17, 18 novembre : ces deux dates ont fonctionné comme une transition d’époque. Il y a eu le mouvement des gilets jaunes et aussi les premières rencontres nationales des quartiers populaires. Et, bien sûr, le bras de fer électoral dans la circonscription de Valls. Je dirai mon mot sur ces sujets dans les heures qui viennent. Ici je traite de l’action des gilets jaunes. Après s’être déployée et mise en place pendant plus de quinze jours, elle s’est prolongée le lendemain 18 et rien ne dit, à l’heure où j’écris, qu’elle ne se prolongera pas ensuite encore sur le terrain.
L’enracinement du mouvement s’est évidemment réalisé dans les zones dites péri-urbaines, partout où le transport automobile reste sans aucune alternative et où donc la hausse de la taxe sur les carburants frappe sans esquive possible. Mais on a vu que, de façon plus imprévue, les centre-villes ont souvent aussi été touchés par des mobilisations qui s’y donnaient rendez-vous. Peu importe, ai-je envie de dire. Ce mouvement ne ressemble à rien de ce que l’on a vu jusqu’à ce jour. À mes yeux, il a toutes les caractéristiques de ces faits que la théorie de L’Ère du peuple annonce. C’est pour l’accès à un besoin directement produit par l’organisation de l’espace de vie de l’époque urbaine que se fait la cristallisation de la colère et de l’action. Elle exprime aussitôt un malvivre bien plus ample qui se dit d’ailleurs comme tel ouvertement dès qu’on lui donne la parole. Combien de fois les personnes interrogées sur le carburant répondent avec l’augmentation de la CSG ? Ou bien plus largement encore en disant « on n’y arrive plus ». Tout un monde est en jeu dans cette action.
Au diapason, la forme de l’action est typique de L’Ère du peuple. On a vu comment fonctionnaient une fois de plus les réseaux sociaux. Mais on ne doit pas manquer de remarquer le nombre des assemblées citoyennes de masse qui se sont tenues. Les unes et les autres ont été les structures de base spontanées reconnues par tous comme évidentes et comme légitimes. Enfin l’ouverture totale de l’action à qui le voulait sans distinction d’opinion politique, ou de ce que l’on voudra, est une caractéristique des véritables mouvements populaire de masse. Ceux-là expriment une réalité sociale globale, c’est-à-dire qui vient de tout le monde, parle à tout le monde et où l’action est le principe fédérateur. Dès lors si l’on croit, comme c’est notre cas, que les révolutions citoyennes sont des processus qui se construisent dans le temps et non de simples « grands soirs », ces deux jours sont une ouverture.
Les gens ont appris à agir ensemble et pris confiance en eux. Ils ont découvert ce qu’est une couverture médiatique hostile au fil des heures et c’est un second apprentissage très utile pour la maturation des consciences. Ils se sont vus forts par leur nombre, leur diversité, leur efficacité. Mais ils ont vu un mur devant eux où gouvernement et média tiraient des ficelles auxquelles peut-être eux-mêmes avaient cru dans le passé : sous-estimation des chiffres de participation, dramatisation en boucle des incidents, multiplication des violences des « forces de l’ordre ». On voit encore comment la lutte reste la meilleure école de formation de masse. Pour nous qui n’avons pas l’objectif de construire un parti révolutionnaire mais comptons plutôt voir « s’auto-construire » un peuple capable de l’être, de tels apprentissages de masse sont d’autant plus les bienvenus qu’ils sont rares en période ordinaire. Preuve que nous ne vivons pas un moment « ordinaire ».
En fait, l’histoire dégagiste reprend son cours après avoir été un temps distraite par l’épisode hallucinogène « Macron-Jupiter ». Une mobilisation de masse ayant comme point d’appui une remise en cause de choix budgétaires globaux du gouvernement est hors norme. Peu le comprennent encore dans le champ politique traditionnel. L’intervention d’Edouard Phillipe le dimanche soir en atteste. À l’ancienne, il a parlé pour ne rien dire, tandis que les éléments de langage restent « pas de changement de cap ». Donc, à l’ancienne, le gouvernement compte sur l’usure et l’enlisement des gens en action. Il est possible qu’il atteigne son objectif à court terme. Mais il est impossible qu’il rembobine le film qui s’est joué dans l’esprit d’un si grand nombre de gens. La confiance en soi acquise ne se rétractera pas si facilement. Et la désignation des macronistes comme adversaires ne se défera pas. Certes, on ne sait pas quel passage elle trouvera pour faire son chemin. Mais la pression ne cessera pas.
Plus regretable est l’aveuglement du monde traditionnel de « la gauche ». Les uns ont attribué le mouvement à l’extrême droite, ce qui revenait à lui en attribuer la direction, alors même que le mouvement cherchait à échapper à tout contrôle. D’autres sont entrés dans le jeu gouvernemental en tapant sur le prétendu clou anti écolo des gilets jaunes. Record dans ce domaine atteint par l’ex ministre PS Delphine Batho quand elle tweete que le mouvement est une « action de solidarité avec le lobby pétrolier ». Mais Benoît Hamon n’a pas été en reste quand il a appelé les « gilets jaunes » à revenir au calme alors que précisément c’est une personne gilet jaune qui venait d’être tuée par une automobiliste affolée.
Côté syndical, en dépit de l’évidence de la lutte pour le pouvoir d’achat des salaires, la distanciation, et même pire parfois, resta la règle. Bien sûr, des unions départementales, notamment CGT, ici ou là, et Solidaires, à sa façon, ont eu une attitude plus allante. Mais globalement, ce fut plutôt la fermeture et le rejet comme l’a tragiquement montré l’intervention radiophonique de Phillipe Martinez. On ne saurait faire pire. Non pour le résultat concret. En effet, le mouvement s’apparente à une forme insurrectionnelle, et il est donc d’une nature et d’une ampleur qui n’est pas à la portée des organisations traditionnelles. Mais c’est un divorce incompréhensible entre des forces sociales pourtant très largement recoupées par les mêmes personnes. Au total, cela en dit long sur la façon dont se réorganise le pays social. D’une certaine façon on retrouve la coupure qui fut celle du référendum sur la Constitution Européenne de 2005. D’un côté tous les importants et les diverses cléricatures bien pensantes, de l’autre un peuple de large composition.
« La France insoumise », qui dispute à l’extrême droite aujourd’hui dominante la représentation politique du « peuple-populaire », s’est directement liée au mouvement dans le plus total respect de ses caractéristiques d’autonomie et d’auto-direction. Un peu partout, les personnes engagées dans nos groupes d’action se sont mises au service des initiatives du mouvement. La quasi-totalité des députés insoumis ont participé personnellement aux évènements dans leur région sans rechercher de visibilité particulière. Comme moi, beaucoup s’étaient exprimé auparavant dans ce sens par des vidéos ou des discours à l’assemblée, comme celui de Mathilde Pannot vu par trois millions de personnes. Au total, non seulement nous n’avons pas voulu du divorce proposé par tant de gens qui n’acceptent pas la nature de ce type d’évènement « hors contrôle », mais au contraire nous avons voulus y être comme des poissons dans l’eau. Ce qui fut fait. Car notre raison d’être n’est pas d’injecter de la conscience mais d’éclairer avant l’action, d’en être déclencheur quand cela se peut et, en toute circonstances, présents aux côtés de ceux que nous disons être « les nôtres » quand ils défendent leur droit à l’existence. Et parce que nous identifions ce mouvement comme la forme la plus avancée de l’action populaire de masse dans notre pays, ouvrant la voie à sa propre généralisation que nous nommons révolution citoyenne.
132 commentaires
Antraigues
Nous devons nous rendre massivement sur les barrages et manif des gilets jaunes pour discuter, convaincre, échanger et surtout ne pas laisser une fois de plus l’extrême droite prendre la main. A nous de développer nos arguments. Sur toutes les actions, on n’entend qu’un seul mot d’ordre : Macron démission. Alors quoi ? Au prétexte qu’il comprendrait entre autres des gens d’extrême droite, on devrait rester sourds à un mouvement dont l’origine est populaire et apolitique ?
Quand à la position de la CGT, elle est indéfendable (je suis militant CGT pourtant). Après avoir dans un premier temps refusé la convergence avec les partis politiques de gauche, puis avoir fait semblant d’accepter après moultes tergiversations, la direction de la CGT refuse maintenant de rejoindre les luttes du peuple : elle se tire une balle dans le pied !
J’en profite également pour assurer Jean Luc du soutient de nombreuses personnes surtout parmi les plus défavorisées.
Bohte
On s’en fou de ça, il faut s’unir et faire un mouvement comme en Italie 5 étoile avant qu’il ne soit trop tard, moi je discute avec tout le monde et surprise, personne ou alors très peu sont violent ou racistes etc.
jhenry
Moi aussi je suis un militant et un responsable départemental de la CGT. Je ne partage pas le spontanéisme anti syndical et anti parti du mouvement des « gilets jaunes ». Une expérience de 50 années de lutte syndicale et politique m’a appris que les motifs légitimes et partagés de la colère ne suffisent pas à obtenir gain de cause sans organisation, sans conscience politique et sans convergence et unité d’action.
henri
Je n’ai pas de gilet jaune sur le tableau de bord de mon véhicule, pourtant je pense partager la colère de ceux qui l’ont choisi comme emblème. Une remarque de terrain, je parcours 80 km aller/retour quotidien pour me rendre à mon travail, tout au long de mon chemin, avant samedi dernier, je comptais en moyenne un gilet jaune pour cinq véhicules, aujourd’hui la moyenne est passée à trois gilets jaunes pour cinq véhicules, donc un mouvement qui s’amplifie. Beaucoup de femmes manifestent leur colère, elles sont confrontées à toutes les mauvaises choses de notre société. Les pensées philosophiques sur ce mouvement sont décalées avec la réalité. La France souffre simplement.
Daniel Villers
Six migrants, dissimulés dans la cuve d’un camion-citerne, ont été interceptés à un barrage de « gilets jaunes », sur l’autoroute A16 près d’Amiens. Les clandestins ont été aperçus par des manifestants, qui ont prévenu les forces de l’ordre. Sur les images amateur, on voit les gendarmes extraire les migrants de la cuve, tandis que des manifestants se félicitent de cette arrestation. Certains profèrent des injures à l’adresse des clandestins. La CGT Douanes a porté plainte pour incitation à la haine raciale. (sur Orange actus). On entend sur les barrages les poncifs les plus éculés : « les syndicats se servent sur le dos des salariés », « ils sont plus proches de l’État que des salariés », « ils ne protègent que les salariés qui sont les mieux lotis » et « ne représentent qu’une infime partie des gens »… (site nvo). La CGT a raison, ce mouvement est dévoyé par l’extrême droite et LFI ferait bien de s’en désolidariser.
Juliette
Ce mouvement n’est pas « dévoyé par l’extrême droite ». Il mélange des citoyens, dont certains partagent les idées de rejet par le mécanisme bien connu du bouc émissaire cher aux dirigeants du RN. Tout comme certains militants de la CGT peuvent tenir des propos racistes, sexistes et homophobes. Oui. Mais c’est aux côtés des gens que se discutent, se frictionnent et se forgent les consciences politiques. Pas à côté, et encore moins au dessus en se pinçant le nez.
nicoloff
Totalement d’accord avec les personnes qui ne comprennent pas la position des syndicats CGT et SUD. Il faut rejoindre ce mouvement en masse. Macron à peur, nous pouvons et devons aller avec les gilets jaune.
JeanLuc
Totalement d’accord avec la position de la CGT et SUD pour ne pas aller se fourrer dans des emmerdes aux côtés d’énergumènes incontrôlables, et avoir encore à porter le chapeau que les médias ne manqueraient pas de leur faire porter ! La première manifestation, c’est le bulletin de vote !
bernardJ
Entièrement d’accord avec vous. Je reviens des Champs-Élysées où j’étais avec gilet jaune et badge CGT, ce qui m’a permis de rencontrer quelques militants CGT et de gauche qui partageaient mon désaccord avec la position catastrophique du secrétariat confédéral du syndicat. J’ai été impressionné par la qualité du rassemblement, qui n’était pas massif à mon avis, mais qui occupait largement le 8ème arrondissement. Le gouvernement a complètement échoué à nous exiler au champ de Mars et a été contraint de nous céder un bonne partie du 8ème arrondissement. Il n’y avait pas de police en dehors de la la place de l’Étoile et du bas. Le gouvernement marche sur des œufs. Il faut continuer plus fort que jamais.
Comme d’habitude, les médias mentent. Du mobilier urbain a été utilisé comme barricade, rien d’extraordinaire, mais l’ensemble des magasins de l’avenue qui était abandonnée par un pouvoir aux abois massé autour du château, est intact.
Je n’ai entendu qu’un seul slogan:…
educpop
En parcourant les commentaires un constat s’impose, les insoumis ne sont pas tous du même avis mais ils sont tous d’accord avec un programme. Le peuple est multi récidiviste de la division, mais attaché à la démocratie. C’est le fil conducteur qui compte, si on s’attarde à observer les différences, ce qui nous relie perd de sa consistance. Si Jean-Luc Mélenchon pense qu’il faut participer à l’expression de la colère populaire, c’est qu’il y voit la recherche du partage d’un programme. C’est un aspect de l’éducation populaire, il ne s’agit pas de convaincre de futurs électeurs mais de contribuer à la formation de points de vue argumentés. Et ne pas laisser le repli identitaire s’approprier le mouvement constitue justement un enjeu très important.
kokkino
@Dani, @Jean luc
Tous les propos que vous relevez glanés sur les différents barrages (quelques dizaines sur plusieurs de milliers !) sont exactement ceux qu’ont sélectionnés les médias afin de discréditer ce mouvement. Cela ne vous questionne-t-il pas ? Ce sont exactement les mêmes méthodes qui ont été utilisées afin de discréditer les syndicats à l’occasion des luttes contre la loi El Khomri et la suite. Quant aux « énergumènes incontrôlables » ce sont ceux qui ont pris la Bastille à une autre époque : vous n’en auriez pas été ? Voulez vous rester entre vous ? Voulez-vous laisser au FN le terrain, les luttes et tous les électeurs détournés par lui du fait de l’absence d’alternative crédible proposée par la vieille gauche ?
JeanLuc
Il n’y avait pas de bulletin de vote à l’époque de la Bastille, et le mouvement des gilets jaunes n’a pas encore eu droit au traitement déployé au moment de la loi El Khomri. Ces amalgames sont hors de propos.
LA MONTAGNE
Jean-Luc, tu devrais t’intéresser à ce qui passe à la Réunion, c’est passionnant.
Apres un début de mouvement chaotique , désordonné et des barrages postés. Tout a commencé à s’organiser. Chacun a appris à connaitre l’autre sur les barrages, retraités, chômeurs, petit chef d’entreprise, salariés, précaires… Pas de chefs, de l’auto organisation, des élus dépassés et absents car tous au congres des maires. Aucun ne s’attendait à une telle vague. Les élus de tout bord, les syndicats, le préfet, tous disqualifiés. Le peuple reprenant son pouvoir et sa souveraineté. Jusqu’à hier, où des gendarmes mobiles ont voulu reprendre possession de l’aéroport devant un barrage et ont du faire face à un afflux sans précédant d’autres GJ, faisant replier la troupe vers ses quartiers, étant en sous nombre face à la foule déterminée. Les Politiques discrédités, les GJ de l’ile ont établi ensemble une liste de revendications qu’ils soumettront au ministre en personne en snobant le préfet.
Victor
Une question me tourmente, pourquoi si peu d’agriculteurs (voire pas du tout) et si peu de chauffeurs routiers autour des gilets jaunes ? Pas de tracteurs ni de camions pour ralentir les circulations de façon pacifique, pourtant la hausse des prix du diesel doit les impacter encore plus que nous. Bien entendu il ne faut pas chercher trop loin ni inventer d’excuses pour les pardonner, bientôt la vérité sortira.
Chat
Nul n’est dupe en effet que tous les moyens sont mis en œuvre pour éviter autant que possible que le conflit s’étende. Surtout aux transporteurs qui à eux seuls pourraient bloquer la France mais qui ont reçu du gouvernement la carotte calmante du report de mesures qui les aurait fâchés. Mais comme vous je m’étonne que la mayonnaise se limite aux gilets jaunes alors que bien des professions pourraient adhérer au mouvement. Y aurait-il des consignes ?
Marie
La réponse, elle est sortie ! Les transporteurs vont être dispensés de payer la taxe. Le projet vient d’etre retiré. Les agriculteurs lambdas peuvent polluer et empoisonner encore un peu,même si certains heureusement se battent pour mieux respecter notre environnement et notre santé.
Des camions qui bloquent le pays cela semble être, pour le president Macron, plus impressionnant que des hommes et des femmes dignes et calmes qui crient leur détresse et leur difficulté à simplement vivre. J’ai 81 ans, je suis triste de vivre cette présidence méprisante qui étrangle la France, mais si fière aussi de voir mes concitoyens dans ce qu’ils ont de plus fiers et généreux se regrouper, au delà des différences, pour réclamer que le peuple, si souvent bafoué, soit entendu dans sa détresse et sa révolte. Nous croyons à la démocratie, pas à ces méthodes de dictature. Merci et respect à tous ceux qui se lèvent sans haine et sans violence pour faire entendre nos voix mises au…
martin
A ma connaissance, les agriculteurs utilisent du gas-oil détaxé.
cerisette2812
Après tout c’est le peuple, les gilets jaunes, que cela nous plaise ou non. Qu’ils connaissent des dérapages, c’est quasiment inévitable. Mais pour sûr pas question de dire « c’est le peuple donc ca ne sent pas bon ». C’est le peuple et, comme on ne va pas en élire un autre, autant être à ses côtés.
jean-pierre Coucoureux
Une phrase d’un illustre pédagogue (qui nous enseigne qui sur les circuits financiers, qui sur la question des logements etc.) résume toutes les discutions que nous pouvons avoir sur les gilets jaunes. « Il y a des fâchos qui sont fâchés et des fâchés qui ne sont pas fâchos ». Il est permis de penser avec un peu d’optimisme qu’un trait d’union se créera autour du socle commun : république, démocratie, humanisme et bien sûr écologie.
kundrath
Je suis d’accord avec les gj du ras le bol de toutes ces dernieres années de droite et gauche. On a cru que cela allait changer mais finalement on sait que c’est les mêmes personnes qui en profitent et ne laissent aucune miettes aux autres. Le plus inquietant est que la planète part a sa destruction petit a petit. Ok Mr Macron laisse les prochaines taxes sur le carburant, je veux bien faire un effort de plus mais par contre cette fois on va vraiment essayer de sauver la planète. Tout ce qui pollue doit etre taxé, logique. Les avantages aux grosses entreprises qui font de gros bénéfices sans payer de taxes, fini ! Les entreprises qui ferment une usine pour aller dans un autre pays pour quelques euros en plus et qui vendent leurs produits comme si de rien était, fini ! Et en plus le transport pour ramener ces marchandises polluent mais les actionnaires s’ent contrefiches car ils font plus de bénéfices et payent moins de charges. Des exemples comme ca j’en ai a la pelle.
Solano
Ce samedi, portons tous un gilet jaune dans la rue, dans tous nos déplacements si nous ne pouvons pas participer à une manifestation. Les jours, les semaines, les mois à venir, portons le également jusqu’à ce que Macron et le gouvernement cèdent.
Daniel Villers
Mes commentaires n’apparaissent pas. Certains ont même été supprimés. Serais-je censuré ou indésirable ?
[Edit webmestre : Je n’ai pas vu de commentaires de votre part, mais vous avez exprimé votre point de vue, puis vous l’avez re-exprimé et re-re-exprimé à plusieurs reprises. Vous n’êtes donc pas « censuré » comme il vous plait tant de l’évoquer. En revanche, puisque vous ne savez pas vous modérer, au risque de troller ce fil de commentaires, en utilisant des pseudos et des mails différents, je m’en charge. Revenez au prochain billet que vous pourrez peut-être alors commenter.]
Machine
Il y a longtemps que le pouvoir d’achat a été anéanti pour trop de personne, c’est celui de pouvoir payer qui est à l’ordre du jour et nous rend tous coupable d’impayé à un moment donné. Si nous jeter tous dans la rue avec les poubelles est l’unique projet des pouvoirs dominants, il ne faut pas jouer l’étonnement quand ça arrive en vrai et que ça fermente.
lucien matron
Ce n’est pas une révolution. Une révolution existe lorsqu’il y a un changement politique radical. Ce n’est pas le cas. Contrairement aux appels des uns et des autres à rejoindre le mouvement des gilets jaunes, la jonction ne s’est pas faite et la mobilisation de tous ceux qui sont en colère ne s’est pas amplifiée. Il n’y a pas de marée jaune. Le constat est implacable, il faudra en tirer les conclusions.
kokkino
Vous êtes très impatient ! L’impatience ne fait pas forcément les révolutions. Le mouvement a commencé il y a une semaine exactement. Évidemment si l’on ne s’informe qu’aux médias habituels on peut facilement se décourager. A noter par exemple que pour le 17 certaines associations de police et la presse étrangère donnaient plus d’un million de manifestants alors que le gouvernement arrivait après beaucoup de gesticulations à en admettre 280000 ! Ce qui est intéressant c’est de voir le mûrissement politique des manifestants et comment il rejoint les préoccupations d’une majorité de la population. Après… y’a plus qu’a comme on dit mais personne ne peut prétendre maîtriser les grands mouvements populaires ni leurs rythmes.
Invisible
Depuis des années, une propagande délibérée nous bassine avec les « privilégiés » de fonctionnaires. Depuis des années, on nous fait rentrer dans le crâne « l’assistanat » pour les personnes défavorisées. Mais si on savait la liste des subventions, aides, secours, mesures, exonérations, récupération, défiscalisation, crédits à taux faible, que perçoivent les agriculteurs de l’Europe, de l’Etat, de la région…
L'incongru
Les deux visages de la société se sont rencontrés face à face : le visage de ceux que l’on saigne et qui ne manifestent presque jamais leur mécontentement et le visage du pouvoir de l’argent, armé du sabre et du goupillon, violent avec les peuples, tel qu’il s’est installé aux quatre coins du monde. Alors oui au dégagisme et vite !
Lucien Matron
Le changement nécessaire dans ce pays nécessite une capacité totalement renouvelée de l’Etat et des services publics à agir au profit de l’intérêt général et des populations les plus fragiles et les moins favorisées en priorité. Des moyens humains et financiers sont nécessaires. Il ne s’agit donc pas de s’acharner contre la fiscalité et les taxes mais de les réhabiliter et d’envisager une réforme fiscale radicale (universelle, progressive, chasse à la fraude et aux niches fiscales, etc.). Avec certains gilets jaunes, il va y avoir du boulot pour expliquer. Ensuite, si nous voulons révolutionner le pays, il va falloir rassembler et pas diviser, les mots d’ordre contre les fonctionnaires, les syndicats, les politiques sont donc à éradiquer, là encore beaucoup d’explications à faire chez les jaunes. Les insoumis et la vraie gauche révolutionnaire ne doit pas perdre le fil rouge du combat contre les vrais adversaires : le mur de l’argent et l’idéologie de toutes les…
Fleury
Décréter « qu’on ne peut pas faire autrement » que prendre sa voiture, c’est acter l’impossibilité de la transition écologique. La mobilisation citoyenne et même la révolution c’est très bien, mais si le but c’est de « prendre aux riches » pour continuer à utiliser sa bagnole comme avant, ça n’ira nulle part.
La fin de l’humanité se dessine, et votre prose, toujours élégante et bien tournée, a un parfum de sérénade jouée par un orchestre sur un bateau qui coule.
Juliette
Eh bien venez habiter ici Fleury. Je vous invite avec plaisir dans notre petite commune de Loire Atlantique où il n’y a plus le maillage de cars depuis qu’à été remise en service, aux frais du contribuable, et avec la sueur de pauvres hères travailleurs détachés, une ligne de tram-train. Certains habitants sont à 25 km de la gare. Les billets sont coûteux et les horaires inadaptés pour ceux qui commencent tôt et/ou finissent tard. Avoir en tête, ou se renseigner sur la réalité des territoires ruraux en matière de mobilité. Nécessaire, incontournable pour le débat des idées, et la propositions de solutions.
Sylvain COSTET
Ce n’est pas un décret mais un constat et on ne résout pas les problèmes en commençant par les nier ! Imagine-toi qu’il existe une vie en dehors des métropoles. Si tu habitais chez moi, sans voiture tu n’aurais accès à aucun commerce, aucun service, aucun loisir, aucune vie associative. Plus fort : pour que certains comme toi puissent vivre enfermés (à tous les sens du terme) dans leur cité ou en sautant d’une métropole à l’autre en TGV ou en avion il faut que tous les autres utilisent des voitures. Supprime-les et tu es mort comme les autres. Il est peut-être temps de comprendre que la « transition écologique » est bien loin de se résumer à une obsession anti-bagnole primaire.
marie
J’ai suivi de près les événements de samedi. Je m’interroge sur ce déploiement de gaz, d’eau sur une foule venue de partout pour exprimer son mécontentement pacifiquement. Ça ne pouvait qu’attiser la colère. Quand on sème le vent, on récolte la tempête. D’autre part, les dégâts commis par les casseurs habituels pouvaient être évités et réprimés. Mais on a préféré gazer les GJ de peur qu’ils ne s’approchent de trop près du palais. Consignes venues d’en haut. Les Champs ne seraient-ils réservés qu’à des manifestations festives ou officielles et aux touristes ?
J’accuse France Info, RTL, BFM entre autres, de participer à la décrédibilisation de ce mouvement que je soutiens, et qui n’a pas dit son dernier mot. Gros plan sur la casse, itw des commerçants, etc.