L’ordre du jour de l’Assemblée Nationale est devenu aussi incertain que tout le reste en France. Mais lundi en principe nous devrions entrer dans le débat sur la loi qui a changé de nom trois fois et qui s’appelle désormais loi « pour le renforcement des principes républicains ». Il y en a pour quinze jours à entendre des idioties infamantes contre les musulmans et à voir voter en douce de nouveaux avantages financiers pour les églises. Sans oublier au passage de menacer les libertés des associations. On n’a donc rien de mieux à faire ?
La comédie de 2020 recommence comme quand la pandémie s’installait dans l’indifférence du pouvoir occupé à faire passer sa loi contre les retraites. De nouveau, la COVID ne concernera pas l’Assemblée Nationale. Ça tombe bien car la majorité a dissous la commission spéciale d’enquête et d’information sur le sujet. Le même jour monsieur Castex est à la télé pour une super brève intervention sans conviction. On y apprend que les frontières n’étaient toujours pas fermées alors que le variant du covid frappe à tour de bras chez nos voisins. Maintenant c’est confinement national : on n’entre plus, on ne sort plus de France. Une grosse lassitude gagne du terrain. On ne voit plus le bout du tunnel et personne n’a l’air d’imaginer qu’il puisse y en avoir un.
Et en effet peut-il y en avoir un ? Les pandémies sont désormais durablement dans le paysage. Les mutations de virus aussi. De toutes façons, leurs causes sont maintenues avec énergie. Je parle ici des élevages concentrationnaires des animaux, de plus en plus inaptes à résister aux épidémies et de plus en plus transmetteurs de virus à l’homme. Sans oublier les conséquences du changement climatique et le réchauffement qui est un cocon à virus.
Le moment me parait plutôt devoir être celui de l’imagination. je le répète : on ne peut penser pouvoir garder tout le monde en prison volontaire des mois durant. Il est vital de définir des alternatives au confinement. Les Insoumis ont proposé il y a deux mois une expression : la vie en roulement. Organiser partout l’usage en rotation de tous les équipements. L’idée est de prolonger la logique des « gestes barrières ». Le roulement est destiné à rendre la vie sociale possible en période de pandémie. Toute la vie sociale. L’école, la culture, le bistrot, le restaurant tout doit rester possible. Avec d’autres normes de fonctionnement évidemment, d’autres jauges. Et avec des purificateurs d’air autant qu’on peut partout ou on peut.
Dans le domaine de la gestion de crise sanitaire, même idée : changer le fusil d’épaule. Certes la bataille pour disposer des vaccins et pouvoir choisir reste. Dès le mois d’avril dernier les insoumis s’étaient joints à une campagne mondiale pour que, dès sa découverte, le vaccin devienne un bien public mondial et soit mis gratuitement à la disposition de tous. On n’est pas prêt de le voir si on continue avec la complaisance des pouvoirs à lécher les mains de Pfizer. Il est temps de se mobiliser pour donner a la mise au point de traitement le maximum de moyens et d’efficacité. On en parle peu. Il faudrait pourtant. Le traitement c’est le moyen de bloquer la maladie avant qu’elle atteigne des formes graves qui sont la cause de l’engorgement des réanimations. Cette crainte de l’engorgement est la cause du confinement. Et celle moins commentée mais non moins terrible du report des interventions sur les autres maladies. les déprogrammations sont désormais si nombreuses et tellement systématiques !
Bref, à la veille d’un possible troisième confinement il n’y a rien de mieux à faire que de parler du voile et de la polygamie ? On ne serait pas plus utiles en discutant d’un plan d’alternatives au confinement ? Avant que tout ne tourne mal dans un peuple à bout de nerfs ?
Etre à côté de l’urgence , c’est une habitude chez Macron depuis le début ! Vous vous souvenez de leur tentative de loi contre le régime de retraite ? Il y avait pourtant déjà mieux à faire. Le jour du dépôt du projet de loi de réforme des retraites à l’Assemblée, il y avait déjà 3 cas officiels de Covid-19 en France. Pas de réactions. Des semaines durant.
C’est comme ça depuis le début. Décembre 2019, le réseau diplomatique français donne l’alerte depuis le consulat de France à Wuhan et depuis Pékin. Rien. Le projet de loi retraite est en conseil des ministres. Début janvier 2020, dans la revue « Science », on apprend l’existence d’une nouvelle maladie, aux caractéristiques inconnues. Macron fait le sourd. Le projet de réforme des retraites est enregistré à l’Assemblée Nationale. 5 février 2020 encore dans la revue « Science » : la pandémie semble être le scénario probable. En France rien. Mais le 11 février le projet de loi retraite arrive en commission à l’assemblée. On y restera enfermé deux semaines. 11 février (revue « Sciences ») : avertissement sur une possible pénurie de tests biologiques de dépistage, à partir du cas chinois ! La France ne prévoit rien. Le 25 février, toujours dans la revue « Science » : la pandémie est le scénario qui se concrétise. 28 février : le rapport de l’OMS confirme qu’on peut dépister par prise de température ou examen des poumons au scanner. Aucune réaction à Paris. Aucune mesure de prise. Au lieu de quoi la polémique politique sur les retraites est volontairement augmentée car le 29 février, le 49/3 est appliqué pour passer en force et le texte est aussitôt transmis au Sénat.
Suite du déni. Le 2 mars c’est le rapport de visite de l’OMS en Chine : on peut arrêter le virus, à condition de faire des dépistages massifs et ultra-rapides, avec traçage et isolement des cas positifs et des cas contacts. Rien de tel en France. Au contraire le dépistage et le masque sont moqués par les ministres .
Pour finir, il se passera 15 jours entre le seuil d’alerte maximal lancé par l’OMS et la mise en œuvre du 1er confinement.
Apres quoi de nouveau, silence radio des chefs. La situation semblait suspendue. Aucune perspective d’aucune sorte n’était tracée. J’alerte sur le fait qu’il faut préparer et organiser le déconfinement. J’ai droit à mon habituelle rasade de moqueries et accusations de démoraliser la population. Le 29 mars j’alerte, six mois avant, sur le risque d’une 2ème vague et je redemande demande la planification du déconfinement. Le gouvernement, après avoir copieusement moqué les insoumis, met un mois avant de présenter sa propre stratégie de déconfinement. Quand on y est, nous tirons la sonnette d’alarme en mai 2020 sur les étudiants et proposons un plan d’action pour eux. Aucune réaction du pouvoir. Ni de personne d’ailleurs.
Dès le mois d’avril j’explique : « nous sommes partisans du fait que le vaccin contre le coronavirus soit universel, gratuit, distribué à tous sans aucun profit ». Rien du côté Macron. Un mois plus tard il va pleurer chez Sanofi et six mois plus tard nous nous sommes fait avoir dans les grandes largeurs par le big pharma. Et ça continue. Ordres et contre-ordres ne suffisent pas à tout rendre suspect. Il y a mieux : les absurdités comme ce couvre-feu qui oblige tout le monde à des empilements et des cohues qui augmentent la diffusion du virus comme cela vient d’être annoncé à Toulouse. Bref. le désordre c’est eux, l’inefficacité c’est eux. On ne va leur demander la permission de le leur dire haut et fort. Dès que possible.