Avant qu’elle soit finie, je peux dire que cette semaine a été bien remplie pour moi. Un discours au congrès du PG, une émission sur la Commune samedi à France culture, deux discours importants à l’Assemblée nationale l’un sur la loi climat l’autre en réponse à Macron, deux émissions d’une heure de radio et télé, une interview dans Libération, un entretien croisé avec Pierre Nora sur la commune à paraitre dans L’Obs : outch ! Et je passe le tout-venant de mon travail Bouches-du-Rhône, international, campagne nationale de votation eau. Dans ce post je donne le lien de mon discours de réplique à Macron. Il est disponible en vidéo, comme celui sur la loi climat. Je ne retiens ici que ce qui contribue à fournir des données et arguments nouveaux pour le combat de mes lecteurs, femmes et hommes engagés dans l’action de résistance et pour la libération du pays aux côtés des insoumis.
J’y ajoute cependant un commentaire que je voudrai plus précis à propos du changement de pied de Yannick Jadot. Certes, ces remous dans la gauche traditionnelle n’intéressent pas vraiment le grand nombre. Soit qu’il n’en sache rien, soit qu’il juge le tout comme une comédie sans objet réel. Mais je suis tenu d’y répondre à chaque étape. Ne serait-ce que pour contrer le vaste chœur des prétendus « unitaires » dont l’objectif essentiel est de tourner à n’importe quel prix la page des insoumis en général et de moi en particulier.
En effet je reste en tête des sondages pourtant si loin du vote. Cela me vaut donc un harcèlement permanent. Ça vocifère d’un bout à l’autre de l’arc des forces dites « de gauche ». Et surtout des bavards dans les listes de messagerie ou dans les rangs des commentateurs de Facebook. De toutes façons aucun d’eux n’aide jamais à rien et ne sait absolument pas faire la différence entre une dispute de congrès et une campagne électorale comme j’ai pu l’observer au fil de deux présidentielles. Pas un mot de soutien, pas une référence amicale même provisoire, même ponctuelle, même sur un sujet. Du fiel et des sarcasmes. Telle est cette « gauche ». Mais nous, engagé dans la bataille frontale contre la macronie et l’extrême droite, nous n’avons pas le droit de nous disperser en batailles secondaires et groupusculaires. En tenant tête à l’adversaire, sans concessions, nous ouvrons en même temps les chantiers du futur avec la votation pour l’eau publique.
La proposition de Yannick Jadot d’une rencontre générale de « la gauche » était commandée par la prise de conscience du danger que représente l’offensive tous azimuts de la macronie et de l’extrême droite contre « l’islamo-gauchisme ». Elle provoque à mes yeux d’autres effets. Et au moins deux ruptures importantes avec la phase précédente.
L’une avec le tableau que Jadot dressait encore naguère d’un espace à construire « entre Macron et Mélenchon ». Il a là un intitulé excluant pour moi, je le vois bien. Mais je vois aussi qu’il peut être utile pour affaiblir la Macronie. En tous cas, un tel espace n’existe que s’il est construit. Apparemment Jadot y renonce. Il rejoint donc les autres candidats de son parti comme Eric Piolle et surtout Sandrine Rousseau qui ne partageaient pas ces exclusives. Il ne reste donc plus que Delphine Batho pour mener la charge contre les insoumis et moi dans le style méprisant et autoritaire qui est sa caractéristique. C’est donc plutôt un bon point pour les insoumis au total.
L’autre changement que cette initiative provoque est qu’il déclenche un débat dans les rangs des partis et des candidats de la gauche traditionnelle. En effet, sur le champ une confusion s’est créée entre réunion d’unité d’action de résistance et réunion pour discuter sur le programme et sur les candidatures à l’élection présidentielle. Les observateurs superficiels n’y ont vu que du feu. Je m’en réjouis. Car en fait Yannick Jadot a placé toute la gauche traditionnelle dans une contradiction et donc dans une impasse. Comment vont-ils tous en ressortir après avoir poussé de tels cris enthousiastes ? En effet, il y a ce que nous savons tous depuis le début et qui a libéré ma décision de proposer ma candidature. Oui, PCF, PS Et EELV en tant que parti et collectifs ont répété leur volonté d’avoir chacun un candidat et d’organiser pour cela une primaire interne. Leurs statuts les y obligent et chacun l’a répété récemment. Et d’abord dans le parti de Yannick Jadot lui-même, la veille de sa sortie. Sandra Regol, n°2 d’EELV, rappelle ainsi dans Le Figaro que l’initiative de M. Jadot « ne change rien au processus lancé : la primaire (du pôle écologiste) aura lieu comme les militants l’ont décidé ». Dans ces conditions, la discussion sur ce sujet est tout simplement sans objet. On va le voir bientôt et il n’y a rien a faire de notre côté pour cela.
Il ne reste donc que deux sujets praticables sur la table : l’unité d’action et la discussion sur le programme. Pour l’un comme pour l’autre, nous sommes prêts. Nous voudrions que cette discussion soit aussi publique que possible. Qu’on s’accorde ou pas à la fin, tout le monde y aura gagné en éducation populaire de masse et chaque futur votant pourra se faire une idée précise de ce qui est en cause. Chacun pourra alors choisir en connaissance de cause. Quant à l’unité d’action, il y a une date dans les tuyaux, le 7 avril et déjà 10 organisations qui attendent un retour positif du PCF du PS et de EELV qui s’étaient dédits jusque là.
Quand on fait le bilan, l’initiative de Jadot mérite donc d’être aidée. La seule limite à mes yeux est que les insoumis respecteront les discussions internes des partis et n’essaieront pas de leur tordre les bras. J’ai dit que je pouvais être une candidature commune. Chacun fera de cette offre de service ce qu’il veut. Et ce sera sans rancune. Pour le reste, en avant dans l’unité d’action contre la macronie et l’extrême droite. En avant dans le dialogue respectueux sur le programme.
Cétait dimanche dernier. Cet entretien de presse est paru dans « Libération ». J’ai pensé que les questions et les réponses méritaient d’être donnée à lire à ceux qui ont peut être manqué cet épisode. En effet, j’ai fait un effort de définition des concepts qui peut servir dans la durée. On devine qu’il s’agit d’une réflexion à partir des évènements qui ont agité la chasse aux sorcières islamo-gauchistes qui s’abattait a ce moment-là sur Audrey Pulvar.
Quelques jours avant, il y avait eu l’invasion de la séance du conseil régional d’Occitanie par l’extrême droite. Elle fut suivie d’une incroyable charge de sa présidente PS contre l’Unef. Nombreux furent ceux qui se sont indignés de cette agression incongrue de Carole Delga. Dont moi. Méprisante pour les autres, celle-ci répliqua de nouveau en me mettant seul en cause. Mieux valait dans doute qu’elle n’insiste pas sur le nombre et la qualité des socialistes qui se sont eux aussi indignés de voir dans une telle région une présidente « PS » approuver une campagne d’extrême droite contre le syndicat historique de la gauche qu’est l’Unef.
Peu importe le feuilleton il faut en retenir la leçon : le PS n’est guéri d’aucune de ses mauvaises manières. Arrogante et peu entrainée au respect des autres comme le montre son style de présidence de l’assemblée régionale, Carole Delga se fiche bien du fait que l’extrême droite qui a envahi son conseil soit celle qui demande la dissolution du syndicat Unef. Au contraire elle l’aide. Évidemment, tous les lèches-bottes de la pub institutionnelle sont venus en renfort de leur maitre et ont renvoyé dos à dos l’agresseur et les agressés dans la bonne tradition médiatique qui au nom de l’objectif donne cinq minute au bourreau et cinq à la victime.
Ces derniers jours, vous mettez le PS dans le camp de la droite et de son extrême, ce n’est pas un peu trop ?
Votre résumé grossier ne permet pas de comprendre l’alerte que je lance au pays. Je dis aux dirigeants socialistes qu’ils sont irresponsables d’apporter de l’eau au moulin des mensonges sur l’Unef. La campagne de la droite et de l’extrême droite vise la dissolution d’un syndicat historique. Ce serait un seuil sans retour pour la démocratie en France. La pente autoritaire du régime macroniste est déjà assez grave. Que fait le PS ? Il s’est abstenu sur la loi «séparatisme» contre les musulmans. Il a ensuite refusé de s’associer à une marche commune pour les libertés. Cette dérive m’inquiète. J’ai lancé l’alerte en 2013 en disant que Valls ministre de Hollande était contaminé par les idées d’extrême droite. A l’époque, toute la bonne société miaulait d’admiration devant ses coups de menton. Mais depuis, tout le monde a vu que j’avais raison. Je donne l’alerte encore une fois. L’extrême droite et les macronistes ont lancé une chasse aux sorcières contre les syndicats et le camp de l’égalité. Ils ont repris tel quel à l’extrême droite cette accusation absurde d’islamo-gauchisme. Quand Olivier Faure, Carole Delga ou Anne Hidalgo emboîtent le pas de Darmanin et Le Pen contre l’Unef le lendemain de l’attaque contre le conseil régional d’Occitanie, ils donnent le point à l’extrême droite. Leur lâchage d’Audrey Pulvar est ignoble. Même quand Madame Vidal s’en prend aux universitaires, le PS ne proteste plus ou à peine. C’est irresponsable d’agir ainsi en diviseur face au pire adversaire.
Le dialogue est-il possible avec votre ancienne famille ?
Evidemment ! Mais pas au prix de la complaisance. J’ai dit que je me sentais la vocation d’un candidat commun. Quelle a été la réponse du PS ? Des insultes et la reprise des calomnies macronistes contre les insoumis. Ils s’en sont aussi pris à EE-LV. Vont-ils faire pareil contre Madame Pulvar qui refuse de jeter des pierres à l’Unef ? Si les chefs du PS veulent le dialogue, qu’ils changent d’attitude. Mais je crois qu’ils préparent surtout leur ralliement à Macron. Les socialistes authentiques et les républicains conséquents se sentent piégés. Ils finissent de quitter le PS. Je les invite à continuer ensemble le combat. Nous avons besoin d’eux dans la résistance qu’il faut organiser. Ils sont attendus et ils sont évidemment les bienvenus avec nous.
C’est quoi pour vous, être universaliste ?
Je crois qu’il y a un peuple humain. Je vois que tous les êtres humains sont semblables et dépendent d’un seul écosystème compatible avec leur survie collective. Ils sont donc des égaux en droits et en dignité et tous appelés au même combat pour libérer leur vie et la nature du capitalisme qui la détruit. Devant la pénurie d’eau ou l’air et la terre empoisonnés, un homme est le semblable d’une femme. Un Noir le semblable d’un Blanc. L’universalisme ne signifie pas rendre tout le monde identique, c’est impossible. C’est agir en partant de ce qu’il y a de commun à toute l’humanité. Mais l’universalisme doit être concret, réel, sinon c’est un mot creux et un prétexte à discriminations. Il ne peut prendre le sens d’une «assimilation» au contenu de plus en plus incertain tant le monde est désormais mêlé. La créolisation est l’avenir du peuple humain. Elle est une production commune où chacun contribue sans exclusive. La devise de la République est un programme politique toujours inachevé. Il faut faire vivre sa force révolutionnaire d’émancipation contre les dominations sexistes et racistes et l’inégalité sociale. Le problème posé à l’universalisme, c’est le racisme, pas le fait que les victimes du racisme se sachent «racisées» ! En face, nous avons affaire à des tartuffes de l’universalisme. Ils disent défendre la laïcité mais refusent d’abolir le Concordat en Alsace-Moselle. Résultat ? Ils voudraient le Concordat mais pas pour les musulmans [en référence à l’affaire de la mosquée de Strasbourg, ndlr] ? Absurde et discriminatoire ! Encore une fois, c’est nous qui portons la voie raisonnable en proposant l’extension des bénéfices de la loi de 1905 à tout le territoire et l’abolition du Concordat. Aucune religion ne doit être subventionnée.
Le débat autour de l’islam et de l’identité ne cesse de prendre de la place, comment s’en sort-on ?
En refusant de participer à la campagne de Le Pen. En résistant à la pression de la peur du «qu’en-dira-t-on» ! Monsieur Macron est le pyromane qui a lâché les démons de guerre. Il trahit sa fonction de garant de l’unité du pays. Il faut unir le peuple sur ce qui lui est commun au lieu de toujours le diviser par des débats stériles et stigmatisants. Il faut ramener au premier plan la question sociale et écologique. Le problème des étudiants, c’est la pauvreté, les conditions d’études, la fin des petits boulots, l’absence d’emploi après leurs études, pas les réunions internes de l’Unef ! Il faut combattre l’agression et la diversion du pouvoir macroniste sur ce sujet. Et si on doit parler d’identité, alors il faut assumer l’identité républicaine de la patrie. C’est le lien civique qui fonde la nation, pas la couleur de peau ni la religion. Le peuple français se créolise, mais il fait peuple si tout le monde est citoyen. L’identité française, depuis 1789, c’est l’égalité !
Comment peut-on qualifier l’intrusion dans l’hémicycle du conseil régional d’Occitanie ?
Agresser les assemblées, interdire les syndicats, ce sont les traits typiques du fascisme. Depuis des années, nous alertons. L’extrême droite attaque des bars, des librairies, menaces des parlementaires. Eric Coquerel, député LFI, a été agressé, j’ai fait l’objet d’une tentative d’assassinat. Cinq d’entre nous ont fait l’objet de menaces de mort. Les syndicats factieux de la police ne cessent de nous insulter et de nous désigner comme cible des violents. Il a fallu des mois pour obtenir la dissolution d’une de ces bandes. Avec nous, tous ces groupuscules seront dissous et mis hors d’état de nuire avec toute la force de la loi.
Vous avez compris le sens du terme «islamo-gauchiste» ?
C’est juste un rayon pour paralyser les pleutres. Nous ne sommes pas concernés. Partout où les islamistes agissent, mes amis en sont les premières victimes. En Tunisie, à Charlie, ce sont nos camarades qui ont été tués. En fait, la campagne sur ce thème a le même sens que l’accusation de «judéo-bolchevique» dans les années 1930. Le pouvoir cherche à diviser et faire diversion en fabriquant un bouc émissaire. Les déclarations d’admiration de Macron pour Pétain et Maurras, deux traîtres antisémites, ont abattu une digue essentielle. Et, pour le PS, c’est un prétexte pour justifier son regroupement avec Macron contre nous. C’est le vieil adage «Plutôt Hitler que le Front populaire». Tout cela peut finir très mal si je ne gagne pas l’élection présidentielle !
Vous craignez la guerre civile ?
La guerre de religion y conduit toujours très directement. Il faut agir sans concession, avec courage et ténacité. La France n’a pas le droit d’échouer, car il y va de son identité républicaine. La paix civile, c’est aussi le sens de ma candidature. Nous alertons. Nous résistons même sous les insultes. J’essaie de tenir la digue républicaine de la concorde, de la liberté de croire ou pas y compris pour les musulmans, de l’égalité et de la fraternité. Chacun doit mesurer la gravité du moment. Tout peut être emporté. La situation est au point que c’est nous, héritiers du combat des libres penseurs contre les clergés, qui sommes le dernier rempart de la liberté du culte, en l’espèce pour les musulmans ! C’est le moment de tenir bon, quoi qu’il en coûte. Toutes les bonnes volontés seront les bienvenues. L’enjeu, ce n’est pas nos partis, mais notre pays et le risque qu’il encourt. J’appelle le camp de l’égalité à faire bloc face à la menace !
Les conséquences en chaîne du dérèglement climatique sont déjà à l’œuvre. Elles contaminent tous les grands cycles de la nature. Les océans n’échappent pas à ces bouleversements. Les scientifiques surveillent avec attention les courants océaniques depuis des décennies. En effet, leur bon fonctionnement joue un rôle très important dans la régulation du système climatique mondial. Il faut savoir que les océans ne sont pas des masses immobiles et inertes. Au contraire, ils sont brassés et liés entre eux par des courants marins en surface ou sur les fonds ou entre deux et passant de l’un à l’autre au long d’un trajet en boucle fermée. Les scientifiques ont un terme savant pour nommer ce tapis roulant à grande échelle. Ils l’appellent « circulation thermohaline ». Cette circulation fait office de thermostat du climat.
Le « Gulf Stream » est un des courants les plus connus. Il circule d’Est en Ouest dans l’Atlantique Nord. Il transporte les eaux chaudes du golfe du Mexique vers le Nord de l’Europe. Concrètement, cela représente près de 20 millions de mètres cubes d’eau par seconde, soit près de 100 fois le débit du fleuve Amazone. Ce courant agit comme un régulateur thermique et influe directement sur la météo. Par exemple, nous lui devons le doux climat de la façade Atlantique. Il était très stable depuis un millénaire. Or, une étude publiée jeudi dernier tire la sonnette d’alarme. Les scientifiques se sont aperçus qu’il ne circulait plus à la même vitesse qu’auparavant. Ainsi, le Gulf Stream n’a jamais été aussi faible depuis mille ans. Les chercheurs ont abouti à cette conclusion en étudiant une de ses composantes. appelée « circulation méridienne de retournement Atlantique » (AMOC). Au total, le courant océanique aurait diminué de 15% en soixante-dix ans.
Voyons d’abord les causes de ce ralentissement. Normalement, lorsqu’elles arrivent au Nord, les eaux de surface deviennent assez salées et froides pour plonger dans les profondeurs. Cela donne de la force au mouvement pour repartir vers le sud. Mais du fait réchauffement climatique, les glaces fondent et les précipitations sont plus importantes. Cela injecte de grandes quantités d’eau douce dans l’eau de mer. A cela s’ajoute le réchauffement des eaux de surface. Ainsi, moins salées et plus chaudes, les eaux de surface perdent en densité. Or, c’est la différence de densité entre les eaux de surface et celles des profondeurs qui est le moteur des courants marins. Mécaniquement, des eaux de surface moins denses seront à la peine. Voilà comment le roulement du tapis s’enraye.
La gravité et l’importance du phénomène se mesurent à l’aune des conséquences potentielles. En Europe du Nord, la fréquence des tempêtes et le niveau des mers augmenteraient. Les saisons pourraient être plus marquées. Concrètement, cela signifie des hivers plus froids et d’importantes vagues de chaleur l’été. La vie marine pourrait elle aussi être impactée et s’appauvrir. Dans la région du Sahel, les précipitations se feraient encore plus rares. On voit comment un ralentissement important du Gulf Stream pourrait avoir des conséquences directes sur nos existences.
Nos modes de production, de consommation et d’échanges actuels nous placent sur des trajectoires de réchauffement entre +3°C et +5°C. Or, plus le réchauffement augmente, plus la circulation des courants océaniques ralentit. Tout est lié et nos vies en dépendent. Certes, l’ampleur de ce ralentissement reste l’inconnue majeure. Certains modèles prédisent que d’ici la fin du siècle, ce courant aura diminué de 20 %, d’autres avancent un chiffre de 80 %. Quoiqu’il en soit, un tel cercle vicieux risque de nous faire franchir un point de bascule irréversible et dévastateur. Cela nous donne donc une raison supplémentaire de s’atteler à la grande bifurcation écologique. Celle-ci a pour objectif de restaurer l’harmonie entre les cycles de nos activités et ceux de la nature. Il n’y a pas d’autres façon de préserver le seul écosystème compatible avec la vie humaine.
Une nouvelle fois j’ai pu mesurer toute la difficulté pour traiter de quoi que ce soit concernant l’Alsace et la Moselle en matière de religion. L’affaire de la subvention attribuée par le conseil municipal de Strasbourg à la construction de la plus grande mosquée d’Europe l’a montré. Un épisode peu glorieux de plus dans cette période trouble dans laquelle nous vivons depuis que fait rage la propagande contre « l’islamogauchisme », c’est-à-dire en réalité contre les musulmans. Ma conviction est faite. Les élus EELV d’Alsace voulaient montrer leur égale « tolérance » face à toutes les religions. Rien d’autre. Ils ne sont pas plus islamistes que le ministère de l’Intérieur qui a lui-même subventionné l’association à l’origine de cette construction.
Mais ce contresens sur la tolérance n’est imaginable que du fait du Concordat. C’est-à-dire un régime qui nie la laïcité. Un vestige de l’occupation allemande. Pour leurs ennemis de droite, d’extrême droite, et d’Anne Hidalgo, ce vote serait au contraire un aveu de complaisance à l’égard des islamistes. Rien que ça. On connaît la musique. On ne se souvient pas qu’ils en aient dit autant à propos des subventions aux autres religions. Cette affaire permettait donc à l’extrême droite, à la droite et aux socialistes parisiens de montrer du doigt une nouvelle fois les musulmans et EELV. Pour eux c’était deux plaisirs en un.
J’ai expliqué pourquoi, dans toute cette affaire, le seul sujet était de constater que seul le Concordat rend possible une telle subvention de la part d’une collectivité publique dans un État pourtant laïque. Je ne reviens pas sur cette démonstration qui reste accessible en vidéo. Je note que le PS, une fois de plus, a manifesté son ambiguïté à l’égard de la macronie en reprenant l’argument de Darmanin plutôt que de mettre en cause le Concordat. Mais comment oublier que le PS et son premier secrétaire Olivier Faure se sont abstenus sur la loi séparatisme ? Et ils ont refusé de soutenir l’amendement sur la suppression du Concordat sous la pression de leurs élus d’Alsace. Mon attention est plutôt portée sur ce que furent les répliques contre ma vidéo de la part des secteurs réactionnaires traditionnels d’Alsace. Ils sont nombreux, puissants, et globalement extrêmement remarquables par leur intolérance à l’égard des idées venues de gauche et du camp intellectuel des Lumières.
Voyons d’abord Fabienne Keller. Ancienne maire de droite battue aux municipales, elle met en cause la nouvelle majorité et le maire EELV dans le registre infâme de l’accusation de complaisance avec les islamistes. Pour répondre à ma vidéo, elle recopie bêtement l’assemblage des mots convenus qui me sont attribués de ce côté du tableau. Comme Carole Delga, elle ne supporte pas vraiment un point de vue qui n’est pas le sien. Elle met donc en cause la « brutalité habituelle », etc., dans mon propos. Je la mets au défi de citer ce qui dans mon explication correspond à cette description. À l’inverse je démontre et j’argumente. Aussi méthodiquement que je le peux. Mais Madame Keller affiche l’intolérance à l’égard des opinions des autres si caractéristique de l’esprit borné de la caste politique dominante de cette région. Cet état d’esprit fonctionne au mensonge et à la manipulation. Il affiche alors son mépris pour l’intelligence de leurs concitoyens.
Les importants d’Alsace méprisent le peuple en Alsace. Ils le croient stupide et incapable de démasquer leurs mensonges. Cela devient éclatant dès que l’on parle du Concordat. Chaque fois qu’il en est question, méthodiquement, systématiquement, la caste et les Fabienne Keller de toute nature s’efforcent de faire croire que l’on parle du statut social dont bénéficient les Alsaciens notamment en matière de Sécurité sociale. Je commencerai donc par répéter pour la 100e fois : nous sommes partisans de l’abolition du Concordat pour que l’Alsace bénéficie comme toute la France des lois laïques. Par contre, concernant le statut social , non seulement nous ne demandons pas sa suppression, mais au contraire nous en souhaitons l’extension à tout le pays puisqu’il est davantage protecteur que dans le reste de la France. Ce n’est pas la première fois que je le dis, loin de là ! Je l’ai expliqué à la télévision France 3 Région, dans d’innombrables articles, interviews, tribunes publiées sur le sujet. Rien n’y fait. Les réactionnaires locaux répètent sans vergogne le même mensonge, assènent le même amalgame entre Concordat et le droit social local. Ils le font sciemment. Ils mentent en sachant qu’ils mentent. Cette façon de faire signale la profondeur de la maladie qui infecte l’Alsace. Quelque chose est en train de mal tourner.
En Alsace, du fait des dominants de droite et d’extrême-droite (pour autant qu’il soit possible de les distinguer) une drôle d’ambiance se répand. L’apologie permanente du Concordat (par ceux-là même qui se drapent dans le drapeau de la laïcité pour stigmatiser les musulmans) pose problème. Cette forme d’extrême-droitisation de la pensée et du discours en faveur d’un dispositif aussi contraire à l’esprit et à l’identité républicaine des français interroge. Et quand on a vu à quelles réjouissances et danses de victoire se sont livrés dans les couloirs de l’Assemblée certains députés alsaciens après le vote créant la collectivité unique d’Alsace, on ne peut qu’être assez indigné. Ce régionalisme exacerbé et offensant devant un pays qui a payé de 2 guerres et de millions de morts la volonté de ne pas être séparée des populations d’Alsace et de Moselle est inquiétant.
Dans le contexte du « droit à la différenciation » que prévoit d’instaurer bientôt Macron il y a de quoi être encore plus effrayé. Car nul doute que les mêmes exaltés de l’hyper-régionalisme reviendront à la charge pour revendiquer des législations et des normes spécifiques à leur « territoire » sur le modèle de l’exception concordataire. Cette volonté de mettre la France et ses lois à l’écart par le mensonge et la manipulation de l’opinion, par des institutions singulières inhabituelles dans une zone qui n’est pas une île ni un DOM-TOM est, à mes yeux, clairement suspecte. Bien sûr je souhaite me tromper. Je sais comment dans le cimetière de Staouëli en Algérie, les tombes des miens voisinaient celle des alsaciens qui avaient préféré quitter l’Alsace plutôt que d’être Allemands, même de force. Et il y a un Keller que j’aime. C’est le député alsacien qui en 1871 hurla à la tribune de l’Assemblée nationale contre la cession des populations d’Alsace aux allemands « comme du bétail ». Il appelait à la résistance contre l’envahisseur allemand face aux députés Versaillais réunis à Bordeaux qui votèrent la capitulation. Seule la Commune résista ! Et nous célébrons à juste titre les 150 ans de son insurrection.
Assez de la domination des préjugés de l’autonomisme alsacien. Le patriotisme républicain existe aussi en Alsace avec force. Mais sa bienveillance et son ouverture d’esprit sont trompés et abusés par les manœuvres dont le Concordat est à la fois le prétexte et l’étendard. J’en appelle donc à cet esprit républicain. Et à ceux qui le portent. Cessez de craindre ! Cessez de vous cacher ! Portez haut et fort l’idéal républicain des Français qui n’a rien à voir avec cet obscurantisme. Je devine combien mon propos va fournir de prétexte à tous ceux qui se cachent sous une pseudo solidarité régionale dont la défense du Concordat est le drapeau de ralliement. Mais l’alerte que je sonne est plus salutaire que les inconvénients qu’elle me vaudra. Ceux qui dénoncent le séparatisme des musulmans avancent masqués en Alsace comme ailleurs. Je ne m’y trompe pas. La République française est une et indivisible. Cela n’a jamais voulu dire l’uniformité. Même institutionnelle. La preuve par le statut de la Polynésie française, du territoire de Nouvelle Calédonie, de la collectivité unique de Martinique. Et j’ai déjà eu l’occasion de dire que j’adhérais à la revendication des élus autonomiste Corses qui réclament l’application de l’article 74 pour ce territoire insulaire. Mais l’hypocrisie régionaliste des défenseurs du Concordat est un obstacle que la société alsacienne doit surmonter pour bénéficier de la laïcité française.
L’INA a réalisé une étude sur les sujets les plus discutés en 2020 à la télévision. Ils ont compilé l’ensemble des journaux des chaînes d’informations en continu ainsi que les journaux du soir des grandes chaînes. Un résultat nous intéresse tout particulièrement. Il s’agit de la baisse de la présence des sujets sociaux sur le petit écran. En 2020, ils n’ont représenté que 10% des sujets traités par les journaux télévisés. C’est une division par deux par rapport à 2019 où ils ne représentaient déjà que 20%.
La télévision n’est pas un miroir de la réalité. Dire cela est devenu une banalité. On sait par exemple que les cadres sont 15 fois plus présents à la télévision que les ouvriers. Les seconds sont pourtant plus nombreux dans la population. Mais au-delà de cette tendance déjà alarmante, on a l’impression que le point de vue télévisuel majoritaire décroche de plus en plus du monde réel. Ainsi, la chute des sujets sociaux se produit alors que déferle une crise sociale sans précédent dans notre histoire moderne. En 2020, un million de personnes sont tombées sous le seuil de pauvreté, un record. C’est aussi l’année où les 40 milliards d’euros d’aides publiques directes pour les entreprises ont eu pour résultat 2 000 licenciements par semaine. 3 millions de femmes, d’hommes et d’enfants supplémentaires ont eu recours à l’aide alimentaire pour survivre. Il a fallu les réseaux sociaux pour diffuser des images de files d’attente d’étudiants pour attendre une distribution alimentaire. Personne ne peut dire que les conditions sociales d’existence du grand nombre, l’emploi, le partage des richesses seraient des questions de moins en moins importantes dans nos vies. Au contraire, même la discussion sur la catastrophe écologique doit partir de la question sociale pour être sérieuse.
Mais pour quels autres thèmes les sujets sociaux ont-ils été écartés des écrans ? D’abord, évidemment, il y a le covid. A priori, cela paraît normal. L’épidémie est entrée brutalement en collision avec nos sociétés libérales. Elle a provoqué rapidement la saturation de nos hôpitaux. Et une réduction inédite de nos libertés. Il est bien normal d’en parler. Mais les journaux télévisés ne l’ont pas fait de n’importe quelle manière. Ils ont adopté un angle de discussion bien particulier. Il n’autorise que deux paroles : le gouvernement et les experts. Ainsi, l’étude nous fournit la liste des dix personnages les plus cités dans des journaux télévisés au cours du second semestre 2020. Six d’entre eux sont médecins. Les autres sont Emmanuel Macron, son Premier ministre, son ministre de la Santé et Donald Trump. Pas un responsable d’opposition. Pas un responsable syndical non plus.
L’autre option médiatique actuelle est de substituer des polémiques identitaires, généralement contre les musulmans, à la question sociale. Il en est ainsi depuis plusieurs années déjà. Quand une mobilisation sociale prend le devant de la scène, les polémiques absurdes sur les musulmans ou l’immigration servent à détourner l’attention. Ainsi, en 2016, en pleines manifestations contre la loi El Khomri, Manuel Valls avait lancé un débat sur le voile à l’université. En 2018, une polémique avait émergée sur le voile d’une militante de l’UNEF alors que les cheminots étaient en grève contre la privatisation de la SNCF. Début 2019, Macron avait choisi de répondre aux gilets jaunes en intégrant artificiellement dans son « grand débat » les questions de l’immigration et de « la laïcité ». Et ainsi de suite.
Depuis l’été 2020, les principales télévisions sont passées dans une autre dimension. Elles sautent à pieds joints dans toutes les polémiques déclenchées par l’extrême droite militante. Nous en avons eu un exemple certes pathétique, mais inquiétant avec la chasse aux sorcières islamo-gauchistes lancée dans la gauche politique, associative et syndicale puis à l’université. Combien d’heures d’antennes consacrées à ce sujet imaginaire ? De même, la rocambolesque et manifestement délirante histoire du professeur de Trappes dénonçant l’islamisation des coiffeurs de sa ville. Combien de sujets ont été réalisés et diffusés sur la base des propos fumeux de cette personne ?
Et surtout, que de questions découlent de ces choix : combien de plans sociaux ont été passés sous silence pour faire de la place à des délires identitaires ? Combien de sujets sur les coupures de chauffage ou d’eau, sur le délabrement des écoles, sur les inégalités n’ont jamais été produits ? Dans les mois de campagne qui viennent, nous devrons compter sur nous-mêmes pour remettre la question sociale au centre des débats du pays.
Appel conjoint de membres du Parlement européen et des parlements nationaux européens exhortant l’Union européenne et ses États membres à soutenir une dérogation à l’accord sur les Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).
« Un an après la mise en place des premières mesures de confinement en Europe, il est clair que nous devons améliorer de manière urgente et forte la production et la disponibilité des vaccins, tests, traitements et matériels de protection. Cela nécessite un partage plus large des technologies brevetées et du savoir-faire, des données, des ressources, en particulier avec les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
Nous nous joignons au Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à plus de cent gouvernements nationaux, ainsi qu’à des centaines d’organisations de la société civile et de syndicats, pour appeler la Commission européenne et les États membres de l’Union européenne à discuter au plus haut niveau et à soutenir une dérogation temporaire de certaines obligations liées à l’Accord de l’OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). La dérogation proposée par l’Afrique du Sud et l’Inde faciliterait le partage de toute propriété intellectuelle et savoir-faire. Elle lèverait les monopoles sur cette propriété intellectuelle, ferait disparaitre les incertitudes juridiques, et favoriserait la libre coopération afin d’améliorer et accélérer la disponibilité, l’accessibilité et le caractère abordable des vaccins contre le COVID-19, des tests, et des traitements en général.
Le coût humain et économique de cette pandémie est déjà énorme pour nos sociétés et il ne cesse de croître de jour en jour. D’importantes sommes d’argent public soutiennent l’innovation technologique des produits de santé liés au COVID-19. Il est dans l’intérêt de chacun d’agir ensemble pour assurer le plus rapidement possible la mise en œuvre d’une vaccination généralisée au niveau mondial, et pour lever tous les obstacles. Les dirigeants européens doivent de toute urgence revoir leur position et soutenir la proposition de dérogation à l’accord sur les ADPIC afin de protéger les droits des personnes à la vie, à la santé, et à un niveau de vie décent. »
Les dirigeants libéraux français, comme Emmanuel Macron, fantasment beaucoup sur le « couple franco-allemand ». Malheureusement pour eux, c’est souvent un amour à sens unique. Ces dernières années, le gouvernement allemand a fait preuve d’une déloyauté systématique sur nombre de projets communs. C’est le cas dans le domaine si sensible de la défense. Depuis 2017, les trahisons s’accumulent. Pour le pouvoir macroniste, peu importe, il faut continuer à célébrer coûte que coûte cette romance imaginaire. Ne serait-ce que pour faire passer plus facilement la transposition en France de la politique de la droite allemande. En janvier 2019, Macron a signé un nouveau traité de coopération avec l’Allemagne, dit traité d’Aix-la-Chapelle. Depuis, nous avons régulièrement à l’Assemblée nationale des séances à la gloire de notre voisin et de son gouvernement. Il est entendu notamment que la tant rêvée « Europe de la défense » doit passer par une coopération de plus en plus systématique avec l’Allemagne. À mes yeux une aberration dangereuse pour l’indépendance de la France et une méconnaissance absurde des causes a l’œuvre dans l’histoire qui ont provoqué trois invasions de notre territoire par nos voisins.
Voyons ce qu’il en est depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Le gouvernement allemand a mis fin à l’entente spatiale avec les Français. Il a décidé de rompre unilatéralement et sans en prévenir personne un accord international sur le sujet. Les accords de Schwerin ont été signés en 2002 entre la France et l’Allemagne. Pour éviter une concurrence dans le domaine des satellites entre les deux pays, les Français s’engageaient à recourir à la technologie allemande pour les satellites radars et l’Allemagne à la France pour les satellites optiques. Les gouvernements français, depuis, ont toujours respecté leurs engagements. Mais en novembre 2017, le gouvernement allemand a passé commande à une entreprise allemande pour deux satellites optiques.
En juillet 2017, Macron avait mis en scène un conseil des ministres franco-allemand. À la sortie, son gouvernement avait annoncé une nouvelle coopération dans le domaine de l’armement. La France et l’Allemagne allaient travailler ensemble à la conception et la fabrication de missiles air-sol sensés armer l’hélicoptère de combat Tigre. En 2018, l’Allemagne a tout simplement claqué la porte. Sans plus d’explication le gouvernement de Merkel a jeté son dévolu sur un missile israélien, le Spike. La modernisation de l’hélicoptère lui-même d’ailleurs, devait se faire à deux. Mais les Allemands ont finalement passé une commande à Boeing pour des hélicoptères Apache.
Plus récemment, le gouvernement allemand a fait à la France exactement la même chose concernant un avion de patrouille maritime. L’administration Biden a récemment annoncé la signature d’un gros contrat avec Berlin. Les Allemands vont leur acheter plusieurs avions Poséidon pour renouveler leur flotte. D’après le gouvernement américain, cette commande devrait permettre de couvrir les besoins allemands « au cours des 30 prochaines années ». Nos partenaires ont-ils pris la peine de nous informer de ce qu’il allait advenir du projet MAWS que nous avons en commun sur le sujet ?
Enfin, il y a le cas du SCAF, l’avion de combat censé remplacer le Rafale. Une sottise. Nous sommes et devons rester le seul pays capable de construire d’un bout à l’autre des avions de ce type. Pour une raison que je ne m’explique pas, Macron a décidé que ce projet aussi, la France devait le mener en commun avec l’Allemagne. Nous n’en avons pas besoin. Nous avons créé le Rafale, qui est le meilleur avion de combat du monde, seuls. Nous avons la technologie, les ingénieurs, les ouvriers pour créer un produire un avion. C’est donc une faveur que nous faisons aux Allemands. Mais ceux-ci réclament toujours plus. Le chef d’État major des armées de l’Allemagne a notamment exigé l’accès à l’ensemble des brevets de Dassault Aviation. Dassault a refusé et il a raison en tous points. L’Allemagne n’a jamais ce genre de requête pour les armes qu’elle achète aux États-Unis.
Macron se fait rouler dans la farine. Il livre nos technologies de pointe clé en main à l’Allemagne. Il est encore temps de faire autrement. Nous n’avons pas besoin de toutes ces coopérations. Nous avons une industrie d’armement. Elle nous permet d’être indépendants. Le gouvernement allemand n’a aucune intention de se détacher des États-Unis pour la défense de son pays. Au début des années 1980, il était aussi question d’une coopération pour produire un avion de combat, avec le Royaume-Uni. La coopération a capoté. L’eurofighter est un avion européen, c’est-à-dire lourd, lent et inefficace. Les Français ont produit seuls un avion de combat : le Rafale. Nous pouvons être indépendants. Donc nous devons l’être.