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78 commentaires


  1. Fabien

    Même s’il est ici argumenté et nuancé, et qu’il ne se revendique pas explicitement comme tel (c’était plus clairement assumé dans la précédente note sur le sujet), nous sommes bel et bien en présence d’un changement majeur de doctrine (que pour ma part je déplore profondément) sur la question Corse et sur les principes qu’elle soulève (unité et indivisibilité de la République). J’ose espérer qu’en tant que tel, il sera soumis à la délibération des militants dans le cadre approprié (CN, voire même plutôt congrès) au lieu de leur être imposé d’en haut sans qu’ils aient leur mot à dire. On vient tout de même, sans nous demander notre avis, d’engager le PG et la FI sur la pente glissante de l’acceptation des bricolages constitutionnels pour tenir compte de telle ou telle spécificité. Je serais bien étonné d’en être le seul inquiet et irrité, quel que soit le respect qu’on éprouve pour le brio intellectuel de l’illustre initiateur de ce changement de doctrine.

    1. L.Boucher

      @Fabien
      Relisez le texte. C’est une analyse qui met en relief la position et les visées de Macron (qui instrumentalise la question corse) et la position corse sur des problèmes très concrets. Il n’y a aucun «bricolage constitutionnel» proposé dans ce texte. Il y est fait mention de l’article 74, article qui ne vient pas d’être inventé. «En effet, elle permet de changer la place de la Corse dans le système institutionnel de la République sans changer le régime unitaire du reste du pays.» Il n’y a non plus aucune raison de présupposer que cette proposition et cette analyse sur la question corse ne soit imposée à qui que ce soit. L’attitude de Jean-Luc Mélenchon d’être à l’écoute des problèmes soulevés et de rechercher des solutions collectives dans l’intérêt commun des parties ne devrait soulever aucune inquiétude mais plutôt de l’enthousiasme.

  2. VFR1200

    Concernant les centrales nucléaires, sujet à regarder dans le journal du media TV du lundi 12 février, ça fait peur.

    1. Luc

      Pour compléter le tableau avec un angle sur le fonctionnement des centrales nucléaires voir aussi l’article de Basta du 23 janvier 2018 : « C’est incroyable qu’on est pas encore fondu le cœur d’un réacteur» des techniciens d’EDF s’inquiètent.

    2. macrophobe

      L’attachement des Français aux centrales nucléaires ne résulte plus de rationalités dans le genre « depuis 40 ans, aucun accident majeur en France » ou bien « la technologie française en matière nucléaire est la meilleure au monde », mais plutôt d’une peur du retour à la bougie. Nous sommes donc en présence d’un problème de psychologie des masses. Mais, qui, dans notre pays, orchestre donc l’opinion publique ? Qui a le pouvoir d’entretenir ces peurs ? Qui est à l’origine de cette propagande ? Suivez mon regard.

  3. Nicks

    La question Corse, comme celles qui tiennent à une identité ethnique ou culturelle, ne peut que poser problème à un jacobin. Malgré tout, et même si toute modification constitutionnelle pour intégrer un particularisme doit entrainer la méfiance, je comprends la démarche expliquée par Jean-Luc Mélenchon. On peut regretter les recroquevillement sur des identités souvent partielles et fantasmées, qui ne sont pas fondamentalement politiques et laissent donc de côté l’universalité dont nous nous réclamons à la FI. Mais c’est le résultat de décennies d’attaques néolibérales contre le modèle français, qui avait pourtant montré son pouvoir cohésif. Avant de le reconstituer et de le rénover, il faut partir du contexte. Mais il ne faut pas non plus le surestimer. Car tout autant que Macron, les nationalistes corses profitent surtout d’une abstention énorme et ne représentent qu’un quart des inscrits tout au plus. Il faut donc continuer à promouvoir notre programme et ramener les gens au vote.

    1. Fanfan.2A

      Totalement d’accord avec vous sur la méfiance devant toute modification institutionnelle intégrant un particularisme. De même le « On ne peut rien par la force contre la volonté d’indépendance » de Jean-Luc Mélenchon ne correspond absolument pas à la réalité sur place. Comment peut-il proférer une telle énormité alors que les nationalistes (qui ne veulent pas tous l’indépendance) n’ont obtenu que 28,5% de voix par rapport aux nombre d’inscrits ? Je me souviens de L. Jospin « discutant » d’un nouveau statut pour la Corse, entrainant J-P Chevènement a démissionner du gouvernement, tandis que Jean-Luc Mélenchon, alors sous-ministre, déclarait déjà préférer perdre la Corse que la République ! Il avait tout dit clairement. Il est donc inutile aujourd’hui, pour la majorité des citoyens de Corse, de compter sur lui car il soutient et encourage la minorité qui s’applique à éloigner la Corse de la République.

  4. morfin

    Merci pour tous ces textes et en ce qui me concerne pour l’intervention de la Fondation Rosa Luxemburg, et sur la sortie urgente à faire du nucléaire civil énergétique. Pour la Corse j’ai cru comprendre que l’Ile souhaite une meilleure autonomie, comme celle de la Sardaigne, et devrait pouvoir développer du 100% solaire éolien et permaculture et bio, développer la pêche saine et les transports non polluants, et faire partir la base de l’OTAN qui s’est appropriée une partie du sud est. Pour l’immobilier c’est difficile de savoir la part à laisser aux résidents non corses ou étrangers, c’est aux habitants à trancher. Je sais juste que des personnes nouveaux retraités cherchent à vendre des lieux à réhabiliter et n’y arrivent pas, car il y a pléthore d’offres (et non de demandes), sauf sur la côte évidemment.

  5. Momo

    Il faut vraiment faire attention où on met les pieds. Si en Corse, on demande 5 ans de résidence en location avant de pouvoir acheter une maison, alors, je ne vois pas pourquoi on ne ferait pas pareil en IdF vis-à-vis des Corses qui seraient obligés de venir s’y installer. Mais le fond n’est même pas là. Tout comme les arrêtés Miot sur les successions, ce problème n’en est pas un pour les Corses qui n’ont pas de biens au soleil. Et ceux qui ne peuvent se loger correctement là-bas ne sont pas de ceux qui pourraient s’acheter un terrain ou une maison à eux vendus par d’autres Corses. La solution au problème du logement des Corses est la même que sur le continent : construire des logements sociaux accessibles à cette catégorie de personnes qui n’en ont rien à faire des « revendications » des nationalistes.

    1. Fabien

      Le « statut du résident » est en effet une très mauvaise réponse à une bonne question. Il y a une autre raison de refuser cela : dans l’esprit des nationalistes, il s’agit à l’évidence d’une préfiguration d’une future citoyenneté corse.
      « La référence à une durée de présence limitée sur le territoire exclut tout critère ethnique ou même linguistique ».
      Pour le moment ! Mais si on les laisse faire, ça ne va pas durer. Croisez cela avec la revendication d’une co-officialité de la langue corse, et vous aurez une idée de ce qui se prépare. La relégation en citoyens de seconde zone de tout ce qui n’est pas « corse de souche ». Jean-Luc Mélenchon croit sans doute pouvoir arrêter le processus avant d’en arriver là, mais cela me semble être un risque inconsidéré. Une concession en amène une autre, nous sommes sur la pente glissante. Faire confiance aux nationalistes corses ou croire pouvoir les maitriser est aussi avisé que placer un serpent à sonnettes dans son lit en espérant échapper au venin.

    2. JMG

      Le problème est le même pour les jeunes vosgiens, bretons, etc. Les zones de vacances sont toutes exposées à cette situation.

    3. zakfa

      Je n’ai pas lu la même chose. Il s’agit de ne pas exclure la discussion a priori. Même si on est radicalement en désaccord, ce qui est répété plusieurs fois. Respect et désaccord peuvent coexister. Cela me rappelle lorsque Jean-Luc Mélenchon proposait de parler avec Poutine concernant la Syrie. Cris d’orfraies des belles âmes, invocation de l’esprit Munichois. On voit le résultat. En démocratie on choisit les mots du débats, pas les de débatteurs.

    4. GG

      Il est vrai que le problème du logement en Corse est plus général qu’il n’y parait. Il y a des régions en France notamment dans le sud Luberon et ses alentours, par exemple, où il est désormais impossible pour les gens qui vivent sur place et ayant des revenus moyens d’acquérir une maison ou un terrain à bâtir tellement les prix ont flambés. Ensuite construire des logements sociaux, ce n’est pas si simple que cela, il faut que les terrains soient à bas prix au départ et les terrains dans ses régions appartenant aux communes se font de plus en plus rares et cela ne veut pas dire n’ont plus qu’ils échapperont aux phénomènes spéculatifs par la suite. Pour éviter cela il faut une toute panoplie légale en matière de droits juridiques assez alambiquée. Un vrai casse tête pour les maires.

  6. Tifaroo

    Je dois dire que ça me soûle que vous parveniez à parler de l’importation de l’uranium du Niger sans dire qu’il s’agit dans les faits d’un vrai pillage de la part de la France comme elle en exerce tant d’autres en Afrique.

    1. Vega

      Je crois que les positions de Jean-Luc Mélenchon concernant l’Afrique ont été suffisamment claires. Un rappel ici.

  7. Traroth

    Franchement, sur la Corse, difficile de vous suivre. L’acceptation de l’autonomie de cette région, c’est le début du morcellement de la France. Chacun va vouloir y aller de sa « specificité ». Intolérable.

  8. jcmig

    Il faut que tous les membres de LFI harcèle le CSA afin que le film « l’insoumis » de Gilles Perret puisse être diffusé sur les antennes de télé. Il faut rétablir la vérité sur la manipulation des médias vis à vis de J.Luc Melenchon afin de l’empêcher d’être au deuxième tour. (Gilles Perret sur mediatv.fr, entretien avec Aude Lancelin). Il faut que ce film soit diffusé au maximum partout où cela sera possible.

  9. Amance

    M. Mélenchon, vous invitez à la nuance dans les débats contradictoires et j’adhère pleinement à votre position. Je vous invite donc à nuancer vos propos relatifs aux territoires transfrontaliers. Ces territoires ont toujours été à la marge de leurs Etats-Nations et ont des problèmes spécifiques à résoudre. Ils ont souvent plus en commun avec leur voisin immédiat (même si celui-ci se situe de l’autre côté de la frontière) qu’avec la capitale. Les intentions du Président concernant les districts européens sont peut-être discutables mais le problème mérite d’être posé, les transfrontaliers vous le confirmeront.

  10. Invisible

    De Rugy ! Le problème du mauvais maître d’école c’est quand il a ostensiblement des petits chouchous. Le député Vilany a droit au déguisement de mardi gras et pas les députés FI…. C’est pas juste.

    1. gilbert raynaud

      De Rugy, oui le tout petit traître soit-disant écolo, de gôche etc. Au fait quid de ses petits copains (Pompili, Placé etc.), tous grillés j’espère (ou alors certains auront besoin qu’on leur fasse un dessin.)

    2. Michelle Tirone

      Le député Villani a, de plus, droit à de longs articles dans les journaux et des félicitations sur les chaînes d’informations pour son projet de loi concernant l’études des maths. Dans « Le Populaire » de ce matin, une demi page qui en fait se borne à expliquer que les Français sont mauvais en maths (ah bon?) et que monsieur Villani va proposer des « mesures » (sans préciser lesquelles) pour que les jeunes Français et leurs instituteurs aiment enfin les maths.
      Le 1er février, lors de leur niche parlementaire, les députés LFI ont proposé des lois sur 5 sujets majeurs. Ou sont les articles de journaux détaillant ces propositions de loi ?

    3. morvan

      Le député Villani jouirait de « droits spéciaux », et d’un ticket non moins spécial avec les médias ? Ah bon. Je l’apprends, vous me la baillez belle ! Mais après tout, ne serait-ce pas justice faite à un Young Leader, Y.L. en outre de la même promotion 2012 que messieurs Macron et Philippe ? Non ? Ah bon.

  11. BUY

    Jean-Luc Mélenchon s’est déclaré favorable vendredi 9 février 2018, à l’une des principales revendications des dirigeants nationalistes de Corse, celle d’un statut de résident, qui permettrait de réserver l’accession à la propriété aux Corses ou à ceux vivant sur l’île depuis un certain temps.

    1. MAURICE

      Si votre commentaire est un résumé du texte, il est trop succinct et le trahit. Si c’est une analyse, elle est erronée.

  12. gilbert raynaud

    Excellent et indispensable commentaire, comme toujours, ainsi l’expression « majorité robotique » (c’est exactement ça). Extrême importance de la coordination avec Die Linke, Podemos, Jeremy Corbyn, Sanders etc. D’autant que les politiques néolibérales, elles, sont parfaitement coordonnées au niveau mondial. Grands risques de guerre en Syrie et Ukraine. Sur le plan intérieur, mobilisations à venir fonction publique, retraités, jeunesse pouvant être intéressantes.

  13. Michelle Tirone

    J’apprécie ces longues explications sur le sujet corse sur lequel j’avoue ne pas comprendre plus de la moitié des tenants et des aboutissants. Sujet très complexe qui doit, comme vous le dites bien, être traité avec précaution et mieux vaut, en effet, favoriser le dialogue.

  14. educpop

    Le rappel de ce que préfigure la réforme territoriale que le gouvernement précédent a installée est le bienvenu. Un empire modèle Romain se met en place, des gouverneurs à la tête de métropoles pratiquent le commerce entre eux en ignorant la barrière des normes des nations. L’espace qui sépare les métropoles sont des territoires sans grande valeur pour ces grands gestionnaires, sauf pour en exploiter les ressources à leur avantage. Nous sommes dépossédés de nos prérogatives. Comment faire pour rester jacobins en traîtant de l’unité de la République alors que notre quotidien fait l’objet d’une dégradation rapide et de menaces considérables ?

  15. marcus

    Passionnant le passage sur la Corse. Merci pour ce billet de grande qualité

  16. Boost Isabel

    Le problème est posé pour la Corse, j’apprécie la manière. Par le dialogue peut s’établir la confiance, seule voie pour répondre aux questions. Dialogue qui ne peut souffrir la mansuétude. Seule la clarté des propos le permettra. Continuons d’avancer, chaque pas compte et surtout ne nous faisons pas enfumer par Macron.
    Oui, il faut sortir du nucléaire, j’y ai passé toute une partie de ma vie professionnelle ! Des questions me taraudent et je n’ai pas encore le bout du début d’une réponse. Comment garantit-on la péréquation tarifaire qui fait que tous payent le même prix de l’électricité, qu’ils soient proches ou éloignés d’une unité de production ? Demain avec divers producteurs quelles seront les garanties, la régulation ? Que fait-on de l’outil industriel qu’est l’entreprise EDF ? Cette entreprise supporte les obligations d’achats des producteurs indépendants, demain ? Comment va s’exercer la puissance publique pour investir, coordonner, contrôler la…

  17. DESENFANT

    Pour le nucléaire. Avant de prendre toute décision sur le nucléaire, la priorité est de mettre en route toutes les productions énergétiques ni carbonées, ni nucléaires. L’indépendance énergétique passe par ces énergies renouvelables même si certaines nécessitent des matières premières non françaises. Cette dimension est contenue dans le programme de LFI et financièrement bien étudié dans son coût et ses conséquences (positives).

  18. Christiancqfd

    Pour la sortie du nucléaire, quelles relations la FI a-t-elle avec les salariés d’EDF et des sous-traitants du nucléaire ?

    1. DESENFANT Roger

      En réalité, si j’ai bien lu, Jean-Luc Mélenchon ne cherche pas dans ce texte à s’opposer au nucléaire mais à démonter l’argument principal des défenseurs du nucléaire qui est l’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire.
      Ceci étant précisé, il a tenu dans plusieurs discours ou interview, d’une part, de ne jamais mettre en cause les salariés qui interviennent dans le nucléaire pour leur(s) choix de travail ou pour leur implication dans leurs tâches, et d’autre part, en précisant bien que comme la fermeture n’est pas le seul objectif, il devra y avoir démantèlement des installations pour lequel les mêmes salariés trouveront (conserveront) leur place. Les installations d’éoliennes, d’hydroliennes nécessiteront une fabrication d’alternateurs (les mêmes) car ils ne dépendent pas de ce qui les met en rotation, peut être moins gros mais sûrement plus nombreux. Les ingénieurs sauront améliorer les systèmes de productions, des « usineurs » des pales seront formés…

  19. arthur 2

    Qu’on se mette d’accord, on ne peut en même temps critiquer la position de JM sur la Corse en invoquant une entorse à la république (ce serait au contraire une symbiose république/spécificité insulaire) et par ailleurs être favorable aux districts européens (malgré le ressenti des transfrontaliers). Ou alors « Ne m’appelez plus France ».

  20. MMartinez

    Je me joins aux félicitations. J’ai apprécié la démarche de réflexion sur le sujet Corse. Thématique délicate entremêlant des sentiments contradictoires et aussi légitimes. Dans l’absolu, les sentiments d’appartenance à l’ensemble ou telle communauté humaine sont, comme les sentiments familiaux, non exclusifs. Demander de trier parmi les siens lequel aimer est une folie ! Je crois que l’on peut se sentir à la fois Corse et/ou Breton et aussi Français/Indien et aussi universaliste. Ce chaos apparent peut résulter plus cohérent qu’une dissociation de nos différents êtres. Je précise que je ne suis pas Corse. Il est clair, que le système actuel et sa manipulation du ressenti réel des gens (inégalités, dénigrement démocratique) ne permettent pas d’aborder sereinement et sans craintes un tel débat. Mais, d’ici la fin du néolibéralisme, Jean-Luc Mélenchon semble proposer une bonne démarche. Dialogues, même sur la ligne de crête, me semblent, in fine, plus fructueux que de s’arcbouter a…

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