A-t-on enfin compris ce qu’est le changement climatique au bord de la Méditerranée ? Il y a un an, la tempête Alex faisait 18 morts et un milliard de dégâts dans la vallée de la Roya. Les travaux de reconstruction ne sont toujours pas achevés. Mais il pleut de nouveau. Et pas qu’un peu. Dans les Bouches-du-Rhône, il serait tombé l’équivalent de trois mois de pluie en quelques heures. Marseille a été placée en vigilance rouge inondation pour la première fois depuis vingt ans.
Outre les Bouches-du-Rhône, cinq départements du sud-est du pays sont concernés par l’épisode méditerranéen et ses pluies diluviennes. Heureusement, les marins-pompiers et la sécurité civile sont à pied d’œuvre pour évacuer et secourir dans l’urgence. Darmanin, en grand expert de la sécurité civile, préconise de faire « très attention ». Trop aimable !
Avec lui, le pire devient la norme. Les villes de béton se transforment en torrents. Les habitants sont bloqués dans leurs voitures ou leurs logements. Les infrastructures comme les gares sont hors d’usage. Les déchets jonchant les rues sont emportés jusqu’à la mer. Mais les chaînes d’info en continu couvrent l’évènement façon télé-réalité sans jamais poser les bonnes questions. Tout ça c’est de la faute des éboueurs, évidemment !
Pourtant, nous avons sous les yeux le nouveau visage du climat méditerranéen à l’heure du changement climatique. Je le redis : chaque degré de réchauffement accroît l’évaporation de 7%. Les pluies diluviennes deviennent plus fréquentes et plus violentes. Justement, en France, la température du mois de septembre était supérieure de deux degrés à la moyenne. Les vieux dictons résistent encore un peu à l’ère d’incertitude écologique dans laquelle nous entrons. Ainsi : « forte chaleur en septembre, à pluie d’octobre il faut s’attendre. »
Qu’a-t-on planifié pour y faire face ? Rien. On sait pourtant dans quelles directions travailler. Premièrement, la prévision météorologique est clé à l’ère de l’incertitude écologique. C’est un prérequis indispensable pour déclencher la mobilisation des forces de secours et alerter la population au bon moment. Pourtant, depuis 2012, 1 poste sur 5 a été supprimé à Météo France et la moitié des centres départementaux ont été fermés.
Ensuite, lesdites forces de sécurité doivent être en nombre suffisant et équipées du matériel adéquat et en état de fonctionnement. Avant la saison estivale et ses incendies, la sécurité civile déplorait un nombre insuffisant d’hélicoptères en état de marche. La question se posera désormais toute l’année.
En effet, les évènements de ce type vont se multiplier, voire se superposer. Voilà pourquoi j’ai aussi proposé le retour d’une conscription citoyenne de 9 mois à effectuer entre 18 et 25 ans. En effet, nous aurons besoin de toutes les forces vives du pays pour secourir, déblayer, réparer.