17, 18 novembre : ces deux dates ont fonctionné comme une transition d’époque. Il y a eu le mouvement des gilets jaunes et aussi les premières rencontres nationales des quartiers populaires. Et, bien sûr, le bras de fer électoral dans la circonscription de Valls. Je dirai mon mot sur ces sujets dans les heures qui viennent. Ici je traite de l’action des gilets jaunes. Après s’être déployée et mise en place pendant plus de quinze jours, elle s’est prolongée le lendemain 18 et rien ne dit, à l’heure où j’écris, qu’elle ne se prolongera pas ensuite encore sur le terrain.
L’enracinement du mouvement s’est évidemment réalisé dans les zones dites péri-urbaines, partout où le transport automobile reste sans aucune alternative et où donc la hausse de la taxe sur les carburants frappe sans esquive possible. Mais on a vu que, de façon plus imprévue, les centre-villes ont souvent aussi été touchés par des mobilisations qui s’y donnaient rendez-vous. Peu importe, ai-je envie de dire. Ce mouvement ne ressemble à rien de ce que l’on a vu jusqu’à ce jour. À mes yeux, il a toutes les caractéristiques de ces faits que la théorie de L’Ère du peuple annonce. C’est pour l’accès à un besoin directement produit par l’organisation de l’espace de vie de l’époque urbaine que se fait la cristallisation de la colère et de l’action. Elle exprime aussitôt un malvivre bien plus ample qui se dit d’ailleurs comme tel ouvertement dès qu’on lui donne la parole. Combien de fois les personnes interrogées sur le carburant répondent avec l’augmentation de la CSG ? Ou bien plus largement encore en disant « on n’y arrive plus ». Tout un monde est en jeu dans cette action.
Au diapason, la forme de l’action est typique de L’Ère du peuple. On a vu comment fonctionnaient une fois de plus les réseaux sociaux. Mais on ne doit pas manquer de remarquer le nombre des assemblées citoyennes de masse qui se sont tenues. Les unes et les autres ont été les structures de base spontanées reconnues par tous comme évidentes et comme légitimes. Enfin l’ouverture totale de l’action à qui le voulait sans distinction d’opinion politique, ou de ce que l’on voudra, est une caractéristique des véritables mouvements populaire de masse. Ceux-là expriment une réalité sociale globale, c’est-à-dire qui vient de tout le monde, parle à tout le monde et où l’action est le principe fédérateur. Dès lors si l’on croit, comme c’est notre cas, que les révolutions citoyennes sont des processus qui se construisent dans le temps et non de simples « grands soirs », ces deux jours sont une ouverture.
Les gens ont appris à agir ensemble et pris confiance en eux. Ils ont découvert ce qu’est une couverture médiatique hostile au fil des heures et c’est un second apprentissage très utile pour la maturation des consciences. Ils se sont vus forts par leur nombre, leur diversité, leur efficacité. Mais ils ont vu un mur devant eux où gouvernement et média tiraient des ficelles auxquelles peut-être eux-mêmes avaient cru dans le passé : sous-estimation des chiffres de participation, dramatisation en boucle des incidents, multiplication des violences des « forces de l’ordre ». On voit encore comment la lutte reste la meilleure école de formation de masse. Pour nous qui n’avons pas l’objectif de construire un parti révolutionnaire mais comptons plutôt voir « s’auto-construire » un peuple capable de l’être, de tels apprentissages de masse sont d’autant plus les bienvenus qu’ils sont rares en période ordinaire. Preuve que nous ne vivons pas un moment « ordinaire ».
En fait, l’histoire dégagiste reprend son cours après avoir été un temps distraite par l’épisode hallucinogène « Macron-Jupiter ». Une mobilisation de masse ayant comme point d’appui une remise en cause de choix budgétaires globaux du gouvernement est hors norme. Peu le comprennent encore dans le champ politique traditionnel. L’intervention d’Edouard Phillipe le dimanche soir en atteste. À l’ancienne, il a parlé pour ne rien dire, tandis que les éléments de langage restent « pas de changement de cap ». Donc, à l’ancienne, le gouvernement compte sur l’usure et l’enlisement des gens en action. Il est possible qu’il atteigne son objectif à court terme. Mais il est impossible qu’il rembobine le film qui s’est joué dans l’esprit d’un si grand nombre de gens. La confiance en soi acquise ne se rétractera pas si facilement. Et la désignation des macronistes comme adversaires ne se défera pas. Certes, on ne sait pas quel passage elle trouvera pour faire son chemin. Mais la pression ne cessera pas.
Plus regretable est l’aveuglement du monde traditionnel de « la gauche ». Les uns ont attribué le mouvement à l’extrême droite, ce qui revenait à lui en attribuer la direction, alors même que le mouvement cherchait à échapper à tout contrôle. D’autres sont entrés dans le jeu gouvernemental en tapant sur le prétendu clou anti écolo des gilets jaunes. Record dans ce domaine atteint par l’ex ministre PS Delphine Batho quand elle tweete que le mouvement est une « action de solidarité avec le lobby pétrolier ». Mais Benoît Hamon n’a pas été en reste quand il a appelé les « gilets jaunes » à revenir au calme alors que précisément c’est une personne gilet jaune qui venait d’être tuée par une automobiliste affolée.
Côté syndical, en dépit de l’évidence de la lutte pour le pouvoir d’achat des salaires, la distanciation, et même pire parfois, resta la règle. Bien sûr, des unions départementales, notamment CGT, ici ou là, et Solidaires, à sa façon, ont eu une attitude plus allante. Mais globalement, ce fut plutôt la fermeture et le rejet comme l’a tragiquement montré l’intervention radiophonique de Phillipe Martinez. On ne saurait faire pire. Non pour le résultat concret. En effet, le mouvement s’apparente à une forme insurrectionnelle, et il est donc d’une nature et d’une ampleur qui n’est pas à la portée des organisations traditionnelles. Mais c’est un divorce incompréhensible entre des forces sociales pourtant très largement recoupées par les mêmes personnes. Au total, cela en dit long sur la façon dont se réorganise le pays social. D’une certaine façon on retrouve la coupure qui fut celle du référendum sur la Constitution Européenne de 2005. D’un côté tous les importants et les diverses cléricatures bien pensantes, de l’autre un peuple de large composition.
« La France insoumise », qui dispute à l’extrême droite aujourd’hui dominante la représentation politique du « peuple-populaire », s’est directement liée au mouvement dans le plus total respect de ses caractéristiques d’autonomie et d’auto-direction. Un peu partout, les personnes engagées dans nos groupes d’action se sont mises au service des initiatives du mouvement. La quasi-totalité des députés insoumis ont participé personnellement aux évènements dans leur région sans rechercher de visibilité particulière. Comme moi, beaucoup s’étaient exprimé auparavant dans ce sens par des vidéos ou des discours à l’assemblée, comme celui de Mathilde Pannot vu par trois millions de personnes. Au total, non seulement nous n’avons pas voulu du divorce proposé par tant de gens qui n’acceptent pas la nature de ce type d’évènement « hors contrôle », mais au contraire nous avons voulus y être comme des poissons dans l’eau. Ce qui fut fait. Car notre raison d’être n’est pas d’injecter de la conscience mais d’éclairer avant l’action, d’en être déclencheur quand cela se peut et, en toute circonstances, présents aux côtés de ceux que nous disons être « les nôtres » quand ils défendent leur droit à l’existence. Et parce que nous identifions ce mouvement comme la forme la plus avancée de l’action populaire de masse dans notre pays, ouvrant la voie à sa propre généralisation que nous nommons révolution citoyenne.
132 commentaires
carlos
Disons que ce qui est encourageant, c’est que le mouvement des gilets jaunes illustre bien le fait que des forces populaires hétérogènes soient capables de s’auto-organiser pour enclencher une action collective massive. Ce qui est moins réjouissant, c’est que l’accueil frileux des syndicats et d’une partie des partis politiques se revendiquant de gauche, couplés à la surdité du gouvernement ainsi qu’au traitement médiatique qui leur est réservé ne sera probablement pas sans conséquences sur l’abstentionnisme lors des scrutins électoraux. Je rappelle que ce sont les électeurs de ce qu’on appelait « la gauche » qui ont été trahis, pas ceux qui votaient à droite. Ils ont donc toute les raisons de n’avoir confiance en personne.
Marchandise
Pas de conclusion hâtive, partout localement les militants CGT sont de la partie. Après ce qui est dit par Mr Martinez c’est autre chose, il a simplement dit que la CGT ne pouvait pas manifester aux côtés de l’extreme droite, c’est tout ! A priori, pour vous manifester aux côtés de l’extreme droite ça ne pose pas problème à vous lire ? Je le répète, localement ils sont nombreux les militants CGT comme du NPA et du PCF à être en gilets jaune sans marquer officiellement leur couleur pour respecter le choix des gilets jaunes, par contre pas de CFDT, car sur les barrages on discute quand même et on se présente, on échange ! Voilà la réalité, et sur les barrages il y a de tout, même des PS, rares certes mais bon, c’est toujours ça de pris !
MAZINGUE
La pauvreté du mouvement des gilets jaunes (le manque de conscientisation du mouvement) démontre notre incapacité à lutter contre les abus de pouvoir. Le mouvement par lui-même démontre notre incapacité en effet à lutter contre tous les abus de pouvoir d’une part c’est pour cela que le peuple se retrouve dans la rue et parce que ce mouvement est tout simplement inconstitutionnelle et parce qu’il l’est, le pouvoir peut utiliser les forces de sa police et ses médias et faire en sorte de le dénoncer légitimement tout en étant illégitime Oui le problème est bien là. La constitution française nous interdit de lutter contre tous les abus de pouvoirs. […] .Quand vous votez, vous donnez le pouvoir à un maître de se servir de cette constitution qui n’a pas été écrite par le peuple. Mais par une minorité. C’est le problème de la démocratie demos kratos soit le pouvoir du peuple, oui démocratie.
eric sire
Ne pas se prendre pour une élite et des ayatollahs de la contestation sinon risquer de se couper de la base qui vous rejettera. Jean-Luc Mélenchon joue bien tactiquement. Il faut bien prendre le premier train qui passera. La contestation surgit là où on ne l’attendra jamais. Rappel aux premières conventions qui ont amenées à la convocation des Etats Généraux. Qui peut le faire sinon le peuple ? Les représentants et les instances en place ne voient rien venir une fois de plus et snobent la chose alors que ce sont les fumerolles et les soubresauts précurseurs d’une éruption avenir et fatale. Peu importe la forme. Les signaux eux sont réels. Ce ne sont jamais les commentateurs qui ont vu venir les clashes de l’histoire. Même en 68.
Marcellin
Comme la convocation de l’assemblée de Vizille qui a ouvert la voie à la révolution française de 1789 !
morfin
Ce mouvement est très populaire en tout cas en province où la voiture est encore indispensable pour le travail, et bien sûr toutes les activités de la vie courante, depuis le rencart au médecin (de plus en plus rare),l’accouchement, l’accompagnement à l’école, les visites aux parents agés en maison de retraite, les petites vacances, l’accompagnement des enfants à leurs activités, les courses à faire chaque mois, et j’en passe !
Les villes de plus en plus gentrifiées ne seront pas solidaires, et les syndicats de plus en plus composés de cadres non plus. Ce que disent les gens ici c’est que le salaire du ministre est tel qu’il se fout d’eux et leur problème de loyer, chomage, etc. « je suis prêt à changer de voiture si le ministre m’en offre une autre sans diesel », c’est ce que j’entends ici. Le mouvement FI doit faire entendre qu’il y a beaucoup de choses vitales, intéressantes et utiles, hors du simple travail qui concerne les syndicats. Les électeurs ont la tête…
soter serge
La Rem est un assemblage de rénégats traites opportunistes transfuges et ils mènent une politique asexuée à l image de leur chef. A part des hermaphrodites des grands intérets privés et financier, ça ne peut satisfaire personne. De plus ils ont maintenant du sang sur les mains et ils vont le payer cash bientot dans les urnes.
Invisible
La contestation sociale (loi travail, 1er mai, NDDL) a été réprimée selon des techniques que l’on ne lit pas dans les journaux. Des flics déguisés en autre chose, ça existe. Déjà les techniques répressives et médiatiques sont à l’oeuvre contre les gilets jaunes. Déjà, les radios disent « Le mouvement s’essouffle », des « radicalisés », « des éléments violents ». Des techniques d’intimidation se mettent en oeuvre (on va relever vos plaques d’immatriculation). Les gilets jaunes vont faire l’expérience de ce qui est arrivé aux militants syndicaux. J’espère qu’ils comprendront comment on discrédite un mouvement. Ne nous laissons pas emporter par le dénigrement anti-social et anti-parlementaire. Non, c’est pas tous pareils, tous pourris. La lutte des classe se cache sous les apparences. Les gilets jaunes vont découvrir comment ça se passe et ils verront la criminalisation judiciaire se mettre en branle contre des individus pour leur faire peur. Peut-être comprendront-ils la…
degorde
Les gilets jaunes du 91 n’avaient pas un moment pour aller voter pour Mme Amrani dimanche ? Le résultat est contradictoire avec les attitudes revendicatives du mouvement. A partir de là on ne peut plus les prendre au sérieux.
Chat
Paris ce sera sans moi. J’en ai assez fait des manifestations pour savoir leur inutilité. Et puis pourquoi me joindre à des gens qui sont allés voter pour je ne sais qui (peut être Macron) ou se sont abstenus sans essayer d’y voir clair dans l’offre politique et qui maintenant découvrent les conséquences de leur laxisme, bien campés qu’ils étaient sur leurs convictions du tous pourris ?
Ils ne veulent être récupérés par personne mais continueront à Passer leur tour de s’exprimer aux futures élections . Ils vont comprendre ce qu’ils ont contribué à laisser s’installer quand la mediacratie les montrera du doigt et que les Macron et Cie leur marcheront dessus fiers de les avoir matés
Juliette
J’ai quitté cette banlieue et ne suis pas sûre qu’il y ait une mobilisation de gilets jaunes dans la circo… Ceci écrit, il est utile de se renseigner sur l’histoire des pratiques électoralistes mafieuses qui ont perdurées sur Corbeil sous Dassault et plus largement sur la circonscription (maire, conseiller départemental et sénateur). Des méthodes de barbouzes et porte flingues qui ont acheté les voix et fait énormément de mal à la République. Le monsieur a fini par se faire invalider son élection. Il a avoué, a été mis en examen pour « achat de votes », mais pas condamné. Il est mort. Une avenue porte son nom. Les maires et députés qui ont suivi n’ont pas été très glorieux. Valls parlant du manque de blancos sur le marché… La marche était très, très haute pour Farida Amrani. Elle va le rester malheureusement encore pas mal de temps.
FLOCH ALAIN
Et oui, on peut faire dire à ce mouvement des gilets jaunes ce que l’on veut ! A France Inter, Hervé Pochon à choisi des anti fonctionnaires, des anti cheminots, qui pourtant se sont battus pour la défense des services publics. Au journal du médiatv d’hier,au contraire on entend des salariés des hopitaux, des retraités, des anti racistes.
La FI, la gauche véritable, les syndicats qui étaient dans l’action au printemps doivent essayer de relayer ces contestations et d’embrayer sur nos revendications de bases, hausse du smic, baisse du temps de travail, réforme fiscale pour faire payer davantage à ceux qui le peuvent, révolution écologique qui créera énormément d’emplois !
educpop
Il ne faut pas croire que le gouvernement est déstabilisé, c’est le contraire parce que le prétexte lui est fourni de renforcer la répression. LFI doit exprimer son soutien à l’expression populaire mais prendre beaucoup de précautions, car des investigations peuvent être menées et médiatisées pour dénoncer son soi-disant extrémisme. Les gens étonnés de se retrouver dans la rue, souvent pour la première fois, veulent capitaliser un acte qui compense une habituelle résignation et c’est humain. Mais il faut des années d’efforts pour apprendre à militer, il faut lire, débattre, être persévérant, penser aux autres autant qu’à soi. Tout en respectant la réaction de colère du public, globalement individualiste, il est erroné de croire qu’ils va pouvoir affronter durablement la complexité de l’opposition sans tomber dans des conclusions hâtives, qui peuvent ouvrir la porte à des chapitres malheureux de l’histoire.
patrice 30
Ce qui me désespère dans cette élection partielle c’est le taux d’abstention (plus de 80%). En plus LREM est devant ! Pourtant tout n’est pas négatif pour le coup l’attitude du PC et des verts est censée. Elle peut nous faire gagner cette élection. Mais il nous faut plus d’humilité seuls nous ne sommes rien. Je n’attends rien des élections européennes à part un record d’abstentions.
JeanLouis
Un reportage par las bas si j’y suis au cœur de la manif des GJ dans Paris. Au moins deux interviewés, Français de base, ayant votés JL Mélenchon, affirment ne plus refaire le même choix les prochaines fois et s’abstenir, tous pareils comme ils disent, comme s’ils ne connaissaient pas les propositions de la FI et avaient la moindre idée de ce que peut faire une majorité et une opposition ! A mon avis cela mérite une réflexion profonde en terme de communication et d’explication, le défi est immense.
alberto
Grosse erreur de LFI de soutenir le mouvement de GJ, sa radicalisation va forcement droitiser ses revendications, les Insoumis ne pourront plus suivre, et chemin faisant ça fera perdre à la LFI le soutien de beaucoup des jeunes citadins diplômes sensibilisés aux questions d’écologie, je connais plein autour de moi.
Marité
Peut-être leur expliquer ce que serait une politique écologiste qui n’a rien à voir avec le prétexte écologique punitif d’une taxe faite pour remplir les caisses de l’état vidées par les cadeaux aux riches.
kokkino
Excusez moi mais j’ai l’impression d’entendre un « politologue » abonné à BFM. Il ne s’agit pas de faire de savants calculs coûts/avantage et d’aller là où cela va le mieux payer politiquement. Il s’agit d’être là où sont les luttes et nous n’en sommes pas forcément toujours (heureusement) les déclencheurs. Il ne s’agit pas non plus de trier dans le peuple afin de ne retenir que ce qui nous plaît en lui, en fait ce qui correspondrait à notre profil sociologique ou politique. Ce serait le meilleur moyen de se retrouver indéfiniment minoritaires. Ce mouvement est un fourre-tout (plus conscient que ne le disent les médias) tout simplement parce que le peuple est lui-même par définition un fourre-tout. à nous de savoir y être « comme un poisson dans l’eau » et d’y faire entendre notre musique.
Daniel Villers
Jean-Luc exagère en vilipendant la CGT qui est dans toutes les luttes sociales. Oui dans ce mouvement fourre tout, il y a des nervis d’extrême droite qui se cachent sous des gilets jaunes et la CGT ne va pas revendiquer aux cotés de ces crapules. D’autant qu’on entend sur les barrages des propos homophobes, racistes et xénophobes. Attention aussi à la fronde anti fiscale qui arrange bien le patronat car elle inclus aussi les cotisations sociales. Dans ce mouvement, on retrouve cette France qui vient d’ordinaire bien peu nourrir les mouvements sociaux. Si cette colère est légitime car la taxe sur les carburants qui touche les plus modestes est injuste, il faut savoir l’analyser. Il y a aussi des citoyens des campagnes qui réclament à juste titre plus de services publics. Par contre, on entend jamais parler d’augmentation du Smic et des salaires (bruts). En gros du partage de la valeur ajoutée entres les salaires et les profits et du coût du capital. Les 5 millions annuels de…
Marité
Y a pas de lepenistes à la CGT, ni d’homophobes ? Allons !
Daniel Villers
@Marité
Nul n’est parfait. Hélas il y en a quelques uns. Heureusement, c’est une minorité. Pour votre info, cela fait des années que la CGT mène une campagne explicative en son sein pour dénoncer les dangers de l’extrême droite et empêcher que certains adhérents soient tentés par les sirènes mensongères du FN-RN.
Brun
Je suis allé ce soir faire du porte à porte pour Mme Amrani. Je ne connaissais pas la circonscription même si je connaissais un peu la ville. Hé bien j’ai été agréablement surpris par l’accueil des habitants dans les cages d’escalier. Sur que la plupart des gens auxquels j’ai parlé n’avaient pas voté mais aucune hostilité et même des encouragements. Les équipes militantes sur place me semblent malheureusement insuffisantes. Il faut venir aider. Pour ma part j’y retourne demain.
Pierre Pifpoche
Félicitations d’avoir su si bien « accueillir » ce mouvement de protestation citoyen de façon clairvoyante, à la différence de certains responsables politiques ou sociaux qui ne l’ont pas compris !…
Ricardo
Les médias est la deuxième peau du pouvoir ! Leur méthode est toujours là même à chaque conflit. Les gilets jaunes n’échappent pas à la règle : les participants sont moins nombreux que prévus, ensuite gros plans sur les manifestants, sur les palettes et les pneus qui brûle, sur les fumées, sur un carreau cassé. Au bout de quelques jours entre en scène les éditorialistes toujours les mêmes qui tournent de plateaux en plateaux qui dénoncent les violences et la radicalisation du mouvement répété en boucle et quotidiennement ils vont dire écrire sans relâche que le mouvement s’éssouffle, les Français sont pris en otage sans oublier les casseurs réels ou fictifs avec en soutien de leurs vérités des pseudos experts. Puis viennent les sondages pour dénigrer les manifestants : tant de Français sont contre etc etc . Leur mécanique est maintenant bien huilé.
PB
Pendant les 10 jours qui ont précédé les médias sans exception ont fait une énorme pub à ce mouvement qui n’aurait jamais éclos avec seulement les réseaux sociaux et le bouche à oreille.
morfin
Merci à ceux qui ont le temps et l’occasion de faire le porte à porte ou d’autres moyens utiles de parler. Merci aussi à ceux qui ne font pas la morale à ces gens qui tentent de se révolter comme ils le peuvent et sans bloquer là où les gens ont besoin de circuler aujourd’hui. la Fi apparait très divisée sur le sujet quand on lit tous ces commentaires, mais les autres blogs sont plus positifs. Faut pas oublier qu’il reste des traces des perquisitions qui ont eu lieu et ce qu’ont en fait les médias pour discréditer Mélenchon, Corbière et quelques autres.
malinvoy
Une émission de France Culture de ce mercredi 21 Nov à 13h30 « Les pieds sur terres » donne la parole à des gilets jaunes à Paris. Cette émission de très grande qualité (qui existe depuis très longtemps), devrait être écoutée attentivement. Il y’a des moments vraiment poignants, les gens semblent à bout, ne savent plus comment s’en sortir, d’autres moments où ils sont d’une grande lucidité. Ce qui se dégage aussi c’est le sentiment d’un abandon de tous les politiques.
Léon
La position de la FI est tout à fait juste et Martínez ferait bien de s’inspirer du blog de Jean-Luc Mélenchon. En effet le rôle des directions syndicales et au premier chef celle de la Cgt serait d’unir le mouvement dans la construction d’une grève reconductible dans plusieurs secteurs de l’économie. C’est ce que redoute le gouvernement. Au lieu de cela Martínez veut pas défiler au côté de l’extreme droite, en faisant cela il abandonne le terrain au FN au lieu de profiter de cette dynamique pour lancer une offensive générale et en commençant dans l’immediat à appeler à soutenir la manif du 24 novembre prochain. S’il faisait cela l’extreme droite quitterait le mouvement.
William
Non. La position de la CGT est totalement correcte car la direction de la CGT vient de publier un communiqué qui propose des mesures sociales (dont le Smic à 1800 euros) à négocier. Ce faisant elle offre une vraie plateforme de revendications en se situant sur son propre plan. C’est une erreur politique de penser qu’il faut se situer sur le terrain de l’extrême droite pour mieux la combattre. Mais pas étonnant que la FI prenne cette position : on est en plein dans le populisme de gauche de Chantal Mouffe qui in fine remet en cause les organisations du mouvement ouvrier.
Daniel Villers
@Léon
Donc P Martinez appuie sur le bouton Grève Générale et les salariés vont rejoindre les gilets jaunes sur les barrages. C’est un peu plus compliqué que ça. Et puis P Martinez ne décide pas seul, ça ne marche pas comme ça et heureusement. Lors de leur conflit du printemps, les cheminots CGT auraient aimé que leur mouvement s’élargisse, ça n’a pas été le cas. Même si il y a des conflits dans les boîtes, pour l’instant, tous les salariés ne s’inscrivent pas dans les mouvements interpros. On le voit dans les manifs. Il faut débattre avec eux et leur faire des propositions. Mais compte tenu des déserts syndicaux et le peu de syndiqués, ce n’est pas facile. Dans tous les cas, ce sont les salariés qui décident et eux seuls, et non les syndicats.
FRANCOIS Séverine
J’agis à ma façon étant handicapée à 95%, je n’ai pu donc me rendre aux manifestations dans mon petit village. En revanche, j’ai apporté ma contribution en partageant un maximum pour que le peuple exprime son désarroi et son ras-le-bol. J’ai toujours soutenu Monsieur Mélenchon. Tout augmente sauf les payes, les loyers, le carburants, la nourriture. Le 15 du mois, on a plus rien. J ai hébergé un Congolais naturalisé Français car il a perdu son appart suite à une attaque cérébrale, sans famille et ayant besoin de soins et on me réclame les impôts locaux ! Dans mon petit village je suis contente que les gilets jaunes continuent, par contre malheureusement l’extrême droite s en est mêlée. Marine Le Pen ayant fait un appel ce qui crée des horreurs comme certains qui ont livrés des migrants aux gendarmes, ça n’émeut pas le petit roi. Seule solution la démission. Sans compter l’écologie dont il se fout, ses ventes d’armes, et ses cadeaux à ses riches amis. On en revient au Dark…
jim
Et quid d’actions qui rendraient directement la vie des Francais plus agréable ? Car enfin, ce monde semble divisé en deux, d’un cote ceux qui cherchent a proteger leurs privileges plus ou moins grands, et de l’autre ceux qui essayent de minimiser leurs difficultes quotidiennes. Proposer au gouvernement de reduire immediatement les taxes, de maniere lourde, tous revenus confondus, pour permettre en un temps record au peuple de faire des investissements en matiere de logement, d’isolation, de voiture propre, de formation, de mieux vivre. Arreter avec l’idee qu’en donnant l’argent à l’etat, il est mieux utilise que si on le depensait nous-memes. Faire confiance en l’individu, plutot qu’en une elite deconnectee de notre vie de tous les jours. Revenir a une legerete de vie, ou les decisions sont prises localement, ou l’etat gere ce que nous ne pouvons pas gerer localement, a savoir la defense, la diplomatie et les projets europeens, sans complaisance.
Daniel Villers
De quelles taxes parlez-vous ? Si ce sont les impôts des riches, c’est fait. Macron leur a fait un cadeau fiscal de 5 milliards d’euros par an (ISF et PFU). Sans impôts, comment la France fonctionne t-elle ? Hôpitaux, écoles, routes… Mettez-vous les cotisations sociales dans les taxes ? Une réforme est nécessaire mais en mettant un barème de l’IR plus progressif et en diminuant la TVA. Il faut aussi partager équitablement la valeur ajoutée entre les salaires les profits et parler du coût du capital, de la financiarisation de l’économie. Augmenter les salaires, réduire les inégalités. En finir avec les salaires extravagants des grands patrons et les dividendes exorbitants des actionnaires. Tout est bien expliqué dans le livre des économistes atterrés : « Macron, un mauvais tournant ».