À l’ONU, certes un peu hystérique, le « champion de la Terre » portait un joli costume en Glyphosate maintenu, une cravate en pur CETA et des bottines en JEFTA. Un peu de chlordécone en pochette, six EPR en boutons de manchette et toute la « French tech » était là. « Comment Macron séduit le monde » avait titré Le Journal du Dimanche. Alors maintenant qu’il s’agit officiellement du « champion de la Terre », on peut espérer que l’univers l’admire aussi.
Les coups de poings sur le pupitre n’y feront rien : le pouvoir macronien dévale quand même la pente. En France, il ne peut plus remonter sur le cheval. Il n’y a pas de base sociale pour sa politique. Pour une « effraction » comme celle de Macron, tout repose sur l’effet hallucinogène. Il est épuisé. L’affaire Benalla a coincé la machine du commandement politique. Le numéro sur la traversée de la rue a écœuré le commun des chômeurs, des précaires et de leurs familles. Les rats qui savent le mieux nager quittent déjà le navire. D’ailleurs, les indicateurs économiques déjà plongés dans le rouge vont encore se dégrader. Le régime va entrer en turbulences. Il lui reste deux scénarios de diversion. D’abord le retour au scénario de « moi ou le FN » qui veut tordre les bras aux votes de droite, du centre et du PS. Et, de l’autre côté la division qu’entretient sans trêve l’écumante hargne de la « vieille gauche » et de ses divers satellites d’extrême-gauche contre tout ce que fait ou dit LFI.
Je ne crois à l’efficacité ni de l’une ni de l’autre de ces tactiques. Bien sûr, dans certaines circonstances le moment peut être inconfortable comme lorsque les macronistes, la direction du PCF, le NPA et autres se coalisent pour faire de l’immigration la question numéro un de la vie politique du pays en servant la soupe, nolens volens, à ceux que ça arrange bien de ne pas parler d’autres choses. Le FN et LREM y trouvent un peu leur compte, c’est vrai. Car il va de soi que les grandes déclarations en faveur de l’abolition des frontières et le droit de libre installation, assénées sur le mode de la mise au pied du mur de la honte, fournissent des épouvantails confortables pour hystériser ce que certains appellent pourtant un « débat ». Et encore ne dis-je rien de cette affirmation « pistolet sur la tempe » selon laquelle il y aurait un droit d’accueil inconditionnel, « comme pour mon grand père juif » selon ce dirigeant du PCF, en décidant que toute discussion et volonté de lutte contre les causes de l’immigration est un bavardage hypocrite.
Mais je crois cependant que tout cela n’atteint pas les couches profondes du pays qui vivent dans l’angoisse du lendemain et la peur du quotidien désastreux que le régime leur inflige. Bien sûr cela peut grappiller des points pour remplumer les cotes en perdition. Macron peut espérer passer encore un peu l’aspirateur à droite. Les extrêmes-gauches peuvent penser picorer des miettes de rancœur. Mais la trajectoire fondamentale n’est pas déviée : le choc aura lieu entre le pays et le régime quelle que soit la distraction organisée. L’élection européenne doit être le moment de ce choc. Celui où le pouvoir perd pied sous un choc populaire démocratique. C’est à cela que nous sommes occupés et il ne faut pas s’en laisser détourner par les klaxons de la hargne.
Notre stratégie est de nous rendre disponibles au pays. J’ai bien dit « le pays ». C’est à dire le très grand nombre de ceux qui le composent. Non les cénacles qui agitent la mousse de sa surface sur les réseaux sociaux. C’est affaire de style plus que de contenus. Car notre activité à l’Assemblée nationale et sur le terrain nous permet de multiplier les émetteurs pour faire connaître tout ce que nous proposons comme politique alternative. Mais il s’agit aussi pour nous de faire converger tout ce qui est possible vers cet objectif : forces et évènements sociaux, militants de toutes origines et de tous types d’engagements. Plus la hargne et le micro-clanisme gagnent dans les ruines de l’ancienne gauche plus les militants positifs, ceux qui veulent agir concrètement se détournent de cette ambiance venimeuse. Ils peuvent et doivent être appelé et accueillis dans le combat réel.
« La France insoumise » est le label commun disponible pour ce combat global. Notre stratégie n’est pas de faire le rassemblement des castors qui « font barrage » et pensent faire illusion sur la profondeur de leur « unité » et de leur influence. Les divergences qui animent les organisations politiques de tous bords ne sont pas des « bisbilles » ou des « guéguerres » comme on le lit parfois dans une prose infantilisante assez pénible. Elles portent sur des questions fondamentales. Nous ne devons pas le nier. Car devant le grand nombre des gens qui observent ce spectacle, pourquoi nous discréditer et décrédibiliser notre position en jouant la comédie ? Faire comme si de rien n’était quand ce dirigeant communiste nous traite de nazis avant de nous proposer un « débat » et même l’unité avec Hamon et Besancenot ? Qui pourrait y croire ? Nous nous sommes habitués à être la cible permanente de certaines organisations de l’ancienne gauche qui pourtant ne cessent en « même temps » de parler « d’unité ». Les divergences qu’ils exposent, certes sur un mode inacceptable, sont réelles. Personne ne serait dupe si nous venions à faire « comme si ». Que le vote populaire tranche. C’est ce qui s’est passé à l’élection présidentielle.
Pour nous il s’agit de faire converger ceux qui sont d’accord sur le fond et sur l’essentiel. Pas ceux qui manœuvrent où sont en quête d’un rôle. Ceux que nous appelons sont les bienvenus d’où qu’ils soient, seuls ou en groupes, sans cartes ou dispersés, enclavés en minoritaires dans des organisations à la dérive devenues imperméables aux aspirations populaires. Pour eux aussi, le temps de l’action utile est venu. « La France insoumise » est un point d’appui sans équivalent dans notre pays. Ça vaut la peine de l’aider et de participer au grand combat qu’elle propose.
Je croyais en avoir déjà tant vu depuis que j’arpente le pays dans ses coins et recoins ! Mais ça ! J’écris ces lignes la rage au cœur. Dans ce petit coin de Marseille, une gosse de six ans est tombée du 12e étage il y a un mois parce que les garde-corps des balcons n’ont pas la hauteur réglementaire. Cette semaine dans la rue au pied de cet immeuble, une maman s’est fait happer par un chauffard qui roulait à fond sur la rue mitoyenne. Le temps de pousser sa gosse hors de portée et la voilà à terre, puis à l’hôpital, le côté du corps broyé. C’était la fois de trop. Les gens ont bloqué la rue nuits et jours pendant trois jours. Les copains de la France insoumise ont été appelés à la rescousse. Ils se sont joints à eux à fond nuit et jours ! À la fin, « on » y a construit en urgence deux ralentisseurs. Cela faisait 28 ans que cela était réclamé ! Le blocage total seul a permis un début de solution. Mais il n’y a toujours ni passage piéton ni feux pour traverser devant l’école. Il n’est pas sûr qu’au prochain gosse accidenté quelqu’un fasse quelque chose.
L’arnaque, les promesses et l’abandon règnent en maîtres depuis si longtemps ! Ici les gens paient aux marchands de sommeil impunis 1200 euros par an de charges. Ils paient des loyers de 600 à 800 euros dans des cages d’escaliers aux ascenseurs continuellement en panne. Partout courent les rats et les blattes. Misère ordinaire des proies des marchands de sommeil. Une même conjuration de marchands de sommeils impunis, de ping-pong des officiels de tous poils tient à la gorge toute la population.
Comme celle des habitants aux alentours du collège Versailles en plein Marseille. Un collège Pailleron, construit en 1968. Évidemment, les gens ne savent plus ce que c’est. Il y a 17 ans, la rénovation a été annoncée. Les préfabriqués ont même été installés. Et depuis 17 ans… plus rien à l’horizon. Entre l’autoroute qui surplombe les salles de classes en préfabriqué, et les tas d’ordure, l’eau croupie et les façades lépreuses, 500 collégiens sont donc parqués entre une misère à domicile et une autre en public. Ces gosses sont beaux, disciplinés, polis et respectueux avec l’adulte que je suis. Un prof me dit : je les respecte beaucoup de les voir se tenir si droits dans cette situation. Et moi aussi. Pas comme cet enfant-roi mal élevé qui hurle sans discontinuer tout ce qu’il veut dire dans ce wagon où j’essaie de travailler pendant les trois heures de trajet où ses parents m’ont inclus de force dans leur foutoir de bobo.
Il y a deux jours, la présidente du Conseil général est passée. L’eau croupie et les ordures de la rue ont été nettoyées juste avant. Je suis passé ce matin. La veille les carcasses abandonnées et les ordures du parking ont été enlevées. Les visites « officielles », ça sert au moins à ça ! Et le reste ! Cet ado qui garde ses manches longues par 34 degrés pour pas qu’on voit les boutons de cette maladie qui ronge la peau de ceux qui vivent dans les taudis ! Ces gosses déscolarisés en primaire qui viennent au collège sans savoir lire ! Ces jeunes aux handicaps physiques ou mentaux sans assistance dans des salles de classe à 25 ! Leurs profs sont des héros. La dernière ligne de la foi républicaine qui passe le message essentiel : le savoir libère !
Ici les logements sont classés insalubres mais personne n’est relogé, loi Dalo ou pas. Les marchands de sommeil restent impunis et la vente des HLM à la découpe inventée par Macron va faire leur ouvrir les vannes aux bonnes affaires. Là-bas, la rue est dangereuse mais la sécurité des piétons est le cadet des soucis des bureaucrates qui pérorent dans les colloques. Collomb regarde ailleurs. Ici l’eau courante n’arrive pas. Là c’est l’électricité, heureusement. Le pays a l’abandon, le peuple à l’abandon. Vingt ans d’idéologie libérale à l’œuvre !
Soyez maudits vous les puissants qui avez organisé un tel monde d’abandons et de souffrances pour « libérer les énergies », « responsabiliser les familles » et toutes ces mantras pourris que vos bouches parfumées font couler comme du vomi sur ces malheureux. La « dématérialisation des démarches administratives » va finir le sale boulot d’isolement et de relégation de ces milliers de gens. Dans le monde qui se prépare, ce sera tout comme ce jour que je viens de passer entre l’accueil amical dans la rue superbe d’un quartier délicieux, barrée par une grille coulissante, et cette plongée cinq minutes plus tard dans un faubourg de Delhi au cœur de ma pauvre patrie martyrisée par des brutes pour qui il y a des gens qui ne sont « rien ».
Confortablement installé dans le sens inverse de la marche et recevant directement dans le nez le jet glacé de la clim, je jouis des bienfaits de la SNCF comme pour chacun de mes allers-retours sur Marseille. Avant même mon aller-retour sur Liverpool, ma sinusite permanente avait dégénéré depuis trois semaines en une infection qui me tient souffreteux et toussant comme un perdu. Heureusement, la plupart de mes amis connaissent des recettes miracles et tellement naturelles ! Leurs messages en regorgent : « deux gouttes de pépin de figue, trois gouttes d’infusion d’écorce de baobab, une pincée de poudre de quinoa bleu, trois fois par jour en pulvérisations » décrète l’un, « une cuillère à soupe de jus de quincavouille diluée dans de l’abotum sinistrum en ampoule, quatre fois par jour sous la plante des pieds et dans les oreilles, et zou en quinze jours tu es guéri » ! Vous remercierais-je jamais assez ? Mais qui pourrait couper ces saletés de clim, omniprésentes, qui me tuent à petit feu ?
Donc après Liverpool, et deux discours à l’Assemblée, l’un sur les entreprises l’autre sur Cuba, en route pour Marseille. Je fais le point le clavier à la main. L’action internationale a toujours beaucoup compté pour moi. En ce moment, je travaille au regroupement de forces voisines en Europe et dans le monde (rien que ça !). Mais ce regroupement n’est pas inconditionnel. Il y faut du sérieux, de l’exigence sur les programmes. Et de la volonté d’écoute mutuelle. Je suis allé à Londres prendre contact avec Jeremy Corbyn. Reprendre contact. Car Christophe Ventura de « Mémoire des luttes » m’avait organisé une rencontre en 2012. Un moment dont le souvenir m’était resté bien net… tant il avait été déprimant. Aujourd’hui nous venons de reprendre langue. C’est stimulant de savoir que Jeremy est à la tête du Labour.
Comment oublier ce que c’était avant. La honte et la contagion du blairisme dans toute la social-démocratie de la vieille Europe ! Cette infecte lèpre des « new democrats » venus des Clinton aux USA. Hollande et Le Drian en étaient l’avant-garde dès 1983 en France. Cette vague a quasiment détruit tout le mouvement qui œuvrait depuis un siècle dans tous nos pays. En France et en Allemagne, les PS ont fait le sale boulot, en Italie ce sont les dirigeants communistes. D’Alema l’italien siégeait au coin du feu avec Blair sous l’œil protecteur de ce bon Bill ! Les partis communistes polonais, tchèque et hongrois adhéraient à l’internationale socialiste, en Espagne le parti socialiste devenait monarchiste, en Grèce le PASOK couronnait la dynastie des Papandréou. Telle est l’histoire des lendemains de la chute du mur. La page se tourne. Nous sommes là. Nous avons tenu la flamme. Nous sortons des catacombes.
J’ai découvert à Manchester le système de sécurité le plus grotesque du monde. Après avoir tant vu tant d’aéroports interchangeables, il est heureux de constater qu’on peut encore être surpris. Ici, le nombre et le raffinement des humiliations prévues contre les passagers est spécialement raffiné. Si vous avez du respect pour vous-même, évitez l’aéroport de Manchester. A la sortie de cette épreuve, me voici à pied d’œuvre devant le kiosque à journaux. Ici Corbyn prend cher ! Je découvre le « Daily Telegraph », avec ses manchettes aussi légère qu’un journal de France 2 ou une première page du « Monde » sur le Venezuela.
Évidemment « Le Monde » était ici représenté par un énergumène très parisien qui a commencé par tweeter contre moi en m’appelant « Mélanchon », avec un « a » comme dans les meilleurs tweets de l’extrême droite. La photo du tweet complète le tableau. Ce n’est pas moi. En effet on y voit Antoine Léaument. Le bouffi du « Monde » persifle pourtant : « ici on se demande « “qui est ce type ?” ». Léaument se fera connaitre ne vous inquiétez pas ! Dans l’instant, savourons ce genre de Rouletabille prétentieux qui ne connaît ni l’orthographe de mon nom ni mon visage alors qu’il est censé me « suivre » à Liverpool !
Pourtant même dans le journalisme d’opinion un certain professionnalisme n’est jamais de trop. À l’unisson avec le ton ordinaire de son illustrissime employeur, le voici qui se plaint de m’avoir attendu, moi qui n’avais aucune envie de le rencontrer. Ses collègues lèvent les yeux au ciel, exaspérés par sa cuistrerie. Réponse de Léaument qui organise la séquence : « si vous voulez partir on ne vous retient pas ». Puis voici les questions et la pluie serrée de ses obsessions. Il me demande mon avis sur « le chaos qui résulte du Brexit ». Mais il reste cois comme une quiche au poireau quand je lui demande où je pourrais observer ce chaos.
Puis il embraye sur l’antisémitisme de Corbyn à l’instar de ses tweets et de la demi page du « Monde » de la veille. Un tissu de reprises sans recul ni preuve de la propagande de Netanyahou soi-même. En effet le Premier ministre d’Israël, muet sur l’antisémitisme des dirigeants Ukrainiens et autres gugusses pro-américains, s’est pourtant mêlé des élections au Royaume-uni. Juste pour dire qu’un « antisémite comme Corbyn » ne peut être Premier ministre. En général quand une campagne électorale voit un homme de gauche être traité d’antisémite c’est qu’il n’est pas loin du pouvoir. Aucun homme de droite n’est jamais accusé de cela même en cas d’agressions anti-juives caractérisées comme en Ukraine, en Pologne et en Hongrie et sur la plupart des avant-postes des guerres de l’Otan. Ici, au Royaume-Uni, les médias de droite cultivent bien ce bashing.
Curieusement, les Anglais ne sont pas encore passé à la phase de judiciarisation de la vie politique, comme au Brésil, en Équateur, au Mexique ou en France. Ça viendra, j’en suis certain, car les ambassades des États-Unis sont en général assez conformistes dans leurs actions d’influence. Je me rappelle très bien de la campagne mondiale sur « le credo antisémite de Chavez » comme avait écrit « Libération » à partir d’une phrase dans un discours de Noël du président du Venezuela dans une caserne ! Les mêmes quatre phrases mal traduites avaient fait le tour du monde. Et au siège du PS, un agent double avait même fait un communiqué directement traduit des éléments de langage de la fondation des républicains. Bref le bon vieux rayon paralysant est en plein fonctionnement ici. Écœurant.
Naturellement, il n’a aucun effet sur personne car tout le monde sur place, comme partout ailleurs, est excédé de ce vieux film d’horreur éculé. Mais cela peut faire perdre des voix dans les circonscriptions où la communauté juive peut avoir un rôle. « Le Monde » insiste lourdement sur ce point en donnant la parole a de prétendus juifs, évidemment anonymes, qui déclarent ne pouvoir assumer leur fierté d’être juif et travailliste en même temps ! Certes, le procédé est grossier mais il peut être efficace. C’est bien le but : ici les élections sont à un tour et celui qui arrive en tête, même d’une voix, a gagné. De cette façon, le réseau du Likoud aide ses amis conservateurs en essayant de neutraliser un vote communautaire. Personne ne croit que cela marchera mais d’autres me disent que l’effet de répétition peut vite transformer un ragot en certitude. La presse anglaise complète le tableau. Pluie d’injures sur Corbyn et annonces apocalyptiques se combinent dans le cadre de que l’on appelle la liberté de la presse. Chacun annonce l’hiver nucléaire s’il y a des élections et si Corbyn gagne. Beaucoup de « si » mais on n’est jamais assez prudent !
La rencontre avec Corbyn a été bien amicale et très chaleureuse. Évidemment, elle n’a pas valeur d’approbation mutuelle. Le Labour reste un parti de la social-démocratie européenne dont les membres siègent avec le SPD allemand au Parlement européen, votent pour l’OTAN et ainsi de suite. Une puissante fraction de droite y tient la dragée haute à toute tentative de renouveau. À mes yeux, une volonté sociale et un plan d’investissement public après tant d’années de social-libéralisme c’est bien. Mais ce n’est pas la règle verte, ni la planification écologique dont nous estimons qu’ils doivent être la colonne vertébrale de toute politique de relance. On en parlera peut-être bientôt ensemble, avec Corbyn. Je préfère dire cela maintenant.
La convergence internationale est engagée sur bien des points. Je paye de ma personne pour y parvenir. Cette année j’ai rajouté à mon emploi du temps Moscou, Liverpool, Berlin, Madrid, Lisbonne, Athènes, Naples, Barcelone. Je ne le regrette pas. J’ai appris et j’ai fait connaitre notre travail. Il soulève un intérêt partout, sans équivalent pour un autre mouvement français. J’estime que la construction de « Maintenant le peuple » est aussi un résultat à mettre au crédit de ce bâton de pèlerin. Je me sens donc responsable de ne pas engendrer des frustrations du type de celle que nous avons vécu avec l’épisode Tsípras. Je préfère dire que nous avançons sérieusement mais que vraiment beaucoup reste à faire. Partout. Raison de plus pour ne pas ménager ses efforts !
60 commentaires
nathalie comber
M. Mélenchon, dans ce contexte politique je pense qu’il serait opportun que vous précisiez votre position sur l’immigration, trop vague pour vos opposants pour attirer stratégiquement des votes et pour vos militants. Vous avez l’impact pédagogique pour faire entendre la raison. Votre colère est partagée, partagée votre vison d’un ordre du monde humanitaire.
nahory
Mais comment est-il possible de travailler à une « convergence internationale » avec des socio-démocrates anglais soi-disant antisémites (rencontre « bien amicale et très chaleureuse ») et impossible de nouer des alliances avec la vieille gauche hargneuse ? Pourquoi la défense du Chavisme n’est-elle qu’oblique ? Il n’est pourtant pas difficile de faire un bilan honorable après 20 ans de règne, dans un pays où tous les bienfaits se voient à l’oeil nu même par des journalistes du Monde.
Dominique Bouchery
Il me semble que la réponse à votre question est contenue dans l’article. On peut travailler à des convergences, mais on ne peut pas nouer des alliances, ni avec les uns ni avec les autres, tant qu’il n’y a pas d’accord sur des questions fondamentales telles que l’écologie, l’OTAN, les traités européens, etc.
Dominique Bouchery
Il n’y aura jamais assez de précision et de pédagogie sur la position de la France Insoumise sur l’Union Européenne. Dans quelle mesure les critiques de MM Nikonoff, Asselineau, Jacques Cotta et d’autres, selon lesquelles cette position est trop ambiguë pour ne pas laisser craindre un scénario « à la Tsipras » en cas d’arrivée au pouvoir sont-elles justifiées ? Peut-on changer l’UE ? Le plan A est-il une proposition sérieuse ? Ou ne sert-il qu’à rassurer des électeurs trop attachés à l’Union pour voter pour quelqu’un qui propose une sortie immédiate ? Peut-être est-il nécessaire d’avoir « tout essayé » pour faire la démonstration qu’il n’y que la solution de la sortie. Il est effectivement probable qu’un référendum organisé aujourd’hui pour ou contre la sortie verrait la victoire du maintien. Mais quelles sont les marges de la négociation dans le cadre du plan A ? Quelles sont précisément les points qui entraîneraient la mise en œuvre du plan B ? On veut tout savoir !
René-Michel
« On veut tout savoir ! »
On n’a pas de boule de cristal ? Sinon on se bouge pour la campagne des Européennes et en cas de succès Insoumis, on aura ses réponses en même tant qu’on sera acteur de son propre avenir et de celui de ses concitoyens.
Invisible
Attention de pas tomber dans des propos de fachosphère en opposant les « bobos » du train aux vertueux pauvres authentiques. Pour être significatif, il faut marteler les principes de bases, que les cotisations sociales ne sont une charge par exemple, mais un bien que l’on nous confisque, dès à présent. Notez également que France 2 a diffusé un reportage sur la Deutsche Bahn (chemin de fer allemand) qui va très mal : maintenant ils nous disent la vérité mais le mal est fait. Les cheminots apprécieront. Et Macron se débrouille très bien. A Saint-Martin, il se fait une popularité. Ça ne va pas si mal pour lui, allez… Il surfe sur une mentalité de comptoir qu’il prend plaisir à encourager. Le lepénisme se porte bien, il l’a adopté. On va diminuer la formation intellectuelle des BTS (langues, math) ce qui fera d’eux des travailleurs plus limités. Au Brésil les oligarques et les religieux ont repris la main. Le Venezuela est menacé également, en grand danger.
Oxy
Je pense que sur votre non signature du « manifeste pour l’accueille des migrants » il va falloir que vous soyez très très clair sur votre véritable positionnement sur le problème de l’immigration. Car vous savez ils vous attendent tous au tournant pour faire de vous un anti-migrants et vous assimiler aux idées de l’extrême droite. Ils le font déjà en vous accusant de courir derrière le FN pour récupérer des voix. Donc à la FI aussi il va falloir que l’on comprenne cette position que je partage encore que, pour clouer le bec à tous vos détracteurs n’aurait-il pas été souhaitable de signer ? sans plus… Et ensuite insister sur le fait que l’élection européenne n’a pas comme seul sujet l’immigration.
René-Michel
La position de la FI et de Kuzmanovic sur la crise migratoire, ses diverses causes, les nécessaires combats à mener et décisions internationales à mettre en oeuvre pour permettre aux migrants chassés de chez eux de rester et vivre au pays sont on ne peut plus claires et exposées noir sur blanc dans notre programme, au même titre que l’exigence de la régularisation et de l’égalité salariale pour les travailleurs immigrés ou détachés en France ce qui limite la surexploitation libérale sauvage nuisible à tous ! Avant d’exiger de la clarté encore faut il faire l’effort de se renseigner à la source et de ne pas se contenter de gober le fiel des média main stream et des faux « amis ».
Isabelle G
Le slogan développé pendant la campagne présidentielle « L’adversaire, c’est le banquier, pas l’immigré », c’est de la FI si je ne m’abuse, pas du PCF ni de Hamon. Alors je trouve toute cette polémique sur une soit-disant ambiguité de la FI fort mal placée de la part de ceux qui depuis longtemps naviguent à vue sur le sujet. Rappelons aussi que « Vivre et travailler au pays » était un slogan du PCF dans les années 80.
BIBI
Ce que l’on dit des dirigeants du PCF ne doit pas surprendre. J’ai été adhérent pendant 23 ans. Je connais les mécanismes employés c’est pour cela que je ne veux plus discuter avec eux. Dès qu’on les contredit la réponse est : « Respectez-nous ». Quand j’ai démissionné en expliquant mes raisons, j’ai reçu de la direction du PCF un long courrier qui m’expliquait que je me trompais… Mais l’histoire m’a donné raison. C’est vrai également que certains sont sincères, mais ceux qui restent sont ceux qui croient détenir la vérité sur tout. L’exemple de Ian Brossat et sa réponse à Adrien Quatennens est symptomatique d’une « pratique idéologique ». Il ne faut céder sur rien. Notre programme est le résultat de larges discussions. Il sera amélioré, mais sans magouille. Bon courage Jean Luc, on compte sur toi, tu peux compter sur nous.
Pour ce qui est des discussions sur l’immigration je m’en tient au programme, mais peut-être faudrait-il faire une large conférence de presse.
morfin
En effet préciser encore un fois le plan A/plan B car certains craignent la suppression pure et simple du plan B. Ensuite sur l’accueil migrants je l’ai lu et n’ai rien vu qui soit fâcheux dans ce texte, signé par Rony Brauman toujours très fin dans ses analyses et qui correspond à la position de la libre pensée sur ce sujet. Que la compagne allemande de Lafontaine espère récupérer des voix de l’extrême droite vers elle c’est un sujet qui n’a rien à voir avec la FI.
L’élection à la Réunion est en effet une débâcle pour nous qu’il va falloir analyser vite fait pour que çà ne fasse pas de petits ailleurs. Pour l’instant LREM-FN-Républicains tiennent bon.
André
« Que la compagne allemande de Lafontaine espère récupérer des voix de l’extrême droite vers elle c’est un sujet qui n’a rien à voir avec la FI. »
Votre remarque démontre que vous n’avez pas une connaissance suffisante du sujet. Donc abstenez vous de relayer ces éléments de langage véhiculés par les médias « mainstream ». Le manifeste de Sarah Wagenknecht est disponible en français sur le site Médiapress si vous ne maîtrisez pas l’allemand.
oxy
@René Michel
Je suis d’accord avec vous, ce que je veux dire en disant qu’il va falloir être clair, c’est par rapport aux gens qui n’ont, loin s’en faut, pas pris connaissance du programme « l’avenir en commun » et surtout aussi qui ne vont pas se renseigner sur le blog de JL Mélenchon pour connaître véritablement son avis et ses analyses toujours très intéressantes. Donc à chaque occasion d’intervention publique dire et redire la position de la FI sur l’immigration.
René-Michel
Dit comme cela on est d’accord et y a du boulot.
D. Stourmovitch
Il me semble qu’il faudrait demander à ceux qui, à gauche, dénigrent la FI comment il comptent mettre en oeuvre leur politique de frontières ouvertes. Car si on comprend bien, c’est ce qu’ils souhaitent : « no border ». Qu’ils nous expliquent les conséquences d’une telle politique. Et pourquoi (dans le cas de M. Hamon ou de Mme Taubira), les gouvernements PS ne l’ont jamais mise en oeuvre (ni aucun gouvernement sur la planète, il me semble).
Ant
Je ne comprends pas pourquoi vous critiquez M Macron car il n’a pas d’autre choix que d’exécuter les directives de la commission. La France n’est plus un pays indépendant. L’UE est une dictature et colonie des USA. La seule solution est d’en sortir. Le libre échange avec des pays à bas salaires, l’absence de contrôle des mouvements de capitaux et une monnaie commune pour des pays aux économies différentes sont incompatibles avec le progrès social. La seule « autre Europe » est celle de pays indépendants qui décident de leur politique. L’Européisme est un dogme qui veut nous faire croire que les pays Européens devraient fusionner pour quelle raison ? Le libre échange détruit notre pays, notre industrie (une usine ferme chaque jour) notre agriculture, nos acquis sociaux. Les Français seraient prêts à quitter l’UE si un vrai débat avait lieu et s’ils savaient que la sortie de l’Euro ne créerait une dévaluation que d’environ 10 % selon plusieurs études sérieuses.
Invisible
Macron obéit essentiellement à l’oligarchie. Même en quittant l’UE, l’oligarchie resterait là à imposer sa puissance.
maxime vivas
Il y a des discours qui hissent les orateurs sur des sommets, comme celui de Jean-Luc Mélenchon à Marseille sur l’immigration et son intervention dans l’Hémicycle sur Cuba. Son intérêt électoral aurait été de ne pas les prononcer. Mais il a fait passer ses convictions, marquées par l’amour des peuples, avant un calcul électoral.
Sur Libération et du « Credo antisémite de Chavez », je vous invite à découvrir ici l’enfumage du journaliste, aujourd’hui rédacteur en chef de Courrier International, soutenu par Pierre Haski, aujourd’hui remplaçant de Bernard Guetta sur France Inter. Un ami, journaliste à Caracas, aujourd’hui revenu en France (et Insoumis) démontra le mensonge en retrouvant l’enregistrement du discours de Chavez. Il s’ensuivit une polémique jusque dans les colonnes de Libération. Les médias des milliardaires en eurent donc connaissance. Mais le clan est solidaire et n’a rien dit.
morfin
Le texte sur l’accueil des migrants (en fait des réfugiés) me semble en tout point correct. Ce qui manque est la face de l’autre coté des frontières et de la mer, à savoir pourquoi des personnes fuient et pourquoi ils sont prêts à vivre l’horreur qui les attend : vol, viol, esclavage, et mort pour quelques uns(unes), avec au bout un destin qui nous apparait misérable mais est préférable pour eux à celui attendu dans leur pays. J’incite à écouter RFI en soirée, radio tropicale, où une vaste campagne est menée en Afrique partout par les « conscientisés » pour alerter sur le risque pris dans cette aventure, et particulièrement les femmes qui déterminent quel enfant va partir (souvent à 17 ans), et celles qui partent avec bébés vers la mort. L’appel est en effet de rester au pays mais avec la perspective de changer la donne politique là-bas. Nous savons que l’argent envoyé par ceux qui s’en sortent est supérieur à l’aide au développement des occidentaux.
BOUCHET
Je trouve que certains commentaires sont bien trop critiques sur ce nouveau et habituel chef d’oeuvre qu’est ce billet de blog encore au dessus du summum habituel. Tout y est, la dénonciation de la misère des pauvres, l’attaque contre les chômeurs (j’en suis depuis presque huit ans). Aucun dirigeant politique que Monsieur Jean-Luc Mélenchon n’a aucun de courage à consacrer son temps à ces écrits, et sa diversité d’information. De même aucun groupe hormis LFI ne déploie autant d’énergie (Assemblée, RDLS, la Chaine télé). Tout cela ne mérite donc aucune critique mais au contraire un grand respect. Hamon peut juste se vanter d’avoir empêché la présence de Mr Jean-Luc Mélenchon au 2ème tour des présidentielles, quand au PCF n’en parlons pas : oui, non, oui, puis non. Seul bémol à ce magnifique travail, beaucoup des pauvres n’y ont pas accès faute d’ordinateur et connexion. Salut et Fraternité.
François Lacoste
A propos de votre article sur l’Aquarius, car ne pouvant donner mon sentiment sur ce sujet en pied d’article. Je pense que vos adversaires politiques vont adorer le retour du juriste du droit maritime, le pourfendeur des mauvais votants de tous pays et le donneur de leçon de maintient au reste de la planète. Ou pour le dire synthétiquement, le retour du socialiste. Le responsable politique doit élever notre vision du monde et de ses aléas et nous projeter dans la réalité. Il doit nous présenter les faits tels qu’ils sont, c’est à dire en l’occurrence tragiques, compliquées et sans solutions parfaites. Il n’y a pas à faire de calcul à Hollande ou à la Sarkozy sur un tel sujet.
Poncet
Dans les livres d’histoire, on pourra lire (si l’Histoire survit à la folie de ce présent et s’il existe encore des livres, bien sûr) que la graine de la belle Europe, la vraie, celle des peuples, de la solidarité et du goût du bonheur a été plantée en 2018 par une poignée de dirigeants de mouvements qu’on pouvait reconnaître à ceci que leurs noms étaient beaux : Insoumis, Podemos, etc…
Victor
Bonjour à tous,
Concernant Cuba et le « vaccin » anti-cancer, nous voici rendu au fait que ce serait un mensonge de votre part selon les dires de votre interlocuteur, hormis le fait que ce vaccin existe bien sous sa dénomination plus fleurie d’immunothérapie administrée avant la chirurgie sous forme de « néo-adjuvant ». En d’autres termes, il s’agit de renforcer la réponse immunitaire provoquée par un vaccin (et oui) en lui adjoignant un stimulant appelé « adjuvant d’immunité ». Ce qui dérange évidemment c’est que ce traitement existerait déjà à Cuba. Et alors !
Je ne peux que constater que vous êtes encore une fois le seul qui informe une majorité de gens de l’existence bien réelle de possibilité de non seulement soulager la souffrance, quoi que cela serait déjà bien, mais bien de l’éradiquer.
xerri
Vivre et travailler au pays était un slogan syndical des années 70. De quel syndicat, je ne pourrais le dire.
arthur 2
On peut le dire : la CFDT à laquelle j’adhérais entre autre sur la question des déchets et la « militarisation » inévitable des sites nucléaire.
AUBLE
EM, RN, LR, PS ne veulent plus d’immigrés et pour cause, ils n’en ont plus besoin et qui plus est vont sur les terres du RN pour préparer les européennes, d’autre part Macron et sa bande ont détruit le code du travail les acquis sociaux etc. De ce fait les emplois que l’on proposait à l’époque aux immigrés, le tour est joué maintenant ce sera pour les Français, dans le respect des nouvelles lois. Je soutiens à fond l’attitude de Jean-Luc Mélenchon.
David Fontaine
Votre billet parachève une nocturne lecture de l’actualité, où je re-découvrais pèle-mêle gràce à Mediapart, les « vertus » du capitalisme bancaire, quant à ses conseils de gestion de notre patrimoine commun, la fin du CCAS, la république moderne de Pierre-Mendès France. Je retiens par l’article 16 de notre Constitution, qui permet de « promulguer légalement la dictature » qu’une Le Pen ne s’en priverait point.
Il est de nouveau grand temps de nous délivrer une vision, où la science aura sa part, positive, et dans laquelle l’Homme saura s’inscrire, avec la Nature, en harmonie. Ré-vo-lu-tion, ces quatre syllabes sonnent bien, sont simples comme le soleil, et n’incitent guère à jeter le bébé avec l’eau du bain. Il s’agit moins de re-écrire l’histoire que notre Constitution, même si les deux peuvent se confondre. L’urgence est plus qu’ absolue. Merci M. Mélenchon.
educpop
Il fut un temps ou il fallait voter PS pour maintenir une majorité de gauche dans les différentes instances du pouvoir. Ceux qui résistaient étaient soupçonnés de déviance militante et de traitrise à l’égard de l’intérêt général, mais c’était un vrai casse-tête.
Maintenant c’est le PS qui empêche une majorité de gauche en se maintenant à des élections où tout se joue à des marges fines. Dont acte, il faut leur renvoyer l’argument avec force. Pour survivre, des organisations n’hésitent pas à briser l’élan qui pourrait se produirew, elles devraient savoir qu’elles seront mises en face des conséquences de leurs actes.