de l’action. Mais tout ce qui a été décidé et fait par les jeunes nous convient. Le texte est à présent au Sénat. Bientôt il reviendra à l’Assemblée. Ce sera un moment de vérité. Deux journées d’action sont convoquées par les organisations étudiantes lycéennes cette semaine, mardi et jeudi. De son côté, le pouvoir s’est rendu compte du risque qu’il court de voir le feu prendre à la plaine. Il accélère donc tant qu’il peut le calendrier. Il est ainsi prévu que le vote final des navettes parlementaires se situe pendant les vacances scolaires de février… Mais encore faut-il que le Sénat ait fini dans les délais souhaités par Macron.
Il faut que l’affaire Lactalis ne tombe pas trop vite dans les oubliettes médiatiques. L’affaire est énorme. Car il est donc établi à présent de l’aveu même de son PDG que du lait pour les nourrissons, contaminé, a été vendu pendant une décennie. L’enquête et les indemnisations prendront sans doute une nouvelle décennie. Soit. Et quoi ? Car tout le monde ne savait-il pas déjà à quoi s’en tenir avec sur les causes qui conduisent à de tels désastres ? L’affaire de la vache folle n’avait-elle pas montré ce qu’il en coûtait de confier les contrôles sanitaires à des organismes privés dont les ressources dépendent de ceux qu’ils contrôlent ? Ne savait-on pas déjà ce que produit la destruction des moyens d’agir de l’État ? Si. On le savait. On le sait. Et maintenant ? Rien. La vie continue.
Et la situation s’aggrave parce que la nature des risques évolue avec les technologies. En voici un exemple. Ce sera bientôt un de ces dossiers noirs qui font désespérer les naïfs qui croient ce système capable de « s’autoréguler ». Il y a de quoi. Le 23 janvier dernier, l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a porté plainte contre 9 industriels de l’agroalimentaire et des cosmétiques. En effet, l’association a fait des tests sur une vingtaine de produits de consommation courante à la recherche de nanoparticules. Résultat : 100% des produits testés en contenaient. Ce qui n’est pas interdit. Par contre, seulement 3 produits annonçaient sur leur étiquette la présence de ces nanoparticules manufacturées. Or, depuis 2014, la loi oblige les industriels à le signaler sur l’étiquette. Pourquoi ces gens-là se sont-ils dispensés de le dire ?
Les nanoparticules sont des particules chimiques dont la taille est inférieure à un milliardième de mètre. C’est-à-dire environ 50 000 fois plus petit qu’un cheveu. Il en existe dans la nature. Les éruptions de volcans peuvent par exemple émettre des nanoparticules. Mais depuis quelques années, il est aussi possible de les manufacturer. Elles sont utilisées comme additif dans l’industrie agroalimentaire ou cosmétique pour colorer un produit, le rendre plus brillant etc. Une des propriétés que leur confère leur petite taille est qu’elles pénètrent très facilement l’organisme et franchissent les barrières biologiques.
Leur effet sur la santé humaine reste pour l’instant mal connu. Mais le doute est suffisant pour qu’on en impose l’étiquetage. Le consommateur est ainsi censé pouvoir choisir des produits sans nanoparticules. L’arrêté de mai 2017 qui rappelait aux industriels la règlementation en vigueur la justifiait d’ailleurs par « les incertitudes qui subsistent concernant l’impact sur la santé humaine ». L’institut national de recherche agronomique (INRA) a montré que les nanoparticules de dioxyde de titane provoquaient sur des rats des lésions précancéreuses et des troubles du système immunitaire. Pauvres rats cobayes vivants ! N’empêche, cette nanoparticule est notamment utilisée comme colorant pour des confiseries industrielles. Bien sûr, cela ne constitue pas une preuve de leur nocivité pour l’homme mais c’est une invitation à la prudence. Et, au minimum, au respect de la règlementation : il faut prévenir, il ne faut pas cacher leur présence quand il y en a.
Les laboratoires de l’UFC-que choisir ne sont pas les seuls à avoir pratiqué des tests de cette sorte. L’État l’a fait lui aussi. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a réalisé des tests sur 40 produits cosmétiques et 74 produits alimentaires. 87% des premiers et 39% des seconds contenaient des nanoparticules. Pourtant, un seul de ces produits l’annonçait sur son étiquette. Malgré ces résultats, l’État a décidé de ne pas systématiquement poursuivre les industriels qui ne respectent pourtant pas la loi. Dans sa déclaration, la DGCCRF disait qu’elle allait « rencontrer dans les prochains jours les professionnels concernés pour partager ces résultats et décider ensuite des mesures appropriées ». Une démarche qui ressemble à la « société de confiance » et au « droit à l’erreur » qu’offre dorénavant aux entreprises le gouvernement avec l’adoption de la loi sur le thème ces jours-ci à l’Assemblée.
Le nombre et la répétition des fraudes révélées tant par l’UFC que par les contrôles de l’État impressionne. Elle inquiète à juste titre. Car depuis quelques décennies les gouvernements néolibéraux successifs ont méthodiquement détruit la capacité de contrôle de l’État. Cela s’est vu de manière spectaculaire dans l’affaire Lactalis. Dans le département de la Mayenne, où se trouve l’usine Lactalis, le nombre de fonctionnaires chargés de contrôler que les produits alimentaires respectent bien les règlementations est passé de 14 à 6 en quelques années. Le Secrétaire Général de Solidaires-CCRF explique : « Le travail qu’on pouvait faire il y a quinze ans, on ne peut plus le faire aujourd’hui ». Aujourd’hui, les services de la répression des fraudes comptent en moyenne 4 enquêteurs par département. Et Emmanuel Macron a encore supprimé 45 postes en 2018.
Ainsi, alors que les quelques contrôles effectués montrent que la majorité des industriels fraudent à propos des nanoparticules, l’État ne dispose plus des moyens de les contrôler. Bientôt les gens vont le comprendre : démanteler l’État ça coûte cher pour tout ce qui compte dans la vie ordinaire. S’abandonner au marché pour faire les choses, détruire les contrôles sous prétexte de lutte contre la bureaucratie et compter sur les médias qui vivent de publicité pour montre du doigt des annonceurs coupables, tout cela va bientôt apparaitre pour ce que c’est : un monde voué à l’argent au mépris de toute considération pour la vie humaine, et pour cela de plus en plus dangereux.
J’y suis retourné pour la troisième fois. Et comme les deux précédentes, j’ai pris le même coup à l’estomac en suivant le déroulement de la matinée. Car la présentation du rapport annuel de la fondation Abbé Pierre sur l’état du mal-logement est un moment très particulier. Il y a les interventions et les rapports. On y apprend beaucoup. Et il y a aussi les vidéos. Et là, ça percute autant que les rapports et souvent même davantage. L’an passé, j’ai vu un vieil homme qui se faisait soigner le pied en mauvais état. Il était à la rue et passait sa journée assis sur un banc. Son bonheur était que le bistrot du coin acceptait de garder ses affaires dans la journée et qu’il savait sous quel porche retourner le soir pour dormir. Un an après, l’image me poursuit encore. L’analyse se concentrait alors sur les personnes sans domicile fixe ou vivant dans des taudis.
Alors que la solution parait si simple, année après année, le constat fait par la fondation s’aggrave : le nombre de personnes touchées par le mal-logement augmente. Or, le logement n’est pas seulement une question parmi d’autres. C’est un droit qui conditionne l’accès à toutes les autres dimensions de l’existence : l’accès au travail, à une vie de famille. « Pour pouvoir rêver, il faut savoir où dormir » disait le collectif Jeudi-Noir. Il y a quelques années il occupait des bâtiments vides pour alerter sur la crise du logement. Avec Jean-Baptiste Ayrault, le DAL (droit au logement) de son côté n’a jamais baissé les bras ni cessé son juste combat. C’est lui qui lutte pour faire ouvrir les bâtiments du Val-de-Grâce, aujourd’hui vide, aux sans-abris qui risquent de mourir de froid dans la rue.
Cette année, la fondation Abbé Pierre a centré son alerte sur le surpeuplement de certains logements. Commençons par situer le problème. L’INSEE considère qu’il faut minimum, en plus de la pièce à vivre et des sanitaires, une chambre par couple du foyer, une chambre pour deux enfants âgés de moins de 7 ans ou de moins de 19 ans s’ils sont du même sexe. Un logement est considéré comme surpeuplé quand une pièce manque par rapport à cette norme. C’est déjà une situation quand même plus que tendue que de vivre dans ces conditions. Pourtant 7,6 millions de personnes sont dans cette situation. Mais il y a encore pire. 934 000 autres personnes sont dans une situation dite de « surpeuplement accentué ». La fondation Abbé Pierre donnait des exemples terribles lors de sa présentation. Celle d’une famille marseillaise qui vit à 5 dans 30 m2. Celle d’une mère et ses trois enfants qui partagent une pièce de 11 m2 avec deux autres personnes en banlieue parisienne. Dans ces conditions, la vie est rendue infernale.
Tant d’aspects de la vie quotidienne sont refusés aux familles qui ne trouvent pas de logement assez grand pour se loger. Entassés dans un logement minuscule, il est impossible de stocker de la nourriture, des vêtements ou des documents administratifs. On vit au jour le jour. Impossible aussi, bien souvent, le rituel simple du repas en famille. Tout simplement : aucune intimité n’est possible. Dans un logement surpeuplé, on est toujours avec les autres. On n’est jamais avec soi. On est toujours dans un espace inférieur aux seuils à partir desquels les animaux humains se sentent agressés par une intrusion. L’absence totale d’espace d’intimité provoque du stress, de la nervosité, de l’angoisse. Parfois, il n’y a pas assez de chambres. Parfois, il n’y a en a pas, tout simplement. Dans les deux cas, cela engendre mécaniquement des troubles profonds du sommeil, c’est-à-dire sur sa durée et sa qualité.
Et cela a de lourdes conséquences sur la santé physique et psychique de ceux qui subissent cette situation. L’impact est particulièrement sévère sur les enfants. En effet, les hormones de croissance ne se secrètent que pendant le sommeil. L’organisation mondiale de la santé a montré que le manque de sommeil chez les enfants avait aussi des conséquences lourdes sur le développement du système nerveux ou de la mémoire. Priver des enfants de sommeil réparateur, c’est donc altérer leur futur. Au demeurant, les enfants en bas âge ont besoin d’espace pour explorer, se déplacer. À défaut, leur développement psychomoteur peut en être entravé. Ainsi, dès le départ, les enfants des familles pauvres sont handicapés. De quoi faire relativiser les discours des libéraux marcheurs sur « l’égalité des chances » initiale des jeunes. D’autant que les embuches se prolongent après les premières années. La scolarité des élèves qui vivent en logements surpeuplés est un parcours du combattant. Comment réviser un examen lorsque l’on vit dans une pièce avec quatre ou cinq autres personnes ? Les statistiques répondent très crument. Ces jeunes ont 40% plus de risques d’accuser un retard scolaire.
La santé de tous les occupants de ce type de logement en prend un coup très rude aussi. Une étude de l’OFCE montre que les personnes vivant dans des logements surpeuplés ont 40% plus de risques de se déclarer en mauvaise ou très mauvaise santé. C’est mécanique. Par exemple, le surpeuplement provoque de l’humidité dans des logements qui sont, en outre, souvent mal aérés. Cette humidité provoque sans mystère des pathologies respiratoires et dermatologiques. Le lien entre l’état de santé mental ou physique et l’état du logement qu’on occupe est nettement prouvé.
Après la Libération, le surpeuplement a largement décru dans notre pays. Certes, c’était une situation banale des familles en 1945, à la sortie de la guerre. Mais dans les décennies suivantes, grâce à un plan volontariste de construction, les familles ont accédé à des logements agrandis. La vie a alors gagné en confort. Ce fut une révolution de la vie quotidienne pour des millions de familles populaires. Mais c’est un fait dorénavant avéré : le recul du surpeuplement s’est interrompu depuis 2006. Désormais, pour la première fois depuis un demi-siècle, c’est à nouveau le surpeuplement qui progresse. Bien sûr, pas pour tout le monde. Les classes supérieures continuent de voir la taille de leurs logements s’accroître. Pour les milieux populaires, par contre, c’est le décrochage. Le surpeuplement est 10 fois plus répandu chez les 10% les plus pauvres que chez les 10% les plus riches. En Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de métropole, un quart des logements sont surpeuplés. Dans les départements d’Outre-mer, c’est pire : 40% des logements en Guyane.
Cette situation génératrice de misères et de malheurs n’est pas une fatalité. C’est le manque de logements abordables qui pousse les pauvres à mal se loger. Les loyers du secteur privé ont explosé dans les années 2000, jusqu’à +50% dans les grandes villes. Pendant ce temps, le nombre de logements HLM construits ne suffisait pas à subvenir aux besoins. Une situation qui va aller de mal en pis en raison des coupes budgétaires opérées par Macron dans le budget des organismes HLM. Ces derniers ont déjà prévu qu’ils devraient annuler des programmes de construction à cause de ça. Combiné à la baisse des APL pour tous les allocataires, ce coup de rabot a été qualifié par la Fondation Abbé Pierre de « saignée historique ». Le projet de loi logement qui vient renforcera les conditions de la crise du logement. Il fait une confiance aveugle au marché privé et favorisera la spéculation qui écarte les pauvres du logement décent.
Au contraire, nous pensons que la puissance publique doit garantir le droit à un logement pour tous en réquisitionnant des bâtiments vides, en investissant massivement dans le logement public ou en régulant les loyers. C’est l’idée la plus simple qui soit. La plus facile à mettre en œuvre. Celle qui provoque une activité indélocalisable. Celle qui recourt le moins à l’importation de produits et matériaux. Un tel plan génère donc de l’activité économique, des revenus, de l’emploi sans créer de l’importation et en augmentant la richesse acquise par des actifs physiques que sont les constructions. Alors, pourquoi tout semble-t-il bloqué à des niveaux insuffisants ? Parce que la rareté stimule le marché, pousse la valeur de l’existant à la hausse et facilite l’accumulation sans cause. Bref : le capital y trouve très largement son compte. Et peu importe le reste, dans une société comme la nôtre.
63 commentaires
Pierre Pifpoche
Merci pour ces très bonnes nouvelles, consolidées par une fine analyse des réalités, lesquelles nous remontent bien le moral. Merci encore !
jnsp
@sergio et @phil
J’ai suivi votre conseil et j’ai regardé l’émission de A Lancelin sur la possibilité d’un management « humain ». Effectivement 2 points de vue étaient présentés et il y a bien eu un début de débat. Qu’en reste-t-il ? Un management humain serait souhaitable mais est-il possible ? Oui: 3 voix Non: 1 voix. Donc tout le monde d’accord pour dire qu’il serait souhaitable mais sans le définir précisément ou même vaguement. Ça ne va pas nous avancer beaucoup.
morfin
On ne peut que dire « bravo! » aux Allemands qui ont gagné sur les 28h. Je n’ai jamais attendu de mon coté qu’on y arrive puisque j’ai pris un temps partiel avec maxi 28h (et encore plus longtemps 18, j’avoue) mais en espérant que le temps plein y arriverait en France, ben non ! C’est raté! En y ajoutant en plus la retraite à 55 ans femmes et 60 ans hommes (cf Chavez), que de temps gagné ce serait déjà et que d’emplois. Pour les jeunes, je proposerais une nouvelle fondation antilibérale, mais plus ouverte et renouvelée que Copernic qui devient « vieux debout! » et avec ouvertures sur d’autres sujets intellectuels, comme la psy, la culture, l’écologie délaissée et le féminisme version actuelle. A Bon entendeur(euse) !
FABIEN
Oui bravo aux ouvriers allemands, qu’ils donnent le courage aux nôtres pour lutter dans cette voie. N’ayant jamais cessé de travailler, j’ai demandé 28h à mon employeur pour mes enfants, je travaillais donc 4 jours sur 5, mais je devais faire la même quantité de travail sur 4 jours pour ne pas le rajouter à mes collègues. Puis aucune augmentation de salaire ni promotion alors que j’avais formé ceux-là mêmes qui contrôlaient mon travail. Aujourd’hui, 61 ans et à 1 an de la retraite (que je dois attendre alors que j’ai tous mes trimestres), je comprends l’arnaque : double peine pour les femmes !
Michel
Je regrette que certains sujets ne soient pas repris par les Insoumis, à moins d’avoir eu une lecture trop rapide ce dont je m’excuse par avance. Les sujets pour lesquels les prises de position de nos Insoumis sont d’une « impérieuse nécéssité » tiennent aussi aux difficultés quotidiennes et à la dégradation de la société et de ses valeurs. Le quotidien de nos EHPAD et de l’accueil que l’on réserve à nos anciens. La banalisation des difficultés du monde rural, mais pas uniquement sous l’angle de l’agriculture : services publics et au public, fragilisation des communes et pertes de repères dans de grands ensembles type Loi NOTRe, Numérique et Aménagement du Territoire, contraintes d’urbanisme qui condamnent à terme le monde rural.
Roger Le Goff
La lecture de votre blog donne courage. Le président de la droite radicalisée attaque la jeunesse en dévaluant le bac, passeport pour les études supérieures, attaque les anciens en diminuant des retraites souvent très modestes, achève le sabotage des services publics en n’attribuant pas les moyens à l’hôpital, à l’école etc. Il exonère le patronat de cotisations sociales, feint de s’étonner du trou de la sécu et des dysfonctionnements des services publics, pour mieux privatiser au profit des copains milliardaires (autoroutes, rail, télécoms, santé, éducation…)
Toutes ces mesures asociales pour satisfaire un capitalisme se gavant tel un ogre, quand d’autres humains à la peine, meurent dehors et de froid. Je voudrais un printemps lumineux libéré de l’analphabétisme politique qui porta En Marche au pouvoir. Souvenons-nous des grandes manifestations et des luttes de nos anciens. Non à la servitude volontaire, à nous d’élever la voix à la hauteur de celle de nos remarquables députés FI.
Jpa
Je pense que Macron, comme tous les partis prennent des « taules » depuis un bon moment. Mais je relativiserai la sienne car LR ou LREM, pour moi c’est du pareil au même. Les 2 partis ont beaucoup de points de convergence.
Par contre, Macron est extrêmement stratège. En Corse il a pris des positions d’arrière garde pour s’attirer les faveurs du Sénat en vue de la révision de la constitution et la réduction de la décentralisation dans les collectivités locales. Reste plus pour lui que de discréditer les élus locaux, mauvaise gestion, etc. Gageons que la presse et les économistes du libéralisme bien ordonné l’aide dans sa tâche.
Fanfan.2A
« En Corse il a pris des positions d’arrière garde pour s’attirer les faveurs du Sénat… »
Pourriez-vos développer en quoi sa réponse aux revendications anti-républicaines des nationalistes corses (co-officialité des langue corse et français, statut de résident, statut fiscal…) constitue des « positions d’arrière garde » ?
farel
Nous, les damnés de la terre, sommes tous les jours dans la panade, question financière comme question médicale et sociale. Les dernières élections dont vous pensez qu’elles ont été autant de taules ne sont pour nous qu’une victoire, encore, de la droite cad contre nos faibles intérêts. Nous ne voyons qu’une descente vers des bas toujours plus bas. Nous les pauvres ne pouvons pas être optimistes.
AUSSEUR Robert
La France d’en bas, de plus en plus basse par une mécanique que ne renient aucune centrale syndicale. Les majorations de salaires calculée et distribuées en pourcentage. Très peu aux détentrices, détenteurs des plus petits salaires et des sommes de plus en plus fortes pour les détentrices, détenteurs des gros salaires. Il faut aussi dénoncer que les institutions sociales (retraites, retraites complémentaires, les CE, transfèrent des fonds aux profits des cadres. Au détriment des non cadres. Ce n’est pas faire de l’anti cadres que de l’écrire. Cela se chiffre par des milliards détourné !
Il faudrait aussi regarder vers la gestion des HLM. Amortis en une quinzaine d’années, grâce aux aides de l’état et des loyers. Les logements sociaux sont, pour les plus anciens, loués depuis plus de cent ans. Que deviennent les montants des loyers encaissés après amortissement ?
BERJOAN
Tout simplement, merci Jean Luc. Lire tes textes me font du bien et me donne courage pour continuer les luttes.
Une modeste insoumise qui va faire ce qu’elle peut pour aider à l’élection d’un 18ème député en Midi Pyrénées et encourager les cinémas à projeter le film de Gilles Perret
Jaillet
Tout comme tous les insoumis et sympathisants, la lecture de ce billet m’aide à mieux défendre et argumenter mon analyse de la politique menée par nos gouvernants et si nuisiblement relayée par nos grands médias.
J’aimerais ajouter un sujet que je juge primordial et qui vient juste de réapparaître, c’est celui de l’augmentation spectaculaire du budget de notre défense, qui est en fait celui de notre armement, notre armement qui constitue les carnets de commandes de nos industries de l’armement, armement entièrement financé par les impôts que paient les citoyens Français, et ceux des citoyens des pays belligérants à qui nous fournissons leur armement. Ainsi je ne me pose même plus la question de savoir à qui profite les guerres. Chers insoumis dénonçons ce fléau de l’humanité, issu des lobbys de l’armement qui ne s’engraissent que grâce aux guerres, guerres qu’ils déclenchent avec l’aide complice des gouvernements dont ils mènent le bal.
Anita Cretegny
Ce que vous décrivez concernant le surpeuplement des logements et l’inaction gouvernementale (vie des sans abris et vie dans les logements surpeuplés) c’est de la non assistance à personnes en danger. Pour le laisser-faire dans l’utilisation opaque des nanoparticules c’est le mépris pour la santé des gens par non utilisation du principe de précaution. Merci Jean-Luc Mélenchon de revenir avec vigueur et clarté sur ces sujets essentiels pour notre vie.
A quand un mouvement massif de la société civile pour défendre notre vie ? On pourrait commencer par une pétition géante ciblant ces sujets.
Pierre Gaël LAVEDER
Le mal logement perdure depuis trop longtemps. Les associations d’aide aux plus démunis sont de plus en plus nombreuses et rendent toutes des rapports similaires. Il me semble que plus le petit peuple est solidaire, plus l’état se désengage et parallèlement plus les détenteurs de capitaux et de biens immobiliers s’enrichissent. Que fait on des obligations des communes à produire du logement social ? Que fait on du droit au logement ? Permet on aujourd’hui à la jeunesse de devenir propriétaire ou faut-il attendre d’avoir 40 ans pour mettre en avant une stabilité (quand on en a une) et un capital de départ (quand le constituer est possible)? Merci Jean-Luc pour cet article clair et synthétique malgré sa longueur.
Bruno Menguy
[…] Le texte de Jean-Luc Mélenchon est excellent, il nous dit un peu « ne perdez pas patience, la machine va déraper, tant ils sont à flux tendus de confiance ». C’est possible en effet mais gare à la propagande, aux véritables « fake news » que colportent nombre de journalistes sur une reprise, une embellie, qui démobilisent l’esprit contestataire. Gare aussi à ceux qui « parmi les techniciens attelés au char de l’Etat, les économistes, sont de très loin les chevaux les plus bornés » (François…
ANNIE AUBLE
Retour aux années 50 et 70, les jeunes c’est dire les enfants des baby boomer pensent que tout ce dont ils profitent a toujours été et ne se sont pas toujours mobilisés pour défendre les acquis de 36 et 68.
obermeyer
Étonnant le vote des sympathisants FI sur le CETA. Après toutes les explications détaillées sur la nocivité de ce accord de libre échange (tête de pont des USA à leur avantage), reprises en force lors de la campagne des présidentielles, le résultat du sondage sur ce sujet ne montre pas un rejet massif d’une entourloupe faite en catimini qui va coûter cher à nos agriculteurs, notre santé et notre taux de chômage. Pourtant on ne peut pas dire qu’on n’en a pas suffisamment parlé. Les autres résultats prouvent quand même que nos propositions sont en phase avec l’immense majorité des attentes des gens.
HYBRIS
A propos du sondage sur le CETA, il faut observer que la réfutation du principe de libre-échange couplée avec la sortie de l’OMC, était posée clairement au chapitre 57 de « L’avenir en commun ». Pour les sympathisants LFI, issus majoritairement des rangs de la vieille gauche, c’est en fait un thème prioritaire récent. En effet, sans même nous attarder sur le PS et ses satellites, le programme de 2012 du Front de Gauche lui-même, louvoyait avec une formulation qui n’engageait à rien. Ce qui faisait dire au M’PEP, un petit mouvement compagnon de route de la gauche radicale…
jean giblin
Plus rien ne va en France faute d’argent. Or on voit que c’est une politique délibérée puisque cet argent existe et qu’il suffit de le prendre ou ne ne pas tolérer qu’il s’évade. On sait que c’est une politique délibérée, il suffit de voir ce qu’on appelle le verrou de Bercy. Alors demandons-nous le pourquoi de cette politique. On nous balance un os à ronger : théorie du ruissellement. Théorie complètement démentie par les faits. Ils n’y croient pas eux-mêmes mais devant un caméra de télévision et un journaliste incompétent et de toute façon acquis au pouvoir cela sonne comme « passe ton chemin, il n’y a rien à voir ». Jean-Luc Mélenchon a pourtant raison de dire que tout va finir par se voir, même si peu de choses de ce qui gène transpire dans les médias, et c’est de leur part, comme dit si bien JlM, se tirer un balle dans le pied. C’est bête, quand on s’appelle « en marche » !
Sauvageonne
Vivre sans vie. Il manque de HLM (Habitation à loyer modéré) paraît-il. Sauf qu’aujourd’hui, ces logements sont inaccessibles aux travailleurs pauvres, car trop chers eut égard au montant des salaires. Du coup, ces logements ne sont accessibles qu’aux travailleurs « moins pauvres » ou, pour ceux qui gagnent un peu plus, paient un « surloyer ».
Ajoutons à cela l’accession à la propriété de ces logements, (ce qui diminue d’autant le parc immobilier) et in fine les rendra au privé (lorsque les propriétaires les loueront). Ainsi, les plus pauvres s’entassent à plusieurs familles dans des logements exigus, quand ils n’atterrissent pas à la rue à attendre un hébergement d’urgence.
Le droit au logement opposable n’y change rien, puisqu’il y a un manque de logements et pléthore de salaires insuffisants pour vivre. Donc, puisque dans les villes on ne peut pousser les murs, appliquons la loi de réquisition sur les logements vacants et bureaux vides.
Bernard Sari
Le logement social devrait être le terrain de lutte prioritaire de LFI pour plusieurs raisons.
Comme il est rappelé, c’est le logement qui structure le reste de la vie. Le parque n’a pas cesser de baisser depuis le milieu des années 1980, statistiques à l’appui. Parallèlement, la pauvreté augmenter. Nous devons nous investir plus, redoubler d’imagination pour toutes sortes d’initiatives, partager des actions avec les militants de DAL, organiser des débats et les faire voir le plus possibles sur Le Média et ailleurs, bref faire vraiment le plus de bruit. Cela maintiendra les Insoumis mobilisés, puis donnera aux mal logés un soutien qui les aidera à créer un vrai mouvement. Il me semble que cela pourrait devenir le secteur de lutte le plus mobilisateur, locomotive d’autres luttes.
uzan
Merci M. Mélenchon, lire votre blog, écouter la revue de la semaine, suivre l’activité exceptionnelle de la FI, écouter le Média aussi, voilà qui permet à chacun de savoir où nous en sommes et aussi grâce à vous de décrypter sans perdre l’espoir l’évolution de notre société sous le règne de Macron, du profit insatiable du Medef et de leur acharnement à démolir l’Etat. Merci à la FI. Résistance partout et par tous !
Feel
Les salariés, les lycéens, les étudiants, les migrants, la Corse, le président roi et ses sbires prend la liberté de nous enlever la nôtre, celle de choisir chacun son destin vers une vie meilleure. Menotté, enchaîné, c’est la marche forcée pour nous donner en pâture aux loups de la finance et autres esclavagistes. Je suis écoeuré.
THIENNETTE Philippe
La diffusion de l’information est primordiale, c’est pourquoi je valide la liste catalogue énoncée sur les sujets évoqués. Cela ne me rend pas automatiquement optimiste concernant l’atteinte de nos objectifs. Cependant, nous n’avons pas le choix. Nous devons rester volontaristes en mettant, chaque fois, un maximum de forces dans les actions.
Lemercier
Merci Monsieur Mélenchon pour votre blog dont la lecture est toujours si instructive. J’ai aussi regardé votre revue de la semaine numéro 54. Je la regarde chaque semaine.