Il y avait dans l’air cette trame spéciale des jours terribles. C’était un tout que ce boulevard barré, ces tentes et ces groupes de marins-pompiers et de policiers, ces véhicules rouges, ces cars bleu sombre et, par-dessus tout, ce ciel plombé si peu courant à Marseille. Je montai à bon pas vers le croisement d’où l’on verrait la scène du drame sans déranger les secours. La mémoire s’agitait dans ses couches en sommeil profond. Des images remontaient vers moi de ce jour à Toulouse où j’arrivais au lendemain de l’explosion d’AZF pour faire la tournée des lycées professionnels atteints ou détruits. C’est toujours le silence qui reste en tête et sa trame singulière dans ce type de circonstances.
À ma descente du train avec Antoine qui m’accompagne, gare Saint-Charles, Lise et Sébastien qui viennent me chercher ont la tête des très mauvais jours. Ils sont sur pied depuis la première heure du drame et ils tentent d’en démêler les récits pour moi. Sur place, voici Prune et Josépha, puis Franck. On marche de concert. Personne ne parle. En haut de la rue où je suis passé tant de fois en manifestation, il y a un regroupement. Le ministre Denormandie m’attend pour me saluer (je suis le député de la circonscription), le préfet, et aussi Samia Galli, Pellicani, bref, les figures marseillaises du secteur. Nous voici tous ramené au plus simple de nous-mêmes : des êtres humains effarés brûlant de se rendre utiles. J’ai prévenu par tweet avant d’arriver : priorité à l’urgence humaine de la situation. On verra plus tard pour la discussion politique. On grimpe en vitesse le tournant pentu et voici le tableau que l’on devinait : un essaim de journalistes sagement rangés derrière un fil de plastique, les policiers avec les maîtres-chiens de retour de la fouille, et là-bas au fond la montagne de gravats.
Je marche aux côtés de l’amiral commandant les équipes de marins-pompiers. À Marseille, depuis le siècle dernier, ce sont les marins-pompiers qui font les services de secours et incendie. Cet homme a toute cette situation sur les épaules. Son pas est ferme. Professionnalisme, élégance de la relation. Ses hommes prennent des risques en fouillant car le troisième immeuble qui borde le trou est lui-même branlant. Tout à l’heure, il va prendre la bonne décision pour la sécurité des équipes. Une pelle vient pour décrocher ce qui s’effritait au sommet et leur tombait dessus par surprise. À peine touché, l’immeuble s’effondre sur l’emplacement où se trouvaient les sauveteurs quelques instants plus tôt. À partir de là tout va aller plus vite. Il faut fouiller pour dégager d’éventuelles poches de survie. Il le faut aussi pour que les chiens puissent savoir si des humains sont là. Pour l’instant, le torchis mouillé des murs tombés fonctionne plutôt comme un écran olfactif total. On ne s’attarde pas. Pas question d’encombrer ou de harceler.
Un petit mot encore pour les journalistes transis sur la hauteur et on va redescendre en prenant le temps cette fois-ci. Il faut parler avec tout le monde au fur et à mesure. Ce sera le plus long. Et peut-être le plus utile. Car ici ou là, parmi les gens qui sont sur ce trottoir, surgissent de pauvres gens éplorés. Soit qu’ils ne sachent que faire, soit qu’ils soient sidérés, soit qu’ils soient très fâchés parce qu’on ne leur permet pas de rentrer chez eux. Une dame erre. Son mari a 93 ans, il ne marche vraiment pas bien et il attend dans un bar depuis ce matin ; un homme et ses trois enfants à la main les yeux dans le vide qui ne sait que faire avec ces petits apeurés qui se tiennent collés à ses jambes ; une autre dame qui est très malade et le crie à plein poumons dans l’angoisse de savoir où elle dormira ce soir. Dans cette circonstance, je n’ai aucun pouvoir. J’écoute, je m’efforce de rassurer ou d’aider à rejoindre la mairie du secteur où l’accueil est bien organisé. Mes camarades font de même. Les gens parlent fort. C’est bien. Ça les aide à se libérer de l’angoisse. En fait personne ne demande rien. Tout le monde raconte ou dit sa peur. Une main donnée, un moment à écouter jusqu’à ce que le flot se tarisse, voilà ce qu’on peut faire d’utile même si c’est peu. Quoi d’autre sinon ? Toute notre humanité est dans notre relation aux autres. Et quand un monde est assez inhumain pour avoir rendu possible un drame si hautement prévisible, ces gens qui crient sont les sentinelles au bord d’un gouffre plus large que celui qui s’est ouvert sous les immeubles effondrés. C’est un monde qui s’écroule en réalité dont ces immeubles marseillais sont la ligne de front. Le monde de l’égoïsme et de l’indifférence aux pauvres et aux précaires, le monde du fric roi, le monde pourri que nous avons sur les bras.
L’effondrement de trois immeubles de la rue d’Aubagne à Marseille a remis sur le devant de la scène le problème de l’habitat indigne et insalubre. Il est vrai que dans la ville, le phénomène est massif. Dans le quartier de Noailles, où le drame a eu lieu, on parle d’un immeuble sur deux qui serait de mauvaise qualité. La fondation Abbé Pierre considère que 100 000 Marseillais vivent dans des logements très dégradés. Ces chiffres montrent l’état d’abandon dans lequel se trouve la population. Mais on aurait tort de croire à un évènement local.
La mauvaise qualité de l’habitat est un problème global et d’ampleur. Il concerne tout le pays. L’Insee répertorie dans son enquête sur les conditions de logement des Français les principaux défauts des logements. Selon cette enquête, 10% des logements en France présenteraient trois défauts ou plus. Cela représente 3 millions de logements. Tous, bien sûr, ne menacent pas de s’effondrer comme ce fut le cas à Marseille. Mais on en recense tout de même environ 400 000 dont la façade principale est « très dégradée » avec des « fissures profondes ». Les autres défauts menacent aussi la santé ou la sécurité des occupants. Dans la liste on trouve notamment les infiltrations d’eau, qui fragilisent la solidité des immeubles, les problèmes d’humidité ou les installations électriques dégradées. On sait que ces caractéristiques peuvent aussi donner lieu à de graves accidents. Enfin, un logement sur cinq est mal isolé au niveau des murs, des toits ou des fenêtres. Ce problème est responsable de nombreuses maladies chroniques parmi les pauvres qui ne peuvent pas se payer les factures de de chauffage que nécessiteraient de telles passoires.
Les plus touchés par ces logements indignes sont les locataires. Un logement sur cinq en location sur le secteur privé est touché par trois défauts ou davantage. Et on ne compte que 40% des locations sans aucun défaut. Ceux qui habitent là le font parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. L’accès à un logement social, dans les grandes villes, est souvent un rêve inaccessible. Deux millions de familles sont sur liste d’attente pour se voir attribuer une HLM et la file s’allonge d’année en année. Les récentes attaques du gouvernement vont encore aggraver les choses. Il a d’une part opéré des coupes dans les budgets des organismes HLM qui sont l’équivalent de 54 000 logements construits de moins par an. D’autre part, il incite à la vente à la découpe des logements sociaux. On peut donc s’attendre à une difficulté accrue pour accéder à un logement social. Sur cette misère prolifèrent les marchands de sommeil. Ils louent des logements indignes à des familles pauvres qui ne peuvent remplir les conditions drastiques de garanties ou de revenus qui sont habituellement demandés sur le marché.
Louer un logement qui ne respecte pas les normes sanitaires ou de sécurité est illégal. Mais la réponse de l’État et des collectivités face à la prolifération de ce commerce de la misère est dérisoire. Ainsi, seuls 0,6% des logements font l’objet d’un signalement portant sur leur caractère insalubre, dangereux ou sur le fait qu’ils ne correspondent pas aux normes de location. La majorité des marchands de sommeil peuvent donc, eux, dormir tranquilles.
Contre le logement indigne, il faut déjà commencer par faire respecter la loi. Nous avons mis en avant pendant la campagne présidentielle l’idée du « permis de louer ». Il s’agit de mettre en place une autorisation préalable de mise en location d’un logement. Ainsi, les pouvoirs publics vérifieraient que l’état du logement est bien conforme à la loi avant de délivrer une autorisation de mise en location, un refus ou une autorisation conditionnée à des travaux. Actuellement, les communes volontaires peuvent le mettre en place. Celles qui l’ont effectivement fait se comptent sur les doigts de la main. Marseille n’en fait pas partie, par exemple. Il faut généraliser le permis de louer et le rendre obligatoire pour les villes où se concentrent les logements insalubres.
Mais on doit surtout bien comprendre la nécessité d’une politique sociale du logement qui soit globale. C’est hors de portée sans un investissement massif dans le logement public de qualité. Au rythme de 200 000 HLM supplémentaires par an, cela permettrait de résorber les interminables listes d’attente que l’on connaît aujourd’hui. Une autre direction de travail est de rompre la pure logique de marché dans le secteur. On peut pour cela encadrer les prix sur le marché privé jusqu’à faire baisser les loyers dans les grandes agglomérations où ils ont atteint des niveaux délirants. C’est en rendant le logement accessible à tous que l’on sortira les familles pauvres des griffes des marchands de sommeil. Le logement n’est pas un bien comme les autres que l’on peut laisser entre les mains des spéculateurs et du marché. Il conditionne l’accès au travail, à la santé, le droit à la vie privée, à une vie de famille etc. La question du logement des pauvres ne doit plus être considéré comme un à côté, un aspect secondaire d’un marché pour le reste adaptable. Dans ce domaine comme dans tous les autres, la pauvreté n’est pas la marge d’un système qui fonctionnerait tant bien que mal. Le nombre des personnes concernées montre que la pauvreté dans ce domaine aussi est une des conditions de l’accumulation financière artificielle qui s’exerce dans le secteur. La rareté du logement pousse tous les prix à la hausse, toutes les affaires tordues à la propension, et pérennise dans le silence des victimes sans choix les pratiques les plus honteuses.
Une alerte maximale nous vient du Brésil. Le déroulement de l’opération qui a permis au candidat d’extrême droite de gagner l’élection présidentielle porte des leçons qui ne se limitent pas à la compréhension des évènements brésiliens. Un plan d’action a été mis en œuvre qui révèle un plan de travail que l’on voit se généraliser partout où l’Empire néolibéral affronte des alternatives politiques. La phase décisive du processus a été l’élimination judiciaire du candidat de gauche Lula qui était alors donné gagnant dans les sondages. La nomination du juge qui l’a condamné sans preuve comme ministre de la justice du gouvernement d’extrême droite est la signature de la corruption politique de la justice de ce pays.
Ce qui m’alerte, ce sont deux faits qui se répètent d’un pays à l’autre. Je parle pour l’instant des Amériques. Mais, bien sûr, les comparaisons avec la situation en Europe fonctionnent totalement selon moi. Le premier fait est la répétition d’une enquête d’opinion à l’autre d’une réalité nouvelle : ce sont désormais les libéraux qui sont les plus nombreux à penser qu’un régime autoritaire est bénéfique pour régler les problèmes d’un pays. Pour que ce sentiment lamentable l’ait emporté dans ces secteurs de l’opinion et de la population, il aura fallu une contamination d’un genre spécial. L’autoritarisme est l’enfant de l’obsession d’efficacité et de performance qui est le substrat du discours libéral, quand bien même n’est-il jamais concrétisé par aucun gouvernement libéral. C’est ici toute une logorrhée technocratique qui trouve un débouché idéologique radical. Le mythe du surgissement de l’énergie créatrice par l’abolition des règles, le culte du découvreur dans son garage qui ne doit rien à personne sinon à son seul génie, tout cela et combien d’autres lieux communs de l’imaginaire des élites sociales contemporaines ne sont que des variantes « modernisées » du « führer princip », le principe du guide génial dont les fulgurances seraient d’autant plus efficaces qu’on aurait renoncé à organiser leurs évaluations.
Je suis frappé, à l’Assemblée nationale, d’entendre les députés de la République en marche, si largement issus des milieux dirigeants des entreprises, se plaindre sans cesse de la longueur des débats, psychologiser toute opposition jusqu’au point de traiter de fou l’un ou l’autre de leur contradicteur non comme une injure mais parce qu’ils le croient sincèrement ! Et s’il leur arrive de le regretter ce n’est que comme on regrette une inconvenance d’attitude dans certains milieux plutôt que comme le constat d’une aberration de leur propre raisonnement.
La première enquête montrant ce lien entre le désir d’autoritarisme et l’adhésion au libéralisme est venue des USA. La suivante de France à l’initiative de la fondation Jean Jaurès. Ce constat en appelle un autre. Il n’y a pas de contradiction entre la politique néolibérale et le régime autoritaire. À maints égards, on peut dire que c’est le contraire. Le néolibéralisme s’épanouit d’autant plus facilement que le régime qui l’assume est autoritaire et même totalitaire s’il le faut. La fameuse saillie de Juncker « il n’ya pas de démocratie en dehors des traités européens » formule d’une façon limpide le contenu de ce moment libéral autoritaire. Surtout si l’on tient compte des mises en œuvre de ce principe contre Chypre, la Grèce et plus récemment l’Italie.
Il ne fait plus de doute que cette tendance ne peut que s’accentuer. Elle ne se contente pas d’être « un point de vue ». Elle est déjà l’emballage d’une pratique effective qui aurait suscité des réactions d’indignation unanimes il y a une décennie et qui passent à présent sans coup férir dans une opinion progressivement mythridatisée. En atteste un fait constant : la sévérité des condamnations pour faits d’action écologique ou syndicale. Certes, cette sévérité est en relation avec la pluie de lois de réduction des libertés et des droits des justiciables qui se succèdent. Jamais aucune évaluation de leur mise en œuvre n’est réalisée ni demandée par les pouvoirs en place. En France, cette évolution est consternante. 95% des décisions de confinement ou de gardes-à-vue prises dans le cadre de l’application de l’État d’urgence l’ont été contre des militants écologistes ou syndicalistes. Les sanctions se durcissent, les procédures mises en œuvre déploient une brutalité croissante. En introduisant dans la loi ordinaire les dispositions extraordinaires de l’État d’urgence, tout aura empiré à très grande vitesse.
Depuis lors, on ne compte plus les cas semblables mais aussi les appels à durcir les sanctions ou à prolonger les poursuites judiciaires à l’initiative des procureurs, sur consigne gouvernementale. Il ne se passe plus une semaine sans un abus de cette nature contre une organisation syndicale tout entière ou contre des manifestants ramassés au hasard de razzias. Mais cette tendance doit être corrélée à l’évolution des idées dominantes dans la composition sociale des corps judiciaires. Mais tout autant dans celle des personnes qui animaient les contrepouvoirs idéologiques traditionnels. Ceux qui actionnaient dans le passé les gardes fou protecteurs des libertés sont devenus timides. Que la ligue des droits de l’homme, la franc maçonnerie, et tant d’autres n’aient trouvé à redire en France à l’utilisation d’une procédure anti-terroriste contre un parti parlementaire d’opposition comme la LFI en dit tellement sur l’évolution idéologique de ces secteurs de l’opinion autrefois si vigilantes.
Ce retour sur ce qui s’est produit dans la persécution politico-judiciaire contre LFI me ramène encore à une tendance lourde observable sur la scène politique aux Amériques. La judiciarisation des combats politiques dans le but d’éliminer l’opposition en l’empêchant d’agir sur la scène de la démocratie est désormais une constante. On a vu le cas brésilien. Lula a été accusé d’avoir bénéficié d’un cadeau des entreprises sous la forme d’un don d’appartement. Une accusation sans aucune preuve matérielle. Mais il a été condamné et écarté du processus électoral à l’issue de tout un parcours de simagrées judiciaires aussi pompeuses. La même mésaventure atteint l’ancien président de l’Équateur Rafael Corréa. Le voila accusé sans aucune preuve, sinon les déclarations de l’intéressé, d’avoir ordonné l’enlèvement et l’assassinat d’un ex-député. Même processus pour Gustavo Petro en Colombie, l’homme de gauche présent au deuxième tour de la présidentielle dont l’election sénatoriale est annulée pour des motifs « judiciaires » tout aussi ubuesques. Avant cela, il y avait eu une série de « coups d’États constitutionnels » sur le modèle des procédures judiciaires en grandes pompes. Ce fut le cas au Honduras, au Paraguay et au Brésil.
On ne doit pas regarder tout cela de trop haut. Les peuples concernés ne sont pas des ramassis d’indigènes folkloriques. Ils forment des nations obsédées de droit positif. Mais c’est un fait que la judiciarisation de la lutte contre les oppositions a franchi un seuil partout. Aux Amériques et en Europe. La bas, elle complète les stratégies d’assassinats politiques qui s’appliquent aux militants et aux candidats. Je ne fais pas la liste des morts et des tentatives d’assassinat dans ces pays avant, pendant et après les élections récentes dans chacun des pays. Dorénavant, la stratégie de l’empêchement judiciaire visent les oppositions parlementaires et les élus en fonction.
C’est ce seuil qui a été franchi en France contre la LFI. La banalisation de ce coup de force ouvre bien des contradictions et une chaînes de conséquence que l’on ne devrait pas tarder à observer. En effet, par exemple, les procureurs en charge des dénonciations dans le dossier des attachés parlementaires ne laisseront pas, dans la phase décisive du processus, se répandre l’idée qu’ils pratiqueraient un « deux poids deux mesures » trop visible. On verra donc bientôt, je l’espère, le réveil de certaines consciences quand, à leur tour, les 16 autres députés de LR et du PS, leurs sièges seront perquisitionnés ainsi que leurs assistants parlementaires. Naturellement, on comprend que je ne le dis que pour mieux démontrer ce que je dis ici. De telles perquisitions n’auront pas lieu. Celles qui ont été organisées l’ont été dans un but purement politique qui s’inscrit dans une démarche globale à finalité politique. Il faut donc comprendre que nous n’en sommes qu’au début de la mise en œuvre de cette stratégie. Elle ne s’arrêtera pas avant d’avoir réalisé son objectif politique.
Le résultat du referendum en Nouvelle-Calédonie est une déception pour tous ceux qui croient à la nécessité d’une pleine souveraineté des populations de l’archipel. Je me suis déjà souvent exprimé dans ce sens. Je ne vous apprend rien en vous disant que je me suis lié à la lutte indépendantiste du vivant de Jean-Marie Tjibaou. C’était une époque d’affreuses violences coloniales. J’entrais dans le dossier dans un moment spécialement tendu. Les frères de Tjibaou avaient été assassinés sur une route et leurs assassins avaient bénéficié d’un non-lieu. La troupe cantonnait. C’était l’époque des violences unilatérales et des provocations les plus incroyables contre le mouvement kanak. La suite fut tout aussi douloureuse jusqu’au massacre de la grotte d’Ouvéa.
Les accords de Nouméa furent voulus et signés par tous les leaders du mouvement indépendantiste en même temps que par ceux du camp adverse que dominait alors la personnalité de Jacques Lafleur. Ces accords se présentaient comme une pause dans l’escalade des violences contre les Kanaks et un temps de préparation matérielle à l’exercice de la pleine souveraineté. Le temps a passé mais pas la profondeur du clivage qui partage les gens sur place. Le résultat du référendum en atteste. Le niveau du oui est bien au dessus de ce qu’annonçaient les sondages. Les tribus kanaks et les quartiers ont voté massivement pour le « oui » à l’indépendance. Mais elles n’ont pas compensé les votes contre l’indépendance des secteurs urbains. L’arrière plan social a tétanisé les esprits faisant craindre une catastrophe lourdement agitée pour effrayer. Pourtant la structure économique néo-coloniale est totalement responsable de la situation locale : la vie plus chère de 33% et de 73% pour les produits alimentaires, des salaires inférieurs de 20% et ainsi de suite, tout cela c’est du concentré du rapport social qui forme la trame économique du « Caillou ».
Quoi qu’il en soit, toute la situation nous impose un devoir de prudence dans la prise de parole et d’accompagnement respectueux de la décision prise dans les urnes. Pour autant, le plan de marche prévu par les accords doit être tenu tel quel sans remise en cause d’aucune sorte. C’est à ce prix que le processus de paix convenu entre les parties sera protégé et pourra produire tous ses effets bénéfiques. Les parlementaires de « la France insoumise » ont adressé aux populations qui se sont exprimées un salut républicain confiant dans l’avenir de la paix et de la souveraineté populaire. Sur place, les membres du mouvement se sont mis en mouvement dans une logique de solidarité maîtrisée mais profonde. Des extrémistes issus de la droite pensent faire de ce vote l’occasion d’une remise en cause du reste du calendrier fixé par les accords. C’est inutilement provocant. Et ce serait une grande erreur. Tant qu’un calendrier laisse ouverte la question du statut politique de l’archipel et donne des rendez-vous démocratiques, la paix est possible, la préparation est possible, le dialogue reste l’outil de la vie en commun. Il faut absolument tourner la page de la violence et de la contrainte qui a dominé les cent précédentes années. Quand une population se prononce de façon aussi claire mais assi partagée en quasi moitié, nul ne peut esperer contraindre qui que ce soit.
74 commentaires
morfin
D’abord on pense aux marseillais et on est de tout coeur avec eux ! Ensuite bien sûr aux Brésiliens qui vont en baver comme avant eux les Argentins, les Honduriens, et tant d’autres. Et bien sûr aussi aux potes qui ont du subir ces perquisitions stupides, car nous savons que nous continuerons à penser, à voter, comme nous l’entendons. le plus minable aura été des positions serviles à souhait de journaux et revues qui reprenaient sans fin le même texte, la même photo, la même perception erronée et c’est çà le plus grave, car c’était presque mieux de lire directement la presse aux ordres des patrons multinationaux que celle recopiée sans distance par politis, l’huma et bien sûr le torchon Mediapart en qui je n’ai jamais eu assez confiance pour leur donner le moindre centime. Bravo aussi aux indépendantistes, et USTKE.
hurt
Comme partout ou les colonies prennent racine, elle pourrissent les cultures humaines, laissent à ces peuples de miettes pour qu’ils achètent principalement ce que ces colonies apportent ! Le moderne dans la largeur de ce qu’est ce mot. Les cultures s’envolent, la mémoire n’est pas archivée puisque les échanges étaient autour d’une place, d’un feu, d’une fête et se racontait l’histoire de génération en génération. La civilisation se croyant arrive, renverse la culture, pourrit les gens par aides en contrepartie d’exploitation de leurs ressources. Tout est stratégie pour avilir les peuples à la religion du capital et même l’église y prend place et entretien la misèfaisant croire que l’imaginaire est ce sauveur.
Quand tu demandes à un peuple s’il veut devenir indépendant, rompu à l’aide qu’il reçoit pour survivre et a oublié ses traditions de vie, lesquels voudraient retourner aux traditions dont la civilisation a su détruire et pourrir ?
Carmine
Encore une très belle tribune. Oui espérons que les gens se réveillent.
masselot
Le maître mot est responsabilité, ce qui veut dire implication personnelle. Hors beaucoup pensent qu’il est plus confortable de suivre un « chef », quitte à perdre sa liberté qu’ils n’ont pas puisqu’il sont prêt à suivre un chef même totalitaire.
Dénia
Analyse encore et toujours très juste et intéressante. Le coup de force, menée contre la FI, est évidemment de nature politique et vise, tout bonnement, à l’élimination de cette opposition radicale. Ceux, prétendument de gauche, qui attendent d’en ramasser la dépouille se foutent le doigt dans l’oeil. C’est en effet ne rien comprendre à la colère populaire grandissante et à sa conscientisation. S’abstenir de crier avec les loups n’est pas suffisant en la circonstance. Dans un tel contexte, les attaques publiques du groupe rassemblé par Liem sont particulièrement mal venues, notamment en mettant en cause Sophia Chikirou et Manuel Bompart. A-t-il des choses à livrer à la police ?
PINGUET André
Petite victoire ! Dans le cadre de la criminalisation de l’action syndicale, Julien Pauliac, responsable CGT dans le Puy de Dôme, convoqué à comparaître en correctionnelle pour « manifestation illégale » (distribution de tracts à un péage d’autoroute, après information de la Préfecture) suite à plainte du concessionnaire de l’autoroute, vient d’être relaxé !
Boost Isabel
Merci M Jean-Luc Mélenchon pour ce dialogue ouvert et continu, c’est pour moi une source de grande richesse. Je veux revenir sur le point « libéraux et liberté le divorce ». Ce qui est arrivé à LFI est très inquiétant mais totalement prévisible. Que vous ayez considéré Mr Macron seulement comme un adversaire, m’étonne. Votre profonde culture républicaine vous aveugle et vous a aveuglé. Vous « lisez » vos adversaires à l’aune de vos schèmes. Pour vous le Président est le Président. Erreur, c’est un ennemi, ennemi du peuple, voire même contre son gré, il ne sait rien du peuple. Le peuple, chez lui (Macron), c’est une variable, comme dans la gestion d’entreprise. Si vous lisez Macron à partir de sa culture et non pas de son costume présidentiel, vous le comprendrez, pour mieux le combattre. Ceci une leçon ! Pas du tout ! Macron est formaté par ses écoles, son parcours et il applique ce qu’il sait, rien d’autre. La start-up est son dogme. Il est ainsi, pas autrement.
Sam PABLO
Oui votre lecture permet de mieux comprendre ce qui s’était joué à Marseille lors de cette rencontre tardive orchestrée par l’Élyséen.
Jean-Luc Mélenchon ne peut le designer comme tel mais nous devons l’appréhender en tant que notre ennemi.
Michel Juhel
Merci pour cette petite analyse. Je crois aussi qu’il serait temps que JL Mélenchon considère Macron pour ce qu’il est : un usurpateur intelligent, ce qu’il lui même dit puisqu’il explique qu’il a réalisé un hold up électoral. Mais je comprends aussi la position de Jean-Luc Mélenchon qui sait que s’il commençait à dire cela publiquement ce serait immédiatement utilisé, dévoyé, amplifié et risquerait de produire des effets encore pire sur l’opinion publique que ce positionnement actuel de respect de « l’institution » qui nous agace mais ne nous fâche pas car nous savons bien ce que pense réellement Jean-Luc Mélenchon cet insupportable « petit napo » au travers de ces différentes interventions et écritures. Nous sommes dans une dictature à bas bruit managée par les spécialistes de la com et du management que nous avons bien vu à l’oeuvre dans nos boites et nos administrations, une bande de brutes trés polie !
Marc
Depuis très longtemps je pense que le néo libéralisme se sert de toutes les idéologies contribuant au maintien et à l’extension de son pouvoir sur le peuple, ici et là. Je repense à l’élection présidentielle 2017 et à ce deuxième tour « bonnet blanc et blanc bonnet ». C’est bien clair maintenant !
Pour celles et ceux qui n’ont pas encore compris, des retours plus lointains dans l’histoire devraient inciter à une vigilance accrue. La seule réponse : fédérer le peuple !
François Brun
Concernant le Brésil, je trouve que la dénonciation du grand Satan que seraient les E-U est un peu courte. Ceci dit sans vouloir être le mauvais coucheur de service, je suis la plupart du temps d’accord avec Jean-Luc Mélenchon. Il y a eu le rôle important, dans l’évolution politique du Brésil, qui a été pris par les églises évangéliques. Ceci doit être analysé.
Je vous propose ci-après l’analyse de J-P Damaggio (au je ne connaissais absolument pas avant de tomber sur son blog) et qui, a défaut d’expliquer complètement le phénomène tente une première analyse des causes de la défaite du PT. Comme il le souligne, la perte en 2016 de la mairie de Rio par le PT au profit d’un évangéliste pas si différent que ça de Bolsonaro, était un vrais signe annonciateur des résultats de l’élection de 2018.
jacqueline CEYTE
Merci pour ce lien fort instructif à propos de la composante évangéliste de l’élection de Bolsonaro. Cette dimension religieuse alliée du libéralisme devrait être prise en compte aussi en France où toute une frange de la société se tourne vers des mouvements « ésotériques »- voir le succès de la venue de la guru du câlin Amma où l’audience des pratiques chamaniques!
mastrangelo
J’ai bien peur que la dérive autoritaire que vous décrivez s’accentue à l’occasion des manifestations du 17 novembre car les dérives sont à redouter ce qui ne manquera pas de légitimer une intervention des forces de l’ordre et la diffusion d’images négatives de l’expression populaire.
Liégeois Jean-Marie Belgique
Les néo-libéraux rêvent d’un capitalisme comme celui de la Chine. Je comprends mieux pour ma part l’intérêt d’un Raffarin et de l’UMP pour le PC chinois.
En Belgique, un coup d’Etat a été réalisé il y a 18 mois avec l’éviction de Paul Magnette (PS) de la présidence de la Région wallonne. Mr Magnette était vent debout contre l’accord entre le Canada et l’UE. Le PS et le CDH (même parti que Juncker au parlement européen) étaient en coalition aux commandes de la RW. L’UE a donc fait pression sur le président du CDH, Benoit Lutgen. Celui-ci a du jour au lendemain rompu le pacte de coalition au niveau de la RW et le CDH s’est allié avec les libéraux pour prendre les commandes à la RW. Et bien entendu, on n’a plus entendu la moindre opposition de la part de la RW à l’accord entre le Canada et l’UE.
Monsieur Mélenchon, ils ont peur de vous, c’est pourquoi ils vous attaquent si durement. Nous sommes des millions avec vous et nous vous remercions.
dominique pierre
Tout d’abord l’indignation et la tristesse sont légitimes. Oui ce sont bien les maisons des pauvres qui tombent. Tandis que la ville essaie de minimiser sa responsabilité nous, insoumis devons être dans ce moment historique ceux qui proposons au plan local un vrai espoir de changement.
Face à l’urgence sociale, l’état de nécessité nous oblige à nous rassembler pour proposer aux pauvres de sortir de la pauvreté. Tout simplement.
Redon
L’attaque contre Jean Luc est la même que celle contre Fillon. Il fallait que l’extrême droite soit au deuxième tour. Macron se nomme le rempart contre l’extrême droite européenne, il faut donc éliminer ceux qui peuvent le déstabiliser. Il veut rejouer ce qui s’est passé pour son élection.
Sur le Brésil, il y a 2 sortes de dictatures, la bonne et la mauvaise. La mauvaise est celle qui met en péril l’impérialisme. 5voir Cuba, Allende, Kadafi. La bonne, c’est ceux qui ne remette pas en cause le capitalisme. (Arabie Saoudite, maintenant le Brésil, beaucoup de pays africains, et Amérique latine).
Merci de ces éclairages politiques qu’on ne trouvent nulle part ailleurs.
Phil M
Votre première phrase est de nature « complotiste » si je l’a comprends bien ? Fillon, toujours pas jugé d’ailleurs et c’est inquiétant, transportait avec lui des casseroles bien remplies qui se sont déversées sur lui à ce moment-là, bien fait pour lui. Je ne vois rien de comparable pour Jean-Luc Mélenchon.
Michèle B
Merci encore pour cette analyse en continu des préoccupations les plus brûlantes, mondiales en cours.
Oui nous apprivoisons le choc du 16 octobre et, vous le savez bien, des quelques minutes qui humainement vous ont dépassé, alors que vous nous avez habitué à un rythme titanesque, où le message FI montait comme la seule réponse. Heureusement, vos interventions à Strasbourg et Lille ont repris la hauteur et la synthèse qu’elles n’auraient jamais dû quitter.
Minable spectacle de Liehm, ou pire la suppléante du Cominges, après les semaines où 7 députés, votre puissant discours orwellien à St Gaudens, et des semaines d’aide des Insoumis toulousains (dont je suis) n’ont cessé de les soutenir ? Comme vous le savez, l’actuel président n’est que le valet du pire, le néolibéralisme passant le relais aux dictatures brutes, et je crains aussi ce 17/11 comme prétexte aux antifas.
Affirmer les solutions humanistes rationnelles, sans provocation, devient un luxe, mais…
Invisible
Allez, vlan ! Quelle trouvaille : un permis de louer. Merci Jean-Luc, ça fera encore des emplois de contrôleurs techniques et des pénalités supplémentaires. Riche idée. Vous en avez d’autres comme ça ?
Alain Verce
Et bien moi je trouve cela très bien et sécurisant pour les locataires !
Savez-vous ce que c’est que de chercher un logement ? Savez-vous ce que c’est que d’accepter un logement dans un état déplorable ? Savez-vous ce que c’est de découvrir les multiples malfaçons qui doublent la note de chauffage une fois installé ? Savez-vous ce que c’est une humidité masquée par un papier peint juste refait ?
Francis
Evidemment que c’est une bonne idée. D’après la Fondation Abbé Pierre qui sait de quoi elle parle il y a en France près de 4 millions de personnes vivent dans des conditions insupportables. Je suis né dans les années d’après guerre et je sais de quoi il s’agit puisque j’ai passé mes premières années dans un trou à rat humide et insalubre. J’en porte aujourd’hui les stigmates. Alors oui, il faut contrôler les habitations et leur donner un permis de louer. Mais surtout il faut multiplier les mises en chantier d’habitations à loyer accessible. Les marchands de sommeil indignes profitent de l’extrême tension sur le marché de l’immobilier locatif. Il faut donc faire tout l’inverse de ce que fait Macron.
Invisible
Bon d’accord ! Mais alors que ce soit gratuit et pas réalisé par des entreprises privées. Sinon, toute la masse des gens qui livrent un logement convenable va être ponctionnée à cause de ceux qui sont malhonnêtes. Que ce système de contrôle soit financé par les amendes et non par ceux qui sont se comportent correctement. Trop souvent les crimes et délits médiatisés ont pour conséquence de faire payer à tout le monde les errements de quelques-uns. De plus, à vérifier, n’existe-t-il pas déjà un permis de louer ?
arrighi
A propos de la judiciarisation des combats politiques (de même que ceux des étudiants, des syndicalistes, contre les expulsions l’entraide aux immigrés…), il y a des développements extrêmement grave en Grèce. Dans l’entretien libre du « média » le 5 novembre 2018 j’ai appris qu’un ancien ministre de Syriza aujourd’hui, le secrétaire de l’Unité populaire (opposant du gouvernement de Tsipras) fait l’objet de 14 inculpations du type de celles reprochées aux étudiants, aux syndicalistes et à tous ceux et celles qui qui revendiquent, qui luttent contre les saisies. La justice est dessaisi de l’instruction de ces affaires qui sont « confiées » aux les Services de sécurité. Le parallèle avec la persécution politique de la FI en France est flagrant. Il semble même que Tsipras en Grèce est à l’avant garde (en Europe) dans ces atteintes à la démocratie et aux libertés pour défendre les choix des politiques libérales orchestrés par l’Europe des Junker, des Merkel et de leur…
MichèleB
Oui, c’était annoncé il y a un mois sur le blog « greek crisis » de Panagiotis Grigoriou, le meilleur témoignage et analyse de la situation grecque (objectif, donc dramatique) quotidienne et géopolitique, que je ne saurais trop vous recommander si le sort de ce magnifique peuple – pays vous touche. Bien sûr, il s’agit des mêmes persécutions, aggravées par le spectre du démembrement plausible du pays, sous les coups de l’UE-OTAN : vente de l' »accord » imposé de Macédoine, Erdogan au Nord, Soros et ses flux de migrants, ventes (cachées) à la découpe du patrimoine, 18 ports et aéroports bradés Chine, RFA et toujours plus de taxes pour les Grecs.
A noter que Lafazanis (UP) était en mai au PE avec Jean-Luc Mélenchon, partenaire de « Maintenant le Peuple », mais beaucoup de Grecs n’ont plus la force ni l’envie, malgré nos efforts et dialogues sur place, de participer à une nième parodie selon eux de vote aux européennes.
Dénia
« Place publique », se nomment-ils. Des diviseurs qui font minent de l’ignorer et qui, sur le fond et les principes avancés, empruntent beaucoup au mouvement insoumis et à « l’avenir en commun ». C’est, à maints égards, du copié-collé. Qui portent à l’Assemblée Nationale, et au quotidien, les combats de la société civile qu’ils veulent mettre en exergue : les élus insoumis, et avec une belle constance et opiniâtreté. Ils n’ont jamais entendu parler des caravanes et, par exemple, de la prochaine opération menée dans les quartiers, par la France Insoumise. L’opération « place publique » vise, sans aucun doute, à élargir le champ d’action des Jadot et Hamon, et de leur marche-pied communiste, avant d’opérer la relance de la très libérale sociale-démocratie, à travers un PS, espèrent-ils, rénové. Il est dommage que Thomas Porcher se fourvoie dans une telle opération.
julie
Et n’oublions dans série de la judiciarisation des opposants les 7 de Briançon, Bastien, Benoît, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo vont être jugé·e·s le 8 novembre 2018 au tribunal de Gap. Poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national, en bande organisée », ils risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende. Leur seul tort, avoir participé à une marche solidaire pour dénoncer les agissements de Génération identitaire qui bloquait la frontière au col de l’échelle pour s’en prendre à des personnes exilées.
Astérix
J’avais déjà résilié mon abonnement à Médiapart bien avant. Il me restait à annuler tout envoi de leur part dans ma boite mail.
Merci de toutes ces informations qui nous rendent notre liberté. Je découvre d’autres bloggeurs qui clament aussi la vérité sur ce monde pourri. On est des milliers je suis sûr à avoir pleuré en écoutant Jean Luc la première fois, dire ce que l’on voulait entendre depuis des lustres de la part d’un homme politique. Et rien que pour cela merci et merci.
kokkino
L’agression contre la FI est particulièrement grave. La police, c’est-à-dire le pouvoir, dans le cadre d’une procédure d’exception s’est en fait emparée de la liste de tous les soutiens de la FI (nom, adresse, tel., n° de carte de crédit, etc.) permettant toutes les manipulations ou intimidations ultérieures sur des personnes ou des groupes de personnes insoumis. Il s’agit également d’une violation de la constitution qui acte que les partis contribuent au fonctionnement démocratique de la République. Cela justifie bien la colère de Jean-Luc Mélenchon mais surtout doit nous prévenir contre toutes les provocations politico-policières que nous allons sans doute subir d’élection en élection.
Marlene Dupraz
C’est l’état fasciste qui se met doucement mais sûrement en place. Aujourd’hui, ce sont les militants et personnalités de la FI qui sont les premiers à en pâtir. Les autres partis politiques et les syndicats qui ne s’indignent pas auront créé un précédent qui fera école. Demain, n’importe quel citoyen pourra être vilipendé, interpelé et traduit devant un tribunal qu’on pourra dire, à juste titre, indépendant de la démocratie et des institutions populaires. C’est le tribunal du gouvernement qui assurera la paix du président. La France n’a rien à envier des républiques bananières.
D. Stourmovik
Drôle de position sur la Nouvelle-Calédonie. Je ne la comprend pas. Etes-vous partisan ou non de l’indépendance ? Qu’ont appelé à voter les insoumis locaux ?
Gege
Cela me semble simple, quand on est de gauche, on respecte la souveraineté populaire qui s’exprime au travers du vote. Ne vivant pas en Nouvelle Caledonie on a pas être pour ou contre, ce n’est pas notre affaire, c’est celle des Calédoniens. De cœur on peut souhaiter qu’ils choisissent de rester Français, mais on ne peut pas les y contraindre au motif que cela sert nos intérêts.
DS
Certes. Qu’on respecte la souveraineté populaire et le choix de ceux qui habitent ce territoire est une chose. Mais que pense la France Insoumise ? L’indépendance de la Nouvelle-Calédonie serait-elle bonne chose ? Et les Insoumis qui vivent là-bas, qu’en pensaient-ils de cette question ?
Dire que cette affaire est uniquement celle des Calédoniens est un peu léger. Jusqu’à maintenant, ils sont Français, tous, citoyens égaux (en droit) de la République française. Ce qui ne serait pas le cas dans une colonie.
Christian Laborde
Indépendance ou non, l’important est d’être maitre de son destin. Je n’ai pas l’impression que les populations des ex colonies française soient dans ce cas. J’aimerai que la FI développe un vrai projet systémique qui rompe avec l’exploitation de l’homme par l’homme au profit d’une oligarchie. Alors, la question de l’indépendance ne se poserait plus. C’est compliqué, alors on se contente d’un programme pour changer un système qui n’est pas réformable. Donc on vote LFI comme la moins mauvaise alternative alors que l’on rêve d’utopie.