Voici le dernier post de la saison. Si je m’exprime encore, ce sera sous la forme de billet particulier paraissant sur la bande roulante sur la « une » de ce blog. Je ne vais guère être disponible. Je m’apprête à vivre dix-huit jours sans pause, de nuit et de jour, les deux samedis et dimanches à venir compris. En effet, les déments qui gouvernement et leurs larbins dans l’Assemblée qui prétendaient « moderniser la politique, blablabla » sont incapables d’organiser le travail parlementaire et nous ont conduit à une thrombose totale. Comme président de groupe je suis cloué à Paris dans ce fichu palais où la clim fait rage !
Dans ce post je parle de l’esprit de victoire après la finale de coupe du monde de foot, du calendrier parlementaire, du prix du gaz, du sommet de l’OTAN, de l’Allemagne.
Au moment où j’écris ces lignes, la rue résonne de klaxons et ma télé donne les images des Champs-Elysées emplis d’une foule en joie. Je ne me suis mis à mon clavier que pour maîtriser l’étrange houle partagée qui montait en moi. Je suis reconnaissant à ceux qui nous permettent de vivre un moment de cette sorte. Je comprends que le foot indiffère et même qu’il insupporte. Mais j’ai plus de mal avec les militants politiques de la gauche traditionnelle quand ils montrent du doigt ceux qui s’en passionnent et se réjouissent d’une victoire sur le stade. J’ai lu je ne sais combien de commentaires sur le thème « le foot c’est l’opium du peuple », « les mêmes supporteurs sont incapables de défendre leur droits sociaux dans la rue », etc… Et ainsi de suite.
D’une façon générale, cette façon de voir nie le rapport du foot et des luttes populaires. Et des équipes de foot issues de ces milieux. Pourquoi des équipes de foot de la Résistance, des équipes de foot des républicains espagnols, le Red Star et ainsi de suite ? Le livre de Mickaël Correia, Une histoire populaire du football, dit si bien tout sur le sujet. De même que le documentaire de Gilles Perez, « Les Rebelles du foot ». Quels enjeux s’y trouvaient pour que le foot soit aussi confisqué par l’argent ?
Je réponds à ceux qui m’écrivent en ce moment même pour qu’ils se protègent de l’incapacité a partager une ferveur populaire apparemment sans objet réel. Demandez-vous ce que tant de gens vous disent de cette manière au lieu de les juger. Méfiez-vous des pisse-vinaigres qui regardent de haut les grandes émotions collectives partagées sans limite visible. Je comprends la méfiance qui s’attache à ce qui semble échapper au discernement rationnel. Mais est-ce le cas ici ? Quand les mêmes qui applaudissent s’interrompent aussitôt pour huer le président lorsqu’il apparaît à l’écran, ne montrent-ils pas au contraire que leur extrême vigilance dans le match s’exerce encore aussi sans limite d’objet ?
Je ne crois pas que la ferveur anéantisse la volonté. À l’inverse, je crois qu’elle la muscle. Elle la fortifie. Elle le fait en élargissant la perception de soi et de la puissance que nous contenons tous en nous. En s’identifiant au modèle de l’équipe qui force l’adversité par l’endurance et l’opiniâtreté, ceux qui s’y abandonnent exaltent le sentiment qu’ils ressentent de savoir que la force est en eux aussi. On ne fait jamais rien d‘autre en se donnant un exemple, un modèle, un héros. Qu’est-ce qui s’anéantit dans la ferveur footbalistique ? La peur de l’autre. Le doute sur soi. La victoire exalte la bienveillance et le goût de soi. Le sentiment que la victoire est acquise devient un esprit de victoire. Car le goût de la victoire se transpose. La victoire est donc une force de confiance en soi qui est contaminante. Elle peut être contagieuse.
Plongeons sans réserve dans cette vague qui nous submerge ! Nous en reviendrons plus forts, plus généreux. Sans modération : quelle autre équipe conclut une victoire en criant « Vive la République » ?
Nous allons donc siéger 18 jours consécutifs, nuit et jour, pour tenir le calendrier parlementaire. Les incidents à répétition sont donc garantis et un travail de mauvaise qualité est certain. Pour le régime, c’est l’occasion de mettre en pratique un de ses moyens habituels de mépris du parlement. Si vous voulez que ça aille plus vite : retirez vos amendements, taisez-vous ! Et ainsi de suite.
Dans cette cohue va se régler la réforme constitutionnelle, et toutes les lois passant en deuxième lecture qui ont agité le semestre… Je suppose que l’antiparlementarisme bovin de nombre de commentateurs médiatiques va trouver bien des os à ronger dans l’expression de notre épuisement. Les aboyeurs de service et les petits donneurs de leçon dans les réseaux sociaux vont se régaler de nouvelles comptabilités des absents, des présents des « débats ratés » et ainsi de suite. L’an dernier, les chiens de garde s’étaient abondamment gaussés de nos demandes de pause. Leur modernité n’allait pas jusqu’à nous reconnaître le droit à une vie de famille. Mais comme les plus venimeux des klaxons du parti médiatique seront en vacances, j’ai espoir que, du moins, on souffre sans être en plus insultés sans relâche.
Pour nous, les insoumis, l’effort est spécialement rude. Nous ne sommes que 17. Il faut donc organiser un roulement de la présence d’une toute autre densité que celle à laquelle doivent s’astreindre les 315 membres du groupe « La République en Marche ». Leur mépris pour les autres députés se manifestant dans tous les débats, on sait qu’il n’y a rien à attendre d’eux. Bien sûr je serai ravi que des citoyens de leur circonscription tiennent des comptes des présences et absences des députés LREM pendant cette période et les publient sur leur mur Facebook.
Les tarifs du gaz ont augmenté de 7,45% au 1er juillet. Pour un foyer qui se chauffe au gaz, c’est en moyenne 90 euros de plus sur la facture annuelle. C’est la plus forte hausse depuis 6 ans. Son effet sera socialement désastreux puisque l’on sait que ceux qui se chauffent au gaz sont majoritairement les plus pauvres. D’après la fondation Abbé Pierre, un ménage sur cinq souffre du froid dans son logement. Ces 90 euros en plus sur la facture vont contraindre de nombreuses personnes à allumer plus tard le chauffage cet hiver et à l’éteindre plus souvent.
Il faut souligner que cette situation est le résultat de la décision du gouvernement. Et de lui seul. En effet, il existe encore des tarifs réglementés dans ce domaine. Ils ont été maintenus précisément pour protéger les usagers. Ces tarifs fixes et décidés par le pouvoir politique datent de l’époque où EDF et GDF étaient une seule et même entreprise publique. Depuis, les diktats de la Commission européenne sont passées par là. EDF et GDF ont été séparés. GDF a été privatisé. Cela alors que Sarkozy avait juré que ce ne serait pas le cas et que cela n’arriverait jamais. Et maintenant, les tarifs règlementés vont bientôt disparaître. La Commission européenne l’a ordonné. Le gouvernement a obtempéré. Il a annoncé qu’il se conformerait d’ici 2022 aux désirs de la Commission dans ce domaine aussi.
Pour justifier cette hausse des tarifs, le gouvernement invoque la hausse du prix du gaz sur le marché mondial et des coûts d’investissements dans les infrastructures. Mais ces derniers résultent en grande partie de la campagne d’installation forcée des compteurs communiquant Gazpar, l’équivalent des Linky pour le gaz. On sait que la plupart des gens n’en veulent pas. Le député insoumis Bastien Lachaud a d’ailleurs déposé une proposition de loi pour que les consommateurs aient le droit de refuser l’installation chez eux de tels compteurs. Le gouvernement fait donc payer les consommateurs pour des compteurs qu’il les force à installer.
Ce choix n’était pas une obligation. Le gouvernement aurait très bien pu décider de ne pas augmenter les prix du gaz. Engie a des marges de manœuvre pour reporter les coûts sur d’autres que sur les ménages. Notamment sur ses actionnaires. Ceux-là ont empoché 2,4 milliards d’euros l’année dernière. Et l’entreprise a annoncé que les dividendes augmenteraient de 7,1% cette année. C’est là le plus évident résultat des privatisations des grandes entreprises publiques. Une clientèle qui doit supporter des prix toujours plus hauts pour nourrir les actionnaires. Un véritable impôt privé.
Il y a plus. La Commission de régulation de l’énergie propose tous les 6 mois une évolution des tarifs règlementés sur la base de critères objectifs comme ceux invoqués par le gouvernement pour justifier la hausse. Or, cette fois ci, elle proposait une hausse de 6,5% des tarifs. Soit inférieure à celle finalement décidée par le gouvernement. Une partie de la hausse décidée par le gouvernement ne peut donc pas être expliquée par des critères objectifs. Par contre, elle intervient quelques jours après que le gouvernement a annoncé vouloir vendre les 25% d’actions Engie qui restent toujours sous le contrôle de l’État. Est-ce donc un cadeau par avance fait par Macron aux futurs actionnaires que cette hausse injustifiée ? Une manière de faire monter le prix de l’action sur le dos des usagers ? Le président de riches n’est jamais assez généreux avec ses amis.
Le sommet de l’OTAN s’est ouvert à Bruxelles le 11 juillet. Donald Trump a choisi cette occasion pour viser une fois de plus l’Allemagne. Après ses exportations d’automobiles, ce sont maintenant ses importations de gaz russe qui sont visées par le Président des États-Unis. Il accuse l’Allemagne d’être « complètement contrôlée par la Russie ». Rien de moins. Il vise pour cela un projet de gazoduc, le North Stream 2. Il a été suivi par le gouvernement d’extrême droite de Pologne, caniche grotesque totalement alignée sur les positions américaines et paranoïaque belliciste vis-à-vis de la Russie. Ainsi, le Ministre des Affaires étrangères de la Pologne, Jacek Czaputowicz, a déclaré que « Ce projet est un exemple de pays européens qui fournissent des fonds à la Russie et lui donnent des moyens qui peuvent être utilisés contre la sécurité de la Pologne ». On voit le genre d’énergumène ! Penser que la Pologne puisse être menacée par la Russie est en effet une forme de l’orgueil nationaliste dans ce pays.
Le North Stream 2 est un pipeline qui doit, à l’horizon 2020, relier la Russie et l’Allemagne en passant par la mer Baltique. Il permettra de doubler la capacité d’exportation de gaz de la Russie via cette route. Il s’agit de soutenir la demande croissante en gaz de l’Europe puisque la Commission européenne elle-même prévoit que la demande va s’accroitre de 120 milliards de mètres cubes dans les 20 prochaines années. Certes, il s’agit à sa manière d’un désastre écologique qui ne trouble pas grand monde parmi les faiseurs de blabla écologistes. Mais puisque le gaz circule et qu’il s’agit de réorganiser cette circulation, voyons ce qu’il en est dans les bras de fer actuel entre Europe et Amérique.
Le projet North Stream 2, financé par l’entreprise russe Gazprom et un consortium d’entreprises allemandes, néerlandaises, autrichiennes et française (Engie), est logiquement conclu par l’Europe avec son premier partenaire en matière de gaz : la Russie. Il n’existe pas de contre-proposition sur ce continent. Pourtant, ce choix contrevient aux intérêts des Etats-Unis. D’abord, comme en toutes choses, ils voudraient eux-mêmes vendre leur gaz naturel à l’Europe. Voilà un marché sur lequel ils sont en mauvaise posture. Sur le marché européen du gaz, ils arrivent après la Russie, la Norvège, l’Afrique du Nord et même le Qatar. La part du gaz naturel liquéfié américain en Europe est tombée à 1% alors qu’elle était encore de 6% l’année dernière. Trump veut reprendre sa part non par l’amélioration des prestations américaines mais par la force.
Une autre raison pousse Trump à s’opposer aussi bruyamment au North Stream 2. En effet, en passant la mer Baltique, le gazoduc permet de contourner l’Ukraine. Aujourd’hui, un tiers du gaz russe exporté vers l’Europe passe par ce pays a qui de confortables royalties sont donc versées à cette occasion au gouvernement d’extrême droite du coin. L’aboutissement du projet North Stream 2 permettra évidemment de réduire cette part. Et de diminuer les moyens des néonazis locaux. Comme depuis 2014, le gouvernement ukrainien est enrôlé dans le camp des États-Unis, le projet russo-européen menace directement l’influence des États-Unis. On comprend au passage les dessous du conflit de 2014 à propos de l’Ukraine. Il s’agissait bien du contrôle des routes énergétiques entre la Russie et l’Europe.
Trump ne se trompe donc pas lorsqu’il met ce sujet sur le tapis à l’occasion du sommet de l’OTAN. Ou quand il le lie avec l’injonction qu’il fait aux pays européens de dépenser plus pour l’OTAN. Pour les États-Unis, c’est le même sujet : celui de leur agressivité envers la Russie. En abordant ainsi les deux sujets, il confirme que l’objet principal de l’OTAN en Europe est de cultiver la domination nord-américaine en Europe et de lui donner un contenu dans l’esprit belliqueux envers la Russie.
Cette attitude a, en Europe, ses adeptes, en particulier à l’Est. J’ai déjà cité le ministre polonais. Les gouvernements des pays baltes ont eux-aussi dit leur opposition au projet. Mais d’autres voient avant tout l’intérêt économique qu’ils ont à un partenariat stable avec la Russie en matière énergétique. L’Allemagne, mais aussi la Suède et la Finlande qui ont déjà donné leur accord pour que le gazoduc passe par leurs territoires. La France est engagée à travers l’investissement d’Engie. Mais le Président Macron nous a habitué aux courbettes devant les injonctions américaines. Ainsi, il s’est empressé de faire voter dans la loi de programmation militaire l’augmentation de dépenses militaires que Trump demande. Ainsi, il n’a pas levé le petit doigt pour les entreprises françaises installés en Iran quand le président américain a décidé de rétablir des sanctions. Cet atlantisme est néfaste pour notre pays. Il joue contre nos intérêts nationaux, contre notre intérêt économique immédiat.
Tout ce tableau nous ramène à la grande bascule géopolitique en cours. Les États-Unis d’Amérique doivent compenser le danger de la dédollarisation du monde par la reconstruction d’une base productive nationale. La dédollarisation est le résultat prévisible de la domination de la production chinoise sur le monde de l’économie productive. On paie et on achète dans la monnaie de celui qui achète et qui vend. La Russie et les autres pays de la zone Eurasie sont dans ce camp. Si le dollar n’est plus la monnaie de paiement international, il sera ramené à sa valeur réelle référée à la production et aux équilibres (et surtout aux déséquilibres) de l’économie des USA. Cela correspondra à une monstrueuse dévaluation. Et donc à un chaos sans pareil jusqu’à ce jour. Trump n’a donc nullement un comportement irrationnel. Il assume que c’est par un nouveau rapport de force qu’il peut tenir la suprématie des États-Unis.
L’Europe et l’Euro sont des concurrents pour les USA et le dollar. Depuis le premier jour. Les coups tordus se sont multipliés dans ce registre. On peut classer la crise Grecque dans cette catégorie compte tenu de son origine bancaire… À présent, dans sa confrontation avec l’Europe, les USA ciblent l’Allemagne parce qu’elle est la première puissance productive du continent européen et qu’elle accumule le plus d’excédent commerciaux avec les USA. On peut donc présager une dégradation de longue haleine de l’image de l’Allemagne dans les médias atlantistes. Le caractère « russe » du gaz vient renforcer la paranoïa anti-russe dominante dans le discours officiel. Il justifie à la fois la défense de l’intérêt du gaz américain et l’injonction d’acheter du matériel de guerre fabriqué aux USA. C’est un tout. Le bellicisme de Trump est d’abord une opération commerciale. Et comme les guerres sont surtout le résultat de l’activité des marchands de canon, on peut dire, après de Villepin, que les conditions d’une guerre généralisée se rassemblent sous nos yeux.
Comme on le sait si l’on a lu mon livre Le Hareng de Bismarck, il y a un sujet de discussion interdit en France : l’Allemagne. La plupart de ceux qui se sont risqués à mettre en cause l’hégémonisme allemand en Europe et la responsabilité du gouvernement de ce pays dans l’incroyable dégradation sociale dans l’Union ont dû y renoncer sous la pression. Je reste donc seul dans mon cas à tenir tête.
Je dis que les malheurs de l’Union Européenne viennent de la domination des intérêts et conceptions des gouvernements de droite et PS allemands (il est interdit par les convenances de dire « allemand » tout simplement et le mantra doit être récité en version intégrale pour s’éviter un tir de réplique immédiat). J’ai dit « non à l’Europe allemande » selon le titre du livre d’Ulrich Beck, préfacé par Daniel Cohn-Bendit. Ce dernier, en toute mauvaise foi, me reproche pourtant ma « germanophobie ». Le faisant, il prouve l’incroyable privilège que veulent s’arroger certains de ces mêmes Allemands : eux seuls auraient le droit de critiquer leur pays ! Il en va de même dans les médias. Y compris dans la petite « gôche » style Médiapart. Je crois qu’à cette occasion ce n’est pas seulement son habituelle hargne aveuglée à mon égard qui fonctionne mais un vrai tabou. Une barrière psychologique. Largement fondée sur des leçons d’Histoire mal assimilées et des raisonnements « marabout-de-ficelle-de-cheval » typiques des récitants issus de l’extrême gauche.
J’ai pu le constater une fois de plus à propos d’un tweet sur la défaite de l’équipe allemande. D’un bout à l’autre du pays, dans les lieux et rassemblements les plus divers, ce fut une déferlante d’applaudissements et de manifestations de très vive satisfaction. Je crois à la décharge des chiens de garde médiatiques qu’ils ne savent rien de cela comme de tous les autres sujets qui concernent les émotions populaires. Mes 140 signes lisses firent un tabac. Je fus fustigé trois jours durant par les éditorialistes. Évidemment, les Aphatie, Thomas Legrand et autres curés médiatiques ânonnèrent leurs prêches sans se rendre compte de rien. Un régal. Leurs leçons ont fonctionné comme autant de mortifications pour ceux qui s’étaient réjoui comme moi. Je reçus des dizaines de messages de soutien venant de tous les milieux. La suffisance de ces gens les fit même se risquer à citer les noms de quelques allemands bienfaiteurs de l’humanité pour mieux montrer mon infâmie. Les entendre citer Marx fut un délice. Mais ils eurent droit en retour à d’autres listes de noms autrement moins édifiantes. On me signala qu’à l’étranger aussi des hommes comme Íñigo Errejón et d’autres, de notre famille culturelle et politique dans le monde, avaient aussi tweeté dans le même sens que moi. Personne ne se demanda pourquoi. Blindés dans leurs certitudes, les « moralistes » pérorèrent à fond ! Un magnifique cours de masse comme j’aime en déclencher. Je passe la première couche et les médias la seconde, sans s’en rendre compte et en croyant marquer un point contre moi ! Exquis. Ça figurera dans mes stages de formation sur la conquête des hégémonies populaires.
Après quoi j’eus l’occasion d’une charge ouvertement politique. Lors de mon passage sur Europe1 le 8 juillet dernier, j’ai fait remarquer que l’essentiel des postes clefs dans les institutions européennes étaient occupés par des Allemands. Un des journalistes qui m’interrogeait m’a retorqué que M. Draghi, qui préside la Banque centrale européenne était italien. C’est vrai, mais son secrétaire général, M. Michael Diemer, est allemand. Tout comme le secrétaire général du Parlement européen. Et aussi celui du service européen pour l’action extérieure. On compte aussi le Président de la cour des comptes européenne, le Président de la Banque européenne d’investissement et le Président du Mécanisme européen de stabilité financière. Pour le reste, je conviens que c’est un hasard si les Présidents de trois groupes au Parlement européen le sont, dont celui du plus important. Le problème de ces nominations n’est pas qu’il s’agisse d’Allemands mais du fait qu’ils le soient tous.
Un poste stratégique restait en dehors de l’emprise allemande. Celui, hautement stratégique de Secrétaire général de la Commission européenne. Ce personnage, qualifié de « tour de contrôle » des institutions européennes, supervise l’ensemble du travail législatif de la Commission. Il était, jusqu’au 1er mars 2018, occupé par un Néerlandais. Étant donné le déséquilibre existant entre les Nations dans les institutions, il avait été promis aux Français. C’était sans compter sur les manœuvres du Président de la Commission, Jean-Claude Junker, pour imposer son chef de cabinet, Martin Selmayr. Bien sûr M. Selmayr est allemand.
Cette nomination a été imposée de manière arbitraire et au mépris complet des procédures normales. En effet, Martin Selmayr a d’abord été nommé au poste de Secrétaire général adjoint, opportunément laissé vacant fin 2017 par la nomination de sa titulaire à un autre poste. Le 21 février, il est nommé à sa place. Puis, le Secrétaire général de la Commission annonce sa démission. Le 1er mars 2018, le commissaire européen à la fonction publique, Oettinger, convoque une réunion du collège des commissaires à 9h30. À 9h39, il publie un communiqué annonçant la nomination de Martin Selmayr.
De nombreuses irrégularités entourent cette ascension en un temps record. D’abord, M. Selmayr ne disposait pas du grade nécessaire pour le poste. Dans la fonction publique européenne, le poste de secrétaire général de la Commission est occupé par des directeurs généraux ou des directeurs généraux adjoints. Or, Martin Selmayr n’était que directeur. Un grade qu’il avait obtenu par un poste de complaisance qu’il n’a jamais occupé puisqu’il faisait la campagne de Jean-Claude Junker à l’époque où cette nomination est intervenue. Par ailleurs, la candidature de Martin Selmayr ne souffrait que d’une candidature concurrente, celle de sa cheffe de cabinet adjointe. Elle fut retirée avant la clôture de la procédure. Depuis, elle a été nommée, par Martin Selmayr, cheffe de cabinet de M. Junker.
En résumé, la procédure entière apparaît comme irrégulière au regard des règles en vigueur ordinairement dans la fonction publique européenne. C’est ce qu’a déclaré le Parlement européen dans une résolution votée le 18 avril 2018. On peut en effet y lire que la nomination de Martin Selmayr « pourrait être considérée comme un coup de force ». Ce constat n’empêcha pas les conservateurs et la plupart des socialistes du Parlement européen de voter contre l’amendement co-signé par Younous Omarjee qui demandait la démission de Martin Selmayr. L’Europe allemande sauvée in extremis par la grande coalition européenne.
Le problème de « l’Europe à l’allemande » n’est pas sa nationalité. C’est son contenu politique. Tous ces personnages se sentent investis d’une mission politique commune : faire triompher l’ordo-libéralisme. Ainsi, l’un des premiers grands faits d’armes de Martin Selmayr à son poste fut de rédiger la proposition de la Commission pour le budget de l’Union européenne qui contient notamment des coupes claires dans la politique agricole commune considérée comme trop favorable à la France. Il est certain à mes yeux que cette forme mono-nationale du contrôle des postes stratégiques de l’Union européenne est une cause essentielle de la paralysie de l’Union figée dans un dogme dont les affidés ne voient pas du tout les limites ni les conséquences. La Crise de l’Union européenne est assez largement la crise de l’Europe « à l’allemande ».
92 commentaires
David
Pas seulement pisse vinaigre mais manipulateurs. Comparer les luttes sociales et les mobilisations avec la liesse populaire autour d’un sport d’un jeux (planétaire) pour mépriser les efforts de la lutte sociale et politique c’est petit et volontairement méchant à l’égard de ceux qui luttent ! Merci Jean-Luc, je ne souhaite pas que ces moralisateurs nous dirigent !
Gérard
Un peu de sérénité dans les échanges serait la bienvenue. Le débat autour de la liesse populaire est révélateur du mode de raisonnement de chacun. Du point de vue populiste se démarquer du peuple en liesse serait un contresens. Du point de vue lutte des classes observer que le représentant de la bourgeoisie sautille à l’unisson du peuple amène que se poser la question : lequel des 2 se trompe (ou est trompé). Du point de vue de l’histoire : le monde économique est il le même qui environnait le foot de Kopa et celui de la marchandisation universelle d’aujourd’hui ? Panem et circenses des romains s’appliqué tu il au monde de l’individu marchandise ? A voir.
Vega
Question foot. Toute ma reconnaissance pour les efforts indiscutables des bleus, certains viennent de loin, sans doute, ce qui nous ramène aussi à l’excellent discours de Ruffin sur les petits clubs, car le sport populaire en question n’est pas si radieux.
Question géopolitique, bien d’accord. Il y a différents niveaux de lutte à ne pas confondre ou mettre dans le même sac dans une dénonciation globale comme font certains partis politiques, gauchistes ou pas, mais en général pas très pragmatiques ni connaisseurs.
Alain Verce
Désolé, mais pour le football j’ai du mal à comprendre la conversion de Jean-Luc. Les médias nous ont collé une indigestion nauséeuse comme ils savent le faire en manipulant les gens. Jusqu’à « interviewer » une gamine de 4 ans (oui, 4 ans, sur France 2 !) à qui on avait fait apprendre un texte « je dis que c’est bien pour la France ». A vomir. Les autres Français champions du monde dans d’autres disciplines apprécieront la différence de traitement.
Et vous avez vu comme c’est super ? Macron montant sur la table et se donnant en spectacle ! Les médias en ont fait des articles élogieux. Il y a quelques mois, ils mettaient tous au pilori Ruffin pour avoir arboré 5 minutes un maillot de foot pour illustrer une de ses interventions, mais là, leur idole Macron qui fait le clown, c’est d’une audace à saluer. Je me console en constatant que les réactions sur le net sont loin d’approuver tout ce tintamarre.
Pastit
Tout à fait d’accord, Jean-Luc Mélenchon aura du mal à nous vendre cette hystérie collective (après celles soutenant le PSG ou l’OM) qui ont comme origine le matraquage incessant des médias. Pas un journal qui ne commence et s’étend sur le foot oubliant la vraie actualité ou la rendant mineure. Sur France2, soir de finale, sans prévenir, le film du soir est supprimé pour nous ingurgiter jusqu’à point d’heure des propos redondants et des images de foules qui n’apportaient rien à être montrées en boucle. Par contre quid des accidents liés à l’évênement dont on nous rabâche les oreilles s’ils se produisent lors d’une manif !
La popularité du foot existe par conditionnement des gens. Dans les pays où il n’est pas ainsi imposé, d’autres sports lui volent la vedette. Pourquoi ne voit-on nos handballeurs (5 fois champions du monde) que lorsqu’ils sont en finale ? Ne soyons pas dupes des intérêts financiers. Un peu d’égalité envers chaque sport serait rafraîchissant : c’est ce message…
Frédéric
Le problème du football, de la victoire et de la liesse « populaire », c’est qu’elle ne se construit que sur la défaite nécessaire de l’autre. C’est le sens de la compétition, du classement des êtres humains en fonction de leurs performances. C’est ce qui le rend si compatible avec les valeurs capitalistes, les fameuses valeurs du sport, sous entendu de la compétition. Souvenons nous que nous soutenons la coopération, l’entre-aide (et pas seulement au sein de la même équipe, dont les membres ont été eux-même sévèrement sélectionnés depuis leur tendre enfance). On pourrait aussi rappeler que les « grands clubs populaires » en France (par exemple l’AS St Etienne ou le RC Lens) ont été créés par des grands patrons (magasins Casino, charbonnages) pour occuper les ouvriers plutôt qu’ils ne discutent et s’organisent syndicalement. Macron a sans doute la même idée en tête en ce moment.
ed
Ca n’est pas obligatoire, la compétition n’est pas forcément mauvais, elle peut être bon enfant, il suffit de voir le match contre les Belges ou des deux côtés de la frontière on avait certes envie que son équipe gagne, mais on avait pas envie de voir l’autre perdre. Le match France/Belgique à surtout été une gigantesque démonstration d’amour et de fraternité entre nos deux peuples.
malinvoy
A propos du rapport coût/avantage du travail du groupe et notamment de Jean-Luc Mélenchon à l’AN, j’ai l’impression que la FI, ses élus et son président de groupe sont enchaînés, soumis à un rythme qui leur est imposé par le pouvoir et que malgré quelques récriminations ils acceptent finalement de s’y plier. Jean-Luc Mélenchon voit bien toutes les conséquences de cette situation mais continue de se la laisser imposer. Il me paraît temps de faire le point sur l’utilité d’une telle dépense d’énergie surtout après une campagne présidentielle et plusieurs législatives ainsi que quelques mois avant les européennes qui devrait mobiliser toutes nos forces. Ils veulent nous épuiser (et d’abord Jean-Luc Mélenchon) et nous y consentons ! Il est plus que temps de ne plus laisser le trio Macron-Phillip-De Rugi avoir l’initiative et de maîtrise nous mêmes la répartition adéquate de notre énergie. Jean-Luc Mélenchon nous est précieux ils ne doivent pas avoir sa peau !
Oiselle
C’est vrai, très précieux Jean-Luc Mélenchon ! Seul clairvoyant pour l’avenir de la France, défendant le collectif et non sa position personnelle. Je ne pense pas que à l’assemblée nationale lui et ses collègues insoumis acceptent de se plier au rythme qui leur est imposé. Je crois plutôt qu’ils ont la foi en leur mission, celle qui fait déplacer les montagnes. Très grande reconnaissance à eux !
Julien
Excellent de bout en bout. Bon courage pour la session parlementaire en cours et vive les bleus !
Herve92
Non Jean Luc, pas d’accord avec toi sur le foot, l’engouement qu’il suscite ne fait appel qu’a l’émotion brute et pas à la réflexion, c’est d’ailleurs pour cela que nos médias chiens de garde nous le revende jour après jour, semaine après semaine, ad nauseam en servant ainsi Macron qui surfe sur la vague et en profite pour passer toutes ses lois infâmes. Sinon pourquoi le ferait-ils ? Si tout ces supporters réfléchissaient un minimum ils devraient aussi être dans la rue pour défendre les droits qu’on leur vole. Or ce n’est pas le cas, nous n’avons pas eu 1 million de personnes sur les Champs-Elysées. Pourquoi? Car réfléchir c’est fatiguant, ça nécessite d’utiliser son cerveau autrement qu’au niveau reptilien sur des sentiments bruts de victoire, sans autre analyse que celle de la technique des joueurs. Je déteste ces sports basés sur la compétition et la victoire sur l’autre, en particulier quand ils brassent des dizaines de millions. Le fric mène tout ça, c’est puant.
JeanLouis
Totalement d’accord et en plus voir des milliers de gens attendre des heures sur la place de la Concorde pour voir 5mn l’équipe aux balcons du Crillon, équipe qui finalement ne vient pas, et qui manifestent plus que bruyamment leur déception, ça me laisse pantois, je n’arrive pas à comprendre leur motivation pour ce genre de célébration. Et pourtant j’aime le foot !
chris
Les gens savent descendre dans la rue pour les obsèques de leur idole ou pour fêter la victoire des bleus, mais ils brillent par leur absence lors des manifs contre ce gouvernement de voyous.
Jo
Bien dit et parfaitement d’accord mais on ne peut oublier que Jean-Luc Mélenchon est un grand philosophe d’ou ce point de
vue adapté, à mon humble avis.
educpop
Dernier post de la saison, il y aura donc beaucoup à dire dans le premier post de la saison prochaine. Il faudrait que la rentrée sociale soit très forte pour garder l’espoir de sauvegarder ce qui nous est précieux et que le gouvernement nous enlève. Pendant ces jours de vote à l’assemblée c’est la démolition des acquis de la classe ouvrière qui se finalise, votre épuisement semble n’être qu’une variable d’ajustement de cette politique, ne nous laissez pas avec ce sentiment d’impuissance. Tout cela donne l’impression que la domination Allemande et l’impérialisme Américain sont les deux facettes d’une préparation à une guerre qui serait mortelle pour tant de choses et d’êtres. Ce sentiment doit-il être galvanisateur ?
LE GALL
Si un collectif humain est plus que la somme de ses parties, comme la FI aspire à l’être, me semble-t-il, c’est bien d’une excellente équipe de football dont il s’agit. Il ne m’étonnerait guère que beaucoup des grincheux n’ayant que mépris pour une activité humaine que Camus vénérait, soient précisément ceux pour lesquels la FI devrait redevenir une somme de partis, un (triste) inventaire à la Prévert de sigles. Et puisque nous en sommes aux références littéraires, n’oublions pas un des « must » en la matière, « El fútbol a sol y sombra », d’Eduardo Galleano. Bon été à tou(te)s, et surtout à nos 17 stakhanovistes.
ed
C’est ce que doivent répéter sans arrêt les responsables de la FI contre le mythe du football individualiste ou l’équipe ne serait plus qu’une somme d’individus talentueux, contre le mythe du « sel-made man » parti de rien et qui à réussit, contre le foot-business avec ses stars arrogantes, capricieuses et individualistes qui bénéficient de passes droit. C’est un collectif qui à gagné pas une brochette des meilleurs joueurs individuellement loin de la, mais une équipe soudée, fière et aimante de son pays, de son drapeau, humble qui sait qu’elle représente un pays qu’elle montre l’exemple au plus jeunes, ou chaque joueur est prêt à se sacrifier pour le groupe, cette équipe qui ressemble à la France populaire dont elle est issue. C’est ça qui explique la ferveur hallucinante autour de cette équipe, la fierté des Français, plus que le foot c’est la France et la fraternité que les gens célèbrent.
JM Puysilloux
Non que je sois un « tifosi » de l’équipe de France de football mais je comprends l’enthousiasme populaire bien que je ne le partage pas entièrement. Cependant, et en dehors de cette cohue, que ce soit le foot ou le rugby ou n’importe quel autre sport une victoire de l’équipe de France est une clef pour que les gens se sentent faire corps. Et que les pisse-vinaigre confondent une saine émulation avec une compétition fabriquée dans le cadre lui-même fabriqué du marché du travail il y existe un sacré « gap » entre ces deux types de compétition.
En évitant d’assimiler des choses qui ne sauraient l’être, il est possible de tenir un discours révolutionnaire. Et si, hélas, les médias voulaient transformer l’enthousiasme populaire pour un sport avec la soumission à une religion, bien que certains aspects psychologiques peuvent se ressembler, il est du devoir d’un analyste politique responsable de faire la différence précisément pour éviter cette confusion.
Gilles
« Mais je vais vous dire franchement, c’est l’opium du peuple cette histoire. Moi, je ne suis pas très footeux, alors j’ai une chose à vous dire, ça m’a toujours choqué de voir des Rmistes applaudir des millionnaires. »
Déclaration de Jean-Luc Mélenchon, le 7 juin 2010 sur RTL.
Alfred
@gilles.
Merci de le rappeler, j’allais le faire. C’est la seule vérité, le reste devient franchement louche. Tout ce fric, tous ces médias, mobilisés à l’unisson, véhiculant tout ce qu’il y a de plus rétrograde, ne peut susciter que rejet. Je joue au foot et j’aime ça, mais je vomis tout ce spectacle opium qui ne sert qu’à endormir les gens. Se sentir obligés de coller à n’importe quoi, c’est faire fausse route. Oui au sport, dont le foot, comme moyen de plaisir et d’épanouissement pour tous, mais pas comme arme d’asservissement. J’insiste je pratique le foot depuis toujours, et aujourd’hui encore avec mes petits enfants.
L.Boucher
Et pourtant, cette liesse ne peut être tenue synonyme d’endormissement ! Macron s’est fait hué dans le stade et le sondage qui est sorti juste après la victoire confirme que Macron a encore baissé de 2 points. Faut pas confondre les intentions des médias (et de leurs propriétaires milliardaires) avec les réactions saines des gens qui ont apprécié le jeu et sont heureux de la victoire. La victoire ici est de l’ordre symbolique (un peu de psychologie sociale svp) et elle signifie bien plus qu’une victoire de foot. En cela, je partage totalement l’analyse de Jean-Luc Mélenchon.
Alfred
@L.Boucher.
S’il faut convoquer désespérément « un peu de psychologie sociale svp » pour nous emmener sur la planète de l’ordre symbolique, alors disons que pour notre part, il y a détournement par la violence, « légale », de la libido, comme savent le faire les systèmes qui ont les moyens de contrôler l’énergie collective en laissant l’illusion de liberté. De quel symbolique s’agit-il ? La patrie ? Le drapeau ? L’hymne national ?… Ou tout cela réuni par l’ordre régnant, le mode de production capitaliste et son expression l’ordre bourgeois ? Il y a trop d’insultes contre les Insoumis qui refusent d’applaudir cette mascarade, qui dépasse bien entendu Macron. Très visiblement l’ordre symbolique déteint sur certains de notre camp. Un fouteux amateur de toujours.
Messines Ch.
Que d’énergie, dans les commentaires à être « pro-foot » ou contre.
J’ai trouvé la séquence sur l’Europe à l’allemande autrement plus grave. Voir toutes les commandes dans les mains des Allemands et quand je constate tous les jours, que la France bourgeoise préfère la gouvernance allemande à notre France sociale et solidaire, celà me fait peur. Mon grand père qui s’est battu contre « les allemands », ou mon père qui a résisté contre l’envahisseur, doivent se retourner dans leur tombe. Merci Jean-Luc pour tes propos mesurés.
PAGES
La liesse populaire autour du foot est loin d’être spontanée. C’est une construction médiatique avec le soutien des grandes entreprises d’équipement sportifs et de toutes celles qui utilisent ce support publicitaire et qui s’appuie sur une idéologie de la performance discutable philosophiquement.
Me revient la chanson de Renaud : Ces fanatiques fous furieux, Abreuvés de haine et de bière, Déifiant les crétins en bleu, Insultant les salauds en vert…
Ou quand le sommet du spectacle culturel du foot c’est de tourner le dos au stade en sautant ensemble…
CHANTREL
Pour ma part, je suis également bétonné de la « conversion » de Jean Luc Mélenchon. Et assez peiné de me retrouver catalogué comme pisse-vinaigre bien que modeste donateur de la FI. Je ne me retrouve pas dans vos propos et c’est très rare. J’ai le sentiment que votre attitude footballistique constitue le début d’une compromission à la marche vers l’élection. Je n’avais jamais eu ce sentiment auparavant. Mais il est vrai que je ne suis qu’un « pisse vinaigre » […]
Tout cela n’est pas bien grave et on n’est pas obligé d’être toujours d’accord non plus.
Thierry
Après avoir remporté la coupe du monde grâce à leur solidarité sur le terrain, les joueurs sont invités à l’Elysée. Ils en ressortiront un par un, isolés les uns des autres et laissant derrière eux quelques centaines de milliers de personnes qui les attendaient sur la place de la Concorde. L’effet Macron : d’un collectif faire une somme d’individualités qui oublient leurs fans.
Rafael AVILÉS
M. Mélenchon, je fais partie de ces indignés qui constatent l’annihilation des consciences que génère le football et plus généralement le sport. Alors lorsque je lis, comme vous, la reprise de la maxime marxiste conjuguée à la locution latine dénonçant l’état second actuel du peuple dans les réactions de camarades révulsés, je ne peux que les trouver fort justifiées. Oui, Monsieur, être capable de sortir exprimer, sur commande sociétale, une joie téléguidée, et à l’inverse s’emmurer dans le fatalisme ou d’aboyer avec la meute dirigeante parce qu’on croit qu’ainsi un morceau tombera bien dans son escarcelle, alors qu’on est en train de détruire les fondements d’égalité et de fraternité de notre pays, est une inconséquence qui me révolte. Comment une peuple, aussi cultivé, aussi riche d’esprit peut-il, se faire flouer aussi facilement ? Ne pas voir cette réalité et nous renvoyer la balle mutuellement, ne nous permettra jamais de passer le cap de l’entre-soi.
patrice 30
Le foot c’est aussi des millions de pratiquants de tous âges surtout amateurs souvent bénévoles. Merci M Ruffin d’en avoir si bien parlé à l’AN. Honte à vous M de Rugy de n’avoir rien compris et de l’avoir lourdement sanctionné. Les bénévoles c’est pas votre tasse de thé.
Les 4 Pussy Riots elles aussi ont participé à la finale France – Croatie. Elles récoltent 15 jours de prison ! C’est vrai qu’elles voulaient la libération de tous les prisonniers politiques et plus de démocratie en Russie et que M Poutine n’est pas là pour cela. Vous voyez il y a de tout dans le foot et autour du foot.
taz62940
Bon texte comme d’habitude. Mais la LFI doit être à la hauteur de l’événement et vindicatif. Profitez de cette coupe du monde, les 17 insoumis (avec les cocos). Ramenez vous à l’assemblée avec le maillot de foot 2 étoiles et réclamez haut et fort ce que Ruffin avait demandé pour les petits clubs : subventions, prises en charge, etc. la participation de ligues et fifa, etc. On verra si la clique des LREM sera aussi solidaire que la récupération de cet événement sportif à des fins politique santé retraite etc. Messieurs et mesdames la balle est dans votre camp et le buzz est assuré pour remettre le peuple au coeur du projet commun.
Colombe
Nous devenir soutenir le football. Surtout que cette coupe du monde s’est passé en Russie.
Et merci pour ce flux d’informations géopolitiques, Jean Luc Melenchon, surtout que je n’y connais pas grand chose. Effectivement, les gauches internationales doivent soutenir la Russie et L’Allemagne contre la Pologne. Je savais que les Etats-Unis d’Amerique avaient mis des missiles en Pologne, certainement pour un plan d’invasion sur la Russie. Il est temps que la Pologne redevienne Russe, comme le réclame certainement la majoritée des polonais, comme en Ukraine.
Pour ma part, je crains la guerre, comme vous nous l’annoncez pour nous protéger. Comment l’éviter ? D’abords sortir de l’Europe et l’Otan, puis appliquer le Plan A avec des partenaires volontaires, comme la Russie et la Chine. Et puis aprés, s’allier et se protéger des Etats-Unis d’Amérique. Pour cela, il est très important de voter FI aux européennes. Nous devons bien faire passer le message aux militants.
M-R-V
Encore une fois, merci pour vos analyses, toujours éclairantes et particulièrement quand il s’agit de géo-politique.
Petite remarque pourtant. Indépendamment du « mantra », c’est toujours mieux de ne pas dire « allemands » pour « gouvernement allemand » (Israéliens pour gouvernement d’Israël, etc). On sait trop à quoi cette forme de pensée peut conduire. Vous le savez bien, vous qui défendez toujours la rigueur intellectuelle.