J’ai fait ces lignes au fil d’une semaine encore bien animée. Mes trajets en attestent : Paris, Lisbonne, Marseille, Paris en cinq jours, c’est dense. Surtout si l’on tient compte de mes activités à chaque étape. Que les grincheux qui prennent la pose pour s’étonner de mon absence ici ou là vivent ma vie une seule semaine
J’avais commencé la séquence par la tenue remarquable de la première assemblée représentative du mouvement « la France insoumise » samedi passé. Un sans-faute de travail collectif sans enjeu de pouvoir. Puis j’ai vu les facs être occupées l’une après l’autre tandis que se débattait la loi sur la SNCF. Je pris ma part de cette bataille parlementaire que coordonnait pour nous Loïc Prudhomme, député insoumis de la Gironde.
L’éreintant était de suivre du verbe et de l’action le président dans sa semaine d’offensive. Il fallait le faire, pas à pas, tandis qu’il mettait le pays en tension sur tous les fronts. Quand il a ajouté aux violences du prétendu « maintien de l’ordre » la violence symbolique d’une blessante mise en cause de la laïcité, l’émotion était grande autour de moi. L’échec de sa communication sur TF1 nous a permis de reprendre souffle dans la cavalcade. Le tout au milieu du tumulte du monde s’avançant vers la guerre de revanche américaine en Syrie. Puis vint le pitoyable bombardement de la Syrie. À chaque étape j’ai dû réagir, sans attendre. J’ai usé et même un peu abusé de la vidéo. Les niveaux de diffusion très élevé de ces messages peuvent faire penser qu’ils sont désormais le seul vecteur efficace d’expression. Mais le besoin de l’écrit n’a pas disparu. Surtout pour moi qui ne sais pas mettre autrement mes idées au clair. Et aussi pour nombre de mes amis pour qui ce blog est d’abord un moment de lecture attentionnée.
Je voulais me concentrer à expliquer du mieux que je le peux la façon d’agir que notre Mouvement politique impulse dans ce moment. Ce que l’on appellerait pompeusement la « stratégie » mise en œuvre depuis que la France est entrée en ébullition sociale. Je l’ai fait pour que nul ne reste enfermé dans les commentaires si superficiels qui sont fait souvent dans la presse écrite à propos de ce que nous entreprenons. Je le fais aussi parce que selon moi, les questions de stratégie ne sont pas réservées aux cénacles qui les conçoivent. Surtout si l’on veut que le plus grand nombre apprennent sur le sujet et soit ainsi toujours plus capable d’agir sans attendre les consignes.
Je vais donc ici au sujet en commençant par les évènements qui se sont noués le 14 avril au plan de la mobilisation sociale. Puis je viens sur le mouvement politique européen que nous venons de lancer avec Podemos et le Bloco de Esquerda portugais. Là encore, il faut dire et faire connaître l’évènement compte tenu de l’incapacité médiatique à rapporter les faits en raison de son engagement idéologique. Ainsi, le jour où nous signions Le Parisien ironisait sur notre incapacité à construire un réseau européen et Le Monde publiait une « analyse » de notre manifeste sans avoir lu le texte puisqu’il n’était pas finalisé. Évidemment, cet article est entièrement occupé à pointer des « divergences » entre signataires notamment à propos du plan B !
Je publie donc ici la version signée à Lisbonne et chacun appréciera. Je la fais précéder du récit du contexte qu’en a fait Younous Omarjee, eurodéputé insoumis qui a coordonné notre équipe lors des discussions en amont. Ce qui est dommage, c’est que dans le contexte européen actuel, face à l’émergence d’un nouveau pôle politique en Europe, le niveau du commentaire médiatique rampe à ce niveau de médiocrité politicienne strictement nationale. Cela nous donne une idée désolante de ce que va être la campagne européenne dans les médias de référence du système.
Le 14 avril qui vient sera un jour de mobilisation populaire particulier dans le cadre du mouvement social en cours. Il participera d’une façon nouvelle à cet effort d’enracinement du combat social en cours qui est désormais la tâche essentielle. Il s’agit d’une mobilisation convoquée un jour non travaillé. De la sorte, toute personne pourra donc y participer, salariée ou pas, sans perdre de salaire et sans avoir besoin de la protection d’un préavis de grève dans sa profession. Cette implication possible de tout un chacun est un des moyens par lequel nous pouvons gagner la bataille de l’opinion qui est l’enjeu du moment. Elle permet aussi de signifier que les salariés en lutte ne sont pas isolés, que leur lutte incarne bien l’intérêt général dont ils se réclament.
Désormais, de nombreuses initiatives sont annoncées pour ce jour-là. Elles ont autant d’origines et de formes qu’il y a de lieux concernés. Ici, ce sont des facultés en lutte qui appellent, ailleurs d’amples fronts de salariés, ailleurs d’autres coalitions. À Nantes, convergeront les partisans de la lutte de Notre-Dame-des-Landes en solidarité contre la guerre que leur mène le gouvernement depuis le commencement des opérations d’évacuation violente. J’ai dit dans mon discours devant l’Assemblée représentative de « la France Insoumise » pourquoi cette diversité devait être non seulement respectée mais surtout protégée et même cultivée.
Il y a en effet une raison concrète à cela. La condition de l’élargissement de la lutte est dans sa capacité à entraîner de nouveaux secteurs de la société. Comme le but est d’enraciner le mouvement, cela suppose donc que chaque initiative se sente totalement libre, puisse aller à son rythme et dans sa propre logique. Bref : le moyen d’élargir la mobilisation est de lui permettre de récupérer toutes les forces disponibles. Et par-dessus tout d’éviter les clivages qui y seraient importés par les compétitions de partis ou de syndicats. Plus que jamais, pas question de laisser « récupérer » les mouvements sociaux, c’est à dire de leur assigner une couleur ou même une appartenance politique ou syndicale.
Pour nous, la situation et le rapport des forces au combat ne sont plus celles de septembre dernier. Cette fois-ci, nous ne sommes plus seuls, ramant en eaux basses. Tous les partis « de gauche », même le PCF, réclament un lien entre le politique et le syndical, la plupart créent, à notre exemple, des structures politiques dans les métiers. Les digues exhibées hier ont fondu. Bien sûr, ces nouveaux discours servent souvent à réemballer les anciennes pratiques désespérantes. Une des postures les plus courantes est de parler d’unité pour en réalité diviser en stigmatisant. C’est ce que j’appelle la « division unitaire ». C’est d’abord une gesticulation unitaire dont le principal but est de clouer au pilori ceux qui refusent de se plier aux trouvailles « unitaires » dont sont convenus avant les « rencontres » quelques-uns des compères qui en sont partie prenante. Je note qu’une fois faite la photo de groupe dans l’intention de ficeler ceux qui s’y trouvent et de montrer du doigt ceux qui ne s’y trouvent pas, les photographiés ne mobilisent ensuite parfois même pas leurs signataires sur le terrain.
La « division unitaire » est ensuite une pseudo « activité » purement bureaucratique qui consiste à faire croire que l’on « travaille à des initiatives » par des palabres sans fin sans qu’aucune activité de masse soit menée effectivement. Notre choix est de ne nous opposer à rien pour ne pas faciliter la tâche des médias très friands de « division à gauche ». Au pire, nous tâchons de dissuader des initiatives les plus groupusculaires et minorisantes. Notre tâche est de jeter toutes nos forces dans la mobilisation réelle, les activités de masse et la construction de formules politiques dynamiques innovantes comme celle de Marseille, regroupant syndicats partis et associations, en vue d’action immédiate et massive.
Le moment permet cette forme d’ambition. Ce point est à la base des raisonnements qui ont conduit à définir la ligne mise en application par la « France insoumise ». « Servir le peuple », dirais-je pour faire suite avec humour aux consignes maoïstes dans lequel m’inscrit le journal Le Monde une fois de mieux mal inspiré à mon sujet. Nous avons fait un bilan et nous en avons tiré les conséquences concrètes. En septembre dernier, nous avions à jouer le rôle de déclencheur. C’était le sens de la marche du 23 septembre. Nous voulions attiser le mouvement face aux ordonnances de destruction du code du travail. Mais alors, l’attention populaire n’était pas captée.
Phillipe Martinez l’exprime à sa façon quand il déclare au Monde : « la loi el Khomri, les ordonnances c’est un peu théorique. Le code du travail ne concerne pas tous les salariés ». Lui aussi ne s’en cache pas : « on a essayé de tirer les enseignements de ce qui s’est passé ». Nous partageons ce souci d’analyser à partir des réalités la ligne de conduite à tenir. De cela, le leadeur syndical tire la conclusion que « la difficulté à mobiliser c’est quand on globalise les problèmes ». Puis il dit : « il faut partir du local, faire du cousu main et essayer de faire converger des revendications locales ». Quoique cette conclusion semble totalement contradictoire avec sa prémisse, elle décrit bien le moment. Il est impossible de passer à la case convergence sans être passé par la case mobilisation catégorielle, voire locale. Mais en même temps selon nous, quand on ouvre une perspective globale, on facilite la mobilisation locale car elle entre dans une perspective qui aide à sa crédibilité.
En tout cas on ne peut agir autrement dans la sphère politique. Nous n’avons pas à être des para-syndicalistes. Notre rôle spécifique est précisément de donner le sens global que l’action ponctuelle contient. Il faut aussi que le monde syndical le comprenne et que l’on trouve les passerelles plutôt que les mises à distances de principe. Car une lourde erreur serait de croire que les salariés partagent leur cerveau en deux cases, l’une politique l’autre syndicale, au moment où ils agissent. Et une autre serait de croire que la division profonde du monde syndical n’a pas redonné à l’action politique une vocation unificatrice sans rapport avec ce qu’elle était dans le passé. « La Charte d’Amiens » interdirait la formation d’un mouvement politico-social ? C’est bien mal la lire. Elle dit le contraire. Elle a été votée pour empêcher les « sectes socialistes » (à l’époque il y a cinq partis socialistes) de diviser les salariés au moment où le syndicat les unifiait dans la visée d’une « grève générale révolutionnaire ». Cela est écrit en toutes lettres dans le texte dont se réclament tant de gens sans l’avoir peut-être lu jusqu’au bout. « La France insoumise » est un mouvement politico-social dont la vocation est d’unir dans l’action toutes les raisons d’agir !
En septembre dernier, le grenouillement hostile autour de nous était palpable. Le PS venait de s’abstenir massivement dans le vote sur la confiance au gouvernement Macron. L’équipée de Benoit Hamon quittant le PS et organisant sa prise à revers de son ancienne famille commençait seulement. La direction communiste et ses amis exprimaient beaucoup d’aigreur devant l’évolution stupéfiante du paysage de l’opposition populaire avec l’émergence législative de « La France insoumise ». À ce moment-là, donc, la division syndicale et la mise à l’écart des forces politiques de l’union populaire dominait et refroidissait tout. La « division unitaire » était méthodiquement cultivée comme le montra avec ostentation la direction PCF qui vint saluer à trois personnes la marche avant de rejoindre une maigre mobilisation « pour la paix » convoquée en solitaire…
La situation est toute autre aujourd’hui. Le mouvement social est là. Dans plusieurs professions en lutte, l’unité syndicale prévaut. On ne compte plus les scènes de fraternisation entre catégories sur les lieux de lutte. Sur le terrain l’attention populaire est totale. La lutte embrase aussi de secteurs du privé comme c’est le cas à Carrefour. Ce contexte fait devoir. La ligne d’action est de fortifier le mouvement lui-même. En ce sens, nous pouvons donner raison à Philippe Martinez pour l’évaluation qu’il fait sur ce point. La tâche n’est pas de déclencher le mouvement ni de l’attiser puisqu’il n’en est plus besoin. La tâche est d’aider à son élargissement. Ici, les appréciations ne sont plus les mêmes. Pour nous, il s’agit de surmonter les difficultés là où elles se sont montrées à la rentrée de 2017 : la division syndicale et la séparation du mouvement politique et social. C’est à cela que nous voulons répondre. L’objectif commande.
Nous ne sommes les fétichistes d’aucune forme d’action. D’aucune date. À la condition que les éventuelles polémiques sur les dates et les formes de l’action ne soient pas des prétextes à ne rien faire ou qu’elles deviennent des poisons polémiques rabougrissant la mobilisation. En interrogeant directement Philippe Martinez, Alexis Corbière a bien purgé l’atmosphère étrange qu’avait créé l’interview du leadeur syndical CGT : « si la date ne convient pas, alors il faut en proposer une autre et ce sera la nôtre. » On ne peut être plus clair ni plus unitaire. Mais faute de réponse l’engagement de toute la France insoumise aux côtés de l’appel de la bourse du travail avec François Ruffin et Lordon pour le 5 mai sera menée avec force et conviction. D’autant plus qu’aucune date n’est proposée en alternative. Même pour le premier mai présenté comme une alternative, rien n’est fait ni proposé. Le 5 mai est donc le seul moment de convergence proposé et il faut assurer sa réussite sans perdre de temps.
Je l’ai dit : nos choix de forme d’action sont dictés par l’objectif et celui-ci est déterminé par l’état du rapport de force à chaque étape. Je le répète : « La France insoumise » est à la fois un mouvement politique et un mouvement social. Dans le contexte actuel elle agit pour lever les obstacles à la motivation populaire (pas ceux des appareils politiques et syndicaux). Certes, le paysage des organisations politiques et syndicales face à l’exigence de fédérer les actions reste assez semblable à celui de septembre. Même ligne de « division unitaire » à la tête de maintes organisations « de gauche », même incompréhensible mise à distance et mines renfrognées au sommet de certains syndicats. Mais aussi, de l’autre côté, c’est la même diversité syndicale et politique des appelants à l’action du 5 mai. Au fond, la seule différence est notre choix : soutenir plutôt qu’appeler directement.
C’est pourquoi nous avons été convaincus par la proposition de François Ruffin au sujet de l’origine à donner à l’initiative du 5 mai : une assemblée citoyenne à la bourse du travail. La nature des prétextes invoqués ici ou là contre cette initiative montre comment les registres des diverses bureaucraties restent figés sans aucune considération pour les rapports de force réels sur le terrain ni sur les besoins de la lutte elle-même. Je note aussi que les commentateurs qui écrivent sur notre façon de faire ne tiennent aucun compte de la conscience que nous avons de notre responsabilité particulière dans la situation présente. Et du fait que nous menons une bataille de mouvement face à un enjeu qui engage la société toute entière et pas seulement les corporations concernées.
Pour nous, la partie centrale n’est pas le tapis vert des palabres « unitaires » mais le bras de fer avec la nouvelle droite que constitue Macron et qui pense réussir « jusqu’au bout ce que Sarkozy et Hollande ont commencé comme transformation de la société française. Les gens sentent que c’est l’enjeu. Dans ce contexte, à l’heure actuelle, nous sommes la référence politique d’innombrables participants à ces luttes. Sans doute pour la majorité d’entre eux. Être cette référence nous fait devoir, je le rappelle ici après avoir démontré, je l’espère, comment nous avons tiré nos conclusions. Cette journée du samedi 14 avril va montrer notre capacité créative autant que notre capacité à mobiliser en plusieurs fronts et lieux différents.
En effet, ce 14 avril voit donc plusieurs initiatives s’avancer sur la scène : à Lille, Bordeau, Montpellier et Marseille. Chacune a une couleur et une configuration particulière. Dans mon esprit, elles peuvent aider à épauler l’initiative du 5 mai. Encore une fois, rappelons que celle-ci a été décidée par l’assemblée citoyenne de la bourse du travail de Paris convoquée à l’initiative de François Ruffin, Frederic Lordon et d’une dizaine de syndicalistes. De telles assemblées sont dans la longue tradition parisienne des périodes de mobilisation populaire. Cette caractéristique est sa légitimité. Son autonomie fait partie de sa force de conviction. Nous avons été convaincus qu’une initiative citoyenne faciliterait le rassemblement des organisations et la fédération des mouvements.
La difficulté pour nous est de soutenir l’initiative sans que cet appui absorbe l’identité de son origine citoyenne. Mais d’un autre côté, il nous faut aussi être assez fortement engagé pour lui faire profiter de toute notre capacité de mobilisation et d’entraînement dans la société. Sans perdre de vue que beaucoup de choses vont avancer et se transformer d’ici au 5 mai dans l’esprit public. L’échec de l’opération de communication du président à TF1 commence un temps de vide pour lui qui peut nous être favorable au moment de déployer l’action.
C’est dans ce paysage que je veux souligner l’importance de ce qui vient de se jouer à Marseille pour ce jour du 14 avril. Peut-être le mouvement social est-il en train de produire la forme enfin trouvée de l’union populaire dont le pays a besoin.
Pour ma part, j’y vois un exemple de ce que je crois nécessaire partout. L’initiative en revient à la CGT et plus largement au mouvement syndical du département. C’est lui qui a donné sa crédibilité à cette initiative. En lançant leur appel commun, la FSU, les syndicats Solidaires, l’UNEF et les associations lycéennes ont donné un socle syndical assez solide pour rendre possible la jonction avec les organisations politiques sans risque de déséquilibre ou de confusion des genres. Cette sorte de comité de pilotage préfigure ce que pourrait être ensuite la conduite permanente des mobilisations qui vont avoir lieu dans cette séquence. Et cela sans ingérence d’aucune sorte dans la liberté de décisions et d’action de chacune des composantes comme le prouve sa mise en œuvre actuelle. Cette extrême liberté, cette logique « floue » qui dirige l’action est un concept familier pour nous qui avons centralisé le slogan « la consigne est : n’attendez pas les consignes ».
En toute hypothèse nous voici devant une forme de travail commun qui est une innovation magnifique dans le paysage cloisonné qui prévaut ailleurs et d’une façon générale. J’y vois la forme enfin trouvée de la recomposition dont l’opposition populaire a besoin pour devenir une alternative politique au pouvoir actuel. J’ai invité les dirigeants des organisations « de gauche », signataires localement, à venir défiler bras dessus, bras dessous pour afficher la précieuse façade si souvent invoquée comme un préalable indispensable à la motivation populaire. Aucun des chefs concernés ne peut venir du fait d’engagements pris antérieurement me disent-ils. Soit, je peux le comprendre facilement ! Mais on voudra bien retenir de cet épisode que si nous ne sommes pas disposés à composer pour ce qui est des élections c’est-à-dire au moment où l’on présente sa carte d’identité politique devant le peuple, nous sommes absolument et radicalement disponibles pour l’unité dans l’action.
À Lille, une configuration comparable se dessine désormais. À l’heure où j’écris ces lignes les contacts continuent entre les parties prenantes. D’ores et déjà, à l’appel d’un groupe de personnalités et de syndicats départementaux, « La France insoumise » et la fédération départementale du PCF ont intégré l’équipe de pilotage du rassemblement régional prévu pour le 14 lui aussi. L’espoir était que les syndicats et partis manquants rejoindraient bientôt la démarche ! Cela n’a pu se régler pour le 14 avril. Mais les liens et l’ambiance sont créés. La suite sera concertée et unie, on peut le penser. Et ce d’autant plus que la température sociale continuera à monter. C’est aussi de ce paramètre que dépend la forme que prendra l’initiative du 5 mai.
Ce manifeste lance un nouveau mouvement politique européen. Nous le fondons pour l’instant à trois organisations : le Bloco de Esquerda portugais, Podemos l’espagnol et la France insoumise. D’autres nous rejoindront bientôt. Le titre de notre manifeste européen, « Maintenant le peuple », ancre pour ses auteurs la visée politique du projet. L’acteur et le bénéficiaire de l’action est le peuple, sujet de l’histoire contemporaine. Le sous-titre précise : « Pour une révolution citoyenne en Europe ». On sait combien les mots comptent pour nous. Ceux-là sont les bons. De même le cadre politique. Il est dans la dénonciation sans concession de cette Europe. Et il ne mâche pas ses mots dans la logique de la méthode plan A Plan B. La formule rassemble. « L’heure est arrivée de rompre avec le carcan des traités européens qui imposent l’austérité et favorisent le dumping fiscal et social. » C’est bien le contraire des discours fumeux selon lesquels, à traité constant on pourrait changer l’Europe et en faire une Europe sociale, écologique et que sais-je encore. J’arrête ici mon propos pour cette fois-ci. Je donne la parole à Younous Omarjee, eurodéputé insoumis des Outre-mer pour raconter la démarche entreprise.
« Dans la multiplicité des tâches auxquelles le combat nous appelle, toutes importantes, il en est, par leur capacité immédiate à entrainer et modifier l’ordre des choses, qui revêtent immédiatement une dimension supérieure. C’est la conviction que nous avons d’avoir vécu un moment historique à Lisbonne où fut signé par Jean Luc Mélenchon pour la France Insoumise, Pablo Iglesias pour Podemos et Catarina Martins pour Bloco de Esquerda, une déclaration commune : “Maintenant le Peuple ! Pour une révolution citoyenne en Europe”. Une déclaration qui porte la création d’un mouvement européen dont l’acte de naissance est fort de symboles. Le symbole d’une refondation qui prend ses bases dans la révolte des peuples du Sud et qui a vocation à s’élargir dans toute l’Europe.
Car dans cette Union européenne devenue celle des lobbys et des multinationales, dans cette Europe où la démocratie n’existe pas, dans cette Europe où partout sont mis en cause les services publics et les droits sociaux, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les peuples sont indifférenciés et subissent tous avec une égale violence les politiques régressives de la Commission européenne. Le symbole aussi d’un appel lancé depuis Lisbonne où nous avons par cet acte réparé l’affront du Traité de Lisbonne.
Oui, les symboles sont importants et sans doute expliquent-ils aussi l’émotion qui s’est emparée de nous tous au moment de la signature du manifeste. Ce manifeste est la concrétisation de mois, d’années de travail en commun pour œuvrer en faveur d’une Union européenne tournée vers les aspirations populaires, et de tant de combats menés déjà ensemble, comme autour du plan B, pour que les intérêts de nos peuples respectifs ne soient pas sacrifiés par la Commission européenne sur l’autel d’une Europe ultra-libérale, d’une Europe ordo-libérale pensée à Berlin, qui a fini par soumettre l’ensemble des politiques européennes aux nécessités et bénéfices d’une seule économie.
Bien sûr, on n’arrive pas à ce résultat sans efforts, car chacun de nos pays à sa singularité ; chacun de nos mouvements est confronté à une situation nationale particulière ; mais chacun pourra noter à la lecture de la déclaration, que nous retrouvons la totalité de nos marqueurs dans notre engagement européen respectueux de la souveraineté des peuples.
J’ai la conviction que la création de ce mouvement européen s’inscrit dans l’histoire des forces progressistes en Europe et que d’évidence il y aura désormais un avant et un après 12 avril 2018. C’est un moment charnière qui correspond à un dépassement. Une étape a été franchie. Dans les jours et semaines qui viennent, chacun pourra voir sa portée, son effet déclencheur de nouvelles initiatives et son élargissement. Dans la bataille qui s’annonce pour les européennes, pour une campagne qui sera aussi européenne car nous croyons dans la solidarité des luttes, ce mouvement, puissant, trouvera toute sa place.
Mais dans ce moment à Lisbonne, nous avons été aussi habités par la gravité que fait peser sur nous la situation en Europe et dans le monde. La montée des idées fascistes comme les bruits de bottes et l’Europe de la guerre qui se construit en Europe avec l’Europe de la défense sont des raisons supplémentaires sinon centrales d’agir ensemble. Oui, Maintenant le peuple ! Maintenant le peuple en France, maintenant le peuple que nous voulons voir faite une entrée fracassante dans le débat européen »
Voici à présent le texte intégral signé à Lisbonne par Caterina Martins pour le Bloco, Pablo Iglesias pour Podemos et moi pour la France Insoumise.
« MAINTENANT LE PEUPLE ». Pour une révolution citoyenne en Europe »
L’Europe n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. Elle n’a jamais non plus été aussi inégalitaire. Dix ans après l’explosion d’une crise financière pour laquelle nos peuples n’auraient jamais dû avoir à payer, nous constatons aujourd’hui que les gouvernants européens ont condamnés nos peuples à une décennie perdue.
L’application dogmatique, irrationnelle et inefficace des politiques d’austérité n’a réussi à résoudre aucun des problèmes structurels causés par cette crise. Au contraire, elle a généré une immense souffrance inutile pour nos peuples. Avec le prétexte de la crise et de ses plans d’ajustement, les gouvernants ont essayé de démanteler les systèmes de droits et de protections sociales qui ont demandé des décennies de luttes pour être obtenus. Ils ont condamné des générations de jeunes à l’immigration, au chômage, à la précarité, à la pauvreté. Ils ont frappé avec une cruauté particulière les plus vulnérables, qui sont ceux qui ont le plus besoin de la politique et de l’État. Ils ont essayé de nous habituer à ce que chaque élection se transforme en un choix entre le statut quo libéral ou la menace de l’extrême droite.
L’heure est arrivée de rompre avec le carcan des traités européens qui imposent l’austérité et favorisent le dumping fiscal et social. » L’heure est arrivée que ceux qui croient en la démocratie franchissent une nouvelle étape pour rompre cette spirale inacceptable. Nous devons mettre un système économique injuste, inefficace et insoutenable au service de la vie et sous le contrôle démocratique des citoyens. Nous avons besoin d’institutions au service des libertés publiques et des droits sociaux, qui sont la base matérielle même de la démocratie. Nous avons besoin d’un mouvement populaire, souverain, démocratique, qui défende les meilleures conquêtes de nos grands-mères et de nos grands-pères, de nos pères et de nos mères, et puisse léguer un ordre social juste, viable et soutenable aux générations futures.
Dans cet esprit d’insoumission face à l’état actuel des choses, de révolte démocratique, de confiance dans la capacité démocratique de nos peuples face au projet défunt des élites de Bruxelles, nous faisons aujourd’hui à Lisbonne un pas en avant. Nous lançons un appel aux peuples d’Europe pour qu’ils s’unissent sur la tâche qui consiste à construire un mouvement politique international, populaire et démocratique pour organiser la défense de nos droits et la souveraineté de nos peuples face à un ordre ancien, injuste et en échec qui nous emmène droit au désastre
Ceux qui veulent la défense de la démocratie économique, contre les grands fraudeurs et le 1% qui contrôle plus de richesses que tout le reste de la planète ; de la démocratie politique, contre ceux qui font ressurgir les drapeaux de la haine et de la xénophobie ; de la démocratie féministe, contre un système qui discrimine chaque jours et dans tous les domaines de la vie la moitié de la population ; de la démocratie écologiste, contre un système économique insoutenable qui menace la continuité même de la vie sur la planète ; de la démocratie internationale et de la paix, contre ceux qui veulent construire une fois de plus l’Europe de la guerre ; ceux qui partagent la défense des droits humains et des principes élémentaires du bien vivre trouveront dans ce mouvement leur maison.
Nous en avons assez d’espérer. Nous en avons assez de croire ceux qui nous gouvernent depuis Berlin et depuis Bruxelles. Nous mettons la main à l’ouvrage pour construire un nouveau projet d’organisation pour l’Europe. Une organisation démocratique, juste et équitable qui respecte la souveraineté des peuples. Une organisation à la hauteur de nos aspirations et de nos besoins. Une organisation nouvelle, au service du peuple.
69 commentaires
patrice 30
Jean Luc a raison : « Le mouvement social est là ». Seul le petit marquis Macron ne veut pas le voir. Pourtant il réussit l’exploit en même temps de faire des cadeaux aux plus riches et de surtaxer les plus pauvres. Que va t il se passer ? Les mouvements de violence seront exploités à NDDL ou ailleurs. Les imbéciles heureux qui cassent des vitrines à Nantes ou ailleurs nous font beaucoup de mal. Ces crétins commettent des délits mais que fait la police ? Son rôle n’est il pas de combattre tout désordre ? Cette situation fait le miel du FN qui ne nous trompons pas est très fort et que chaque attentat renforce. Les médias parisiens préfèrent parler du mauvais débat de Marine Le Pen face à Jupiter mais à mon avis la force de nuisance du FN est toujours là et eux « la loi et l’ordre » ils connaissent.
emile
Permettez que j’exprime un désaccord : il ne nous appartient pas de « condamner » les casseurs de vitrine de banque, les lanceurs de cocktails Molotov à NDDL, syndicalistes « séquestrateurs » ou arracheurs de chemises, et autres brûleurs de Macron en carton ou de poubelles en banlieue. Ce sont nos alliés objectifs, nous avons un ennemis commun, même s’il est naturel de se distinguer de ces moyens d’action quand ils ne sont pas les notres. Oui les mots on un sens, et nous ne devrions pas céder à l’injonction de condamner ses actes. Le faire, c’est focaliser sur cette violence visible et accepter de détourner le regard de la violence de classe qui sévit toutes l’année, et pas seulement dans ces périodes de luttes sociales. Non, nous ne devrions pas accepter de condamner, et nous devrions simplement et naturellement regretter ces actes d’un peuple a bout qui utilise les moyens du bord pour se faire entendre, voire souvent seulement pour se débattre d’un pouvoir qui…
Nicks
Je fais partie de ceux qui condamnent ces actes de vandalisme qui ne sont pas le fait de gens poussés à bout, mais de personnes extrêmement politisées et conscientes de leurs actes, de celles qui font en sorte que la convergence des luttes ne puisse pas se réaliser par un sectarisme aveugle contre tout ce qui relève de l’institution. Ils sont à distinguer fortement des syndicalistes, des zadistes agressés, des grévistes et des occupants des facs, qui eux sont dans la légitime défense. Mais détruire des vitrines de commerçants dans une manif, c’est absurde. Ils nous desservent énormément en pratiquant de la sorte, il faut quand même le dire.
PG
Il reste a connaitre la véritable identité des casseurs que la police laisse faire sans sourcilier. Il a déjà été constater à plusieurs reprises dans des manifestations que ces derniers étaient protégés par nos forces de l’ordre et que sous leurs masque ils s’y trouvaient des forces de l’ordre cagoulées. Ce qui permet de comprendre que ces dernières ne bougent pas pour arrêter les casseurs.
Vega
Arrêtez de culpabiliser les étudiants et leur pseudo violence. Je ne connais à date qu’une seule violence, elle vient de Macron, de certains préfets et recteurs qui n’hésitent pas à envoyer des policiers dans les facs sans raison ou de permettre la présence de cagoulés armés de bâton pour frapper les étudiants en assemblée. Ce sont aussi des éléments d’extrême droite qui font violence, menaçant de morts nos députés et organisant la casse dans les manifestations pour les discréditer. Nous avons entendu toutes sortes d’insultes à l’endroit des jeunes : chiens (Marine Le Pen), prostitués, drogués (la médiocratie), etc. Le gouvernement de son côté nous traite tantôt de rien, tantôt de fainéants privilégiés, malgré des salaires de misère qu’il veut baisser encore plus pour les travailleurs afin de renflouer les riches. De quel côté est la violence, dites-le moi ?
Nicks
Il ne s’agit pas d’excuser la violence du gouvernement, il ne s’agit pas de nier les origines plus que diverses des casseurs, mais chacun sait ici que des mouvances plaident la destruction dans le cadre de la lutte anti-système. Je répète que je ne la cautionne pas et qu’elle est à mon sens très contre-productive.
cultive ton jardin
Ne recommençons pas avec la stigmatisation des « casseurs » qui nous a fait tant de tort en mai 68. À NDDL, les plus légalistes ont donné l’exemple en refusant cette dissociation qu’on exigeait d’eux. Traiter ces manfestants d’imbéciles heureux, de crétins, et en plus regretter que la police ne les combatte pas voire carrément les accuser d’en faire partie se retourne toujours contre le mouvement. Quand nous en avons désavoués certains, « ils » nous somment d’en désavouer d’autres. Et ça n’a pas de fin.
Pierre
L’interview mediatico-offensive de Macron que je n’ai pas regardée (et pour cause 2h30 de durée) est pour le quidam que je suis un nuage qui m’est passé par dessus la tête. A t il réussi à embrouiller l’opinion publique ? Plus que jamais, comme vous l’aviez dit, la com qui vaincra est celle sur le terrain, celle des hommes et femmes de bonne volonté.
christiane 60
Malgré des questions précises, les réponses sont toujours les mêmes, il s’agit plus de postures que d’explications mais peut on s’en étonner ? Peut-être simplement que cela a pu contribuer à ouvrir les yeux de quelques naïfs qui croyaient encore que le président est en partie à gauche ? Ce serait déjà pas mal. En ce qui concerne Lisbonne, c’est un bel espoir mais où sont passés les Grecs de Zoé Kostantopoulos ? N’y avaient ils pas leur place ? ils sont bien l’Europe du sud. Et ce néo parti italien que vous avez rencontré à Naples ? Bien que encore « sous les radars », sa présence auprès de ses « aînés » lui aurait peut-être donné une première visibilité ? Il est vrai que vous étiez invités par nos amis portugais, mais est ce une possible piste de travail pour la suite ? On aspire tant à de telles convergences.
Christian Deudon
Lu et approuvé. J’ajouterais que l’image simpliste du premier de cordée est le fruit d’un cerveau compliqué. Le simple serait de dire pour reprendre l’image que la corde ou le cordon ombilical a déjà été rompue par le fait même de la politique libérale menée à tout va dans toute l’Europe. Seule la conscience réelle peut en chacun de nous être première de cordée, pour le reste, les privilèges ne grimpent plus mais siègent dans leur fauteuil en haut de leur Olympe où ils sont arrivés dans les ascenseurs de la finance et de l’illégalité. Ils attendent que nous grimpions à pieds sous les charges lourdes des cadeaux qu’ils se font et que les plus méritants leur apportent grâce aux ânes qui les déchargent du lourd fardeau. Le simplisme épouse le compliqué quand le simple répond au complexe. Alors que le peuple oublie les fastes et les révérences pour servir le maître et reprenne la référence de lui-même comme preuve du seul bon sens.
lucien
Nous défendons les services publics, nous sommes pour les développer et améliorer leur fonctionnement. C’est sur cet axe que la FI doit s’orienter, c’est à l’opposé de ce que dit Macron qui considère qu’il n’y aucun lien entre le mouvement des cheminots, celui des hospitaliers et celui des postiers par exemple. La FI donne cette interprétation car elle correspond à la situation et à l’état d’esprit de tous ceux s’engagent, elle contribue ainsi à fédérer toutes ces luttes.
Nous devons contribuer à faire sauter le verrou de la division syndicale et celui qui voudrait opposer le mouvement politique et le mouvement syndical même si cette opposition n’est plus aussi prégnante localement qu’en septembre. La FI pose ses jalons en s’impliquant dans chacun de ces mouvements, elle en recueillera les fruits si elle se distingue par sa disponibilité et son refus de vouloir en prendre la direction.
PIETRON
Un « manifeste » est par définition le fait de déterminer une position commune. Sans couper les cheveux en quatre, il est étrange que le terme « capitaliste » n’y apparaisse pas (UE capitaliste par exemple). Cela permet de se démarquer de souverainistes de droite qui, finalement, pourraient invoquer la majeure partie du texte.
Cela dit, je partage le constat Podémos (issue des « indignés », rien à voir avec le Podémos d’aujourd’hui). Podémos a été ingurgité par l’appareil systémique espagnol. Il est pro européen. Il participe de décisions espagnoles intérieures et extérieures pas toujours (voire pas du tout) en phase avec ce qu’en attendaient les indignés et les couches populaires. Leur insoumission a fait long feu avec l’accès à certaines sphères de pouvoir. Mais bon, l’essentiel est que la France insoumise garde le cap contre cette Europe capitaliste néolibérale. Et se réserve la possibilité d’un Frexit fort possible compte tenu de son…
emile
Je salut l’initiative mais je m’inquiète de l’association a Podemos, qui n’a montré aucune résolution à combattre l’UE autrement que verbalement, à la Hamon si vous me permettez ce rapprochement. Rassurez moi donc. Ils ont clarifiés les choses en souscrivant au principe du Plan A / Plan B ?
educpop
Le fait qu’il n’y ait pas de commentaires à propos de ce qui s’est passé à Marseille samedi dernier est compréhensible en ce qui concerne le système médiatique, mais moins en ce qui concerne notre mouvement. Cette marche unitaire a-t-elle fait la démonstration recherchée ou bien n’est-ce qu’un banal épisode dans l’histoire des manifs ?
Alain Doumenjou
@Emile
« …je m’inquiète de l’association a Podemos, qui n’a montré aucune résolution à combattre l’UE autrement que verbalement… »
Je partage la même inquiétude et me pose la même question. Sur l’UE, la position actuelle de Podemos est essentiellement la même que celle de Hamon et persiste dans le leurre selon lequel on pourrait obtenir un changement fondamental de l’orientation capitaliste et ultra libérale de l’UE. Même si la France, qui n’est pas la Grèce, dispose des atouts d’un rapport de force autrement plus difficile pour les tenants de l’ordolibéralisme imposé d’une main de fer par l’Allemagne, croire à une victoire du plan A qui changerait radicalement les choses me parait relever de l’illusion, tout comme un plan B qui consisterait à « désobéir aux traités » sans quitter l’UE.
kokkino
Il me semble que vous interprétez mal le programme de la FI concernant l’Europe. Celui-ci comporte 3 étapes (P.79 à 86). Des mesures immédiates unilatérales visant à sauvegarder l’indépendance nationale et à permettre l’application du programme. Plan A : sortie concertée des traités européens et référendum si résultat « satisfaisant ». Plan B si échec des négociations : sortie de l’UE avec les pays qui le souhaitent.
Les 6 mesures immédiates constituent déjà une sortie importante des traités tout en créant un rapport de force favorable dès avant la négociation. Dans ces 6 mesures il y a déjà le contrôle des capitaux indispensable à la réussite du plan B. A ce stade la seule question en suspens est la durée des négociations qui doit être courte (3 mois maximum) pour la réussite du plan d’ensemble.
Pantigny Sylviane
Que de bonnes raisons d’espérer ! D’abord cette marche du 14 à Marseille, un vrai succès, un vrai bonheur d’être avec tous ces gens, syndicalistes, insoumis, les deux aussi certainement, les communistes, tous en marche pour dire haut et fort que ça ne va pas durer longtemps encore. Macron devrait avoir peur, mais du haut de son piédestal, que pourrait-il encore bien voir ? Il est si loin du peuple, si loin des souffrances des gens, tout occupé de son rôle comme un mauvais comédien qui déclame sans souci de jouer avec ses camarades sur le plateau, et pérore et donne des leçons. Ce petit monsieur risque de chuter et de haut encore et cela fera mal. Donc, oui, cette formidable, magnifique marche sous le ciel marseillais et maintenant, depuis le 12, la création de « Maintenant le peuple » avec Podemos et Bloco de esquerda du Portugal. C’est formidable et tellement porteur d’espérance, c’est beaucoup d’émotion et de reconnaissance aussi à ceux qui ont œuvré sans relâche. Merci.
Redon
On se retrouve avec une force privée, publique, jeunes, retraités, hospitalière et j’en passe. On est en droit d’être optimioste si les convergences sont bien menées. Macron en est conscient et tire de tout bord pour mélanger les cartes. A nous syndiqués et politiques de ne pas tomber dans le piège. Si vous avez écouté Macron à Strasbourg, il se positionne déjà comme le patron de l’Europe, Merkel étant vieille et affaiblit. La banque va-t-elle emporter la direction des États européens ?
teres
Pour ma part, rien de neuf ! Syndiqués nous avons toujours été présents et actifs à nos problèmes, avec l’appui des politiques de gauche évidement. La dictature seule de Macron a déclenchée ces mouvements catégoriels qui vivaient en catimini dans toutes les professions. Que la FI nous rejoigne, tant mieux. La division unitaire on la connait et on sait qu’elle pue le PS, ces traitres déguisés en frères et ils continuent sous d’autres formes.
Denis F
En 1958, un monsieur a créé et raconté une histoire aux gens qui habitaient la France. Cette belle histoire porte le titre de « Constitution de la 5éme République ». Ce monsieur a été cru parce qu’il était considéré comme le sauveur de la France. Aujourd’hui, les gens que l’on nomme à tort le peuple, croient toujours à cette histoire. Or c’est un mensonge, une vue de l’esprit, car les 4 premiers articles de cette belle histoire sont une tromperie, ils disent de belles choses comme « peuple souverain » ou « égalité de tous devant la loi » ou encore parle de « démocratie », mais tout cela est faux, car cela ne fut jamais appliqué, et cela ne le sera jamais ! Ce n’est qu’un énorme mensonge.
Ce grand monsieur savait lui que c’était faux, car il savait que le peuple ne voulait pas s’appeler le peuple. Il savait aussi que ces gens ne voulaient pas prendre la responsabilité qui revient au peuple, c’est pour cela qu’il appelait ces gens « des veaux », comme il avait raison, et…
gautier 974
Avant le 5 mai, il y a le 1er mai.
Alain Valbert
Peut-on dire qu’en Syrie le premier de cordée a pratiqué l’escalade ? Mais avec de si grosses ficelles, ça ne tiendra pas !
Siamy
Merci pour vos explications concernant l’intervention militaire en Syrie. En fait, dans cette folie, ce qui est édifiant, c’est qu’à part le gaspillage d’une partie de nos impôts, la démonstration de la possibilité d’agissements totalement illégaux en toute impunité, et la mise en évidence (s’il en fallait) que nous ne sommes pas en démocratie, il ne s’est rien passé. De quoi être de plus en plus inquiets, devant le monarque que les Français se sont donnés.
Vega
L’agissement de certains groupes d’extrémistes est très inquiétant. La dernière agression sur Eric Coquerel est inadmissible et j’espère qu’il y aura poursuite judiciaire ferme. Plus qu’une lettre à monsieur Rugy qui ne semble pas préoccupé par vos derniers rappels sur la question, car où sont les débuts d’enquête sur les menaces de mort à l’endroit de membres de la FI ? Nous devons exiger aussi qu’une enquête soit faite sur l’Action Française, groupe qui présente des signes de renouveau de violence notoire. Dans ce gouvernement, on s’inquiète plus des occupations légitimes des étudiants (quitte à mettre en danger la vie d’un d’entre eux) que de certains groupes qui agissent par agressions successives sur les personnes en toute impunité.
oxy
Où est la vérité ? En effet après l’intervention des forces de l’ordre pour évacuer Tolbiac, la préfecture se félicite que cette évacuation se soit fait dans le calme, et par ailleurs je crois que le président de l’université à quant à lui souligné le professionnalisme des forces de l’ordre puisqu’il n’y aurait aucun blessé à déplorer (?). D’après les étudiants(tes) présents et ayant subit l’intervention ce ne ce serait pas passé aussi « sereinement » qu’on veut bien nous le faire croire et les médias (en boucle et aux ordres) avec. Il y aurait un étudiant gravement blessé et dans le coma et bien d’autres blessés « grâce » aux coups de matraque et gaz lacrymogène. Alors qui dit vrai ?
Agnès KIM
Si on pouvait avoir des témoignages ce serait le mieux. En tout cas je suis sidérée que les forces de police aient pu passer la porte de l’université. Ce sont nos enfants qui sont là. J’ai vécu en Corée du Sud lors de la résistance des étudiants contre la dictature, les forces armées ne passaient pas la porte des universités. Il me semble que ce gouvernement est en train de légitimer des interventions qui pourraient être bien plus violentes encore, ici ou ailleurs. De plus ces interventions se font suite à la demande des présidents d’université, ce qui, quelque part, blanchit le gouvernement. Je trouve ces phénomènes très inquiétant pour notre société. Pour moi, entrer à l’université était un droit, comme celui d’entrer à l’école maternelle, après avoir eu le bac. Droit à l’éducation.
Jean Louis
Où je vois que toute alliance ou rapprochement avec le PS ou même Hamon est impossible de mon point de vue quand ces deux là soutiennent Macron dans sa décision d’intervention en Syrie, qui est un des points fondamentaux qui qualifie leur vision de la politique internationale et de la place de la France dans le concert des nations. Pas besoin de parler de leur vision de l’UE.
morfin
Le renouveau des forces royalistes anti-républicaines n’est pas étonnant comme l’éloge de Maurras, comment éviter cela alors que la droite dite républicaine reprend les formules et le projet du FN, anti immigrés, et que l’autre droite vote derrière Macron. Notre chêne national penche de plus en plus à droite et va être offert bientôt tout entier à Trump. Soyons donc là le 5 mai au moins, même si le 13 mai aurait attiré plus de monde. Pour le jeune hospitalisé et peut-être d’autres il doit bien y avoir des témoins, faut pas laisser encore une fois les médias dire n’importe quoi, et le « Média » qu’en dit-il ?
PIETRON
Avec 6 millions de chômeurs et précaires et des millions de travailleurs pauvres, il ne faut pas s’étonner de la résurgence de forces obscurantistes. Cela dit, la politique ce n’est pas de la morale. C’est un rapport de force. Pour les plus conscients en espérant qu’ils soient de plus en plus nombreux, un rapport de force capital/travail. Utiliser les contradictions majeures et de plus en plus palpables du capital est essentiel (l’exploitation, l’accroissement des difficultés des travailleurs, et l’envolée des profits). Le reste est anecdotique tant qu’il n’y a pas mort d’homme. L’extrême droite, l’action française, ont du mauvais grain à moudre. Il ne faut pas trop leur faire de publicité car c’est bien ce qu’ils recherchent. On devrait savoir que de tout temps ces partis ou associations ne doivent leur existence qu’aux misères engendrées par la politique de la bourgeoisie qui s’en fait des outils (les idiots utiles). Sur la grande scène, il faut les ignorer.