5G. Surprise : « Moi j’ai la conviction que cette nouvelle technologie peut potentiellement servir la transition écologique. » Voilà ce que dit Yannick Jadot à propos de la 5G. Sa critique du dispositif vise seulement Huawei qui lui deplait parce qu’il est chinois. Etre espionné par les USA, c’est mieux? N’empêche, il devrait écouter ce qui se dit de la part de gens qui ne sont pas de son avis sans être pour autant des agents chinois.
Météo France a donné l’alerte. L’organisation météorologique mondiale aussi. Voyons pourquoi. Pour prévoir le temps qu’il va faire, les météorologues s’appuient sur les observations des satellites. Environ 800 de ces appareils fournissent 80% des données d’observations nécessaires à ces prévisions. Ils repèrent les colonnes de vapeur d’eau en « écoutant » leurs vibrations. Celles-ci se situent à une fréquence unique : entre 23,6 et 24 Giga Hertz. Or, la 5G va se déployer sur une fréquence très proche. Et très imprécise allant de 24,25 à 27,5 Giga Hertz.
Une multiplication des antennes 5G transformerait l’accumulation des ondes en un bruit très gênant. Celui-ci risque aussi de déborder carrément sur la bande réservée aux études météorologiques. Les météorologues sont donc très inquiets. Car tout cela risque de brouiller sévèrement leurs prévisions. Ils redoutent une perte de fiabilité de l’ordre de 30% pour les prévisions à 3 jours. Concrètement, à cause de la 5G, les alertes à la population risquent d’être données en retard ou trop tard. Pire encore, la 5G les empêcherait de poursuivre nombre d’études sur le réchauffement climatique.
Certes, des filtres doivent être mis sur les émetteurs 5G pour protéger la « bande météo ». Mais cela ne sera pas fait avant 2024 en Europe. Mais est-ce que ce sera une protection suffisante ? Ce sujet est d’une importance tout de même non négligeable. Pour l’heure, en France, la bande de fréquence de 26 GHz n’a pas encore été attribuée aux opérateurs. De son côté, la vapeur d’eau ne peut pas modifier sa fréquence. Et nous sommes directement concernés par ses évolutions dans l’air. Car le réchauffement climatique accroît l’évaporation. Une hausse de 1 degré génère 7% plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère. Mécaniquement, les précipitations sont plus importantes. Les intempéries et crues survenues dans la Vallée de la Roya donnent un aperçu du pire en la matière. Toute la facade mediterranéenne est concernée puisque cette mer se réchauffe plus vite que toutes les autres sur la planete.
Pour limiter les dégâts, il va donc falloir être en mesure de prévenir méthodiquement et davantage ces aléas climatiques alors qu’ils vont devenir plus fréquents et plus intenses. L’organisation des dispositifs de vigilance et la mobilisation des secours dépendent de la qualité de ces prévisions. Et on comprend qu’une mauvaise évaluation de l’ampleur ou de la durée des phénomènes météo perturbateurs aura des conséquences très sévères. Le contexte n’est pas à une accalmie de ces phénomènes. Car le changement climatique est irréversible. Même si nous décidons de la bifurcation écologique très vite, nous devrons vivre avec nombre de ses conséquences. Parmi celles-ci, il y aura de plus en plus d’épisodes météorologiques jusqu’ici rares ou inconnus dans nos régions du monde. Cela va nécessiter de la part de nos sociétés des capacités d’adaptation rapides. L’exceptionnelle technique des scientifiques de Météo France est un atout pour notre pays. Un atout indispensable. Il faut donc écouter ses agents. Et prendre au sérieux le risque de brouillage dû à la 5G.