Je lance l’alerte concernant l’OPA de Véolia sur Suez. Elle m’a été transmise par les syndicalistes de Suez. Ils me disent que la fusion entre ces deux entreprises provoquera à coup sûr un immense plan social. Plusieurs milliers de femmes et d’hommes, travailleuses et travailleurs des réseaux d’eau, d’énergie et de la collecte des déchets seraient laissés sur le carreau. Un drame social sans précédent se prépare si on laisse faire.
Véolia est la première entreprise privée pour la gestion de l’eau et de son assainissement, ainsi que pour le traitement des déchets en France. Suez est la deuxième. Leur fusion ne répond à aucune nécessité du point de vue de l’intérêt général. Elle ne crééra aucun bienfait pour ces réseaux si vitaux. Pour satisfaire la commission européenne, Véolia pourrait même être obligé de revendre une partie de nos réseaux d’eau à un fond de pension !
Il y a péril. L’eau est le prochain grand défi pour l’Humanité. Nous avons besoin dans les années qui viennent d’investir massivement dans nos réseaux pour arrêter de perdre un litre sur cinq dans la nature à cause des fuites, pour protéger notre eau des pollutions chimiques. Ces investissements, justement, Véolia les refuse aujourd’hui. Elle préfère occuper les premières places des classements de rémunération des actionnaires. L’OPA qu’elle tente sur son concurrent direct aggravera cette logique mortelle. Placer Véolia en situation de monopole, ou vendre à la découpe notre réseau d’eau potable à des fonds spéculatifs aura pour conséquences : une eau plus chère et des canalisations en plus mauvais état.
L’eau est le bien commun le plus précieux. Il n’y a pas de vie possible sans. La France insoumise, qui a fait de la bataille pour l’eau son symbole lors de sa dernière assemblée représentative milite pour des services publics de l’eau dans toutes les communes. Ils devront accueillir tous les salariés qui gèrent les réseaux aujourd’hui pour des entreprises privées. Nous avons besoin d’eux, de leurs savoirs-faire et de leurs qualifications pour faire la bifurcation nécessaire en matière de gestion de l’eau.
Mais pour cela, il faut d’abord bloquer l’OPA de Véolia. Aujourd’hui, Suez appartient à Engie. L’Etat français est actionnaire d’Engie. Il a donc son mot à dire. J’appelle le gouvernement français à dire publiquement son refus de vendre Suez à Véolia. L’eau est une question trop sérieuse pour être l’objet d’une guerre économique entre actionnaires privés.