Les médias se demandent si Macron a gagné la manche sociale. Flatteuse inquiétude, la semaine où un sondage sur 13 000 personnes déclare le nouveau monarque « injuste » et « trop favorable aux riches » et lui attribue 59% d’opinions négatives. Qui leur apprendra qu’entre le résultat d’une lutte sociale et son expression politique il y a une différence notoire dans l’histoire politique et électorale ?
Le vainqueur n’est pas souvent le cynique qui veut humilier les gens simples. Une fois de plus, bien des commentateurs ne sont là ni pour informer ni pour aider à penser mais pour bloquer l’horizon. La pensée critique circule donc en France sous le manteau, comme dans tous les pays où 9 personnes possèdent 90 % des médias. Est-elle pour autant battue ? Non, bien sûr, et la suite va montrer même le contraire.
Dans les jours qui viennent, à une cadence destinée à briser la résistance physique et intellectuelle des participants, le régime veut modifier, à sa main, la presse, les institutions, la retraite et la formation professionnelle du pays. Le tout en portant des attaques judiciaires sur ses principaux opposants politiques. Ça peut marcher un temps. Mais ça finira par un retour de bâton à la hauteur du défi.
Nous ferons un autre régime de la presse pour réparer les dégâts de celui qui va être mis en place. Nous ferons une autre Constitution par la voie populaire pour purger la règle du jeu démocratique des miasmes de la monarchie présidentielle aggravée. Et ainsi de suite. Dans le temps long, je veux dire au-delà des jours de vibrionnages, les tripotages macroniens légitiment les révolutions de demain dans les mêmes domaines. L’exemple de la chute des pouvoirs italien, espagnol et slovène montre la vitesse à laquelle tout peut se décomposer à l’heure où l’Union Européenne a commencé son agonie politique en provoquant celle des nations.
Humour de calendrier. Cette semaine arrive à l’Assemblée nationale la loi contre les « fake news », les fausses informations. Le régime macroniste prétend à présent dire quelle est la vérité dans l’information. Une prétention ridicule et absurde dont le seul objet est de doter le pouvoir de la liberté de désigner, selon son bon plaisir, les menteurs à qui il pourra immédiatement couper la parole. L’ironie pour nous est que cela intervient au moment où nous avons eu à souffrir d’un jaillissement exceptionnel d’attaques mensongères.
« La France insoumise » vient en effet de surmonter la semaine la plus violente qui lui aura été infligée depuis le début du nouveau régime macronien. En dix jours, nous avons subi une série ininterrompue de bashings médiatiques : un tous les deux jours, en boucle, sur tous les médias. C’est un record absolu depuis notre création où nous avions pris l’habitude d’en affronter un tous les dix ou quinze jours. Sachant qu’une attaque dure deux jours et que c’est aussi le temps qu’il faut pour organiser un argumentaire de réplique et le diffuser, on peut dire que la technique du sur-bombardement a une certaine efficacité diffamatoire. Le tout dans une ambiance de thrombose parlementaire nous mobilisant nuit et jour pendant onze jours sans pause. Le revers de cette méthode pour ses initiateurs c’est que l’opinion n’imprime pas et que l’injection des répliques peut obtenir dans la durée un bon taux de dégoût et de rejet de ceux qui nous agressent. En tous cas ce fut sévère pour nous.
D’abord la prétendue « affaire » de mon immunité parlementaire où la caste médiatique a défendu l’un de ses siens au mépris des principes dont elle se réclame. Une addition de fausses incriminations et de mensonges délibérés. Un moment assez honteux pour que le navire amiral de cette charge sans objet réel, France 2, retire des replays cette séquence. Puis le tir de barrage contre la manifestation du 26 mai et l’invention par BFM d’un conflit entre Ruffin et moi (« Ruffin fait de l’ombre à Mélenchon »), puis entre Martinez et moi par Le Monde (« Mélenchon ou Martinez, qui et le patron ? »). Puis ce fut la honte du bilan de la manif où toute la presse reprit en boucle la comparaison faite par France 2 entre les effectifs de la manif du 5 mai à Paris (mobilisation unitaire d’abord baptisée « manif à Mélenchon » avant de devenir « manif à Ruffin » pour la propagande du pouvoir) sans mentionner les chiffres des deux cents manifestations dans le pays. Ensuite, on passa tout soudain à mes comptes de campagne. Sans un seul fait fondé ou seulement en reprenant des « infos » déjà démenties en vain en décembre dernier. Dans l’intervalle, deux lois fondamentales ont été « débattues » à l’Assemblée dans l’hémicycle tandis que deux autres s’engageaient en commission et que deux autres étaient présentées en Conseil des ministres.
Répondre sur tous les fronts comme c’est le devoir dans une démocratie pour l’opposition est devenu un très rude exercice. Si on peut facilement analyser les bashing comme le mode désormais courant de fonctionnement de la sphère médiatique, en accord avec les besoins du système, on peut aussi y voir autant de diversions pour le pouvoir chaque fois qu’il aborde des passages difficiles. Naturellement, c’est épuisant pour ceux qui ont à les subir. Je crois que ça fait partie de cette pratique. Obliger sans cesse à réagir par surprise et instantanément à des attaques dont le contenu est inconnu de ceux qui sont visés (je ne sais toujours rien du « signalement » sur mon compte de campagne) est une bonne façon d’asphyxier ses adversaires. De plus, c’est flippant pour la suite comme on dit. Il paraît loin et presque bienveillant par sa bêtise le temps où la matraque médiatique s’appelait essentiellement Cuba et Venezuela. Ils font mieux dorénavant. Et depuis les avatars espagnols, nous savons qu’il n’y a plus aucune limite à la malveillance destructrice des médias.
En Espagne, la presse a publié les échographies de Irene Montero, la compagne de Pablo Iglesias et leader du groupe parlementaire de Podemos. En Amérique latine, en Colombie comme au Mexique où nos candidats sont en très bonne posture, le ventilateur à boue crache sans relâche. Pour ce qui nous concerne en France, il est cependant réconfortant de voir que là où il y a quelques mois un bashing déclenchait une gêne parmi nos réseaux, c’est le contraire qui se produit dorénavant. La contre-attaque de nos réseaux spontanés démarre sitôt le déclenchement médiatique. Et les témoignages de la périphérie indignée suivent très vite. Je sens que nous nous rapprochons du moment où l’inversion des signes se produit dans ce type de situation. Le public, plus informé et vacciné que ne le croient les manipulateurs, sent qu’on veut le mener par le nez et n’aime jamais ça. Pour ce qui me concerne, ces grossiers jets de venin interviennent au moment où les sondages me donnent les côtes les plus positives jamais mesurées à mon sujet, dans l’opinion en général et dans la gauche en particulier. Je pourrais y voir la volonté de me rembarrer. Mais je crois que la vérité est plus simple.
Pour les médias du pouvoir, le sujet principal est de rester en accord avec leur ligne éditoriale acquise au régime et joyeux des violences sociales de Macron qui sont pour eux la divine surprise du moment. Et pour cela, les diversions lui sont commodes pour éviter une trop grande visibilité du résultat des enquêtes portant sur l’appréciation du régime et son chef. Car dans le concert apologétique de médias, cela ferait tâche. Il faut pouvoir continuer à annoncer comme le fait Le Monde : « Macron fort de son bilan », le jour même où le propre sondage de ce journal donne le président à 55% d’opinions défavorables, l’estime « injuste » et « trop favorable aux riches ». Ces appréciations marquent le succès de nos campagnes de communication. Un succès qui s’ajoute aux autres : un an après son élection, le champignon Jupiter est dans les choux dans les principales catégories sociales du pays et plus que tout dans la jeunesse. Dans le combat qui compte en démocratie c’est à dire dans l’opinion, nous avons le point contre lui.
Dès lors, il ne faut pas chercher trop loin l’explication du bashing. Me flétrir occupe l’espace comme la promotion de Marion Maréchal-Le Pen le fait aussi pour les mêmes. Les médiacrates sont sans imagination et en moyenne très radotants comme le montrent les éditos de Julliard. Cependant, notre impression collective est que plus rien n’imprime dans l’esprit public. Et là est le dommage essentiel car il est évident que, dans ces conditions, le travail du pouvoir est facilité. L’énormité anti-sociale des actions du pouvoir disparaît dans le flot d’une information qui privilégie systématiquement le sensationnel. Opium du peuple, la diversion médiatique sensationnaliste est la plus lourde difficulté que nous affrontons pour pouvoir être simplement entendus quand nous proposons de « faire autrement ». C’est ce « faire autrement » la hantise de ces gens. Raison pour laquelle ils passent leur temps à rabâcher que nous ne proposerions « jamais rien », fake new s’il en est une.
Tel est le contexte dans lequel intervient la loi sur les « fake news », les fausses informations. Il n’y a rien à en attendre de la part de ceux-là même qui pratiquent continuellement la méthode de la diffusion de fausses informations sur ceux qui leur déplaisent. Il ne s’agit de rien d’autre que d’une grossière tentative de contrôle sur l’information et les moyens de celle-ci. Naturellement, celle-ci a d’abord une signification géopolitique. Il s’agit de la bataille pour le « soft » pouvoir après que les Russes aient pris pied dans un domaine où les USA régnaient seuls jusque-là. Macron, en bon élève et suiveur du maître des USA, a pris à son compte ce qui n’était pourtant au départ qu’une campagne des agences d’influence nord-américaines. Le danger est pourtant là maintenant, et il vise large. Sous prétexte de viser « Russia today » et « Sputnik », tous les sites sont désormais sous la menace d’une interruption décidée par le pouvoir.
Il va de soi que cette bataille-là va être la nôtre. D’autant que nous y avons une proposition. Non pour faire la guerre à la Russie et aux sites qui déplaisent au pouvoir, mais pour lutter contre les abus de pouvoir sans recours auxquels se livrent sans limite les grands médias audiovisuels qui dominent la scène. « Le conseil de déontologie des médias » est ce qui pourrait ramener un peu de confiance et de sérénité dans les relations avec les médias du pays. Chacun saurait qu’il y a un intermédiaire entre le « laisser dire » faute de recours et les interminables recours en justice. Mais, bien sûr, les premiers à ne pas en vouloir, ce sont les médiacrates. Pourquoi ?
Tout fut écrasé par un de ces bashing dont le parti médiatique a le secret, en ligne avec les volontés du régime. Ce fut le jour où démarra une resucée de la mise en cause de mes comptes de campagne présidentielle. L’info bidon remplaça toute autre réalité nous concernant et notamment celle pour laquelle je me trouvais ce jour-là à Strasbourg. Car ce jour-là, nous agissions à l’appel des trois organisations qui ont lancé le mouvement européen « Maintenant le peuple », c’est-à-dire le Bloco de Esquerda du Portugal, l’espagnole Podemos et « La France insoumise ». Nous avions prévu de célébrer ensemble l’anniversaire du « non » français et hollandais au traité constitutionnel le 29 mai 2005. Ce « non » fut fondateur. Il ordonne le sens politique des évènements en France depuis lors. Il y a 13 ans, avec une participation désormais devenue exceptionnelle de 70% des Français, 54,67% d’entre eux ont voté « non ». 15 millions 500 mille Français. Cette date restera un tournant dans l’histoire européenne et dans celle de la gauche française.
Ce 29 mai 2005, c’est le jour où les peuples européens font leur entrée dans le débat européen. Car deux jours après les Français, aux Pays-Bas, le peuple néerlandais opposait aux dirigeants européens le même rejet contre ce traité préparé dans les coulisses de Bruxelles. La force de ces deux « non » successifs fut telle, et la peur des puissants fut si terrible, que 6 des 7 autres États européens qui avaient également prévu un référendum, décidèrent de l’annuler. Ainsi en fût-il pour le Danemark, le Portugal, la Pologne, la République tchèque, l’Irlande et le Royaume-Uni.
La suite, nous la connaissons aussi. En 2007, réunis en conférence intergouvernementale, les chefs d’États européens décident de violer la volonté des peuples européens. Ils recopièrent presque mot pour mot le Traité Constitutionnel pour en faire le Traité de Lisbonne qui s’impose désormais à nous. Mais c’est ce Traité de Lisbonne que les Irlandais ont de nouveau rejeté par référendum le 12 juin 2008. Ils l’ont donc fait voter une seconde fois en octobre 2009, sous la pression maximale pour obtenir un « oui » petit et mesquin sur la base de nouvelles promesses jamais tenues. Ainsi va la « démocratie européenne ».
Désormais, nous voici rendus à un point de brutalité qui aurait été impossible sans ce viol initial impuni. L’agression contre Chypre et la Grèce a montré ce que voulait dire Junker quand il affirmait « il n’y a pas de démocratie possible en dehors des traités ». La semaine dernière, à propos de l’Italie, un député merkeliste déclarait « il faudrait que la Troïka marche sur Rome pour y prendre le ministère des Finances ».
D’autres partis et mouvements s’étaient joints au trio fondateur. Une vidéo en direct a été réalisée sur cet évènement. La France insoumise avait mis le paquet. Outre notre eurodéputé Younous Omarjee qui présidait et animait la séance, Éric Coquerel, l’inventeur du « forum européen Plan B », Corinne Morel-Darleux de retour du Rojava, animatrice du réseau « écosocialisme » et Charlotte Girard, responsable du programme de la France insoumise, professeure de droit constitutionnel comparé. Ce niveau d’investissement signale l’importance à nos yeux de l’élargissement de notre nouveau mouvement. À présent, nous sommes certains de sa dynamique. En atteste le contenu de l’interview donnée par Sarah Wagenknecht au journal Médiapart. Quoi que l’une des deux dirigeants de Die Linke au Bundestag, elle annonce la création d’un mouvement sur le mode de « La France insoumise » et de Podemos. Voici dans quels termes elle le fait.
« Nous voulons créer un mouvement auquel chacun pourra adhérer, sans tenir compte de son appartenance à un autre parti. Ce mouvement doit créer une pression sur les partis déjà existants pour que notre politique soit portée par une majorité. La transition du Parti de gauche vers La France insoumise est un peu notre modèle. Ce que Jean-Luc Mélenchon et ses amis ont déjà atteint est tout à fait impressionnant. Notre parti a toujours eu des positions communes avec celles de FI. Mais FI parvient à atteindre un électorat beaucoup plus important que le nôtre. Nous voulons faire la même chose. C’est pour cela que nous échangeons pas mal avec eux. Nous sommes bien sûr allés nous renseigner précisément sur la formation du mouvement ou encore sur la stratégie médiatique et numérique. »
Le journal pose une question assez frontale. La réponse est sans détour elle aussi. « Adhérez-vous à la stratégie du plan B de Jean-Luc Mélenchon, qui pose la question de la sortie de l’UE pour forcer à renégocier les traités européens ? » demande Médiapart. Sarah n’hésite pas : « Je trouve cela tout à fait convaincant. La zone euro actuelle ne fonctionne pas, à cause de la politique menée par l’Allemagne. Quand un pays de cette taille pratique le dumping salarial et dope de manière artificielle ses exportations, les autres peuvent difficilement se défendre. Avec l’euro, ils ne peuvent plus dévaluer leur monnaie. Cela renforce les déséquilibres. Regardez l’état actuel de l’Italie. Cela a aussi à voir avec l’euro. Il faut donc que l’Allemagne change sa politique, c’est-à-dire qu’elle opte pour une forte augmentation des salaires et des investissements intérieurs. Il faut aussi coordonner la politique économique avec nos voisins. Enfin, il faut se tenir prêt à mettre en place un nouveau système qui permette une dévaluation des monnaies, pour offrir davantage de souplesse. »
Il faut prendre le temps d’assimiler toute l’étendue de ce que ce discours implique. Mais c’est un évènement. Non seulement nous disposons de cette façon d’un allié en Allemagne mais une ère semble close. L’allié, tout le monde le comprend. Reste à savoir si la totalité de Die linke s’y rallie. Ce n’est pas certain pour les anciens communistes de l’Allemagne de l’est qui ont leur poids dans Die linke. Et davantage encore au Parlement européen et dans le Parti de la gauche européenne où ils occupent toutes les présidences (le groupe, le parti et la seule commission que préside le groupe GUE). Tout leur a été cédé en effet progressivement par le PCF de Pierre Laurent. Cette fraction est très fermée, peu coopérative et lourdement bureaucratique. Ne cachons pas qu’elle est assez méprisante à mon égard. D’ailleurs elle m’a refusé toute aide politique dans la campagne de 2017, en lien avec les demandes du PCF alors également très acerbe. Je ne suis pas prêt d’oublier les insipides discours de Gabi Zimmer, la présidente éternelle du groupe, qui en 2016 et 2017 préférait monopoliser le temps de parole plutôt que de me le donner face à madame Le Pen qui, de son côté, s’exprimait au nom de son groupe. Beaucoup de députés de la GUE étaient choqués par ces façons de faire et cela aida beaucoup au regroupement qui s’opère désormais sur une base plus politique mais aussi plus fraternelle.
Au-delà des contingences, il faut savoir reconnaitre dans ce monopole allemand sur l’autre gauche européenne un reflet de l’épuisement du modèle qui avait d’abord fait surgir Die linke comme modèle qui se prolongea avec Synapismós en Grèce, Izquierda Unida en Espagne et le Front de gauche en France. Plusieurs partis formant un front avant de fusionner comme en Grèce ou en Allemagne, c’était la formule du moment. Mais en Espagne et en France, les PC ne voulurent pas de la fusion et la formule s’étouffa vite dans les alliances opportunistes à géométrie variable pour les élections locales. Podemos commença un nouveau chemin plein d’imagination et remporta aussitôt un formidable succès. La création de « la France insoumise » un an plus tard et son succès à l’élection présidentielle de 2017 confirma la pertinence de la nouvelle orientation. Tirée de la séquence latino-américaine dans des formes et avec des méthodes différentes dans chaque pays, elle obtient des résultats dont s’est avéré incapable l’ancienne formule frontiste.
Dorénavant, l’émergence d’un courant mouvementiste et dégagiste à partir de Die linke confirme le changement de période. On peut dire qu’une nouvelle page s’écrit. C’est cela la bonne nouvelle venue d’Allemagne : il y aura aussi les Allemands pour former l’alternative européenne à la droite extrême et aux libéraux. C’est notre devoir à ce moment de l’Histoire d’ouvrir cette alternative en Europe.
La réforme des institutions de Macron a été présentée en Conseil des ministres le 9 mai dernier. Elle va arriver cet été à l’Assemblée en première lecture et nous occupera jusqu’au début de l’année 2019. L’essentiel de la communication gouvernementale et de ses relais médiatiques se sont concentrés sur la réduction du nombre de parlementaires, destinée à contenter l’opinion des rustres. Un autre gadget est cette pipette de proportionnelle destinée à garantir aux appareils au moins un siège à l’Assemblée. Passé ce rideau, le tableau qui se présente est celui d’une monarchie présidentielle aggravée. Cette construction n’est pas seulement au service d’une ambition personnelle désormais auto-qualifiée de « jupitérienne ». Elle se comprend comme un projet institutionnel adapté au projet économique extrême-libéral dont le président Macron est le porteur. C’est le fameux « pacte girondin » contre-républicain. Tout ici vient surligner la complémentarité entre l’autoritarisme politique et le libéralisme économique.
Macron a donc prévu de supprimer un tiers des parlementaires. Il s’appuie sur une campagne démagogique antiparlementaire, largement relayée depuis cet été par la sphère médiatique. Mais personne n’a pu montrer en quoi la démocratie française se porterait mieux avec moins de députés. En l’occurrence, après la réforme Macron, nous serions les moins bien dotés en matière de députés par habitant dans toute l’Europe. La principale victime en sera le pluralisme. L’introduction du scrutin proportionnel pour 15% des députés n’y changera rien. François Bayrou lui-même prévenait en mars qu’en dessous de 20% ou 25% de proportionnelle il n’y aurait pas d’effet bénéfique pour le pluralisme. Il ne s’était pas trompé. Il y aura 404 députés dont 60 élus à la proportionnelle.
Un mouvement d’opposition qui réunirait 20% des voix sans gagner une circonscription recevrait ainsi 12 députés élus à la proportionnelle, soit 3% de l’Assemblée et même pas de quoi former un groupe. Pour le reste des sièges, 344 méga circonscriptions seront redécoupées par le pouvoir lui-même, par la voie des ordonnances. Penser qu’il en sortira une carte électorale qui n’arrange pas Macron et son parti est, dans ces conditions, le fait d’un fumeur de moquette bien naïf. Comment redessinera-t-il, par exemple, les circonscriptions du département de Seine-Saint Denis, où 5 députés sur 12 sont Insoumis ?
La réforme présidentielle ne se limite pas à écraser le pluralisme. Elle musèle le débat au Parlement. La pratique du pouvoir de Macron et de son gouvernement ont montré à quel point l’Assemblée nationale ne devait être pour eux qu’une chambre d’enregistrement des désirs du monarque. Mais les faibles marges de manœuvre dont disposent aujourd’hui les députés et l’opposition pour faire entendre une voix différente de celle du pouvoir sont encore de trop pour Macron.
Ainsi veut-il limiter le droit d’amendement. L’administration pourra désormais censurer en amont de la discussion des amendements déposés par des parlementaires au motif qu’ils ne sont pas normatifs ou qu’ils n’ont pas de rapport avec le texte étudié. Ces motifs existent déjà mais ils sont aujourd’hui étudiés par le Conseil constitutionnel, donc après la discussion des lois et des amendements. « La France insoumise » a, par exemple, été à l’initiative cet été d’un amendement transpartisan pour supprimer le verrou de Bercy. Serait-il possible d’en discuter ? La majorité à l’époque arguait que l’amendement n’avait pas de rapport avec le texte discuté. Nous avons par ailleurs obtenu, par adoption d’un de nos amendements que le gouvernement produise un rapport sur les conséquences de la privatisation des autoroutes. Mais là encore, la production d’un rapport, est-ce bien normatif ? L’administration aura bientôt la faculté de nous interdire le dépôt d’un tel amendement sans autre forme de débat.
Autre trouvaille de Macron pour empêcher l’opposition de porter des sujets qu’elle choisit : il veut donner au gouvernement une priorité d’ordre du jour pratiquement sans limite. Actuellement, deux semaines par mois sont réservées aux projets de loi du gouvernement. Sauf pendant l’examen du projet de loi finances où le gouvernement dispose d’une priorité absolue d’ordre du jour. Cette priorité, Macron veut l’étendre à toute l’année pour les projets de lois du gouvernement sur les sujets économiques, sociaux et environnementaux. La petite journée que nous avons eu pour présenter nos propositions de loi sur le burn out, sur l’eau, sur le droit à mourir dans la dignité, sur les contrôles au faciès ou sur le CETA, le gouvernement aurait pu avec cette disposition la supprimer pour programmer à la place un projet de loi de son choix.
Le projet prévoit par ailleurs que pour certains textes, il ne pourrait tout simplement ne plus y avoir de discussion en séance plénière. Aujourd’hui, tous les textes, à l’exception de certains accords internationaux, sont discutés dans la commission thématique de l’Assemblée concernée puis en séance plénière, où tous les députés peuvent déposer des amendements, prendre la parole, etc. Trop long pour Macron qui veut que désormais, un texte discuté en commission puisse n’être que « ratifié » en plénière. C’est l’assurance pour lui de pouvoir faire passer les lois les plus choquantes en catimini. On comprend que ce président veuille aller le plus vite et le plus discrètement possible pour faire passer la loi sur le secret des affaires ou sur la sélection à l’université. Cette disposition en sera pour lui un moyen confortable utilisable à merci.
La même logique s’applique au budget. Le budget est un des textes de loi les plus essentiel étudié par le Parlement. Cette année, il contenait par exemple la suppression de l’ISF, les coupes dans les APL, dans les emplois aidés ou la hausse de la CSG. Jusqu’à présent, les parlementaires disposent d’une période de 70 jours pour l’adopter. Le gouvernement veut réduire cette période à 50 jours. C’est-à-dire un délai bien trop court pour permettre aux députés de l’opposition, en petit nombre et ne disposant pas d’appuis dans la haute administration, d’étudier sérieusement un texte dont les seules annexes faisaient cette année 22 000 pages !
En sus de marginaliser le Parlement, traditionnellement central dans le régime républicain, Macron veut remettre en cause les principes qui caractérisent la loi républicaine : son indivisibilité et l’égalité des citoyens devant elle. Il va permettre de créer des lois différentes sur le territoire de la République en permettant à des collectivités de pérenniser une expérimentation locale. Jusqu’à présent, la loi pouvait définir des expérimentations dans une collectivité pour une durée limitée. Puis, si elle était jugée réussie, elle était généralisée à tout le territoire. Dans le cas contraire, elle était abandonnée. Désormais, il sera possible de la prolonger sans durée limitée. Mais une expérimentation qui ne s’arrête jamais est bien une loi locale. Macron acte donc que désormais des lois différentes s’appliqueront selon les collectivités locales. Le but est bien sûr d’introduire encore plus de concurrence et de compétition entre les territoires. Cela va à rebours de deux siècles et demi d’histoire politique de notre pays. Dans la République, le peuple français est une communauté politique qui se reconnaît comme telle par son égalité devant la loi qui est l’expression de sa volonté générale.
De cette réforme constitutionnelle, le monarque sortira renforcé. Aucun des privilèges du pouvoir exécutif ne sont touchés. Comme lors de la prétendue loi de moralisation discutée l’été dernier où nous avions pu parler des tickets de caisse des députés mais pas du pantouflage ou du lobbying dans les ministères, son pouvoir absolu n’est pas remis en cause. Au fond, Macron va considérablement renforcer avec cette révision la monarchie présidentielle. Le modèle que sa réforme porte est celui d’une société sans possibilité de norme commune, où le peuple est donc morcelé. Au-dessus, règnerait un monarque au pouvoir toujours moins limité et toujours plus au service de quelques intérêts particuliers. Entre les deux, le Parlement, censé être le lieu de la souveraineté populaire où l’intérêt général est discuté s’efface.
Le peuple, lui, ne gagne aucun droit nouveau dans l’opération. Ni droit de révoquer ses élus, ni référendum d’initiative populaire. Il est le grand absent. Les seules négociations ont eu lieu à huis clos entre le Président de la République et le Président du Sénat. Ce qui aboutit au résultat ubuesque que la limite de mandats successifs s’appliquera pour la première fois aux députés en 2032.
Avec cette révision, la Constitution de 1958 aura été révisée 25 fois. Mais seulement 4 fois avec un référendum. Macron pense régler la crise de régime en aggravant sa pente présidentialiste. Il a tort. Les tripotages constitutionnels ne bâtissent pas une nation ni un peuple. L’unité du peuple et de ses institutions républicaines ne peut se retrouver qu’à travers l’intervention citoyenne directe pour discuter des règles fondamentales. Cela s’appelle la Constituante. Le retour de bâton viendra avec nous.
Je vous connais. Vous étiez rectrice. J’étais ministre. Nous étions membre du PS tous les deux à l’époque. J’ai choisi mon camp et vous aussi. Mais vous voilà préposée aux besognes judiciaires équivoques contre les opposants au régime. Vous avez donc gardé pour vous depuis le 18 mars qu’un signalement contre mes comptes de campagne avait été fait. Un parlementaire président de groupe ne méritait pas la courtoisie d’être informé. La monarchie présidentielle repose aussi sur ces mesquines aiguillades. Bien sûr, vous n’avez rien signalé à propos des faveurs dont a bénéficié votre candidat. Depuis, le monarque règne. L’audace n’est pas dans votre rôle. Puis vous êtes restée dans ce silence complice des grands qui regardent s’agiter le petit personnel des coupe-jarretst. Les services concernés qui sont placés sous votre autorité ont donc alerté la presse quand vous avez jugé cela opportun pour créer par surprise un évènement à charge contre moi. Passons. C’est si banal de voir abuser du pouvoir. Vous devez justifier votre nomination et cotiser à la ratatouille macroniste. Je dis ce que j’ai à dire ailleurs sur ce post.
Mais une autre affaire est sur la table qui engage votre responsabilité et autorité personnelles. Et peut-être aussi ce qui reste de votre conscience de femme de gauche si vous en avez conservé des souvenirs. Curieusement, cette affaire a connu un rebondissement dont j’ai été informé au moment même où démarraient les dénonciations médiatiques contre moi. Peut-être avez-vous espéré que je sois distrait de l’une par l’autre ?
Mes lecteurs savent que je me suis porté partie civile dans l’affaire des gens d’extrême droite qui avait organisé un complot pour nous tuer monsieur Castaner, votre collègue, et moi. J’ai déjà été reçu par la procureure en charge du dossier. Mon avocat dans cette affaire, maître Juan Branco, a déjà déposé des demandes d’actes à faire pour éclairer la cause. Vous avez alors décidé de demander mon expulsion de la partie civile. Sans nous en informer. Le magistrat du parquet l’a fait en votre nom. C’est extraordinaire. Votre demande a été rejetée. C’est extraordinaire. Vous faites appel. C’est encore plus extraordinaire.
Que voulez-vous m’empêcher de savoir ? Je ne dois pas savoir pourquoi monsieur Colomb a affirmé que j’avais été « surveillé » par la DGSI comme il l’a imprudemment dit à la radio ? Vous voulez m’empêcher de savoir si c’est vrai ? Et dans ce cas, si on peut surveiller – de quelle manière – le président d’un groupe d’opposition sans le prévenir ? Et si c’est faux, pourquoi ne m’avoir informé ni du complot ni de l’arrestation de son chef ? Ni de l’enquête qui a duré quatre mois avant l’interpellation de neuf autres complices de cet homme ? Vous voulez m’empêcher de savoir pourquoi votre gouvernement a refusé ma protection à la même période où il arrêtait une personne qui comptait me tuer ? Et pendant une période où il téléphonait depuis sa prison pour demander à ses complices de continuer le plan prévu pour qu’il « ne soit pas en prison pour rien ». N’avais-je pas déposé une plainte pour menaces de mort à Marseille dès le mois de mai 2017 ? Pourquoi n’est-elle pas dans le dossier ? Pendant quatre mois ses complices dans le complot étaient en liberté et je n’en ai rien su. Je n’ai donc pu organiser aucune protection particulière.
À une époque où un journaliste de L’Express peut donner votre adresse sur Twitter comme cela vient de m’être fait, vous pensez que mes précautions ne valaient pas la peine ? Qui êtes-vous pour le décider ? On me dit à propos des dix membres du commando qui comptaient nous tuer : « ils ont déclaré avoir renoncé au projet ». Vous pensez sérieusement qu’ils allaient vous avouer avoir prémédité deux meurtres et les avoir préparés pendant des mois ? S’ils y avaient renoncé, pourquoi alors avaient-ils organisé des exercices de tirs dans les bois ? Pourquoi ont-ils recherché sur internet comment fabriquer un lance flamme et des grenades ? Pourquoi ont-ils surveillé des jours durant Castaner dans le projet de l’égorger ? Des gens capables d’un tel projet ne doivent-ils être pris au sérieux ?
Peu importe ce que vous croyez, vous et la bande pieds nickelés qui vous entoure sur ce dossier. Je ne vous reconnais pas le droit d’estimer que je ne valais pas la peine d’être protégé. Ou bien de l’avoir été sans en être informé. Par la DGSI ! Vraiment madame Belloubet ? Quel magistrat a décidé cela ? Vous faites surveiller d’autres personnalités politiques actuellement par la DGSI ? Que voulez-vous me cacher ? J’ai demandé d’accéder aux notes de la DGSI sur ma protection et celles sur les informations recueillies qui ont conduit à décider d’interpeller le chef du commando. Sa détention depuis maintenant un an fait penser que ce sont des motifs sérieux. Lesquels ? Pourquoi ne voulez-vous pas que je le sache ? Pourquoi n’avez-vous tenu aucun compte du fait que le commando comptait aussi s’attaquer à des mosquées. Lesquelles ? Pourquoi ne pas les avoir prévenues ? La DGSI les a-t-elle aussi « surveillées » ?
Madame Belloubet, pourquoi tout cela ? Pourquoi ce refus de me protéger alors que vous enquêtiez sur une menace contre laquelle j’avais porté plainte ? Pourquoi ce refus de m’informer de cette menace alors même que neuf complices courraient encore ? Le refus de me voir partie civile jusqu’au point de faire appel après un refus ? Juste pour bloquer la procédure sur les actes d’enquête que j’ai demandé ? Parce que les groupes d’extrême droite ne font pas partie des préoccupations de votre gouvernement ? Pourquoi cette inertie en dépit des alertes à la violence que nombre de personnes et d’associations ont déposé à leur propos comme à l’occasion des évènements à l’université de Montpellier ou de l’occupation d’une frontière en montagne ? Que se passe-t-il ? Pourquoi ce zèle unilatéral à propos de signalements sans objet et cette indifférence à propos de commandos violents ?
Ah le brave homme ! Comme ses services étaient mal connus et mal rémunérés ! Son employeur a donc donné suite à ses revendications salariales. Sa modeste retraite de conseiller de la Cour des comptes ne lui permettant aucun confort après tant d’années de dur labeur, sa paie de président de la Commission nationale des comptes de campagne a donc été soudainement mise a niveau grâce a une augmentation de 57% mensuelle et une prime de 9500 euros annuels. Avec effet rétroactif au premier janvier. Pas belle la vie ? Plus qu’un député ou un sénateur. Il gagnera donc dorénavant 7182 euros mensuels.
Pendant ce temps, l’homme qui s’est chargé personnellement des basses besognes de presse et interviews contre mon compte de campagne présidentielle n’a été, lui, augmenté que de deux euros par jour, passant de 18 a 20 euros par jour ouvré. Cela montre à quel tarif est estimé sa contribution aux diversions qui ont servi de camouflage aux révélations inévitables du compte de campagne de Macron.
Car bien sûr, les macronistes savaient que tout finirait par se savoir. L’ancien directeur de cabinet de Louis Mexandeau (PS) a donc été mis en mouvement pour distribuer ses dizaines de notes sur mon compte. C’était alors la seule information dont disposait la presse sur l’ensemble des comptes de compagne. Elle en fit ses choux gras et pompes à clics. Un succès total. Le suspect c’était moi. Le problème c’était moi.
Les factures rejetées du droit à remboursement devenait des « irrégularités » sur six colonnes dans Le Monde. Mensonge éhonté puisque cela prouvait au contraire que j’avais bien tout déclaré jusqu’au moindre détail pour ne pas être accusé de « sous facturer ». Que la Commission refuse de rembourser n’est donc nullement le signe d’une « irrégularité » de mes factures ! On le rabâcha pourtant sur tous les tons. Jusqu’à l’accusation d’avoir surfacturé prononcée sans un argument par Christophe barbier, qui aura bientôt l’occasion de présenter ses preuves devant le tribunal qui jugera cette diffamation. Cela suffit à me valoir un « signalement » et une enquête préliminaire ! Et cela alors même que mon compte a été validé par la Commission et par le Conseil constitutionnel.
Par contre, quand Macron tient une réunion sur son programme culturel, le président Logerot ferme les yeux et ne compte pas la somme de la location comme des frais de campagne. Un exemple parmi des dizaines d’autres de bienveillante cécité. Il est donc prouvé qu’il valait mieux ne pas déclarer que de tout déclarer.
On avait à peine finit d’appendre quelle récompense salariale venait de gratifier monsieur le président Logerot pour son épuisement à la tâche que l’on apprend que le compte de campagne de Macron est un nid de faveurs et ristournes qui fait craindre une pratique de sous-facturation systématique.
À cette étape, je ne retiens qu’une chose : les délires sur mon compte de campagne ont servi de leurre pour fabriquer une soupe dans laquelle les révélations prévues sur le compte de campagne de Macron passeraient sous le régime du « tous pourris ». Les stratèges qui ont imaginé cela ont joué avec des allumettes. Car mes comptes sont clairs, je suis sûr de mon fait, de l’honnêteté de mes comptes, je n’ai rien à cacher ni à regretter. Ce n’est pas le cas de mon adversaire .
Dans ces conditions, je suis certain que des tas de gens vont fouiller dans le cas Logerot, de Chalvron et compagnie. D’autres vont regarder de près les ristournes consenties à Macron et les possibles sous-facturations qu’elles constitueraient. Et ils finiront par calculer le total de ce que cela représenterait si cela avait été facturé au prix du marché ou de celui consenti pour les mêmes prestations à ses concurrents. Car il y a un plafond de dépenses en plus des obligations de sincérité des comptes que l’on présente !
Bref, j’encourage mes lecteurs qui en ont le temps et les compétences à faire ces enquêtes. Les Macron-leaks permettent pour qui a le temps de les dépouiller de riches investigations également. Tout cela, il faut le faire. Puisque je suis devenu pour eux une cible permanente de « diversions utiles », il faut que ce type de procédé coûte cher à ceux qui s’en rendent coupables.
Je ne serai pas étonné que les procédés de ristournes et usages des moyens de collectivité tels qu’ils sont mis en cause par les révélations sur les comptes de campagne de Macron soient mis en cause devant la justice. Cela serait sain et utile. Davantage en tous cas que l’épluchage de mes pauvres factures de personnel en campagne ! Car si la justice est désormais instrumentalisée par le régime de Macron pour tenter d’intimider un adversaire résolu et créer des diversions, elle doit aussi pouvoir faire son travail et analyser d’éventuelles « irrégularités » sur les comptes de tous les candidats. Y compris – et peut-être surtout – celui du président.
36 commentaires
Clotilde
Le danger que ces « braves » LREM voulaient (soi-disant) nous faire éviter en s’offusquant même qu’on ose ne pas donner de consigne de vote pour le 2eme tour (souvenons-nous de Collomb qui s’étouffait de colère) s’accélère, vitesse grand V. La France mécontente est face á 2 voies maintenant : une gauche humaniste et une extrême droite revancharde et raciste. Grâce à Macron, on est au bord du gouffre, vers lequel il nous pousse un peu plus tous les jours. Ses attaques vont exclusivement contre la gauche, la vraie, l’humaniste et, comme par miracle, l’horrible menace de l’extrême droite n’existe plus, on n’en parle même plus, dès le lendemain de l’élection, on n’en parlait déjà plus. Comme quoi, c’était bien l’épouvantail aux pauvres moineaux que nous sommes ! Et dans les faits, Macron insuffle un peu plus d’oxygène au FN, á travers son silence sépulcral á son sujet et les attaques constantes contre la FI, á chaque coup donné par ses « réformes », sa politique extérieure…
semons la concorde
On ne saurait mieux dire ! le même schéma se répète : plutôt la guerre que la gauche ce qui nous a valu des millions de morts au siècle dernier. Sauf que le théâtre de la guerre aujourd’hui n’est plus le même et ne sera plus jamais le même. C’est la guerre économique qui s’est installée dans le long terme et qui fait des millions de morts au travail ou dans l’exil ou dans la pauvreté. La guerre traditionnelle n’aurait plus de sens. Les fantassins sont remplacés par des avions et des drones sophistiqués commandés à distance. Autrement dit, nos armes devront être économiques. Sommes-nous prêts ?
Bjorn
Ne pas oublier l’opportunisme, le clientélisme et le carriérisme qui sont des armes redoutables ! Regardez tous les journalistes mainstream, tous les salariés des ministères fidèles au systèmes. Edouard Philippe a épuisé 14 secrétaires en 12 mois. Mais est-ce que ça nous étonne, ce type de management ? Ce qui est étonnant, c’est que ces employés épuisés, esclavagisés ne veuillent pas se venger en luttant contre leur tortionnaire. Oui, il nous faut trouver le moyen d’ouvrit les yeux à tous ces soldats. C’est peut-être pour ça que Jean-Luc Mélenchon tente sans arrêt d’essayer de convaincre, y consacre tout son temps et son énergie, quand nombreux parmi nous ont déjà juste envie d’en découdre. Et n’en peuvent plus d’attendre que ceux qui se sont habitués à fermer les yeux les ouvrent enfin et relèvent la tête.
morvan
« Fake News » en période électorale ? Et les officines de « sondages » ne sont pas visées/nommées, leurs redressements protégés, déjà auparavant, par le secret des affaires ne seront pas même effleurés ? Ces soit-disant redressements m’ont pourtant bien semblé fausses nouvelles destinées à fausser le vote lors de la dernière présidentielle, notamment et pour ne nommer que cette boutique là chez Opinion Way, laquelle a dans ses Présitracks lors des deux tours systématiquement redressé d’un nombre considérable de points, à la hausse M. Le Pen et à la baisse E. Macron, donnant ainsi un considérable coup de main à ce dernier.
educpop
L’objectivité des infos, la pertinence des analyses, la qualité humaine de la résistance, tout ceci n’influence en rien ceux qui sont engagés dans une voie autoritariste ou ultra libérale. Au contraire ça les motive pour en rajouter car c’est leur combat, et tout ce qui compte c’est la victoire. Ils sont ivres de cette perspective de victoire et ne peuvent pas considérer ce qu’elle engendre de pertes. En gros c’est le proverbe « qui veut la fin veut les moyens » qui s’applique. Et le peuple ne s’intéresse qu’à ceux qui pourraient contester cette hégémonie, même si c’est pour la remplacer par une autre. Attention, le Rassemblement national constitue la même évolution pour l’extrême droite que la FI pour les partis de gauche. Si cela se transforme en mouvement, le nôtre ne sera pas de taille. Il faut essayer de devancer ce qui se prépare autrement que par une action protestataire au sein de la démocratie qui est détournée de son but.
lala baba
De notre côté, nous corrigeons auprès de nos proches et de nos connaissances toutes ces malveillances. Nous jouons le rôle de contre-pouvoir médiatique sur le terrain. Bon courage à toi camarade.
BruTal Vertex
Loi contre les « Fake News », un premiers pas. Les « maîtres du monde » voyant augmenter le nombre de consciences qu’ils ne peuvent plus manipuler uniquement avec les médias traditionnels vont accentuer leur influence sur le web. On concentre les gens sur les réseaux sociaux et on adapte doucement les discours sur ces mêmes réseaux. D’où l’importance de développer le sens (et l’essence) critique des jeunes autour de soi (et des autres, d’ailleurs !).
Personnellement, je milite plus pour le programme « L’avenir en commun » que pour Mélenchon. Je vous apprécie beaucoup, Monsieur Mélenchon, mais je comprends aussi qu’on puisse ne pas vous aimer et je trouverais dommage que des personnes passent à côté de ce magnifique programme pour des raisons bêtement personnelles !
Merci pour ce blog et pour l’espoir d’une vie plus douce !
patrice 30
Cette monarchie présidentielle aggravée est vraiment une mauvaise chose pour la population. Elle a des effets négatifs bien plus importants sur les citoyens que les médias voix de son maître que l’on peut contourner ou ridiculiser par le biais des réseaux sociaux. En ce sens les médias classiques comme TV sont dépassés. Par contre l’évolution de notre constitution est inquiétante. Mitterand qui la critiquait dans « Le coup d’état permanent » en a fait son miel quand il a été sur le trône pendant 14 ans.
killevan
Juste un petit commentaire pour vous féliciter et vous remercier, vous et toute l’équipe d’élus ou non de LFI, pour le travail énorme que vous effectuez pour combattre le macronisme, nous informer et éduquer de ce qui se passe dans notre pays saccagé par tant d’année de politique libérale. Je ne regrette pas de vous donner ma voix à chaque élection.
morfin
Il n’y a pas d’évolution de notre constitution, mais simplement une application rigoureuse et intéressée de la 5° et donc si on peut dire un renforcement du gaullisme que de Gaulle lui-même n’a pas osé à son époque. A nous de bien préparer le projet d’une 6° adossée à une constituante. L’entrée en mouvement d’une Allemagne insoumise (quel que soit le nom choisi) est une très bonne nouvelle car le fait d’être désignée comme europhobe, associée à Le Pen (notre FI) ne tiendra plus la route quand la dominante Allemagne aura sa place auprès de nous, après l’Espagne, le Portugal, la Grèce. Alors, on tient bon !