M. Jean-Luc Mélenchon alerte Mme la secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité, au sujet de la pollution des rivières françaises. En effet, deux études de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques et de l’Office français de la biodiversité révèlent que les rivières françaises sont polluées par des détergents, des insecticides, des herbicides et des médicaments. La situation est particulièrement préoccupante concernant 19 contaminants.
Dans le détail « ces contaminants sont essentiellement des résidus de détergents (jusque 95 % des sites avec dépassement de seuils), d’insecticides (jusqu’à 40 %), d’herbicides (jusque 25 %), ou de médicaments (jusque 30 %) ». Pour ceux-ci, « des impacts chroniques ou des effets sub-létaux sur les populations aquatiques ne peuvent pas être exclus ». Pire, « sur quelques sites très contaminés, les concentrations de certains composés (résidus de détergents ou de biocides) peuvent dépasser de 10, voire 100 fois, les valeurs de seuils d’impact chronique, laissant augurer de possibles impacts aigus sur la biodiversité locale », mettent en garde les deux organismes dans le communiqué de presse en date du 21 octobre 2021. Il y a de quoi être inquiet : ces substances « sont connues ou suspectées pour leurs effets néfastes sur la santé humaine ou sur les écosystèmes à de très faibles concentrations ». Une dépollution d’urgence s’impose. La maîtrise du cycle de l’eau doit être planifiée à l’échelle des bassins-versants des fleuves et rivières.
Pour y parvenir, il convient de doter les services de l’État de moyens humains conséquents pour interdire les substances les plus dangereuses et s’assurer du respect de ces interdictions, prévenir les pollutions et les traiter en aval. Or les moyens financiers manquent. Depuis 2017, le budget de la mission budgétaire « paysage, eau et biodiversité » est passé de 280 millions d’euros à 244 millions d’euros. Cela cache des creux majeurs. Ce budget n’était que de 147 millions d’euros en 2018 et de 159 millions d’euros en 2019. Concrètement, près de 15 % des effectifs du ministère de la transition écologique et de ses opérateurs ont été supprimés depuis 2017.
Ainsi, depuis 2017, les agences de l’eau ont par exemple perdu 171 équivalents temps plein. On ne compte qu’un agent de l’office français de la biodiversité pour 1 000 km de rivière. Comment surveiller ? Faute d’inspecteurs en nombre suffisant, les inspections ont diminué de moitié en 15 ans. Pour finir, des substances très toxiques ne sont toujours pas interdites, telles le glyphosate. D’autres ont été ré-autorisées, comme les néonicotinoïdes. La situation risque d’empirer. Par conséquent, il demande quand le ministère compte planifier la dépollution des rivières françaises assortie des moyens humains et financiers adéquats.