M. Jean-Luc Mélenchon alerte Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargée de l’industrie, sur le sort de Naval Énergies.
Naval Group souhaite mettre fin à sa diversification dans le secteur des énergies marines renouvelables et s’apprête à céder sa filiale Naval Énergies. En juillet 2018, Naval Énergies avait déjà mis fin à ses investissements dans les hydroliennes. Dans un communiqué paru le 5 février 2021, l’entreprise indiquer engager « un processus visant à la cessation des activités de Naval Énergies incluant la recherche d’un repreneur pour tout ou partie des activités ». Pourtant, le développement des énergies renouvelables est indispensable à tout changement en profondeur des modes de production et de consommation. Elles sont un pilier essentiel de toute bifurcation écologique d’ampleur. Pourtant, la France n’est pas à la hauteur de ses ambitions.
L’objectif pour 2020 de 23 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie ne sera sans doute pas atteint. En effet, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en France s’élève à seulement 17,2 % en 2019. Dans ce cadre, l’exploitation des énergies marines renouvelables est un secteur stratégique. Le potentiel est considérable : la France possède le deuxième domaine maritime au monde, des milliers de kilomètres de côte et trois façades maritimes. Pourtant, la France accuse un grand retard. Concrètement, la France possède le plus grand gisement d’énergie éolienne en mer de l’Union européenne.
Pourtant, fin 2019, sur près de 5 000 éoliennes offshore connectées au réseau électrique, une seule était française. Or l’objectif fixé à horizon 2030 est de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie. Comment tenir une telle trajectoire sans planification d’investissements publics ni filière industrielle ? Il est temps pour le Gouvernement de mettre enfin en cohérence ses grandes ambitions écologiques et ses actes. En novembre 2020, Mme Girardin, ministre de la mer, déclarait que « 25 % de l’électricité française pourrait être produite en mer » en 2050, avec 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en perspective pour la filière et 5 000 emplois directs et non délocalisables. La filiale DCNS Énergies (devenue Naval Énergies), détenue à 60 % par Naval Group et a 34 % par Bpifrance, a été dotée de 100 millions d’euros de fonds propres en janvier 2017. De plus, l’État français est actionnaire à 62 % de Naval Group. Cette filière est donc un pilier essentiel de toute planification du déploiement des énergies marines renouvelables.
Par conséquent, il aimerait savoir si le Gouvernement compte empêcher la dilapidation et la privatisation de Naval Énergie, contraire à toute ambition écologique.
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