Un petit buzz s’interrese à notre outil de sondage. Inutilement. Celui-ci restera un outil interne. Il ne sera jamais utilisé pour des diffusions publiques. Il n’est pas destiné à une compétition avec les instituts de l’officialité sondagière. Sa création n’exprime aucune intention de compétition ou de démenti avec eux. Notre raisonnement est simple : tant qu’à faire des sondages, autant le faire sérieusement. Ceux qui sont connus obéissent parfois à d’autres critères et leurs résultats ne peuvent donc nous aider, le cas échéant, à travailler.
Tel institut qui nous attribue 0% d’intention de vote chez les étudiants, tel autre « pondère » notre résultat avec le résultat de la précédente élection… européenne de 2014 alors que le mouvement Insoumis n’existait pas. Tous maintiennent une liste NPA qui n’existe plus et une liste gilets jaunes qui n’a jamais existé. Mais ils ne testent pas la liste « écologie globale » de Delphine Batho et Dominique Bourg, ou des animaliste d’Aymeric Caron qui existent pourtant bel et bien.
Nombre décident de nous attribuer le plus faible taux de participation aux élections européennes, loin derrière tout le monde. Pourquoi ? Mystère. Ce « différentiel de participation » n’est évoqué par aucun des analystes pour analyser la situation et peut-être proposer une analyse. Ce serait sans doute une donnée trop politique à interpréter. C’est pourquoi chacun de ces précieux commentateurs préfère le confort d’attribuer à la séquence des perquisitions l’explication personnalisée de la situation, même si je ne suis pas la tête de liste. Et cela quand bien même ces sondages n’ont commencé à être défavorables que quatre mois plus tard. Ne perdons pas de vue que beaucoup attribuent aussi cette défaveur à notre adhésion sans faille au mouvement gilets jaunes. Et cela alors même qu’ils ont aussi publié une enquête qui me donnait la deuxième place dans leur faveur après Nicolas Hulot.
Ce « café du commerce » permanent désole ceux qui croient à la validité de ce genre d’outils, y compris à l’intérieur des instituts concernés. Car s’il y a eu des années durant un membre éminent du FN dans la cellule d’évaluation d’un non moins illustre institut, il en va de même avec les Insoumis. Il y en a partout. Nous ne manquons donc ni de connaisseurs ni de techniciens dans ce domaine. Au contraire. Travaillant bénévolement, ils se savent sans autres « obligations de résultats » que de produire des raisonnements rationnels et crédibles pour faire leurs pondérations.
Nous sommes parfaitement conscients de l’effet produit par de mauvais sondages à répétition, d’autant plus spectaculaires que nous sommes les seuls à en faire l’objet parmi les quatre premières forces de l’élection présidentielle. Nous sommes conscients aussi des effets de prophéties auto-réalisatrices qu’ils impliquent. Pour autant, nous croyons qu’ils contiennent en effet une part d’arrangement avec la réalité mais que celle-ci ne nous vise pas en particulier. Nous en sommes la résultante. Il s’agit plutôt d’arriver à cent pour cent dans une addition où les votes LREM sont surévalués. D’abord parce que les votes LR reviennent vers leur maison d’origine au détriment des macronistes. Pendant ce temps, même pour tenir leur faible niveau, EELV et PS, reprennent aussi une poignée de plumes à LREM qui leur avait pris une part de leurs électeurs en 2017. En bout de course il faut bien prendre à quelqu’un des quantités « d’intentions de vote » pour compenser ce grand micmac. Mais nous savons que, vaille que vaille, tout le monde devra bien se caler en s’approchant du jour du vote sur cette « autre réalité » que notre outil nous permet de connaître.