Ces lignes signaleront mon retour de congé. J’ai pris quatre semaines. Un peu plus que conquis par le Front Populaire mais une semaine de moins que donnée par François Mitterrand et le programme commun… Vendredi de la fin du mois, je refais mon bagage pour participer au « remue-méninge » du Parti de Gauche à Toulouse. Je publie le lien vers le programme et la page pour s’inscrire. Car les inscriptions continuent. Le moment est propice à discuter mais aussi à apprendre! Si cela vous intéresse, comme chaque année, même si vous n’êtes pas membre du PG vous pouvez y associer. Précision : évidemment, le comité d’organisation fera le tri s’il y a trop d’afflux. Et sinon vous pouvez aider quand même des moins argentés à participer : en vous inscrivant, vous précisez avec votre nom : « bourse d’étude ».
Bon d’accord, en quatre semaines, j’ai trop bougé entre deux pays et trois départements. Mais j’ai bien profité. Humm. Je sais bien que, malheureusement, ce n’est plus le cas de tout le monde. Pauvreté et appauvrissement gagnent de tous côtés et c’est presque un privilège d’avoir pu prendre l’air. Certes, le soleil et le silence n’ont pas éteint les deuils de l’année passée. Ni toutes les marques de l’incroyable charge de travail partagée avec mon équipe et mes camarades pendant cette saison écoulée. Mais tout cautérise mieux si on décide de prendre de bon cœur ce qui est donné par la beauté de la nature, les douceurs de l’amitié et celles des sentiments suaves.
Je suis invité à faire le discours de clôture du remue-méninge du Parti de gauche cet été de nouveau. J’aurai donc l’opportunité de mettre en ordre un tableau général de situation. Je m’exprimerai avant cela dans « Sud-Ouest » en fin de semaine et dans « les Inrocks » la semaine suivante. Enfin, je vous retrouve tous dans l’émission « C politique » de Caroline Roux, le 6 septembre, à 18 heures sur France 5. Ceux qui organiseront des écoutes collectives, publiques ou privées, comme c’est souvent le cas, me diront vos commentaires. Je ne manquerai donc pas d’occasions pour dire ma part de vérité.
Ce post peut donc aller sous le clavier sans obligation de synthèse générale. Je n’y fais pas ma « rentrée » mais mon retour de vacances. J’y jette un œil sur le tableau mondial qui se met en place, je dis un mot de la Grèce et la diffusion du « poison allemand » en Europe désormais dénoncée de tous côtés, et dans tous les pays. Mais il le faut bien aussi, je dis un mot de l’évènement « Tel Aviv plage » pour prendre ma part des combats qu’ont menés mes amis. Mais j’ai voulu aussi développer mon raisonnement à propos du soutien qu’il faut apporter aux Chrétiens d’orient dont j’ai affirmé le principe sur ma page Facebook. Enfin, je m’en voudrais de ne pas dire dès ici que j’ai suivi avec révolte totale l’agression du gouvernement Turc contre les positions kurdes de résistance et de combat contre les fascistes de Daech. La manœuvre pour éliminer nos amis du HDP du parlement turc est aussi si grossière ! Certes, c’était en plein mois d’août, mais j’ai été heureux de me joindre à la poignée d’énergiques qui se sont rassemblés place de la République pour exprimer leur solidarité ! On en parlera au « Remue-Méninges » dans une séance spéciale consacrée au thème. Mes chers lecteurs, ne le perdez jamais de vue : la géopolitique commande la politique. L’état du monde conditionne la vie au village. Elle va bientôt devenir très rock and roll
Du poison allemand à la pagaille générale
Comme chacun le sait, nous sommes les « irréalistes » et « ils » sont les très intelligents. Nous rêvassons et eux font fonctionner le meilleur et seul système possible. Sous nos yeux éclatent les bienfaits de leurs prouesses. Au cours de l’été, le monde global a fait un grand pas vers le désordre généralisé. Je laisse de côté pour aujourd’hui les aspects militaires du désordre mondial et le chaos qui s’étend d’un pays à l’autre dans tout le Moyen-Orient comme en Afghanistan, ce nid de guêpes insubmersible ou dix ans de bienfaits « des alliés » prend la tournure d’une débâcle totale. Rien sur l’Afrique non plus ou le renforcement du dispositif militaire français au Niger n’annonce rien de vraiment bon. Et rien non plus sur la nouvelle offensive putschiste qui déferle sur l’Amérique latine et à présent notamment au Brésil.
Je veux seulement pointer un enchaînement qui va nous toucher bientôt tous de très près. Grèce, Allemagne et Chine entrent en turbulence combinée. Voyons. La Grèce va bientôt s’effondrer dès que les bienfaits du prochain cocktail de tortures adopté au parlement grec lui auront été appliqués et que la récession prévue en toutes lettres dans celui-ci sera venue aggraver le mal incurable dont elle est déjà atteinte. Tsipras a cru bien faire en acceptant les humiliations dictées sous le fouet du « gouvernement-allemand-de-droite-CDU-CSU-et-du-PS » que, par confort de langage et respect pour la patience de qui me lit je nommerai « gouvernement allemand » ou « Merkel » ou « Schaüble ». Je fais cette précision dans l’espoir de ne pas brutaliser les oreilles délicates de Cécile Duflot pour qui l’Allemagne éternelle et intemporelle « n’est pas notre ennemie » davantage que je ne suis son ami. Je ne dis pas ça pour me moquer de son extraordinaire sens de l’à-propos lorsqu’elle a décidé d’inventer un motif de rupture avec moi. Le fait est qu’il lui faudrait désormais traiter de « germanophobe » aux « accents déroulédiens » la moitié de l’Europe de gauche, inclus Syriza et Podemos, sans oublier le Sinn-Fein et la plupart des verts européens à commencer par une bonne partie de ceux d’Allemagne !… Mieux vaut en rire ! Mais je crois que le moment est celui où il faut convaincre.
Cela demande des efforts supplémentaires pour ceux qui ont le plus de mal à comprendre qu’une époque est finie en Europe. Et bien finie. D’ailleurs le débat est vif sur ce sujet aussi entre écolos. En atteste la tribune de Karima Delli sur ce point. Pourquoi y insister ? Parce que si nous voulons faire l’union de l’opposition de Gauche il va bien falloir s’entendre sur les questions clefs qu’affronterait notre gouvernement. Notamment celle de la limite que nous donnerions aux injonctions allemandes. La leçon donnée par le choix de Tsipras doit être tirée sans naïveté ni angélisme eurolâtrique. Il ne sert à rien de céder quoique ce soit dans la négociation avec l’Eurogroupe. On connaît la formule « jusqu’ici mais pas plus loin ». Un engrenage mortel. Si ce n’était pas pour aller plus loin pourquoi seraient-ils venus jusqu’ici ? Tsipras le subit à présent. Le maintien de l’ordre du traité budgétaire européen est assuré sans faille par Merkel/Schaüble. C’est-à-dire par l’Allemagne quasi unanime de la CDU-CSU au SPD, même si nos amis de « die Linke » et maints écolos allemands sont sur la ligne de dénonciation de « l’Europe allemande », expression qui fait s’évanouir la gauche française « prout prout et grandes écoles » réunie dans un même angélisme irénique. En France, les députés de l’opposition de gauche ont voté contre le plan à l’Assemblée nationale comme ceux de « die Linke » en Allemagne et toute la gauche de Syriza en Grèce. D’autres « frondeurs » de circonstances ont voté pour ou bien se sont abstenus ou bien sont allés faire pipi au moment du vote. On ne fait pas une alternative de gouvernement avec des crises diurétiques et des abstentionnistes quand viennent les questions essentielles ! Il faut regarder ce sujet en face, car l’Allemagne va déclencher une crise majeure en Europe, sociale politique et culturelle. L’Europe allemande est impossible. Même Romano Prodi le déclare dans une tribune parue dans « Le Monde ».
Mais il faut maintenant prendre la mesure de ce qui s’avance. La politique d’austérité est en réalité une politique de dévaluation salariale pour augmenter la compétitivité des produits sur le marché international. Elle suppose que celui-ci reste très dynamique pour absorber les productions proposées par l’Europe. Une autre piste dans la même direction aurait été d’obtenir une dévaluation progressive mais ferme de l’euro et une inflation qui permette d’absorber les dettes souveraines et surtout privées. Mais cela percute les intérêts fondamentaux des rentiers allemands qui font la loi en Europe ! Quoi qu’il en soit, patatras, le marché mondial ralentit et va bientôt ralentir davantage encore. En cause, notamment, la crise boursière chinoise et la dévaluation de sa monnaie. De la première, il n’y a rien à dire. Sinon qu’elle a volatilisé en une semaine dix fois le montant de la dette totale de la Grèce pour les trente prochaines années… De la seconde, rions-en tant qu’on peut encore le faire. Les chinois dévaluent leur monnaie sous cotée pour rendre leur salaires compétitifs ! Bref les Chinois jouent aux Allemands… Les Allemands vont déguster. Car leurs chères grosses bagnoles vont couter là-bas bien plus cher et les machines-outils seront bien moins remplacées si la production baisse. Résultat les Chinois font aux Allemands ce que l’Allemagne fait à l’Europe tout entière. La pagaille générale est garantie. Un terrible coup de froid sur le moteur absurde de la croissance mondiale sans fin se dessine à horizon rapproché. L’Europe va trinquer. La Grèce va couler. Car la nouvelle récession de deux ou trois points, prévue par les génies allemands de la Troïka, c’était avant que le frein chinois n’ait commencé à fonctionner ! Génial. De toute façon Chine ou pas la dette est impayable, tout le monde le sait, et tout le système va passer au fossé. Schaüble finira par avoir sa petite zone « Euromark », cet ultime avatar de l’Europe allemande à la Bismarck !
Dans ce contexte, il est temps de se réveiller ! Un gouvernement de l’opposition de gauche ferait-il la politique de Tsipras ou romprait-il le cadre ? Entre l’euro et la démocratie, entre l’euro et la souveraineté, entre l’Eurogroupe et l’indépendance que choisirions-nous ? Je veux dire : que choisirions-nous si nous y sommes contraints parce qu’on aurait refusé nos solutions raisonnables ? Jacques Généreux a planté dix fois ce décor devant nous et il l’a fait une nouvelle fois au dernier congrès du Parti de Gauche. J’avais dit au précédent congrès « entre l’euro et la souveraineté, nous choisissons la souveraineté ». Nous lancions l’alerte. C’était alors Chypre qui servait de cobaye et de cahier de brouillon à l’Allemagne et à la BCE pour la politique d’agression qui consiste à couper l’accès à la monnaie et à provoquer l’effondrement du système bancaire d’un pays récalcitrant. Nous fûmes dénoncés par tous les bien-pensants et même traités d’antisémites parce que nous mettions en cause le ministre français qui avait approuvé cette manœuvre ! Quelle stratégie appliquerions-nous ? La rupture ! Tel est le sens du « plan B » dont nous sommes convenus au congrès du PG. Et de la conférence européenne du plan B que propose le PG et dont Eric Coquerel a présenté l’idée sur Europe 1 et présenté les grands traits sur son blog !
Check Point sur Seine
J’ai défait ma valise pendant que mes amis Eric Coquerel et Danielle Simonnet imposaient un débat sur la pitoyable opération « Tel Aviv plage ». Je fais miens leurs arguments pondérés. Je n’y ajoute rien. La direction politique effective du Parti de Gauche a fait son travail de façon magistrale. Le rôle de déclencheur a été bien accompli par l’intervention de Danielle Simonnet, notre unique conseillère de Paris par ailleurs co-coordinatrice du Parti de Gauche. Mais je veux marquer d’une pierre blanche ce que j’observe à cette occasion.
Un grand changement se voit dans l’opinion sur le thème. Je le note en constatant l’absolue impuissance des habituels manieurs pervers du rayon paralysant : l’accusation d’antisémitisme assénée à tort et à travers, à tous propos et hors de propos, sur tout le monde et n’importe qui, n’impressionne plus personne. C’est un résultat lamentable de l’abus qui a été fait de cette accusation. Car l’antisémitisme est une réalité comme le racisme en général dont il est une expression particulière. Mais à force de l’utiliser pour interdire tout débat sur la politique des gouvernements d’Israël, ou pour régler des comptes politiques, l’argument a changé de sens aux yeux du plus grand nombre en perdant son objet réel. L’accusation d’antisémitisme est surtout devenue l’argument de confort pour habiller le soutien inconditionnel à un gouvernement étranger dont la majorité des Français, toutes confessions et opinions politiques confondues, réprouve le comportement. Depuis les crimes de guerres contre la population de Gaza, seuls les fanatiques en sont restés à cette option du soutien inconditionnel alors même qu’une partie de l’opinion israélienne et des militaires de ce pays condamnent eux-mêmes ce qui s’est passé et se passe depuis ! Le soutien du CRIF à madame Le Pen et le retour d’ascenseur bienveillant du Front national n’ont rien arrangé, c’est bien certain.
Dès lors, la défense inconditionnelle se fait au prix du pire. En atteste le comportement excessif et agressif d’une personnalité comme Arnaud Klarsfeld ! Ses parents ont forcé l’admiration de tous en menant une traque implacable contre les nazis. Que devient le capital de ce nom quand il sert d’autorité pour agonir d’invectives Eric Coquerel ou bien pour tweeter : « ceux qui veulent boycotter Israël sont comme les nazis qui voulaient boycotter les juifs ». Et encore ne dis-je rien ici de l’incroyable grossièreté des injures encaissées par Danièle Simonnet. Sans oublier les menaces et tout le reste. Du reste quoique j’écrive et quelles précautions que je prenne à cet instant, je m’attends aux mêmes hurlements de la meute. Pavlov règne en maitre sur cette scène. En voyant tout cela, en entendant les responsables de la mairie de Paris approuver les critiques de mes amis puis s’arcbouter à défendre une opération, pourtant déjà totalement démonétisée, par des communiqués lénifiants, je m’interroge : comment en sont-ils arrivés là, au PS ? Certes il y a dans les rangs de ce parti un nombre conséquent d’inconditionnels des gouvernements d’Israël. Mais il n’est pas vrai que ce soit le cas d’Anne Hidalgo ni de la majorité municipale socialiste. La vérité exige de dire que sous l’impulsion de Bertrand Delanoë la ville de Paris a beaucoup fait pour les villes palestiniennes. Et c’est sous l’autorité d’Anne Hidalgo, à l’initiative de notre camarade Danielle Simonnet, que l’Etat palestinien a été reconnu par Paris.
Comment en arrive-t-on à ce résultat où critiquer une initiative de la ville qui vient en contradiction avec ses engagements équilibrés du passé se transforme en une « opération antisémite » ? Comment est-ce possible ? Comment une Hidalgo a-t-elle fini par se faire instrumentaliser de cette façon ? Parce qu’elle a agi inconsidérément. Et solitairement, sans l’avis ni de son conseil ni de ses adjoints. Et si elle l’a fait c’est parce qu’elle ne comprend pas le monde dans lequel elle vit. Sur ce point je fais la même analyse que le journal « le Monde », une fois n’est pas coutume. Les dirigeants socialistes agissent d’après un logiciel dépassé. Dans ce domaine comme dans les autres. De la même façon que les chefs socialistes en sont restés à la logorrhée sur « l’Europe qui protège » et les mièvreries émollientes sur le « couple franco-allemand », ils en restent à une vision du conflit israélo palestinien qui n’a plus de réalité. Le « processus de paix » n’existe pas. Il est devenu un objectif de lutte. Pour le moment il butte sans espoir sur la politique de colonisation accélérée menée par le gouvernement de monsieur Netanyahou contre l’avis du monde entier. Il butte sur l’extrême-droitisation approfondie de la majorité de droite en Israël et dans la diaspora. D’un autre côté il est faux de dire et de penser que l’écrasante majorité des musulmans en France soient antisémites comme il est absurde de dire que les juifs en France sont anti-musulmans. En particulier les jeunes Français qui militent pour le boycott des produits israéliens n’agissent nullement par antisémitisme mais par refus de la colonisation et de l’humiliation des palestiniens. Leur argument doit être entendu : si ce n’est pas le boycott alors quel autre moyen pacifique permettrait d’agir concrètement pour obliger le gouvernement d’Israël à entrer dans la logique de paix ? Interdire cette discussion et cette action dans un pays libre revient à y importer l’Etat de non droit et de violence qui prévaut sur place, en Palestine et en Israël. C’est instiller en France un poison mortel pour l’unité et l’indivisibilité de son peuple ! Et c’est mal éduquer bien des gens partis honnêtement dans un combat qu’ils veulent mener honnêtement.
Le calme magnifique et la discipline non violente du rassemblement « Gaza-plage » a été la démonstration de cette dimension raisonnée du combat mené. Je le dis d’autant plus tranquillement que mes amis n’y avaient pas appelé pour la raison que nous n’étions pas capable de protéger notre action contre les provocations que nous redoutions. Les grilles de lectures simplistes qui veulent confessionnaliser le conflit ne prennent de réalité que si on le leur permet, en les prenant au sérieux, et en se rangeant sous la bannière des siamois du « choc des civilisations ». Quelle que soit leur religion, les Français sont profondément pacifiques, imprégnés d’esprit laïque et 99,99% d’entre eux souhaitent la fin du conflit israélo-palestinien par l’existence de deux Etats viables, vivant dans des frontières sures et reconnues. Personne ne veut l’extermination des uns par les autres. C’est d’ailleurs pourquoi l’opération criminelle Plomb durci contre Gaza est toujours à vif dans les esprits.
Loin de comprendre cela, l’équipe du PS parisien s’est enfoncée dans un déni qui laisse pantois. Comment peut-on annoncer contre toute possibilité physique que 11 000 personnes auraient participé à cet étrange épisode dont la photo de Klarsfeld à moitié nu dans un essaim de garde du corps est un résumé si consternant ? Comment le communiqué de la ville de Paris peut-il qualifier de « moment de détente » une opération de « plage » sous la protection de 500 policiers et sous la férule d’un « check-point » tenu par une organisation communautariste d’extrême droite interdite en Israël même et aux Etats-Unis ? L’aveuglement politique fait cascade. Une bêtise prépare et justifie la suivante. Pour justifier cette « provoc sur seine » alors même qu’ils savent avoir commis une lourde faute contre leur propre objectif affiché, le PS parisien déjante. Comme d’habitude, son seul espoir se sera ni de convaincre et encore moins de s’autocritiquer. Leur agence de « com. de crise » le leur déconseille… Ce sera juste, comme sur tous les sujets qui gênent, « qu’un coup chasse l‘autre ». Mais le dégât produit dans les consciences ? Ils s’en moquent. Tirez en la leçon. Le PS essaie de contenter tous les communautarismes « à égalité ». Nous les combattons tous. Mais pour le comprendre il faut être « républicain jusqu’au bout » comme disait Léon Blum qui n’est pourtant pas ma tasse de thé politique.
Chrétiens d’Orient
L’actualité m’y invitait. Sur ma page Facebook, j’ai voulu dire ma solidarité avec les chrétiens d’Orient à l’occasion de la manifestation de solidarité qui leur était consacrée le 15 août à l’initiative de l’Eglise catholique. Je veux développer ici mes arguments. J’ai agi dans la tradition des « Lumières ». Pour cette école de pensée, la liberté du culte est mère, historiquement, de la liberté de conscience. C’est pour garantir l’une qu’on formula l’autre en France après des décennies de vaines persécutions contre les protestants.
La liberté de conscience est la seule liberté qui n’accepte ni bornes ni limites. Elle transforme en droit positif l’intime certitude que je pense donc je suis, moi comme personne dont la singularité découle de cette conscience. Et celle-ci m’indique que je peux savoir si je suis capable de douter de ce qui m’est donné pour évident même par ma propre perception. Le doute méthodique est la forme concrète de la liberté de conscience. En ce sens, elle enracine toutes les autres libertés. C’est dans la liberté de culte que la liberté de conscience trouve son champ d’épreuve. En effet les religions sont toutes dogmatiques. Elles affirment chacune détenir la vérité qui leur est révélée par divers truchements directs venus de Dieu lui-même. Le dogme ne se discute ni ne se prouve autrement que par les arguments d’autorité. L’autorité la plus forte a le dernier mot. C’est cela que nous n’acceptons pas. Le chemin vers la vérité ne peut être celui que dessine la force de la contrainte. Nous y voici.
Les chrétiens d’Orient sont atrocement persécutés au seul motif de leurs convictions religieuses. Les Français qui n’ont pas aimé les guerres de religion dans leur pays, et ont inventé la laïcité pour y mettre un terme, ne peuvent rester insensible à aucune des formes de persécution religieuse. Comme nous avons pris fait et cause pour les musulmans martyrisés par les bouddhistes Birmans nous devons prendre position pour la liberté de culte des chrétiens d’Orient. Il faut le faire lucidement et sans outrage à la vérité de la situation. C’est-à-dire sans récupération. Les chrétiens d’Orient sont des orientaux pleinement partie prenante du cadre national dans lequel ils évoluent. Au contraire d’autres religion comme le judaïsme, le christianisme oriental ne prétend pas fonder une nationalité ni avoir des droits sur un territoire en tant que communauté religieuse. Ce ne sont donc des Irakiens, des Syriens, des Palestiniens, des Libanais et non des « occidentaux » par délégation du fait de leur religion.
Les soutenir ce n’est ni soutenir un Etat ni une politique en particulier. C’est soutenir la démocratie et l’Etat de droit dans la zone que les interventions militaires pétrophiles stupides des Etats-Unis ont plongé dans le chaos. C’est vouloir la laïcité de l’Etat partout dans une région où la religion est l’habillage des luttes d’influence des nations du secteur. Par retour de cohérence, vouloir la liberté de conscience et la laïcité de l’Etat là-bas, c’est s’interdire de laisser y attenter ici chez nous. C’est donc cohérent avec la demande d’abolir le délit de blasphème dans toute l’Europe et notamment en France. Bref, défendre les chrétiens d’Orient est un combat laïque.
Comme j’entrai dans la salle remplie jusqu’au plafond à Montpellier, je sentais la semaine hors pair que je venais de vivre danser autour de moi dans les applaudissements et les cris d’amitié qui me venaient du public. Avant moi, le parlement de l’Union Populaire avait produit vingt minutes d’émotions extrêmes avec les interventions de témoins des luttes, femmes et hommes tout à la fois hors du commun et si ordinaires pour le reste avant que des circonstances extraordinaires les aient amenés au bout d’eux-mêmes. Lire la suite…
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