Les comptes de la campagne présidentielle sont publiés comme prévu. Une fois de plus, plusieurs médias sans foi ni loi me prennent à partie avec l’intention de semer le doute sur mon honnêteté et celle de mes camarades. Les motivations de cette activité diffamatoire sont diverses : les unes politiques, les autres seulement liées à la flemme et aux usages moutonniers de la profession. Une fois de plus, nous sommes sans recours contre leur mensonges, omissions et sous-entendus.
Plus que jamais on voit à quoi servirait le « conseil déontologique de la presse » pour lequel nous militons. Il n’existe pas et les chefferies des médias ne craignent rien autant que cela. Il ne nous reste que la voie judiciaire, celle des procès en diffamation. Nous allons les mener sitôt l’analyse faite de ce qui peut être poursuivi dans les termes de la justice dans le domaine de la presse. Nous allons évidemment le faire pour tous les supports, de façon à pouvoir atteindre nos diffamateurs traditionnels comme Capital, qui prennent appui sur la titraille mensongère du « Monde » pour affirmer que j’aurais « soigné mes amis ». Nous allons aussi nous lancer dans la poursuite contre les tweets qui colportent les calomnies, non seulement ceux des « journalistes » qui passent leur vie à tweeter contre moi mais aussi ceux des particuliers de la fachoshère qui s’y abandonnent avec la délectation de cette engeance pour les dénonciations et délation de toute sorte.
Ce 13 février, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) rendait publiques les données concernant l’élection présidentielle. Elle déclare que mon compte de campagne est validé (je le redis : « elle déclare que mon compte de campagne est validé »). Compte validé : comptes sincères. Nous n’avons pas dépassé le plafond légal, aucune recette n’est mise en cause. La commission décide de ne pas rembourser 434 939 euros sur les dépenses présentées. Soit. Nous l’acceptons.
Ces ajustements sont usuels et représentent une rectification d’environ 4% par rapport aux dépenses que nous avions indiquées et même seulement 3% si on les rapporte aux dépenses remboursables. La commission appelle cela des « dépenses réformées ». Une dépense réformée n’est pas irrégulière, elle est simplement considérée par la Commission comme non électorale. Il n’y a donc aucune irrégularité. En cas de doute sur la nature d’une dépense, elle recommande aux candidats de la déclarer quand même. À charge pour elle ensuite de juger si elle rentre effectivement dans le compte de campagne ou non. Nous avons donc fait le choix de déclarer absolument toutes nos dépenses afin de ne pas risquer l’accusation d’avoir tenté d’en dissimuler. Les « dépenses réformées » par la commission sont donc la conséquence de notre totale transparence avec elle et du suivi scrupuleux de ses prescriptions.
Ceci posé, je précise que parmi les comptes des trois autres candidats arrivés dans le carré de tête à l’élection présidentielle, deux autres au moins ont subi d’amples retranchements. 120 000 euros environ pour monsieur Macron et surtout plus de 873 000 euros pour madame Le Pen. Pourtant, Le Monde a choisi, dans son édition papier comme dans son édition numérique, de donner une bien plus large place aux éléments me concernant qu’à ceux concernant Marine Le Pen. Étrange. Quant a Macron : motus et bouche cousue. Info : le monde reçoit cinq millions de dotation publique chaque année.
Le silence sur Macron est le plus dérangeant. Car il s’agit là de véritables irrégularités. Pour Macron, une partie des éléments retranchés concerne de généreux donateurs, qui auraient dépassé la limite autorisée de 4 600 euros par personne et par an. Chacun en tirera les conclusions qu’il voudra sur la politique que mène aujourd’hui monsieur Macron en faveur des plus riches. Dans ce cas précis, la commission précise qu’il ne s’agit pas de simples « réformations », comme dans notre cas. Ici, nous parlons d’une « irrégularité », c’est-à-dire que les règles n’ont pas été respectées. La commission n’a pas jugé que le montant de cette infraction était suffisamment élevé pour rejeter les comptes de campagnes de M. Macron mais il s’agit tout de même de plus de 87 000 euros de dons entachés. M. Fillon a, lui, omis de déclarer 88 349 euros de dons en nature dans son compte de campagne, ce qui constitue aussi une irrégularité. Une irrégularité est évidemment plus grave que les petites corrections opérées par la commission sur notre compte. Pourtant, pas une ligne dans Le Monde. Mais une demi-page pour moi pour recopier l’essentiel de ce que le rapporteur de la Commission (démissionnaire et ancien directeur de cabinet d’un ministre PS) a transmis à qui voulait dans la presse.
Cela n’empéche pas Le Monde de parler de « dépenses litigieuses » à notre sujet. Je l’ai dit et je le répète : il n’y a aucune dépense « litigieuse », juste des dépenses non remboursées, ce qui n’est pas du tout la même chose. Quelles sont-elles ? Des dépenses dites « insuffisamment justifiées » ? C’est tout simplement impossible. Le rapporteur a demandé par écrit plus d’un millier de précisions sur nos comptes ! Et plusieurs dizaines par téléphone. Nous avons répondu à toutes. De plus, nous avons tout, absolument tout déclaré dans cette campagne comme on nous le demandait. Tout, absolument tout. C’est à la commission ensuite de décider ce qui est remboursable et ce qui ne l’est pas.
Le Monde à son tour nous a envoyé plusieurs pages de questions sur notre compte. Nous y avons répondu par écrit (mes camarades sont d’une totale naïveté et croient que Le Monde se soucie vraiment de leur réponse). Naturellement il n’a été ténu aucun compte de ces réponses. La mauvaise foi est si évidente qu’on se demande pourquoi cette paperasse. Pourquoi ? Pour qu’on ne réponde pas à ces petits inquisiteurs sans vergogne et qu’ils puissent écrire hypocritement « Monsieur Mélenchon n’a pas souhaité répondre » et se donner le plaisir d’une insinuation malveillante supplémentaire.
L’article du Monde porte sur nous d’insupportables suspicions sans fondement et volontairement présentées sous un angle défavorable et diffamant. Certes, l’ensemble des accusations portées sur nous ne supporte pas le simple examen des faits. Le mal est fait. Le monde moutonnier des médias a rabâché sur tous les tons les calomnies du Monde.
Dans la plupart des cas les assertions du Monde repose aussi sur la flemme. Des gens recopient sans vérifier ni rien déduire des dates et des faits. Ainsi, les premiers organisateurs de la campagne ont été salariés, non pas par la campagne elle-même mais par une association, « l’ère du peuple ». Pourquoi ? Tout simplement parce lorsque nous lançons « la France insoumise » quand je « propose » ma candidature, les comptes de campagne ne sont pas ouverts. Ils ne peuvent l’être qu’à partir du mois d’avril. Nous avons créé une structure pour mener notre action et gérer distinctement de toute autre structure partisane ou autre les moyens humains et matériels mis en œuvre. Où est le problème ? Il n’y en a pas. D’autant qu’en démarrant la campagne, nous n’avions aucun moyen et que nous avons fait une campagne pour obtenir des dons. Il fallait donc les accueillir à mesure jusqu’à la période d’ouverture des comptes de campagne qui a collecté alors les dons ! Je rappelle que nous n’avons pu accéder à un crédit bancaire qu’en février 2017.
Le journal nous accuse ensuite d’avoir pratiqué avec l’association « l’ère du peuple » une fraude à la TVA. C’est un procédé écœurant qui vise à nous faire passer pour des voleurs. C’est faux. L’association « l’ère du peuple » est une association loi 1901 sans but lucratif. À ce titre, elle n’est pas assujettie à la TVA. Conséquemment, l’association ne demande pas de remboursement de la TVA à l’État sur ses factures. Par contre, elle s’acquitte d’une taxe additionnelle sur les salaires. Il n’y a donc là rien d’autre que le strict respect de la loi et rien qui ne devrait mériter une ligne dans un article sérieux.
Le ragot sans intérêt suivant, colporté par le troupeau de moutons bêlant des « journalistes », concerne la location par notre campagne d’un local. Encore une fois, il n’y là rien que d’absolument clair. La société civile immobilière qui nous a loué un de nos locaux de campagne a appliqué le même loyer qu’elle avait déjà pratiqué. Ce loyer avait été validé lors de précédentes campagnes. Ici, le mensonge par omission est flagrant. Cette fois, la commission a décidé que ce prix était supérieur à ce qu’elle considère être le loyer de marché. Où ? Rue Doudeauville, siège de la SCI (18ème arrondissement), ou rue de Dunkerque (10ème arrondissement), siège de la campagne ? Elle a donc réformé 9 800 euros de dépenses. Nous avons eu tort de croire qu’il y avait jurisprudence du fait des décisions du passé. Aucune malhonnêteté là-dedans. Juste une confiance décidément mal placée dans une institution aussi fluctuante que celle-ci. Fin de l’histoire. La thèse de l’enrichissement personnel est ici totalement farfelue : la fonction de gérante de la société civile immobilière est bénévole, tout comme celle de mandataire financier de la campagne.
De ce que j’ai pu lire nous concernant, le plus comique est sans doute ce qui est lié à la communication de notre campagne. C’est tout juste s’il ne nous est pas reproché d’avoir fait des dépenses dans ce domaine ! Et comme Le Figaro en a parlé, les moutons de Panurge médiatiques se sont mis à tourner en mode automatique, sans aller chercher de quoi il s’agissait. Je le dis donc ici. Ces dépenses incluent un champ très large de notre activité qui va de l’organisation des réunions publiques à la conception de nos affiches et tracts, en passant par la réalisation de notre propagande audiovisuelle officielle et une production très intense de contenu pour les réseaux sociaux. Devinez quoi : il faut du monde (donc des salaires) pour faire ça ! Sur le total de 1 161 759 euros de dépenses de communication, la CNCCFP a retranché seulement 51 600 euros, c’est à dire seulement 4% du total… On nous demande de faire campagne sans payer ? C’est illégal ! Le plus stupide des arguments est de noter que la personne qui dirige la société qui centralisait ces activités était aussi la directrice de communication de la campagne ! Ben oui ! Et c’est même pour ca qu’on la payait ! Comment peut-on être aussi stupide ? On le peut. Quand on veut insinuer.
Pourquoi, dès lors, un tel acharnement médiatique contre nous ? Parce que c’est confortable. Parce que ca créé du buzz. Parce que ca permet de ne pas parler des autres. Mais aussi par flemme. Les bureaucrates du « journalisme » recopient dans leur bureau les ragots qu’ils reçoivent sans se fatiguer à vérifier quoi que ce soit. Dans la circonstance, le scandale part d’un personnage étrangement agité et très imbu de lui-même qui n’a cessé de créer des histoires dans la commission en mettant en cause l’honnêteté de ceux qui y travaillaient. Il dit à leur sujet que « tout était écrit d’avance ». Il ne parle pas de mon compte mais de l’activité de la commission. Depuis, il a son heure de gloire.
La République du soupçon, la bauge médiatique, adore les balances et peut importe ce qui est dit, à qui ça nuit et qu’il y ait ou non des preuves de ce qui est avancé. On a lu dans Le Canard Enchaîné comment a été produite l’affaire Hulot…. Violant toutes les règles, ce rapporteur de la commission se prévaut pourtant de son « devoir de réserve » pour parler sans parler, dire sans dire et surtout propager le soupçon sans éléments. Un homme agité, plein de rancœurs, sans aucun soucis de la conséquence de ses actes sur notre honneur ? Non. Un militant lié a une bande très particulière du PS, celle des vieux amis du type Mexandeau et compagnie, aujourd’hui inconnus mais naguère bien caractéristiques. En tous cas, cet ancien directeur de cabinet d’un ministre PS n’est pas un perdreau de l’année. Les lecteurs du Monde ne le sauront pas. « Le droit de savoir » ne va pas jusque-là pour les lecteurs du Monde !
Enfin, s’il faut parler dépenses et voir qui coûte le plus cher aux contribuables, et qui n’est jamais contrôlé, on devra aussi s’interroger aussi sur les aides à la presse. Nous proposions, dans notre programme présidentiel et législatif, de les refonder entièrement. Elles ont représenté pour la seule année 2016 près de 80 millions d’euros ! Le Monde, détenu par le milliardaire Xavier Niel, a perçu à lui seul 5 millions d’euros. Que fait-il de cet argent ? Quelle est la commission qui vérifie ce qui en est fait ? Où est la « transparence » ? Autant de questions rarement posées. Il faut dire qu’elles bénéficient surtout aux ultrariches de notre pays : 7,9 millions pour Aujourd’hui en France détenu par le milliardaire Bernard Arnault ; 6,3 millions pour le milliardaire Patrick Drahi avec Libération ; 5,7 millions pour Le Figaro et son propriétaire Serge Dassault. Ça ruisselle bien n’est-ce-pas ? Le silence s’explique.
De votre côté, amis lecteurs si vous n’avez pas accès gratuitement au Monde dans votre administration, réfléchissez bien avant de l’acheter. Vous payez pour encourager une activité hostile à la FI, peu scrupuleuse avec les faits et peu exigeante sur le plan déontologique. Je vous recommande de différer autant que possible et chaque fois que possible l’achat de ce journal. C’est l’unique recours dont nous disposons contre ses façons de faire. De plus, il ne vous est d’aucune utilité.