Les questions agricoles intéressent de plus en plus de monde. Car on a compris désormais l’impact de l’agriculture chimique et industrielle sur la santé des paysans eux-mêmes, des consommateurs et sur la biodiversité. Nous avons donc suivi (de loin) la tournée électorale de Macron et du ministre de l’Agriculture Denormandie, hier, à Corbières-en-Provence (Alpes-de-Haute-Provence), au festival agricole « Les Terres de Jim » organisé par les Jeunes Agriculteurs, une structure très liée à la FNSEA, le grand syndicat qui gère en réalité l’agriculture de notre pays et continuera de le faire jusqu’à ce que nous gagnons l’élection présidentielle.
Comme d’habitude, Macron ne peut venir qu’avec les poches pleines pour faire une distribution. Bien sûr cela ne veut pas forcément dire que les engagements seront tenus. Mais comme d’habitude c’est l’intention qui compte pour les reprises de presse. De toutes façons cela ne change rien à nos yeux : les annonces sont détestables parce que c’est un nouveau blanc-seing à l’agriculture du vingtième siècle qui a détruit la nature. Qu’on en juge.
Macron a annoncé la création d’un nouveau dispositif d’assurance-récolte avec une enveloppe de 600 millions d’euros +100% de prise en charge par l’État en cas de gros dégâts. Il a évoqué aussi d’ici la fin de l’année une la loi « Egalim 2 » pour une meilleure prise en compte du prix payé au producteur. La loi Egalim 1 (votée en 2018) n’y est pas parvenue. Celle-là n’y parviendra pas mieux tant qu’on reste dans le cadre de « la concurrence libre et non faussée ».
Sortie 100% séduction donc. Aucune condition posée pour exiger, en contrepartie des subventions, une vraie réduction de l’usage des pesticides ou la réorientation contrainte vers des productions moins consommatrices d’eau.
Zéro plafonnement des aides venant de la politique agricole commune de l’Union européenne alors qu’en France plus de la moitié des aides vont à 20% des exploitations.
Clou du spectacle : il a déclaré que le ministre de l’Agriculture s’est « battu pour avoir la meilleure PAC possible, on l’a obtenu, c’est une victoire française ». Pourtant, pour la Conf paysanne, la déclinaison française de la PAC revient à un « plan de licenciement de 10.000 à 15.000 paysans par an ». Macron en campagne, c’est un festival de grandes promesses inutiles.