La finance règne en France. Et le gouvernement laisse faire. Inertie ou complice ? Deux nouvelles, coup sur coup sont venues confirmer la vague de pillage que subit le pays sous la mandature Macron. Vallourec et Sanofi viennent d’en donner deux nouveaux exemples. L’un vendu l’autre pillant. La multiplication des cas sans riposte donne à l’inertie du gouvernement une signification suspecte. Le précédent de la vente d’Alstom oblige à la vigilance. Et alors l’absence de réaction relèverait des incriminations condamnées par le code pénal concernant la trahison.
L’entreprise Vallourec produit des tubes en acier sans soudure. Ils sont utilisés aujourd’hui principalement pour des forages en eau profonde. Mais nous aurions besoin de ce savoir-faire dans le cadre de la mobilisation de l’appareil industriel français dans le sens de la bifurcation écologique. Ces tubes pourraient servir pour remplacer des canalisations d’eau, équiper la géothermie ou transporter de l’hydrogène.
En novembre, Vallourec a annoncé la suppression de 350 emplois. Aujourd’hui, le voilà racheté par deux fonds vautours américains. Apollo et SVP Global deviennent les actionnaires de référence. Et la banque publique d’investissement, c’est-à-dire l’État français, abandonne une grande partie de ses parts. C’est un nouvel abandon de souveraineté caractérisé. Vallourec va bientôt rejoindre la longue liste des boîtes dépouillées par des gangsters des marchés financiers. Jugez plutôt comment le fond Apollo parle lui-même de sa stratégie : « acheter à prix très bas des entreprises en difficulté, avec beaucoup de dettes puis imposer des mesures d’austérité drastiques afin de tirer des gros dividendes ». L’État qui se retire le sait. Il laisse faire. Suspect.
Il y a ensuite le cas de Sanofi. Sans gêne, le grand laboratoire le plus en retard sur le développement du vaccin anti-covid annonce un dividende en hausse cette année. Ses actionnaires vont empocher le pactole de 4 milliards d’euros. Bien sûr, dans le même temps, Sanofi détruit la recherche pharmaceutique en France. Il y a deux semaines, l’entreprise annonçait la suppression de 400 postes de chercheurs. Cela après avoir déjà supprimé la moitié de ses emplois de scientifiques depuis 10 ans. Dans la même période, l’État a versé à Sanofi 1,5 milliards d’euros au titre du crédit d’impôt recherche. Son chiffre d’affaire français est financé à 80% par la Sécurité sociale. Sanofi est issue d’une entreprise publique. Elle a été entièrement construite par l’État français, sa Sécurité sociale et sa recherche. Elle est sous perfusion d’argent public. Et pourtant, sert grassement ses actionnaires avant la France. Le gouvernement le sait. Il ne fait rien. Suspect.
Dans ce contexte, l’inertie du gouvernement devant le pillage du pays pose un problème qui dépasse la simple accusation d’inertie ou d’aveuglement idéologique. À mes yeux, nous sommes passés dans le registre de la trahison au sens ou l’entend le code pénal. Le moment venu une commission d’enquête parlementaire pourrait faire un bilan et déférer les suspects à la cour de justice de la République sur la base du « signalement » si cher aux séides macronistes.