Cette semaine est celle d’une concentration des évènements sociaux. Comment le gouvernement va-t-il se sortir de la grève générale à Mayotte ? Elle mobilise dans une ambiance fébrile la population tout entière contre l’abandon dont souffre la population du territoire. Et dès le 21 mars les assemblées générales de cheminots commencent. Le lendemain, le 22 mars prochain, est le rendez-vous de la résistance sociale contre la politique du gouvernement. Les femmes et les hommes de tous les secteurs du rail et des services publics se retrouvent dans un combat commun. Ils veulent créer un rapport de force avec le gouvernement. Pour le faire céder.
Car celui-ci ne démantèle le service public du pays que pour appliquer la feuille de route de la Commission européenne. Les décisions gouvernementales n’ont pas d’autres raisons d’être. Les syndicats de salariés sont unis pour l’action. Tous, nous savons que leur engagement se fait directement pour notre bien à tous et dans l’intérêt général. Cette unité est une bonne base de départ par rapport à ce que nous avons connu face à la casse du code du travail.
J’appelle donc tous ceux qui se reconnaissent dans le programme « L’Avenir en commun » de la France insoumise, à joindre leurs efforts aux côtés des salariés en lutte. Je les appelle à s’associer autant qu’ils le peuvent aux manifestations et actions de toutes sortes qui fortifieront ce combat : caisses de grève, cortèges, actions de conscientisation etc.
Dans cet état d’esprit, de mon côté, je participerai à l’action dans mon mandat de député et de président de groupe parlementaire. Et j’appuierai donc toutes les initiatives visant à regrouper des forces pour cette bataille comme l’ont décidé les 17 parlementaires insoumis qui l’ont exprimé avec leur communiqué de presse. À cet instant, toutes les forces doivent être jetées dans la bataille sans retenue ni condition. Pour se rendre utile au mouvement, les Insoumis se préoccuperont en premier lieu de mobiliser l’opinion du public qui n’est pas directement salarié des secteurs concernés mais qui a un intérêt à la qualité du service public. C’est une mobilisation large de la société qu’il faut viser. Je forme le vœu que soit entendue la proposition d’un rassemblement général dans la rue.
En effet, les rendez-vous actuels ne permettent pas aux personnes de tous les secteurs de la société d’entrer en action. Pourtant tous y ont intérêt. Il faudrait donc aussi une date commune, hors des jours et heures d’embauche, pour tous les secteurs de la société. D’ici là, ce 22 mars est jour de combat commun de la société contre le règne de l’argent et de son gouvernement. Les Insoumis y ont tous rendez-vous parce que cette date peut-être celle d’une bascule de la société devenant une opposition populaire majoritaire. Mais nous ne perdons pas de vue qu’un mouvement d’ensemble auquel le plus grand nombre puisse participer reste la réponse la mieux adaptée aux exigences du moment. Nous entendra-t-on ? Rien ne serait pire que des gesticulations autour de la lutte dans lesquelles tous les groupuscules jouent des coudes pour proférer de verbeux appels sans portée ni conséquences. Nous avons besoin que le peuple puisse se fédérer. À l’image de ce qui se fait dans les départements d’outre-mer. Comme en Guyane, comme à Mayotte, comme en Guadeloupe comme partout où les mouvements impliquent toute la population.
J’ai déjeuné avec monsieur Naoto Kan, le Premier ministre du Japon au moment de l’accident de Fukushima. Mathilde Panot, députée insoumise du Val-de-Marne et animatrice de la campagne de « votation pour la sortie du nucléaire », nous avait réunis autour de cette table. Il y avait, avec les accompagnateurs du Premier ministre japonais et deux de mes collègues députés, Loïc Prudhomme, et Bénédicte Taurine insoumis de Gironde et de l’Ariège. Tout ce qui compte sur le sujet s’est dit dans la conférence de presse du groupe insoumis à l’assemblée et je me fais un devoir de vous donner le lien pour y revenir si vous souhaitez aller plus avant dans la compréhension de l’accident de Fukushima.
Le jour n’était pas favorable pour moi. Je crevais de grippe et grelottais de fièvre. On avait calculé avec soin chaque moment de mon activité dont le passage en séance plénière de l’Assemblée. Avant tout se protéger d’images trop pitoyables sachant quel usage en serait fait par les « journalistes éthiques du droit de savoir » blablabla. Je passais donc d’un rendez-vous à l’autre, sans montrer le bout du nez salle des quatre colonnes, avant mon départ pour le meeting de Montargis en soutien à mon camarade Jérôme Schmitt.
Mais Naoto Kan avait eu son effet. Je le scrutais pendant la conversation. Je le scrutais du regard tant que je pouvais pour vaincre ce foutu barrage de la langue et des cultures mimétiques pour deviner quelque chose du personnage et apprendre, passionnément. Car deux hommes savent de quoi il s’agit et seulement deux sur cette planète. Lui, et Mikhaïl Gorbatchev. Eux seuls deux ont eu sur les épaules le poids d’une telle situation quand il faut décider. Tout seul. Au milieu de gens qui s’affolent, d’experts qui ne sont pas d’accord, de gens qui mentent et d’autres qui cachent les informations. Seul avec des milliers de gens qui fuient et obstruent les routes, des directeurs qui refusent d’obéir et ouvrent leur parapluie personnel. Seul pour évaluer le rayon d’évacuation des populations sachant qu’à mesure que la catastrophe avançait, il s’élargissait de 30 à 50 puis 150 et 250 kilomètres jusqu’à inclure Tokyo. Des millions de gens à faire partir. Mais pour aller où et pour combien de temps ?
Au Japon, tout le monde pensait qu’un tel accident était impossible. C’est un miracle qu’il n’ait pas été deux fois pire quand on connaît le détail de l’histoire. Rien n’était donc sérieusement prévu car de toute façon on pensait que les exercices traditionnels d’évacuations anti-sismiques suffiraient à maitriser la population et ses réactions. Tout planta. Depuis le groupe électrogène amené sur place pour relancer le refroidissement qu’il était impossible de brancher sur la pompe ad hoc, jusqu’à l’évaluation sur l’état de fusion du cœur nucléaire et le risque de fusion sur le toit de la centrale avec les barres de carburant stockés dans une piscine qui n’était plus refroidie. Tout était planté car aucun plan traditionnel n’envisageait un rayon de 30 kilomètres d’évacuation de la population.
Voilà qui n’arriverait pas en France. Il n’y a en effet aucun plan d’évacuation. Ni aucun exercice populaire en la matière. Par conséquent, on ne pourra regretter aucune erreur puisque rien n’est prévu. Nogent-sur-Seine étant à 80 km de Paris, et si un des dix réacteurs situés en amont du fleuve qui dessert la capitale avait un problème, les gens n’auront qu’à courir vers le nord après avoir absorbé les pastilles d’iode qu’ils n’ont pas, deux heures avant la catastrophe pour que leur thyroïde soit saturée. De là où je parlais le soir même à Montargis, on se trouvait à 30 kilomètres de la centrale de Dampierre. Il ne s’est rien passé pendant que je parlais. Ouf.
Mais le 11 mars 2011, se déclenchait au large des côtes japonaises un séisme d’une magnitude exceptionnelle. Plusieurs heures après, un tsunami atteignait les côtes nippones. La vague atteignait par endroit 30 mètres de haut ! Le tsunami a coupé l’alimentation électrique du système de refroidissement des réacteurs. Il a aussi mis hors d’état de marche les groupes électrogènes de secours. Dès lors, les réacteurs n’étaient plus refroidis. Le combustible à l’intérieur de deux réacteurs est alors entré en fusion. L’augmentation de la température fit exploser du toit du réacteur et une bonne partie de l’enceinte de confinement. A partir de là se dégagèrent des fuites radioactives massives dans l’atmosphère. Dans l’urgence, et ne sachant que faire, il fut décidé de refroidir les réacteurs en fusion avec de l’eau de mer. Tout empira. Car il se trouve que le circuit ad hoc mis en place pour cette manœuvre souffrait de nombreuses fuites. Ainsi, de l’eau contaminée s’est largement répandue dans l’océan et les sous-sols. En avril 2011, les rejets d’eau contaminée furent 20 000 fois supérieur à la limite normalement autorisée annuellement. Aux dernières nouvelles, la solution pour éviter qu’une partie de l’eau contaminée ne s’infiltre dans les sous-sols et finisse dans l’océan pacifique n’a toujours pas été trouvée.
Le gouvernement japonais considère que 30 000 km2 ont été contaminés. Soit 8% de la surface totale de l’archipel japonais. Malgré cela, certaines zones rouvrent à la population qui souhaite y revenir. Greenpeace a récemment mesuré la radioactivité dans ces villes. Les niveaux de radiations y atteignent parfois 100 fois le niveau préconisé par la commission internationale de protection radiologique (CIPR). Les scientifiques de l’ONG considèrent qu’on n’y retrouvera pas un niveau de radiation normal avant les années 2050. Quant à la zone la plus proche de la centrale, toujours interdite, cela ne se produira pas avant le siècle prochain.
Les conséquences sur la santé humaine de tels niveaux de radioactivité sont aussi diverses que durables. Elles sont pour l’instant impossible à quantifier. Les cancers déclenchés par la radioactivité libérée au moment de l’accident peuvent se manifester jusqu’à soixante ans plus tard. Quoi qu’il en soit, le taux de mortalité des personnes âgées a été multiplié par 3 l’année suivant l’accident. Une augmentation du taux de mortalité infantile et d’anomalies de la thyroïde sur les nouveaux nés a été constatée jusqu’en Californie. La contamination océanique fut la plus importante jamais constatée. Avec les conséquences que l’on imagine sur les produits de la pêche.
À cette heure, la question même de la centrale de Fukushima n’est pas réglée. D’abord, personne ne sait que faire des 400 000 tonnes d’eau de mer utilisées pour refroidir continuellement les réacteurs jusqu’à ce jour et qui sont pour l’instant entreposés dans des cuves. Ou plutôt si : faute d’autre solution, le gouvernement japonais envisagerait de déverser cette eau dans l’océan pacifique. De même des 250 tonnes de combustibles nucléaires fondus dans les cuves. Pour le moment, les Japonais n’ont même pas réussi à localiser précisément ce magma. Il est pratiquement impossible d’introduire un robot ou une machine dans la cuve et de l’en faire sortir tant la radioactivité y est forte. Ainsi, il n’est pas possible de dire quand finiront les travaux de démantèlement de la centrale.
Je scrutais Naoto Kan assis en face de moi à table. J’essayais de m’imprégner de ce que cet homme contient en lui, qui lui a permis de tenir bon dans une telle épreuve. Aucun officiel français ne l’a jamais rencontré ni interrogé, aucun institut de recherche en sciences politiques, aucun ministre, président. Rien. Personne dans le pays le plus nucléarisé du monde ne s’est intéressé à ce que sa personne peut nous apprendre. Le type des basses besognes à l’Élysée qui passe son temps à s’occuper de nous n’a pas pensé une seconde à lui faire rencontrer Macron au moment où celui-ci doit prendre la décision du grand carénage pour relancer les vieilles centrales. Même juste pour aider cet homme, je parle de Macron, à se préparer au cas où il lui faudrait affronter quelque chose de cet ordre. La radio du pouvoir, France inter, s’est contenté d’un reportage minimaliste dans la ligne pseudo sarcastique du style fin de banquet pour ironiser sur le fait que Naoto Kan est devenu anti-nucléaire après avoir été très pronucléaire.
La France s’en fout ? La France a la tête ailleurs ? « On ne sort pas du nucléaire comme de sa douche » a même osé le journal du bureau politique du PCF, L’Humanité. Puisse ne jamais venir le jour où il faudra se souvenir que c’est à une telle coalition du silence, de la veulerie, de l’arrogance et du fric au bras long que l’on devra de subir ce qui adviendrait.
Je me suis réveillé ce matin-là avec l’annonce du décès d’Hawking. Comme pour beaucoup de gens, c’était une émotion. Le spectacle de cet homme physiquement détruit par le maladie et brillant de tout son feu intellectuel est un de ces réconforts paradoxaux à propos de la condition humaine dont on ne ressort pas indemne. Et puis j’ai vu le film au sujet de sa vie, ce qui a contribué à me le rendre faussement familier comme aux millions de personnes qui l’ont vu. Mais le plus important n’est pas là. Du moins pour moi. J’ai mieux : la rencontre avec son livre « Une brève histoire du temps ». Je crois que nous sommes quelques millions à l’avoir lu. J’ai proposé des dizaines de fois à mes jeunes camarades de lire ce livre pour entrer dans une vision matérialiste de l’histoire de l’univers.
En premier lieu c’est un bon ouvrage de vulgarisation scientifique. C’est précieux dans la mesure où peu nombreux sont les scientifiques de haut vol qui acceptent de faire l’effort de ce type de travail. Pourtant, comment être un « esprit informé » si l’on ne peut accéder aux savoirs ultimes de son époque ? Il s’agit là d’un ensemble d’hypothèses sur la structure de l’univers, son évolution, les événements singuliers qui l’animent. De tout cela, il me resta l’enchantement et des excitations de l’esprit. Ensuite, cette « brève histoire du temps » m’ouvrit par analogie d’un de ses raisonnements une piste de réflexion incroyablement féconde. Juste une phrase qui n’est pas le cœur du sujet du livre. Mais elle a bousculé des piles de certitudes et réorganisé ma façon de voir quelques problèmes décisifs dans mon domaine de réflexion. La trace s’en trouve dans le livre « L’Ère du peuple » dans son chapitre sur le temps social.
L’une des formulations du livre d’Hawking est que le temps n’est pas un arrière-plan fixe sur lequel se déroule la série des évènements. Le temps est une propriété de l’univers matériel. Le mot désigne le processus par lequel l’univers matériel « se produit et se reproduit » au rythme d’une fréquence qui lui appartient en propre. J’ai raisonné par analogie, ce qui est souvent critiqué et critiquable en effet. Je n’utilise pas l’analogie pour procéder à un transfert d’autorité du domaine du scientifique vers un point de vue idéologique. L’analogie m’aide seulement à me donner de nouveaux points de vue sous lesquels les contradictions d’hier se dissolvent en faisant passer l’esprit sur un plan d’observation différent.
Par analogie, je postulais que le temps de l’histoire, l’histoire elle-même, le temps de la vie collective des humains était une propriété de leur univers social. Je me mis à chercher quel rythme certaines activités produisaient dans la vie sociale. Je furetais dans les catalogues de vulgarisation. La vérité aussi est qu’à l’époque je participais au débat parlementaire sur les 35 heures et que j’avais des polémiques passionnantes avec des collègues du PS. D’aucun(e)s contestaient en effet que la pause des deux jours consécutifs du samedi et dimanche soit « imposée » à tous. Quelles places ont les temps libres communs, qui les fixe, etc. ? Le thème nous mettait les doigts dans l’existence d’un temps social producteur de sens et de conséquences innombrables.
Là-dessus je tombe sur le bouquin de Roger Sue « Temps et ordre social » qui me déclenche une affreuse crise de jalousie puisqu’il décrit magnifiquement tout ce que je mettais en mots laborieusement à cette époque. L’existence de temps dominants et de temps dominés ouvre les yeux sur une vision de classe sur le temps social, celui de notre vie quotidienne en tant que résultat d’un ordre social. Une seconde perspective s’ouvre alors. Celle de la concordance des temps. Leur synchronie en quelque sorte. Une synchronie s’impose toujours au profit de l’ordre social dominant. De nos jours le cycle de la production et de la vente des marchandises domine toute la temporalité matérielle. Ils s’imposent à tous les autres. La vie suit les carnets de commandes et la production à flux tendu signifie que tous les autres rythmes de vie sont soumis à cet exigence, comme les horaires communs de la vie de famille et ainsi de suite. Mais ce temps, lui-même, est dominé par un autre qui s’impose à lui chaque fois que nécessaire : c’est celui de la circulation instantanée du capital financier.
Dans le livre « L’Ère du peuple » je donne de nombreux exemples pris dans divers domaines de l’art et du quotidien, pour montrer comment un temps dominant est celui de l’instantané comme quand la transaction financière en ligne exerce sa domination. Comment il modifie non seulement les temps dominés mais aussi l’espace. Ou plus exactement les distances. Les distances ne sont pas les mêmes, en effet, calculées en temps réels de transport et en kilomètres. Le kilomètre reste stable mais le temps de transport, seule réalité concrète vécue, varie du simple au quadruple suivant l’horaire de ce trajet selon qu’il se fait en heure de pointe ou la nuit en période de vacances. Je ne vais pas plus loin puisque j’ai déjà écrit tout cela.
Mon intention est juste de montrer comment un bon vulgarisateur d’une pensée génialement claire comme celle d’Hawking peut avoir influencé des gens qui sont tout à fait hors de son cercle. L’analogie n’a rien d’exact et ce qui est vrai dans un domaine ne l’est pas forcément dans un autre, je veux le souligner de nouveau. Mais l’excitation que l’esprit subit au contact d’un point de vue qui change ses perspectives est une émotion si rare, si délicate, si proche du meilleur de ce que l’on peut connaitre comme état de conscience qu’il s’imprime en soi une forme de gratitude, que je ne sais pas nommer, pour ceux qui nous la procurent. J’avais ressenti quelque chose de ça en découvrant Rousseau, puis Marx et quelques autres. Je dois cela à Hawking comme je crois que c’est le cas pour des millions de personnes qui l’ont lu et qui n’était plus les mêmes en fermant le livre.
Vu de ce point de vue, quoiqu’il n’ait pas été croyant, Hawking entre dans la seule éternité qui soit certaine : celle d’une œuvre transmissible par l’esprit et qui durera tant qu’il y aura de la conscience et du savoir. J’ai tellement aimé cette formule de lui : « Dieu n’a pas eu le temps de faire le big bang parce que le temps n’existait pas avant le big bang ».
Le projet la France insoumise développe son plan de marche. L’assemblée représentative du mouvement est convoquée pour le 14 avril. La mise en place d’un nouvel organe de validation des propositions et plan d’action émanant des divers secteurs d’action du mouvement avait été décidé à la troisième Convention. Les procédures de tirage au sort et celles de désignation par les divers « espaces » du mouvement (lutte, politique, programme etc.) vont donc commencer bientôt. On en suivra le parcours sur le site des insoumis. Comme on l’a dit ici et ailleurs à de nombreuses reprises, le mouvement n’est pas un parti. Et sa forme est évolutive. C’est la raison pour laquelle c’est au pas à pas que se font les évolutions, les adjonctions de structures et de moments. On aurait tort de ne voir le mouvement que par l’action de son groupe parlementaire, si impressionnant que cela soit.
Car depuis la Convention on aura surtout beaucoup agi et expérimenté sur le terrain. Le succès de la mobilisation pour la votation citoyenne atteste d’une capacité acquise à se mobiliser à très large échelle. En dehors de cette campagne décidée en octobre dernier par une large et longue consultation interne, le mouvement a engagé trois campagnes qui battent leur plein. Chaque semaine, le mouvement organise entre deux cents et trois cents évènements. Il y a eu un pic, bien sûr, dans cette semaine de votation citoyenne avec sept cent évènements. Chaque semaine se tient une dizaine de réunions publiques dans le pays. Chaque semaine ce sont un ou deux ateliers législatifs qui se tiennent partout sur le territoire. Ils sont annoncés sur le site des insoumis. Chaque semaine une vingtaine de groupes d’action sont créés et deux et trois cent personnes viennent s’inscrire comme « insoumis » sur la plateforme.
Dès lors on comprend que les commandes de matériels d’action tournent à haut débit. Dix millions de tracts entre le mois de septembre et décembre. Depuis la rentrée de janvier, secteur par secteur on a encore beaucoup diffusé. Les tracts en direction de la jeunesse ont atteint le million et demi d’exemplaires. Ainsi par exemple, a-t-il été distribué 600 000 tracts pour organiser la votation sur la sortie du nucléaire de la semaine du 11 au 18 mars. Je n’évoque ici que cette forme d’action assez traditionnelle parce que c’est elle que tous mes lecteurs connaissent. Mais tant d’autres choses se font ! Les ateliers législatifs, les portes à portes enquête-agitation (méthode Alinsky). Mais tout cela ne suffit pas pour comprendre l’étape que nous voulons franchir dans les prochains mois. La France insoumise, force électorale et institutionnelle doit devenir un mouvement politico-social. J’en dis un mot, quitte à y revenir.
Le mouvement est né dans la campagne présidentielle autour du programme « L’Avenir en commun ». Son objectif était de parvenir au seuil de crédibilité électorale qui en ferait à la fois une force dans les luttes et dans les institutions, une force perçue comme capable de gouverner le pays. Objectif atteint avec presque vingt pour cent des voix et une impression ancrée que « ça pouvait le faire ». L’étape suivante, ce fut la victoire politique qu’a représenté l’élection de 17 députés et la formation du groupe parlementaire. Le changement d’échelle d’action dans la durée a commencé là. La visibilité de ce que nous faisons est désormais permanente, universelle. Elle impacte tous les secteurs de la société. À partir de là nous devons relever le défi : comment devenir majoritaire ? En tous cas comment progresser à la fois sur le plan électoral et sur le plan de la capacité d’entrainement dans la société.
Sur le plan électoral, aucune combinaison de nos forces avec celle de l’ancienne gauche ne fait, et loin de là, une majorité. De plus, des mois de pilonnage contre nous de la part de la petite gôche et ses divers organes de presse, de mépris et d’humiliations par des coups tordus comme celui de la prétendue « Corse insoumise », de la rupture du groupe commun « nouveau monde » en Occitanie, le refus de soutenir notre candidat en Guyane au premier comme au second tour et ainsi de suite ont pulvérisé le sentiment d’appartenance commune. De l’autre côté, le dégagisme virulent dans la population fait que la moindre soupe au sigle est aussitôt recrachée par les électeurs. En attestent les résultats comparés de l’élection partielle de Belfort et celle du Val-d’Oise. Quelques efforts que l’on fasse, quelque incantation que l’on psalmodie, ces deux faits sont aujourd’hui indépassables.
La stratégie de relève de notre ancien monde se joue donc sur plusieurs tableaux. Ils ne sont pas de même nature. Sur le plan électoral, tout est dit. L’abstention massive et le dégoût civique ultra dominant obligent à une clarté de cristal dans le positionnement. Pas de tambouille. Pour ce qui concerne la relation a la société c’est une autre affaire. Tout ce qui peut socialement remobiliser est bon. Le premier objectif vise à construire des combats communs sur le terrain. C’est-à-dire à regrouper tout ce qui peut l’être pour des mobilisations qui homogénéisent la société elle-même dans un esprit de résistance pour ses droits. Ici le Mouvement appuie, aide, soutient et ne devra jamais hésiter à se joindre à tous les groupements pour cela. Pour autant son action ne saurait être une simple répétition des mots d’ordre syndicaux.
Dans la lutte des cheminots par exemple, il assumera la responsabilité de mobiliser pour sa part les usagers du rail, les secteurs de la société qui ne sont pas directement mobilisables par l’action syndicale. La stratégie de moyen terme pour nous est celle qui a permis à la Guyane de produire le fameux document « accord Guyane » qui a fédéré toute la société Guyanaise dans toutes ses composantes par et dans la lutte sociale.
Le troisième aspect de cette méthode tient aux méthodes de travail. Le Mouvement produit de l’auto-organisation populaire. C’est son but essentiel. Que cette façon d’agir passe par des séances de méthodes Alinsky ou par des séances « d’ateliers des lois » comme celle que tient chaque semaine Gabriel Amard un peu partout dans le pays ou des quinzaines culturelles comme nous l’avons fait à Marseille, tout cela procède d’une même visée. Cela n’a plus rien à voir avec les formes traditionnelles de l’action de parti. Cela modifie la nature de la relation des personnes engagées envers le milieu auquel elles s’adressent. Mais cela modifie surtout la nature de la relation des gens à eux-mêmes et à leurs droits.
C’est cette visée large que nous nommons « mouvement politico-social ». Nous faisons de la politique dans des conditions d’actions sociales, ou culturelle, ou écologique. Rien à voit avec les rabâchages des groupuscules et de leurs rites soi-disant « démocratiques » machine violente à cliver, écraser, dominer entre militants d’une même chapelle. Au mouvement, la démocratie est un cycle très long et inclusif de la prise de décision comme ce fut le cas pour la convention sur le programme. Ou la Convention sur le choix des campagnes que mène à présent le mouvement. Mais c’est surtout le système de la délégation de pouvoir et le contrôle a posteriori pour les actions décidées dans les groupes d’action. Tout ce que n’aiment pas les grands chefs inspecteurs des travaux finis et autre porte-parole de leur précieuse « différence » qui pépient sur les branchages des dîners en ville.
90 commentaires
Michelle Tirone
Grand discours à Montargis. Je l’ai revisionné cet après-midi en famille, ma tante a pleuré. Mathilde Panot m’impressionne, elle a une force en elle, comme Adrien Quatennens. Étonnamment, les médias n’ont jamais mentionné la venue de monsieur Naoto Kan. Ah mais ils ne pouvaient pas, bien sûr, il y a l’affaire Johnny Hallyday. Soignez bien votre grippe, monsieur Mélenchon. On vous aime.
Jean Louis
Sur le nucléaire en France nous subissons de plus le poids écrasant du lobby nucléaire et de la culture d’entreprise mal comprise qui s’impose à tous dans EDF, Areva et le CIA. A un point que vous n’imaginez pas. Ainsi dans des expérimentations cruciales pour la sécurité la plupart du temps les conditions de tests sont déterminés à partir des configurations les plus favorables pour surtout ne pas être pris en défaut, alors que par exemple pour le même genre d’essais les japonais eux ont testé dans les configuration les plus risquées, les plus défavorables ce qui parait la moindre des choses. Démarche inacceptable et pourtant, si le peuple savait vraiment…
christian xerri
Je me souviens d’un temps où les ingénieurs d’EDF déclaraient en toute humilité « qu’ils ne pouvaient se tromper, et donc d’aucun plan de secours n’était à envisger ». De la suffisance qui fait peur pour nos vies !
Anne B
Vous et vos collègues députés finirez bien par faire comprendre aux citoyens comment ils sont pris en otage par les traités européens mis en application par les marionnettes au gouvernement. Toutes vos interventions sont tellement lucides et documentées. Merci pour ce travail de fond à l’Assemblée et en meeting ! Le 22 mars sera un jour de conscience unitaire dans l’action. Et les caisses de grève devront être remplies par ceux celles qui le peuvent. Certes, le service public est l’intérêt général. Chacun.e est concerné.e.
Toutes les vidéos sur le nucléaire, particulièrement avec l’implication de Naoto Kan, sont vraiment intéressantes. J’en ai publié plusieurs sur un site. Sans oublier la votation citoyenne sur les marchés ou places. On sent un vent d’empathie face à cette cause commune de l’humain. C’est bien un autre monde, une autre civilisation dont nous ébauchons les contours, face aux lobbies de la finance et du militaire mondial dans leur œuvre de destruction en marche.
Vega
Nous vivons un temps économique capitaliste organisé par une classe dominante particulièrement violente. Une majorité de gens en subit tous les méfaits mais seule une minorité réalise l’importance de s’en libérer en sortant du rapport capital-salariat. Notre temps social s’est énormément contracté aussi par l’émergence de la technologie et des savoirs scientifiques en général. Mais il s’est aussi grandement fragilisé par la prédation capitaliste épuisant la nature et menaçant notre existence sur terre. Seules notre conscience et notre solidarité ouvriront un temps social nouveau, constructif, viable et désiré. En attendant les luttes continuent pour réclamer ce temps social nouveau et effectivement la situation en Guadeloupe, catastrophique aussi, est peu rapportée dans les médias.
marco polo
Oui la France insoumise est un mouvement politique et social qui se développe, il devient même incontournable. Heureusement parce que la vieille gauche de parti toute racornie n’est plus de mise, sauf pour essayer de rabaisser la FI. Ce sera la seule façon de redonner de l’espoir et la confiance pour vaincre les oligarques et eller de l’avant avec la 6e république.
Françoise Doray
Merci, Monsieur d’exister vous et vos amis qui organisez la France Insoumise sinon nous serions menacés d’idiotie. J’ai 70 ans la grippe et un coude cassé mais vous écouter, vous et vos amis me laisse de l’espoir en pensant à mes enfants, mes petits enfants,mes amis et à notre pays la France décrite par Ferrat. Je serai dans la rue le22 si je le peux. Soignez vous bien, on a besoin de vous.
entendre les inepties des médias et des politiques nous rapproche et c’est une force!
Cavalie
J’aimerais avoir des nouvelles, de sources sûres, de se qui se passe dans le site d’ITER dans les Alpes de Haute Provence. Nous y dépensons des milliards avec beaucoup d’autres pays depuis des années et on ne nous en dit rien.
RV
Il y a au moins un site qui fait du suivi sur ITER, la SFEN.
robindesvoix2
Cette jeunesse dorée au plein pouvoir, bourrée d’idéologie partisane revancharde n’ayant comme idéal que la cupidité capitaliste a décidé de mettre un bon coup de balai antisocial. Ils perdent leur sang froid semble t’il en voulant désormais piétiner allégrement le dernier service social de transport. Mais ne s’attaquent t’ils point à des durs à cuire ? Envolée, la croissance avec trois mois de gréve, non prévue les sans-dent ce coup-ci pourraient d’un seul coup donner du fil à retordre aux copains des fils à papa. Mais ce n’est sans compté sur leur agilité à toute épreuve, leur souplesse et car ils sont modernes, tournés vers les enseignements du 19ème en étripant tout du tissu social grâce au cadeau électoral de leurs ainés qui se mordent les moignons de remords une fois de plus avec ce qui leur reste.
RV
Comme en 36, comme en 68, l’oligarchie au pouvoir ne déviera que si l’on touche à son porte-monnaie, c’est à dire la grève générale reconductible. Les mouvements de ces dernières années en sont une bonne illustration. Elle ne se décrète pas du haut d’une estrade et encore moins derrière un écran d’ordinateur, je sais !
Guy-Yves Ganier d'Emilion
A propos du contrôle du temps social, j’ajouterais que la dette est un aspect de cette confiscation par les dominants. Dans les cultures monothéistes, le prêt à intérêt est (était) interdit, puisque transformer le temps en valeur était l’apanage du Créateur. A l’âge du capitalisme financier, le chantage à la dette publique a pour objectif de priver une partie de l’humanité de toute vision sur son propre avenir en confisquant la possibilité même d’engagement, de décision.
Haydée MARTIN
Sur Fukushima, la gestion de la centrale était privée, sauf erreur. J’ai cru comprendre que les réacteurs n’avaient pas été mis à l’arrêt dès l’annonce du séisme. Ne peut-on être amenés à penser que les décisions prises par les responsables privés de cette centrale, au moment de l’annonce du séisme sous marin et donc du tsunami qui en serait la conséquence dans les deux heures, étaient guidées d’abord par un souci imbécile du profit et une confiance aussi naïve que mégalo dans la toute puissance technicienne plutôt que par le sens de l’intérêt général, donc de la sécurité ? La catastrophe advenue (et toujours en cours) les responsables de la centrale semblent avoir cultivé le secret sinon l’obstruction et avoir refusé les aides proposées à l’international.
En France la gestion des centrales est officiellement publique mais aux dangers liés à la vétusté il faut ajouter ceux de la sous traitance en cascade donc de la privatisation rampante. Il est d’autant plus urgent d’en…
Deeplo
Une suggestion concernant les Hamon, Mamère, PCF, BHL, Besancenot, Jadot et compagnie. Ils mentent sur leur volonté d’unifier les forces de gauche et de créer une presse libre pour contrer la propagande. Plus on avance plus ils se démasquent. Alors pourquoi ne pas faire une page web dédiée aux positions des groupuscules (PCF, Hamon et Mamère, NPA, LCR, PS), en montrant que leurs programmes ne sont pas compatibles avec l’Avenir en Commun ? Sur le nucléaire, sur leur refus de quitter l’Europe des traités, sur leurs politiques d’alliances nationales, sur le revenu universel, etc. Plusieurs colonnes par thème, position de l’Avenir en Commun, celle de Hamon/autres, articles/liens illustrant les positions, alliances/influences intellectuelles, positions passées et votes, renvoi sur des débats de fond et interventions d’intellectuelles. Concernant Hamon et Mamère, deux choses mériteraient d’être analysées : qui finance et rémunère Hamon notamment ? Et pourquoi si peu de diversité dans leurs instances ?
Francis
S’ils veulent l’unité, rien de plus facile. Qu’ils appellent à la lutte et particulièrement à la manifestation du 22 Mars. Qu’ils annoncent un soutien sans réserve aux cheminots et aux salariés des services publics. L’unité se fait dans la lutte pas dans le blabla. Si tous appellent, l’unité est réalisée. Rien de plus simple, non ?
Michèle B
Absolument d’accord, clarification indispensable comme nous l’abordons entre FI. Il y a longtemps qu’aucune illusion n’est possible envers Hamon, Jadot, surtout BHL le destructeur otanesque le plus flagrant. Tous ces leurres ne s’attaquant jamais aux urgences rationnelles : sortie du nucléaire et de l’UE, sont incompatibles avec l’Avenir en Commun, ce qui nous vaut le bombardement médiatique permanent. C’est contre le constat le plus rationnel et la conscience humaniste universelle que s’acharne le système.
Cette grève sur 3 mois doit être tenue et maintenue, expliquée puisque nous ne manquerons pas d’être attaqués. Au-delà, une fois démasqués les faux « unionistes » (dont rémunération de Hamon en effet) pouvons-nous nous rapprocher des autres mouvements du plan B, faire entendre autre chose que la fausse alternative de coalition douteuse et chantage aux nationalismes pour renforcer la dictature UE. Soignez-vous bien, cher Jean-Luc, honneur à vous, à FI recevant M…
Invisible
« Vu de ce point de vue, quoiqu’il n’ait pas été croyant, Hawking entre dans la seule éternité qui soit certaine »
Heureusement qu’il n’est pas croyant. Le fait mérite d’être souligné. Comment une vedette internationale peut-elle encore faire l’unanimité sans croire en dieu ? Ça tient du miracle, par les temps qui courent.
lucien
Aujourd’hui un article du monde sur les comptes de campagne de Mélenchon. Article soupçonneux qui vise notoirement à semer le doute chez les lecteurs encore naïfs sur la haine des détracteurs de la FI que sont une bonne partie des journalistes en cours dans ces médias appartenant à des milliardaires. On n’apprend rien dans cet article sinon qu’ils cherchent à expliquer leur acharnement sur la FI par le fait que la commission leur aurait donner le feu vert concernant, comme par hasard, les comptes de Mélenchon, ils seraient, paraît-il, autorisés à voir les autres comptes par la suite. Tout lecteur un tant peu critique s’aperçoit qu’il s’agit d’une entreprise de dénigrement de ce que représente la FI. Cela se retournera contre eux, cela se retourne déjà contre eux.
sergio
En effet Le Monde, Libé, des radios et d’autres médias papier et du web remettent ça cette semaine, les comptes de LFI pour la présidentielle. Deux choses bizarres tout de même. Pourquoi ne pas attendre la publication des autres comptes de campagne, entre autres bien sûr ceux de Macron, Hamon, Fillon et Le Pen, pour les analyser tous en même temps ? Pourquoi se précipiter sur ceux de Jean-Luc Mélenchon au moment où des mouvements sociaux s’engagent et des réformes libérales et des restrictions budgétaires dévastatrices se mettent en place (école, bac et supérieur, sncf et le rail, F.P., hôpital, retraite par point provoquant parmi d’autres ravages une baisse de 15 à 20%) ?
patrice 30
@Sergio
Parler des comptes de Jean-Luc Mélenchon c’est aussi faire un pare feu pour tenter de faire oublier la baisse du pouvoir d’achat due aux hausses de la CSG et des taxes sur l’essence et essayer de désamorcer le mécontentement général. Dans cette période qui s’annonce comme tendue tout sera fait par les médias pour décrédibiliser tout mouvement social et culpabiliser les vilains grévistes qui empêchent les autres de travailler. La perte du pouvoir d’achat pour beaucoup d’entre nous est réelle. Pour les plus faibles d’entre nous elle est cruelle et va être le moteur d’une fronde dont l’ampleur est imprévisible.
Alain Doumenjou
@RV
« Comme en 36, comme en 68, l’oligarchie au pouvoir ne déviera que si l’on touche à son porte-monnaie, c’est à dire la grève générale reconductible. »
100% d’accord. Mais, comme vous le dites, çà ne se décrète pas. En tout cas pas de salut me semble-t-il sans en passer par là avec une volonté inflexible d’en finir avec Macron et ce dont il n’est que le larbin quand, dans son immaturité maladive, il se croit « quelqu’un » !
@Deeplo
« pourquoi ne pas faire une page web dédiée aux positions des groupuscules… »
Excellente idée me semble-t-il. Marre de ces hypocrites qui ne sont vraiment que les faux idiots utiles du pouvoir et qui nous prennent pour des c…!
Pauvre2
Encore un billet roboratif ! Concernant la votation à laquelle j’ai participé ce matin dans le « 9-5 ». Certains avaient du mal à comprendre la question. Ils étaient pour la sortie, mais pensaient qu’il fallait voter non. Il aurait été plus simple que la question sur le bulletin soit : êtes vous, première case pour la sortie, seconde case contre la sortie. Anecdotique, mais nous avons passé un peu de temps. OK, on étaient là pour ça et c’était très bien finalement !
gilbert raynaud
C’est encore Macron qui disait que ce n’est pas la « rue » qui fait la loi ? Je crois que ce garçon va pouvoir s’instruire.
PAGES
Le temps, entité relative… temps personnel, temps social, temps humain, temps universel qui n’existait pas avant le bigbang. Merci d’ouvrir ces réflexions.
educpop
Les convictions des uns s’opposent aux convictions des autres sans influencer les points de vue respectifs. C’est bien aux indécis qu’il faut s’adresser parce qu’en parlant à ceux qui se sont engagés derrière Macron, on voit que non seulement ils ne changent pas mais qu’ils font au contraire une surenchère idéologique. L’alchimie temporelle qui crée des majorités devra être puissante pour faire pencher la balance du côté de la révolution citoyenne car tout le monde se prépare à un engagement renforcé. L’évocation du temps relatif donne à la fois une impulsion pour agir et le sentiment d’affronter une accélération du mouvement d’un raz de marée dirigé contre nous. Transformer cela en énergie positive comme le fait l’auteur tient d’un discernement exceptionnel, quelle honte pour ceux qui jouent mesquinement avec les mots.
Alain Verce
Je ne vois pas une grève longue sans solidarité. La solidarité financière étant le nerf de la grève il me paraît important que nous lancions un appel (commun ?) avec toutes les forces qui soutiennent le combat. Ne nous leurrons pas, Macron, le Medef et les autres vont tout faire pour torpiller les grèves, donc si on veut que les gars tiennent il va falloir organiser sérieusement la solidarité.
semons la concorde
Les patrons sont très solidaires : ils ont eu de tout temps des caisses noires pour casser les grèves. Honte à ceux qui se laisseront acheter pour faire le sale boulot. Honte aussi aux journalistes qui tordront le bras à la vérité quand il s’agira de rendre compte des luttes sociales. Lutter pour vivre ou pour survivre, rien de plus juste.
Le rat du vide sanitaire
« Voilà qui n’arriverait pas en France. Il n’y a en effet aucun plan d’évacuation. Ni aucun exercice populaire en la matière. »
A chaque installation nucléaire est attaché un PPI (« Plan particulier d’intervention ») établi par la Préfecture, et qui détaille les mesures de confinement ou d’évacuation. Un exercice PPI est organisé au moins une fois tous les trois ans pour chaque installation nucléaire.
« Nogent-sur-Seine étant à 80 km de Paris, et si un des dix réacteurs situés en amont du fleuve qui dessert la capitale avait un problème, (…) »
Il n’y a que deux réacteurs nucléaires à la centrale de Nogent-sur-Seine, et ce sont les seuls réacteurs situés sur « le fleuve qui dessert la capitale ». J’ajoute qu’il n’y a aucun réacteur nucléaire construit sur un affluent de la Seine. On en conclut que sur les « dix réacteurs » cités par Jean-Luc Mélenchon, 80% sont imaginaires. Mais on sait bien que lorsqu’il s’agit de combattre le nucléaire, les faits n’ont aucune espèce d’importance.
kokkino
Je suis à 77 km à l’Est de Penly (2 réacteurs), à 119 km à l’est de Paluel (4 réacteurs) et à 108 km à l’est de Flamanville. La quasi totalité des vents dans cette région soufflent d’ouest en est. En 30 ans je n’ai jamais vu se dérouler aucun exercice relatif à la protection de la population en cas d’un accident majeur intervenant dans l’une de ces centrales (je ne parle pas de Flamanville puisque l’EPR n’est pas encore en activité). Tous les plans dont vous parlez sont sans doute parfaits sur le papier mais les accidents nucléaires ne se produisent pas sur le papier !
christian xerri
Je vis en Picardie, à trente kilomètres à vol d’oiseaux de Penly, aucun exercice en cas de problèeme sérieux n’a été annoncé…depuis 1990 et 1992, années de leur mise en service. Aucun exercice appris aux enfants, aux adolescents depuis 28 années. Cela ne nécessite aucun commentaire et quelque soit son avis sur ce nucléaire !
Trégorrois
Jean-Luc Mélenchon pensait « deux » et a écrit « dix ». Si vous cherchez la petite bête, vous trouverez également quelques erreurs d’orthographe dans le texte, la faute à la reformulation, les copier-coller malheureux, etc. Pour en revenir au nombre de réacteurs de Nogent, tandis que le communiquant nucléocrate se servira de cette bévue pour dénoncer le raisonnement dans sa globalité, le lecteur attentif aura corrigé de lui-même.
Alain Verce
@Le rat du vide
Donc pour vous le simple fait d’une erreur sur un billet enlève tout risque aux deux réacteurs existants ? S’il arrive un pépin ce sera négligeable ? Curieux raisonnement !
Le rat du vide sanitaire
@Christian Xerri
« Je vis en Picardie, à trente kilomètres à vol d’oiseaux de Penly, aucun exercice en cas de problèeme sérieux n’a été annoncé… depuis 1990 et 1992, années de leur mise en service ».
Et bien, faites un simple google sur « exercice+penly », et vous obtiendrez pas moins de 55.000 résultats. Les derniers exercices signalés sont l’exercice national de novembre 2017, celui d’octobre 2015, celui de septembre 2010. Tiens, pour celui d’octobre 2015, le dossier complet est disponible. L’exercice en question a fait l’objet de plusieurs reportages sur France3.
Encore une fois, il n’y a pas de politique sérieuse qui ne soit basée sur les faits.