Voici donc la semaine où nous encaissons le coup le plus violent que nous ayons reçu depuis longtemps. D’Allemagne, ce modèle des néolibéraux et de leur presse, arrive une nouvelle terrible. Pour la première fois, l’extrême droite allemande dépasse le SPD dans un sondage. L’extrême droite devient la deuxième force derrière le parti de Merkel. Le gouffre a donc commencé à s’ouvrir au cœur de la première puissance économique du vieux continent. Une puissance acquise par le butin de l’annexion des länders de l’est, par la tricherie avec ses partenaires dans l’organisation des délocalisations à l’est, par l’imposition à toute l’Europe d’une politique économique exclusivement centrée sur les demandes et besoins des retraités aisés, par la destruction des droits sociaux de la masse des salariés allemands, par une coalition sans faille entre PS et droite muselant toute opposition sous le poids de leur routine et autosatisfaction permanente.
La menace qu’une telle situation fait peser sur tout le continent ne peut pas être prise à la légère. Elle ne doit pas être enterrée sous les couplets lénifiants et aveuglés qui ont tenu lieu de doctrine aux dirigeants de la France au cours des deux décennies. « L’ireal politique » a toujours été un angélisme dangereux, plus dangereux même que le cynisme de la « realpolitique ». Il n’y a pas de couple franco-allemand. Les gouvernements de la droite et du PS à Berlin n’ont jamais servi que les intérêts de la finance allemande et rien de plus. Dans le martyr de tous les pays de l’Union européenne soumis aux politiques d’ajustement structurel, il n’a jamais été question d’autre chose que de l’intérêt de l’Allemagne, de ses rentiers, de ses obsessions ordo-libérales. Pour avoir écrit un jour qu’une nouvelle fois la politique allemande mettait tout le continent en danger je fus remis au pilori par les gardiens du temple. Pour avoir argumenté mon propos dans le livre Le Hareng de Bismark, je fus crucifié comme germanophobe par toutes les variétés d’aveuglés. À droite, on ajouta que je voulais entrer en guerre avec l’Allemagne, à « gôche », les Duflot et compagnie me traitèrent de Déroulède et de « national-républicain » (les deux mots étant une injure dans cette mouvance).
Les faits, à présent, confirment le raisonnement et ce qui commençait à être vu par ceux qui réfléchissent à partir de la réalité. Aussi longtemps que l’Union européenne fonctionnera « à traités constants » la catastrophe « ordo-libérale » alimentera le monstre déjà épanoui en Autriche, en Hongrie, en Pologne, en Bulgarie. À présent, il faut rompre avec ces traités. L’Allemagne doit réviser sa politique et remettre en cause ses certitudes morbides qui conduisent tout le vieux continent à une rechute désastreuse. Plan A. Et si elle ne veut pas : Plan B avec tous ceux qui veulent un canot de sauvetage.
J’adore le train. Ses démarrages progressifs, le film au carreau de ces paysages toujours inconnus, la balade vers le wagon bar et les amis qu’on y retrouve, ses personnels populaires et simples. Et le droit de ne pas être sans cesse interrompu quand j’écris où bien quand je lis un livre ou la pile de journaux que j’embarque… J’angoisse en voyant le train devenir un avion à roulettes. Car voici l’âge des gares loin de tout, aussi inatteignables au bout du monde qu’un aéroport. Qui a vu Montchanin sait à quoi ressemble la steppe à Baïkonour ! Et Besançon TGV, au cœur de la taïga des lapins sauvages, vous gonfle de soupirs nostalgiques au souvenir des départs de Besançon Viotte. De Matabiau ou Sain-Jean, cinq minutes de marche entre le bistrot ou l’hôtel et les panneaux d’information du hall. Adieu le petit coup pour la route dans la rue passante qui menait au train ! Adieu les départs depuis le centre-ville ! Et les au revoir d’antan ? C’est fini aussi. Voilà les bornes d’accès filtrantes et la fin des adieux sur le quai.
Comme de vulgaires passagers des avions, nous voici seuls et abandonnés avant de partir au loin. Nous restons avec la consolation de ne pas être dépouillés, comme dans l’avion, de nos liquides, couteaux de poche, ciseaux à moustache, et du coupe ongle avec lequel les terroristes ont coutume d’attaquer les cabines de pilotage. Ça ne durera pas. La SNCF a déjà expérimenté une fouille des bagages Gare du Nord. J’ai vu cet exercice ridicule un jour où je devais passer par là. Reste donc le soulagement, refusé aux passagers de l’avion, de ne pas devoir déclarer nos comptes en banques et notre numéro de sécu, ni nos trois dernières opérations chirurgicales comme l’exige la CIA pour notre bien quand nous prenons l’avion.
Mais pourtant, une fois installé, tchac ! c’est comme dans l’avion. Une clim féroce vous asperge les trous de nez par en dessous d’un mistral si glacial qu’on se croirait assis dans son frigidaire devant un ventilateur. Et l’ambiance ! Fini le contrôleur à poinçon qui bavarde. Désormais, les contrôleurs cavalent entre les rangs tandis que la sono crachote des annonces surréalistes qui se multiplient pour « excuser » des retards de plus en plus colossaux. Bon, reconnaissons que souvent ça égaye ! « Nous vous informons que le conducteur de notre train XG1216738 GD en direction de Paris est descendu identifier sur la voie l’obstacle que nous venons de percuter. Nous vous donnerons de nouvelles informations dès son retour ». « Une erreur de signalisation nous retient en gare de Miramas, dans notre train qui a été détourné d’Aix en raison d’un incident de voie ».
À Naples, les passagers d’un avion traversent les magasins pour atteindre leur porte d’embarquement. Aucun trajet aller dans un sens du dédale ne correspond à un trajet retour sitôt que la signalétique atteint son objectif de vous perdre. J’avais noté ce vice à Barcelone où tout parcours vous oblige à monter et descendre entre les étages de boutiques. Là-bas c’est sans doute volontairement que la moitié des passagers est condamnée à errer pour retrouver les parcours qui les concerne.
Hélas, hélas, hélas, naturellement le train suit la même pente. Les gares se remplissent de boutiques et magasins. Et la signalétique suivra bientôt j’en suis certain. Il faut dire que nous disposons d’une formidable démonstrateur sur l’art de perdre les gens et de rendre leur parcours erratique. C’est la gare Montparnasse. Les gares Montparnasse ! Car il y en a trois en une. D’où trois numérotations et ainsi de suite. Concurrence libre et non faussée entre les panneaux naturellement. Un très haut lieu du mépris total de l’humanité qui anime certaines têtes d’œuf technocratiques. La gare Montparnasse est au voyageur ce que la ferme des mille vaches est à l’élevage des bestiaux. Une amplification jupitérienne (le dieu superlatif, pas le Président) des tendances les plus cruelles de notre temps. Au cas particulier, c’est un exploit. Car l’animal voyageur a déjà subi l’épreuve du métro et de ses interminables couloirs avec ses escaliers déments sans pente à bagage et son atterrissage absurde au sous-sol de la gare.
À cet instant où l’on suffoque sur le rivage enfin atteint à la nage, la SNCF affirme son pouvoir sur vos pauvres désirs de confort en installant encore d’autres marches. Ensuite, enfin, apparait la promesse des délices de cet escalator qu’elle se refuse à installer un étage plus bas car « c’est la responsabilité de la RATP ». Les sadiques qui ont inventé ce parcours doivent sans doute venir observer la scène de l’arrivée des survivants depuis l’étage. Ils doivent s’y régaler du spectacle poignant des personnes âgées éreintées, des porteurs de valises brisés et des familles à landaus affolées. Sans oublier les étrangers consternés et les égarés suffocant. Tous ces malheureux qui n’ont pas eu l’heureuse idée de préférer passer par la rue plutôt que de suivre les engageantes et trompeuses propositions de la RATP.
Est-il question de remédier à tout cela ? Je veux dire est-il question de se préoccuper d’humanité dans le transport ferroviaire ? Non, bien sûr. Ceux qui ont laissé tout cela se faire et qui ont ruiné un système qui fonctionnait ont d’autres soucis. Ils doivent « moderniser » ! Bientôt, donc, tout sera « réformé ». Le personnel sera flexibilisé, rendu « agile » et tutti quanti. Cela signifie que plus rien ne marchera correctement. Nous en avons un avant-goût avec la multiplication actuelle des retards. Bientôt, le retard sera la règle, le chaos et les tarifs exorbitants la norme. Dans tous les pays où les réformes de Bruxelles ont été appliquées, c’est ce qui s’est passé. C’est aussi ce qui se passait avant la nationalisation de la SNCF.
Mais les têtes d’œufs n’ont pas fait d’Histoire dans leurs études. Ni de littérature. Ils ont fait des études d’économie sans sociologie. De finance et de commerce sans anthropologie. De mathématiques sans philosophie. Les têtes d’œufs sont des êtres humains inachevés. Pour eux, un voyageur est un consommateur de marchandises. Il doit être mis en file devant des sollicitations marchandes après que sa dignité et sa volonté aient été brisée par un parcours d’approche humiliant. De toute façon, le client ne peut se désintéresser des performances de la société qui le transporte, « à l’heure de la mondialisation et des parts de marchés à gagner pour survivre par la performance, l’innovation et l’agilité, en libérant les énergies » ! Ils doivent être empilés avec soin et gain d’espace, puisqu’il est malheureusement impossible de les suspendre comme les carcasses dans un vrai compartiment frigorifique. Mais ça viendra.
J’ai connu la période de la séparation du train national en deux entités, l’une pour le train proprement dit, l’autre pour les infrastructures. C’était un ministre communiste qui se chargeait de l’affaire et un communiste qui pris la tête de la société vouée au rail. Sénateur socialiste, je ne votai pourtant rien de tout cela. Puis j’ai voté au Parlement européen contre les « paquets ferroviaires » adoptés à l’unisson par la droite, les EELV et les PS. Cela signifie que l’opération actuelle vient de loin. La privatisation qui arrive est la phase finale d’un long cycle. Elle a été méthodiquement planifiée et conduite avec patience depuis plus de deux décennies. Personne n’est pris par surprise. La seule surprise, c’est que rien n’ait été organisé pour résister ou allumer des contre-feux. Rien de plus que les manifestations dans chaque pays à un jour différent, les délégations ou les rassemblements auxquels j’ai participé de façon solidaire et disciplinée.
Entre deux décisions bruxelloises il y avait un épisode français de répression des cheminots qui luttaient contre. Avec à chaque épisode les mêmes calomnies, les mêmes bobards sur la « prime charbon » (supprimée depuis 1970), le privilège des vacances des cheminots (un jour de repos compensateur de plus qu’un salarié du privé aux mêmes horaires). Les mêmes omissions, les mêmes mensonges sur la vie réelle des cheminots, sur leurs astreintes, sur leurs responsabilités sous payées et ainsi de suite. Tous les torchons de presse papier et audiovisuelle ont donc recommencé leur sale besogne pour exciter les uns contre les autres. Encore une fois le prétendu « service public de l’info » et ses stars gorgées d’argent et de privilèges vont plaindre les passagers « pris en otages » par les « privilégiés » du rail et ainsi de suite. La même comédie depuis plus de vingt ans. Pendant ce temps, plus les réformes s’appliquaient plus tout allait de mal en pis pour tout le monde, cheminots usagers et finances publiques. Les déficits et les dettes se sont accumulés mais les patrons n’ont jamais été punis de leur bilan, ni les ministres. Au contraire. Plus ils ont détruit, plus ils ont été côtés, plus les « journalistes » à gage ont été payés plus cher.
Dans tous les pays du monde dévastés par les trouvailles des néolibéraux, on doit recréer des voies de chemin de fer. Des régions renaissent alors grâce au désenclavement et aux emplois ainsi créés. En France, des incapables qui ont tout ruiné vont encore supprimer 9000 km de voies, augmenter le prix des billets et ainsi de suite. Revoila le vol en réunion qui se reproduit. Avec les mêmes refrains de « modernité », « courage », « réformes » et « lutte contre les privilèges ».
Jusqu’à l’absurde le plus ridicule comme lorsqu’on lit sur BFM « la SNCF coute 1000 euros à chaque Français même s’il ne prend pas le train ». Outre que c’est faux puisqu’aucun d’entre vous ne se souvient qu’on lui ait demandé 1000 euros pour la SNCF, la remarque est aussi absurde que celle qui chiffrerait le coût par Français de chaque enfant en classe primaire « même s’il n’a pas d’enfant ». Ces gens-là ont oublié jusqu’au souvenir de la définition du service public. Pourtant, certains d’entre eux, les journalistes en particulier, coutent des milliers d’euros à chaque Français. Car les Français paient à leur place, non seulement le prix de leurs mensonges, mais aussi celui des millions d’aide à la presse et les millions de leurs dégrèvements d’impôts sur le revenu ! Sans aucune justification ni utilité sociale.
Une lutte commence dans le rail. Chacun s’y prépare. Compte tenu du bilan d’un passé récent, deux précautions valent mieux qu’une. Le partage des rôles entre syndicat et mouvement politique a déjà explosé. Dans une double page de « l’Humanité » du 16 février consacrée au PCF dans cette bataille, on apprend qu’un « collectif des cheminots communistes » est en place. D’ailleurs, il « expose des propositions pour un service public ferroviaire ». C’est une bonne chose que celle-là.
Du coup, mes amis insoumis s’interrogent : doivent-ils eux aussi créer un collectif politique des « cheminots insoumis » ? Doivent-ils fédérer les groupes d’action de cheminots comme ils en créent ailleurs sur d’autres sujets ? Leur argument : se retrouver entre gens qui partagent le même idéal pour le service public ferroviaire, qui ont la même conscience de l’enjeu écologique que porte ce mode de transport, ce serait utile et productif. D’ailleurs, « les insoumis » sont souvent membres d’un peu tous les syndicats. Leur présence conjointe et unie, sans le blocage des positionnements parfois antagoniques des centrales syndicales, contribuerait peut-être aussi au nécessaire regroupement qui va devoir s’imposer. En tous cas, sur le plan humain, ce serait déjà une bonne occasion de se retrouver sans a priori. Et ça, ça compte aussi dans la vraie vie !
Lutter pour le droit au chemin de fer n’est pas une question limitée aux intérêts de ceux qui travaillent dans cette branche d’activité. Il s’agit d’un enjeu écologique contre la prolifération du transport routier sous toutes ses formes. Il s’agit d’un enjeu d’organisation du développement de l’activité économique sur tout le territoire. Il s’agit d’empêcher l’effondrement d’un réseau construit en plusieurs génération représentant un patrimoine commun productif et utile pour de longues décennies encore. Il s’agit donc d’une bataille globale. Donc une bataille politique. Les insoumis, où qu’ils soient, ont le devoir de s’impliquer dans cette lutte.
Le 17 février, c’était le 10ème anniversaire de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo. 10 ans plus tard, une grande partie de la communauté internationale ne reconnait pas cette déclaration d’indépendance. C’est le cas de 80 pays, par exemple de la Chine, la Russie, le Brésil, l’Inde, l’Espagne ou la Grèce. Mais aussi de l’Union européenne. Je veux revenir sur cet évènement car il a son importance dans la déstabilisation de l’ordre international dont nous subissons aujourd’hui les conséquences.
Le 23 mars 1999, l’OTAN décide de bombarder le territoire yougoslave et sa région du Kosovo. 13 000 morts pour la bonne cause ! Celle-ci était déstabilisée par une vague de violences entre Albanais et Serbes depuis 1996 en raison de l’action déstabilisatrice d’une organisation « nationaliste » kosovare, l’UCK et de la répression du gouvernement serbe qui s’en est suivie. Les États-Unis se sont alors érigés en défenseurs des minorités et du Bien pour justifier leur intervention militaire comme ils le feront plus tard dans le cas de l’Irak. Et comme ils le font partout. Comme ils le font pour prendre la main sur une zone. Ici il s’agissait de rayer de la carte l’influence politique de la Serbie. Bien sûr, il s’agissait essentiellement de propagande guerrière. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les conséquences de leurs bombardements. D’après l’association humanitaire Human Rights Watch, ils ont entrainé la mort de 528 civils, dont deux tiers de réfugiés kosovars, censés être protégés par l’intervention américaine. Les manipulations médiatiques pour camoufler des bombardements en « opération humanitaire » ont été largement analysées dans le livre de Serge Halimi et Dominique Vidal « L’opinion, ça se travaille ».
La guerre du Kosovo est un cas d’école de l’alignement médiatique sur les éléments de langage fournis par l’armée américaine. Les journaux atlantistes français se sont encore couverts de honte. Mais leurs méthodes de bourrage de crâne et de saturation de l’opinion par des manipulations est cependant efficace, il faut bien en convenir. Dix ans, après le lavage de cerveau tient ses effets : personne ne se rappelle de rien, le mot Kosovo a disparu du vocabulaire mémorisé. Les trafics d’organes prélevés sur les prisonniers par les héros libérateurs du Kosovo sont passé inaperçus, l’installation d’une base géante des USA dans l’État croupion n’a pas été commentée. La responsabilité des mafias albanaises protégées par le pouvoir dans ces trafics et quelques autres ne se discute pas. Et pas davantage n’ont été à la une les révélations de la présidente du Tribunal Pénal International révélant qu’elle avait été menacée par les voyous kosovars. Le Kosovo est presque une réussite parfaite des capacités de manipulation du soft power médiatique contemporain.
À l’époque, étant donnée l’asymétrie des forces, l’offensive de l’OTAN a rapidement mené au retrait de l’armée yougoslave. Le 10 juin 1999, le conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité une résolution de compromis qui admet la présence de forces de l’OTAN au Kosovo avec des pouvoirs de police très importants mais dans le même temps réaffirme la souveraineté de la République yougoslave (qui deviendra la Serbie) sur sa province sud, le Kosovo. La présence militaire de l’OTAN est conçue dans la cadre d’un statut inédit de protectorat international provisoire. L’indépendance du Kosovo n’est pas envisagée. Elle ne pourrait pas être acceptée, en particulier par la Russie dont l’allié historique dans les Balkans est la Serbie. Blablabla. Tout cela sera foulé aux pieds et les habituels thuriféraires de « la communauté internationale » ont fermé leurs grandes bouches.
La situation a vite évolué. L’ONU rouvre ensuite les négociations sur le statut du Kosovo en 2006. Des vagues de violence télécommandées gâchaient opportunément le paysage. Les organisations « nationalistes » kosovares s’en donnaient à cœur joie. Le résultat de ces négociations est inacceptable pour la Serbie : c’est le plan Ahtisaari. Il propose de fait l’indépendance du Kosovo. Plus précisément, il propose tous les attributs de l’indépendance. L’ONU ne peut pas déclarer l’indépendance d’un État qui procède uniquement de deux actes : une déclaration et la reconnaissance par la communauté internationale. Comme prévu, la résolution présentée devant le conseil de sécurité est cette fois refusée, du fait de l’opposition évidente de nombreux pays et notamment de la Chine et de la Russie. Qu’importe, les États-Unis ont décidé que leur protectorat devait se séparer de la Serbie. Ainsi, le 17 février 2008, le Parlement kosovar déclare unilatéralement son indépendance et sa sécession de la Serbie.
Cette indépendance est immédiatement reconnue par les États-Unis et leurs alliés. Ils trahissent donc la parole qu’ils avaient donné 9 ans plus tôt en votant la résolution reconnaissant la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo. Bien sûr, la souveraineté du Kosovo est essentiellement imaginaire. 19 ans après 1999, les troupes de l’OTAN sont toujours présentes massivement au Kosovo qui dépend entièrement de cette présence pour son existence. L’enclave, privée de toutes ressources, n’en finit pas de plonger dans la misère : le taux de chômage chez les jeunes y atteint 60%. Le Kosovo n’existe pas. Cette enclave est ingouvernable et non viable.
Au plan des relations internationales, le résultat de cet épisode de l’Histoire est la rupture des règles sur lesquelles repose la confiance entre les puissances. La Chine et la Russie ne croient plus la parole américaine. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, elles ne peuvent plus compter sur la simple bonne foi des États-Unis pour accepter des résolutions au Conseil de sécurité dès que le contenu permet une interprétation guerrière par les USA et leurs supplétifs. Le précédent du Kosovo a porté un coup au principe d’intangibilité des frontières en Europe, un pilier de la stabilité géopolitique sur notre continent. Dès lors, on comprend par exemple que le ministre des affaires étrangères russe y fasse référence pour justifier le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014. Même si, à la différence des Américains et de leurs alliés, les russes n’ont bombardé personne en Crimée.
L’affaire du Kosovo est un exemple parmi d’autres de la façon dont les États-Unis, par leurs actions agressives, déstabilisent l’ordre international. Quant à notre pays, il ne peut pas, en étant dans l’OTAN, promouvoir le respect du droit international et de l’ONU comme cadre de dialogue entre les États. En redevenant indépendants, le moment venu, la France pourra au contraire contribuer à faire émerger le nouveau monde qu’il est urgent de faire naitre pour que la paix soit préservée. Un monde où les États-Unis auront été ramené à la raison.
Quel étrange tweet. Il émane de « Génération-s ». On voit une photo avec Benoît Hamon et Isabelle Thomas et deux interlocuteurs autour d’une table : « Discussion productive ce matin avec @syriza_gr. Une volonté commune de construire une Europe écologique, démocratique, sociale et débarrassée de l’austérité #EuropeanRebirth ». « Génération-s » cautionne donc Syriza ? Pourtant, quelques jours plus tôt « Génération-s » avait déclaré par la bouche de Benoît Hamon qu’il laissait la « porte ouverte » à la « France insoumise » pour une alliance aux européennes. C’était très généreux de sa part. Je m’en étais réjoui, alors même que la plupart de mes amis n’en croyait pas un mot et se moquaient du double langage qu’ils voyaient dans ses propos. Certes, j’avais du mal à comprendre pourquoi il assortissait cette bonne manière d’inutiles injonctions du genre « à conditions que les insoumis changent de position sur l’Europe ». Cela rappelait trop le ton dominateur habituel des autres PS qui se sont exprimés dans la semaine.
Mais là on voit bien qu’il ne s’agit pas du jeu du chat et la souris habituel sur le mode « plus unitaire que moi tu meurs » qui nous rappellerait les meilleurs moments de la campagne présidentielle. Ici il s’agit du fond. Il s’agit de la raison fondamentale du divorce qui a détruit le lien entre les PS et les peuples dans toute l’Europe. Il s’agit de la cause qui a fait de ces PS des appendices de la politique de la finance, des supplétifs pour les « grandes coalitions ». Ce fond qui a fait d’une partie du PS en France une composante de la grande coalition locale c’est-à-dire « La République en Marche ». Il s’agit de savoir si oui ou non on résiste aux politiques déterminées par les traités européens et mis en œuvre par la Commission de Bruxelles ! Tsípras et Syriza sont le modèle du refus de rompre avec cela. Tsípras a trahi tous ses amis en Grèce, et tous ceux qui se battaient ici pour lui à l’époque où personne ne voulait le recevoir à Paris. La rupture avec les traités n’est donc pas une différence de degré sur la question européenne mais une différence de nature.
La politique qui commence avec l’acceptation des politiques d’ajustements structurels ne peut finir autrement que par la négation des libertés puis par leur réduction volontaire et forcée. Tsipras a dévalé toute cette pente. Une semaine avant le tweet de « Génération-s », le gouvernement Syriza a en effet accepté d’appliquer un plan d’austérité supplémentaire. Dès lors, parler de « volonté commune d’en finir avec l’austérité », c’est bien un retour au double langage Hollandais. Mais le plus grave est ailleurs. Car en plus du reste, Tsípras et son équipe ont décidé de réduire le droit de grève. Ce n’est pas rien ça ? À nos yeux c’est le bout de la pente prise avec la capitulation initiale de Tsípras. C’est la raison pour laquelle après l’avoir aidé de toutes nos forces, nous avons instantanément rompu avec lui le jour où il a signé le document que Hollande et Merkel lui ont présenté pour capituler. Certes, cela ne nous a pas empêchés d’être moqués dans toute l’Europe et notamment par le gouvernement PS de l’époque sur le mode « vous voyez bien qu’on ne peut pas faire autrement. Même vos meilleurs amis en conviennent ».
Je forme le vœu que Benoît Hamon et « Génération-s » se ressaisissent. Ils n’ont peut-être pas réalisé ce que toute cette page d’histoire a représenté dans l’Europe de la période de « l’autre gauche » en construction. Je pense qu’il ne se rendent pas compte que cela les ramène dans le camp des Hollande et Cambadélis qui avaient accompagné, avec les moqueries de rigueur contre nous, leur accord avec Tsípras dès sa capitulation.
Cette décision de Tsípras et Syriza contre le droit de grève le fait officiellement changer de camp. Car le droit de grève est une « liberté » fondamentale des travailleurs depuis qu’existe le mouvement ouvrier. C’est si grave que cela a justifié que le Parti de Gauche demande l’expulsion de Syriza du Parti de la gauche européenne (PGE) dont il est membre. Une demande à laquelle la direction du PCF, qui a présidé l’organisation pendant deux ans et dont son secrétaire général Pierre Laurent est encore vice-président a répondu qu’elle était « ridicule et sans objet ». J’invite mes amis à ne pas rester un jour de plus en pareille compagnie. Mais si « Génération-s » et le PCF trouvent que Tsípras est un partenaire acceptable, le mieux serait qu’ils fassent ensemble une liste commune aux européennes et qu’ils assument de s’en expliquer devant les électeurs. Je ne serais pas jaloux, croyez le bien. En tous cas, que chacun se le dise : une alliance avec Syriza est hors de question pour nous, quelle qu’en soit la forme. En Grèce, il faut aider de toutes nos forces « Unité populaire » et Zoé Konstantopoulou qui ont relevé le flambeau de la lutte indépendante. C’est ce que j’ai fait en me rendant au meeting de lancement du mouvement de Zoé aux côtés de Michel Larive, Loïc Prudhomme, Bénédicte Taurine et Bastien Lachaud députés de « La France insoumise ».
Au demeurant, le PGE de Tsípras et de Pierre Laurent ne joue aucun rôle politique réel en Europe sinon pour de confidentielles répartitions de postes et de moyens. Et bien sûr pour essayer de faire diversion face au « forum du Plan B » qui, sans aucune aide, est parvenu à tenir quatre sommets en trois ans et se révèle être le véritable lieu de rencontre internationale de la rébellion progressiste en Europe. Il rallie en effet de plus en plus largement en Europe et attire des observateurs du monde entier. De son côté, le PGE, sous l’influence de Tsípras, invente des contre-feux récupérateurs, à l’ancienne, sans le souffle et l’imagination qui caractérise le reste du monde des rebelles en Europe. Une fois de plus, sur ce sujet comme sur les autres, la direction PCF, tente les mêmes sempiternelles manœuvres dilatoires : le flou des textes, les incantations unitaires de posture, l’usurpation d’identité, le captage des places et postes.
Les grands trolleurs communistes qui s’indignent à chacun de mes mots n’ont pas encore dit une parole sur leur alliance confirmée avec Tsípras. Mais en dernière instance, on connaît la musique des appareils politiques : Tsípras oui, la rupture avec l’Europe des traités : non. Ne pas accepter de passer du côté du « Plan B » n’a qu’un but : ne pas être rendus infréquentables aux municipales, cantonales et régionales où la même comédie unitaire sans principe sera rejouée. À la fin, le ridicule frappe à toutes les portes.
Ainsi quand récemment se fit une réunion de ce PGE… à Marseille… La direction du PCF commença par annoncer à grand bruit une prise de parole de Tsípras. Bien sûr, celui-ci ne vint pas. Un de ses représentants vint y débiter les sornettes de la capitulation « utile », « moins pire » et même « de gauche ». Mais toutes ces humiliations et tout ce mépris s’ajoutant à la longue liste des exploits de cette même équipe n’y fit rien. Même la polémique qu’ils voulurent ouvrir contre moi en me peignant une fois de plus comme un sectaire parce que je refusais de cautionner cette pantomime n’intéressa personne. De maigres assemblées y multiplièrent donc des séances sinistres, sans objectifs ni perspectives. Ainsi va le monde : réunir toutes les forces du PGE en Europe pour venir m’humilier et me mépriser dans ma circonscription ne suffit pas à faire un évènement.
De mon côté, avec mes amis en France les organisateurs du « forum du plan B » nous avons décidé de mettre au service de la résistance toute l’autorité acquise dans notre campagne présidentielle en France. Nous ne nous occupons pas de savoir quels sont les sondages pour ceux qui résistent. Nous les appuyons. Nous ne soucions pas de savoir s’ils sont d’accord en tous points avec nous. Nous les aidons. L’essentiel est qu’existe une force qui fournisse un point d’appui dans chaque pays pour la suite de l’histoire. Une force engagée dans la logique de la révolution citoyenne en Europe. C’est pour cela que je suis allé en Grèce soutenir Zoe Konstantopoulou et « Unité populaire ». En Catalogne soutenir la liste appuyée par Podemos, en Italie à Naples avec « Potere al Popolo ». Et ainsi de suite. C’est le sens des trois discours que j’ai prononcés à l’assemblée nationale pour définir nos principes. Et de celui qu’a prononcé Éric Coquerel à cette même tribune le jour de la pantalonnade sur le traité de l’Élysée en présence de Schäuble. Et comme il l’a fait encore au sommet du plan B à Lisbonne.
La partie qui va se jouer sur le vieux continent comme en France mérite mieux que les traditionnelles combines et tractations entre petites forces dépassées par les évènements. Il s’agit de guerre ou de paix, d’effondrement ou de survie d’un espace social et civilisationnel. Il s’agit de sursaut écologique ou de suicide collectif.
Pour nous, « insoumis », la campagne est commencée. Elle est commencée avec nos batailles d’idées à la tribune de l’Assemblée nationale et aux sommets du Plan B, et au fil de nos pérégrinations en Europe ! Elle est commencée avec les initiatives législatives de Younous Omarjee au Parlement européen. Mais a-t-elle été jamais interrompue depuis 2005 ? Nous croyons que cette fois-ci se présente une nouvelle fois une opportunité de marquer un point décisif et de procéder à un regroupement décisif des forces pour écrire la suite de l’histoire européenne en voyant en grand. Et pour cela, d’abord, rompre avec les pauvres magouilles des appareils traditionnels.
Cette semaine a été lancée la campagne pour la votation citoyenne à propos de la sortie du nucléaire. En quelques jours, six cent mille tracts ont été commandés. On pense donc tenir un bon début d’entrée en action. Le vote lui-même aura lieu dans la semaine du 11 au 18 mars. Entre l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima toujours pas contenue, et celui de la commune de Paris… Mathilde Panot, députée insoumise du Val-de-Marne coordonne le travail. Un kit de campagne est disponible sur le site des insoumis, qui comprend notamment une série de réponses aux questions les plus souvent posées sur le sujet. De mon côté, ici sur ce blog, je prends le temps de mettre noir sur blanc chaque semaine une réplique aux arguments les plus souvent utilisés pour faire l’apologie du nucléaire et combattre l’idée de la sortie de cette énergie dangereuse. J’ai montré la semaine passée combien l’argument de l’indépendance que nous donnerait le nucléaire est une illusion totale.
Aujourd’hui, je veux aborder un autre refrain. Celui d’après lequel sortir du nucléaire nous ramènerait à l’âge des centrales à charbon. En effet, c’est devenu un lieu commun du lobby pro-nucléaire. C’est d’ailleurs l’argument essentiel du gouvernement lorsqu’il a annoncé en novembre dernier qu’il renonçait au plan précédent de sortie partielle du nucléaire. Il s’agissait du plan Hollande pour baisser la part de l’énergie nucléaire dans notre consommation à 50% d’ici 2025. Un objectif qui sentait déjà bien fort l’arnaque. Nicolas Hulot, chargé de défendre ce recul, déclarait : « Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement, si on voulait s’acharner sur cette date, il faudrait peut-être même rouvrir d’autres centrales thermiques. ».
Ce bobard répété sur tous les tons est généralement « étayé » par un récit apocalyptique sur l’expérience allemande qui viendrait soi-disant l’appuyer. Ainsi, le lendemain de l’annonce du gouvernement français, le journal de France 2, la honte habituelle du service public, faisait le service après-vente avec un sujet lors de son journal de 20h intitulé « Allemagne : moins de nucléaire, plus de charbon ».
Il est tout à fait vrai que l’Allemagne est le premier producteur mondial de lignite, l’énergie fossile la plus polluante du monde. La production d’électricité à base de lignite empoisonne tout le continent car elle se fait à ciel ouvert. Elle serait responsable de 20 000 morts par an en Europe. On ne compte plus les mobilisations d’écolos allemands et européens contre cette horreur. Mais ce fait est tout à fait indépendant de la décision d’Angela Merkel en 2011 de fermer toutes ses centrales nucléaires à horizon 2022.
Certes, la production des centrales à charbon allemandes a bel et bien augmenté pendant les deux années suivant la décision de la chancelière, de 2011 à 2013. Le lobby du nucléaire, puissant en France, a fait répéter partout qu’il s’agissait uniquement de la conséquence du plan de sortie de l’atome. En réalité, l’augmentation de la production des centrales à charbon ne correspond pas tant aux besoins des Allemands qu’à une augmentation de leurs exportations. Autrement dit, ce n’est pas la sortie du nucléaire qui est en cause mais le modèle allemand basé sur des excédents commerciaux formés au détriment de tout le reste de l’Europe. Pendant ce temps, le prix de la tonne de CO2 sur le marché carbone européen a été divisé par 3 dans le même temps, rendant moins chère la production d’électricité au charbon. C’est donc la politique mise en place par l’Union européenne qui a dopé pendant deux ans le charbon allemand.
Cependant, il est curieux que cette intox soit encore répandue 7 ans plus tard. En effet, la production des centrales à charbon a bel et bien baissé à partir de 2013, en même temps que fermaient des centrales nucléaires. Entre 2011 et 2016, la part du nucléaire dans le mix énergétique allemand a baissé de 4,5%, celle du charbon de 3% tandis que la part des énergies renouvelables augmentait de près de 9,5%. S’il y a un modèle, c’est plutôt celui-là. Certes, le charbon reste malgré toute la première source d’énergie en Allemagne. Mais pas à cause de l’arrêt progressif du nucléaire : la montée en puissance des énergies renouvelables fait plus que compenser la fermeture des centrales. C’est plutôt le soutien du gouvernement CDU/SPD, relais en la matière des industriels allemand, qui est responsable de la résistance du charbon. C’est aussi simple que ça : le bas coût du charbon soutenu par l’inefficacité des politiques de l’Union européenne en sa faveur est une raison suffisante pour que l’oligarchie allemande le maintienne en vie. Ainsi, le nouvel accord de coalition prévoit une baisse des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et voilà.
Quant à la France, il a été maintes fois prouvé que sortir du nucléaire n’allait pas de pair avec la relance des énergies carbonées. Un rapport de l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME) publié déjà en 2015 démontre qu’un passage au 100% renouvelable est possible d’ici 2050. Sortir du nucléaire est un impératif de la transition énergétique. C’est pourquoi nous allons poser la première pierre de cet objectif. Ce sera le sens de la votation citoyenne entre le 11 et 18 mars prochain.
103 commentaires
Yann Dantal
Je réagis au lancement de campagne sur la sortie du nucléaire. Je pense que ce sujet n’est pas un facteur d’union de notre famille politique mais plutôt une ligne de fracture. Sur le sujet de l’écologie, la qualité de l’eau, la qualité de l’air, le massacre mondial sur les routes à cause de la voiture, les perturbateur endocrinien, le déplacement des biens de productions, sur la manière de remplacer les matières produites à partir du pétrole sont des sujets qui rassembleraient notre famille politique plutôt que de la diviser. On voit d’ailleurs que l’on affronte bien moins souvent le lobby pétrolier que le soit disant lobby nucléaire.
L’actualité sociale actuelle avec les attaques sur le droit du travail, sur la santé et sur l’éducation sont des sujet de fonds qui auraient mérité une campagne de ce type bien plus en rapport avec les préoccupations actuelles et de fonds des citoyens. En tant que scientifique, je me sens agressé par les propos de campagne. Le nucléaire…
FRESSONNET Gilles
Je partage tout à fait ce point de vue. De plus, alors que l’on va de voir se battre bec et ongles pour sauver la SNCF, il me semble que l’adversaire le plus dangereux est bel et bien le lobby routier et pétrolier. N’oublions pas, par ailleurs que la route est le secteur clé de toutes les dérégulations et déréglementations patronales.
arthur 2
Nucléaire. Oui, il s’agit d’une priorité plus ardente que d’autres. Retarder cette échéance c’est bloquer toute initiative scientifique permettant une réelle alternative. C’est qu’on le veuille ou non accentuer le risque (même s’il peut exister après une décision d’abandon progressif). C’est la volonté qui semble manquer à beaucoup et notamment à Mr Hulot.
Gomes
@Yann Dantal
« Je réagis au lancement de campagne sur la sortie du nucléaire. Je pense que ce sujet n’est pas un facteur d’union de notre famille politique mais plutôt une ligne de fracture… En tant que scientifique, je me sens agressé par les propos de campagne… »
Si je suis votre raisonnement, il y a d’autres priorités que celles de la lutte contre le nucléaire, et vous sentez agressé ! Je ne suis pas scientifique et donc je voudrais vous suivre mais que faites vous de vos collègues qui disent le contraire de vous et moi dans le doute je préfère le principe de précaution qui est pour moi l’urgence au long terme est l’arrêt total de cette arme mortifère ou une fois en action tue tout ce qui bouge sur terre et donc au très long terme il y a urgence a a conscientiser a informer et décider au plus vite le démarrage du démantèlement de cette bombe a retardement air eau si nucléaire explose…
Pascal.E
« …comme lorsqu’on lit sur BFM « la SNCF coute 1000 euros à chaque Français même s’il ne prend pas le train »… »
Ce type de phrase, de raisonnement peut être utilisé sur quasi tous les sujets. J’ai immédiatement pensé à la propagande nazi tentant de justifier la campagne d’extermination d’handicapés physiques et mentaux. Un exemple, « un patient hospitalisé dans un asile coûte 5,5 reichsmarks par jour, cette somme suffisant aux besoins d’une famille avec trois enfants en bonne santé ».
jean giblin
Je salue le retour de Mélenchon. Depuis quelques semaines, on se demande si les apparatchiks issus du PG qui gouvernent la FI et laissent entendre que des accords seraient possibles avec Hamon, le PS dirigé par Maurel, le PC, sont ou non « autorisés » par lui. Ce que nous dit, ou répète Jean-Luc Mélenchon sur l’Allemagne et la Grèce, sur une éventuelle « union de la gauche », me paraît un coup de barre en direction du plan B et l’inéluctabilité d’un Frexit. Message à tous ceux qui croient possible de faire fléchir l’Allemagne et de faire une politique de gauche au sein de L’UE.
william
Ce débat autour du rassemblement d’une force d’opposition unie traverse bien entendu la LFI. En effet pour des millions de citoyens, c’est cette unité qui leur permettra de combatte efficacement le système capitaliste. Le débat au sein de la FI n’est que l’expression de ce besoin d’unité. La LFI n’est qu’une fraction des courants de pensées qui traversent le pays. Il faut savoir accueillir cette diversité et arrêté de penser que les autres courants n’auraient comme seule solution pour exister que de rejoindre FI. Comme si la FI était la réalisation idéalisée de l’ensemble du peuple. Le populisme fut-il de gauche finit par éloigner du peuple dans sa réalité.
jnsp
@Jean Louis
« La peur de l’étranger, le repli sur soi est-elle la seule raison de ces montées des nationalismes ? »
À mon avis vous édulcorez. Pour le cas de la Pologne que je connais un peu. Il ne s’agit pas d’une peur de l’étranger, mais d’un refus de « certains » étrangers. Pourquoi ? Parce qu’ils ne veulent pas que cette culture importée modifie la leur. En ont-ils le droit ? À mon avis, oui. Ce qui n’exclu évidemment pas d’apporter une aide. Ce n’est pas un problème de race, mais de culture. Par exemple, trouvez-vous qu’une tribu amazonienne ou autre qui s’opposerait à une arrivée massive d’immigrants aurait le droit de le faire ? Pourquoi une tribu aurait elle ce droit et un pays non ?
GG
Différence est, que les indiens d’Amazonie sont eux avant tout préservé comme étant des peuples fossiles ou comme le sont les derniers ours blancs dans le règne animal. Je crois pas que les Polonais soient menacés de disparition ethnique ou même culturelle ou ont subit un génocide tel que l’on subit les Amérindiens. Je crois pas qu’il s’agit tout a fait de la même histoire. La Pologne n’est pas une tribu c’est une nation dont l’autonomie en tant que nation est assez récente, ça doit jouer. Et, puis, ce n’est pas un peuple issu de ce vaste brassage culturel qu’est la méditerranée.
arrighi
@Williams
Ce fameux débat (« rassemblement d’une force d’oppositon ») n’est induit à mon avis que par une faible partie des insoumis. En fait je crois que ce sont les mêmes qui claironnent à tous vents depuis bien avant puis pendant et après poursuivent leur tentative de déconsidérer le mouvement qui a rassemblé des millions d’électeurs dans la plus grande diversité (encartés(es) ou non). Le refus de l’unité ou les timides ralliements de certains n’ont fait que favoriser le camp des « ni droite ni gauche ». Pourquoi s’obstiner à nier la réalité du mouvement qui a fait la différence sur un programme qui a séduit ceux qui croient encore aux possibilités de changement en se débarrassant de ceux qui l’ont trahi. L’abstention est le signe que les vieilles recettes ne peuvent perdurer. Pendant des dizaines d’années le PS a pu entrainer la vraie gauche dans l’abime en étant le premier de cordée (à gauche) mais pour faire le boulot de la droite. La FI…
Vega
SVP, bulletin de vote d’un seule couleur pour tous et toutes pour la sortie du nucléaire. Aucun argument ne peut justifier vos deux couleurs qui sont une honte.
pucciarelli alain
Il est étrange que l’on puisse se dire effrayé d’une réaction sociétale parfaitement prévisible en Allemagne comme en France. Dans un contexte de crise économique majeure, il serait inepte de ne pas s’attendre à des réactions de rejet face à l’afflux de « réfugiés » et autres « immigrés ». Posons donc la question : en l’absence d’emplois, que faire de ces gens là, sinon des sans abri et des clodos ? Quand on ne demande jamais à ceux qui ont le fric de mettre la main à la poche ? Pourquoi ne pas rappeler que la France et l’Allemagne sont parties prenantes des aventures dégueulasses des États Unis en Lybie et au Moyen Orient ? Et affirmer que ces migrants sont une perte immense pour leur pays d’origine, et une source de problèmes sans fin pour les pays d’accueil ? Les cultures (religions comprises) ne sont pas forcément et immédiatement compatibles. M. Mélenchon connaît les ZEP. Moi aussi. Le « point Goldwin »? Certes. Mais la faute à qui ? Où vivez-vous M. Mélenchon ? Avec toute mon…
jean giblin
Mélenchon sait mieux que vous notre responsabilité dans cet afflux d’immigrés : guerres néocoloniales, capitalisme prédateur, etc. C’est pourquoi il pense de notre devoir de les accueillir. Et il attribue au racisme l’invocation de raisons fallacieuses pour les refuser (crise, chômage). Fallacieuses car leur arrivée rend nécessaire la création d’emplois. Nous ne nous plaignons pas de l’arrivée annuelle de naissances, bien que ce soient aussi des bouches supplémentaires à nourrir.
robindesvoix2
Pour vous avoir vu à Saint Gaudens mercredi soir, je me suis régalé, avec un ami du PC qui est venu aussi, regrettant votre politique du chacun dans son coin plutôt que de faire un rassemblement efficace, car au final nous ramasserons les casquettes, les gens n’étant pas conscients de ce que sont en train de leur préparer les néoféodaux pour mieux les asservir comme de braves moutons, prêts à se faire tondre du côté de droite. Quant à votre nouveau prodige hier chez Ruquier, surtout qu’il continue. Son flegme est une armure terrible face aux voyous en train de servir toujours la même soupe dégueulasse du moyen âge.
Pierre Aigouy
Je suis journaliste politique retraité. Européen convaincu, je n’en ai pas moins soutenu la candidature présidentielle de M. Mélenchon, jusqu’au bout du bout. Le rêve Européen est enraciné en moi comme étant la seule alternative de retour de puissance face aux ogres qui se partagent aujourd’hui la planète, loin des ambitions de droit et de démocratie qui sont nos marqueurs historiques. Je suis donc tout à fait satisfait du retour de M. Mélenchon dans le grand débat géopolitique. J’adhère totalement à ce projet de révolution citoyenne en Europe. Sans doute la seule façon de ne pas assister en simple spectateur à la fin programmée de notre civilisation. J’espère que cette grande idée ramènera vers l’espoir les européens tentés par le côté obscur de la Force, victimes du désespoir de se perdre dans le maelström ultra libéral qui ne dessine le futur qu’avec des chaînes.
jean giblin
L’UE n’ayant nullement entravé les rivalités intra et extra européennes, les ayant au contraire exacerbées, on peut dire qu’elle est l’ennemie de l’Europe pacifiée dont vous rêvez. Vous avez dû pouvoir observer que l’économie libérale est la continuation de la guerre par d’autres moyens.
morfin
Macron aurait, dit-il, de la famille dans la SNCF, autrement dit c’est presque un enfant de cheminot, quoi ! Dommage qu’il n’ait pas fait ce choix professionnel pour voyager gratos, partir à la retraite plus tôt, etc., ce qu’il reproche aux autres sans vergogne.
Le journaliste politique pense-t-il qu’on est obligé dans ce job d’attaquer en permanence les invités, comme çà se passe à la télé ? Faudrait une formation à la « non directivité », bref à l’écoute de l’autre, quel qu’il soit et quelle que soit sa pensée politique.
Denis F
C’est le royaume des « bisounours » ici, Jean-Luc Mélenchon n’est guère moins naïf qu’eux, cela me navre, mais c’est malheureusement une triste réalité. N’en avez-vous pas assez d’analyser sans fin et de prendre les gens pour des buses et des idiots ?
Partout, à tout niveau social, il règne le sentiment que nous sombrons, que nous sommes bâillonnés, les mains liées, et qu’à l’évidence personne (je dis bien personne) n’a l’intention de nous libérer réellement, c’est un constat. Hélas !
Un autre langage, un autre état d’esprit est vital pour faire bouger les choses. C’est vraiment urgent ! Cessez de vous référer aux vieux grimoires du socialisme et du communisme, en continuant ainsi vous menez les gens dans le mur, et croyez moi, il n’est plus loin ce putain de mur. S. Hessel disait « Indignez-vous », aujourd’hui c’est « révoltez-vous » qu’il faut oser dire, l’insoumission est nécessaire mais loin d’être suffisante, la France n’a pas besoin de réformes, elle a besoin d’une révolution, alors « Action ».
Marc Manus
Sur le billet de JL.Mélenchon, toujours très interessant, je relève dans le passage sur le projet Macron concernant la SNCF, une imprécision qui est peut-être significative. Il parle de la double page de l’huma du 16-02-2018 consacrée au PCF dans la bataille pour la SNCF. Une page complète analyse le rapport Spinetta, et l’autre comprend une interview d’un responsable du collectif PCF-cheminots, en place depuis longtemps. JL.M semble suggérer qu’en dehors de FI, les divers courants qui l’ont soutenu à la présidentielle, ne font que réagir dans leur coin, leurs appels à l’unité n’étant que de façade. Je pense que cela est erroné et je constate que JL.M développe toujours les sujets de divergence comme s’il voulait se prémunir de rechercher une unité de réaction avec les autres groupes (ceux de l’ex-Front de gauche, principalement). L’unité contre la droite et les sociaux libéraux est fondamentale, pour ne pas disparaître et pour vaincre!