Dans quelques heures le remaniement aura lieu. Cet exercice est une diversion. En effet, il a lieu pour tenter de résoudre une crise de débandade unique en son genre. Mais il ne peut pas la régler. Le jeu des apparences qui commence est peint à la peinture à l’eau. À la première averse politique, il n’en restera rien. Par exemple, un grand remaniement maintenant ne sera plus possible après la raclée aux européennes. Donc il nous faut secouer le cocotier sans pause ni trève. Chutes garanties.
Les sorties de Bayrou et Hulot s’étaient amorties dans leur contexte respectif en dépit de la gravité du signal donné. La fuite de Collomb dans l’ambiance de l’affaire Benalla et des foucades du Président a été la goutte qui a fait déborder le vase. La déliquescence politique de la coalition présidentielle à travers le départ des trois figures emblématiques qui l’incarnaient ne se compense pas avec des seconds couteaux de chacune de ces trois sources déjà rendues bien maigrelettes. Les figures du centre sont Bayrou et De Sarnez, les autres sont aimables mais sans consistance de masse. Collomb incarnait la bureaucratie centriste du PS qui croyait se ripoliner après le désastre du Hollandisme.
À présent, ceux-là ont compris que seule la disparition dans le paysage municipal serait le plus raisonnable : Collomb lui-même ne prendra pas l’étiquette présidentielle pour les prochaines municipales. Le recrutement de Bruno Julliard, s’il a lieu, après celui de Dussopt, fait de la macronie la gire des bois morts du PS. Mais il n’entraine pas une seule personne sur ce qu’il reste de terrain au PS. Quoi qu’il en soit, cela répand sur le PS une délicieuse odeur de chrysanthème bien en phase avec la saison qui arrive. Pour ceux qui ne veulent ni se vendre ni se rendre, le moment est venu de changer de poste de combat. La fidélité au vaisseau fantôme de la rue de Solferino n’a plus de sens.
Le 15 septembre 2008, la faillite de la banque américaine Lehman Brothers faisait basculer le monde dans la crise financière. Dix ans plus tard, les anciens traders de la banque ont organisé une fête pour « célébrer » cet anniversaire. Les peuples, eux, n’ont toujours pas fini de payer pour eux. 950 milliards d’euros ont été injectés dans le système bancaire européen, en plus des 3500 milliards d’euros de garanties apportées par les États. L’augmentation de la dette publique, et les coupes dans les services publics et les prestations sociales qu’elle a entrainé sont la conséquence directe de l’irresponsabilité de la finance folle. La décennie a été celle où les États et les peuples ont colmaté la brèche pendant que les financiers la réouvraient ailleurs.
Car dans le même temps, en dépit des promesses la main sur le cœur des dirigeants européens et américains de l’époque, rien n’a changé. On laisse la finance régner sur toute l’économie et sur les États. Aucune de ses pratiques les plus outrancières n’ont été jugulées.
Par exemple, la titrisation, cette méthode qui consiste à transformer des crédits à la consommation ou immobilier en produits financiers, continue d’être encouragée par la Commission européenne. La pire forme a même été réhabilitée. Il s’agit de la possibilité offerte aux entreprises de titriser leurs dettes. Cette invention a pourtant été la broussaille qui a entretenu et propagé le feu dans la forêt de la finance.
Autre exemple : les activités spéculatives des banques n’ont pas été séparées des activités de banque commerciale classique. Les banques peuvent continuer à jouer sur les marchés financiers l’argent de leurs petits déposants. En France, Pierre Moscovici, alors ministre des Finances de Hollande, a été le scénariste d’une comédie indigne pour saboter cette séparation tout en faisant croire qu’il l’organisait. À la fin, à peine 2% des activités spéculatives d’une banque comme la Société Générale étaient concernés. Les banquiers, morts de rire, ont bu a la santé du PS !
N’oublions pas le rôle des agences de notation qui, tout en faisant la pluie et le beau temps, avaient absolument ignoré le risque qu’elles avaient sous les yeux. Elles sont toujours là. Leur pouvoir a été augmenté et elles fonctionnent toujours sur le principe de la corruption officialisée : les entreprises qu’elles notent sont celles qui les payent.
La différence entre 2008 et 2018 ? C’est pire maintenant qu’avant. Sous les yeux de tous une bulle gigantesque s’est formé. C’est celle de la « finance de l’ombre ». 99 000 milliards de dollars gérés par des fonds spéculatifs, des sociétés de capital-investissement qui échappent à toute régulation.
Il y aura donc une autre crise financière. Le monde croule sous les dettes. Au total, 169 000 milliards de dollars de dettes, tout confondu. C’est 72 000 milliards de dollars de plus en dix ans. Relisez le chiffre pour être sûr de votre compréhension. Pour les deux tiers, cette dette est privée, soit contractée par les ménages, soit par les entreprises. En France, la dette des entreprises s’est accrue de 750 milliards d’euros depuis 10 ans. Cette croissance ne s’est pas accompagnée d’investissements dans l’appareil productif équivalents. En effet, l’industrie française reste par exemple l’une des moins bien robotisée. Les géants du CAC40 ont préféré utiliser cet argent pour se lancer dans des programmes de rachat de leurs propres actions afin d’en doper artificiellement le rendement pour leurs actionnaires. De pures opérations financières sans aucune utilité pour l’économie réelle. J’ai dit souvent que ces dettes ne seront jamais remboursées. C’est pourquoi je milite pour une conférence européenne de la dette. Mon souhait est de trouver les moyens de régler ce problème de manière raisonnée et ordonnée. Mais par définition, les croyants de la magie du marché qui règlera tout ne peuvent l’accepter. La catastrophe est donc en vue aussi solidement installée que le phare du Planier en mer devant Marseille.
Dans cette période, la Chine a elle aussi participé à l’emballement de la dette mondiale. La dette totale y a été multipliée par cinq en 10 ans. Elle atteint 256% de son PIB. Cependant, elle n’est pas de même nature que dans d’autres parties du monde. Les dettes des entreprises chinoises sont pour la plupart libellées en yuan et détenues à l’intérieur du pays. Cette caractéristique la met un peu à l’abri des secousses des marchés financiers internationaux. En fait, il s’agit essentiellement de banques publiques qui ont prêté de l’argent à des entreprises d’État. Tout cela reste donc sous le contrôle du puissant État chinois. La dette chinoise, bien qu’importante en volume, n’est pas le principal risque pour l’économie mondiale. Sauf si la Chine décide de frapper au cœur de l’économie américaine en vendant ses propres titres de dette sur le trésor des USA. Mais c’est une autre histoire. Je l’ai déjà évoquée ici il y a peu et j’y renvoie mes lecteurs assidus. D’autant que cette conjoncture est de retour dans le cadre de la guerre commerciale que les USA mènent contre la Chine. La riposte chinoise se fait aussi sur ce tableau et nous aurons bientôt l’occasion de voir que ce n’est pas sans conséquences pour le monde entier.
La situation des États-Unis est bien plus problématique. Leur dette est, en stock, la plus importante. Surtout, ils sont retombés dans leurs habitudes les plus dangereuses qui ont déjà précipité le monde dans la crise en 2008. Les crédits subprimes, vendus à des familles aux faibles revenus, ont atteint de nouveau 600 milliards de dollars. Ils représentent 23% du total des crédits distribués aux ménages américains. Quant à Wall Street, les traders des grandes banques s’y sont partagés l’an dernier 31 milliards de dollars en bonus. Un record depuis 2006. Ce chiffre est indécent. Il est surtout inquiétant. En effet, la taille des bonus reçus par les traders mesure les risques à court terme qu’ils prennent. Une petite secousse, un coup de dé chinois sur les bons du trésor, un retour de l’inflation, une remontée des taux d’intérêt pourraient avoir des conséquences imprévisibles sur le système financier américain. Et donc sur le monde. La domination du dollar sur le monde est la certitude de la diffusion des crises étasuniennes au reste du monde. Les pays émergents ont déjà commencé à en faire les frais. Ces derniers mois, la Turquie, l’Indonésie ou le Brésil on subi des fluctuations du dollar renchérissant brutalement leur dette. Ce n’est pas anodin : les pays dits émergents font les deux tiers de la croissance mondiale.
Ces exemples montrent l’extrême instabilité du système. La finance est un parasitage permanent sur l’économie productive. Mais elle peut aussi tout entrainer dans l’abîme. La définanciarisation est une tâche prioritaire pour nous.
Un article de « Libération » fait un récit inacceptable d’une discussion du groupe parlementaire « La France insoumise » à propos d’un texte diffusé par Regards, Mediapart et Politis sur l’immigration. Cet article de « Libération » appelle plusieurs mises au point. La première pour garantir notre liberté collective.
En effet notre groupe doit pouvoir continuer à discuter librement des questions qui sont posées à ses membres sans que ces discussions soient aussitôt retranscrites sous la forme de psychodrame de « division » ou de « déchirements » par un média qui écoute aux portes et prétend avoir ses « informations » de l’intérieur. Faute de quoi aucune discussion n’est plus possible et une ambiance mortifère de méfiance mutuelle rend impossible toute vie commune. C’est sans aucun doute le but recherché ici.
La seconde concerne la liberté de chacun des membres du groupe. Celle-ci reste totale. Elle n’est pas mise en cause. Chacun d’entre nous reste maître de son point de vue et de son expression publique y compris quand il y a désaccord. Chacun naturellement doit évaluer l’intérêt d’une expression publique de ses divergences. Car afficher systématiquement sa « différence » comme moyen d’exister est aussi source de confusion même si cela peut flatter son égo. Et cela produit une image collective qui rappelle trop les nids d’intrigues habituels des partis de gauche et d’extrème gauche de toute taille. Chez eux toute l’activité est introvertie, se résume à des intrigues internes et consiste a se valoriser en dépréciant les autres. Le PS et diverses organisations d’extrême gauche ont beaucoup pratiqué ces mœurs, au prix d’une ambiance interne suffocante et d’une visibilité démoralisante. C’est avec cela que nous disions avoir tous voulu rompre pour retrouver un engagement positif, concret et aussi convivial que possible.
La troisième concerne le sujet en débat. Tout le groupe venait de découvrir un texte auquel seule une d’entre nous avait eu partie liée lors de sa rédaction et de la patiente collecte des 150 premières signatures. Aucun d’entre nous ne fut prévenu de rien pendant cette période de préparation. Or nous venions de mener collectivement le débat public des jours durant à l’Assemblée avec la loi « asile immigration » de Macron. Nous venions de présenter collectivement nos amendements et de publier ensemble une brochure sur le thème. Une certaine exaspération s’est donc en effet exprimée à se voir soudain mis en cause et interpellés sur des points déjà tranchés collectivement au fil de l’action parlementaire et dans le soutien sans faille aux actions de luttes de terrain. D’ailleurs, des propositions nouvelles étaient contenues dans nos amendements comme celle de créer un statut de réfugiés économique et climatique pour pourvoir apprécier les situations et décider sur une base légale ouverte. Autrement dit : pour rompre le cercle infernal du droit d’asile ou de l’expulsion.
Nous pensions avoir tout dit et mis au point une position globale, concrète et réaliste conforme à tout l’arc des principes dont se réclame la tradition humaniste. Personne ne nous a fait la moindre remarque sur ces prises de parole ni sur nos documents écrits. Aucun des signataires ne nous a non plus exprimé le moindre soutien dans la bataille parlementaire. Et je regrette d’ailleurs que le texte ne fasse aucune allusion à nos propositions et ne reprenne aucune de nos solutions concrètes. Mais je peux dire que nous restons disponibles pour discuter de toutes ces propositions. Cela alors même que plusieurs des signataires du manifeste se sont adressé à nous sur ce thème avant cela de façon… violente, pour ne pas dire davantage. Ou bien alors que certains ont appartenu ou soutenu le gouvernement Valls et son texte sur l’immigration et donnent à présent des leçons.
J’ai bien compris qu’en décidant de cette publication sans nous, sans avoir proposé la moindre discussion sur ce texte et sans aucun échange sur les solutions concrètes, les signataires ont voulu marquer leur distance avec le travail de parlementaire que nous avons mené. C’est leur droit, cela va de soi. Pour autant, était-il nécessaire d’insinuer contre nous après avoir condamné la politique du « bouc émissaire » ? Une semaine après les diatribes que l’on sait, dans l’acharnement contre nous qui est visé, par la phrase : « il ne faut faire aucune concession à ces idées, que l’extrême droite a imposées, que la droite a trop souvent ralliées et qui tentent même une partie de la gauche ».
Quoi qu’il en soit, si la méthode a choqué, le fond du désaccord est dans les termes qu’utilise le texte publié. « Il est illusoire de penser que l’on va pouvoir contenir et a fortiori interrompre les flux migratoires » déclarent Regard, Politis, Médiapart et leurs 150 signataires. Cela revient à renoncer purement et simplement à toute action politique contre les causes du départ. Cela revient à amnistier la responsabilité des gouvernements français et de la France-Afrique dans la misère et la corruption. Et surtout cela amnistie l’Union européenne pourtant particulièrement impliquée par ses soit disant « partenariats économiques » et ses « accords de pêche ». Le refus de mettre en cause l’Union européenne peut conduire aux pires aberrations.
Mais la suite du texte laisse pantois. Rajouter « A vouloir le faire, on finit toujours par être contraint au pire. La régulation devient contrôle policier accru, la frontière se fait mur » revient à dire que les frontières ne sont plus assumées. Ce n’est pas du tout notre point de vue. Nous croyons au bon usage des frontières. Sans elles, comment organiser « le protectionnisme solidaire » de notre programme économique, l’interdiction du statut de travailleur détaché, les obligations de ferroutage et ainsi de suite. Notre rapport aux frontière n’est pas idéologique. Il est concret dans un monde où celles-ci n’ont cessé d’exister que pour le capital et les riches et où nous avons l’intention de les rétablir contre eux. Disons-le clairement nous ne sommes pas d’accord pour signer à propos d’immigration un manifeste « no border », ni frontière ni nation. Nombre de nos amis les plus chers qui ont signé ce texte disent à présent n’avoir pas repéré cette phrase que les rédactions « no border » ont su placer.
Peut-être les formulations de Regards, Politis et Mediapart sont-elles seulement maladroites ou involontairement ambigues. Peut-être sont-elles du registre du commentaire médiatique davantage que du domaine du concret et de ses luttes. Donc, on se serait évité tout cela en parlant du texte avant de le publier. Quoi qu’il en soit on peut y réfléchir sans s’insulter. Je veux de nouveau résumer notre point de vue.
Nous ne croyons pas que ce débat doivent être le centre du débat des européennes. Le faire serait faciliter le travail de Macron et de l’extrême droite qui se sert du sujet pour éviter tous les autres. Mais une fois le débat ouvert, nous croyons d’abord qu’il faut combattre les causes de départ et rappeler que les gens ne partent pas par plaisir ! Renoncer à ce combat c’est cesser la lutte contre cet ordre du monde et rayer le sens du combat que mènent nos amis dans ces pays pour en finir avec les causes de l’émigration. Avec cela, soyons tout aussi fermes pour dire : le devoir de secours aux détresses en mer ou ailleurs doit rester inconditionnel. Pour autant, qui est partisan d’un droit automatique d’installation ? Pas nous. Nous avons proposé de créer un statut de réfugié climatique ou économique pour apprécier légalement les situations de tous les réfugiés. Mais il faut aussi interdire le statut des travailleurs détachés. Et donner des papiers aux travailleurs étrangers sous contrat de travail. C’est un tout.
Pour ma part, je veux le préciser : personne ne m’a proposé de signer. J’aurais dit pourquoi je suis en désaccord. Je suis internationaliste. Pas mondialiste. Je crois au bon usage des frontières, j’ai dit pourquoi. Je ne confond pas la coopération avec la libre circulation sans passeport ni visa. Je crois à un monde organisé par l’ONU. Comme je suis certain que nous gouvernerons tôt ou tard, je suis certain que mieux vaut avoir les idées claires sur ces sujets avant. En ce sens, la discussion n’est pas inutile si son but n’est pas de stigmatiser.
Car il est douloureux pour nous d’être traités de la sorte et d’avoir le sentiment que nos combats sont niées, que l’ambiguïté calculée d’un texte baptisé « manifeste » suffise à nous ranger dans un camp qui n’est pas le nôtre. Il est douloureux que mes discours de Marseille en pleine présidentielle sur ce thème, ceux de mes camarades à la tribune de l’Assemblée ne soient rien au point qu’on ne pense même pas à nous proposer de relire ensemble un texte sur le sujet. Un texte qui finalement ne connait aucune autre publicité que celle de la polémique et la division qu’il allume contre nous. Il est insupportable qu’un journal comme « Libération » en profite pour essayer de donner de notre groupe une telle image à ce point inverse à ce qu’il est, et à son fonctionnement réel. Comme s’il n’y avait rien de plus urgent pour ce journaliste que de tout flétrir de ce que nous sommes : notre identité collective et notre vie de groupe, nos efforts et notre travail. Comme si sur un tel sujet il y avait trop de combattants. L’invention d’une gauche anti-migrant en France comme en Allemagne est tout simplement un renfort pour nos ennemis communs de toujours.
Le médicament est une industrie très rentable. C’est même le premier marché du monde. En 2015, le magazine américain Forbes publiait un classement des actions les plus juteuses pour les actionnaires. L’industrie pharmaceutique y arrivait largement devant la banque, l’informatique ou la communication. En France, l’entreprise Sanofi est de celles qui gavent le plus leurs actionnaires. Entre 2013 et 2016, elle a même rendu plus de dividendes qu’elle n’a fait de profit. Et depuis 2009, c’est en moyenne 95% des bénéfices qui sont redistribués aux actionnaires. Elle empoche par ailleurs de copieux chèques de l’État français, notamment au titre du crédit impôt recherche. Partout dans le monde, les retours sur investissement exceptionnels pour les actionnaires sont la norme pour les grands laboratoires pharmaceutiques.
Comment un tel résultat est-il possible ? Ce n’est certainement pas en faisant des choix qui correspondent à l’intérêt général. Guérir les maladies ou éradiquer les grandes pandémies n’est pas leur sujet. Le 10 avril 2018, la banque Goldman Sachs publiait une note sur le modèle économique des laboratoires intitulée « Guérir les patients est-il un modèle économique soutenable ? ». L’analyste financier s’inquiète notamment d’innovations scientifiques qui permettraient de soigner plus rapidement et définitivement certaines affections. Le modèle économique de l’industrie de médicaments ne repose pas sur ces objectifs. Ses investissements sont concentrés sur des médicaments dit « blockbusters ». Ces produits sont destinés à soulager les symptômes plutôt qu’à guérir. Ils visent des affections qui touchent une clientèle riche plutôt que celles qui tuent le plus. Car celles-ci sont concentrées en milieux pauvres.
Les dérives de ce système sont déplorables sur le plan sanitaire. La consommation d’antidépresseurs en France en est un exemple frappant. 10% de la population en consomme régulièrement. Pourtant, leur efficacité pour soigner la dépression est encore sujet à une discussion scientifique. Ils ont par contre un effet addictif avéré. Aux États-Unis, les laboratoires ont investi massivement le marché des antidouleurs. Jusqu’à provoquer des vagues d’addiction graves. Ainsi, l’OxyContin, « blockbuster » du laboratoire Purdue Pharma, aurait provoqué 200 000 morts par overdose depuis 1999. En France, tout le monde se souvient du Médiator, produit phare des laboratoires Servier censé lutter contre l’obésité en agissant comme un coupe faim. Cette arnaque est responsable de 1200 à 1800 morts. On pourrait aussi citer le cas des antibiotiques. Entre 2000 et 2015, la consommation d’antibiotiques dans le monde a augmenté de 65%. Leur usage désordonné ou inaproprié a permis d’augmenter la variété des bactéries plus résistantes. D’après l’OMS, cette situation est responsable de 700 000 morts par an.
Ce résultat économique de machine à cash est obtenu grâce à l’activité principale des laboratoires : le marketing et le lobbying. Ils y dépensent largement plus d’argent que pour la recherche scientifique. Alors que la recherche et développement compte pour 15% de leur chiffre d’affaire en moyenne, leurs dépenses de marketing en représentent 25%. Ces entreprises lèvent des armées de visiteurs médicaux. Leur métier est de convaincre les médecins prescripteurs de remplir leurs ordonnances avec les produits les plus rentables. Les arguments ne sont pas toujours scientifiques. L’association « regards citoyens » a montré qu’entre 2012 et 2014, les visiteurs médicaux avaient dépensé 244 millions d’euros en cadeaux aux médecins. Cela va du stylo au week-end à la mer tout frais payé sous prétexte de colloque.
Pour neutraliser la régulation de l’État, les laboratoires utilisent les mêmes méthodes de corruption généralisée. L’inspection générale des affaires sociales décrivait dans un rapport sur le Médiator le rôle de la puissance publique de la façon suivante : « la chaîne du médicament fonctionne aujourd’hui de manière à ce que le doute bénéficie non aux patients ou à la santé publique mais aux firmes ». Les laboratoires ont toute liberté pour effectuer les essais cliniques. Et leurs scientifiques maison sont très actifs dans les procédures d’autorisations de mises sur le marché. L’actuelle ministre de la santé, Agnès Buzyn, était auparavant directrice de la Haute Autorité de Santé. Elle déclarait alors ouvertement que les liens entre son agence publique et les laboratoires étaient pour elle une chose positive. Quant à l’organisme chargé de négocier les prix avec des multinationales, il ne compte qu’une vingtaine d’équivalents temps plein. À tous les étages, la faiblesse de l’État et la connivence de caste dominent.
Nous proposerons lors de la discussion sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale des solutions pour en finir avec ce système. Nous proposons d’interdire les conflits d’intérêts malsains entre les organismes de l’État et les laboratoires. De bannir les visiteurs médicaux des hôpitaux publics. A tous les bouts de la chaîne, nous voulons introduire la démocratie médicale, l’avis des patients. Enfin, il faut sortir des griffes de l’argent notre santé. C’est pourquoi nous sommes pour la création d’un pôle public du médicament. Nous proposerons une voie concrète pour commencer à bâtir cet indispensable service public avec le démarrage d’un programme de production et de distribution des médicaments essentiels par la pharmacie centrale des hôpitaux.
Chaque mois, mille personnes cliquent qu’elles rejoignent le mouvement. C’est un signal que nous surveillons attentivement au poste de vigie du mouvement. Chaque semaine, deux à trois cent « évènements » sont annoncés par les groupes d’action de la France insoumise. Il s’agit d’initiatives de toutes sortes, décidées sur le terrain par les femmes et les hommes qui ont formé librement leur groupe et se sont déclarés au niveau national. Ces initiatives locales peuvent être directement rattachées à des campagnes nationales du mouvement comme ce fut le cas lors de la votation citoyenne pour la sortie du nucléaire. Ou comme lorsque la décision fut prise de participer à la campagne mondiale « nettoie la planète ». Mais de nombreuses autre fois il s’agit d’action décidées localement et directement mise en œuvre par ceux qui les ont imaginées. Enfin il y a des actions liées à la vie du mouvement en tant que collectif politique d’opposition au gouvernement. C’est le cas avec des pique-niques politiques, des fêtes locales avec prises de paroles ou des déambulations de rue avec porte-voix. Mais aussi les réunions d’atelier des lois, les conférences gesticulées, les enquêtes agitation dans les immeubles et ainsi de suite.
Qu’il soit bien clair que je n’évoque ici que quelques formes d’action parmi des dizaines. Le mouvement reste une forme ouverte. Nous voulons qu’il soit poreux avec la société. Pour ceux qui s’y interressent, l’idée est qu’il soit un « état » de la société elle-même.
Les actions à Marseille, par exemple, rendent compte de cette recherche. L’école repeinte, la rue bloquée trois jours, la caserne occupée, sont des exemples de cette ambition. Dans chaque cas on trouve certes des militants mais surtout des habitants du quartier ou des protagonistes directs qui sont impliqués. Le but de l’action d’un point de vue politique est d’augmenter la confiance en soi des acteurs et leur capacité d’auto-organisation pour la suite des évènements. Les gens qui ont bloqué la rue se sont vus et revus entre eux. Leur projet à présent est d’affronter les marchands de sommeil qui les surexploitent. L’idée est venue de leurs rangs. Ils mettent au point leurs propres méthodes. Il est probable qu’elles seront énergiques comme l’action pour bloquer la rue et la bretelle d’autoroute qui y conduisait. De la même façon, les résidents qui ont repeints l’école se soucient de la vie du square pourri qu’ils ont au pied de leurs immeubles. Et ainsi de suite. La structure du mouvement est de rester un label commun pour l’action.
Évidemment, nous nous faisons régulièrement noyauter ici ou là par des petits noyaux de personnes malveillantes. Elles viennent pour faire des « fractions » à l’ancienne et mener diverses « guéguerres picrocholines » soit entre vielles équipes locales de gauche qui se haïssent ou contre « la direction nationale » dans le registre du blabla démocratique qui appâte toujours les vautours médiatiques. Mais cela reste ultra microscopique. Et comme les conditions de participation au mouvement ont été fixée par notre assemblée représentative, tous ceux qui essaient d’instrumentaliser le mouvement sont aussitôt expulsés.
Mais l’inconvénient de ces tentatives de noyautage ne nous feront pas changer de nature. La structure du mouvement restera fondamentalement ouverte. Les inconvénients sont cent fois compensés par les avantages de créativité et d’initiative qui s’expriment. Les participants du mouvement auto définissent le niveau de leur engagement par le degré et la forme de leur participation concrète. Elles peuvent varier du tout au tout entre eux et pour chacun d’une période à une autre. Nos habitudes nous conduisent à plutôt être focalisés par le nombre des personnes engagées dans un groupe d’action. Elles sont 54 000 a cette heure. Mais cela ne résume nullement la réalité du mouvement. D’autres se contentent de faire des dons réguliers, cela est vital et ils le savent. Certains viennent en bénévoles aux sièges qui s’ouvrent ici et là. Comment fonctionnerait le mouvement sans eux ? Et ainsi de suite pour chaque forme d’action régulière : ateliers pancartes, Canal Fi, notes argumentées, logistique, que sais-je. Ce ne sont pas toujours les mêmes et certains ne font qu’une seule chose. Je ne crois pas que cela soit fondamentalement différent de ce que j’ai connu à d’autres moments de mon engagement personnel. Mais l’existence de la plateforme internet et l’absence d’enjeu de pouvoir crée une ambiance et une manière d’être qui est cependant caractéristique. Nous sommes au royaume de l’action, du faire. Une garde vigilante est montée pour maintenir cette caractéristique.
Le GIEC a rendu son analyse de la situation dans le changement climatique en cours. Les nouvelles ne sont pas bonnes du tout. Mais elles rappellent qu’on peut encore agir contre le pire même s’il parait évident que le changement est irréversible. En effet le réchauffement climatique a désormais atteint 1°C. Et il progresse d’environ 0,2°C par décennie. Mais cette moyenne ne concerne pas de la même façon toutes les parties du monde et sa constance n’est pas garantie. Par exemple, certaines parties du monde (comme l’Arctique) se réchauffent plus vite que d’autres. En tous cas si les émissions se poursuivent au rythme actuel, un réchauffement d’1,5°C sera atteint aux environs de 2040. Des milliers de territoires seront alors sous l’eau.
La lecture des engagements des États ne rassurent pas. Les contributions nationales actuelles, si elles sont pleinement mises en œuvre, mèneraient en 2030 à des émissions deux fois plus élevées que les émissions supportables pour maintenir le réchauffement à 1,5°C.
Pour bien comprendre, on doit savoir que maintenir le réchauffement mondial en dessous de 1,5°C est possible d’un point de vue géophysique. Si toutes les émissions cessaient aujourd’hui, le réchauffement resterait en dessous de 1,5°C. Mais c’est évidemment impossible sans des changements politiques et un niveau de mobilisation complets.
Quoi qu’il en soit, un réchauffement d’1,5°C aura des conséquences importantes sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Et même si le réchauffement était limité des maintenant à 1,5°C, certains impacts continueront au-delà de 2100. Par exemple la montée du niveau des mers. Et ces changements seront irréversibles. Cependant, ces impacts seront moindres que ceux d’un réchauffement de 2°C, seuil fixé par la COP 21. Car les effets d’une telle élévation ont été revus à la hausse. Et il faut se souvenir que les engagements des États, s’ils sont tenus, conduisent à 3,5 degrés.
Bref, la catastrophe est bien engagée, en toute hypothèse. Pour autant, il ne faut pas se résigner. L’action publique peut et doit se donner des objectifs ambitieux comme nous le faisons avec la règle verte dans notre idée de changement de Constitution. C’est à ce niveau de volonté et d’action qu’il faut porter toute l’action publique. Car limiter le réchauffement à 1,5°C implique des transitions systémiques profondes et rapides dans tous les process de production et d’échange. Et cela doit être fait dès les deux prochaines décennies.
Celles-ci doivent avoir lieu dans tous les secteurs (énergétiques, transports, bâtiments, terres et industries). Et aussi par des changements de comportement (alimentation notamment). Dans les trajectoires compatibles avec un réchauffement de 1,5°C, la part des renouvelables dans la production d’énergie primaire s’établirait en 2050 à environ 60%, celle des énergies fossiles à 33% (dont 5% pour le charbon, 13% pour le gaz et 16% pour le pétrole), et celle du nucléaire à moins de 5%. Rien a voir avec les plans des gouvernements Hollande et Macron. Vivement la mise en œuvre de « L’Avenir en commun » ! Sinon quoi d’autre ?
71 commentaires
CORSIN
Rien ne pourra arrêter le flux qui se dirige vers la FI, ni la droite et l’extrême droite, ni les médias, ni la gauche extrême ou social-démocrate. Faisons notre le concept de Gramsci, menons le combat culturel, avançons nos propositions concrètes.
Nous finirons par l’emporter autant par notre combat que par notre organisation horizontale qui réfute la hiérarchie sans nier pour autant l’apport essentiel de nos leaders naturels existants ou qui apparaîtront.
Oxy
En espérant que certains ne viennent pas la rejoindre et faire office de loup dans la bergerie pour mieux la « dégommer ». Ils devront défendre le programme l’avenir en Commun (même sans être d’accord sur tout) et pourquoi alors ne l’ont-ils pas fait avant ? Quand je lis de L Joffrin dans un de ces billets toujours critique à l’égard de J Luc Mélenchon : « on ne s’en plaindra pas que J Luc Mélenchon se rapproche de la sociale démocratie… » « de la sociale démocratie… » Je rêve ? C’est bien ce que ce journalistes aux ordres dit, la phrase est lâchée et on connaît la suite.
Devillerc
Malheureusement, tant que sera niée la réalité de l’invasion migratoire, l’audibilité du discours de la LFI restera inaudible.
Pauvres de nous, personne pour nous défendre et quel malheur de ne pouvoir recevoir les bonnes et justes paroles de Mr. Mélenchon qui a quand même tout bon sur bien des sujets !
encrier
« invasion migratoire » pas sur que vous ayez bon vous même à ce sujet, vu le terme que vous employez !
patrice 30
Les gens se foutent comme de l’an quarante du remaniement ministériel. Ce n’est pas notre problème. Macron est là pour quatre ans encore, merci M Chirac et Jospin qui ont acté le quinquennat et surtout la concentration des élections présidentielles et législatives. Merci aussi M Mitterrand qui, après avoir crié sur le coup d’état permanent que constitue la 5ème République, n’a rien fait pour en changer lorsqu’il était sur le trône. La gauche est divisée de chez divisée. Continuons le mur est droit devant.
Chat
Que penser de ces personnalités politiques qui analysent l’effondrement du PS (perte d’idéologie, coupure d’avec le peuple, dérives ultra libérales) et qui interrogés sur les solutions, puisent dans « l’avenir en commun », en appellent au rassemblement pour finalement annoncer leur projet de créer un nouveau parti au lieu de fusionner avec la FI.
DMc
Je sais bien que pour devenir majoritaire il faut que nous rejoignent des gens qui n’étaient pas avec nous avant. Mais les cadres socialistes de l’ « aile gôche » ! Je n’oublie pas le rôle négatif qu’ils ont joué pour les présidentielles et les déclarations récentes de Mme Lienemann sur l’Europe, c’est la capitulation à la Tsipras avant même le combat.
Autrement
Pas question de faire liste commune avec des « organisations », (comme MRC + Lienemann ), c’est-à-dire des mini-appareils en réalité concurrents, qui feront pression pour tirer notre programme en arrière. Proclamons haut et fort qu’aucune politique sociale et de services publics n’est possible dans le cadre de l’UE, et que la sortie de l’UE va devenir une nécessité. Faisons éclater la question dans le débat public des européennes, pour que le grand nombre des citoyens y soient préparés. JL Laurent du MRC, dans Regards, dit qu’il n’en est pas question! Or sans plan B, fiasco assuré (voir la Grèce). Ils n’ont pas encore compris que la FI est un « mouvement », une forme nouvelle d’action politique par opposition à la forme « parti ». Que des personnalités à titre individuel rejoignent notre plate-forme est une chose, mais le but est de mobiliser le grand nombre, les citoyens actuellement dégoûtés de la politique, pour les entraîner dans l’action de terrain.
educpop
Jean-Luc Mélenchon a dit que EM et MNL devront figurer en position éligible sur la liste FI pour les Européennes. Sans explications sur le fond, pour les militants de base une telle situation va compromettre le fonctionnement démocratique de la FI et jeter le trouble concernant l’indépendance affichée jusqu’à maintenant. Des militant(e)s compétent(e)s et fidèles ne peuvent pas figurer en haut de cette liste pour des raisons techniques. Certes le petit nombre de places oblige à des arbitrages difficiles mais Il ne faudrait pas que la tentation de substituer à l’appréciation des qualités de nos camarades des raisons politiciennes viennent couper l’élan. Les socialistes dissidents ont besoin de se recaser sans une organisation qui n’est pas en contradiction avec une grande part de leurs positions, mais tout en gardant une force autonome qu’ils veulent faire grandir. Au dépend de quoi par la suite ?
Gege
@educpop
Ce que vous affirmez est faux. Dans « le grand rendez vous » sur E1, Jean-Luc Mélenchon a reprécisé que c’était la commission des candidatures qui s’occupe de la liste des candidats. Il a également affirmé fermement que sur les choix politiques fondamentaux, il n’y aura aucun arrangement, aucun compromis. Attention au sectarisme si d’anciens élus ou militants de base du PS se rallient à « l’Avenir en Commun » je ne vois où est le problème. A l’inverse de B Hamon, dire qu’ils veulent se rapprocher de la FI est un geste politique fort qu’il faut savoir saluer.
Monsieur Bienpeu
Comme le notent des commentaires bien pensés sur ce blog, il semble que les récentes défections du PS viennent jeter un certain malaise quant à l’évolution de la FI. Comment voir d’un œil serein que des gens qui n’ont pas levé l’ombre de l’auriculaire en faveur de l’Avenir en Commun depuis des mois puissent briguer des places en vue des européennes? On croit rêver. Tant qu’on y est, pourquoi ne pas inviter d’autres comiques qui ont mené, ces dernières années, EELV dans l’ornière où ils se trouvent ? N’y a-t-il pas de candidats « maison » tout à fait éligibles ? Si 20% des électeurs ont choisi une autre voie en 2017, c’est peut-être parce qu’ils ne souhaitaient pas remettre le couvert dans l’état de décrépitude où des fâcheux l’avaient laissé. Lisez « La Lucidité » de José Saramago et vous verrez comment l’on se dirigera sous peu vers une abstention généralisée. Accepter ce genre de recyclage peut mener directement à la fin des haricots. Cela tombe bien, l’automne vient d’arriver.
rage au coeur
@Monsieur Bienpeu
« Accepter ce genre de recyclage peut mener directement à la fin des haricots »
Je compatis avec les haricots, Quelle déception!
Jean-François91
Certes, la FI a vocation à accueillir ceux qui se retrouvent dans son programme « L’avenir en commun », mais pas d’offrir des sièges de 1ère classe à des passagers qui pour ne pas perdre leurs privilèges ont mis 10 ans de trop à comprendre que le social-libéralisme de leur Titanic condamnait le peuple à la noyade. Pendant ces 10 ans ils ont contribué à faire croire, contre toute évidence, que leur rafiot était « à gauche » [sic]. Ils ne représentent plus rien d’autre que leurs paroles. Qu’ils fassent un peu leurs preuves dans la salle des machines. Cela n’a rien de déshonorant. Les privilégier d’emblée ferait un tort immense à la FI en la replongeant clairement dans la vieille tambouille. Même d’anciennes amitiés de Jean-Luc (que l’on peut comprendre) ne sauraient justifier pareil désastre.
insoumis lilou 45
Soutient total à Jean-Luc et à tous les camarades qui subissent les perquisitions et persécutions de l’état macroneux. Faut-il qu’ils fassent peur à ce pouvoir pourri pour qu’ils agissent de la sorte. J’avais dit à mes camarades que Macron était un facho, il m’ont dit tous en cœur « mais non c’est un ultralibéral », la frontière entre les deux et aussi fine qu’un poil d’œuf, la preuve aujourd’hui. Courage à Jean-Luc et à tous les camarades.
René-Michel
Résistance ! Et mépris, dégoût face à cette bande de tricheurs et de traitres à la République, à la France et à son peuple ! La rage noue ma gorge et mes mots … courage.