Les actes de haine et agressions contre des musulmans ont augmenté de 52 % cette année. Ce sont des statistiques officielles et non des chiffres produits par des organismes communautaires comme dans d’autres cas. Cette semaine encore, des tags grossiers ont souillé les murs d’un centre de formation d’Imams dans le sud du pays. Nos amis étaient parmi les gens venus dire sur place leur indignation contre la haine et leur solidarité avec la liberté de conscience des croyants. Je leur dis ma solidarité.
Une incroyable haine est désormais libérée par les injonctions des débats de la loi macroniste contre le séparatisme, après des heures de propos officiels malsains dégoulinants de haine et de bêtise triviale comme ce fut le cas contre les youyous dans les mariages. Et un silence non moins significatif entoure ces actes honteux. C’est sans doute ce silence le plus coupable. Car nombre de personnes ont pris l’habitude d’une islamophobie ordinaire, maladie honteuse de quelques secteurs de la société très bruyants et assez influents pour construire un bruit de fond permanent sur certains médias harcelants. Mais le silence face aux exactions antimusulmanes banalise et encourage les racistes. Il affiche une différence d’indignation qui, à elle seule, est aussi vénéneuse que les actes eux-mêmes.
En combattant ces manières de faire, en opposant une résistance sans faille contre toutes les formes de la haine contre les musulmans, nous agissons au contraire comme nous le ferions pour quelque religion que ce soit en France. Surtout, nous sommes les garants de l’unité du peuple. Parce qu’il est soumis à une même loi, parce que chacun dispose des mêmes droits, nous formons un peuple et une nation.