France 2 adoube la névrose islamophobe – Pour moi cette soirée du jeudi à la télévision a vraiment été un moment politique majeur dans notre problème. Ne croyez pas que je veuille parler seulement de ma présence dans l’émission de Hanouna pour un échange qui, finalement, a duré 2h20 et battu des records d’audience dans les tranches de la population la plus jeune. Comptait à mes yeux de m’opposer frontalement à l’événement qui se déroulait pendant ce temps sur France 2. À savoir ce duo, d’abord présenté comme un « duel », entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen !
Au départ, même autour de moi , tout le monde ne comprenait pas ce qui allait se passer ce soir-là. Pour moi, à partir du moment où le sujet était la loi sur le prétendu « séparatisme des musulmans », et que les 2 « débatteurs » voteront ce même texte, le débat par lui-même était une pure manipulation. La direction politique de l’information de France 2 s’y est abandonnée pour faire de l’audience. Sa conception est connue : c’est le buzz comme adjuvant réparateur de son écroulement dans l’audimat. Elle l’a fait dans d’innombrables séquences dans le passé. Et pas seulement pour moi. Cela n’a jamais rétabli l’audience de l’émission. Mais faute d’imagination et de capacité de renouvellement des formules comme des responsables, la méthode a été prolongée sans limite.
Le prix pour le service public est élevé. C’est celui d’un discrédit toujours plus grand à mesure où se révèlent les manipulations. Comme celle dont nous fûmes victimes Michelle Rubirola et moi à Marseille. J’en passe et des meilleures. Tout le monde, sauf les macronistes, en a été victime. À présent, on voit qu’elle est prête pour cela à tourner complètement le dos à ses missions de service public. Elle a installé un tableau déformant sur le débat public en faisant croire a une polémique limitée aux différents degrés de haine des musulmans. Puis en laissant sans commentaires ni précaution le ministre dépasser les limites acceptées dans un état laïque quand il a mis en cause une religion.
Quel peut être « le débat » entre deux personnes d’accord ? Naturellement, je ne pouvais pas prévoir que la situation muterait comme ce fut le cas. Je pensais qu’on se contenterait de voir deux personnes construire, sans réplique possible, un tableau comme si tout le monde convenait de son équation : immigration égale islamisme égale terrorisme. Cela me paraissait être un sujet d’indignation suffisant pour que je cherche un moyen, aussi spectaculaire que possible, de le montrer du doigt et d’y opposer une résistance morale aussi frontale que possible. J’étais un peu surpris que Cyril Hanouna accepte cette confrontation. Il en a eu le courage.
Mais ce fut ensuite pour moi, comme pour beaucoup d’autres, une stupeur totale de voir comment la mise en scène de France 2 avait produit un effet d’entrainement encore plus dévastateur. On voit alors l’incroyable avant cette soirée : quand les conditions sont réunies, la scène passe de la droite extrême à l’extrême-droite sans transition. En cours de route le ministre de l’Intérieur d’un gouvernement de la prétendue norme démocratique européenne, élu pour « faire barrage à l’extrême droite » s’oppose au leader de l’extrême droite de son pays en lui reprochant de taper « trop mou ». Puis il accuse même madame Le Pen de refuser de voir que « l’islam est le problème ». Inouï. Et cela au moment où elle reconnaissait enfin : « l’islam est une religion comme une autre ». Et enfin il se laisse dire par elle qu’elle « aurait pu signer » son livre .
Dès lors, cette émission a bien fonctionné comme un franchissement de seuil. La scène politique française a enregistré ce glissement. Sans bruit ni protestation dans un monde médiatique plus conformiste et corporatiste que jamais. Il est assumé. Ce changement de pied a été notifié par le chef de l’État au mois de décembre dernier avec son apologie de Pétain et de Maurras. Et depuis cette soirée organisée par France 2, un signal est désormais planté sur le bord du chemin du temps et de l’Histoire. Bien sûr, on doit toujours souhaiter que ce soit un « dérapage », un « cas isolé », celui de monsieur Darmanin, et ainsi de suite. Mais dorénavant trop de signes convergent. Et la personnalité particulièrement soucieuse de plaire au pouvoir de la direction politique de France 2 ne permet pas d’en douter. Elle n’aurait pas pris le risque d’une telle mise en scène sans savoir su ce qu’elle faisait, ce qui se préparait, et en avoir reçu l’approbation.
Il faut donc s’attendre à pire. Car ce genre de situation a sa propre dynamique. Faute de rappel à l’ordre, la course au plus hystérisant va continuer. Le CSA qui ne répond jamais a aucune de nos interpellations reste terré dans son coin. Trop peureux, trop évaporé, pour servir à quoi que ce soit d’utile. La situation lui a échappé. Il ne cherche plus à la reprendre en main. Il ne sert à rien. Sinon à valider par son silence la situation.
Car les médias jouent un rôle désormais de plus en plus évident dans le dérapage permanent du débat. L’opération Lemaire à Trappes est un coup monté par un militant du « printemps républicain » et de l’équipe exaltée de Causeur. Je n’y insiste pas. Ce qui est frappant c’est la conclusion de Guillaume Durand se défaussant de toute responsabilité médiatique dans l’hystérisation de la situation. Il a mis tout le monde dans le même sac, accusateurs mensongers, provocateurs et défenseurs : « vous êtes tous devenu fous ». Puis il m’accuse d’avoir passé la soirée de Hanouna à parler de l’islam. On aura tout vu dans le gout de flétrir la politique en la déclarant vaine et nulle du haut de l’arrogance d’un éditorialiste. Comme si la ruée de certains médias en rajoutant sur les mensonges du professeur perturbé n’étaient pas l’unique, je dis l’unique, cause de cette situation hystérisée.
C’est un paramètre à part entière de la situation. Une fois de plus Le Point aura inventé l’information comme il l’a fait déjà tant de fois à notre sujet aussi bien pour déclencher sans le début d’une preuve le lawfare qui m’accable depuis trois ans que pour inventer des propos de l’un ou l’autre d’entre nous. Sans les rectifications de l’enquête du Monde personne n’aurait jamais su qu’il s’agissait d’une invention. Je ne mentionne tout cela que pour mieux souligner le devoir de résistance morale absolue qui s’impose à nous, « quoi qu’il en coûte ».
Le Covid-19 a mis en évidence le lien entre destruction systématique de la nature et menace sur la santé humaine. Voilà la leçon qu’il faut tirer de l’année 2020. La directrice générale de WWF Véronique Andrieux et Isabelle Autissier, présidente de WWF France en font un résumé dont je recommande la lecture dans une tribune publiée par « Le Monde » le 13 janvier dernier.
Leur diagnostic est conforme à la démonstration que je faisais moi-même au mois de mai 2020. Dans un livret intitulé « l’Engrenage » publié en ligne, j’analyse la trajectoire de la contamination et chaque étape de sa propagation aux différents compartiments de la société. J’ai utilisé pour cela les outils proposés par « la théorie de l’ère du peuple ». La thèse centrale de cette théorie est que l’augmentation du nombre des êtres humains et la prédation qu’il exerce sur la nature par la forme de leurs activités sous domination du capitalisme financier est le phénomène décisif du présent. La pandémie de Covid-19 l’illustre parfaitement. En ce sens, ce phénomène sanitaire est d’abord un fait écologique et celui-ci est d’abord un fait social : l’objectif du moindre cout du travail et de la production.
Au point de départ de celle-ci se trouve un fait écologique. Certes, les épidémies sont un invariant de la civilisation humaine. Celles-ci sont indissociables de l’émergence des villes. La majorité des épidémies sont venues du passage de virus des animaux aux êtres humains lorsque le mode de vie sédentaire est devenu la norme. Lorsque les êtres humains et les animaux ont commencé a vivre ensemble aux mêmes endroits. Ainsi, les vaches nous ont ainsi transmis la rougeole, la tuberculose ou encore la variole. Les cochons nous ont transmis la coqueluche tandis que la grippe vient des canards.
Mais alors comment expliquer que la Covid-19 se soit mué une telle pandémie meurtrière ? Les signataires de cette tribune pointent du doigt la relation directe entre la déforestation, le recul de la biodiversité et la pandémie. Leur constat converge avec le mien : les facteurs constitutifs des épidémies se sont aggravés. Tout d’abord, la déforestation s’accélère d’une façon vertigineuse. Le WWF tirait la sonnette d’alarme à ce sujet dans un récent rapport. La Terre, qui était couverte à 50 % de forêts il y a huit mille ans, ne l’est plus qu’à 30 %. Elle est la traduction concrète d’un modèle agro-industriel absurde qui consiste à faire pousser du soja à la place des arbres à un bout de la planète pour ensuite nourrir nos bêtes de l’autre côté de l’Atlantique.
Par ailleurs, la multiplication des élevages concentrationnaires de masse et leurs conditions terribles favorisent ensuite la multiplication de virus. Une fois transmis aux hommes, ceux-ci se propagent par les réseaux tentaculaires qui interconnectent les « bouillons de culture » humains appelés mégapoles. Je reproduis ici leur démonstration tant j’y retrouve les marqueurs d’analyse de l’Engrenage : « Ainsi naissent les épidémies et les pandémies qui se propagent par les réseaux routiers, les centres urbains et les voies de transport et de commerce mondiales. L’industrialisation de l’élevage causée par notre surconsommation de viande accentue ce phénomène. La promiscuité, le manque de diversité génétique et la faiblesse des défenses immunitaires exposent les animaux à la multiplication des épizooties (grippe aviaire, peste porcine, etc.), qui se transforment parfois en zoonoses (H5N1, Nipah, etc.). »
À mesure que les études scientifiques sur la Covid-19 progressent, les choses se précisent en ce sens. Deux articles scientifiques parus le 8 janvier mettent en évidence la circulation du virus dans les élevages intensifs de visons. Il est possible que cette espèce soit le chaînon manquant de la Covid-19 entre la chauve-souris et l’Homme. Or, la Chine est le premier producteur mondial de fourrures et tient captives près de 60 millions de ces bêtes en cages. Ces élevages auraient également pu constituer des réservoirs de propagation majeurs en Europe.
Aux Pays-Bas, à la fin juin 2020, 68 % des employés des 16 élevages concernés étaient testés positifs à la Covid-19 ou présentaient les anticorps de la maladie. En plus des Pays-Bas, 7 pays européens ont été concernés par des contaminations dans les élevages de visons : le Danemark, la France (qui a abattu l’un des quatre élevages qu’elle compte sur son territoire), l’Espagne, la Suède, l’Italie et la Grèce.
En clair, c’est par l’impact de l’activité humaine sur la biodiversité que tout démarre. Le lien entre érosion de la biodiversité et pandémies est désormais acté. Celles-ci deviennent une menace sérieuse. Je place cette menace au même niveau que le changement climatique et l’érosion de la biodiversité. En effet, les signataires de cette tribune soulignent que « 70 % des maladies émergentes (Zika, Ebola, Nipah, etc.) et presque toutes les pandémies connues (par exemple la grippe, le VIH, le Covid-19) ont pour origine des zoonoses, c’est-à-dire des maladies causées par des infections d’origine animale. »
D’après les scientifiques, il existerait 1,7 millions de virus inconnus chez les mammifères et les oiseaux. Entre 540.000 à 850.000 d’entre eux auraient la capacité d’infecter les humains. On comprend que les pandémies risquent d’être plus fréquentes et plus meurtrières sans modification en profondeur de notre modèle de production, de consommation et d’échanges.
Notre programme, « l’Avenir en Commun » en propose justement les grandes lignes directrices. Entre autres, nous devons bifurquer vers un modèle d’agriculture écologique et paysanne qui bannit les fermes-usines et accroît notre souveraineté alimentaire. Je laisse le mot de la fin aux auteures de la tribune. Elles appellent ainsi à « revoir d’abord notre rapport à la nature, en passant de maître et possesseur à partie intégrante. » Il faut noter la similarité de cette formule avec le principe d’harmonie entre les êtres humains et avec la nature qui est notre philosophie.
Les urgences écologique et climatique exigent de mettre en œuvre une bifurcation écologique d’ampleur. Celle-ci implique la modification en profondeur de nos façons de produire, de consommer et d’échanger. Nous en recevons la confirmation par un rapport de la Commission européenne. En effet, elle vient de publier un rapport de recherche qui démontre comment les importations cumulées de douze accords commerciaux en cours de négociation, de ratification ou d’application, ne vont faire qu’aggraver la situation sur tous les plans. Les accords de libre-échange nous conduisent droit dans le mur. Dont l’accord entre l’Union Européenne et le sud latino-américain « Mercosur ».
D’après ce rapport, l’accord UE-Mercosur aurait une grande part de responsabilité dans la déstabilisation accrue des marchés agricoles. En effet, il occasionnerait « la plus forte importation de produits agricoles » sur des marchés déjà saturés et alors que les agriculteurs peinent déjà à vivre de leur métier. En échange, il prévoit la suppression des droits de douane sur 91% des biens exportés vers le Mercosur. À quel prix ? Outre l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre qu’il provoquerait, un autre rapport d’experts évoque une hausse de 5 % de la déforestation du fait de l’augmentation de la production bovine.
La confusion est à son comble au gouvernement. En septembre 2020, pour le ministre délégué au commerce extérieur, M. Riester, il était hors de question de « jeter à la poubelle dix ans de travail » sur l’accord commercial EU-Mercosur. Le 25 janvier 2021, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique affirmait : « Pour lutter contre la déforestation importée, la France a refusé de signer un accord de libre-échange avec le Mercosur et a notamment engagé un plan protéines végétales pour réduire nos importations de soja. »
Pourtant, il semble que la France agisse à l’inverse de ses grandes ambitions. En réalité, il semblerait qu’elle soit en train de négocier en catimini son ralliement à la Commission européenne et son soutien à l’accord UE-Mercosur. Ce soupçon s’appuie sur un « document de travail » émanant du ministère du commerce extérieur et adressé à tous les membres du Comité de suivi de la politique commerciale et publié par certains médias.
Le 29 juin 2020, le Président de la République disait pourtant aux membres de la Convention citoyenne pour le Climat : « J’ai stoppé net les négociations ». En décembre 2020, il ajoutait face aux velléités de la Commission européenne qu’ « il n’est pas question de déclaration annexe » qui supposait que la France signe d’abord et qu’il lui serait accordé ensuite la faveur de pouvoir signaler ses réserve. À la lecture de ce document, on comprend que le gouvernement n’est plus aussi catégorique. Premièrement, il accepterait de ne pas rouvrir les négociations sur le contenu de l’accord. Deuxièmement, il serait prêt conformément aux demandes de la Commission européenne, à travailler sur une « déclaration des parties annexée à l’accord ».
Ainsi, au lieu d’un rejet pur et simple de l’accord, le gouvernement formulerait des « exigences additionnelles ». Celles-ci portent sur le climat, la lutte contre la déforestation et les normes sanitaires. Il n’échappe à personne qu’avoir l’intention de compléter un document n’exprime pas un refus de le signer. Autrement dit, tout le monde comprend : le gouvernement a renoncé à s’opposer à l’accord UE-Mercosur.
Le collectif « Stop CETA-Mercosur » a produit une analyse détaillée de ce document. Selon ce collectif, son contenu est problématique à plusieurs endroits. Je reproduis ici leurs arguments. En effet, les « exigences additionnelles » proposées par le gouvernement font l’impasse sur un grand nombre d’enjeux soulevés par l’accord lui-même. Le gouvernement ne formule aucune «exigence » concernant les risques de violation des droits humains et sociaux, incluant ceux des populations autochtones, de déstabilisation des économies locales, d’exportation massive de pesticides européens pourtant interdits d’usage en Europe, de destruction d’emplois, etc. Surtout, ces « exigences additionnelles » seraient inoffensives et inapplicables. En effet, leur caractère purement déclaratif serait sans force exécutoire sur le contenu même de l’accord.
Ces « exigences » apparaissent d’autant plus dérisoires et critiquables que l’accord, dans son état actuel, ne prévoit aucun mécanisme de participation réelle des syndicats, ni sanctions en cas de violation de conventions internationales. Le chapitre relatif au développement durable ne comporte pas non plus de mesures concrètes pour contrôler l’application des normes internationales du travail et de toutes les conventions liées à la sécurité sociale.
Si ce document est bien conforme aux intentions du gouvernement, il révèle un double-discours et un reniement majeur. Alors, qui dit vrai : le président Macron, Pompili, Riester ? Ou tout le monde « en même temps » ? En fait voyons la pire hypothèse. Avec Macron elle est toujours certaine.
Ce n’est pas banal du tout. C’est la première fois depuis que je suis parlementaire que je vois ça. Des gens en lutte pour qu’une loi soit appliquée ! C’est ce qu’est venu nous demander fin janvier, une délégation de conducteurs de taxis que nous recevions à l’Assemblée nationale.
La loi en question est dite « Grandguillaume ». Elle a été votée il y a …. 4 ans. Son article 2 a pour objectif de poser les bases d’un meilleur contrôle des plateformes VTC qui concurrencent de façon bien sauvage les taxis réguliers. La loi, si elle était appliquée, permettrait aux autorités d’exiger des plateformes VTC la transmissions d’un certain nombre de données numériques : nombre de chauffeurs en circulation, temps cumulés de travail, etc.
Or, 4 ans après, cet article n’est toujours pas applicable. Il semble que le gouvernement fasse preuve d’une particulière mauvaise volonté. On peut même parler d’un refus pur et simple de faire réellement appliquer cette disposition. Il a fallu attendre août 2019, soit 3 ans après la promulgation de la loi pour que le décret indispensable à la mise en œuvre de cet article soit publié. Malin le gouvernement ! Agir pour ne rien faire ! Car les taxis se sont aperçus que des arrêtés complémentaires à ce décret sont encore nécessaires. Ceux-ci n’ont pas été pris. De fait, leur absence empêche donc toujours que l’article 2 soit réellement applicable.
L’ensemble des syndicats de taxi s’arrachent les cheveux pour sortir de cet imbroglio ! Pendant ce temps, évidemment, la situation de concurrence déloyale continue. En effet, les plateformes VTC se soustraient régulièrement aux règles établies. Par exemple, la maraude électronique, c’est-à-dire le fait de circuler à vide à la recherche de clients est interdite aux chauffeurs VTC. Cette pratique est réservée aux taxis qui paient une licence pour cela. Pourtant, les plateformes VTC encouragent les chauffeurs à y avoir recours aussi.
À Paris, les taxis sont équipés d’horodateurs qui limitent leur temps de travail journalier à 11h par jour. Au-delà, ils sont en infraction. Au contraire, le modèle économique des plateformes VTC pousse les chauffeurs à travailler toujours plus sans que cela ne soit ni encadré ni surveillé.
Ainsi, on comprend tout l’intérêt de ce fameux article 2. En effet, la transmission des données aux autorités permettrait de faire réellement respecter l’interdiction du maraudage électronique. Celle-ci permettrait aussi de prendre la mesure des journées à rallonge auxquelles sont contraints les chauffeurs VTC pour pouvoir survivre. Il est donc plus qu’urgent de permettre à l’État d’assurer sa mission de contrôle du respect de la législation, y compris pour protéger les travailleurs de ces plateformes de l’exploitation qu’ils subissent.
Surtout, les multiples sollicitations des syndicats de taxis au ministère des transports pour les interpeller sur le sujet sont restées lettre morte. Pendant ce temps, les multinationales VTC sont, elles, régulièrement conviées à ce ministère. Le président de la République a même reçu en entretien particulier, Monsieur Khosrowshahi, président-directeur général d’UBER, à l’Élysée en mai 2019. Dès lors, on a le droit de se poser des questions ! Tout cela est trop bizarre pour être au net.